Popenguine 2025 : Le ministre de l’Intérieur appelle au respect des engagements pour un pèlerinage sécurisé et réussi

À quelques jours du 137e pèlerinage marial de Popenguine, prévu du 7 au 9 juin 2025, l’État du Sénégal affine les derniers réglages pour garantir un déroulement sans accroc de ce grand événement religieux. Ce vendredi 30 mai, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Général Jean-Baptiste Tine, a présidé à Dakar la réunion nationale préparatoire. L’occasion pour lui de rappeler l’importance stratégique et symbolique de ce rendez-vous spirituel, mais surtout de mettre chacun devant ses responsabilités.

Face aux autorités administratives, aux représentants des forces de défense et de sécurité, aux services techniques de l’État ainsi qu’aux partenaires impliqués dans l’organisation logistique et sanitaire du pèlerinage, le ministre a insisté sur le respect scrupuleux des engagements déjà pris. Il a notamment souligné que l’État s’est engagé à assurer des dispositifs efficaces dans plusieurs domaines clés : la sécurité des pèlerins, l’assainissement du site, l’organisation du transport, la disponibilité de l’eau potable et la coordination générale de l’accueil.

Dans un ton ferme mais mesuré, le Général Tine a donné des instructions précises. Il a chargé le gouverneur de la région de Thiès d’assurer le suivi des décisions arrêtées à l’échelle territoriale, tout en assignant au directeur général de l’administration territoriale la mission de superviser quotidiennement la mise en œuvre des mesures prises au niveau national. Il a demandé que des comptes rendus réguliers lui soient transmis pour un pilotage de proximité.

Soucieux des difficultés liées au transport des fidèles, en particulier ceux venant de régions éloignées comme Kolda, Ziguinchor ou Matam, le ministre a plaidé pour une certaine tolérance dans l’application de la réglementation routière. Il a toutefois tenu à préciser que cette souplesse ne saurait être interprétée comme un laissez-passer à l’imprudence. À ce titre, il a fermement rappelé que les règles de sécurité routière doivent être respectées en toutes circonstances. Selon lui, cette dérogation exceptionnelle vise à faciliter la participation de tous, sans pour autant compromettre la sécurité sur les routes.

Au-delà des dispositifs techniques, le Général Tine a lancé un appel solennel à la responsabilité collective. Il a invité toutes les structures impliquées à une parfaite coordination et à un esprit de service public, dans un contexte où Popenguine attire chaque année des milliers de pèlerins, non seulement venus de tout le Sénégal, mais aussi de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Il a également exhorté les médias et les autorités religieuses à sensibiliser sur la prudence, la discipline et le respect des consignes, afin d’éviter les accidents et les incidents liés à la forte affluence.

Ce pèlerinage, l’un des plus anciens et des plus emblématiques du Sénégal, constitue un temps fort pour la communauté catholique, mais aussi un moment de communion nationale et interreligieuse. L’État, à travers cette réunion de haut niveau, montre ainsi sa volonté de maintenir un cadre sécurisé, apaisé et structuré pour permettre aux fidèles de vivre leur foi dans la sérénité.

Le compte à rebours est désormais lancé. Tous les regards sont tournés vers Popenguine, dans l’attente d’un pèlerinage placé sous le signe de la foi, de la discipline et du respect mutuel.

Ousmane Sonko plaide pour une intensification des échanges commerciaux entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire : « Nous avons les atouts pour dépasser ce faible niveau »

En visite officielle en Côte d’Ivoire, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a présidé une séance de travail conjointe entre les délégations gouvernementales des deux pays. Dans son discours introductif, le chef du gouvernement a d’abord salué les liens « séculaires, forts et solides » qui unissent le Sénégal et la Côte d’Ivoire, insistant sur le respect et l’estime réciproques entre les deux États. Il a ensuite remercié le président Alassane Ouattara pour l’accueil réservé à la délégation sénégalaise, soulignant la qualité des relations diplomatiques entre Dakar et Abidjan.

Mais au-delà des symboles et de la fraternité historique, Ousmane Sonko a tenu à poser un diagnostic lucide sur la situation économique et commerciale entre les deux pays. Selon lui, les échanges commerciaux sont loin d’être à la hauteur du potentiel bilatéral. « Le niveau d’échanges entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire est relativement faible : 107 milliards de flux du Sénégal vers la Côte d’Ivoire, et 52 milliards en sens inverse. Ce qui est extrêmement faible au vu de nos complémentarités économiques et de nos ambitions communes », a-t-il regretté.

Le Premier ministre a ainsi insisté sur l’impératif de bâtir une coopération économique plus dynamique, s’appuyant sur une vision panafricaniste du développement. « Aucun pays ne peut réussir seul. L’histoire nous l’enseigne : en Asie, dans le Golfe ou en Europe, ce sont des groupes de pays qui ont réussi ensemble. Il serait illusoire de penser que le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou tout autre pays africain peut s’en sortir isolément », a-t-il martelé.

Ousmane Sonko a réaffirmé son attachement à une intégration régionale concrète, au-delà des textes et déclarations d’intention. Il a salué la relance de la commission mixte sénégalo-ivoirienne, qui, selon lui, constitue un organe essentiel pour le suivi et la mise en œuvre effective des accords de coopération. Il a également évoqué la nécessité de donner un nouveau souffle à des projets structurants comme le corridor Abidjan-Dakar-Praia, qui pourrait devenir un véritable levier d’intégration économique ouest-africaine.

Le chef du gouvernement sénégalais a aussi cité des exemples concrets pour illustrer le déséquilibre économique entre les deux pays, notamment dans les secteurs agricoles. « La Côte d’Ivoire produit plus d’un million de tonnes d’anacarde, tandis que le Sénégal peine à atteindre 200.000 tonnes. Même chose pour le cacao où l’écart reste très important », a-t-il souligné, en invitant à une coopération renforcée dans les domaines de la production et de la transformation.

En conclusion, Ousmane Sonko a exprimé son optimisme : « Nous avons tous les atouts pour dépasser ces chiffres et bâtir une coopération bilatérale beaucoup plus forte, au bénéfice de nos peuples. Nos présidents en sont conscients, et c’est à nous, gouvernements, de créer les conditions pour que cette ambition devienne réalité. »

Parcelles Assainies : deux policiers écroués pour vol et fraude sur Wave et Orange Money

Deux policiers en service au Groupe opérationnel de Dakar ont été placés sous mandat de dépôt pour leur implication dans une affaire de vol et de fraudes financières à hauteur de 2,9 millions de FCFA, survenue dans le quartier des Parcelles Assainies (Unité 9). Les agents mis en cause sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol de téléphone portable et retraits frauduleux via les plateformes Wave et Orange Money.

Les faits remontent au 11 mai 2025. Un gérant de multiservices, I. Sow, a été approché par deux hommes se présentant comme policiers. Prétextant un contrôle d’identité, ils lui auraient confisqué son téléphone « en garantie », exigeant au passage les codes d’accès à ses comptes d’argent mobile pendant qu’il allait chercher sa pièce d’identité. À son retour, Sow découvre que les deux individus ont disparu avec son téléphone.

Dès le 15 mai, une plainte est déposée. La Direction de la surveillance du territoire (DST) ouvre une enquête et découvre que près de 2,9 millions FCFA ont été retirés frauduleusement depuis les comptes Wave et Orange Money de la victime, via divers points de transfert.

L’exploitation des données de transaction a permis d’identifier les auteurs : M. Kane (27 ans) et N. Ndour (28 ans), tous deux policiers. Interpellés, ils ont reconnu les faits et déclaré avoir revendu le téléphone volé. M. Kane a restitué 1,45 million FCFA, équivalent de sa part dans l’opération.

L’affaire suscite une vive émotion, notamment dans les rangs de la police. Des sanctions disciplinaires sont attendues, indépendamment des poursuites judiciaires en cours. L’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres agents ou complices externes sont impliqués.

Ce scandale remet sur la table la question de l’intégrité dans les forces de sécurité, alors que les populations peinent à distinguer entre agents légitimes et usurpateurs.

Chavirement à Werma : le bilan s’alourdit à cinq morts après la découverte de deux nouveaux corps

Le bilan du naufrage survenu jeudi 29 mai 2025 sur le fleuve Sénégal à Werma, dans la commune de Bokiladji (région de Matam), s’est alourdi ce vendredi avec la découverte de deux nouveaux corps sans vie. Les secours ont ainsi mis fin à leurs opérations de recherche après près de 24 heures d’intenses efforts.

Le drame s’est produit lorsque cinq pêcheurs originaires du même village ont pris la mer en direction de Wompou pour une expédition de pêche. La pirogue à bord de laquelle ils naviguaient a chaviré en cours de route, pour des raisons encore non élucidées. Trois corps avaient été retrouvés dès le jour de l’accident, tandis que les deux derniers ont été repêchés ce vendredi.

Mobilisés depuis le début, les gendarmes, les sapeurs-pompiers de la 54e compagnie d’incendie et de secours, et les habitants du village ont coordonné les recherches, qui ont finalement permis de localiser tous les disparus. Les victimes, toutes originaires de Bokiladji, ont été identifiées par leurs proches.

Le préfet de Matam s’est rendu sur place pour présenter les condoléances de l’État aux familles endeuillées, promettant un accompagnement moral et logistique dans cette épreuve difficile. Une enquête a été ouverte afin d’éclaircir les circonstances exactes du chavirement, en particulier les conditions météorologiques et l’état de l’embarcation.

Barthélémy Dias accusé de plagiat après le lancement de son nouveau parti « Sénégal Bi Gnou Bokk »

À peine dévoilé, le nom du nouveau parti politique de Barthélémy Toye Dias suscite déjà une vive controverse. Baptisée « Sénégal Bi Gnou Bokk », la formation annoncée par l’ancien maire de Dakar est accusée de plagiat par la plateforme « Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg », dirigée par le ministre Cheikh Tidiane Dieye.

Dans un communiqué au ton incisif publié par sa cellule des cadres, la plateforme fondée en 2015 dénonce un « quasi-plagiat » du nom de leur organisation, affirmant que celui choisi par Barthélémy Dias n’est rien d’autre qu’une « reprise maladroite et mal orthographiée » de leur appellation en wolof. Pour les auteurs du texte, ce choix traduit un « manque criant d’originalité » et un « déficit de rigueur politique ».

« Si Barthélémy Dias veut entamer une aventure politique sans mentor ni tuteur, il ferait mieux de faire preuve d’un minimum d’inspiration », tacle le communiqué.

Les signataires rappellent que leur mouvement, né bien avant celui de Dias, dispose de structures établies sur le terrain, avec des élus locaux à son actif et une participation significative à l’élection présidentielle de mars 2024, en soutien à la coalition de l’actuel président Bassirou Diomaye Faye. Selon eux, le nouveau parti de Barthélémy Dias tente ainsi de s’adosser à un capital politique qu’il ne possède pas.

« Il ne peut se coller à notre nom ni revendiquer notre héritage politique. Notre alliance stratégique avec Pastef renforce notre légitimité », précisent-ils, en appelant l’ancien député-maire à « revoir sa copie » s’il souhaite proposer une ligne politique crédible et autonome.

Pour l’instant, Barthélémy Dias n’a pas encore officiellement répondu à ces accusations. Mais cette polémique vient s’ajouter à un contexte de repositionnement politique délicat pour l’ex-maire de Dakar, battu lors des dernières législatives de novembre 2024 et désormais en quête de nouveau souffle sur la scène nationale.

BAD : Amadou Hott félicite le président élu Sidi Ould Tah et remercie les autorités sénégalaises

L’élection du Mauritanien Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) a marqué un tournant dans la diplomatie économique africaine. Avec 76 % des voix obtenues dès le premier tour, l’ancien directeur général de la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique) a été largement plébiscité par les actionnaires. Son principal concurrent, le Sénégalais Amadou Hott, a reconnu sa défaite avec dignité et élégance, dans une déclaration publiée peu après l’annonce officielle des résultats.

Dans sa déclaration, Amadou Hott a salué l’élection du président Ould Tah en des termes respectueux et fraternels. « Je félicite Dr. Sidi Ould TAH, Président-Élu, et lui souhaite plein succès dans ce rôle de leadership vital pour notre continent », a-t-il écrit, soulignant l’enjeu continental de cette élection. L’ancien ministre de l’Économie a tenu à rappeler que tous les candidats méritaient également d’être félicités pour leur engagement et la qualité de leur programme, marquant ainsi son attachement à l’unité africaine et à l’esprit de compétition saine.

Plus qu’une simple déclaration post-électorale, le message de Hott a été aussi l’occasion de manifester une profonde reconnaissance à l’endroit des plus hautes autorités sénégalaises. Il a ainsi adressé des remerciements appuyés au président Bassirou Diomaye Faye pour ce qu’il qualifie d’« engagement personnel extraordinaire » et de « plaidoyer indéfectible » durant toute la campagne.

Cette reconnaissance va au-delà des mots : elle traduit l’implication directe du chef de l’État, qui, dès l’annonce de la candidature d’Amadou Hott, avait instruit son gouvernement d’en faire une priorité diplomatique. Le soutien sénégalais s’est matérialisé à travers une intense campagne de mobilisation diplomatique à travers le continent, dans un contexte marqué par une concurrence régionale accrue.

Amadou Hott a également salué le gouvernement dans son ensemble pour son « dévouement institutionnel » et ses « efforts diplomatiques constants ». Il a remercié les pays qui ont soutenu sa candidature et lui ont accordé leur parrainage et leurs voix, sans toutefois les citer nommément. Ces remerciements confirment que le Sénégal a pu compter sur plusieurs alliés dans cette course, même si cela n’a pas suffi à faire pencher la balance en sa faveur.

Le candidat malheureux n’a pas oublié de mentionner le rôle déterminant de son équipe de campagne, de ses amis, de ses partenaires, et surtout de sa famille, dont le soutien a été précieux tout au long de cette entreprise exigeante. Il a conclu sa déclaration par une formule évocatrice : « L’aventure continue », un clin d’œil à ceux qui l’encouragent à poursuivre son ambition pour le développement du continent africain, au-delà de cette échéance.

Si Amadou Hott n’a pas remporté la présidence de la BAD, cette campagne lui a permis de renforcer sa stature panafricaine. L’ancien vice-président de la BAD (2016-2019) et ancien ministre de l’Économie du Sénégal (2019-2022) reste une personnalité reconnue dans les milieux financiers africains et internationaux. Son profil technique, sa vision de l’industrialisation africaine et son discours sur la transformation économique ont été salués au-delà des cercles diplomatiques.

Sa gestion de la défaite contraste également avec certaines pratiques politiques où les candidats malheureux s’enferment dans le silence ou la contestation. En reconnaissant le verdict des urnes, en rendant hommage à son successeur, et en valorisant le soutien reçu, Hott pose les bases d’un leadership responsable et tourné vers l’avenir.

Cette élection constitue un test révélateur pour la diplomatie sénégalaise. Malgré le dynamisme affiché par les autorités, le soutien à la candidature d’Hott n’a pas suffi à contrebalancer les alliances stratégiques nouées par la Mauritanie avec la Côte d’Ivoire, le Maroc et d’autres États influents.

Plusieurs observateurs estiment que Dakar devra désormais tirer les leçons de cet échec pour repenser sa stratégie diplomatique sur le continent, renforcer ses relais régionaux et investir davantage dans la construction de coalitions durables à l’échelle africaine.

Pour Amadou Hott, cette défaite n’est pas un point final. Sa déclaration laisse entrevoir une volonté de continuer à servir l’Afrique, d’une manière ou d’une autre. Fort de son expérience, de son carnet d’adresses et de sa réputation intacte, il reste un acteur incontournable des questions de financement du développement sur le continent.

El Hierro : le chavirement d’une pirogue en provenance de Mauritanie fait sept morts, dont plusieurs enfants

Un nouveau drame migratoire s’est produit au large des îles Canaries. Ce lundi, une embarcation transportant des migrants a chaviré au moment d’accoster au port de La Restinga, sur l’île d’El Hierro, causant la mort de sept personnes. Le bilan est lourd : parmi les victimes figurent quatre femmes, une adolescente de 16 ans et deux fillettes âgées de seulement cinq ans. La scène tragique s’est déroulée sous les yeux des secouristes espagnols, qui s’apprêtaient à porter assistance aux passagers épuisés.

Selon les autorités locales relayées par les services de secours sur le réseau social X (anciennement Twitter), l’embarcation était partie de Nouakchott, la capitale mauritanienne. La pirogue, référencée sous le numéro 96/25, avait à son bord 152 personnes, dont 78 hommes, 45 femmes et 29 mineurs, répartis entre 10 garçons et 19 filles. Il s’agissait d’un voyage périlleux à travers l’Atlantique, empruntant la dangereuse route migratoire dite de l’Atlantique, qui relie l’Afrique de l’Ouest aux côtes espagnoles.

Les passagers étaient principalement originaires de plusieurs pays ouest-africains, dont le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée et le Mali. Selon les informations recueillies par la plateforme d’observation « Sur les traces du Migrant », l’arrivée de cette embarcation avait été signalée à l’avance, ce qui avait permis la mobilisation des secours. Cependant, la tragédie s’est produite alors que la chaloupe tentait de toucher terre.

D’après l’Agence France-Presse, citant les sauveteurs, l’accident est survenu lorsque plusieurs personnes à bord se sont précipitées sur l’un des flancs de la pirogue au moment de l’accostage, déséquilibrant l’embarcation déjà instable. En quelques instants, le bateau a chaviré, projetant de nombreux passagers dans l’eau. L’intervention rapide des secours a permis de sauver la majorité des occupants, mais sept vies n’ont pu être épargnées.

Ce drame illustre une fois de plus les risques extrêmes encourus par les migrants tentant de rejoindre l’Europe par voie maritime. La route de l’Atlantique est aujourd’hui l’une des plus meurtrières au monde. Les embarcations, souvent surchargées, mal équipées et dépourvues de tout dispositif de sécurité, sont soumises à des conditions de navigation précaires. À cela s’ajoutent l’épuisement des passagers, les courants marins dangereux et les longues distances à parcourir.

L’île d’El Hierro, la plus occidentale de l’archipel canarien, est devenue ces dernières années un point d’arrivée fréquent des migrants en provenance d’Afrique de l’Ouest. La pression migratoire y est forte, alimentée par la pauvreté, l’instabilité politique et l’absence de perspectives pour de nombreuses familles africaines.

Les autorités espagnoles ont exprimé leur tristesse face à cette tragédie, rappelant l’urgence d’une coopération renforcée entre les pays africains et européens pour lutter contre les réseaux de passeurs et offrir des alternatives sûres et légales aux migrations.

Au Sénégal et dans les autres pays concernés, l’émotion est vive. Les drames en mer sont devenus trop fréquents, et les images d’enfants noyés rappellent cruellement la réalité d’un phénomène qui dépasse les frontières et interpelle l’humanité tout entière.

Élection à la BAD : Sonko félicite Sidi Ould Tah et salue la campagne d’Amadou Hott

C’est désormais officiel : le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président de la Banque africaine de développement (BAD), succédant ainsi au Nigérian Akinwumi Adesina. Cette élection, qui s’est déroulée ce jeudi à Abidjan, a été saluée par plusieurs chefs d’État et de gouvernement à travers le continent, dont le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko.

Dans un message publié sur Facebook, le chef du gouvernement sénégalais a félicité chaleureusement le nouveau président de la BAD. « Nous l’en félicitons très chaleureusement et lui souhaitons plein succès », a-t-il écrit, saluant un choix important pour le continent africain tout entier.

Ousmane Sonko a également salué l’ensemble des candidatures engagées dans cette compétition jugée stratégique. « Tous les quatre autres candidats étaient également méritants. C’est l’Afrique qui a gagné », a-t-il affirmé, insistant sur la dimension collective et panafricaine de ce scrutin.

Le Premier ministre n’a pas manqué de souligner l’engagement et la performance d’Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie, qui faisait partie des candidats à la succession d’Adesina. « Nous tenons à souligner la belle qualité de la campagne de notre compatriote Amadou Hott. Nous l’encourageons à poursuivre sa noble ambition pour l’Afrique », a déclaré Sonko, dans un ton à la fois rassembleur et respectueux.

Le Sénégal devient membre fondateur de l’Organisation internationale de l’eau : une avancée stratégique majeure

Le Sénégal a franchi une étape diplomatique importante ce mercredi à Riyad en signant la charte fondatrice de l’Organisation internationale de l’eau (OIE). À travers cette adhésion, notre pays rejoint un cercle restreint de nations pionnières dans la gouvernance mondiale de l’eau, devenant ainsi l’un des deux seuls États africains membres fondateurs, aux côtés de la Mauritanie.

La cérémonie de signature a été marquée par la présence du ministre sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, mandaté par son collègue Cheikh Tidiane Dièye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, retenu dans ses fonctions en tant que président en exercice du Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW). Ce choix illustre la dimension transversale des enjeux liés à l’eau, à l’agriculture et au développement durable.

Proposée par le Royaume d’Arabie Saoudite, l’OIE est une réponse institutionnelle forte aux défis globaux de la sécurité hydrique. Le ministère sénégalais de l’Hydraulique et de l’Assainissement a soutenu cette initiative dès les premières heures, confirmant la volonté du Sénégal de jouer un rôle central dans les grandes négociations internationales sur les ressources naturelles.

Dans un communiqué officiel, les autorités sénégalaises ont salué une « hydro-diplomatie active, axée sur la coopération multilatérale, l’innovation technologique et la sécurité hydrique », soulignant que cette nouvelle organisation conforte la place du Sénégal comme acteur clé des enjeux aquatiques internationaux.

L’OIE s’est fixée quatre missions prioritaires :

Coordonner une gestion durable et équitable des ressources en eau à l’échelle mondiale ; Financer des infrastructures hydrauliques résilientes et des projets prioritaires dans les pays membres ; Faciliter le transfert de technologies et le partage d’expertises scientifiques entre les États ; Renforcer les partenariats stratégiques autour de l’eau, considérée comme un vecteur de paix, de stabilité et de développement.

Pour le gouvernement sénégalais, cette adhésion représente bien plus qu’un acte symbolique. Il s’agit d’un levier diplomatique et environnemental, susceptible d’accélérer l’accès universel à l’eau potable et d’amplifier la voix du Sénégal sur la scène internationale. Dans un contexte mondial marqué par les tensions climatiques, la rareté de l’eau et les enjeux liés à la souveraineté hydrique, cette démarche proactive positionne le pays à l’avant-garde de la diplomatie environnementale du continent africain.

Bougane Gueye Dany charge le régime : « Plus de 1800 milliards empruntés, un pouvoir incompétent »

Le leader du mouvement Geum sa Bopp, Bougane Gueye Dany, n’a pas mâché ses mots contre le gouvernement. Lors du « contre-dialogue » organisé par le Nouveau Front Force Alternative (NFA), le Mouvement Rappel à l’Ordre et le collectif des travailleurs licenciés de la RTS, l’opposant a sévèrement critiqué la politique économique du régime en place.

« Ce régime est incompétent. On ne peut pas parler de rupture et creuser la dette à ce rythme. Plus de 1800 milliards de francs CFA ont été empruntés en si peu de temps, c’est inacceptable », a lancé Bougane Gueye devant un auditoire acquis à sa cause.

Selon lui, cette frénésie d’endettement est en contradiction totale avec les promesses de sobriété et de rigueur brandies au début du mandat. Il alerte sur les conséquences à moyen et long terme, notamment pour les générations futures, qui risquent de porter le fardeau de ce qu’il considère comme une gestion hasardeuse des finances publiques.

En dénonçant un manque de vision économique, Bougane Gueye Dany se positionne une nouvelle fois en porte-voix de l’opposition radicale, dans un contexte où la question de la dette publique devient un enjeu central du débat national.

Barthélémy Dias lance son mouvement « SENEGAL BI NU BOKK »

Barthélémy Dias a officiellement tourné une page de son engagement politique ce mercredi en lançant un nouveau mouvement dénommé SENEGAL BI NU BOKK, soit « le Sénégal que nous avons en commun ». Une initiative qui marque sa rupture définitive avec la coalition Taxawu dirigée par Khalifa Sall.

« Ce mouvement est né de la fatigue d’attendre. Né du refus de courber l’échine face à l’échec », a déclaré l’ancien maire de Dakar, dans un discours empreint de conviction. Pour lui, ce nouveau cadre d’action politique se veut un espace de rassemblement, de réparation et de construction collective.

Barthélémy Dias a articulé son projet autour d’une vision inclusive du pays. « Ce n’est pas le Sénégal qu’on détourne, qu’on divise ou qu’on fuit. C’est celui qu’on habite ensemble, qu’on relève ensemble, qu’on construit ensemble », a-t-il affirmé avec force, appelant les Sénégalais de tous bords à s’approprier cette nouvelle dynamique.

Se voulant au-dessus des clivages politiques, SENEGAL BI NU BOKK se présente comme un mouvement citoyen, un lieu de convergence pour ceux qui aspirent à un Sénégal plus juste, plus solidaire, et ancré dans l’éthique de la responsabilité partagée.

