ICS : Un bras de fer avec l’État autour de 192 milliards de redevances impayées

Les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) sont au cœur d’un scandale financier de grande ampleur. L’entreprise, contrôlée par le groupe Indorama, doit 192 milliards de francs CFA à l’État sénégalais au titre des redevances minières impayées depuis plus de deux décennies. Malgré les exigences des autorités sénégalaises, ICS persiste dans son opacité financière et refuse catégoriquement d’intégrer un représentant de l’État dans son conseil d’administration.

Contrairement aux 14 autres sociétés minières du pays, où l’État sénégalais est actionnaire et dispose d’un siège au conseil d’administration à travers la Société des Mines du Sénégal (SOMISEN), ICS bloque toute tentative d’inclusion. Pourtant, l’État détient 5% du capital des ICS, ce qui devrait lui permettre d’avoir un droit de regard sur la gestion de l’entreprise.

Ce refus d’intégration alimente les suspicions sur la transparence de la gestion financière des ICS. La question que se posent de nombreux observateurs est simple : que cherche à dissimuler ICS ? Si l’entreprise verse des dividendes à l’État, pourquoi refuse-t-elle que ce dernier accède aux chiffres réels de sa gestion ?

Selon un rapport de la Cour des Comptes, ICS devait payer 121,5 milliards de FCFA de redevances à l’État entre 2000 et 2019. Aujourd’hui, ce montant a grimpé à 192 milliards de FCFA, et pourtant, aucun paiement significatif n’a été effectué.

Un expert interrogé par Libération rappelle que cette exonération fiscale tacite dure depuis plus de 40 ans, une situation qui existait alors que le président Bassirou Diomaye Faye n’avait qu’un an. Cette déclaration ironique souligne l’ampleur du laisser-faire des administrations successives, qui ont permis à ICS d’opérer en dehors des règles fiscales classiques.

Face à cette résistance persistante, le ministère des Mines a adressé une lettre officielle aux ICS, exigeant le respect des obligations fiscales et administratives en vigueur. La Primature examine actuellement les clauses de la convention minière qui protège ICS depuis plusieurs décennies.

Si le bras de fer se durcit, l’État pourrait :

  • Exiger le paiement immédiat des 192 milliards de FCFA
  • Demander un audit complet des comptes d’ICS
  • Renégocier la convention minière pour y inclure plus de transparence et un contrôle étatique renforcé

L’affaire ICS rappelle que certaines multinationales opérant au Sénégal bénéficient d’avantages fiscaux exorbitants, souvent sans contrôle efficace de l’État. L’opacité qui entoure cette entreprise pourrait cacher l’un des plus gros scandales financiers du pays.

La balle est désormais dans le camp des autorités sénégalaises. Laisser ICS poursuivre cette politique fiscale opaque reviendrait à cautionner une évasion fiscale massive, tandis que mener un bras de fer frontal avec la multinationale Indorama pourrait s’avérer un combat politique et économique complexe.

Convention entre l’État du Sénégal et les ICS : un accord déséquilibré au détriment du Trésor public

La convention liant l’État du Sénégal aux Industries Chimiques du Sénégal (ICS) suscite une vive controverse, alors que de nouvelles révélations mettent en lumière les déséquilibres profonds d’un accord signé il y a plus de quarante ans. Selon une enquête du journal Libération, cet accord serait aujourd’hui largement défavorable aux intérêts du pays, notamment sur le plan financier.

Alors que l’État sénégalais détient 5% du capital des ICS, la compagnie minière continue de refuser à l’État un siège au sein de son Conseil d’administration, une situation jugée anormale par de nombreux observateurs. Ce déficit de gouvernance s’ajoute à une autre anomalie bien plus préoccupante : une dette colossale de 192 milliards de francs CFA en redevances impayées que les ICS traînent depuis plus de deux décennies.

Selon un rapport de la Cour des comptes, cette dette s’élevait déjà à 121,5 milliards de francs CFA entre 2000 et 2019. Mais loin de diminuer, elle n’a cessé de croître, atteignant aujourd’hui 192 milliards, grevant lourdement les finances publiques. Ces montants représentent un manque à gagner significatif pour le Trésor public, à un moment où le pays fait face à de nombreux défis économiques et budgétaires.

