Les habitants de Kenieba, une localité située dans le département de Bakel, région de Tambacounda et frontalière avec le Mali, sont montés au créneau pour dénoncer les activités de la société GH Mining. Exploitant le manganèse dans la région depuis plus d’une décennie, cette entreprise indienne est accusée par les populations locales de négligence, de pollution et de non-partage des bénéfices générés par l’exploitation minière.
Kenieba, malgré ses ressources minérales potentiellement lucratives comme le fer, l’or et le manganèse, est une localité qui manque cruellement d’infrastructures de base. Le manque d’eau, d’électricité et d’infrastructures routières rend la vie quotidienne des habitants particulièrement difficile, surtout pendant la saison des pluies où la région est souvent isolée du reste du monde.
Les populations de Kenieba, exaspérées par les conditions de vie difficiles et les impacts négatifs de l’exploitation minière sur leur environnement, ont exprimé leur mécontentement lors d’une rencontre avec la presse. Seybani Diallo, porte-parole des habitants, a déclaré : « Les populations de Kenieba souffrent énormément et appellent à l’unisson à la fermeture de la société indienne GH Mining, qui exploite le manganèse depuis plus de 10 ans sans retombées positives pour la communauté. »
Au-delà des préoccupations économiques, les populations locales dénoncent également la pollution massive causée par l’entreprise minière. « L’environnement est complètement détruit. Les populations ne peuvent plus respirer à cause de la pollution. Tout est à refaire dans notre arrondissement », déplore Seybani Diallo.
Ce n’est pas la première fois que les habitants de Kenieba alertent sur les dangers potentiels liés aux activités de GH Mining, tant sur le plan de la santé publique que sur l’économie locale. Face à l’inaction des autorités précédentes, ils revendiquent aujourd’hui leurs droits et exigent des nouvelles autorités étatiques la fermeture immédiate de la société.
Les habitants de Kenieba, déterminés à faire entendre leur voix, ont lancé un appel pressant aux organisations, syndicats, société civile et populations des autres localités pour se joindre à leur combat. Ils sont prêts à « battre le macadam » pour défendre leurs droits et protéger leur environnement.
La situation à Kenieba met en lumière les défis auxquels sont confrontées de nombreuses communautés locales dans les régions minières d’Afrique. Il est crucial que les autorités étatiques prennent en compte les préoccupations des populations locales et veillent à ce que les entreprises minières opèrent de manière responsable et respectueuse de l’environnement et des droits humains.