« Ce mouvement, ce n’est pas le mien, il est le vôtre », a conclu Barthélémy Dias, posant ainsi les bases d’une nouvelle orientation politique tournée vers l’action collective et la refondation nationale.

Tricherie au Bac blanc : trois mois ferme pour l’assistant du censeur du lycée Blaise Diagne

Le tribunal de Dakar a rendu son verdict ce mardi dans l’affaire de fuite des sujets lors du Baccalauréat blanc au lycée Blaise Diagne. K. A. Guèye, assistant du censeur, a été condamné à deux ans de prison dont trois mois ferme, assortis d’une amende de 100 000 francs CFA. Il est reconnu coupable d’avoir facilité la diffusion anticipée des épreuves à un groupe d’élèves.

L’affaire, qui a secoué la communauté éducative, remonte à la session de cette année. D’après l’enquête, l’assistant aurait transmis les sujets à des candidats avant les examens, compromettant ainsi la crédibilité de cette session préparatoire.

Huit élèves, dont quatre filles, ont également comparu. L’une d’elles était absente à l’audience. Tous ont reconnu les faits et ont été condamnés à une amende de 50 000 francs CFA chacun.

Cette affaire relance le débat sur l’éthique scolaire et la rigueur nécessaire même lors des examens blancs. Si le ministère de l’Éducation nationale ne s’est pas encore prononcé, cette décision pourrait entraîner un durcissement des règles encadrant ces évaluations.

K. A. Guèye purgera donc trois mois de prison ferme. Les élèves impliqués, eux, pourraient faire face à d’éventuelles sanctions disciplinaires en plus de leur condamnation pécuniaire.

Dialogue national : Cheikh Oumar Diagne et le mouvement RV And ci Dëgg écartés

Le Dialogue national, tant attendu par la classe politique sénégalaise, a officiellement démarré ce mercredi 28 mai au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Une cérémonie marquée par la présence de nombreux acteurs politiques, sociaux, religieux et coutumiers. Mais dans cette vaste assemblée de concertation, une absence a été remarquée : celle du mouvement RV And ci Dëgg, dirigé par Cheikh Oumar Diagne.

Ce dernier n’a pas caché sa déception. « Le RV And ci Dëgg que j’ai l’insigne honneur de diriger n’a pas été convié au Dialogue. Nous avons pourtant des propositions pertinentes pour l’amélioration du système politique sénégalais », a-t-il regretté dans une déclaration publique. Malgré cette mise à l’écart, Cheikh Oumar Diagne a tenu à souhaiter « bon dialogue » aux participants, dans un esprit républicain.

Le Dialogue national, qui se tiendra jusqu’au 4 juin prochain, se veut un cadre de réflexion inclusive sur les enjeux majeurs du pays. Les discussions doivent aborder plusieurs thématiques, notamment les réformes institutionnelles, le processus électoral, les défis économiques ainsi que les priorités sociales.

Coordonné par un comité mis en place à cet effet, le Dialogue national ambitionne d’aboutir à des recommandations consensuelles, destinées à consolider la stabilité politique et à impulser un nouveau souffle au développement du Sénégal.

Mais l’absence de certaines voix, dont celle de Cheikh Oumar Diagne, pose la question de l’inclusivité réelle de ce processus censé réunir toutes les sensibilités du pays.

Justice : Samuel Ameth Sarr libéré sous bracelet électronique pour raisons médicales

Le juge a finalement tranché. Après plusieurs mois de détention et une série de rapports médicaux concordants, Samuel Ameth Sarr bénéficie désormais d’une liberté sous condition. Selon des informations obtenues par Dakaractu, la justice a accédé à la requête des experts médicaux en ordonnant sa libération sous bracelet électronique, assortie d’une assignation à résidence.

Placé sous mandat de dépôt en novembre 2024 par le juge d’instruction du 2e Cabinet du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, l’ancien ministre de l’Énergie faisait face à de lourdes accusations portant sur un abus de biens sociaux, dans le cadre d’une affaire de détournement présumé de huit milliards de francs CFA.

La décision du juge intervient à la suite d’expertises médicales ayant conclu que l’état de santé de M. Sarr était incompatible avec les conditions de vie en milieu carcéral. Ses avocats avaient plusieurs fois alerté sur la dégradation de son état, sollicitant une mesure d’aménagement de peine pour des raisons humanitaires et médicales.

Avec ce nouveau statut de résidence surveillée sous surveillance électronique, Samuel Ameth Sarr reste néanmoins à la disposition de la justice, dans l’attente de la suite de la procédure judiciaire. Ce développement relance le débat sur la prise en charge des détenus malades dans le système pénitentiaire sénégalais, et sur l’utilisation du bracelet électronique comme alternative à la détention provisoire.

Ousmane Sonko : « Depuis un an, le Sénégal n’a reçu aucun décaissement des bailleurs multilatéraux, mais reste malgré tout encore debout »

Lors du lancement de la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal, renommé Fii Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a fait une déclaration forte concernant la situation économique actuelle du pays. Il a révélé que depuis un an, le Sénégal n’a reçu aucun décaissement de la part des bailleurs multilatéraux. Malgré cette absence de soutien financier extérieur, il a souligné que le pays continue de tenir bon et de faire preuve de résilience face aux défis économiques.

Cette rupture dans les financements, selon Ousmane Sonko, découle d’une volonté délibérée de l’État sénégalais d’assumer pleinement sa souveraineté économique. Le Premier ministre a insisté sur le fait que le Sénégal possède aujourd’hui les capacités et les ressources nécessaires pour compter principalement sur lui-même. Cette stratégie vise à réduire la dépendance historique aux financements extérieurs et à privilégier un développement endogène.

Sonko a indiqué que le gouvernement n’a pas encore déployé toutes les mesures d’accompagnement prévues pour accompagner cette transition, mais qu’un plan de relance sera bientôt présenté. Ce plan vise à soutenir l’économie nationale et à renforcer l’autonomie financière du pays dans les mois à venir.

Au cours de son intervention, le Premier ministre a également appelé à une cohérence entre les paroles et les actions. Il a insisté sur l’importance que les discours officiels soient suivis de mesures concrètes, affirmant qu’il est temps d’assumer pleinement les conséquences des choix politiques engagés.

Malgré cette posture ferme, Ousmane Sonko n’a pas exclu la possibilité de renouer avec les partenaires internationaux dans un avenir proche. Il a laissé entendre que des accords pourraient être rétablis si les conditions s’y prêtaient.

Enfin, le Premier ministre a rappelé que depuis dix ans, le gouvernement met en avant un modèle de développement fondé sur l’endogénéité, c’est-à-dire un financement local, une mise en œuvre interne et une participation active de la population. Selon lui, les efforts actuels du gouvernement incarnent désormais cette vision, marquant une nouvelle étape dans la construction d’un Sénégal souverain économiquement et politiquement.

Baccalauréat 2025 : plus de 166 000 candidats attendus, prédominance des séries littéraires et faiblesse du technique

Le Sénégal se prépare activement pour la session 2025 du baccalauréat, prévue le 1er juillet prochain. Lors d’une réunion préparatoire tenue ce lundi à Diamniadio, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdourahmane Diouf, a dressé un état des lieux précis des inscriptions et des défis organisationnels liés à cet examen national.

Cette année, 166 400 candidats sont officiellement inscrits, dont 52,07% proviennent de l’enseignement public. Un chiffre qui traduit une stabilité de l’effectif global mais met aussi en lumière certaines tendances préoccupantes, notamment la faible part de l’enseignement technique. En effet, les séries littéraires dominent largement, avec 137 046 inscrits, contre 26 630 candidats dans les séries scientifiques, représentant seulement 16% des effectifs. Le baccalauréat technique n’enregistre, quant à lui, qu’un maigre taux de 2,7%, ce que le ministre considère comme « très faible » et imputable à « un faible taux d’investissement des privés dans le secteur ».

Dans plusieurs régions du pays, telles que Kaffrine, Louga, Matam et Sédhiou, aucun candidat n’est inscrit au baccalauréat technique, ce qui traduit un déséquilibre territorial important dans l’offre éducative.

L’Office du Bac, en charge de l’organisation de l’examen, a validé 167 765 dossiers physiques provenant de 1 334 établissements, y compris ceux issus des 16 Centres académiques d’orientation scolaire et professionnelle (CAOSP). Le dispositif logistique est impressionnant : plus de 4 900 000 épreuves seront imprimées, et environ 80 000 diplômes seront délivrés aux futurs bacheliers.

Le Directeur de l’Office du Bac, Bamba Gueye, a précisé que les examens auront lieu dans 480 centres, encadrés par 506 jurys répartis à travers tout le territoire national.

Le ministre Abdourahmane Diouf a salué « le professionnalisme et l’engagement » des équipes de l’Office du Bac, ainsi que la collaboration des différents services du ministère et des Inspections d’Académie. Il a rappelé que « le rôle de l’Office du Bac dans la mise en œuvre rigoureuse et équitable de cette évaluation nationale est tout simplement essentiel », soulignant la volonté du gouvernement d’assurer une organisation sans faille pour cette échéance majeure du calendrier scolaire.

La réunion a également vu la participation des ministères de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, confirmant l’approche intersectorielle adoptée pour garantir le bon déroulement de l’examen le plus symbolique du système éducatif sénégalais.

Dialogue national : Y’en a marre s’engage pour une refondation démocratique

Le mouvement citoyen Y’en a marre a annoncé ce mardi sa participation active au Dialogue national sur le système politique sénégalais, dont l’ouverture est prévue le 28 mai 2025. Par la voix de sa cellule de communication, le collectif a officialisé sa présence à ces assises qu’il qualifie de moment crucial pour l’avenir démocratique du pays.

Dans un communiqué rendu public, Y’en a marre a précisé avoir pris connaissance des termes de référence du Dialogue national, tout en soulignant avoir transmis dans les délais impartis ses remarques et suggestions aux organisateurs. Le mouvement indique que son implication s’inscrit dans une logique de « responsabilité citoyenne » et de fidélité aux principes qui ont guidé sa création : une démocratie véritablement inclusive, transparente, et conforme aux aspirations profondes des populations.

Ce choix de participer marque un tournant dans la posture souvent critique du mouvement vis-à-vis des initiatives institutionnelles. Y’en a marre justifie néanmoins sa décision par la volonté de faire entendre la voix des citoyens au cœur des discussions politiques. Pour les membres du collectif, l’heure est venue de participer à la refondation des bases du système politique sénégalais, dans un contexte où les attentes en matière de gouvernance, de justice et de transparence sont de plus en plus fortes.

Depuis sa naissance en 2011, le mouvement Y’en a marre s’est illustré par son engagement dans la lutte contre les dérives du pouvoir, l’injustice sociale et l’inaction politique. En rejoignant le Dialogue national, ses responsables entendent faire valoir une vision citoyenne des réformes nécessaires, qu’il s’agisse du statut de l’opposition, de la transparence électorale, du financement des partis ou encore du rôle des institutions.

Cette participation est d’autant plus symbolique que le Dialogue national, voulu par le président Bassirou Diomaye Faye, se veut un exercice d’ouverture et d’écoute, au service d’une démocratie rénovée. En s’y impliquant, Y’en a marre pose un acte fort, dans la continuité de son combat pour une citoyenneté active et exigeante, refusant de rester spectateur des changements à venir.

Alors que les travaux s’apprêtent à débuter, la présence du mouvement parmi les parties prenantes promet des échanges animés et un apport décisif sur les questions de fond. Le Dialogue s’annonce ainsi comme un moment de vérité pour le Sénégal, où la voix des citoyens, portée notamment par Y’en a marre, devra peser dans la redéfinition du contrat démocratique national.

Electricité au Sénégal : Ousmane Sonko dénonce des tarifs parmi les plus chers au monde

À l’occasion du lancement officiel du Forum Invest in Sénégal, prévu les 7 et 8 octobre prochains, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris la parole pour dénoncer avec vigueur le coût excessif de l’électricité dans le pays. Dans un ton ferme et sans détour, il a qualifié cette situation d’« inadmissible », estimant que le Sénégal figure désormais parmi les pays où l’énergie est la plus chère au monde. Un constat alarmant qui, selon lui, met en péril la compétitivité des entreprises locales et freine considérablement l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers.

Prenant appui sur des comparaisons internationales, Ousmane Sonko a cité l’Allemagne et le Japon comme seuls pays devançant le Sénégal en matière de tarifs d’électricité en haute tension. Selon les chiffres qu’il a présentés, le coût du kilowattheure (kWh) au Sénégal est actuellement de 91,84 francs CFA, contre 131 francs en Allemagne et 104 francs au Japon. En Afrique de l’Ouest, la comparaison est encore plus édifiante : la Côte d’Ivoire, par exemple, facture le kWh à 72 francs CFA, bien en deçà du tarif sénégalais. Une réalité que le chef du gouvernement juge « intolérable » pour un pays dont l’ambition est de devenir un hub économique sous-régional.

Le Premier ministre a souligné les conséquences directes de cette cherté de l’électricité sur le tissu économique national. Selon lui, les entreprises industrielles et les petites unités de production se retrouvent dans l’incapacité de fonctionner de manière compétitive, à cause de factures énergétiques qui grèvent lourdement leurs charges. Cette situation, déplore-t-il, empêche également l’émergence d’une industrie nationale forte et autonome, pourtant au cœur du projet de souveraineté économique du gouvernement.

En dénonçant cette anomalie tarifaire, Ousmane Sonko a aussi laissé entendre qu’une réforme du secteur énergétique pourrait bientôt être enclenchée. Bien qu’aucune mesure précise n’ait été annoncée à ce stade, le Premier ministre a évoqué la nécessité d’une « révision en profondeur » des politiques de tarification et des mécanismes de régulation du marché de l’électricité. Il a également insisté sur la transparence dans la gestion des ressources énergétiques et sur l’urgence de renforcer la concurrence dans le secteur, notamment en attirant de nouveaux opérateurs capables de proposer des tarifs plus compétitifs.

La sortie d’Ousmane Sonko intervient dans un contexte marqué par de fortes attentes sociales en matière de réduction du coût de la vie, quelques semaines après le lancement du Plan de stabilisation économique par le gouvernement. Alors que le Sénégal s’apprête à entrer dans une nouvelle ère énergétique avec l’exploitation prochaine du gaz naturel, cette dénonciation des tarifs pratiqués pourrait annoncer un tournant stratégique. À travers ses propos, le Premier ministre pose ainsi les bases d’une politique énergétique plus juste, plus inclusive et tournée vers le développement industriel.

Le Forum Invest in Sénégal sera l’occasion de renforcer le dialogue avec les investisseurs internationaux et d’exposer les réformes à venir dans des secteurs clés comme l’énergie. Le gouvernement compte sur cet événement pour repositionner le pays comme une destination fiable, attractive et compétitive, à condition de surmonter les handicaps structurels qui pèsent encore sur sa dynamique économique.

Affaire Farba Ngom : Me Moussa Bocar Thiam fustige une « mascarade judiciaire » et dénonce un « acharnement » contre le Fouta

L’arrestation du député-maire des Agnam, Farba Ngom, continue de susciter une vague d’indignation dans le nord du pays. L’ancien ministre et avocat Me Moussa Bocar Thiam est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « mascarade judiciaire » et un « acharnement ciblé » contre une figure politique emblématique du Fouta. Dans un entretien accordé à L’Observateur, il n’a pas mâché ses mots et a livré une défense vigoureuse de celui qu’il considère comme « l’un des fils les plus valeureux et généreux de la région ».

Selon Me Thiam, l’incarcération de Farba Ngom représente un désastre politique et moral pour le Fouta. Il décrit une région en état de choc, plongée dans un sentiment d’injustice profond, marquée par l’emprisonnement d’un homme qu’il décrit comme « symbole de loyauté, d’engagement et de générosité ». L’ancien ministre estime que cette arrestation s’apparente à une tentative de briser une dynamique sociale et politique propre à cette zone du pays, historiquement marginalisée mais fortement mobilisée ces dernières années autour de certaines figures influentes.

Au cœur de cette affaire se trouvent de lourdes accusations : blanchiment d’argent, escroquerie, complicité de détournement de deniers publics et association de malfaiteurs. Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt depuis le 27 février 2025 à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, dans le cadre du dossier explosif des 125 milliards de francs CFA révélés par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Me Thiam déplore la nature des charges qui pèsent sur son client, en particulier celle de « complicité de détournement », alors que, selon lui, Farba Ngom n’a jamais été administrateur de crédits publics ni en position de responsabilité financière dans les structures incriminées.

L’avocat dénonce également le refus du juge d’instruction d’accepter le cautionnement proposé par la défense. Une dizaine de titres fonciers avaient pourtant été mis en garantie, dans l’espoir d’obtenir une liberté provisoire. Le rejet de cette démarche est interprété par Me Thiam comme une preuve supplémentaire d’un acharnement judiciaire, qu’il estime politiquement orienté. Il affirme que son client est privé de ses droits à une procédure équitable et transparente, et s’alarme d’une justice à deux vitesses.

Farba Ngom, plus connu sous le prénom Mouhamadou, a depuis été extrait à deux reprises de sa cellule pour être réentendu et faire face à de nouveaux chefs d’inculpation. Fin avril, il a été inculpé pour « association de malfaiteurs en bande criminelle organisée », un développement qui a encore aggravé la situation du parlementaire. Le mardi 6 mai, il a de nouveau été conduit à la Section de recherches de Colobane pour une audition relative à une affaire de lotissement impliquant la Banque of Africa (BOA).

Face à l’ampleur de cette affaire, Me Moussa Bocar Thiam a tenu à lancer un message de résistance et de solidarité. Il affirme que « le peuple du Fouta reste debout et résilient » et que la population locale ne compte pas céder face à ce qu’il considère comme une tentative de marginalisation. Pour lui, l’issue ne fait aucun doute : « Nous mettrons fin à cette mascarade judiciaire. »

Dans un climat politique tendu, cette affaire prend une dimension à la fois judiciaire, sociale et symbolique. Elle illustre les nouvelles dynamiques de la lutte contre la corruption tout en soulevant des interrogations sur l’impartialité et la transparence des procédures engagées contre certaines personnalités politiques. Le sort de Farba Ngom, à la fois élu et notable local, est désormais suivi de près par l’opinion publique, particulièrement dans le Fouta où il jouit encore d’un fort soutien populaire.

Dialogue national : les termes de référence officiels dévoilés

Le Sénégal s’apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire politique avec le lancement du Dialogue national prévu ce 28 mai. Cette initiative, impulsée par le président Bassirou Diomaye Faye, s’inscrit dans une volonté claire de renforcer les fondements démocratiques du pays. Porté par une ambition de modernisation, le Dialogue national vise à fédérer les forces vives de la nation autour d’un projet politique inclusif, participatif et structurant.

L’objectif général fixé par les organisateurs est sans équivoque : parvenir à des consensus forts pour consolider durablement la démocratie sénégalaise et garantir l’exercice effectif des droits et libertés fondamentaux. Le Dialogue national n’est pas un simple forum de discussion, mais un espace de refondation démocratique destiné à repenser les institutions, les pratiques électorales et les mécanismes de gouvernance.

Parmi les objectifs spécifiques figure en premier lieu la modernisation du système électoral sénégalais. Il s’agira, pour les participants, de proposer des réformes capables d’assurer plus de transparence, d’équité et de lisibilité dans le processus électoral. Des thématiques sensibles telles que le parrainage, l’introduction du bulletin unique, l’inscription automatique sur les listes électorales ou encore la rationalisation du calendrier républicain seront au cœur des débats. Le Dialogue devra également statuer sur le statut de l’opposition politique et de son chef, une question cruciale dans un contexte où l’équilibre institutionnel reste fragile.

Les travaux de cette grande concertation nationale s’organiseront autour de trois axes majeurs soigneusement définis. Le premier concerne la démocratie, les libertés et les droits humains. Il abordera la rationalisation du paysage politique à travers la redéfinition du cadre juridique des partis, le financement public, ainsi que la protection accrue des libertés fondamentales. Une attention particulière sera portée à la révision de certaines dispositions jugées liberticides ou obsolètes.

Le deuxième axe portera sur le processus électoral. Les discussions devront proposer des solutions concrètes pour renforcer la fiabilité du fichier électoral, améliorer le système de parrainage et mettre en œuvre le vote électronique. L’introduction du bulletin unique, souvent évoquée ces dernières années, sera débattue en vue d’une adoption possible. L’objectif est de bâtir un système électoral à la fois moderne, accessible et crédible aux yeux des citoyens.

Le troisième axe sera consacré aux réformes institutionnelles. Il est question notamment de transformer le Conseil constitutionnel en Cour constitutionnelle, dotée de compétences élargies et d’une plus grande indépendance. La création d’un organe autonome de gestion des élections figure également au programme, dans l’optique de délester le ministère de l’Intérieur de cette mission controversée.

Les résultats attendus de ce Dialogue national sont à la hauteur des enjeux. Les autorités espèrent obtenir des recommandations consensuelles sur l’organisation et le contrôle des élections, ainsi qu’une clarification des rôles respectifs des autorités électorales, judiciaires et médiatiques. Le calendrier républicain, souvent remis en cause, devrait être rationalisé pour éviter les reports récurrents d’échéances électorales. Un cadre juridique rénové et moderne pour les partis politiques devrait également émerger des échanges.

Dans un souci d’inclusivité et de transparence, les autorités ont mis en place une plateforme numérique baptisée Jubbanti, ouverte à tous les Sénégalais, y compris ceux de la diaspora. Cet outil digital permet à chaque citoyen d’apporter sa contribution, de soumettre ses idées et de participer activement aux réflexions. Il marque une volonté assumée d’intégrer les voix souvent oubliées dans les grandes décisions politiques.

Le président Diomaye Faye, dans un appel solennel, a exhorté l’ensemble des citoyens, des partis politiques et des organisations de la société civile à se mobiliser pour ce moment historique. À ses yeux, le Dialogue national est une opportunité exceptionnelle pour bâtir un avenir démocratique solide, apaisé et durable.

Au-delà de la symbolique, c’est bien une refonte en profondeur des mécanismes démocratiques que propose ce processus. À l’heure où les défis économiques, sociaux et institutionnels s’intensifient, le Sénégal tente de se réinventer à travers une démarche d’unité, de concertation et d’innovation politique.

Orpaillage clandestin à Saraya : six sites illégaux démantelés et du matériel saisi lors de l’ »Opération Orientale »

Les autorités sénégalaises viennent de porter un nouveau coup dur à l’orpaillage clandestin dans le sud-est du pays. Dans le secteur stratégique de la Falémé, aux abords de la commune de Saraya, six sites d’extraction illégale d’or ont été démantelés au cours des quatre derniers jours. Cette intervention entre dans le cadre de l’ »Opération Orientale », une initiative sécuritaire de grande envergure destinée à assainir les zones aurifères de la région.

Sur le terrain, les forces engagées ont saisi un matériel conséquent utilisé par les orpailleurs clandestins. Le butin confisqué comprend notamment quatorze motopompes, sept motos et plusieurs équipements artisanaux conçus pour l’extraction de l’or. Ces outils rudimentaires mais efficaces permettent aux exploitants illégaux de creuser rapidement dans le sous-sol à la recherche du précieux minerai. Leur présence atteste d’une activité soutenue et structurée, souvent en marge de la loi et sans aucun respect des normes environnementales ou sécuritaires.

Les sites visés par cette opération ne sont pas de simples campements isolés. Ils sont régulièrement associés à des dégradations graves de l’environnement, en particulier de la flore et des cours d’eau, du fait de l’utilisation intensive de produits chimiques ou de techniques d’exploitation destructrices. Outre leur impact écologique, ces zones d’orpaillage clandestin sont souvent à l’origine de tensions sociales, d’insécurité et de conflits entre populations locales, étrangers et acteurs légaux du secteur minier.

Selon les autorités, l’ »Opération Orientale » ne fait que commencer. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation et de régulation du secteur aurifère dans le sud-est du Sénégal. L’objectif est clair : réduire durablement les activités minières clandestines, qui échappent au contrôle de l’État et privent le pays de ressources fiscales importantes tout en exposant les populations locales à des risques sanitaires et sociaux.

Ce type d’intervention, souvent saluée par les riverains et les opérateurs miniers légaux, s’inscrit également dans une logique de préservation de l’environnement et de restauration de l’autorité de l’État sur des territoires parfois abandonnés aux logiques de l’exploitation sauvage. Reste à savoir si ces efforts seront soutenus dans la durée, car la prolifération de l’orpaillage clandestin, alimentée par la pauvreté et le manque d’alternatives économiques, demeure une réalité complexe à éradiquer.

Pour l’heure, les autorités promettent de maintenir la pression sur les zones les plus touchées, tout en renforçant les moyens de surveillance et les actions de sensibilisation auprès des communautés locales. Saraya, devenue ces dernières années un épicentre de l’orpaillage illégal, reste au cœur des préoccupations sécuritaires dans cette partie du Sénégal.

Guinée-Bissau : Le président Bassirou Diomaye Faye honoré par la médaille Amílcar Cabral lors d’une visite d’État symbolique

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a effectué, ce lundi 26 mai 2025, une visite d’État hautement symbolique en République de Guinée-Bissau, à l’invitation de son homologue Umaro Sissoco Embaló. Cette visite marque un jalon important dans les relations bilatérales entre les deux pays voisins, liés par une histoire commune, des dynamiques transfrontalières profondes et une coopération multiforme.