À l’origine de cette situation, une convention signée en 1981, dont certaines clauses apparaissent aujourd’hui particulièrement favorables aux ICS. D’après un spécialiste cité par Libération, cette convention exonère les ICS de toute taxe depuis plus de quarante ans, un privilège fiscal qui interroge sur la pertinence et l’équité de cet accord dans le contexte économique actuel.

Face à ces révélations, la Primature a lancé une revue approfondie de la convention, selon les informations du journal. L’objectif est clair : rééquilibrer les termes de l’accord afin de garantir que les intérêts de l’État soient mieux pris en compte. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de transparence et de justice économique, alors que le pays cherche à renforcer ses ressources internes.

Cette affaire relance le débat sur la gestion des partenariats entre l’État et les grandes entreprises extractives. Pour de nombreux analystes, il est urgent de renégocier des conventions plus équitables, capables de générer une véritable valeur ajoutée pour le pays tout en assurant un environnement stable pour les investisseurs.

Licenciement de 103 camionneurs aux ICS : les chauffeurs dénoncent une décision injuste et réclament leur réintégration

103 chauffeurs ont été licenciés par les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), une décision qui suscite la colère et l’incompréhension chez les concernés. Ces derniers ont fait face à la presse ce lundi pour dénoncer ce qu’ils qualifient de traitement injuste et pour exiger leur réintégration immédiate au sein de la société.

Abdou Kane, porte-parole des chauffeurs, est revenu sur leur parcours au sein des ICS. Selon lui, la plupart des chauffeurs ont été enrôlés directement par la société dès leur arrivée en 2018. Cependant, au fil des années, ils auraient été redirigés vers un prestataire externe, une situation qu’ils rejettent fermement.

« Nous nous considérons comme des travailleurs permanents des ICS. Nous refusons catégoriquement d’être des employés d’une autre structure. Nous exigeons notre réintégration et des contrats en bonne et due forme », a martelé Abdou Kane.

Les chauffeurs dénoncent également l’absence d’équipements de protection adéquats et appellent la direction à améliorer leurs conditions de travail.

Malgré leur frustration, les chauffeurs se disent ouverts au dialogue avec la direction. « Nous voulons une solution pacifique. Le dialogue reste notre priorité », ont-ils assuré.

À noter que des représentants de l’Union des routiers ont pris part à cette rencontre avec la presse, affichant leur solidarité avec les chauffeurs licenciés.

Appel au calme et à la justice : Birame Soulèye Diop face aux tensions aux ICS

Les récentes tensions entre les populations impactées par les activités des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) et l’entreprise elle-même ont nécessité une intervention apaisante du ministre Birame Soulèye Diop. En réponse aux manifestations des villageois, qui ont érigé des barricades pour bloquer l’accès au site, le ministre a délivré un message appelant au calme et à la justice.

Lors de son intervention, le ministre Diop a rappelé les obligations des ICS envers les populations locales. Il a exhorté ces dernières à éviter le recours à la force pour exprimer leurs revendications. « Nul n’a le droit de se faire justice soi-même… cela crée le désordre », a-t-il affirmé, soulignant l’importance de maintenir l’ordre et de privilégier les moyens légaux pour résoudre les conflits.
Les populations impactées par les activités des ICS réclament plusieurs millions de francs CFA en guise d’indemnisations suite à des opérations de sondage sur leurs terres. Ces revendications ont conduit à des manifestations, illustrant le mécontentement des villageois face à ce qu’ils perçoivent comme une absence de compensation équitable.
Le ministre Birame Soulèye Diop a insisté sur la nécessité pour les ICS de respecter leurs engagements envers les communautés locales. Il a également appelé à un dialogue constructif entre les parties prenantes pour trouver des solutions justes et équitables. « Les ICS doivent assumer leurs responsabilités et veiller à ce que les populations affectées soient justement indemnisées », a-t-il déclaré.
La situation tendue entre les populations impactées et les ICS nécessite une approche équilibrée et pacifique. Le ministre Birame Soulèye Diop a souligné l’importance de la justice et du respect de l’ordre pour éviter le chaos et assurer une résolution équitable des conflits. En appelant les parties à la retenue et au dialogue, il espère instaurer un climat de confiance et de coopération pour le bien de toutes les parties impliquées.

