Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une tendance préoccupante émerge en Afrique : une augmentation de la consommation d’antibiotiques entre 2020 et 2022, alors que l’Europe et les Amériques observent une baisse des prescriptions de ces médicaments. Cette évolution soulève des inquiétudes quant à ses implications pour la lutte mondiale contre la résistance antimicrobienne (RAM).
L’OMS met en lumière les risques associés à une utilisation inappropriée des antibiotiques. Cette pratique peut renforcer la résistance de certaines bactéries, réduisant ainsi l’efficacité des traitements disponibles contre les infections bactériennes. En conséquence, les infections deviennent plus difficiles à traiter, ce qui entraîne des complications médicales graves et parfois mortelles.
Une tendance inquiétante est également observée dans le contexte de la pandémie de COVID-19. En moyenne, 81% des cas sévères de COVID-19 dans le monde ont été traités avec des antibiotiques, selon les statistiques de l’OMS. Cette utilisation répandue des antibiotiques peut accélérer le développement de la résistance antimicrobienne, compromettant ainsi la lutte contre la pandémie et exacerbant les défis de santé publique.
Il est impératif de sensibiliser tous les acteurs, des professionnels de la santé aux décideurs politiques et au grand public, sur l’importance cruciale de l’utilisation prudente des antibiotiques. Des stratégies de prescription appropriées et des programmes de sensibilisation doivent être mis en place pour encourager une utilisation responsable de ces médicaments.
En parallèle, des investissements dans la recherche et le développement de nouveaux antibiotiques, ainsi que dans des alternatives thérapeutiques telles que la thérapie antimicrobienne ciblée et les vaccins, sont essentiels pour faire progresser la lutte contre la RAM de manière durable.
Face à cette montée de la consommation d’antibiotiques en Afrique, il est urgent d’agir de manière concertée au niveau mondial. Des mesures immédiates doivent être prises pour contrôler la prescription et l’utilisation d’antibiotiques, tout en investissant dans des solutions à long terme pour préserver l’efficacité de ces médicaments vitaux dans la lutte contre les maladies infectieuses.