À son arrivée à Bissau, le président Faye a été accueilli avec les honneurs dus à son rang. Une cérémonie protocolaire s’est tenue à l’aéroport Osvaldo Vieira, en présence de membres du gouvernement bissau-guinéen, de représentants diplomatiques et d’une foule venue manifester sa sympathie. L’accueil populaire témoigne de la proximité entre les peuples sénégalais et bissau-guinéen, ainsi que de la considération dont jouit le nouveau chef de l’État sénégalais sur la scène sous-régionale.

Les deux chefs d’État ont ensuite eu des échanges bilatéraux au palais présidentiel. Selon un communiqué conjoint, les discussions ont porté sur le renforcement de la coopération sécuritaire, économique, éducative, agricole et sanitaire, mais aussi sur les enjeux de stabilité dans la sous-région ouest-africaine. Le président Faye a notamment salué les efforts de son homologue en faveur de la paix, de la bonne gouvernance et du dialogue institutionnel en Guinée-Bissau.

Moment fort de cette visite, la République de Guinée-Bissau a décerné au président Bassirou Diomaye Faye la médaille Amílcar Cabral, la plus haute distinction honorifique du pays. Cette médaille rend hommage à la mémoire du père de l’indépendance bissau-guinéenne, figure emblématique du panafricanisme, et elle est attribuée à des personnalités ayant contribué de manière exceptionnelle à la paix, à l’unité et à la coopération africaine.

Dans son discours, le président Umaro Sissoco Embaló a justifié cette décoration par « l’engagement personnel » de Diomaye Faye en faveur du renforcement des liens sénégalo-bissau-guinéens, ainsi que pour « sa vision d’un continent intégré, souverain et solidaire ». Il a ajouté : « Aucun pays n’est plus attaché à la stabilité et au développement de la Guinée-Bissau que le Sénégal. »

Très ému, le président Faye a remercié son hôte pour cette distinction, qu’il a dédiée au peuple sénégalais. Il a réaffirmé son attachement à « une coopération plus dynamique entre les deux États » et a salué la mémoire d’Amílcar Cabral comme « un modèle de courage, de sagesse politique et d’unité africaine ».

Au cours de cette visite, plusieurs accords de coopération ont été signés entre les deux pays dans les domaines de la sécurité transfrontalière, de l’échange d’informations douanières, de la formation professionnelle et de la promotion du commerce local. Les deux présidents ont également convenu de la tenue régulière de consultations politiques de haut niveau.

En clôture de la visite, un point de presse conjoint a permis aux deux dirigeants de réaffirmer leur volonté de faire des relations entre le Sénégal et la Guinée-Bissau un exemple de diplomatie de bon voisinage, fondée sur le respect mutuel, les échanges équilibrés et la solidarité régionale.

Cette visite intervient dans un contexte marqué par des défis politiques, sécuritaires et économiques dans l’espace CEDEAO. Le président Faye, qui effectue ici sa première grande tournée ouest-africaine depuis son investiture, entend ainsi asseoir une diplomatie active, tournée vers la paix, la coopération régionale et l’intégration continentale.

Dialogue national : le CDEPS appelle à une réforme en profondeur pour garantir la liberté de la presse

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a annoncé sa participation au Dialogue national initié par le président de la République. Dans un communiqué publié ce lundi 26 mai 2025, l’organisation professionnelle souligne que cette rencontre intervient dans un contexte tendu entre les autorités issues de la troisième alternance politique et les acteurs des médias. Le CDEPS dénonce une série de mesures gouvernementales récentes qui, selon lui, ont porté atteinte à la crédibilité de la presse en tant qu’entreprise citoyenne, tout en compromettant la viabilité économique des organes de presse.

Le communiqué évoque des décisions perçues comme des tentatives de musellement, durement ressenties par les professionnels du secteur. Malgré les multiples interpellations adressées aux autorités et les combats menés, le CDEPS déplore l’absence de réponses positives et d’écoute réelle. À ses yeux, ce Dialogue national doit représenter une occasion décisive pour poser sur la table les difficultés économiques et administratives que traversent les entreprises de presse au Sénégal.

L’organisation réaffirme que la liberté de la presse est garantie par les articles 8, 10 et 11 de la Constitution sénégalaise, ainsi que par les instruments internationaux de protection des droits humains mentionnés dans le préambule de la Loi fondamentale. Elle estime que cette liberté doit être défendue de manière concrète et non symbolique.

À cet effet, le CDEPS propose que l’un des objectifs majeurs du dialogue soit la sanctuarisation de la liberté de la presse. Cela passerait, selon lui, par une révision du Code de la presse, du Code pénal et du Code de procédure pénale, notamment en ce qui concerne les délits de presse et les procédures judiciaires qui en découlent. L’organisation suggère également une réforme du Code électoral pour y intégrer de manière équitable la presse privée, en particulier dans les dispositifs liés à la propagande et à la publicité durant les périodes électorales.

Au-delà de ces réformes juridiques, le CDEPS appelle à la mise en place d’une Stratégie nationale d’Information et de Communication (SNIC) qui serait à même d’accompagner les mutations profondes du secteur. Cette stratégie devrait reposer sur plusieurs axes structurants : la transformation numérique des médias, une fiscalité adaptée aux secteurs stratégiques, des mécanismes de financement durable, le renforcement des capacités professionnelles et la promotion de champions nationaux, aussi bien dans la presse que dans les télécommunications.

Meurtre de l’infirmier Mamadou S. Diallo : deux autres suspects arrêtés

L’enquête sur l’assassinat de Mamadou Samba Diallo, infirmier chef de poste (ICP) à Arafat, dans la région de Kaffrine, continue de progresser. Après l’arrestation d’un premier suspect identifié comme S. Ba, deux nouveaux individus ont été interpellés par la Brigade de recherches de Kaolack, portant à trois le nombre de personnes mises en cause dans cette affaire tragique.

Les deux derniers suspects ont été arrêtés le 22 mai 2025, soit au lendemain du meurtre, grâce aux données extraites du téléphone de S. Ba, qui avait été appréhendé alors qu’il se rendait au centre de santé de Maleme Hodar pour soigner des blessures subies lors de sa confrontation avec la victime. Parmi ces deux nouvelles arrestations figure notamment le propriétaire de la charrette qui aurait été utilisée pour prendre la relève après le vol ayant conduit au drame. Les enquêteurs soupçonnent que ce moyen de transport ait servi à faciliter la fuite ou le transport des biens volés.

Selon les informations rapportées par le quotidien L’Observateur dans sa parution du jour, les suspects sont actuellement en garde à vue pour les besoins de l’enquête. Ils pourraient être poursuivis pour complicité d’homicide volontaire et association de malfaiteurs, si les éléments de l’instruction confirment leur implication active.

Pour rappel, le meurtre s’est déroulé dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai 2025, au sein même du poste de santé de la commune de Missira Wadène, dans le département de Koungheul. Mamadou Samba Diallo, qui logeait dans les locaux du centre de santé, aurait été attaqué par des individus venus pour le voler. Le vol aurait tourné à l’agression mortelle après que la victime a tenté de résister.

Ce crime a profondément choqué la communauté locale et suscité une vague d’émotion dans le secteur de la santé, où Mamadou S. Diallo était reconnu pour son engagement professionnel. Les autorités ont promis que toute la lumière serait faite sur cette affaire, et que les auteurs, co-auteurs ou complices, seraient traduits devant la justice.

Oumar Sow incarcéré pour diffusion de fausses nouvelles : son procès prévu mercredi prochain

Le responsable politique Oumar Sow a été placé sous mandat de dépôt ce lundi, à l’issue de son audition par le juge d’instruction. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, une infraction prévue et punie par le Code pénal sénégalais. L’information a été confirmée par son avocat, Me Barro, qui indique par ailleurs que le procès de son client est fixé pour mercredi prochain.

Militant actif basé à Yeumbeul, Oumar Sow s’était récemment illustré par des déclarations virulentes à l’endroit des autorités judiciaires. Lors de sa dernière intervention publique, il avait ouvertement critiqué le parquet pour ce qu’il a qualifié de gestion partiale du dossier impliquant l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il avait également accusé le parti au pouvoir de mener une campagne ciblée contre les maires appartenant à l’opposition, dans ce qu’il a décrit comme une tentative de « liquidation politique ».

Ces propos ont suscité une vive réaction de la part des autorités judiciaires, qui ont ouvert une enquête ayant conduit à son arrestation. Le parquet a estimé que ses accusations publiques, sans preuves tangibles, relevaient de la diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public et à jeter le discrédit sur l’institution judiciaire.

Oumar Sow est actuellement incarcéré dans l’attente de son procès. Son avocat, tout en déplorant une procédure qu’il juge précipitée, affirme que son client compte assumer pleinement sa défense devant le tribunal. Me Barro a par ailleurs souligné que les déclarations de son client s’inscrivent dans un contexte de liberté d’expression et de débat politique, et qu’elles ne sauraient être assimilées à des actes délictueux en l’absence d’intention de nuire ou de fausses informations avérées.

L’affaire est très suivie dans la sphère politique, notamment parmi les opposants au régime en place, qui dénoncent une justice à géométrie variable et s’inquiètent de ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation de la justice à des fins de répression politique. Le verdict du procès prévu mercredi pourrait ainsi avoir des répercussions bien au-delà du seul cas de Oumar Sow.

Affaire West African Energy : Un dossier judiciaire entaché d’irrégularités et d’ombres qui fragilisent la procédure

L’affaire West African Energy, qui mobilise depuis plusieurs mois l’attention de l’opinion publique et des milieux judiciaires, connaît un nouveau tournant avec la révélation de graves dysfonctionnements dans la gestion du dossier. À quelques jours de la communication officielle des pièces du dossier, la défense de Monsieur Samuel SARR dénonce une série d’anomalies qui compromettent sérieusement la transparence et l’équité de la procédure.

Le 19 mai 2025, les avocats de Samuel SARR ont reçu une communication du dossier datée du 12 mai 2025, censée permettre la préparation de la défense avant une prochaine étape de l’instruction. Mais c’est avec stupéfaction qu’ils constatent que le dossier transmis est incomplet. En effet, le rapport d’expertise réalisé par Me Alioune TOURE, expert désigné par le juge d’instruction et qui blanchit totalement Samuel SARR, est mystérieusement absent. Cette disparition soulève des interrogations majeures. Pourquoi un document clé qui disculpe l’accusé a-t-il été retiré ou égaré ? La défense s’interroge sur une possible manipulation visant à influencer la procédure au détriment de la vérité.

Par ailleurs, le dossier est entaché par le refus apparent du juge d’instruction d’entendre un protagoniste essentiel de l’affaire : Monsieur Arona DIA, administrateur et actionnaire majoritaire de West African Energy. Jusqu’à présent, il n’a pas été convoqué ni interrogé dans le cadre de l’enquête. Ce silence étonnant suscite une polémique, car il paraît juridiquement impossible de boucler un dossier aussi complexe sans recueillir le témoignage capital de ce principal acteur. La défense souligne que ce refus va à l’encontre des règles fondamentales de la procédure judiciaire, et questionne les motivations politiques possibles derrière cette entorse.

Sur un autre front, l’état de santé de Monsieur Samuel SARR, déjà préoccupant, continue de se dégrader. Le juge d’instruction avait pourtant désigné le Professeur Maimouna Ndour, spécialiste en endocrinologie, pour effectuer un examen médical approfondi et fournir un rapport dans un délai d’un mois. Or, ce rapport, remis le 19 mai 2025, n’a pas été communiqué aux parties concernées, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des droits médicaux et humains de l’accusé. La défense dénonce une possible tentative d’“effacement” symbolique et physique de Samuel SARR dans cette procédure.

Ces différents manquements, ajoutés à une ordonnance du 16 mai 2025 qui a été rédigée en violation flagrante des droits de la défense, conduisent les conseils de Samuel SARR à demander que cette ordonnance soit écartée du dossier. Selon eux, la procédure est bâclée et entachée d’irrégularités graves, mettant en péril non seulement la défense de leur client mais aussi la crédibilité de l’ensemble du système judiciaire.

Dans ce contexte, la défense appelle à un respect scrupuleux des droits fondamentaux, à la réouverture de l’instruction avec toutes les garanties d’équité, et à une prise en compte urgente de l’état de santé préoccupant de Monsieur Samuel SARR. Ces exigences traduisent une volonté de préserver l’intégrité de la justice sénégalaise face à un dossier devenu hautement sensible et politisé.

Le public et les observateurs attendent désormais que les autorités judiciaires prennent les mesures nécessaires pour garantir un procès équitable, transparent et respectueux des droits de tous les protagonistes. L’avenir de cette affaire, qui touche au cœur des questions économiques et politiques au Sénégal, dépendra en grande partie de la manière dont ces irrégularités seront traitées dans les jours et semaines à venir.

Criminalisation de l’homosexualité au Sénégal : le gouvernement rassure les conservateurs après la polémique née d’un drame à Dakar

La récente révélation de la présence d’un homosexuel parmi les victimes de l’effondrement d’un immeuble à Dakar, le 9 mai dernier, a ravivé le débat sur la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Ce fait divers a été l’élément déclencheur d’une nouvelle mobilisation des milieux religieux et conservateurs, regroupés au sein du collectif « Rappel à l’ordre », qui réclame une législation plus sévère contre ce qu’ils considèrent comme des « déviances » contraires aux valeurs sénégalaises.

Le vendredi 24 mai, plusieurs organisations de la société civile, dont l’ONG Jamra, ont participé à une marche pacifique dans les rues de Dakar. Leur objectif : exiger du gouvernement l’adoption immédiate d’une loi criminalisant de manière plus explicite et plus stricte les actes homosexuels. À travers des pancartes et des discours, les manifestants ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une « promotion rampante » de l’homosexualité au Sénégal, souvent imputée aux pressions extérieures.

Face à cette montée en tension, le ministre porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a été invité à s’exprimer sur le sujet dans l’émission « Nay Leer » diffusée sur la RTS. Il a tenu à rassurer les conservateurs, affirmant que la position du gouvernement reste alignée sur « la volonté de la majorité des Sénégalais qui rejette catégoriquement l’homosexualité ».

Le ministre a annoncé que des démarches concrètes étaient déjà engagées pour renforcer la législation existante. Selon ses propos, le groupe parlementaire du parti Pastef travaille activement avec le collectif « And Saam Jikko yi » pour élaborer une proposition de loi allant dans ce sens. Il a précisé que les députés ont demandé au collectif de leur soumettre un texte, que le groupe parlementaire se chargera ensuite de porter devant l’Assemblée nationale.

Dans une déclaration particulièrement ferme, Amadou Moustapha Ndieck Sarré a réaffirmé la souveraineté du pays dans ce domaine : « Ni le président de la République, ni le Premier ministre ne cèdent à aucune pression extérieure. Notre culture rejette cette pratique, et nous y sommes fermement opposés. »

Ce nouvel épisode intervient dans un contexte où les débats autour des libertés individuelles, des droits LGBTQ+ et des valeurs traditionnelles sénégalaises restent profondément polarisés. Si la loi sénégalaise actuelle punit déjà les actes homosexuels d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, les voix conservatrices estiment que les textes doivent être durcis et mieux appliqués.

Effondrement dramatique à Touba : plusieurs ouvriers coincés sous les décombres d’un immeuble en construction

Un grave accident s’est produit ce dimanche à Touba, plus précisément au niveau du garage Darou sur la route de Guédé, où un immeuble en construction s’est brutalement effondré. La catastrophe a surpris plusieurs ouvriers présents sur le chantier au moment des faits. Ces derniers sont actuellement coincés sous les décombres, suscitant l’inquiétude générale dans la cité religieuse.

Les premières alertes ont été données par des riverains témoins de l’effondrement, qui ont rapidement averti les secours. En moins d’une heure, les sapeurs-pompiers, accompagnés d’équipes médicales et de forces de sécurité, sont arrivés sur les lieux pour entamer les opérations de sauvetage. Des pelleteuses et d’autres engins lourds ont également été mobilisés afin de dégager les amas de béton et de ferraille qui entravent l’accès aux victimes.

Cependant, les opérations sont particulièrement délicates. L’instabilité des structures restantes rend les interventions dangereuses, les secouristes avançant avec la plus grande prudence afin d’éviter de nouveaux éboulements. « Chaque geste compte, il faut faire vite mais surtout bien », a confié l’un des pompiers sur place.

En parallèle, les autorités locales, alertées dès les premières heures, ont lancé un appel à la solidarité. Les populations ont été priées de faciliter l’accès des secours et de ne pas encombrer les environs du sinistre afin de permettre une intervention rapide et efficace.

Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a encore été communiqué, mais selon certaines sources non confirmées, il pourrait y avoir plusieurs blessés graves, voire des victimes. Des investigations seront ouvertes pour déterminer les causes exactes de l’effondrement. Des questions commencent déjà à émerger sur la régularité des travaux, la qualité des matériaux utilisés et les conditions de sécurité sur le chantier.

Cet effondrement vient raviver les préoccupations sur la sécurité des constructions dans les grandes agglomérations du pays, où la pression foncière et la spéculation immobilière poussent parfois à des pratiques risquées. En attendant les résultats des enquêtes, toute la communauté de Touba retient son souffle, espérant que les maçons pris au piège puissent être retrouvés vivants.

Khalifa Sall annonce son retour imminent sur la scène politique : « Je reprends la parole publique très, très bientôt »

Après plusieurs mois de retrait volontaire de la sphère médiatique et politique, Khalifa Ababacar Sall, figure majeure de la vie politique sénégalaise et leader de la plateforme Taxawu Sénégal, a annoncé ce dimanche son retour imminent. L’ancien maire de Dakar, resté silencieux depuis mars 2024, a profité d’une conférence de presse pour officialiser sa décision de reprendre la parole et de renouer avec l’action politique publique.

Dans un ton serein mais résolu, Khalifa Sall a reconnu avoir volontairement réduit ses interventions ces derniers mois. « Ma parole a été rare. De mars 2024 à aujourd’hui, je ne me suis pas exprimé publiquement. Mais je vous donne rendez-vous très, très bientôt », a-t-il lancé à l’assistance, laissant présager une reprise dynamique de ses engagements dans les jours à venir. Il a insisté sur sa volonté de redevenir un acteur actif du débat politique national, affirmant : « Je reprends la parole publique, je m’inscrirai plus activement dans le débat et je serai surtout présent sur le terrain ».

Cette déclaration marque un tournant pour Taxawu Sénégal, coalition qui avait connu un certain ralentissement depuis les dernières échéances électorales. Khalifa Sall, dont le silence avait alimenté plusieurs spéculations, entend désormais reprendre l’initiative dans un contexte politique marqué par des transformations importantes depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye.

Par ailleurs, Khalifa Sall a confirmé la participation de sa plateforme au dialogue national prévu pour le 28 mai 2025. Il a souligné que cette décision s’inscrivait dans la logique de continuité avec sa posture politique adoptée dès 2023, lorsqu’il avait également répondu favorablement aux appels à la concertation. « Nous croyons au dialogue. Ce pays a besoin de concertation pour avancer », a-t-il affirmé, réaffirmant ainsi son engagement en faveur d’une approche inclusive et participative dans la construction du Sénégal.

Le retour de Khalifa Sall, à la veille de ce dialogue crucial, pourrait modifier les dynamiques entre les différents pôles politiques, notamment au sein de l’opposition. Nombre d’observateurs s’accordent à dire que sa voix, forte de son expérience et de sa base militante solide à Dakar, pourrait peser significativement dans les débats à venir.

Dialogue politique : Idrissa Seck répond favorablement à l’appel de Diomaye Faye

Le Parti RÉEW MI, dirigé par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, a officiellement annoncé sa participation au dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye. Prévu pour démarrer le 28 mai 2025, ce processus vise à engager une réflexion approfondie sur le système politique sénégalais.

Réuni sous la présidence d’Idrissa Seck, le directoire du parti a salué l’initiative du chef de l’État, qualifiée de « levier pour approfondir la démocratie sénégalaise ». Dans un communiqué publié à l’issue de cette rencontre stratégique, RÉEW MI rappelle que le Sénégal est depuis longtemps considéré comme un modèle de stabilité en Afrique, un statut que le parti souhaite voir renforcé à travers ce dialogue.

« Depuis sa création, le Parti RÉEW MI a toujours vu dans le dialogue un outil fondamental de consolidation démocratique », souligne la note. Cette posture, régulièrement défendue par Idrissa Seck lui-même, s’inscrit selon les responsables dans une volonté de bâtir un système politique plus inclusif et transparent.

En annonçant sa participation, le parti se positionne comme un acteur clé dans cette phase de concertation nationale. Il appelle également à ce que ce dialogue débouche sur des consensus solides, capables de garantir des avancées durables dans la gouvernance démocratique du pays.

« Le Parti RÉEW MI exprime l’espoir que cette dynamique aboutira à des résultats concrets, renforçant les libertés fondamentales, la transparence du système électoral et la confiance des citoyens dans les institutions », conclut le communiqué.

Bignona : Saisie record de billets noirs d’une valeur de plus de 1,5 milliard FCFA par les Douanes

Un coup de filet d’envergure a été mené par les agents de la Brigade mobile des Douanes de Bignona, relevant de la Subdivision de Ziguinchor et de la Direction régionale des Douanes du Sud. Jeudi 15 mai 2025, aux environs de 17 heures, une importante quantité de billets noirs a été saisie à Silinkine, dans le département de Bignona. Le montant global de cette saisie s’élève à 1 milliard 541 millions 600 mille francs CFA.

Selon les informations relayées par la Division de la communication et des relations publiques des Douanes sénégalaises, cette opération ciblée est le fruit de l’exploitation d’un renseignement fiable. Ce dernier faisait état d’une opération imminente de blanchiment de billets noirs, communément appelés « billets destinés à être lavés », dans la zone de Silinkine, près d’Oulampane.

La descente des agents des Douanes a permis la découverte de 4.700 coupures de 500 euros en billets noirs, dissimulées dans un lieu tenu secret. La contrevaleur de ces faux billets, une fois convertie, atteint les 1,541 milliard FCFA.

Les autorités douanières précisent que l’enquête se poursuit afin de remonter toute la chaîne impliquée dans ce trafic illicite. L’objectif affiché est clair : démanteler le réseau de faussaires à l’origine de cette tentative de mise en circulation de faux signes monétaires.

Cette opération témoigne une nouvelle fois de la vigilance accrue des services douaniers dans la lutte contre le faux monnayage et le blanchiment de capitaux dans le sud du Sénégal, une région frontalière souvent ciblée par les réseaux criminels transnationaux.

Thiès : arrestation de deux individus en possession de 400.000 FCFA en faux billets

Une opération menée par les éléments du Commissariat du 1er arrondissement de Thiès a permis l’interpellation de deux présumés faussaires, ce mercredi 21 mai 2025, aux environs de 4h35 du matin. Les deux individus ont été appréhendés en possession d’une importante somme en faux billets, précisément 400.000 FCFA, composés de 200 coupures de 2.000 francs.

L’intervention fait suite à un renseignement opérationnel indiquant la présence à Thiès de personnes suspectées de détenir des signes monétaires contrefaits. Les agents de police, agissant avec célérité, ont ainsi pu surprendre les deux suspects en flagrant délit de détention de billets contrefaits.

Placés immédiatement en garde à vue, les mis en cause sont actuellement soumis à un interrogatoire dans le cadre d’une enquête ouverte pour déterminer l’origine des billets et identifier d’éventuels complices. L’objectif est de démanteler toute la chaîne de fabrication ou de distribution des faux billets.

La police nationale, qui a salué l’efficacité de cette opération, réaffirme sa détermination à lutter contre tous les réseaux criminels impliqués dans la falsification de la monnaie. Ce type d’activité illégale, au-delà de son impact économique, représente une menace grave pour la stabilité financière et la confiance dans le système monétaire.

Féminicides au Sénégal : ActionAid appelle à déclarer l’urgence nationale

Face à la montée inquiétante des violences faites aux femmes, l’organisation non gouvernementale ActionAid Sénégal tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié ce jeudi, l’ONG exhorte les nouvelles autorités sénégalaises à reconnaître les féminicides comme une urgence nationale et à prendre des mesures fortes et immédiates pour y faire face.

L’organisation se dit profondément indignée par l’ampleur du phénomène, qualifiant cette période de « particulièrement sombre » pour le pays. Selon elle, les meurtres de femmes, survenus le plus souvent dans un contexte conjugal ou sur fond de violence sexiste, se multiplient dans un climat d’indifférence générale. Ces drames bouleversent des familles et choquent l’opinion publique, tout en révélant des lacunes graves dans la prévention, la protection des victimes et l’accès à la justice.

Entre janvier et mai 2025, au moins sept femmes ont été tuées dans diverses localités du Sénégal, d’après un décompte du journal Enquête. Le mois de mai s’est révélé particulièrement tragique, avec deux cas survenus en moins d’une semaine. Le plus récent remonte à quelques jours seulement : une femme de 41 ans, mère de quatre enfants, a été abattue en pleine journée à Ndiouwar, près de Fatick, par son mari, un ancien militaire.