Face-à-face tendu entre les populations locales et les industriels : Des doléances exprimées devant le Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines

Lors d’une rencontre récente entre les représentants des populations locales, la direction des Industries Chimiques et Solvay (ICS), et le Ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, une série de préoccupations criantes ont été mises en lumière.

Chômage des jeunes et emploi local insuffisant

Les habitants des 13 villages impactés par les activités des ICS ont vivement exprimé leur frustration concernant le manque d’opportunités d’emploi. Sur place, seuls 16 employés permanents proviennent des communautés locales, exacerbant ainsi les défis du chômage des jeunes.

Pénurie d’eau et préoccupations environnementales

Un autre point de discorde crucial concerne la question de l’eau. La région fait face à une pénurie croissante, exacerbée par les activités industrielles. De plus, la pollution générée par ces opérations a été soulevée, avec des inquiétudes palpables quant à ses impacts sur la santé des habitants et sur l’écosystème local.

Retards dans les indemnisations des populations

En outre, les habitants ont déploré le retard dans la mise à disposition des indemnisations promises après les multiples opérations de sondage effectuées dans les terres agricoles des paysans locaux. Cette situation a engendré un climat de méfiance et de frustration grandissante parmi les communautés affectées.

Appel à des mesures concrètes

Face à ces défis persistants, les populations locales appellent à une action immédiate et concrète de la part des autorités. Ils réclament non seulement des garanties pour la création d’emplois locaux et durables, mais aussi des mesures urgentes pour résoudre la crise de l’eau et pour mitiguer les effets néfastes de la pollution industrielle.

En conclusion, ce face-à-face a clairement mis en lumière les tensions et les préoccupations profondes des communautés locales face aux activités des Industries Chimiques et Solvay. La résolution de ces problèmes cruciaux nécessitera une collaboration constructive et une volonté politique forte pour assurer un avenir plus sûr et plus durable pour tous.

Mboro : Les ministres de l’Intérieur et de l’Industrie en visite de terrain aux ICS

Aujourd’hui, les ministres de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, et de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, ont effectué une visite de terrain aux Industries Chimiques du Sénégal (ICS) à Mboro. Cette visite avait été annoncée ce matin et s’inscrit dans le cadre des efforts pour résoudre les tensions entre l’usine et les communautés locales.

Durant leur visite, les ministres ont inspecté les champs où des opérations de sondage ont été menées par l’usine. Ils ont également visité d’autres sites pertinents avant de se rendre à l’usine pour une rencontre à huis clos avec l’administration des ICS.

À l’issue de cette réunion, les ministres ont promis d’organiser prochainement une nouvelle rencontre incluant les deux parties concernées : les ICS et le collectif des villages impactés. L’objectif de cette future réunion est de trouver un terrain d’entente et de parvenir à une solution satisfaisante pour toutes les parties. Une première rencontre avait déjà été organisée à Dakar dans le but de dénouer cette situation complexe.

Le gouverneur de la région de Thiès était également présent lors de cette visite, soulignant l’importance de cette initiative pour la région et la volonté des autorités de trouver une solution durable aux problèmes rencontrés.

Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)
Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)
Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)
Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)
Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)
Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)
Mboro: Les ministres de l'intérieur et de l'industrie en visite de terrain aux ICS ( images)

Affaire du chauffeur de camion étranglé au sol : Deux Chinois et un Sénégalais placés sous mandat de dépôt

L’affaire du chauffeur Ibrahima Fall, torturé par des ressortissants chinois dans l’enceinte des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) – Taïba, connaît de nouveaux rebondissements. Ce mardi, la Gendarmerie nationale a appréhendé deux Chinois et leur complice sénégalais. Après leur déferrement au parquet, ils ont été placés sous mandat de dépôt pour torture sur la personne d’Ibrahima Fall.

