Hivernage 2025 : le gouvernement fixe une feuille de route ambitieuse contre les inondations

Le gouvernement sénégalais a tenu, ce lundi 12 mai 2025, un Conseil interministériel consacré à la prévention et à la gestion des inondations à l’approche de l’hivernage. Réuni à la Primature sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, l’exécutif a défini un ensemble de mesures urgentes visant à garantir la sécurité des populations et la continuité des activités socio-économiques sur l’ensemble du territoire.

Selon le communiqué officiel, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en collaboration avec les ministres des Collectivités territoriales et des Transports terrestres, est chargé de veiller au lancement immédiat et à la finalisation des opérations pré-hivernage d’ici le 15 juillet 2025. Dans ce cadre, des instructions ont été données au ministre des Infrastructures pour assurer l’entretien et la réhabilitation des ouvrages de franchissement dans les zones vulnérables.

Le gouvernement entend également anticiper les crues fluviales en renforçant la coordination avec l’OMVS et l’OMVG. Une attention particulière sera portée à la surveillance des bassins fluviaux, avec une planification rigoureuse des lâchers d’eau aux barrages de Diama et Manantali afin d’éviter les débordements.

Dans les localités les plus exposées, des motopompes de grandes capacités seront prépositionnées sur les points critiques identifiés, accompagnées de descentes électriques. L’acquisition de ces équipements se fera avec le soutien du ministère des Finances. Par ailleurs, les acteurs communautaires bénéficieront d’une formation spécifique assurée par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, pour les préparer à intervenir efficacement en cas de sinistre.

Les ministères de l’Éducation, de l’Agriculture, de l’Intérieur, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports auront la responsabilité de garantir la continuité des services essentiels, notamment les écoles, lieux de culte, marchés et axes routiers. En ce qui concerne les chantiers en cours, des plans d’accélération sont exigés, avec, si nécessaire, des mesures transitoires pour limiter les risques liés aux inondations.

Le ministère de l’Intérieur mettra à jour le recensement des moyens publics et privés disponibles pour les interventions d’urgence, tout en renforçant la dotation en équipements de protection civile, tels que les paratonnerres. D’ici fin juillet, des plans de contingence territoriaux devront être établis, incluant des dispositifs locaux de pilotage, des moyens d’assistance et des stocks prépositionnés.

Des exercices de simulation sont également prévus, ainsi qu’une campagne de sensibilisation à la prévention des noyades. La sécurisation des bassins de rétention, le recensement et l’évacuation des bâtiments menaçant ruine font également partie des actions programmées.

Sur le plan financier, le ministère des Finances devra augmenter d’au moins 50 % les ressources affectées à la Matrice d’Actions prioritaires de Lutte contre les Inondations, et régler sans délai les arriérés dus aux entreprises engagées dans les travaux. Le gouvernement prévoit aussi de renforcer le maillage du territoire en radars météorologiques, en stations pluviométriques et en équipements de surveillance des bassins hydrauliques.

Un système de communication en temps réel pour la diffusion des alertes et des informations utiles sera mis en place. En parallèle, une grande campagne de sensibilisation démarrera dès ce mois de mai, suivie de journées citoyennes de mobilisation prévues entre juillet et août, en partenariat avec les forces de défense et de sécurité.

Le Sénégal anticipe l’hivernage 2025 : un plan national de lutte contre les inondations avec des actions concrètes

Le Sénégal prend les devants face aux risques d’inondations pour l’hivernage 2025. Ce vendredi, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, a présidé une réunion stratégique du Comité national de gestion des inondations (CNGI) à Dakar. Ce rassemblement marque une étape importante dans le lancement du plan national de lutte contre les inondations, un projet qui vise à prévenir et à mieux gérer les inondations attendues durant la saison des pluies.

