Au lendemain du Grand Magal de Touba, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) a dressé un bilan tragique des événements. Selon les chiffres officiels, 16 personnes ont perdu la vie, dont 13 dans des accidents de la circulation.
Les sapeurs-pompiers ont été fortement sollicités tout au long de cette période. Au total, le détachement de la BNSP a effectué 465 interventions de toute nature, touchant 840 victimes, dont 16 n’ont pas survécu. Parmi ces interventions, 225 étaient liées à des accidents de la route, responsables de 600 victimes et 13 décès.
Ces chiffres soulignent une fois de plus les défis liés à la gestion des déplacements massifs lors de cet événement religieux majeur. La sécurité routière reste un enjeu crucial, notamment pendant les périodes de forte affluence comme celle du Magal. Les autorités appellent à une vigilance accrue pour prévenir de tels drames à l’avenir.
Le Grand Magal de Touba 2024, événement phare du calendrier religieux sénégalais, a été marqué cette année par une controverse inattendue. La polémique est née du refus de Cheikh Omar Diagne, Directeur des Moyens Généraux de l’État, de prendre en charge l’hébergement des délégations étrangères en partance pour Touba au King Fahd Palace. Ce refus, largement médiatisé après la publication de la lettre de réponse de Cheikh Omar Diagne, a suscité une vague de frustration au sein de la communauté mouride.
Tout commence par la publication en ligne d’une lettre-réponse de Cheikh Omar Diagne, dans laquelle il refuse d’accorder la prise en charge des délégations étrangères au King Fahd Palace. Ce document, qui aurait été partagé en premier par le journaliste Baba Aïdara avec son confrère Madiambal Diagne, a été adressé le 31 juillet 2024, soit 24 jours avant le Magal célébré ce 23 août 2024. Suite à ce refus, la commission chargée des relations extérieures a dû trouver des alternatives pour accueillir ses hôtes, évitant ainsi une escalade de la situation.
La publication de cette lettre a suscité une vive réaction parmi les disciples mourides, beaucoup se sentant frustrés par le refus, mais surtout par le motif évoqué. Cheikh Omar Diagne a invoqué la rationalisation des dépenses et la mise en œuvre d’une nouvelle doctrine de gestion des réceptifs hôteliers. Cette justification a été mal accueillie, certains soulignant que le Magal génère des bénéfices importants pour le Sénégal.
Face à l’indignation grandissante, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des Mourides, a jugé nécessaire de clarifier la situation. Dans une déclaration publique, il a affirmé que la lettre à laquelle Cheikh Omar Diagne avait répondu n’émanait ni de lui, ni du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Serigne Bass a insisté sur le fait que toute demande provenant de lui ou du Khalife aurait probablement été traitée différemment par les autorités.
Se sentant désavoué par la sortie de Serigne Bass, Serigne Cheikhouna Mbacké Bara Falilou a revendiqué la paternité de la lettre-demande. Il a affirmé que cette pratique n’était ni nouvelle ni inhabituelle, étant en vigueur depuis 2009, et que la demande avait été faite dans le cadre de ses fonctions de président de la commission chargée des relations extérieures.
Cheikhouna Bara Falilou a également exprimé son regret que Cheikh Omar Diagne ait adressé sa réponse à Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, alors que la demande émanait de lui en tant que président de la commission. Il a suggéré que cette erreur pourrait avoir été intentionnelle, ajoutant une dimension supplémentaire à la controverse.
La frustration à Touba face à ce refus est palpable. Un leader politique, souhaitant rester anonyme pour le moment, a même proposé de lancer une initiative pour construire un hôtel aussi prestigieux que le King Fahd Palace à Touba, offrant gratuitement le terrain pour sa construction. Cette initiative pourrait être annoncée lors de la cérémonie officielle du Grand Magal, prévue ce samedi, dans l’espoir de tempérer les esprits et apaiser la communauté.
La situation reste néanmoins tendue, et de nouvelles déclarations sont attendues pour clarifier davantage les circonstances de cette polémique et offrir une solution qui satisfasse toutes les parties impliquées. Affaire à suivre !