L’affaire du chauffeur Ibrahima Fall, torturé par des ressortissants chinois dans le périmètre des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) – Taïba, connaît de nouveaux rebondissements. Ce mardi, la Gendarmerie nationale a appréhendé deux Chinois et leur complice sénégalais. Après leur déferrement au parquet, ils ont été placés sous mandat de dépôt pour torture sur la personne d’Ibrahima Fall.
Les faits remontent à une altercation au sein de l’entreprise Diyan Exploitation où Ibrahima Fall, chauffeur de camion, aurait été soumis à des actes de torture par ses deux patrons chinois, assistés par leur interprète sénégalais. Les détails de cette affaire ont rapidement suscité l’indignation de la communauté locale et attiré l’attention des autorités judiciaires.
Les accusés, désormais sous les verrous, attendent leur face-à-face avec le juge, fixé au 26 juin prochain. Ce rendez-vous crucial déterminera les suites judiciaires de cette affaire qui a choqué l’opinion publique.
Cependant, les ICS tiennent à préciser que même si l’entreprise chinoise d’exploitation de silex se trouve dans son cadre, elle est complètement indépendante de sa gestion. En effet, selon les ICS, le chauffeur de camion n’est en aucun moment sous leur responsabilité étant donné que les carrières se trouvant dans le rayon des ICS sont autonomes. Par conséquent, elles gèrent elles-mêmes leurs ressources humaines et leurs matériels.
L’affaire Ibrahima Fall met en lumière les tensions latentes et les conditions de travail difficiles que peuvent rencontrer les travailleurs locaux au sein de certaines entreprises. Les carrières sont sous le feu des projecteurs pour leur gestion des relations entre employés sénégalais et expatriés chinois.
La mise sous mandat de dépôt des accusés a été accueillie avec un mélange de soulagement et d’attente par la communauté de Darou Khoudoss. Les proches d’Ibrahima Fall espèrent que justice sera rendue, tandis que les syndicats et les organisations de défense des droits des travailleurs appellent à une révision des pratiques managériales et à une meilleure protection des travailleurs locaux.
Cette affaire pourrait également avoir des répercussions diplomatiques, étant donné l’implication de ressortissants chinois. Il est probable que les autorités sénégalaises et chinoises suivront de près le déroulement du procès.
Le 26 juin, jour d’audience, sera une date clé aussi bien pour les accusés que pour la victime présumée, brahima Fall. Le juge examinera les preuves et les témoignages pour décider des suites à donner à cette affaire. En attendant, les accusés resteront en détention, et l’affaire continuera de susciter l’attention et les débats au sein de la société sénégalaise.

Rebondissement sur l’affaire du chauffeur de l’ICS de Taïba : La Gendarmerie nationale intervient

L’affaire du chauffeur Ibrahima Fall, victime de tortures infligées par des ressortissants chinois et des collègues sénégalais aux Industries Chimiques du Sénégal (ICS) de Taïba, connaît un développement significatif. Suite à la diffusion des informations et des preuves vidéo, la Gendarmerie nationale a pris des mesures décisives en intervenant sur les lieux.

Des sources fiables sur place confirment que la Gendarmerie nationale a procédé à l’interpellation des présumés tortionnaires. Cette action marque une étape cruciale dans la quête de justice pour Ibrahima Fall, dont l’agression avait soulevé une vague d’indignation au sein de la communauté locale et parmi les défenseurs des droits de l’homme.

Ibrahima Fall, chauffeur pour l’entreprise chinoise DIYAN, opérant aux ICS de Taïba, avait refusé de signer une fiche de paie comportant des déductions salariales injustifiées. En représailles, deux Chinois et deux Sénégalais l’avaient immobilisé au sol, genoux sur le cou, rappelant tristement les circonstances de la mort de George Floyd. Un collègue de Fall avait réussi à filmer la scène, ce qui a joué un rôle crucial dans l’intervention des autorités.