Dans son discours, le ministre a souligné que le pays adopte cette année une approche différente et plus proactive, grâce à des orientations claires données par le président de la République. Ce plan de lutte contre les inondations s’appuie sur des données récentes et des outils modernes, permettant ainsi une gestion plus efficace des risques. Dr Dieye a rappelé que cette réunion fait suite à une première session d’évaluation qui s’est tenue en décembre dernier, où les actions à entreprendre ont été définies.

Le ministre a ensuite partagé des informations cruciales sur l’état d’avancement du projet. Il a annoncé que l’État dispose désormais d’une cartographie complète des zones inondables dans tout le pays. Cela permet une maîtrise totale du risque d’inondation à l’échelle nationale, ainsi qu’une identification précise des zones où des interventions sont nécessaires. Il a précisé que les infrastructures comme les stations de pompage et les digues ont déjà été localisées et qu’un suivi rigoureux est prévu pour leur réhabilitation ou leur renforcement.

Le ministre a également fixé un objectif ambitieux : toutes les actions préparatoires doivent être achevées d’ici le 15 juillet 2025. Cette date marque un délai de rigueur pour la mise en place de toutes les mesures nécessaires avant l’arrivée des premières pluies.

L’un des grands axes d’innovation du plan réside dans l’amélioration de la prévision des épisodes pluvieux. Le gouvernement a acquis un radar météorologique moderne, installé à Diamniadio, en collaboration avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim). Grâce à cet outil, les autorités pourront désormais prévoir de manière plus précise la localisation des zones touchées, la quantité de pluie attendue, ainsi que les horaires d’impact. Cette avancée permettra d’anticiper les situations de crise et de prendre des mesures préventives adaptées.

Dr Dieye a donné un exemple concret de cette capacité accrue de prévision. « Si l’on peut savoir qu’il pleuvra à Dakar, sur la Corniche Ouest, entre 10 h et 12 h avec 150 mm de pluie, alors on pourra prendre les dispositions nécessaires, comme fermer certains axes pour éviter des drames », a-t-il expliqué. Il a rappelé le triste incident d’un citoyen piégé dans les eaux lors d’une pluie précédente, faute d’une alerte en temps réel.

L’une des priorités du gouvernement dans cette lutte contre les inondations est de renforcer la communication avec la population. Dans cette optique, une plateforme interactive est en cours de développement. Cette plateforme intègrera un chatbot et des outils d’intelligence artificielle pour fournir des informations en temps réel aux citoyens. Ces outils permettront aux habitants d’obtenir des réponses instantanées sur les risques d’inondation et les mesures de sécurité à prendre.

Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a insisté sur l’importance du facteur humain dans la gestion des risques. « Ce sont les citoyens dans toutes les communes qui vont nous aider à curer, à préparer et à réagir », a-t-il déclaré. Il a souligné le rôle crucial que joueront les médias dans la diffusion de ces informations et dans la sensibilisation des populations.

Au-delà de cette réunion stratégique, Dr Cheikh Tidiane Dieye a annoncé qu’une série de rencontres sectorielles seront organisées avec différents acteurs – gouverneurs, maires, députés, et organisations de la société civile. Des tournées régulières seront également programmées pour évaluer la mise en œuvre du plan. À partir de juillet, des réunions hebdomadaires seront mises en place pour ajuster les réponses en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.

Le ministre a également rappelé que la lutte contre les inondations dans un contexte de changement climatique nécessitait une approche intégrée, fondée sur la coordination entre différents secteurs. « Nous devons privilégier la connaissance scientifique, la coordination intersectorielle et l’anticipation », a-t-il conclu, soulignant l’engagement du gouvernement à réduire les effets des catastrophes naturelles sur la vie des Sénégalais.

En somme, le Sénégal semble prêt à faire face aux risques d’inondations pour l’hivernage 2025, avec des actions concrètes, une meilleure préparation et une forte implication des citoyens et des autorités locales. Ce plan national marque un tournant dans la gestion des catastrophes naturelles, fondé sur l’anticipation, la coordination et la prévention.

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