ActionAid estime que ces crimes ne doivent plus être perçus comme de simples faits divers, mais comme les manifestations d’un système de violences structurelles, renforcé par le silence, l’impunité et la banalisation. L’organisation appelle à une réponse d’envergure, articulée autour de quatre priorités : la reconnaissance officielle de l’urgence, la stricte application des lois existantes, le renforcement des dispositifs de protection pour les femmes en situation de danger, et le lancement de vastes campagnes nationales de sensibilisation pour transformer les mentalités.

L’ONG insiste également sur la nécessité d’une réponse judiciaire exemplaire. Elle plaide pour des poursuites systématiques, des jugements équitables et des sanctions dissuasives à l’encontre des auteurs de violences, afin de briser le cycle de l’impunité.

Pour ActionAid, chaque féminicide est « une vie de trop » et chaque silence équivaut à « une complicité ». L’organisation en appelle à l’État du Sénégal pour qu’il rompe ce silence et agisse avec détermination afin de protéger les femmes, préserver leur dignité et garantir leur droit fondamental à la vie et à la sécurité.

Déclaration conjointe des mouvements, organisations et personnalités de la société civile : Appel urgent pour la réforme de l’article 255 du Code pénal !

Nous, mouvements et organisations de la société civile, exprimons notre vive préoccupation face à l’usage récurrent et préoccupant de l’article 255 du Code de procédure pénale au Sénégal. Un an après l’arrivée au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye, nous constatons avec inquiétude que plusieurs journalistes, activistes, chroniqueurs et citoyens engagés ont été interpellés ou poursuivis sur la base de cette disposition juridique. 
Cette situation contraste fortement avec les aspirations démocratiques exprimées par les citoyens lors des dernières élections, ainsi qu’avec les engagements de rupture et de renouveau institutionnel pris par les nouvelles autorités.

Le dernier à en faire les frais est Abdou Nguer, chroniqueur et commentateur de l’actualité politique. Le 20 mai, il a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il est inculpé pour diffusion de fausses nouvelles, offense au Chef de l’État et apologie de crime ou délit. Il s’agit là de la seconde incarcération préventive en l’espace d’un mois, les chefs d’accusation étant liés à des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, dans lesquelles il aurait analysé des dossiers d’intérêt public tels que l’affaire PRODAC, le rapport de la Cour des comptes…

Le 17 avril, ce chroniqueur entre autres, de la chaîne de télé SenTV, a été placé pour la première fois sous mandat de dépôt après sa présentation devant le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il était poursuivi pour des faits de « diffusion de fausses nouvelles ». Sa convocation découlait d’une auto saisine du procureur de la République, intervenue après la diffusion de propos jugés sensibles au sujet du défunt magistrat Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel. 
Sa détention prolongée marque les limites de la liberté d’expression dans un État de droit. Il est reproché à Abdou Nguer d’avoir émis des opinions critiques sur des sujets d’intérêt public. un droit pourtant protégé par la Constitution sénégalaise et par les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Sénégal.

Après une auto saisine du procureur pour avoir été  accusés d’avoir injurié l’ancien président Macky Sall, les militants de Pastef, Assane Gueye dit Azoura Fall et Ousseynou Kairé ont été jugés en flagrant délit le 21 mai et risquent 6 mois de prison, dont 3 ferme. Pour rappel, Azoura Fall avait bénéficié d’une liberté provisoire en raison de son état de santé avant d’être convoqué à nouveau.

Quant à l’activiste Assane Diouf, il a été placé sous mandat de dépôt pour diffusion de fausses nouvelles et offense à une autorité assimilée au président de la République après sa comparution devant le doyen des juges d’instruction le 3 mars dernier. Le 10 avril, le journaliste Simon Faye, rédacteur en chef de SenTv et de Zik Fm, a été convoqué et placé en garde pour diffusion de fausses nouvelles avant d’être libéré sous le régime du contrôle judiciaire. 

Parmi les acteurs politiques, les cas de Moustapha Diakhaté et Adama Fall sont à relever. Le premier est une voix critique du pouvoir actuel. Il a été arrêté le 22 novembre 2024 pour « insultes par le biais d’un système informatique envers un groupe se caractérisant par son origine nationale” avant d’être libéré le 24 janvier dernier. Le second, Adama Fall, acteur politique et opposant au pouvoir, est placé en garde à vue pour diffamation et diffusion de fausses nouvelles le 21 février, avant d’être relaxé le 26 février. 

Ces cas, récents parmi tant d’autres, s’inscrivent dans une tendance préoccupante de l’utilisation abusive de l’article 255 du code pénal, qui menace gravement la liberté d’expression et la liberté de presse surtout dans l’espace numérique. Il stipule : « La publication, la diffusion, la divulgation ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers, sera punie d’un emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs (…) ». 

Cet article rédigé en des termes ambigus dans un cadre législatif post-colonial, ouvre la voie à des interprétations subjectives. Par ailleurs, le recours systématique à la sanction la plus sévère, sans prise en compte des circonstances spécifiques de l’infraction, soulève de sérieuses préoccupations quant au respect du principe de proportionnalité des peines dans un État de droit. 

Les Nations Unies ont mis en garde contre les réponses étatiques excessives. Elles appellent les États à s’abstenir de mesures disproportionnées telles que les coupures d’Internet ou l’adoption de lois imprécises et trop larges, utilisées pour criminaliser, bloquer, censurer ou restreindre les discours en ligne, au détriment de l’espace civique.
​​Pour éviter des réponses juridiques inadéquates et préjudiciables aux droits de l’Homme, l’État du Sénégal doit mettre en oeuvre une série de mesures à savoir : renforcer le rôle des médias libres, indépendants et diversifiés, investir dans l’éducation aux médias et au numérique, autonomiser les individus et rétablir la confiance du public.

Toutes les personnes en détention préventive sur la base de cet article controversé ces derniers mois, devraient pouvoir bénéficier d’une remise en liberté immédiate. Pour celles ayant déjà été condamnées, il est impératif d’envisager un réexamen de leur situation, notamment à travers un aménagement de peine ou une mesure de grâce, afin de garantir le respect des principes de proportionnalité et de protection des droits humains.
Pour concrétiser certaines des conclusions des assises nationales de la Justice du Sénégal qui se sont tenues en juin 2024, nous mouvements et organisations de la société civile, appelons l’État du Sénégal à :
Réformer l’article 255 du code pénal qui criminalise la publication de fausses nouvelles et l’article 80 pour les aligner avec les normes internationales;
Réexaminer toutes les mesures punitives, y compris les restrictions pénales à la diffamation, l’injure, l’offense ou à la publication de fausses informations, et s’assurer qu’elles sont nécessaires, proportionnées, justifiables et compatibles avec les normes internationales en matière de droits de l’homme;

Privilégier des peines alternatives à l’emprisonnement, dans le respect du principe de proportionnalité comme des peines avec sursis, des travaux d’intérêt général (TIG), des amendes proportionnées aux capacités financières de la personne condamnée, un programme sur l’usage responsable de l’information;

Respecter les engagements internationaux en matière de droits humains, notamment ceux découlant de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels le Sénégal est partie;

À la protection des journalistes, activistes…;
Instaurer un juge des détentions et de la liberté pour statuer sur les mises en détention.

Dans une période où le Sénégal est perçu comme un modèle de démocratie stable en Afrique, ces convocations et arrestations tous azimuts, peuvent ternir l’image d’un pays, respectueuse des droits humains. La démocratie ne se résume pas aux élections, elle est une culture. Elle repose aussi sur un espace civique libre et pluraliste où les citoyens peuvent s’exprimer sans crainte de représailles systématiques.

Fait à Dakar le 22/05/2025

Signataires
AfricTivistes
AfrikaJom Center 
Article 19 Afrique de L’Ouest
Mouhamadou Seck, secrétaire général de la Raddho

Commande publique : L’Arcop élabore un référentiel national des prix pour encadrer les marchés publics

L’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop) a officiellement lancé, ce jeudi, un chantier majeur destiné à renforcer la transparence et l’efficacité dans les procédures d’attribution des marchés publics au Sénégal. Il s’agit de l’élaboration d’un référentiel des prix, un outil stratégique qui permettra de mieux encadrer les offres financières soumises dans le cadre des appels d’offres publics, tout en assurant leur conformité avec les réalités économiques du pays.

Cette annonce a été faite par le directeur général de l’Arcop, Moustapha Djitté, à l’occasion de l’ouverture de l’atelier de dissémination de l’Indice des Bâtiments et Travaux publics (IBTP), organisé par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Il a expliqué que ce futur référentiel permettra à l’administration de disposer d’un instrument de référence fiable pour évaluer les prix proposés dans les procédures de passation de marché. Il servira notamment à vérifier si les montants présentés par les entreprises dans leurs offres sont raisonnables et cohérents avec les standards économiques en vigueur.

Moustapha Djitté a insisté sur le fait que la mise en place de ce référentiel vise à combler un vide souvent exploité dans le système de commande publique, où les écarts de prix injustifiés entre les offres soumises et les prix du marché posent régulièrement problème. Il a précisé que tous les acteurs concernés par la chaîne de la commande publique seront impliqués dans le processus d’élaboration du document, afin de garantir que les données retenues reflètent fidèlement les pratiques réelles du marché.

La collaboration avec l’ANSD dans ce projet vise à assurer la rigueur méthodologique et la pertinence statistique de l’outil. L’objectif est de fonder ce référentiel sur des données économiques fiables, issues de relevés actualisés, et conformes aux standards nationaux et internationaux.

Ce référentiel des prix s’inscrit dans une dynamique de réforme et de professionnalisation de la commande publique au Sénégal. En plus de renforcer la transparence, il devrait aussi permettre de limiter les surfacturations, d’optimiser la dépense publique et d’améliorer la qualité des infrastructures et services livrés à l’État.

Selon les responsables de l’Arcop, la finalisation de cet outil se fera dans les mois à venir, avec une série de consultations techniques et sectorielles, à l’issue desquelles un document officiel sera mis à la disposition de tous les services contractants. À terme, ce référentiel pourrait devenir une pièce maîtresse dans l’arsenal réglementaire encadrant les achats publics au Sénégal.

DERNIÈRE MINUTE – Haute cour de justice : Moustapha Diop envoyé en prison

L’ancien ministre du Développement industriel et des PME-PMI, Moustapha Diop, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi 22 mai 2025, à l’issue de son audition par la Commission d’instruction de la Haute cour de justice.

Député-maire de Louga, Moustapha Diop est poursuivi pour détournement de deniers publics portant sur un montant de 930 millions de francs CFA. Cette inculpation fait suite aux révélations contenues dans le rapport définitif de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19, connu sous le nom de Force-Covid-19.

Selon les conclusions des enquêteurs, le ministère dirigé à l’époque par M. Diop avait bénéficié d’un montant total de 2,5 milliards de francs CFA destiné à l’acquisition de masques de protection. Toutefois, ces fonds publics ont été transférés depuis le compte de dépôt du Trésor public vers un compte privé ouvert à la Bank of Africa, géré personnellement par Moustapha Diop. Ce dernier aurait été le seul ordonnateur des paiements, ce qui constitue une violation flagrante des règles en matière de gestion financière publique.

L’affaire prend une tournure plus préoccupante avec la commande de 250 000 masques, d’une valeur de 930 millions de francs CFA, qui aurait été réglée en espèces directement par l’ancien ministre. Des mouvements financiers jugés suspects ont également été identifiés sur les comptes de M. Diop. Ces comptes ont enregistré des dépôts importants émanant de tiers dont l’identité n’a pas encore été révélée.

Cette arrestation marque une nouvelle étape dans les poursuites engagées par l’État contre plusieurs anciens responsables impliqués dans la mauvaise gestion du fonds Force-Covid. Le dossier de Moustapha Diop sera désormais examiné en profondeur par la Haute cour de justice, seule juridiction habilitée à juger les anciens membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

La suite de l’instruction déterminera si d’autres poursuites ou arrestations pourraient suivre dans cette affaire aux ramifications potentiellement vastes.

CHAMBRE DE CONSEIL DE LA COUR SUPRÊME : Samuel Sarr reste en prison

La demande de mise en liberté provisoire introduite par Samuel Sarr a une nouvelle fois été rejetée. Ce jeudi 22 mai 2025, la Cour suprême, réunie en chambre de conseil, a statué sur la requête formulée par les avocats de l’ancien ministre d’État et ex-directeur général de West African Energy (WAE), actuellement en détention dans le cadre d’une affaire de gestion financière présumée irrégulière.

Il s’agit du troisième refus opposé à Samuel Sarr, après deux précédents rejets devant les juridictions compétentes. 

Interrogé par « Le Dakarois Quotidien », Me Ndiaye, membre du collectif des avocats de Samuel Sarr, a exprimé son espoir de voir la situation évoluer favorablement. « Sa détention préventive approche désormais les six mois. Nous espérons qu’il recouvrera prochainement la liberté », a-t-il confié.

ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE AFRICAINE / CHOIX D’ABIDJAN PAR L’ADMINISTRATION TRUMP : Dakar ne fait-elle plus rêver ?

Washington redéfinit ses relations avec l’Afrique, délaissant l’aide humanitaire au profit du commerce et de l’investissement. Ainsi, la Côte d’Ivoire devient-elle la vitrine de cette nouvelle donne afin de servir de tampon entre le pays de l’Oncle Sam et l’Afrique francophone.

Les États-Unis reconfigurent profondément leur stratégie à l’égard du continent africain. Jadis fondée sur l’aide humanitaire et les partenariats sociaux, leur approche privilégie désormais les échanges économiques et les investissements structurants. Cette inflexion diplomatique, incarnée par l’ouverture d’un bureau stratégique à Abidjan, en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), suscite des interrogations. Dakar, longtemps considérée comme un pilier de la relation américano-africaine en Afrique francophone, conserve-t-elle encore sa place centrale ?
À l’occasion d’une rencontre avec la presse, tenue le 20 mai 2025 à Abidjan, Troy Fitrell, haut responsable du Bureau des affaires africaines au sein du Département d’État américain, a exposé les grands axes de cette nouvelle doctrine. Selon lui, les partenariats commerciaux s’avèrent plus efficaces pour favoriser une croissance économique durable que les mécanismes classiques d’aide au développement. Washington mise donc sur la vitalité du marché africain, soutenu par une jeunesse dynamique, une urbanisation rapide et un potentiel d’intégration économique sans précédent à travers la ZLECAf.
Le changement de paradigme opéré par l’administration Trump ne se limite pas à une simple déclaration d’intention. Il s’accompagne d’un agenda ambitieux visant à arrimer les intérêts des entreprises américaines aux priorités de développement africaines : industrialisation, transformation locale des matières premières, montée en compétence de la main-d’œuvre et création d’emplois. Un virage pragmatique, en phase avec les nouveaux enjeux géostratégiques où la Chine, la Russie, la Turquie et d’autres puissances étendent leur influence.
Durant son séjour à Abidjan, Troy Fitrell a multiplié les initiatives : participation au prestigieux Africa CEO Forum, concertation avec les Chambres de commerce américaines de douze pays ouest-africains, entretiens bilatéraux avec plusieurs hauts dirigeants africains, incluant présidents, ministres du Commerce et Affaires étrangères. La dynamique est claire : Washington entend renforcer son ancrage en Afrique de l’Ouest et le fait désormais depuis la Côte d’Ivoire, désignée comme nouveau hub économique francophone.

ABIDJAN INCONTOURNABLE

En installant un bureau à Abidjan, Washington envoie un signal fort : les critères linguistiques, juridiques et économiques prennent le pas sur les symbolismes historiques. La Côte d’Ivoire, dotée d’infrastructures solides, d’une stabilité relative et d’un environnement d’affaires en plein essor, semble incarner davantage aujourd’hui les priorités américaines que Dakar, malgré son passé de capitale diplomatique de l’Afrique francophone.
Ce choix stratégique interroge. Le Sénégal, qui fut longtemps un partenaire privilégié de Washington, notamment à travers les coopérations sécuritaires et les actions de l’USAID, voit peu à peu sa position érodée. Les coupes budgétaires affectant l’aide publique au développement – dont USAID et le Millenium Challenge – en seraient un autre indicateur. Simultanément, des instruments comme Prosper Africa, la US Exim Bank ou encore la DFC (Development Finance Corporation) prennent le relais, avec une logique purement économique.

ÉLAN DE SOUVERAINISME EN AFRIQUE

Face à cette réorientation, les attentes du continent sont claires : retombées locales, transferts de technologie, développement des chaînes de valeur africaines. Des exigences qui traduisent une volonté d’émancipation, mais qui impliquent également une montée en compétence des gouvernements africains dans la négociation des accords internationaux. Car si les États-Unis affichent leur volonté d’agir « autrement », l’Afrique, elle, aspire à ne plus être simplement un réceptacle, mais un acteur à part entière.
Le sort encore incertain du renouvellement de l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), dont l’échéance approche en septembre 2025, témoigne aussi de cette incertitude. L’avenir des relations afro-américaines dépendra autant de la clarté des politiques américaines que de la capacité des États africains à défendre des positions communes et ambitieuses.

 Penda THIAM

Projet gazier GTA : une visite présidentielle stratégique ce 22 mai avec la Mauritanie

Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, se rendra ce jeudi 22 mai 2025 sur le site du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Il sera accompagné de son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Cette visite marque une étape symbolique et stratégique dans le processus de valorisation des ressources naturelles communes aux deux pays.

L’annonce a été faite par le chef de l’État lui-même lors du Conseil des ministres tenu mercredi. Ce déplacement conjoint vient souligner l’importance géopolitique et économique du projet GTA, fruit d’une coopération énergétique étroite entre le Sénégal et la Mauritanie, mais également d’un partenariat technique avec des géants du secteur comme British Petroleum (BP).

Dans la même journée de mercredi, Bassirou Diomaye Faye a reçu en audience une délégation de la société BP conduite par son directeur général, Murray Auchincloss. Cette rencontre de haut niveau a permis d’échanger sur les avancées du projet, notamment l’atteinte d’une étape historique : le chargement de la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance du site GTA. Il s’agit là d’un jalon clé dans le calendrier d’exploitation du gisement offshore, qui ouvre la voie à une exploitation commerciale imminente.

Le projet GTA, développé par BP en partenariat avec Kosmos Energy, Petrosen (Sénégal) et SMHPM (Mauritanie), est l’un des plus grands projets gaziers en Afrique de l’Ouest. Il prévoit à terme une production annuelle de plusieurs millions de tonnes de GNL, positionnant le Sénégal et la Mauritanie parmi les futurs exportateurs majeurs de gaz sur le continent. L’impact attendu sur les économies locales et les recettes fiscales nationales est considérable.

Cette visite présidentielle sur le site marque non seulement la reconnaissance des efforts techniques et diplomatiques consentis depuis des années, mais elle témoigne également de la volonté du nouveau régime sénégalais d’inscrire les ressources naturelles dans une logique de souveraineté économique, de transparence et de bénéfices partagés pour les populations.

L’enjeu énergétique est au cœur de l’agenda diplomatique et économique du président Diomaye Faye, qui entend faire du gaz un levier de développement, tout en veillant à la préservation de l’environnement et à l’équilibre des intérêts nationaux. La visite de ce jeudi est donc perçue comme un moment charnière, à la fois sur le plan symbolique et opérationnel.

Cité Souleymane Loum (Rufisque) : Rassemblement des habitants contre les travaux contestés de Eiffage

Ce matin, les habitants de la Cité Souleymane Loum et des environs se sont réunis au pied de la passerelle pour dénoncer une nouvelle fois les travaux engagés par la société Eiffage, qu’ils jugent invasifs et non concertés. Cette mobilisation citoyenne, bien que modérément suivie, a permis d’envoyer un message clair : les populations entendent défendre leur espace de vie avec détermination.

Le rassemblement a été animé par le délégué du quartier, Malick Ndiaye, entouré de plusieurs intervenants. Tous ont exprimé leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une « agression » contre leur environnement immédiat. Leurs doléances ont été portées avec calme mais fermeté auprès des représentants d’Eiffage, présents sur les lieux.

À l’issue de ces échanges, les travaux ont été suspendus une nouvelle fois, en attendant la mise en place d’un cadre de dialogue ou d’une solution concertée. Les habitants voient en cette décision un signe encourageant, qui prouve l’efficacité de la mobilisation communautaire, même lorsque le nombre de participants est restreint.

Toutefois, les leaders du mouvement citoyen insistent : la mobilisation doit s’intensifier pour peser davantage dans les négociations futures. Ils appellent l’ensemble des habitants à se tenir prêts pour répondre massivement à chaque appel à l’action, dans le but de protéger durablement leur cadre de vie.

Le rassemblement de ce matin marque une étape supplémentaire dans une lutte que les riverains promettent de poursuivre jusqu’à l’obtention d’une issue juste et définitive. Dans un contexte urbain où les projets d’infrastructure se multiplient parfois au détriment des communautés locales, la Cité Souleymane Loum entend faire entendre sa voix jusqu’au bout.

Communique du conseil des ministres du Mercredi 21 Mai 2025 .

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a
présidé, ce mercredi 21 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a lancé un vibrant appel à tous les acteurs politiques et à l’ensemble des forces vives de la Nation pour une participation inclusive et un succès du dialogue national consacré au Système politique dont il présidera la cérémonie d’ouverture le 28 mai 2025. Il a demandé au Ministre de l’Intérieur, en relation avec son cabinet et le Facilitateur général, de veiller à l’invitation des représentants de toutes les parties prenantes (partis politiques, société civile, centrales syndicales, organisations d’employeurs, notabilités religieuses et coutumières, organisations de jeunes et de femmes…) et à la bonne organisation des travaux.

Le Chef de l’Etat a évoqué le rôle fondamental que la diaspora sénégalaise doit jouer dans la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation. Il a adressé ses chaleureuses félicitations aux Sénégalais de l’extérieur pour leur contribution significative à la vie politique, économique et sociale, ainsi qu’au rayonnement culturel de notre pays. Il a demandé au Gouvernement d’accorder une attention particulière aux doléances administratives (délivrance des cartes nationales d’identité, de passeports et autres documents consulaires et sociales, paiements des pensions, assistance et suivi de leurs droits sociaux) ainsi qu’aux suggestions et propositions des Sénégalais de l’extérieur. Il a invité le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères et le Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur à prendre toutes les dispositions afin d’assurer un service de proximité à nos compatriotes vivant à l’étranger par une mobilisation soutenue de nos missions diplomatiques et consulaires.

Le Président de la République a, par ailleurs, demandé au Gouvernement de valoriser davantage les compétences, l’expertise et le savoir-faire multisectoriels des Sénégalais de l’extérieur et d’accompagner leurs projets et investissements en cohérence avec les priorités de l’Agenda national de Transformation. C’est tout le sens de la montée en puissance de la plateforme numérique Tabax Sénégal (www.tabaxsenegal.sn) qu’il convient de mieux vulgariser auprès de nos compatriotes établis à l’étranger. Dans cette dynamique, il a engagé le Premier Ministre à restructurer, pour plus d’efficacité, les dispositifs d’orientation, d’encadrement, d’accompagnement et de financement des projets et activités économiques des Sénégalais de l’extérieur, notamment le Fonds d’Appui aux Sénégalais de l’Extérieur (FAISE). Au regard de l’importance primordiale qu’il accorde à nos compatriotes vivant à l’étranger, il a demandé au Gouvernement de prendre les dispositions appropriées en vue d’assurer l’organisation, en décembre 2025, à Dakar, de la première édition de la Journée 1nationale de la Diaspora. Cette grande rencontre nationale sera l’occasion de valoriser et de capitaliser toutes les initiatives de la Diaspora dans la consolidation d’un Sénégal souverain, juste, prospère et arrimé aux valeurs fortes de solidarité, d’inclusion et d’unité nationale.

Le Chef de l’Etat a insisté sur l’importance qu’il accorde à la préparation du prochain débat d’orientation budgétaire prévu à l’Assemblée nationale avant fin juin 2025. Ce rendez-vous devant la représentation nationale doit être l’occasion pour le Gouvernement de présenter la nouvelle stratégie économique, budgétaire et financière de l’Etat, mais également d’accélérer la mise en œuvre des réformes et programmes visant la transformation soutenue du pays dans tous les secteurs. Il a demandé au Premier Ministre de veiller, en relation avec le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et le Ministre des Finances et du Budget, à une bonne préparation du débat d’orientation budgétaire, notamment la finalisation concertée du document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle, marquant une étape fondamentale dans la consolidation de la transparence dans la gestion des finances publiques.

Par ailleurs, il a indiqué au Premier Ministre la nécessité de veiller à la supervision des activités liées au forum « Invest in Sénégal » prévu les 07 et 08 octobre 2025 en cohérence avec notre stratégie de coopération internationale et de promotion de partenariats gagnant-gagnant.

