Tribunal de Grande Instance : Aminata Touré déclare Macky Sall responsable des harcèlements

Devant la barre du tribunal de grande instance, l’ancien premier ministre, Aminata Touré, a été interrogée sur un post partagé sur les réseaux sociaux, dans lequel elle accuse l’ancien ministre de l’équité sociale, Mansour Faye. Dès le début de l’audience, elle a été invitée à confirmer l’authenticité de ses propos.

Aminata Touré a confirmé avoir écrit le post incriminé. « J’ai absolument écrit cela. Cette affaire est la suite d’une longue série de harcèlement du président de la république Macky Sall dont Mansour Faye n’est qu’une infime partie. Je l’ai dit Macky Sall est le premier responsable », a-t-elle affirmé. Elle s’est appuyée sur les conclusions du rapport définitif de la Cour des comptes concernant les 1000 milliards de fonds covid-19, spécifiquement aux pages 100 et 101, pour étayer ses accusations contre Mansour Faye.

Le rapport de la Cour des comptes, au cœur du procès pour diffamation, évoque une surfacturation de riz de 2,7 milliards Fcfa. Aminata Touré a déclaré : « Je ne suis pas la seule à le dire, des centaines de sénégalais et des journalistes l’ont dit ». Elle a également mentionné que 20 députés ont demandé à ce que Mansour Faye soit traduit devant la haute Cour de justice pour cette surfacturation.

Interpellée par le procureur sur le terme « carnage », Aminata Touré a répondu : « Ça renvoie à la surfacturation. Pour le cas précis, il est dit dans le rapport qu’il y’a une surfacturation en riz pour 2,7 milliards Fcfa. […] Avec cette somme, on pouvait construire des hôpitaux ».

Lorsqu’un conseil de la partie civile a demandé si le rapport indiquait que Mansour Faye était coupable, l’accusée a répondu que le rapport mentionnait clairement une surfacturation par le ministère de l’équité sociale dirigé par Mansour Faye.

À la question de savoir si Mansour Faye travaillait seul au ministère, Touré a rappelé que les ministres sont les ordonnateurs des dépenses. Elle a ajouté que « une personne ne pouvait pas être engagée sans l’approbation du ministre en question ».

Lorsque l’avocat du plaignant a demandé si le terme « carnage financier » figurait dans le rapport, Aminata Touré a répondu que ce mot était un commentaire approprié à la situation. Elle a insisté sur le fait que le rapport constatait une surfacturation, et a demandé aux autorités de faire la lumière sur cette affaire.

Enfin, lorsqu’on lui a demandé si elle présenterait des excuses en cas de culpabilité, Aminata Touré a maintenu son innocence et a affirmé : « Je n’ai aucune excuse à présenter, c’est Mansour Faye qui doit présenter des excuses au peuple sénégalais. Je considère que je ne devais pas être là ». L’ancienne présidente du Conseil Économique Social et Environnemental (Cese) a conclu en clamant son innocence devant la cour.

Scandale de harcèlement et licenciement abusif chez Finafrica Assurances

Un scandale secoue actuellement la société Finafrica Assurances, impliquant le Directeur Général Adjoint (DGA) et le Directeur Général (DG) dans une affaire de harcèlement ayant conduit à un licenciement abusif.

Selon les informations recueillies, une stagiaire nommée A.A aurait découvert une relation amoureuse entre son supérieur hiérarchique, le DGA I.C. Elle aurait informé la direction de cette situation préjudiciable à l’entreprise, mais plutôt que de prendre des mesures appropriées, le DGA et le DG auraient décidé de licencier la plaignante.

La plaignante affirme être victime de harcèlement suivi d’un licenciement abusif, après avoir travaillé cinq ans au sein de l’entreprise. L’affaire a été portée devant la justice en février 2024, mais les grèves répétitives au sein de l’administration judiciaire ont ralenti le traitement du dossier.

Malgré nos tentatives pour contacter le DGA, celles-ci sont restées infructueuses. Quant au DG, I.W, contacté par Dakaractu, il a refusé de répondre à nos questions avant de raccrocher brusquement.

Cette affaire en cours suscite de vives préoccupations et nous continuerons à suivre son évolution de près.

No Face met en garde contre le harcèlement en ligne : « Créer de faux comptes ne vous protégera pas »

Le chanteur sénégalais No Face, récemment sous les feux des projecteurs en raison de sa relation passée avec Mia Guiss, exprime son exaspération face au harcèlement en ligne sur son compte Facebook. Dans une déclaration publique, il met en garde les personnes qui utilisent des faux comptes pour l’insulter et le manquer de respect, les menaçant de poursuites judiciaires.

« No Face », de son vrai nom Omar Wade, affirme que toute personne qui le harcèle sur les réseaux sociaux sera tenue responsable de ses actions devant la justice. Même si des individus utilisent des comptes fictifs pour dissimuler leur identité, il insiste sur le fait qu’ils ne pourront pas échapper aux conséquences légales de leurs actes.

Le chanteur souligne également que le Sénégal est un pays où la justice est accessible à tous, et que la loi s’applique à chacun, quel que soit son statut ou ses moyens. Ainsi, il met en garde les harceleurs en ligne contre les répercussions potentielles de leurs comportements irrespectueux et diffamatoires.

Cette déclaration de No Face reflète une préoccupation croissante concernant le harcèlement en ligne et met en lumière l’importance de protéger la dignité et la réputation des individus sur Internet.

Violence et harcèlement au travail : Appel au Sénégal pour la ratification de la Convention 190 de l’OIT

Dans le cadre des célébrations du mois de mars, dédié aux revendications des femmes, le Comité national des femmes de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) a organisé une marche le 7 mars à Niarry Tally. L’objectif principal de cette marche était de réclamer la ratification par le Sénégal de la Convention 190 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les violences et le harcèlement au travail.

La Convention 190, déjà ratifiée par 37 pays, est un instrument juridique crucial qui offre un cadre de travail plus sûr pour les femmes. La présidente du comité, Aïssatou Touré Sow, a souligné que les violences au travail et les atrocités perpétrées contre les femmes nécessitent une attention immédiate. Les femmes de la Cnts sont engagées à mettre fin à toutes les formes de violences, d’exploitation et de discrimination à l’encontre des femmes.

Aïssatou Touré Sow a déclaré : « Nous refusons de rester silencieuses face aux injustices qui sévissent dans nos lieux de travail et dans la communauté. » Les femmes de la Cnts lancent un appel à l’État sénégalais pour la ratification de la Convention 190, considérée comme un outil crucial dans la lutte pour un environnement de travail sûr et respectueux.

Lamine Fall, secrétaire général adjoint de la Cnts, a souligné que la Convention 190 date de 2019, soit déjà de 4 à 5 ans, et que les femmes, déjà confrontées à des salaires inférieurs et à des tâches difficiles, ne devraient pas avoir à subir la violence et le harcèlement. Les femmes de la Cnts espèrent que leurs actions contribueront à sensibiliser les autorités sénégalaises et les inciter à agir en faveur de la ratification de la Convention 190.

La déclaration des participantes a été remise à Mme Thioye, Aminata Kane, représentante du ministère du Travail. Bien que la Convention 190 n’ait pas encore été ratifiée par le Sénégal, des progrès ont été notés, notamment la modification du code du travail en 2022, interdisant toute forme de discrimination. De plus, la dernière version de la convention collective interprofessionnelle prend également en compte les questions liées au harcèlement.

Quitter la version mobile