L’interpellation des suspects par la Gendarmerie a été largement saluée par les travailleurs, les syndicats, et les militants des droits humains. Ils espèrent que cette action rapide et décisive mènera à une enquête approfondie et à des poursuites judiciaires appropriées contre les responsables de cette agression.

Cette affaire met en lumière les conditions de travail difficiles et parfois abusives au sein des entreprises étrangères opérant au Sénégal. Elle souligne la nécessité d’une vigilance accrue de la part des autorités et d’une réforme des politiques de travail pour garantir la protection des droits des travailleurs.

L’intervention de la Gendarmerie marque le début d’un processus judiciaire qui devra être mené avec rigueur et transparence. Les autorités doivent s’assurer que justice soit rendue à Ibrahima Fall et que de tels abus ne se reproduisent plus.

L’affaire du chauffeur de Taïba est un rappel poignant des défis auxquels sont confrontés les travailleurs, notamment ceux employés par des entreprises étrangères. L’intervention de la Gendarmerie nationale constitue un pas important vers la justice et la protection des droits des travailleurs au Sénégal. Les actions à venir détermineront l’impact de cette affaire sur les politiques de travail et les relations industrielles dans le pays.

ÉTRANGLÉ AU SOL PAR SES PATRONS CHINOIS ET UN SÉNÉGALAIS : Un chauffeur de camion des ICS échappe à une mort certaine

I. Fall a sans doute était plus chanceux que George Floyd. Le chauffeur de camion, victime d’étranglement par ses supérieurs chinois à l’entreprise minière Diyan Exploitation Minière SUARL des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) Taïba, a frôlé la mort.

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Si ce n’était l’intervention d’un de ses collègues, I. Fall aurait pu mourir de l’étranglement sanguin dont il a été victime, ce lundi, en début d’après-midi midi, aux abords de 14 heures. Le collègue de ce chauffeur de camion qui a entendu des cris atroces, a eu le réflexe de sortir son téléphone et de filmer la scène horrible jusqu’à ce qu’il arrive à hauteur de la violente altercation. Sur les images, apparaît I. Fall, officiant à l’entreprise minière de silex, Diyan Exploitation Minière SUARL des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) Taïba, suffocant et haletant. En effet, il a été maîtrisé au sol par strangulation, un genou à son cou, par trois hommes – eux Chinois et un Sénégalais – pendant qu’un autre Chinois, insensible à la scène, regardait sans intervenir. Quand les agresseurs présumés du chauffeur de camion se sont rendus compte qu’il y avait un témoin, ils se sont dépêchés d’arrêter leur supplice.

Après cet incident, I. Fall s’est immédiatement rendu au cabinet médical de Darou Khoudouss où il a été soigné. Muni d’un certificat d’Incapacité Totale de Travail (ITT) de sept (7) jours, le trentenaire a porté plainte contre ses patrons chinois à la Brigade de gendarmerie de Mboro. Après s’être acquitté de cette procédure légale, la victime présumée a fait un audio WhatsApp transmis à la rédaction du Dakarois pour expliquer la maltraitance subie.

MISE À PIED

I. Fall explique que suite à l’éraflure du pare-brise du camion qu’il conduit, sa hiérarchie a décidé de lui imputer l’accident avec une mise à pied de deux (2) jours. Il a alors rétorqué que c’est injuste. Ceci a déplu, selon lui, à ses patrons chinois qui lui ont indiqué qu’il n’a point son mot à dire. C’est ainsi qu’il lui rajoute sept (7) jours de mise à pied. Le père de famille, en désarroi, surtout avec l’approche de la Tabaski, leur a demandé de lui remettre une pièce justificative d’une telle décision afin qu’il se rende à l’Inspection du travail de Thiès. Ce que ses patrons ont refusé d’entendre. Toutefois, cela n’empêche pas à I. Fall de s’y rendre. D’après lui, les inspecteurs lui ont dit qu’il peut se rendre à son lieu de travail car cette mise à pied est « irrégulière ». « Donc, je suis retourné travailler. Chaque jour, ils procédé au pointage. À la fin du mois, je leur demande mon salaire, ils ont refusé. Aujourd’hui, 10 juin 2024, ils m’ont remis un papier avec une somme d’argent, et m’ont demandé d’émarger avant de compter l’argent. Ce que j’ai refusé. C’est ainsi qu’il m’ont attrapé et torturé », regrette-t-il.