Le Président de la République a évoqué la question du repositionnement stratégique de la filière anacarde dans l’économie nationale, particulièrement dans la région naturelle de Casamance où la commercialisation des récoltes d’anacarde constitue une activité économique majeure. Il a demandé au Gouvernement, au Ministre en charge du Commerce notamment, de prendre toutes les dispositions administratives, logistiques et sécuritaires en vue du bon déroulement de cette campagne. Il a aussi rappelé au Gouvernement l’impératif de renforcer les initiatives privées de transformation locale de la production d’anacarde afin de repositionner cette filière dans la stratégie nationale d’industrialisation.

Enfin, au titre de son agenda diplomatique, le Chef de l’Etat a informé le Conseil qu’il visitera, le jeudi 22 mai 2025, avec son homologue de la République islamique de Mauritanie, la plateforme Grand tortue Ahmeyim (GTA).

Dans sa communication, Monsieur le Premier Ministre a rappelé le statut d’événement religieux d’importance nationale que revêt la fête de la Tabaski. C’est à ce titre qu’un Conseil interministériel a été consacré à sa préparation et à l’issue duquel des directives ont été formulées pour garantir des conditions optimales d’approvisionnement du marché national en moutons. Auparavant, par une lettre-circulaire adressée aux membres concernés du Gouvernement, Monsieur le Premier Ministre, avait pris des mesures relatives à l’assouplissement du contrôle des camions et véhicules transportant des moutons, à l’exonération des droits et taxes et à l’autorisation de la présence, à bord de chaque camion, de trois (03) bergers commis à la surveillance des animaux transportés, au renforcement de la sécurité publique et de la sécurité sanitaire sur l’ensemble des points de vente et le long du circuit de commerce de moutons. Le Premier Ministre, après s’être réjoui de la bonne application de ses directives, a invité les Ministres chargés des Forces armées, de la Sécurité2publique, des Finances et des Collectivités territoriales à s’assurer d’une application conforme et en tous lieux du territoire national, des prescriptions gouvernementales. Le Premier Ministre a indiqué qu’à la date du 18 mai 2025, le marché des moutons présente un nombre de 406 592, pour un objectif national de 830 000 têtes de bétail, soit un taux de 48,99% à trois semaines de la fête. La situation est également satisfaisante sur l’aménagement fonctionnel des points de vente, avec un objectif de 278 points officiels fixés par les Gouverneurs de Région. Il a souligné les tendances actuelles favorables des marchés de l’oignon et de la pomme de terre.

En définitive, le Premier Ministre a demandé aux Ministres de veiller, jusqu’au terme fixé, à l’effectivité de toutes les mesures arrêtées. Sur le registre de la Solidarité nationale, le Premier Ministre suit, avec beaucoup d’attention, le déploiement des instruments publics d’assistance aux groupes vulnérables, pour leur permettre de pouvoir fêter la Tabaski dans la dignité.

Le Premier Ministre a rendu compte de sa visite d’amitié et de travail au Burkina Faso sur invitation de son homologue burkinabé le Premier Ministre Rimtalba Jean Emmanuel OUEDRAOGO. A cette occasion, il a été reçu par le Président Ibrahim TRAORE à qui il a transmis un message de fraternité de son homologue sénégalais, le Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE. Il a également participé à la cérémonie d’inauguration du mausolée du Président Thomas SANKARA, figure emblématique du panafricanisme. Le Premier Ministre a enfin remercié le peuple burkinabé pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

– le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires a fait une communication sur le bilan à mi-parcours des concertations sur le déploiement des pôles territoires.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté :

– le Projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de l’Institut national du Pétrole et du Gaz (INPG) ;

– le Projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Conseil national des Transports aériens (CNTA).

Professeure Awa Marie Coll Seck distinguée par l’OMS : une fierté pour le Sénégal et un modèle pour la santé mondiale

C’est avec une profonde admiration et une immense fierté que nous accueillons l’annonce de la distinction décernée à la Professeure Awa Marie Coll Seck par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’illustre scientifique sénégalaise vient en effet de recevoir le Prix du Directeur Général pour la Santé Mondiale 2025, l’une des plus prestigieuses reconnaissances internationales dans le domaine de la santé publique.

Cette distinction exceptionnelle vient saluer un engagement constant, une rigueur scientifique exemplaire et une contribution déterminante à l’amélioration des politiques sanitaires, non seulement en Afrique, mais également à l’échelle mondiale. À travers ses fonctions successives — ministre de la Santé, experte de haut niveau dans les instances internationales, Secrétaire exécutive du Partenariat Roll Back Malaria, ou encore présidente du comité national de gestion de la pandémie COVID-19 au Sénégal — la Professeure Awa Marie Coll Seck a su allier compétence, leadership et intégrité.

Son parcours force le respect. Médecin infectiologue, universitaire chevronnée et femme d’engagement, elle s’est illustrée par son combat sans relâche pour l’accès équitable aux soins, la lutte contre les maladies transmissibles, et le renforcement des systèmes de santé. Cette distinction de l’OMS souligne la portée universelle de son action et consacre une vie mise au service du bien commun.

Pour le Sénégal, cette reconnaissance est bien plus qu’un honneur individuel : elle symbolise la place croissante de l’expertise africaine dans la gouvernance mondiale de la santé. Elle est également une source d’inspiration pour les jeunes générations, en particulier les femmes, qui aspirent à embrasser des carrières scientifiques et à contribuer au développement de leurs pays.

Professeure Awa Marie Coll Seck incarne l’excellence, l’éthique et la vision stratégique. Elle est, sans conteste, une figure emblématique de la santé mondiale et un modèle pour toutes celles et ceux qui croient en la science comme levier de progrès humain. Son parcours et cette distinction nous rappellent que l’engagement sincère et le travail bien fait finissent toujours par porter leurs fruits.

Justice d’exception au Sénégal : le Forum du Justiciable alerte sur l’absence de recours devant la Haute Cour

Le Forum du Justiciable tire la sonnette d’alarme sur une faille jugée grave dans l’architecture judiciaire sénégalaise : l’absence de double degré de juridiction devant la Haute Cour de Justice. Dans un communiqué publié cette semaine, l’organisation de la société civile dénonce une entorse aux principes fondamentaux du droit à un procès équitable et une contradiction flagrante avec les engagements internationaux souscrits par le Sénégal.

La Haute Cour de Justice est la juridiction compétente pour juger le président de la République et les ministres dans le cadre de faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Toutefois, selon le Forum du Justiciable, cette instance fonctionne sans aucune possibilité de recours, que ce soit durant la phase d’instruction ou après la décision finale. Un fonctionnement qui viole, selon le Forum, l’article 14, paragraphe 5, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Cet article garantit à toute personne déclarée coupable d’une infraction le droit de faire examiner la déclaration de culpabilité et la condamnation par une juridiction supérieure.

Le Forum s’appuie notamment sur deux articles de la loi organique n°2002-10 du 22 février 2002 qui encadre la Haute Cour. L’article 23 stipule que « les actes de la commission d’instruction ne sont susceptibles d’aucun recours », tandis que l’article 35 précise que « les arrêts de la Haute Cour ne sont susceptibles, ni d’appel, ni de pourvoi en cassation ». En clair, les personnes jugées par cette juridiction n’ont aucun moyen légal de contester la décision rendue, ce qui va à l’encontre des standards internationaux en matière de droits de l’homme.

Dans son communiqué, le Forum du Justiciable qualifie cette situation de « préoccupation majeure » et dénonce une violation des principes universels du droit pénal, qui consacrent le droit à une seconde lecture des faits, par une instance supérieure et indépendante. Pour l’organisation, ce défaut structurel dans le fonctionnement de la Haute Cour de Justice remet en cause le caractère équitable de toute procédure engagée devant elle.

En conséquence, le Forum du Justiciable appelle solennellement les autorités sénégalaises à engager une révision urgente de la loi organique qui régit cette juridiction. L’objectif est d’y introduire un véritable double degré de juridiction, de manière à rendre les procédures plus conformes aux principes de l’État de droit et aux obligations internationales du Sénégal.

Cette alerte intervient dans un contexte où les discussions sur la réforme des institutions sont relancées avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir exécutif. Le Forum espère que cette faille, longtemps ignorée, sera enfin corrigée afin de garantir une justice véritablement équitable, même pour les plus hauts responsables de l’État.

Vol à l’AIBD : un agent détourne bijoux, diamants et cheveux naturels d’une passagère

Un agent de rampe à l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) de Diass est au cœur d’un scandale de vol présumé impliquant des biens de valeur appartenant à une passagère de la compagnie Air Sénégal. I.J.B., employé de la société 2AS, a comparu devant le Tribunal de Grande instance de Mbour pour avoir subtilisé des bijoux en or, en diamant, et 30 paquets de cheveux naturels lors d’un débarquement.

Les faits remontent au samedi 10 mai 2025. Alors qu’il s’activait au déchargement des bagages d’un vol en provenance de France, l’agent aurait profité d’un moment d’inattention pour forcer les cadenas de deux valises appartenant à une passagère identifiée sous les initiales M.F.D. Il aurait alors récupéré discrètement les sachets contenant les précieux bijoux et les paquets de cheveux, avant de refermer les valises et dissimuler le tout dans son propre sac.

Mais un oubli va trahir le suspect : en refermant les valises, il laisse accidentellement son bracelet fétiche, portant ses initiales, à l’intérieur de l’un des bagages. À son arrivée chez elle, la victime découvre le vol et le bracelet suspect. Elle entame alors ses propres recherches et retrouve le profil Facebook correspondant aux initiales, qui mène à une photo de l’agent.

M.F.D retourne à l’AIBD pour signaler le vol. Une enquête est aussitôt ouverte. Interpellé, I.J.B. nie les faits et affirme ne pas posséder de bracelet ou de compte Facebook. Mais une perquisition à son domicile à Ouest-Foire compromet sa défense : dix paquets de cheveux naturels et des bijoux de la victime sont retrouvés dans son armoire.

Confondu par les preuves, le mis en cause passe aux aveux. Il reconnaît avoir vendu une partie des bijoux en or à un bijoutier établi à Keur Ndiaye Lô, pour la somme de 200.000 F CFA. Ce dernier, également entendu par la justice, a tenté de se disculper à la barre.

Le procureur a requis l’application stricte de la loi à l’encontre des deux hommes. Tous deux ont été placés sous bracelet électronique en attendant le verdict du tribunal, prévu pour le mardi 27 mai 2025. Ce nouvel incident soulève à nouveau la question de la sécurité des bagages dans les aéroports sénégalais.

Procès Azoura Fall et Kaïré : le verdict fixé au 4 juin, le parquet requiert 3 mois fermes

Le procès très suivi des deux activistes sénégalais, Assane Guèye alias Azoura Fall et El Hadji Ousseynou Kaïré, s’est tenu ce mercredi au Tribunal de flagrants délits de Dakar. Poursuivis pour « discours contraires aux bonnes mœurs » à la suite de propos injurieux tenus contre l’ancien président Macky Sall, les deux hommes attendent désormais le verdict, fixé au 4 juin prochain.

Le procureur a requis une peine de trois mois de prison ferme pour chacun des prévenus. Lors des plaidoiries, les avocats de la défense ont vigoureusement contesté cette qualification juridique, estimant que les faits reprochés relevaient plutôt d’injures publiques à l’égard de particuliers, et non d’un délit d’ordre moral.

« Nous avons démontré que l’accusation n’était pas fondée et que les propos incriminés s’apparentaient à des injures adressées à deux personnes précises. Dès lors, nous avons demandé la relaxe pure et simple de nos clients », a plaidé Me Bamba Cissé à la sortie de l’audience.

À noter qu’Azoura Fall avait été placé sous liberté provisoire en attendant son jugement, contrairement à Kaïré, maintenu en détention. Leur sort sera définitivement scellé dans deux semaines, à l’issue du délibéré du tribunal. Le dossier, qui mêle liberté d’expression, responsabilité des influenceurs et respect des institutions, continue de susciter un vif débat dans l’opinion publique.

Ziguinchor – Les ex-détenus politiques dénoncent une indemnisation incomplète et exigent des réponses

À Ziguinchor, les anciens détenus politiques expriment leur profonde frustration face à la lenteur et au manque de clarté dans le processus d’indemnisation promis par l’État. Alors que 126 personnes avaient été recensées pour bénéficier d’une aide financière dans le cadre du programme de réparation, seules 32 ont effectivement reçu les 500.000 FCFA annoncés.

Réunis en conférence de presse ce mercredi, plusieurs membres du collectif des ex-détenus ont fait part de leur colère. Elhadj Cissé, porte-parole du groupe, a dénoncé ce qu’il qualifie d’injustice manifeste. Selon lui, il est incompréhensible qu’au bout de quatre mois, la majorité des bénéficiaires restent sans nouvelles et sans soutien. Il rappelle que cette aide avait été solennellement annoncée par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko pour réparer les torts subis par les anciens détenus et les familles des victimes.

Le collectif demande des explications officielles de la part des autorités, en particulier de la ministre en charge du dossier. Il appelle à plus de transparence sur les critères de sélection des bénéficiaires et sur les délais réels de versement de l’aide.

Les ex-détenus ont également critiqué certains élus locaux, dont le député Guy Marius Sagna, accusé de ne pas porter leur voix. Elhadj Cissé affirme l’avoir interpellé, sans obtenir de réponse satisfaisante, estimant que les attentes des populations de Ziguinchor n’ont pas été suffisamment prises en compte.

À quelques jours de la Tabaski, les concernés espèrent une réaction rapide du gouvernement afin que l’ensemble des bénéficiaires puissent recevoir leur dû dans des délais raisonnables.

Accrochage armé à Djibidione : des soldats sénégalais pris pour cible lors d’une patrouille

Une unité de l’armée sénégalaise en mission de patrouille a été prise à partie ce mercredi matin dans la commune de Djibidione, précisément aux alentours des villages de Karounor et Kalathiaye, dans le département de Bignona (région de Ziguinchor). L’accrochage s’est produit dans une zone frontalière réputée instable, où la présence de bandes armées demeure une menace persistante.

Selon une source sécuritaire ayant requis l’anonymat, les soldats effectuaient une opération de surveillance de routine lorsqu’ils ont été attaqués par un groupe non identifié. Les échanges de tirs ont duré plusieurs minutes, mais les circonstances exactes de l’affrontement restent floues. Aucun bilan officiel n’a été communiqué pour l’heure, tant en termes de pertes humaines que de dégâts matériels.

La région sud du Sénégal, en particulier la commune de Djibidione, reste un foyer de tension récurrent en raison de sa proximité avec la Guinée-Bissau et de la présence sporadique de groupes armés. Cette zone stratégique fait régulièrement l’objet d’opérations militaires visant à rétablir l’ordre et assurer la sécurité des populations locales.

Cet incident intervient dans un contexte de vigilance accrue des forces de défense et de sécurité, mobilisées pour prévenir tout regain d’instabilité dans cette partie du pays. Les autorités militaires n’ont pas encore émis de communiqué officiel, mais une enquête serait en cours pour identifier les auteurs de cette attaque.

En attendant, la situation reste tendue dans la zone, et les populations riveraines, souvent prises au piège entre les opérations de sécurisation et les agissements des groupes armés, expriment leurs inquiétudes quant à la persistance de la violence.

Dakar : Les gouverneurs des banques centrales africaines font un pas décisif vers une union monétaire

Le Bureau des gouverneurs de l’Association des banques centrales africaines (ABCA) a tenu, ce mardi 20 mai, sa première réunion statutaire de l’année au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), à Dakar. Cette rencontre de haut niveau a été centrée sur le Programme de coopération monétaire en Afrique (PCMA) et les avancées vers la création de la Banque centrale africaine, deux piliers essentiels de l’intégration monétaire continentale.

Présidée par Rama Sithanen, gouverneur de la Bank of Mauritius et président en exercice de l’ABCA, la session a permis de faire le point sur les défis macroéconomiques que traverse le continent, tout en abordant les perspectives d’une union monétaire africaine. Dans son discours d’ouverture, M. Sithanen a souligné les effets néfastes des tensions géopolitiques mondiales sur les économies africaines. Il a mis en évidence une fragmentation économique croissante, une inflation tenace et une baisse significative des échanges internationaux. Il a également attiré l’attention sur la dépendance persistante du continent à l’aide au développement, une vulnérabilité accentuée par la domination du dollar dans les échanges commerciaux, entraînant une dépréciation des monnaies africaines et un alourdissement de la dette extérieure.
Le président de l’ABCA a plaidé pour une reconstitution urgente des réserves de change, tout en voyant dans la crise actuelle une opportunité de stimuler le commerce intra-africain, de favoriser les investissements transfrontaliers et de consolider les bases de l’intégration régionale. Il a affirmé que la Banque centrale africaine, projet emblématique de l’ABCA, devrait entrer en fonction dès le mois prochain. Cette annonce marque une avancée décisive vers la concrétisation de l’union monétaire du continent.
Concernant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), M. Sithanen l’a décrite comme un levier fondamental de l’intégration économique, tout en soulignant ses limites actuelles. Il a évoqué les obstacles logistiques, le manque d’infrastructures frontalières et les difficultés d’accès au financement pour les PME et PMI, qui freinent l’exploitation du plein potentiel de ce vaste marché continental.
L’interconnexion des systèmes de paiement a également été au cœur des discussions. Le gouverneur de la Bank of Mauritius a insisté sur la nécessité d’intégrer ces systèmes afin de lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, tout en facilitant des transactions plus sûres, rapides et accessibles. Il a rappelé que l’Afrique subsaharienne reste l’une des régions où les coûts de transferts de fonds sont les plus élevés au monde, atteignant parfois 37 %. Une telle situation, selon lui, nuit à la fluidité du commerce régional. Il a donc exhorté les plateformes financières à s’engager dans une réduction significative de ces coûts.
Mettant l’accent sur le potentiel démographique du continent, M. Sithanen a rappelé que l’Afrique abrite la plus grande population jeune au monde. Il a souligné que les réformes en cours sont cruciales pour créer un environnement favorable à leur épanouissement, stimuler le développement économique et attirer davantage d’investissements. Le continent regorge de projets porteurs, mais leur concrétisation reste souvent entravée par le manque de financements. Il a conclu en appelant à la mise en place de réformes structurantes afin de mobiliser les ressources internes et renforcer l’attractivité du continent.
Dans cette dynamique, le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir activement les initiatives de l’ABCA. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération monétaire renforcée pour consolider la stabilité économique à l’échelle régionale.
Enfin, le représentant de l’Union africaine, Dr Patrick Ndzana Olomo, directeur par intérim du Développement économique, de l’Intégration et du Commerce, a mis en exergue la portée stratégique des projets en cours. Il a salué l’adoption du projet de statuts de l’Institut monétaire africain (IMA) et du Mécanisme africain de financement de la stabilité (MAFS), des avancées majeures vers la création d’une architecture monétaire commune. Pour lui, ces réalisations traduisent un engagement collectif en faveur de la vision d’une monnaie africaine unique et d’une politique monétaire unifiée.
« Nous sommes convaincus que la collaboration entre l’Union africaine et l’ABCA contribuera à façonner le narratif d’un continent en pleine transformation », a-t-il affirmé en conclusion.

Migration irrégulière : plus de 100 corps repêchés au Sénégal en 2024

Le Sénégal reste confronté à une tragédie humaine persistante malgré deux décennies d’efforts acharnés contre la migration irrégulière. En 2024, plus de 100 corps sans vie ont été repêchés au large des côtes sénégalaises. Ces victimes ont péri dans des naufrages de pirogues survenues lors de tentatives de traversée vers l’Europe. Ce chiffre glaçant, révélé par Modou Diagne, contrôleur général de police et secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière, ne reflète que partiellement l’ampleur du drame, car de nombreuses autres personnes restent encore portées disparues en mer.

Lors d’une cérémonie à Diourbel, organisée à l’occasion de l’installation des comités régional et départemental de lutte contre la migration irrégulière, Modou Diagne a précisé que 105 corps avaient été retrouvés en 2024. Il a également rappelé que cette initiative de territorialisation de la lutte vise à responsabiliser davantage les collectivités locales et les organisations communautaires de base, qui sont souvent en première ligne face aux jeunes candidats au départ. Le secrétaire permanent a insisté sur l’urgence de déconstruire l’illusion d’un eldorado européen et de renforcer la sensibilisation à travers tout le territoire.

Pour tenter de freiner les départs, l’État sénégalais mise sur des mesures concrètes : développement de centres de formation professionnelle, promotion de projets agricoles, et création de nouvelles opportunités économiques. L’objectif est de fournir à la jeunesse sénégalaise des alternatives viables à l’émigration clandestine. D’après des chiffres rapportés par l’Agence de presse sénégalaise (APS), plus de 71 000 migrants ont été portés disparus dans le monde entre 2014 et 2024, révélant l’ampleur du désespoir qui pousse ces jeunes à braver les périls de l’océan au risque de leur vie.

Sur le plan régional, la Mauritanie a durci sa politique migratoire au début de l’année 2025. Plus de 30 000 migrants ont été interceptés sur son sol entre janvier et avril, selon les données rapportées par InfoMigrants et appuyées par l’agence européenne Frontex. Devenue depuis 2023 un point de départ stratégique vers les îles Canaries, la Mauritanie a renforcé les contrôles dans les grandes agglomérations et sur les axes routiers.

Abdoulaye Diallo, président de l’association « Ensemble pour un avenir meilleur », décrit une situation tendue. Il affirme que des refoulements ont lieu quotidiennement, et que des hommes sont arrêtés parfois jusque dans leurs maisons ou sur leur lieu de travail. Les autorités mauritaniennes indiquent avoir démantelé 88 réseaux de passeurs en seulement quatre mois, une offensive d’envergure contre les filières de trafic de migrants.

Du côté européen, Frontex note une baisse de 25 % des franchissements irréguliers aux frontières extérieures de l’Union européenne entre janvier et avril 2025. Sur la route ouest-africaine menant aux îles Canaries, les arrivées ont chuté de 34 %, s’établissant à 10 400 migrants. Les nationalités les plus représentées parmi les migrants interceptés restent les Maliens, les Sénégalais et les Guinéens.

Malgré ces chiffres encourageants pour les autorités européennes, la crise migratoire demeure un défi humain, social et politique majeur. Elle continue d’alimenter des drames quotidiens dans les foyers africains, où la jeunesse reste souvent confrontée à un avenir incertain, miné par le chômage, l’instabilité et l’absence de perspectives locales solides.

Khadim Bâ, l’arme du rapport secret : ce document explosif qui pourrait tout changer

Le feuilleton judiciaire autour de l’homme d’affaires Khadim Bâ connaît un tournant inattendu avec l’émergence d’un rapport d’expertise qualifié d’« explosif ». Ce document confidentiel, remis au Parquet financier, pourrait bouleverser l’orientation de la procédure en cours. Incarcéré depuis le 4 octobre 2024, Khadim Bâ fait face à de multiples chefs d’accusation : faux et usage de faux, importation illicite, infraction au code des changes, escroquerie sur fonds publics, association de malfaiteurs et blanchiment aggravé.

Révélé par le quotidien L’Observateur, ce rapport de plus de soixante pages est le fruit de plusieurs mois d’enquête menés par le cabinet d’expertise Cecogex, dirigé par l’expert judiciaire Gory Ndiaye. Mandaté par le Pool judiciaire financier (PJF), ce dernier avait pour mission de passer au crible les opérations financières et commerciales de Dermond Oil, la société dirigée par Khadim Bâ. Le rapport retrace les flux de transactions entre Dermond Oil et l’Administration douanière sénégalaise entre 2017 et 2023. Il examine également les importations d’hydrocarbures, les commissions perçues, les contrats signés avec des partenaires étrangers, ainsi que les avantages économiques issus de ces opérations.

Mais ce sont surtout les conclusions du rapport qui pourraient rebattre les cartes. Sur la question des droits d’importation, l’expert affirme que Khadim Bâ n’était pas personnellement redevable, car sa société ne jouait pas le rôle d’importateur direct. Cette responsabilité incomberait plutôt, selon les documents et témoignages examinés, à des entités comme la Société Africaine de Raffinage (SAR), Total et Touba Oil. Le rapport s’appuie notamment sur les déclarations d’un cadre des Douanes, Birahim Souna Fall, qui précise que Dermond Oil n’avait ni le statut ni les obligations d’un importateur officiel. En conséquence, l’accusation de fraude douanière perdrait de sa consistance.

Autre volet capital de l’affaire : l’accusation de non-rapatriement de 45 milliards de francs CFA. Là aussi, le rapport remet en cause la thèse du Parquet. Selon Me Djiby Diallo, l’un des avocats de Khadim Bâ, son client aurait agi sur instruction expresse de l’État du Sénégal, dans un contexte de crise énergétique marquée par la rareté de l’offre mondiale. Khadim Bâ aurait alors accepté d’intervenir sur le marché international pour assurer l’approvisionnement du pays en produits pétroliers, en collaboration avec la SAR. L’avocat affirme que non seulement ces opérations ont été validées par les autorités, mais qu’elles ont aussi été réalisées à perte pour soutenir l’intérêt général. En outre, les transactions financières étaient centralisées à travers la BCEAO, les banques commerciales sénégalaises ne disposant pas des devises nécessaires pour les couvrir. Toujours selon Me Diallo, un montant global de 382 milliards de francs CFA aurait été dûment rapatrié au Sénégal entre 2017 et 2023, soit bien plus que ce qui est reproché à l’accusé.

