Mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison : « Guy Marius Sagna cherche le buzz », selon Abdou Mbow

Invité de l’émission Face au jury sur PressAfrikTV HD ce dimanche 20 avril, le député Abdou Mbow a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la Haute Cour de justice, dont il est l’un des membres récemment élus. Magistrat parlementaire de cette institution exceptionnelle, il a tenu à rappeler le sérieux de sa mission. « Mes collègues députés m’ont fait confiance et ont voté pour que je devienne magistrat au sein de la Haute Cour de justice. J’ai prêté serment en jurant de garder secret les délibérations et que je resterais impartial », a-t-il affirmé.

Alors que cinq anciens ministres de Macky Sall sont aujourd’hui cités dans le cadre de l’affaire du Fonds Force Covid-19 pour détournement présumé de deniers publics, Abdou Mbow a expliqué le processus en cours. Si l’Assemblée nationale reçoit les dossiers, c’est le président qui convoquera la Commission des lois. Celle-ci examinera les éléments et soumettra un rapport à la plénière. « Si on arrive à ce niveau, je ferai ce que mon intime conviction me dictera », a-t-il précisé, soulignant son attachement à l’indépendance et à la rigueur du travail parlementaire.

Mais ce passage médiatique a surtout été marqué par sa réaction à la récente proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, formulée par le député Guy Marius Sagna pour haute trahison, notamment en lien avec la gestion de la dette publique. Une initiative que l’élu de l’opposition a jugée disproportionnée, voire opportuniste. « Guy Marius Sagna cherche le buzz. On ne doit pas jouer avec les institutions de la République », a-t-il tranché.

Sur le plan juridique, Abdou Mbow a tenu à apporter des précisions essentielles. Il a rappelé que le concept de haute trahison n’est ni défini dans la Constitution du Sénégal, ni dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « C’est une notion vague. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Bénin, la haute trahison est clairement définie : elle concerne les atteintes à la sécurité de l’État ou la collusion avec l’ennemi en temps de guerre », a-t-il expliqué.

Le parlementaire a mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique des institutions, appelant à faire preuve de responsabilité dans le traitement des affaires publiques. Selon lui, le débat autour de la dette et du déficit budgétaire ne saurait justifier une telle accusation. « Au Sénégal, on parle de déficit budgétaire et de dettes. Si ce sont ces deux choses qui sont à l’origine de la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison, celui qui dirige ce pays actuellement (Bassirou Diomaye Faye) doit donc être envoyé à la guillotine », a-t-il lancé, provocateur, en référence aux 4500 milliards de francs CFA empruntés par le nouveau régime en huit mois d’exercice.

Par cette sortie médiatique, Abdou Mbow affirme son positionnement au sein du nouveau paysage parlementaire tout en défendant l’équilibre des institutions républicaines, à l’heure où le Sénégal est engagé dans une nouvelle ère politique.

Dette cachée et gestion opaque : Guy Marius Sagna réclame la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison

Le débat sur la dette cachée du Sénégal prend une tournure inédite. Le député Guy Marius Sagna vient de franchir un cap décisif en proposant officiellement à l’Assemblée nationale la mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour haute trahison. Une initiative fondée sur les révélations accablantes de la Cour des comptes, qui pointent une gestion financière jugée hors-la-loi, opaque et périlleuse pour la stabilité du pays.

Dans un document déposé ce lundi à l’Assemblée, Guy Marius Sagna s’appuie sur l’article 101 de la Constitution sénégalaise ainsi que sur la loi organique relative à la Haute Cour de justice. Il y accuse l’ancien chef de l’État d’avoir engagé le pays dans une spirale d’endettement dissimulée, échappant à tout cadre légal et à tout contrôle parlementaire.

Selon le rapport de la Cour des comptes cité dans la proposition de résolution, plus de 2 517 milliards de francs CFA ont été contractés en dehors des circuits budgétaires habituels, sans que ces engagements ne fassent l’objet d’un vote au Parlement. Pire encore : un usage massif et irrégulier des comptes de dépôts au Trésor (SNPE), à hauteur de 2 562 milliards, aurait permis de financer des dépenses échappant totalement à la traçabilité exigée par la loi.

Guy Marius Sagna dénonce des pratiques comptables douteuses, des manipulations volontaires des chiffres publics, et un maquillage du déficit réel de l’État. Alors que celui-ci était officiellement estimé à 6,5 % du PIB pour l’année 2022, les corrections de la Cour font état d’un déficit supérieur à 10 %. De même, la dette publique, présentée comme représentant 74 % du PIB, dépasserait en réalité les 100 %, plaçant le Sénégal dans une zone rouge en matière de soutenabilité financière.

Pour le député, ces agissements traduisent une volonté manifeste de dissimuler l’état réel des finances du pays aux citoyens, aux parlementaires, et même aux partenaires techniques et financiers du Sénégal. Il accuse l’ancien président Macky Sall d’avoir mis en place un système de gouvernance financière dissimulatrice, en violation directe des principes de transparence, de sincérité et de bonne gouvernance qui fondent la République.

Dans sa proposition, il appelle l’Assemblée nationale à assumer ses responsabilités et à enclencher la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice. Une décision qui nécessiterait l’approbation des trois cinquièmes des députés.