Endormi à cause des médicaments prescrits par le corps médical, le Dakarois Quotidien n’a pas pu parler de vive voix avec I. Fall mais la rédaction s’est entretenu au téléphone avec son grand frère, S. Fall. Contacté par les collègues d’I. Fall alors qu’il réglait les derniers détails des funérailles de leur grand frère décédé dimanche dernier, ce dernier a confirmé les allégations de son cadet. Il a précisé que si les Chinois ont refusé que son petit frère compte l’argent remis, c’est parce que son salaire total ne lui a pas été payé. Ils ont défalqué un montant. Il a avancé, en outre, qu’I. Fall n’est pas à l’origine des dégâts sur le pare-brise du camion puisqu’il y a un autre chauffeur qui le relève et utilise le même véhicule. S. Fall demande ainsi que justice soit faite car c’est un « acte de barbarie ».


La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°198 – du 11/06/2024

🔴 ÉTRANGLÉ AU SOL PAR SES PATRONS CHINOIS ET UN SÉNÉGALAIS : UN SALARIÉ DES ICS ÉCHAPPE DE PEU AU SORT RÉSERVÉ À GEORGE FLOYD
🔴 MOMO WADE À LA RTS : PAPE ALÉ NIANG RÉALISE UN VRAI COUP DE MAÎTRE

🔴 MOHAMED TIDIANE NDIAYE : LE PARCOURS REMARQUABLE DU LATÉRAL GAUCHE DU GUÉDIAWAYE FC

Les maires s’engagent à résoudre les tensions sociales aux Industries Chimiques du Sénégal

Lors d’une récente cérémonie de remise d’équipements aux lycées de la Commune de Ngoundiane, le maire Mbaye Dione a abordé les difficultés actuelles rencontrées par les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), entraînant un blocage de leurs activités. Soulignant l’importance de ces industries pour la nation, notamment pour l’arrondissement de Méouane où elles sont implantées, le maire a appelé à trouver des solutions en collaboration avec les populations et l’État.

« Je pense que nous autres maires devrons, avec les populations et avec l’État du Sénégal, réfléchir pour que les ICS reprennent leurs activités. Une industrie, quand elle est installée dans un pays, elle doit être en conformité avec les règles de fonctionnement de ce pays », a déclaré Mbaye Dione.

Évoquant l’importance de l’acquittement des obligations fiscales pour le succès des entreprises, le maire a également souligné la nécessité d’un effort collectif pour résoudre ces problèmes. Il a annoncé que les maires envisagent de plaider collectivement pour que la question minière soit prise en charge par l’Association des Maires du Sénégal, en collaboration avec l’État et les populations.

Les maires des communes abritant les carrières se sont engagés à mettre en place un cadre de concertation pour renforcer la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et trouver des solutions aux tensions sociales. Cette initiative vise à créer une synergie d’actions pour le bien-être des populations et le développement durable des régions concernées.

En conclusion, la volonté des autorités locales et leur engagement à travailler de concert avec les parties prenantes témoignent d’une approche collaborative et proactive pour résoudre les défis socio-économiques auxquels sont confrontées les industries du pays.

