Le Soudan suspend ses relations avec l’Igad, bloc régional d’Afrique de l’Est

Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé, mardi, avoir « gelé » ses relations avec l’Igad, groupement qui associe sept pays d’Afrique de l’Est, qu’il accuse de « violer la souveraineté du Soudan ». Cette autorité régionale tentait de mettre en place une médiation entre l’armée et la force paramilitaire engagés depuis des mois dans un conflit meurtrier.

Au Soudan, la fin de la guerre demeure un lointain présage. Le ministère soudanais des Affaires étrangères, loyal à l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, a annoncé, mardi 16 janvier, « geler » ses relations avec l’Igad, le bloc régional d’Afrique de l’Est, qui avait initié une médiation pour mettre fin au conflit. 

« Le ministère des Affaires étrangères a informé (…) l’Igad de la décision du Soudan de cesser de collaborer et de geler ses relations » avec l’organisation, indique un communiqué du ministère qui l’accuse de « violer la souveraineté du Soudan ».

Depuis le 15 avril, l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo sont en guerre pour le pouvoir au Soudan. Ce conflit a fait plus de 13 000 morts, selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled).

En outre, plus de sept millions de personnes ont été déplacées, d’après l’ONU.

Le patron des FSR, rival du général Burhane, a multiplié ces dernières semaines les déplacements en Afrique, et il avait été invité par l’Igad à une rencontre jeudi à Kampala, en Ouganda.

Accusé de « partialité »

« Inviter le chef de la milice » FSR, constitue « un dangereux précédent » et « viole la charte de l’Igad », a ajouté le ministère. Depuis des mois, l’armée et le gouvernement soudanais ne cessent de dénoncer la « partialité » du bloc régional et des capitales d’Afrique de l’Est.

Les efforts diplomatiques pour des négociations de paix, notamment des États-Unis, de l’Arabie saoudite et, plus récemment de l’Igad, ont jusque-là échoué.  

Les généraux Burhane et Daglo s’étaient auparavant alliés pour mener un putsch et évincer, en octobre 2021, les civils du pouvoir, mettant fin à deux années de transition démocratique.

Incapables de prendre l’avantage depuis le début de la guerre, les deux camps piétinent mais aucun n’entend faire de concession à la table des négociations.

Sur le terrain, les FSR semblent toutefois gagner de nouveaux territoires face à une faible résistance de l’armée. Elles contrôlent désormais les rues de Khartoum, la quasi-totalité de la vaste région occidentale du Darfour et ont pénétré dans l’État d’Al-Jazira, dans le centre-est du pays. 

Soudan : Les Généraux al-Burhan et «Hemedti» Acceptent une Rencontre après le Sommet de l’Igad

Les généraux soudanais Abdel Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdan Daglo, surnommé « Hemedti », ont accepté de se rencontrer, selon un communiqué de l’organisation régionale de la Corne de l’Afrique (Igad) à l’issue d’un sommet extraordinaire à Djibouti. Cette annonce représente une percée diplomatique inédite pour l’Igad dans les efforts pour mettre fin à la guerre au Soudan, qui dure depuis sept mois.

Les deux généraux ont convenu de se rencontrer dans les quinze prochains jours, une avancée notable après l’échec des discussions de Djeddah supervisées par Washington et Riyad. Abdel Fattah al-Burhan a participé pour la première fois à ce sommet extraordinaire, tandis que Mohamed Hamdan Daglo s’est entretenu par téléphone avec les chefs d’État de l’Igad, selon le communiqué.

Le général al-Burhan a exprimé son engagement à signer un cessez-le-feu, une proposition acceptée par Mohamed Hamdan Daglo, comme le confirme une lettre publiée sur les réseaux sociaux. Cependant, des divergences subsistent, notamment sur le retrait des combattants des Forces de Soutien Rapide (FSR) et l’arrestation d’anciens cadres du régime précédent.

En parallèle, le gouvernement soudanais a déclaré persona non grata une quinzaine de diplomates émiratis, les accusant de fournir des armes aux FSR. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays. Les diplomates émiratis ont 48 heures pour quitter le Soudan.

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