Fort de ces nouvelles données, le pool d’avocats de Khadim Bâ envisage de relancer une demande de mise en liberté provisoire. Ce rapport constitue désormais le pilier central de leur stratégie de défense. Ils espèrent qu’il permettra de réévaluer la pertinence des poursuites en cours, voire d’ouvrir la voie à une révision substantielle du dossier.

Cependant, l’issue reste incertaine. Le Parquet financier, bien que saisi du document, ne s’est pas encore prononcé publiquement sur son impact potentiel. Car malgré les éclairages apportés par le rapport Cecogex, les accusations restent lourdes et englobent des faits d’une complexité juridique et financière indéniable. Des soupçons de blanchiment de capitaux, de falsification de documents et de détournement de fonds publics continuent de planer.

L’affaire Khadim Bâ, qui mobilise l’opinion et les médias depuis plusieurs mois, semble donc entrer dans une nouvelle phase. Si les conclusions de l’expert judiciaire venaient à être reconnues par les autorités judiciaires, le dossier pourrait connaître un tournant radical. Dans le cas contraire, ce rapport pourrait être relégué au rang de simple pièce à conviction parmi tant d’autres, sans réelle influence sur la suite des événements.

Commissariat de Mbacké : un réseau de voleurs de bétail démantelé, seize moutons saisis

Les éléments du commissariat urbain de Mbacké ont réussi, dimanche 18 mai 2025, à démanteler un réseau spécialisé dans le vol de bétail, opérant principalement entre Mbacké et Touba. L’opération a abouti à l’interpellation de cinq individus, tous de sexe masculin, et à la saisie de seize moutons volés.

L’affaire a débuté lorsqu’un appel anonyme a alerté les forces de l’ordre sur la présence suspecte de trois hommes dans le quartier Santhie Darou Salam. Ces derniers tentaient d’introduire deux béliers dans une ancienne carrière de sable surnommée « Cambe ya ». Alertés, les agents du commissariat se sont immédiatement rendus sur les lieux. À leur arrivée, les trois individus étaient déjà neutralisés par des riverains vigilants, qui avaient également mis la main sur les deux moutons encore entre leurs mains.

Interrogés au poste par la Brigade de recherches, les trois suspects n’ont pas tardé à passer aux aveux. Ils ont reconnu avoir volé les moutons dans une maison située au quartier Mboussobé, à Touba. L’enquête a permis d’identifier rapidement le propriétaire des bêtes, qui a été convoqué au commissariat pour formaliser sa plainte et entamer la procédure de restitution.

En poursuivant les investigations, les enquêteurs ont découvert que les suspects n’en étaient pas à leur premier forfait. Ils ont avoué avoir perpétré au moins trois autres vols dans la même zone de Mboussobé. Ce qui porte à seize le nombre total de moutons volés par ce groupe.

Les autorités ont également réussi à identifier un sixième complice : un chauffeur de taxi qui jouait un rôle clé dans l’organisation. Ce dernier assurait non seulement le transport des animaux volés, mais agissait aussi comme guetteur. Il convoyait ensuite le bétail jusqu’au receleur principal, chargé de la revente. Le chauffeur a lui aussi été interpellé et placé en détention.

Tous les mis en cause sont désormais poursuivis pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit avec usage de moyen de transport, et recel. Selon les autorités, les moutons récupérés seront remis à leurs propriétaires légitimes, tandis que l’enquête se poursuit pour déterminer si d’autres membres du réseau sont encore en liberté.

Thierno Bocoum charge Sonko après son entretien à la RTB : « une vision populiste, confuse et dangereusement relativiste »

Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, ne rate aucune occasion pour égratigner le Premier ministre Ousmane Sonko. Dans un long texte publié sur sa page Facebook, il s’est exprimé sur l’entretien accordé par le chef du gouvernement sénégalais à la télévision burkinabè RTB.
Selon lui, Ousmane Sonko a volontairement brouillé la ligne de démarcation entre « légitimité démocratique » et « prise de pouvoir militaire ». Un brouillage qu’il juge loin d’être anodin, révélateur selon lui d’une « vision confuse, populiste et dangereusement relativiste ».

In extenso, l’intégralité de sa publication.

 Un Premier ministre à surveiller : ses propos le trahissent

« Ce n’est parce qu’on est arrivé au pouvoir de manière démocratique qu’on est pas un révolutionnaire. Ce n’est pas parce qu’on est arrivé au pouvoir par d’autres moyens qu’on est plus révolutionnaire que d’autres et vis et versa. Des gens qui arrive au pouvoir par les armes ont été adulés parce qu’ils ont fait des résultats. Des gens sont arrivés par les urnes, ils ont été renversés parce qu’ils n’ont pas fait de résultats. Le plus important c’est notre rapport avec nos peuples. Notre capacité à nous mettre au service de notre peuple et de l’Afrique » (sic)

(Ouagadougou, 19 mai 2025)
En une seule déclaration, dans une interview accordée à la RTB, le Premier ministre sénégalais a brouillé la frontière entre légitimité démocratique et prise de pouvoir militaire. Entre suffrage populaire et conquête armée. Entre démocratie et autoritarisme.

Ce brouillage n’est pas fortuit. Il révèle une vision confuse, populiste et dangereusement relativiste.
Il traduit une tendance à justifier le pouvoir non par sa source mais par ses effets supposés.
Ce qui se présente comme une rupture idéologique n’est bien souvent qu’une inculture démocratique habillée de slogans.
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre laisse filtrer cette vision.

Le jeudi 27 février 2025, lors d’une rencontre tripartite entre gouvernement, patronat et syndicats, le Premier ministre avait déjà semé le doute :
« Les pays qui ont décollé ces dernières années sont les pays où les libertés ont été réduites, pour ne pas dire complètement annulées. »

Sans les nommer, il faisait clairement allusion aux pays asiatiques, souvent présentés comme modèles de développement autoritaire notamment la Chine, le Vietnam ou encore Singapour.

Cependant, cette analyse est à la fois simpliste et erronée car plusieurs pays asiatiques ont réussi dans des cadres démocratiques (Corée du Sud, Japon, Inde…).

Le développement ne justifie pas la confiscation des libertés.
La croissance chinoise elle-même ralentit, minée par un étouffement des libertés, des censures intellectuelles et une bulle technocratique déconnectée.

Faire l’apologie du développement sans liberté, c’est déshumaniser le progrès.
C’est croire que les chiffres suffisent même quand les peuples suffoquent.

Et voici qu’à Ouagadougou, le Premier ministre relativise ouvertement l’accession au pouvoir par les armes, évoquant des « chefs militaires adulés pour leurs résultats ».

Mais de quelle adulation parle-t-il ? De quelques milliers de manifestants galvanisés, souvent encadrés, dans un pays de plus de 22 millions d’habitants ?

Même les chiffres les plus généreux évoquent des foules de 10 000 à 30 000 personnes à Ouagadougou, soit moins de 0,15 % de la population.

Un peuple, ce ne sont pas des slogans dans la rue. C’est une souveraineté silencieuse, parfois résignée, souvent fracturée, toujours majoritaire.
Une foule visible ne remplace pas une urne confisquée.

Nous portons un profond respect aux peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Leur souffrance est réelle, leur quête de souveraineté légitime, leur désir de sécurité compréhensible.
Nous considérons que respecter un peuple, c’est aussi écouter ses silences.
Faut-il rappeler que dans les pays sahéliens aujourd’hui sous régime militaire, les partis politiques sont dissous, les manifestations interdites, les médias critiques suspendus, des journalistes exilés, des activistes arrêtés, le président Bazoum séquestré au Niger sans procès depuis un an.
Le silence imposé n’est pas une approbation, c’est une preuve de domination.
Lutter contre l’insécurité n’exige pas de suspendre la démocratie.

Dans toute démocratie fonctionnelle, le président élu est le chef suprême des armées. Il dispose de la légitimité et des outils pour affronter les défis sécuritaires sans confisquer la parole du peuple.

Évidemment, il y a des chefs d’État élus qui ont déçu. Il y a également des démocraties imparfaites, lentes, vulnérables mais la démocratie a un mérite inaliénable, celui de permettre au peuple de corriger ses erreurs par les urnes non par les armes.

C’est ce droit de correction qui distingue le pouvoir imposé du pouvoir consenti. Un président élu peut être battu, contesté, remplacé. Un chef militaire, lui, ne rend de compte qu’à sa propre volonté ou à celle de ses armes.
Un Premier ministre qui confond autant, expose un pays entier à la dérive.
Et cela, nous devons le dire. Et le surveiller.

Thierno Bocoum
Président AGIR

Drame à Kolda : une élève de 13 ans se donne la mort par pendaison à Kossanké

Un événement tragique s’est déroulé dans la nuit du dimanche au lundi 19 mai à Kossanké, un village situé dans la commune de Médina Chérif, département de Kolda. Diénabou Baldé, une élève de 13 ans, s’est donnée la mort par pendaison aux environs de 22 heures. Ce drame a provoqué une onde de choc dans toute la localité, laissant la population dans la stupeur, l’incompréhension et une profonde tristesse.

La jeune Diénabou était scolarisée en classe de 6e B au collège d’enseignement moyen de Kossanké. D’après les témoignages de ses camarades et enseignants, elle était décrite comme une élève dynamique, joviale et bien intégrée dans la vie scolaire. Son geste, aussi brutal qu’inattendu, laisse perplexes aussi bien ses proches que les responsables éducatifs.

Informée de la situation, la gendarmerie s’est rendue sur place accompagnée des sapeurs-pompiers afin de procéder aux constatations d’usage. Après les premières démarches judiciaires, le corps sans vie de la collégienne a été transféré à Kolda, où une enquête a été ouverte pour élucider les circonstances exactes de ce drame.

Le lendemain matin, l’Inspecteur de l’Éducation et de la Formation de Kolda, M. Birane Tine, s’est personnellement déplacé à Kossanké pour exprimer la solidarité et les condoléances de l’ensemble de la communauté éducative à la famille de la défunte.

Selon les dernières informations fournies par le principal du collège, la famille a obtenu l’autorisation d’inhumer l’adolescente. Les funérailles sont prévues ce mardi 20 mai à 14 heures dans le village natal de Diénabou Baldé. Une cérémonie empreinte de douleur à laquelle prendront part des autorités locales, éducatives et de nombreux habitants, tous unis dans la peine.

Pool judiciaire financier : Lat Diop face à une nouvelle affaire judiciaire

L’ancien directeur général de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), Lat Diop, déjà incarcéré, fait l’objet d’une nouvelle procédure judiciaire. Le lundi 19 mai 2025, il a été extrait de sa cellule à la prison de Rebeuss pour être auditionné par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), à la demande du parquet financier.

Cette nouvelle affaire découle d’une plainte introduite par un certain Paul Ndong. Elle concerne une opération immobilière présumée douteuse, portant sur l’achat d’un appartement situé aux Almadies, dont la valeur est estimée à 500 millions de francs CFA. Le procureur de la République a ordonné l’ouverture d’une enquête, confiée à la DIC.

Devant les enquêteurs, Lat Diop a fermement nié toute implication personnelle dans cette transaction. Il a expliqué qu’il n’en était pas le bénéficiaire, mais qu’il avait simplement joué un rôle d’intermédiaire pour un ami désireux d’acquérir le bien immobilier. Selon lui, cet ami, confronté à des difficultés financières, avait choisi de vendre un autre appartement par l’intermédiaire d’un notaire, dans le but de financer l’achat projeté. L’acompte, a-t-il précisé, aurait été émis à partir des fonds issus de cette vente. Toutefois, la transaction aurait finalement avorté, sans qu’aucune somme ne soit définitivement engagée.

Plusieurs sources médiatiques rapportent que Lat Diop a tenu à souligner le caractère privé de cette affaire, qui, selon lui, n’a aucun lien avec sa gestion à la tête de la Lonase. Il a insisté sur le fait qu’aucun franc de la société nationale, ni de ses propres comptes personnels, n’a été utilisé dans cette opération. Tout l’acompte, a-t-il martelé, provenait de la vente de l’appartement appartenant à son ami.

Malgré ces explications, cette nouvelle procédure ouverte par le parquet financier pourrait peser lourdement sur la situation judiciaire de l’ancien directeur général. Elle intervient alors qu’il espérait une issue favorable dans ses démêlés actuels avec la justice. Cette affaire pourrait bien compromettre ses espoirs de retrouver prochainement la liberté.

PLUS D’UN MOIS SANS EAU POTABLE DANS LE SINE-SALOUM : Lente agonie de l’économie

Privée deau depuis plus dun mois, lîle de Mar, particulièrement à Fandimadior, joyau touristique du delta du Saloum, dans la région de Fatick, suffoque. Dans une lettre adressée à l’administration territoriale, les habitants et acteurs économiques dénoncent une situation dramatique : pénurie deau, fermeture provisoire dhôtels, chômage technique, flambée des prix. Une crise qui, au-delà de Fandimadior, frappe de plein fouet dautres localités de larrondissement de Fimela, comme Mar Lodj, Ndangane Sambou ou Palmarin.

Cela fait désormais plus de quatre semaines que les robinets sont à sec à Fandimadior. Aucun signal, aucune explication officielle, aucune goutte d’eau potable n’a atteint les foyers, les établissements touristiques ou les infrastructures économiques. Dans leur correspondance collective adressée au représentant de l’État, les habitants et acteurs économiques dressent un tableau accablant de cette crise qui menace de paralyser entièrement la localité. « Depuis quatre semaines révolues, pas une seule goutte d’eau ne coule de nos robinets. Cette absence totale d’approvisionnement hydraulique plonge nos foyers, établissements et structures touristiques dans une crise d’une gravité extrême », expliquent ces derniers.

PARALYSIE DE L’ÉCONOMIE ET RISQUES SANITAIRES

Ndangane Sambou et Fandimadior, localités à fort potentiel touristique, vivent en grande partie grâce à l’accueil de visiteurs, les établissements hôteliers, les activités artisanales et les services. Mais avec la rupture d’approvisionnement en eau, c’est tout un écosystème économique qui s’effondre.

Les hôtels et campements, incapables d’offrir des conditions sanitaires décentes, ont fermé leurs portes. Le personnel est placé en chômage technique. Les clients sont refusés. Les activités de restauration, de nettoyage, de jardinage sont totalement à l’arrêt. Les habitants évoquent des années d’investissements anéantis par cette crise : aménagements paysagers, infrastructures d’accueil, équipements touristiques. Tout risque d’être perdu si rien n’est fait rapidement.

« L’accès à l’eau est un droit fondamental, garanti par nos lois et reconnu par les principes universels de la dignité humaine », rappellent les habitants dans une note adressée au sous-préfet de Fimela. Ils dénoncent une situation où l’on met en péril la sécurité et la stabilité sociale d’une communauté déjà vulnérable.

Le porte-parole du collectif des habitants, joint par « Le Dakarois Quotidien », témoigne : « nous devons acheter de l’eau, que des charrettes vont chercher à 3 kilomètres dans des puits. Elle nous est ensuite vendue à 200 francs le bidon de 20 litres. Cela revient à 10 000 francs CFA le mètre cube, contre 300 francs à Dakar. C’est une injustice flagrante, un fardeau pour des familles déjà précaires. »

Et la crise ne s’arrête pas à Ndagane Sambou et Fandimadior. Selon lui, toute la zone de l’arrondissement de Fimela est concernée : Ndangane Sambou, Mar Fafaco, Mar Soulou, Mar Lodj, Fimela, Djilor, Yayem, Palmarin. Partout, les mêmes complaintes, le même désarroi, la même impuissance face à une pénurie incompréhensible. Il avance, d’autre part, que c’est le même phénomène qui se répète depuis 3 ans avec le distributeur d’eau potable SEOH.

LA SEOH, CITÉE COMME COUPABLE

Dans leur lettre, les habitants dénoncent l’attitude de la Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques (SEOH), qui aurait été alertée à plusieurs reprises sans jamais donner suite. Ils parlent d’un mutisme, d’un silence institutionnel et d’une indifférence face à une détresse humaine pourtant bien réelle. « Ce mépris manifeste à l’égard de citoyens en détresse est tout simplement inacceptable », fustigent les habitants, qui exigent que la responsabilité de la SEOH soit engagée.

Pour le moment, aucune information ne circule sur l’origine de cette rupture d’approvisionnement en eau, ni sur la reprise de la distribution. D’après les populations, cette absence de communication témoigne d’un grave dysfonctionnement dans la gestion d’un service public vital.

Dans leur missive, les habitants formulent trois demandes claires :

  • Le rétablissement immédiat de l’accès à l’eau potable ;
  • L’engagement de la responsabilité de la SEOH qui, selon eux, échoue à remplir ses obligations ;
  • La mise en place d’un plan d’urgence pour venir en aide aux populations et professionnels impactés par la crise.

Au-delà de l’aspect économique, c’est la santé publique qui risque d’être aussi en péril. Sans eau, les gestes d’hygiène élémentaire deviennent impossibles : se laver, faire la vaisselle, nettoyer les lieux de vie, évacuer les déchets, etc. Les dangers sont réels, notamment avec l’approche de la saison chaude.

En février dernier, les habitants de Ross Béthio, dans la région de Saint-Louis, dans le nord du pays, avaient déjà battu le pavé pour dénoncer la même société, la même gestion défaillante, les mêmes promesses non tenues. Aujourd’hui, c’est au tour de Marfafaco, Ndagane Sambou, Fandimadior et environs de crier leur soif.

La Dakaroise

Présidence de la BAD : Bamako rallie la candidature de Sidi Ould Tah

Le lundi 19 mai 2025, le Président de la Transition du Mali, le général Assimi Goïta, a reçu en audience à Bamako une délégation ministérielle de la République islamique de Mauritanie, conduite par Amal Mint Maouloud, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Porteuse d’un message personnel du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la ministre est venue solliciter l’appui officiel des autorités maliennes à la candidature du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD).

Âgé de 64 ans, économiste de formation et ancien ministre mauritanien des Affaires économiques et du Développement, Sidi Ould Tah fait partie des cinq finalistes retenus pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de l’institution panafricaine. Son expérience à la direction de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a dirigée durant deux mandats, ainsi que ses trois décennies d’engagement dans la finance internationale, constituent selon la diplomatie mauritanienne des atouts majeurs pour affronter les défis économiques du continent.
L’élection du président de la BAD est fixée au 29 mai 2025 à Abidjan, siège de l’institution. Le scrutin obéit à une règle de double majorité : celle des États membres africains d’une part, et celle de l’ensemble des 81 pays membres, y compris les 27 États non africains, d’autre part. Ce mécanisme complexe vise à garantir un équilibre géopolitique entre les parties prenantes régionales et les partenaires internationaux. Dans ce cadre, chaque soutien peut se révéler décisif.
Le ralliement du Mali, membre fondateur de la BAD, s’inscrit dans une stratégie d’élargissement du soutien diplomatique de la Mauritanie à l’échelle ouest-africaine. En dépit de son retrait de la CEDEAO, Bamako conserve une influence certaine dans la région, notamment en tant que président en exercice de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali pourrait ainsi jouer un rôle clé dans la consolidation d’un bloc favorable à la candidature mauritanienne.


À l’issue de la rencontre avec le général Assimi Goïta, la ministre Amal Mint Maouloud a déclaré être « pleinement satisfaite de l’écoute attentive et de l’ouverture bienveillante » du chef de l’État malien. Bien qu’aucun communiqué officiel ne précise l’ampleur de l’engagement de Bamako, tout laisse à penser que l’adhésion du Mali à la candidature de Sidi Ould Tah est désormais acquise.
Reste à savoir si ce soutien, conjugué à ceux déjà obtenus auprès de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Congo, de la Tanzanie, de Djibouti et bien sûr de la Mauritanie elle-même, permettra à Nouakchott de faire élire pour la première fois un ressortissant mauritanien à la présidence de la principale institution financière du continent africain.

Présidence de la BAD : Sidi Ould Tah obtient le soutien de Djibouti à deux semaines du scrutin

À l’approche de l’élection présidentielle de la Banque africaine de développement (BAD), prévue le 29 mai 2025, le candidat mauritanien Sidi Ould Tah continue de renforcer son socle diplomatique. Le 15 mai, le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a officiellement apporté son soutien à la candidature de l’ancien directeur général de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), à l’issue d’une rencontre avec une délégation mauritanienne conduite par le ministre des Finances Sid’Ahmed Ould Bouh. Ce ralliement porte à six le nombre de pays soutenant activement Sidi Ould Tah, aux côtés du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Congo, de la Tanzanie et de la Mauritanie.


Le communiqué de la présidence djiboutienne précise que ce soutien ne doit rien au hasard : Djibouti figure parmi les cinq États fondateurs qui avaient déjà marqué un premier parrainage discret à la candidature mauritanienne. Cette nouvelle manifestation de confiance s’appuie sur une vision commune du développement continental, axée sur le financement innovant, l’inclusion des jeunes, et une réforme structurelle de l’architecture financière africaine.
Sidi Ould Tah, qui mène campagne depuis plusieurs mois sur le terrain diplomatique et institutionnel, a bâti un programme axé sur la transformation de la BAD en une plateforme proactive face aux défis contemporains. Son plan de gouvernance repose sur la facilitation de l’accès des États africains à des financements abordables, la valorisation du capital humain — notamment la jeunesse — à travers la formalisation de l’économie informelle et la mise en place d’incitations fiscales adaptées, l’industrialisation du continent adossée à une transition énergétique équilibrée et résiliente, et enfin une réforme profonde de la coordination entre institutions financières africaines afin de garantir une réponse plus intégrée et efficace aux besoins de financement du développement.
Sa candidature est également portée par un bilan salué à la tête de la BADEA, où il a dirigé une montée en puissance notable de l’institution, avec une hausse significative des décaissements et une amélioration de sa notation financière. Il entend appliquer cette méthode à la BAD en mobilisant à la fois les partenariats publics-privés, les fonds souverains, les investisseurs privés et les banques régionales, dans l’objectif de transformer chaque dollar mobilisé en dix dollars d’investissements effectifs.
Face à lui, quatre autres prétendants de taille sont en lice : Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie ; Abbas Mahamat Tolli, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et représentant du Tchad ; Bajabulile Swazi Tshabalala, ancienne vice-présidente de la BAD, candidate de l’Afrique du Sud ; et le Zambien Dr Samuel Maimbo, cadre dirigeant à la Banque mondiale. Le scrutin s’annonce donc très disputé. Mais avec l’adhésion de Djibouti, pays stratégique de la Corne de l’Afrique et partenaire économique important de plusieurs puissances internationales, Sidi Ould Tah gagne en légitimité et renforce sa stature continentale à un moment clé de la campagne.

Renforcement des relations bilatérales : El Malick Ndiaye en mission diplomatique stratégique aux Émirats arabes unis

Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, El Malick Ndiaye, a entamé ce lundi une visite officielle aux Émirats arabes unis, marquée par une série d’audiences diplomatiques de haut niveau. Ce déplacement intervient dans un contexte d’intensification de la diplomatie sénégalaise, sous l’impulsion du président Bassirou Diomaye Faye, et vise à renforcer le partenariat stratégique entre Dakar et Abou Dhabi.

Accueilli avec tous les honneurs à Abou Dhabi, M. Ndiaye a été reçu par Saqr Ghobash, président du Conseil national fédéral, l’équivalent émirati du Parlement. Lors de cette rencontre solennelle, les deux hommes ont échangé sur les fondements historiques et les perspectives d’avenir des relations entre leurs deux pays.

Saqr Ghobash a salué la stabilité politique du Sénégal, tout en mettant en avant les réformes récentes engagées au sein de l’Assemblée nationale sénégalaise. Selon lui, ces réformes sont « un signal fort de la consolidation de l’État de droit et de la vitalité démocratique en Afrique de l’Ouest ».

En réponse, El Malick Ndiaye a insisté sur la volonté du Sénégal d’établir des liens parlementaires durables, allant au-delà des déclarations d’intention. Il a exprimé le souhait de voir les institutions législatives des deux pays coopérer de manière plus étroite sur des questions telles que la gouvernance, la formation des parlementaires, et l’échange d’expériences institutionnelles.

La mission du président de l’Assemblée nationale s’est également inscrite dans une logique de diplomatie économique proactive. Lors d’un entretien avec le ministre émirati des Affaires étrangères, Sheikh Shakhboot Bin Nahyan Al Nahyan, les deux délégations ont abordé en profondeur les possibilités de co-investissements dans des secteurs clés : énergie, infrastructures, technologies, agriculture, éducation et santé.

Le ministre émirati a fait part de l’intérêt croissant des investisseurs émiratis pour le Sénégal, présenté comme une plateforme stable et sécurisée pour les affaires en Afrique de l’Ouest. Il a évoqué la possibilité de faire du Sénégal un hub logistique et commercial pour les entreprises du Golfe, en s’appuyant notamment sur les performances du Port autonome de Dakar et sur les projets d’extension portuaire à Ndayane.

