Kaolack : L’association And Xékh Hépatite et l’ONG VIHeillir 2 en croisade contre l’hépatite

Dans le cadre de la lutte contre les maladies infectieuses, une campagne de sensibilisation sur l’hépatite s’est tenue ce samedi dans le quartier Thioffack, dans la commune de Kaolack. L’initiative est portée par l’association And Xékh Hépatite, en collaboration avec l’ONG VIHeillir 2. Cette activité a été l’occasion d’informer les populations sur les dangers liés à l’hépatite, ses modes de transmission, les moyens de prévention ainsi que l’importance du dépistage.

“Nous avons constaté qu’à Kaolack, l’hépatite fait des ravages au sein de la communauté. Alors, nous avons jugé nécessaire de sensibiliser la population. C’est une maladie très méconnue par une grande partie des habitants”, a expliqué Médoune Koné, président de l’association And Xékh Hépatite au Sénégal.

Il précise que cette campagne a été rendue possible grâce au soutien financier de l’ONG VIHeillir 2, qui a permis l’organisation d’activités de sensibilisation dans la commune de Kaolack, avec l’implication des badianu gox, des religieux, des jeunes et des femmes, dans le but d’éradiquer cette maladie.

En marge de cette activité, Ibrahima Diouf, chargé de projet à l’ONG VIHeillir 2, a rappelé les objectifs de ce programme :

“Notre projet vise à appuyer le système de santé dans la région de Kaolack, en ciblant spécifiquement l’accompagnement des personnes âgées de 50 ans et plus, souvent affectées par le VIH ou d’autres maladies chroniques comme l’hépatite B et C, le diabète, l’hypertension artérielle ou encore le cancer du col de l’utérus.”

Il a également souligné :

“Dès notre arrivée, nous avons contractualisé avec six associations, certaines axées sur l’hypertension, d’autres sur le diabète. Quant à l’association And Xékh Hépatite, elle a choisi de se focaliser sur l’hépatite, et c’est dans ce cadre que notre financement a été orienté vers la sensibilisation. Le constat est clair : dans la région de Kaolack, il y a beaucoup de cas d’hépatite. Et puisque notre objectif est d’améliorer la santé des populations, nous avons jugé essentiel d’intervenir.”

Le Dr Wally Ka, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niasse, qui a animé la session de sensibilisation, a apporté un éclairage médical :

“Au Sénégal, le taux de prévalence de l’hépatite est de 11 %, ce qui est relativement élevé et justifie pleinement ce genre d’initiatives pour faire baisser ce chiffre. Cela passe par des actions de prévention, en particulier le dépistage actif. Une fois dépisté, si la personne n’est pas porteuse chronique, elle peut bénéficier de la vaccination, qui constitue un outil efficace pour inverser la tendance.”

Il a également rappelé la gravité de la maladie :

“C’est une maladie qui tue beaucoup. Selon l’OMS, en 2022, 1,1 million de décès ont été enregistrés à cause de l’hépatite. Ici à Kaolack, nous n’avons pas de chiffres précis, mais dans notre pratique quotidienne, nous voyons régulièrement des patients mourir de complications liées à l’hépatite virale, comme la cirrhose ou le cancer du foie”, a conclu Dr Wally Ka.

Santé / Renouvellement du Bureau de l’Association Safara Hépatite Sénégal : Fatou Nguirane reconduite à la tête de l’organisation

Ce 15 mai 2025, l’Association Safara Hépatite Sénégal, engagée dans la lutte contre les hépatites virales au Sénégal, a procédé au renouvellement de son bureau lors d’une assemblée générale tenue à Dakar, au siège de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé (ANCS).

Lors de cette rencontre, Madame Fatou Nguirane a été reconduite à l’unanimité à la présidence de la structure. Dans son discours de remerciement, elle a réaffirmé sa volonté de renforcer les campagnes de sensibilisation, notamment en milieu rural, et de militer pour l’accès gratuit aux tests et traitements de l’hépatite B et C.