Cette initiative relance avec force le débat sur l’héritage économique laissé par le régime sortant. Elle ouvre aussi une séquence politique délicate, où la question de la reddition des comptes devient plus que jamais centrale. La majorité présidentielle actuelle, en quête de rupture avec l’ancien système, osera-t-elle aller jusqu’au bout de cette logique de transparence et de justice, au risque d’installer une tension durable dans le climat institutionnel ?

En tout cas, la balle est désormais dans le camp des parlementaires.

Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall

Guy Marius Sagna exige le jugement de Macky Sall pour haute trahison

Le député et activiste Guy Marius Sagna est monté au créneau ce mardi pour dénoncer ce qu’il qualifie de « dissimulation frauduleuse de dette publique » sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Selon les révélations du Fonds monétaire international (FMI), une dette cachée de 7 milliards de dollars (plus de 4000 milliards de FCFA) aurait été accumulée entre 2019 et 2024, sans que les institutions internationales et le peuple sénégalais n’en soient informés.

Face à cette révélation, Guy Marius Sagna estime que Macky Sall et ses collaborateurs doivent répondre de leurs actes devant la justice pour haute trahison. Dans une déclaration virulente, il pointe du doigt « une gestion opaque et irresponsable des finances publiques », tout en appelant à une action judiciaire ferme contre les responsables de cette situation.

Le FMI, qui a récemment audité les finances publiques du Sénégal, a révélé que cette dette massive n’avait pas été correctement déclarée aux institutions financières et aux bailleurs de fonds internationaux. Pourtant, selon Guy Marius Sagna, des signaux d’alerte avaient déjà été lancés.

« Nous le savions déjà, car le Premier ministre Ousmane Sonko et la Cour des comptes avaient déjà informé le peuple », affirme-t-il.

L’ancien président Macky Sall et son gouvernement auraient ainsi dissimulé des engagements financiers majeurs, exposant aujourd’hui le pays à une situation budgétaire critique et à de potentielles restrictions de financement extérieur.

Loin de se contenter de dénoncer, Guy Marius Sagna rejette catégoriquement l’idée que le peuple sénégalais doive supporter le poids de cette dette.

« Ces 7 milliards de dollars sont une dette illégitime et odieuse que le peuple sénégalais ne doit pas payer », martèle-t-il.

Il exhorte le gouvernement actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye, à renégocier ces engagements financiers, voire à refuser de les honorer si des irrégularités sont avérées.

Dans son discours, Guy Marius Sagna ne ménage pas non plus le FMI, qu’il accuse d’avoir fermé les yeux sur cette situation pendant plusieurs années.

« Où était et que faisait le FMI pendant tout ce temps ? » s’interroge-t-il, mettant en cause la responsabilité des institutions financières internationales dans la surveillance des engagements budgétaires des États.

Alors que certains acteurs politiques et économiques critiquent la gestion du nouveau gouvernement face à cette dette, Guy Marius Sagna appelle à la solidarité et au soutien envers Ousmane Sonko et l’équipe en place.

« Au lieu de critiquer ceux qui ont révélé cette dette de plus de 4000 milliards de FCFA, Ousmane Sonko et son gouvernement, nous devons tous les soutenir, les protéger et les motiver », insiste-t-il.

Pour lui, les véritables coupables ne sont pas ceux qui mettent à nu les scandales financiers, mais bien ceux qui en sont responsables et qui doivent, selon lui, être jugés pour leurs actes.

Si pour l’instant aucune procédure judiciaire officielle n’a été engagée contre Macky Sall et son entourage, les appels à des enquêtes approfondies se multiplient. Certains acteurs politiques demandent une audition de l’ancien président et de ses anciens ministres des Finances, tandis que d’autres réclament une commission parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire.

Macky Sall accusé de haute trahison par Fadilou Keïta : un bilan politique et financier lourd

Lors de l’émission Grand Jury diffusée ce dimanche 29 septembre sur la RFM, Fadilou Keïta, directeur de la Caisse de dépôt et de consignation (CDC), n’a pas mâché ses mots en s’en prenant à l’ancien président Macky Sall. Devant le journaliste Babacar Fall, Keïta a dressé un bilan accablant du prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye, l’accusant d’avoir causé de graves torts au Sénégal, tant sur le plan politique que financier.

Selon Fadilou Keïta, Macky Sall est directement responsable des troubles politiques ayant secoué le pays entre 2021 et 2024, marqués par la mort de plus de 80 Sénégalais lors d’événements violents. « Il a emprisonné des Sénégalais et brisé des ménages », a déploré Keïta, avant d’ajouter que l’ancien chef de l’État pourrait être jugé pour « haute trahison ».

Le directeur de la CDC accuse Macky Sall d’avoir trahi son serment de protéger les intérêts du Sénégal. « Il a exposé le Sénégal en donnant de faux chiffres, et en permettant la spoliation de nos ressources financières », a-t-il déclaré. Fadilou Keïta reproche également à l’ex-président d’avoir délibérément ignoré des rapports compromettants. « Il a été plus arrogant que ça en disant publiquement qu’il gardait certains rapports sous le coude et qu’il ne les publierait pas au risque d’embraser le pays », a-t-il ajouté.

Ces déclarations révèlent la profondeur des tensions politiques post-Macky Sall et soulèvent de nombreuses questions quant à l’avenir des enquêtes sur sa gestion économique et politique.

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