L’une des propositions phares de cette rencontre a été la mise en place d’un accord bilatéral de libre-échange, destiné à faciliter les flux commerciaux et les investissements entre les deux pays.

Lors de cette mission, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) a joué un rôle central. Son directeur général a présenté la vision de développement du Sénégal à l’horizon 2050, articulée autour de plusieurs axes prioritaires : agrobusiness, santé, éducation, énergies renouvelables, infrastructures numériques et industries extractives.

Sheikh Shakhboot a salué cette feuille de route ambitieuse et a proposé un rapprochement stratégique entre le FONSIS et le Fonds souverain d’Abu Dhabi, dans une optique de co-investissements sur des projets à fort impact socio-économique. Des discussions techniques ont été engagées pour définir les modalités d’une coopération structurée entre les deux fonds.

Le ministre émirati a aussi salué le rôle de la diaspora sénégalaise aux Émirats, qu’il a décrite comme exemplaire par son sérieux, sa discipline et sa contribution au tissu économique local. Il a exprimé son souhait d’améliorer les conditions de vie et de travail de ces travailleurs, tout en facilitant leur accès à la formation professionnelle.

En clôture de cette journée intense, El Malick Ndiaye a annoncé que le Premier ministre Ousmane Sonko se rendra bientôt aux Émirats dans le cadre d’une visite officielle de haut niveau. Cette mission devrait déboucher sur la signature d’accords concrets dans les domaines de l’énergie, de l’éducation, des infrastructures et de la technologie.

« Cette visite a pour objectif de consolider les relations diplomatiques existantes, mais aussi d’ouvrir de nouveaux canaux de coopération, en ligne avec les orientations du président Bassirou Diomaye Faye », a déclaré El Malick Ndiaye.

Orpaillage clandestin à Bembou : la Gendarmerie saisit plus de 150 groupes électrogènes dans un coup de filet d’envergure

La lutte contre l’orpaillage clandestin connaît un tournant décisif dans le Sud-Est du Sénégal. Le samedi 17 mai 2025, entre 9h et 15h, la Brigade territoriale de Saraya, appuyée par le Groupe d’Action Rapide de Surveillance et d’Intervention n°2 (GARSI 2), a mené une vaste opération dans la commune de Bembou, département de Saraya. L’intervention visait à démanteler un site d’exploitation aurifère irrégulier en pleine expansion dans cette zone frontalière.

Placée sous les directives du Haut-commandement de la Gendarmerie nationale, l’opération s’inscrit dans un effort plus large de sécurisation des ressources naturelles et de lutte contre les activités illicites qui minent ces zones aurifères. Les autorités entendent ainsi restaurer l’ordre dans des localités souvent marquées par l’insécurité et les trafics en tout genre.

Le bilan logistique de cette opération est particulièrement révélateur de l’ampleur de l’activité clandestine : pas moins de 158 groupes électrogènes ont été saisis, accompagnés de 116 marteaux-piqueurs, 9 motopompes, 20 pompes à eau et 51 panneaux solaires. Cette saisie record met en lumière la structuration des réseaux d’orpaillage illégal opérant dans la région.

Selon la Gendarmerie nationale, d’autres opérations sont prévues dans les jours à venir, avec une vigilance accrue autour des sites à haut risque. Les autorités veulent ainsi envoyer un message sans équivoque : l’orpaillage clandestin ne sera plus toléré dans les zones sensibles du pays.

Badara Gadiaga dénonce les dérives politiques et judiciaires dans les affaires Azoura Fall, Abdou Nguer et autres

Invité de l’émission Jakarlo, le chroniqueur Badara Gadiaga s’est exprimé sans détour sur plusieurs affaires qui font actuellement l’actualité politique et judiciaire au Sénégal. Revenant sur le cas d’Azoura Fall, il a pointé les conséquences dangereuses de certaines déclarations publiques. Selon lui, affirmer à l’Assemblée nationale que des jeunes ont été payés pour insulter les autorités peut prêter à confusion. « Je vous pose la question de savoir : avez-vous envoyé Azoura pour qu’il aille insulter les gens ? Si tel n’est pas le cas, vous devez comprendre que ceux qui insultent peuvent aussi le faire de leur propre chef », a-t-il lancé à l’endroit d’Ousmane Sonko.

Le chroniqueur a ensuite élargi la réflexion à un mal plus profond : la dégradation des valeurs morales. Il s’est dit préoccupé par la banalisation de la violence et de la haine : « On convoque quelqu’un pour des insultes, et devant la police, il déclare avoir mis le feu à un véhicule appartenant à un proche. C’est inédit dans ce pays. » Pour Gadiaga, cette escalade témoigne d’une radicalisation inquiétante, loin des traditions d’opposition civilisée incarnées jadis par des figures comme Abdoulaye Wade et Abdou Diouf.

Il s’est dit choqué par le discours de certains responsables politiques qui revendiquent ouvertement la radicalité comme mode de gouvernance. « On entend aujourd’hui des responsables dire qu’ils doivent rester radicaux parce qu’ils ont conquis le pouvoir dans cette posture. Et qu’un jeune se lève pour réclamer un statut spécial ! » Gadiaga en appelle à une prise de conscience collective : « Les psychiatres, les universitaires doivent s’emparer de cette problématique. Car ce sont souvent des individus qui ne supportent pas la contradiction. »

Sur le plan judiciaire, le chroniqueur a salué la décision du procureur de placer Azoura Fall sous mandat de dépôt malgré les pressions. Il a toutefois dénoncé une justice à deux vitesses. Comparant les dossiers d’Abdou Nguer et d’Arona Niang, tous deux poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles, il a relevé un traitement inégal. « L’un est en instruction, l’autre sera jugé la semaine prochaine, parce qu’il est proche du Pastef », a-t-il dénoncé. Il en va de même, selon lui, pour Assane Diouf, dont le dossier traîne en instruction, contrairement à celui du jeune Kaïré, qui sera jugé rapidement pour les mêmes faits.

Reddition des comptes : Me Amadou Aly Kane fustige la surmédiatisation des procédures

Invité de l’émission « Le Grand Jury » sur la RFM ce dimanche, Me Amadou Aly Kane, leader du Rassemblement pour la République et la Démocratie (R3D), a exprimé de sérieuses réserves sur la manière dont la reddition des comptes est actuellement mise en œuvre au Sénégal. S’il dit adhérer pleinement au principe de transparence, l’avocat inscrit au barreau de Dakar dénonce ce qu’il considère comme une « surmédiatisation » nuisible des procédures judiciaires en cours.

« On a l’impression que les personnes convoquées sont déjà présumées coupables », a-t-il déclaré, regrettant la manière dont certains dossiers sont exposés dans les médias avant même d’être jugés. Pour Me Kane, cette pratique porte atteinte à la présomption d’innocence et risque de décrédibiliser le processus judiciaire.

Au-delà de l’impact sur les individus concernés, il alerte également sur les répercussions économiques d’un tel climat. « Les détenteurs de capitaux ont peur de sortir l’argent », a-t-il affirmé, soulignant que cette frilosité des investisseurs contribue à la morosité économique ambiante. Une situation qui, selon lui, nuit aux recettes fiscales de l’État, notamment en matière de TVA.

L’homme politique appelle à une démarche plus équilibrée, ciblant en priorité les responsables publics dont les actes ont une incidence directe sur les biens communs. Dans le cas contraire, prévient-il, la justice risque de se transformer en instrument de règlements de comptes politiques ou personnels.

Cette prise de position intervient alors que plusieurs personnalités politiques et économiques sont actuellement convoquées ou auditionnées pour des affaires de détournement présumé de fonds publics. Tandis que le gouvernement insiste sur sa volonté de restaurer la transparence dans la gestion publique, des voix comme celle de Me Amadou Aly Kane appellent à faire preuve de plus de discrétion, afin de préserver les équilibres institutionnels, économiques et sociaux.

Anta Babacar Ngom claque la porte du FDR et trace sa propre voie politique

En pleine tournée de proximité à Kaffrine, Anta Babacar Ngom, présidente du parti Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC), a annoncé ce week-end son départ définitif du Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR). Cette coalition, formée dans les rangs de l’opposition, ne correspond plus à sa vision politique, a-t-elle justifié dans un communiqué transmis à Ledakarois.

« Je quitte définitivement le FDR », a-t-elle déclaré sans détour. Anta Babacar Ngom affirme vouloir désormais affirmer l’indépendance de son parti, l’ARC, dans le paysage politique national. « Aujourd’hui, l’Alternative pour la Relève Citoyenne entend tracer sa propre voie et assumer pleinement son autonomie. Je suis désormais engagée à 100 % dans ce projet politique, enraciné dans les réalités du pays, tourné vers la jeunesse, les femmes et les territoires oubliés », a-t-elle précisé, tout en réaffirmant son ancrage dans l’opposition.

Ce départ, explique-t-elle, ne résulte pas d’un désaccord conjoncturel, mais d’une stratégie politique réfléchie et portée depuis plusieurs mois. Elle ambitionne de construire une nouvelle identité politique, centrée sur la proximité avec les populations, l’écoute des préoccupations citoyennes et une rupture avec les pratiques politiques traditionnelles.

Dans cette dynamique de renouvellement, sa présence à Kaffrine vise à consolider les fondations de l’ARC. La tournée est présentée comme un moment d’échange avec les habitants et un acte fondateur pour un mouvement qui se veut citoyen, inclusif et résolument tourné vers les préoccupations locales.

Interpellée sur la position de son parti par rapport au Dialogue national lancé par les autorités, Anta Babacar Ngom a précisé que l’ARC se concertera en interne avant de faire connaître sa position. Ce retrait du FDR confirme, selon certains observateurs, la volonté de la jeune leader politique de se démarquer et d’imprimer sa propre marque dans l’arène politique sénégalaise.

Hajj 2025 : le général Mamadou Gaye exhorte les pèlerins sénégalais à la discipline et au respect des consignes

À l’approche du grand pèlerinage à La Mecque, le général de division Mamadou Gaye, délégué général au pèlerinage, a lancé un appel solennel aux pèlerins sénégalais. Il leur a demandé de suivre rigoureusement les directives de leurs encadreurs, ainsi que les mesures sanitaires et sécuritaires mises en place par les autorités saoudiennes et sénégalaises. Un message clair adressé lors de la cérémonie de remise des documents de voyage à 132 membres de l’Association du Trésor pour le pèlerinage à La Mecque (ATPM).

Le général Gaye a insisté sur trois principes fondamentaux pour la réussite du Hajj : discipline, organisation et solidarité. Il a salué le professionnalisme de l’ATPM, qu’il a qualifiée de structure exemplaire, à encourager et à prendre en modèle pour les autres groupements. Selon lui, un pèlerinage bien encadré repose sur la capacité des fidèles à respecter les règles établies, à suivre les consignes de leurs guides et à faire preuve d’un esprit collectif.

Dans la continuité de la phase préparatoire, les deux premiers vols transportant des pèlerins relevant du privé ont décollé samedi en fin d’après-midi, aux environs de 17h20. Une équipe d’accueil sénégalaise est déjà en place à Médine pour assurer la bonne prise en charge des arrivées, rapporte Le Soleil.

La campagne du Hajj 2025 s’annonce sous le signe de la rigueur, dans un contexte marqué par une volonté renouvelée des autorités sénégalaises de garantir aux pèlerins des conditions optimales, tant sur le plan logistique que spirituel.

Pacte de stabilité sociale : Mamadou Lamine Dianté détaille le rôle stratégique du Haut Conseil du Dialogue Social

Invité ce dimanche 18 mai 2025 sur le plateau de Face au Jury (PressAfrik TV), Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), a levé le voile sur les coulisses du nouveau pacte de stabilité sociale signé entre le gouvernement, les syndicats et le patronat. Ce processus, amorcé dès l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, s’est imposé comme un des piliers majeurs de sa stratégie de pacification du climat social.

Dès les premières semaines du nouveau quinquennat, le président Faye a placé la question sociale au cœur de son agenda. Selon M. Dianté, le chef de l’État « a compris que sa politique ne pourrait produire des résultats sans une stabilité dans les milieux de travail ». C’est dans cette perspective que le Haut Conseil du Dialogue Social a été sollicité pour piloter un processus de concertation nationale, avec pour objectif un pacte équilibré et ambitieux.

Contrairement à certaines idées reçues, les discussions n’ont pas débuté en mars 2025, mais dès janvier. Mamadou Lamine Dianté a précisé avoir pris l’initiative : « Le 24 janvier, j’ai demandé à parler aux secrétaires généraux des syndicats. Ils sont venus me voir, et très vite, nous avons adressé un courrier officiel aux autorités. Une semaine plus tard, nous rencontrions le ministre du Travail. »

Les échanges ont débouché sur un document de base, baptisé draft zéro. À la différence du pacte de 2014, celui de 2025 intègre des attentes sectorielles concrètes et des engagements clairs, dépassant le cadre des simples déclarations d’intention. « Les centrales syndicales ont voulu que ce pacte sorte des négociations sectorielles ordinaires », a souligné M. Dianté, insistant sur la portée transversale de ce nouvel accord.

Pour encadrer cette démarche, le Premier ministre Ousmane Sonko a mis en place un comité restreint dans lequel le HCDS a joué un rôle moteur. La première étape fut une évaluation approfondie du pacte de 2014, afin d’en tirer les leçons. Cette phase a été suivie par une rencontre tripartite décisive, tenue le 27 février 2025 au Grand Théâtre national de Dakar. Une réunion jugée structurante, car elle a permis, selon M. Dianté, de renforcer la confiance entre les trois parties.

Le président Faye a ensuite donné des directives claires pour étendre les négociations aux grands secteurs sociaux : éducation, santé, justice, collectivités territoriales, etc., avec comme échéance symbolique le 1er mai 2025, jour de la fête du Travail. Grâce à une médiation discrète et continue du HCDS, les divergences ont été surmontées, permettant la signature d’un pacte à la hauteur des attentes.

« Notre rôle de médiation exige de la discrétion, surtout dans les rencontres sensibles. Il ne faut pas en faire un espace de polémique, sinon les lignes ne bougent pas », a confié Mamadou Lamine Dianté, soulignant l’importance du dialogue de fond, constructif et apaisé dans l’environnement social actuel.

Ce pacte, désormais effectif, constitue un levier stratégique pour le gouvernement Diomaye Faye : il vise à assurer la paix sociale durable, indispensable à la réussite de ses réformes structurelles. Le HCDS, en s’érigeant en courroie de transmission entre les différentes forces sociales, s’affirme plus que jamais comme un acteur central du nouveau contrat social sénégalais.

Coalition Diomaye Président : Mamadou Lamine Dianté appelle à une refonte pour consolider l’action au pouvoir

Mamadou Lamine Dianté, président du Haut Conseil du Dialogue Social et figure engagée de la mouvance présidentielle, a lancé un vibrant appel à la refonte de la coalition Diomaye Président. Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrik TV HD ce dimanche 18 mai 2025, il est revenu en détail sur les origines, l’évolution et les défis actuels de cette alliance politique née dans un contexte de forte turbulence.

Il a d’abord rappelé le contexte dramatique ayant conduit à la création de cette coalition. « Il y a eu un moment où Ousmane Sonko a été enfermé chez lui pendant 55 jours, puis emprisonné, avant que son parti, le Pastef, ne soit dissous », a-t-il expliqué. À cette époque, même si la coalition Yewwi Askan Wi existait toujours, le Pastef en était, selon lui, « la force motrice ». Sa dissolution, dit-il, a profondément affaibli le mouvement : « Toutes les activités de Yewwi étaient soit dispersées, soit abandonnées. Notre siège était barricadé. »

Face à cette désorganisation, une dynamique nouvelle s’est installée avec la naissance de la plateforme LACOS (Leaders Alliés au Candidat Ousmane Sonko), réunissant des figures comme Maïmouna Bousso et Dame Mbodj. Cette structure a pris le relais du combat, organisant conférences de presse et marches jusqu’au dépôt de la candidature de Sonko pour la présidentielle. Mais cette candidature fut rejetée une semaine plus tard par le Conseil constitutionnel.

C’est dans cette période charnière qu’une décision capitale a été prise : Ousmane Sonko a désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat à la présidentielle à travers une vidéo préenregistrée. « En résumé, Lacos a engendré Diomaye Président », a affirmé Mamadou Lamine Dianté, retraçant le basculement d’une lutte de résistance vers un projet politique renouvelé.

Une fois élu président de la République, Bassirou Diomaye Faye a hérité d’une coalition victorieuse mais encore structurée comme un outil de conquête du pouvoir. Selon Dianté, Ousmane Sonko a rapidement pris conscience de ce décalage et a convoqué une réunion dès le 6 avril 2025, appelant à la refonte de la coalition. « Il a insisté pour qu’on change son nom et qu’on révise ses textes, afin qu’elle devienne une coalition au pouvoir et non plus en quête du pouvoir », a-t-il rapporté.

Mais à ce jour, cette refondation attend toujours. Mamadou Lamine Dianté déplore le maintien du nom « coalition Diomaye Président », alors que de nouveaux alliés ont rejoint la dynamique présidentielle, notamment après les législatives. Il appelle à une actualisation profonde de la structure pour qu’elle soit en phase avec les réalités de la gestion étatique et de l’ouverture politique post-électorale.

Interrogé sur les tensions internes, notamment autour de certaines décisions jugées unilatérales et attribuées à Aïda Mbodj, présidente actuelle de la coalition, M. Dianté a évité les mots durs. Il a préféré parler « d’incompréhensions » plutôt que de crises, plaidant pour un retour à un dialogue constructif.

En conclusion, il a insisté sur la nécessité de repenser cette coalition dans l’optique d’une gouvernance stable, inclusive et cohérente. Pour lui, seule une restructuration assumée permettra de renforcer la majorité présidentielle et de donner une vraie cohésion à l’action gouvernementale. « Il faut dépasser les logiques d’avant la campagne. Nous sommes désormais au pouvoir, et cela exige une nouvelle posture politique », a-t-il martelé.

Défense et sécurité : le Sénégal et le Burkina Faso unissent leurs forces contre le terrorisme

Face à une menace terroriste toujours persistante dans la sous-région, le Sénégal et le Burkina Faso renforcent leur coopération en matière de défense et de sécurité. C’est ce qui ressort d’une séance de travail conjointe tenue ce samedi, sous la présidence des Premiers ministres Ousmane Sonko et Jean Emmanuel Ouédraogo, en présence des délégations des deux pays.

Au cœur des discussions : la lutte contre le terrorisme, le trafic d’armes, la criminalité transfrontalière et d’autres formes de menaces sécuritaires communes.

Les deux États ont exprimé une volonté ferme de mutualiser leurs moyens, de renforcer les échanges d’informations stratégiques et de coordonner leurs actions pour répondre efficacement aux défis sécuritaires. Une attention particulière a été portée à la circulation des armes légères, au terrorisme et aux réseaux criminels actifs dans la région.

Tout en insistant sur la nécessité d’une réponse endogène, les deux parties ont appelé la communauté internationale à appuyer davantage les efforts régionaux, en mettant en avant la nécessité d’un soutien sans ingérence dans la souveraineté des États.

Dans cette logique, les deux pays se sont félicités de la convergence de vues entre les présidents Ibrahim Traoré du Burkina Faso et Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, notamment sur la maîtrise du destin national et la préservation de la souveraineté face aux influences extérieures.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé le soutien du Sénégal au peuple burkinabè, saluant la résilience et le courage des forces armées et des populations du Faso.

« Le Sénégal est solidaire du Burkina Faso dans sa lutte courageuse contre le terrorisme. Nous rendons hommage aux combattants tombés sur le champ d’honneur et saluons la bravoure du peuple burkinabè », a-t-il déclaré.

Au-delà de la sécurité, cette collaboration renforcée entre Dakar et Ouagadougou s’inscrit dans une volonté plus large d’intégration régionale, de solidarité et d’autodétermination, dans un contexte où la stabilité des États sahéliens demeure un enjeu crucial pour l’avenir du continent.

Promotion des valeurs LGBTQ : « And Sàmm Jikko Yi » dénonce une « agression » et exige des sanctions

Le collectif « And Sàmm Jikko Yi » est de nouveau monté au créneau, cette fois pour dénoncer ce qu’il qualifie de « provocation » orchestrée par un ressortissant étranger homosexuel ayant récemment séjourné à Dakar. Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi, ses membres ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils estiment être une « agression » contre les valeurs culturelles et religieuses du peuple sénégalais.

Le porte-parole du collectif, Adama Mboup, a condamné avec fermeté « l’impunité » dont jouiraient, selon lui, certains activistes LGBTQ étrangers dans le pays.

« Le peuple sénégalais est encore sous le choc de la dernière provocation et agression menée par une bande d’homosexuels étrangers sur notre territoire », a-t-il déclaré.

Le collectif a réclamé l’ouverture d’une enquête officielle pour identifier les auteurs, mais aussi les éventuels complices au Sénégal ou à l’étranger. Pour M. Mboup, cette affaire ne serait pas un acte isolé, mais ferait partie d’un « programme » visant à promouvoir des valeurs étrangères « incompatibles avec les fondements culturels et religieux de notre société ».

Insistant sur la gravité de l’affaire, « And Sàmm Jikko Yi » a exigé des sanctions exemplaires pour les personnes impliquées. « Une pareille offense à tout un peuple et à ses valeurs ne peut rester sans suite », a martelé Adama Mboup, pointant ce qu’il considère comme un vide juridique dans le code pénal sénégalais.

Le collectif renouvelle à cette occasion sa principale revendication : l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité, notamment dans ses formes de promotion publique, médiatique ou institutionnelle.

« L’article 319 ne suffit plus. Il ne condamne ni la promotion ni toutes les dérives liées à ce phénomène. Il faut une loi complète, ferme et urgente », a soutenu M. Mboup.

Cette nouvelle sortie médiatique intervient dans un climat marqué par des débats sensibles sur les libertés individuelles, la souveraineté culturelle et l’ingérence étrangère. Si le collectif reste influent dans certaines sphères sociales et politiques, la question de l’équilibre entre droits humains universels et valeurs traditionnelles continue de diviser l’opinion publique et les décideurs.

Crise à l’IPRES : le syndicat alerte sur une gestion “suicidaire” et des “recrutements massifs irréguliers”

L’ambiance est de plus en plus tendue au sein de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES). Dans un communiqué au ton particulièrement alarmiste, le Syndicat autonome des travailleurs de l’IPRES dénonce une série de dérives qu’il qualifie de “suicidaires” pour l’avenir de l’institution.

Selon les syndicalistes, la direction actuelle, notamment le Président du Conseil d’Administration (PCA) et le Directeur général, mène une gestion opaque, déstructurée et clientéliste, marquée par des “recrutements massifs irréguliers”.

Le syndicat accuse le PCA d’avoir transformé l’institution en une structure à sa solde, où les postes stratégiques seraient désormais occupés par des proches, militants ou obligés, sans tenir compte de la compétence ou des besoins réels de l’organisme. “Le mérite n’est plus un critère d’avancement”, dénoncent les agents, qui décrivent un climat délétère au sein des bureaux, notamment à Point E, où l’effectif pléthorique rend les conditions de travail intenables.

“Deux travailleurs doivent désormais se partager un même poste”, souligne le syndicat, qui qualifie ces embauches de “totalement déconnectées” des réalités structurelles et financières de l’institution.

Plus inquiétant encore, les représentants du personnel affirment que la hiérarchie a perdu toute crédibilité, réduite à une exécution docile des ordres venus d’en haut. La loyauté irait désormais “à un homme et non à l’institution”, ce qui provoquerait un désengagement profond des travailleurs, de plus en plus nombreux à exprimer leur désillusion.

Face à cette situation, le syndicat pointe la passivité des autorités gouvernementales, qu’il accuse de faire preuve d’“attentisme” face à une crise interne menaçant la survie de l’IPRES. “C’est une non-assistance à institution en péril”, martèle le communiqué, qui appelle à une intervention urgente de l’État pour “sauver ce qui peut encore l’être”.

Cette sortie syndicale intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la gestion des organismes publics au Sénégal. L’IPRES, pilier central du système de retraite, se trouve aujourd’hui fragilisée par des accusations graves qui, si elles sont confirmées, pourraient relancer le débat sur la gouvernance et la transparence dans la gestion des institutions sociales.

Loi sur la criminalisation de l’homosexualité : Le collectif « And Sàmm Jikko Yi » relance la pression sur les autorités

Le collectif « And Sàmm Jikko Yi » est une nouvelle fois monté au créneau pour exiger l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité au Sénégal. Face à la presse ce samedi, ses membres ont réaffirmé leur position jugée intransigeante sur cette question et ont appelé les députés à agir « sans délai ».

Le porte-parole du collectif, Adama Mboup, a dénoncé les tentatives de discrédit dont son mouvement aurait fait l’objet sous le régime précédent, qu’il accuse d’avoir orchestré des campagnes de déstabilisation. « Le régime déchu accusant le collectif de sa débâcle n’a reculé devant aucune méthode de discrédit et de calomnie à notre égard. […] Nous sommes restés dans nos bottes », a-t-il affirmé.