« La lutte contre l’hépatite ne peut réussir sans une mobilisation communautaire forte et un plaidoyer actif auprès des autorités sanitaires », a-t-elle déclaré.

Le nouveau bureau s’est engagé à intensifier les actions de dépistage de proximité, à renforcer les partenariats avec les structures sanitaires, et à œuvrer pour le renforcement des capacités des relais communautaires, notamment les badiènes gox et les prestataires de soins.

Ce renouvellement marque une nouvelle étape dans le parcours de Safara Hépatite Sénégal, qui demeure un acteur incontournable dans la lutte contre les hépatites au Sénégal.

Dakar/Santé : Un réseau de lutte contre les hépatites, le “RALCH”, voit le jour au Sénégal

L’infection par le virus de l’hépatite constitue un problème de santé publique dans plusieurs régions du monde, particulièrement au Sénégal, en raison de sa fréquence, de ses complications et de ses conséquences socio-économiques. C’est dans ce contexte que le Réseau des Associations de Lutte contre les Hépatites (RALCH) a vu le jour ce lundi 3 février 2025 à Dakar, grâce à l’appui technique et financier de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé (ANCS).

“C’est une initiative à saluer, car c’est une première au Sénégal. Pour la première fois, un réseau réunissant les associations engagées dans la lutte contre les hépatites virales est mis en place. Cette initiative arrive à point nommé, d’autant plus que le Sénégal a adopté un plan stratégique intégré et multisectoriel de lutte contre le sida, la tuberculose, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles (IST). La mise en place de ce réseau permettra de renforcer la visibilité de la lutte contre les hépatites, surtout dans un contexte où la prévalence de cette maladie est très élevée dans notre pays, oscillant entre 9 et 15 %,” a expliqué Mamor Fall, responsable des programmes à l’ANCS.

Face à cette forte prévalence, la lutte contre l’hépatite représente une urgence de santé publique pour le Sénégal. Mamor Fall a souligné que la création du RALCH permettra de mobiliser des ressources pour sensibiliser les populations aux moyens de prévention de la maladie.

“Dans le cadre de la bonne marche du réseau et pour atteindre ses objectifs, l’ANCS a soutenu sa mise en place. Dans notre demande de financement auprès du Fonds mondial, nous avions déjà envisagé la création d’un réseau, car nous connaissions l’existence de plusieurs associations à Dakar et dans les régions du pays. L’objectif est de créer un cadre d’échange et de partage entre ces associations afin de mieux structurer le plaidoyer en faveur des malades. Ces derniers ont un besoin urgent de soutien et de reconnaissance. Nous avons également œuvré à la mise en place de cellules locales et identifié des personnes vivant avec les hépatites dans différentes régions. C’est pour cette raison que nous avons mobilisé toutes ces associations. Malheureusement, nous n’avons pas encore de représentants dans toutes les régions du pays. L’ANCS, à travers Ousseynou Badio, a donc pris contact avec les structures sanitaires et les autorités régionales pour pallier ce manque,” a précisé Mamor Fall.

Après son installation à la tête du réseau RALCH, Madame Fatou Ngnirane, également présidente de l’association Safara Hépatite Sénégal, a présenté sa feuille de route.

“Je remercie l’ensemble des associations présentes qui m’ont fait confiance en me désignant à la présidence de ce réseau. Un bureau a d’ores et déjà été mis en place pour coordonner nos actions. Nos premières démarches consisteront à rencontrer le ministre de la Santé et de l’Action sociale, l’ANCS, ainsi que les services et structures rattachés au ministère, notamment le Programme national de lutte contre les hépatites,” a-t-elle déclaré.

La mise en place du RALCH marque une avancée majeure dans la lutte contre les hépatites virales au Sénégal, avec l’espoir de renforcer la sensibilisation, l’accompagnement des malades et la mobilisation de ressources pour une meilleure prise en charge de cette maladie.

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