DES SALAIRES INDÉCENTS AUX ICS : Les recommandations de l’OIT violées au préjudice de braves travailleurs

« Toutes les crises des ICS sont dues à des défauts de management ». Le constat émane de l’Intersyndicale des travailleurs des Industries chimiques du Sénégal (ICS), membre de la coalition nationale des centrales syndicales affiliées à la CSI. À la faveur d’une rencontre avec la presse, elle a magnifié « l’engagement, la détermination et la mobilisation de l’ensemble du personnel, toutes catégories confondues, derrière leurs représentants pour la satisfaction correcte de la demande sociale légitime des vaillants travailleurs après dix ans de rudes sacrifices pour hisser les résultats de l’entreprise à des niveaux jamais égalés ».
Un des responsables syndicaux de l’Intersyndicale, Ousmane Ndiaye, rappelle que « depuis le 22 septembre 2022, l’Intersyndicale avait soumis une plateforme revendicative à la direction générale, avec comme axes principaux la revalorisation de notre traitement salarial (après plusieurs années de stagnation) et la mise en place d’une organisation adéquate pour la pérennisation et la croissance de notre chère entreprise au profit de toutes les parties prenantes dans un partenariat gagnant-gagnant ».

Mais « après la réhabilitation de nos installations, de 2016 à nos jours, la production n’a cessé de croître jusqu’à atteindre 560 000 t de P2O5 en moyenne depuis quatre ans ». Ceci signifie, selon lui, que « nous sommes à la limite des capacités de nos installations. En 2017 et 2018, nous avons fait respectivement 97,8 et 109 % des budgets fixés. Et malgré les mauvais choix techniques qui nous avaient valu des pertes de production de l’ordre de 120 000 t de P2O5 entre 2019 et 2020, nous sommes à une moyenne de réalisation de 93,9 % des objectifs sur les quatre ans, malgré un manque d’effectif notoire et un défaut d’organisation ».
Des performances obtenues grâce à « l’engagement et au dévouement des travailleurs », souligne Ousmane Ndiaye, qui remarque que « les résultats évoqués ci-dessus tant salués par tous les partenaires de l’entreprise et notre ministre de tutelle lors de ses passages à l’Assemblée nationale nous ont valu les félicitations du PCA du groupe Indorama, Prakash Lohia ».
Poursuivant, « de 2014 à 2021, l’entreprise a généré un chiffre d’affaires cumulé de plus de 1 400 milliards F CFA, alors que l’investissement cumulé sur le capital humain ne s’élève qu’à un milliard huit cents millions F CFA, soit 0,12 % en valeur relative ».
« Quel paradoxe ! », s’étranglent les travailleurs, qui rappellent que « le capital humain constitue la première ressource, la meilleure ressource et l’ultime ressource pour une entreprise. Il est à la fois une ressource et un acteur d’où son importance capitale c’est-à-dire stratégique pour l’entreprise ». Ils pensent que « parler des équilibres de l’entreprise en laissant en rade le capital humain, les seules ressources agissantes, n’est pas conforme aux bonnes règles de management et constitue un manque de considération avéré à l’endroit des braves travailleurs ».
Ces derniers, « créateurs de la richesse de l’entreprise, ne font que réclamer des salaires décents, conformément aux recommandations de l’OIT », confie Ousmane Ndiaye, qui rappelle que « le groupe Indorama, dans son Manuel de gouvernance d’entreprise en sa version de 2022 a cité « la Déclaration universelle des Droits de l’homme » et « le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels » qui définissent ce que c’est une rémunération équitable et décente ».
 En outre, en tant qu’entreprise multinationale, Indorama a l’obligation d’appliquer les règles contenues dans « la déclaration de principe tripartite sur les entreprises multinationale et politique sociale ».
L’Intersyndicale des travailleurs des ICS, qui dit n’avoir jamais basé sa demande sur le chiffre d’affaires de 2022, retient que « la plateforme a été déposée le 22 septembre 2022 » et se dit effarée de voir la direction générale « utiliser de bons résultats pour anéantir la demande légitime des travailleurs ».
Et de préciser : « Sur l’équilibre de l’entreprise, la direction générale écarte à tout point de vue l’existence des partenaires sociaux que nous sommes. Nous retenons que c’est avec la souffrance des travailleurs et de leurs familles qu’elle compte rassurer les banques, les partenaires financiers et les fournisseurs. Ceci est indécent ».
L’Intersyndicale appelle les travailleurs à « la vigilance, l’engagement, la mobilisation, pour la réalisation effective de nos légitimes attentes ».

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