Selon le collectif, la rencontre tenue le 19 février dernier avec El Malick Ndiaye, président de l’Assemblée nationale, n’a pas été suivie d’effets concrets. « Depuis lors, nous attendons du pouvoir un projet de loi », déplore M. Mboup, rappelant que le collectif réclame depuis des mois un texte clair criminalisant l’homosexualité au Sénégal.

En l’absence d’initiative gouvernementale, le collectif affirme avoir entamé des discussions avec plusieurs parlementaires favorables à leur cause. Adama Mboup indique que des députés de tous bords — majorité, opposition ou non-alignés — se montreraient « sensibles à l’attente et à l’espoir du peuple ».

L’objectif affiché est l’introduction, dans les plus brefs délais, d’une proposition de loi émanant du Parlement, indépendamment de l’exécutif.

La sortie médiatique de « And Sàmm Jikko Yi » intervient dans un contexte de tensions persistantes sur les questions de société au Sénégal. Le collectif, qui revendique un rôle de sentinelle morale, entend maintenir la pression sur les institutions pour que la législation reflète, selon lui, les valeurs de la majorité des Sénégalais.

Transport aérien au Sénégal : Pourquoi les avions L410-NG restent cloués au sol malgré leur potentiel évident

L’acquisition par l’État sénégalais de cinq avions L410-NG pour Air Sénégal a suscité beaucoup d’espoirs, mais également de nombreuses interrogations quant à leur immobilisation actuelle. Cette opération, inscrite dans une stratégie nationale de redressement de la compagnie aérienne, visait à réduire les pertes abyssales enregistrées par Air Sénégal et à rendre le transport aérien plus accessible. Pourtant, malgré leur potentiel, ces appareils ne décollent toujours pas.

En 2022, Air Sénégal faisait face à une situation financière alarmante avec des pertes mensuelles dépassant les 6 milliards de francs CFA, malgré un taux de remplissage des vols supérieur à 70 %. Le déficit était particulièrement important sur les lignes internationales comme New York, Barcelone ou Milan, qui accusaient un trou de plus de 2 milliards de francs CFA par mois. À l’échelle nationale, la desserte de zones comme Cap Skirring générait elle aussi des pertes considérables. Face à cette situation, l’État a décidé d’acquérir huit avions L410-NG, en deux phases, afin de diminuer les coûts d’exploitation et ainsi rendre les vols plus abordables, notamment sur les lignes domestiques.

Ces avions sont nettement moins coûteux à exploiter que les ATR72-600 utilisés jusqu’alors. Avec un coût horaire estimé à 1 000 dollars contre 6 000 dollars pour les ATR, l’arrivée des L410-NG devait permettre de réduire les prix des billets, passant de 65 000 à environ 40 000 francs CFA, une baisse significative pour encourager l’accès au transport aérien. Contrairement à certaines accusations d’opacité, le processus d’acquisition s’est déroulé avec transparence et rigueur. Plusieurs missions, regroupant des représentants de l’ANACIM, d’Air Sénégal, de l’Armée de l’air et des ministères, se sont rendues à Prague entre août 2023 et février 2024 pour superviser les négociations, vérifier les appareils et valider les modalités techniques. Le financement a été organisé sous forme d’un crédit export tchèque sur 12 ans, évitant ainsi que la compagnie n’engage des fonds propres ou n’alourdisse sa dette.

Malgré ces conditions favorables, l’immobilisation actuelle de deux avions livrés n’est pas due à un problème technique ou stratégique, mais à un retard majeur dans la formation des personnels. Bien que le constructeur OMNIPOL ait proposé plusieurs sessions de formation entre mars et décembre 2024, aucun pilote, mécanicien ou ingénieur sénégalais n’a encore été envoyé à Prague pour se former à l’utilisation et à la maintenance de ces nouveaux appareils. Ce manquement a bloqué la mise en service des L410-NG, empêchant leur exploitation à ce jour. Il est particulièrement regrettable que cette situation touche un appareil fiable, recommandé par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et déjà utilisé avec succès dans plusieurs pays africains comme l’Algérie, le Niger ou la République démocratique du Congo.

Cette situation soulève une interrogation fondamentale sur la vision à long terme d’Air Sénégal. La compagnie doit-elle rester une institution prestigieuse mais financièrement déficitaire, réservée à une clientèle aisée, ou se transformer en un outil de désenclavement national accessible au plus grand nombre ? Les avions L410-NG, par leur performance économique et leur adaptation aux infrastructures sénégalaises, représentent une opportunité majeure pour concilier service public et viabilité financière. Pour que cette opportunité soit pleinement exploitée, une meilleure coordination entre les acteurs et une gestion proactive des ressources humaines et techniques sont désormais indispensables.

Criminalisation de l’homosexualité : entre silence du pouvoir et ingérence étrangère, Jamra hausse le ton

À travers une conférence de presse tenue ce vendredi à Dakar, le collectif « Rappel à l’ordre », animé par l’ONG islamique Jamra, a vivement interpellé les autorités sénégalaises sur ce qu’il considère comme un recul dans la lutte contre la promotion de l’homosexualité. Entre dénonciation d’une complaisance supposée du gouvernement et mise en accusation d’acteurs politiques étrangers, le discours du porte-parole Mame Mactar Guèye a été aussi offensif que structuré.

Dès l’entame de son propos, l’activiste a tenu à rappeler que les fondements religieux du Sénégal — islam comme christianisme — rejettent catégoriquement l’homosexualité. « Il est nécessaire de rappeler que, qu’il s’agisse de l’islam ou du christianisme, les deux religions condamnent fermement l’homosexualité », a-t-il martelé, regrettant ce qu’il qualifie de « complaisance politique croissante » envers les lobbies LGBT, dans un contexte où, selon lui, les engagements antérieurs n’ont pas été respectés.

Il est ainsi revenu sur le rejet, sous Macky Sall, d’une proposition de loi visant à criminaliser l’homosexualité, pourtant portée par une coalition d’organisations religieuses et sociales. Pour Mame Mactar Guèye, l’arrivée au pouvoir d’Ousmane Sonko aurait dû relancer le débat et mener à une réforme législative rapide. « Aujourd’hui, malgré le changement de pouvoir, les lobbies continuent de nous envahir », a-t-il déclaré, visiblement amer.

Mais l’une des charges les plus virulentes de la conférence a été dirigée vers Jean-Luc Mélenchon, chef de file du parti français La France Insoumise, récemment en visite à Dakar. « Jean-Luc Mélenchon a 42 ans de militantisme maçonnique », a affirmé Mame Mactar Guèye, avant d’ajouter que l’homme politique français « fait avancer l’agenda du Grand Orient de France », une organisation qu’il accuse d’avoir influencé la légalisation du mariage homosexuel en France sous François Hollande.

Selon Guèye, Mélenchon aurait revendiqué, devant des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop, être à l’origine de la première proposition législative en faveur du mariage homosexuel en France. Pour lui, cette visite aurait dû alerter les autorités sur les intentions idéologiques de leur hôte.

À ce propos, le Premier ministre Ousmane Sonko n’a pas été épargné. Mame Mactar Guèye a affirmé que Sonko avait invité Mélenchon « de bonne foi », mais que la réaction officielle du gouvernement après cette visite laisse perplexe. « Macky Sall avait au moins dit à Obama que le Sénégal n’était pas prêt. Mais avec Sonko, on parle de tolérance. Et nous, nous ne tolérons pas ça », a-t-il tonné, rappelant au passage une promesse faite, selon lui, par Sonko lors d’une rencontre avec l’association Samm Djiko : « Il avait promis que la criminalisation de l’homosexualité serait l’une de ses premières lois. Depuis, rien n’a été fait. »

Le collectif a également évoqué un « relâchement inquiétant » sur le terrain, citant le cas d’un touriste homosexuel qui, selon eux, se serait filmé à Dakar en proférant un message sur la prétendue « tolérance » du pays envers les minorités sexuelles.

En réponse, Jamra annonce la mise en place d’un « front de résistance » pour contrer ce qu’il appelle « l’agenda LGBT ». « Nous ne diabolisons personne, mais nous serons là pour dire non », a insisté Mame Mactar Guèye, tout en précisant que le collectif prévoit une mobilisation le 23 mai prochain devant un immeuble symbolique. « Nous avons déjà déposé une déclaration préalable, conformément à la Constitution. »

À travers cette sortie musclée, Jamra tente de relancer un débat sensible, dans un contexte où la société sénégalaise reste très conservatrice sur les questions de mœurs. Mais entre les appels à la législation, les accusations de trahison et les discours de résistance, le sujet risque de polariser davantage l’espace public sénégalais dans les semaines à venir.

Industries extractives : Une manne de 225 milliards pour l’État, l’ANSD et le CN-ITIE scellent un pacte pour plus de transparence

Le secteur extractif sénégalais continue de démontrer son potentiel stratégique dans l’économie nationale. Ce vendredi, un nouveau jalon a été posé en matière de gouvernance des ressources naturelles, avec la signature d’une convention-cadre de partenariat entre le Comité National de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) et l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Cet accord vise à renforcer la collecte, la gestion et la diffusion des données issues de l’exploitation minière, pétrolière et gazière, dans un souci de transparence, de redevabilité et de bonne gouvernance. Une étape majeure selon Thialy Faye, président du CN-ITIE, qui y voit une avancée concrète vers une meilleure maîtrise des enjeux économiques liés au sous-sol sénégalais.

Parmi les acquis déjà visibles de ce partenariat, figurent la sécurisation et l’hébergement du site web de l’ITIE, ainsi que de sa messagerie sur les serveurs de l’ANSD. L’institution statistique nationale a également mis à disposition un véhicule pick-up pour soutenir les opérations de terrain du CN-ITIE, illustrant ainsi une synergie logistique au service de la transparence.

En perspective, les deux institutions ont annoncé la création prochaine d’une application numérique dédiée à la divulgation automatique des données extractives. Ce dispositif technologique devrait améliorer l’accessibilité publique à l’information sur les flux financiers et les impacts économiques du secteur. Un gestionnaire de données, ingénieur statisticien de formation, viendra également étoffer l’équipe technique du CN-ITIE.

Sur le plan des recettes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le rapport semestriel 2024 du CN-ITIE, le secteur extractif a généré 236,59 milliards FCFA entre janvier et juin, dont 225,49 milliards FCFA ont été versés au Trésor public, représentant plus de 95 % des revenus globaux. Ce montant équivaut déjà à 64 % de l’ensemble des recettes collectées en 2023, signe d’une croissance soutenue et d’un potentiel en pleine expansion.

Le rapport souligne également un volume total de transactions de 862,8 milliards FCFA entre entreprises extractives et fournisseurs. Sur ce montant, 342 milliards FCFA ont été captés par des entreprises locales, soulignant les retombées économiques internes de la chaîne d’approvisionnement. À cela s’ajoutent 2,57 milliards FCFA de dépenses sociales et 972 millions FCFA alloués à des paiements environnementaux.

Pour Thialy Faye, cette dynamique financière est à coupler avec une exigence accrue de redevabilité : « Notre ambition est claire : faire du CN-ITIE un organe de référence en matière d’expertise technique et de transparence budgétaire, au bénéfice de tous les Sénégalais. »

La convention signée entre le CN-ITIE et l’ANSD va ainsi au-delà d’une simple entente administrative : elle marque une volonté assumée d’institutionnaliser l’accès à l’information, dans un contexte de valorisation stratégique des ressources minières, pétrolières et gazières du pays.

Université Iba Der Thiam de Thiès : 72 heures de grève décrétées par le SAES pour dénoncer des dérives de gouvernance

La Coordination du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) est montée au créneau ce mercredi 14 mai 2025. Dans un communiqué au ton ferme, le syndicat a annoncé une grève de 72 heures, non renouvelable, du vendredi 16 au lundi 19 mai, en dénonçant une série de dysfonctionnements qu’il qualifie de graves et préjudiciables au bon fonctionnement de l’université.

Le premier point de tension évoqué par le SAES concerne les conséquences du départ de l’École Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de l’UIDT, survenu depuis le 1er janvier 2024. Ce retrait a, selon le syndicat, laissé derrière lui un budget conséquent, censé couvrir 31 postes d’enseignants-chercheurs et 47 postes de personnels administratifs, techniques et de service (PATS). Or, à ce jour, déplore la Coordination, aucun recrutement n’a été engagé malgré l’urgence des besoins pédagogiques et administratifs.

Par ailleurs, la Coordination SAES–Thiès a dénoncé l’état qu’elle juge catastrophique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment dans les UFR Santé, Sciences Économiques et Sociales (SES) et Sciences et Technologies (SET). Elle exige, à ce titre, la réalisation d’un audit indépendant pour faire toute la lumière sur l’utilisation effective du budget hérité du départ de l’ENSA.

Autre sujet de discorde : la création d’une nouvelle Unité de Formation et de Recherche (UFR) en Sciences Agronomiques, Agroalimentaires et Environnementales. Le SAES affirme que cette nouvelle entité a été mise en place sans validation du Conseil Académique, en violation flagrante de l’article 20 du décret n°2021-1504 régissant les universités. Pour la Coordination, cette décision est tout simplement « illégale, nulle et non avenue » tant qu’elle ne respecte pas les procédures de gouvernance universitaire.

Le syndicat a également fustigé la prolongation illégale de certains PATS à la retraite, soulignant que de jeunes diplômés qualifiés attendent en vain des opportunités d’emploi. Dans le même esprit, il a dénoncé la coupure arbitraire des primes d’encadrement allouées aux Assistants, certaines jamais versées depuis leur recrutement. Il exige le paiement rétroactif intégral de ces primes.

La tension est montée d’un cran avec l’instauration d’une fouille systématique du personnel, enseignants et administratifs, à l’entrée du campus. Une mesure jugée attentatoire à la liberté individuelle et à la dignité du personnel. La situation a dégénéré ce mercredi 14 mai avec l’agression, selon le syndicat, d’un camarade chargé des revendications par des vigiles au service du Recteur.

Face à cette escalade, la Coordination SAES–Thiès, en accord avec le SUDES, a décrété une grève d’avertissement de 72 heures. Une Assemblée Générale est convoquée dès le vendredi 16 mai pour décider des suites à donner à ce mouvement, qui pourrait marquer un tournant dans les rapports entre les autorités universitaires et les représentants du personnel à l’UIDT.

APR – Dialogue politique et arrestations : le parti de Macky Sall durcit le ton face au pouvoir

Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) s’est réuni le jeudi 15 mai 2025 pour aborder les questions majeures qui agitent l’actualité nationale et internationale. À l’issue de cette réunion, l’APR a réitéré son refus de participer au dialogue politique prévu le 28 mai prochain, tout en exigeant la libération immédiate de ses responsables incarcérés.

La rencontre a été l’occasion pour les cadres du parti fondé par l’ancien président Macky Sall d’exprimer leur profonde indignation face aux propos qu’ils qualifient de « graves et outranciers » tenus, selon eux, par des proches du Premier ministre Ousmane Sonko. Le SEN accuse ce dernier de soutenir « un insulteur notoire » à la veille d’un procès, ce qui, selon l’APR, s’apparente à une tentative de pression sur la justice. En conséquence, le parti considère que le dialogue politique initié par les nouvelles autorités est une manœuvre politicienne sans sincérité, visant à donner une légitimité à des décisions déjà prises.

En parallèle, l’APR a exprimé son inquiétude face à la situation sécuritaire dans la région sud du pays, notamment en Casamance, où un convoi de collecteurs de noix de cajou a récemment été attaqué à Boutoupa Camaracounda. Les responsables du parti saluent les efforts des forces armées dans cette zone sensible, et appellent les autorités à une attention plus soutenue et à des actions concrètes pour consolider la paix dans cette région longtemps affectée par l’instabilité.

Sur le plan judiciaire, l’Alliance Pour la République s’insurge contre les arrestations de plusieurs de ses figures emblématiques. Le parti exige la libération de Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye, considérés comme des « détenus politiques » et des « otages » d’un régime qui, selon le SEN, fait de la répression un outil de gouvernance. Il apporte également un soutien appuyé aux anciens ministres Amadou Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Sophie Gladima, Salimata Diop et Moustapha Diop, ciblés par des procédures en cours devant la Haute Cour de Justice. Pour l’APR, ces poursuites relèvent d’un acharnement politique et non d’un véritable souci de justice.

À l’échelle internationale, le SEN s’est félicité de la tenue à Lomé de la conférence de l’Union africaine sur la dette des pays africains. Cependant, les responsables du parti ont déploré la faible représentation du Sénégal à cet événement important. Ils estiment que le pays, qui s’est longtemps illustré sous le magistère de Macky Sall sur cette question, aurait dû marquer une présence plus forte, fidèle à son rôle de leadership africain sur les enjeux de la dette.

Enfin, l’APR a exprimé sa vive préoccupation concernant la situation des libertés au Mali. Le parti a appelé au respect des droits fondamentaux, jugeant qu’aucun progrès durable n’est possible sans liberté d’expression et d’association dans les sociétés africaines.

Ce communiqué illustre la posture désormais résolument offensive de l’APR, qui entend assumer pleinement son rôle d’opposition et se positionne en vigie de la démocratie sénégalaise face à un pouvoir qu’il accuse de dérives autoritaires.

Lutte contre le blanchiment d’argent : La CENTIF enregistre 928 déclarations d’opérations suspectes en 2024

Le Sénégal poursuit le renforcement de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Lors de la cérémonie officielle de la 43ᵉ réunion plénière de la commission technique du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le directeur de cabinet du ministre des Finances, Bassirou Sarr, a présenté les résultats du rapport annuel 2024 de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Le document révèle que 928 déclarations d’opérations suspectes (DOS) ont été reçues par la CENTIF, un chiffre en nette hausse, dont 83 % ont été émises par les banques et établissements financiers. Cette évolution est perçue comme un signe d’amélioration de la culture de la conformité au sein du secteur financier national.

Par ailleurs, 42,7 millions de déclarations de transactions en espèces (DTE), dépassant le seuil réglementaire de quinze millions de francs CFA, ont été enregistrées. Ces chiffres traduisent un effort collectif de détection des flux financiers atypiques ou à risque.

Dans sa présentation, Bassirou Sarr a également mis en avant les capacités opérationnelles de la CENTIF. Au total, 2 172 demandes d’informations nationales ont été adressées aux institutions partenaires, comme les administrations publiques et les autorités de supervision. La CENTIF a aussi échangé 45 demandes d’informations avec des cellules de renseignement financier étrangères. Cette dimension internationale témoigne de l’intégration croissante du Sénégal dans les dispositifs globaux de lutte contre la criminalité financière.

Sur le plan des réformes, le Sénégal s’est engagé à consolider ses acquis. Il est prévu de finaliser les textes d’application encore en attente, afin de garantir un fonctionnement optimal du système national. Des réformes institutionnelles sont également envisagées pour améliorer l’organisation et le rendement de certaines entités concernées. En outre, l’évaluation nationale des risques (ENR) sera actualisée à partir du mois d’août 2025, et une nouvelle stratégie couvrant la période 2025-2029 sera élaborée.

Lors de cette rencontre, le président de la CENTIF, Mouhamadou Bamba Siby, a souligné que cette 43ᵉ plénière intervient dans un contexte régional et mondial marqué par des mutations profondes de la criminalité financière, notamment la complexification des mécanismes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et l’entraide entre États pour répondre efficacement à ces menaces.

De son côté, le directeur général du GIABA, Edwin Harris, a alerté sur l’essor inquiétant de la cybercriminalité. Il a évoqué la compromission des courriels professionnels, les arnaques de type Ponzi, ainsi que la fraude via les plateformes de paiement mobile, autant de méthodes utilisées pour blanchir les produits du crime. Il a aussi relevé les faiblesses systémiques dans les législations et les capacités institutionnelles, qui exigent des réponses urgentes.

Le rapport présenté par le GIABA fait également état d’une recrudescence de la criminalité maritime, avec une exploitation accrue des eaux ouest-africaines pour des activités illicites comme le trafic, la contrebande et la piraterie. Ces phénomènes compromettent la stabilité régionale et la sécurité économique des pays membres.

Prenant la parole, la représentante de la CEDEAO, Zelma Yollande Nobre Fassinou, a salué les efforts du GIABA dans la région et félicité les États membres, dont le Sénégal, pour les progrès enregistrés. Elle a toutefois appelé à une vigilance accrue, notamment à l’approche du troisième cycle des évaluations mutuelles, dans lequel les États sont appelés à démontrer une conformité technique rigoureuse et soutenue.

Cap sur l’autonomisation économique : Le Sénégal lance sa première Journée nationale dédiée aux PME/PMI

Ce matin, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES) a été le théâtre du lancement officiel de la toute première Journée nationale des Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI). Cette initiative, inédite dans l’agenda économique sénégalais, s’est tenue en marge de la 25e édition de la Foire internationale de l’Agriculture et des Ressources animales (FIARA). Elle a été présidée par Monsieur Ibrahima THIAM, Secrétaire d’État chargé des PME/PMI.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Dr Alpha BA, Secrétaire d’État chargé des Coopératives et de l’Encadrement Paysan. À cette occasion, les deux responsables ont procédé à la signature d’un protocole d’accord engageant leurs départements dans une dynamique de collaboration renforcée. Cette entente vise à coordonner davantage les politiques publiques, mutualiser les ressources disponibles et structurer de manière cohérente les chaînes de valeur locales. Une attention particulière est portée aux PME/PMI, mais également aux coopératives agricoles, groupements d’intérêt économique (GIE) et organisations paysannes.

Cette journée nationale s’inscrit pleinement dans le processus en cours d’élaboration de la Stratégie nationale de développement et de promotion des PME/PMI. L’objectif est de favoriser l’émergence d’un tissu économique plus robuste, mieux préparé aux chocs externes, compétitif à l’échelle régionale et ancré dans une meilleure valorisation des ressources locales.

Un appel a été lancé aux entreprises pour qu’elles s’engagent davantage dans la formalisation de leurs activités. Il a aussi été souligné l’importance pour ces structures de s’approprier les outils et mécanismes mis à leur disposition par les dispositifs publics d’accompagnement. Les PME/PMI sont invitées à s’impliquer activement dans la transformation structurelle de l’économie sénégalaise, en jouant pleinement leur rôle d’acteurs de terrain.

Au cours de la cérémonie, les contributions des structures techniques du ministère de l’Industrie et du Commerce ont été saluées. Il s’agit notamment de l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME), du Bureau de Mise à Niveau (BMN) et de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX). Leur engagement, combiné à celui des partenaires techniques et financiers, est perçu comme un levier essentiel pour améliorer durablement la compétitivité du secteur privé national.

Par cette initiative, l’État du Sénégal manifeste clairement sa volonté de positionner les PME/PMI et les sociétés coopératives au cœur de la croissance économique. Elles sont appelées à devenir les moteurs d’un développement inclusif, souverain, durable et à fort potentiel de création d’emplois.

Université de Bambey : le SUDES-ESR dénonce une gestion sécuritaire « inadaptée » et appelle à un apaisement durable

Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal, section enseignement supérieur et recherche (SUDES-ESR) de l’Université Alioune Diop de Bambey (UAD), a vivement réagi au communiqué n°37 du 13 mai 2025 du Conseil académique. Dans une déclaration rendue publique, le syndicat dénonce une gestion sécuritaire jugée inappropriée face à la crise que traverse l’université.

Pour le SUDES-ESR UAD, la situation sécuritaire actuelle au sein du campus est inquiétante. Le syndicat fustige des mesures qualifiées de « peu adaptées » et qui, selon lui, n’ont pas permis de créer les conditions d’un climat apaisé, essentiel pour assurer la continuité des enseignements. Il regrette également que les leçons tirées des précédentes crises universitaires ne semblent pas avoir été prises en compte.

Dans son communiqué, le syndicat soulève un flou inquiétant autour du calendrier universitaire. Il s’interroge : s’agit-il de clore l’année 2023-2024 ou de débuter celle de 2024-2025 ? Il estime que si l’on s’oriente vers la nouvelle année, les autorités académiques auraient dû en assumer pleinement les conséquences, notamment en imposant une session unique et des semestres fortement écourtés.

Le SUDES appelle les Unités de Formation et de Recherche (UFR) à se baser sur des considérations strictement pédagogiques dans leurs prises de décisions, au lieu de céder à des injonctions politiques mal déguisées. Il demande à ce que la « normalisation » de l’année universitaire soit envisagée à une période plus propice, dans l’intérêt des étudiants comme des enseignants.

Concernant les perturbations ayant secoué l’UAD cette année, le syndicat précise qu’elles ne sont pas uniquement imputables aux étudiants. Enseignants permanents et vacataires ont également contribué à cette instabilité, chacun ayant ses revendications légitimes. D’où l’appel du SUDES à privilégier le dialogue permanent et la concertation au détriment de toute démarche autoritaire ou unilatérale.

Tout en condamnant toutes formes de violence, le syndicat insiste : les étudiants ne sont pas le problème. Ils ne cherchent qu’à améliorer leurs conditions d’apprentissage. Le véritable nœud, selon le SUDES, réside dans les nombreuses promesses non tenues par la tutelle, ainsi que dans la gestion des flux d’étudiants orientés vers l’UAD sans accompagnement pédagogique ou infrastructurel adéquat.

Dans ce contexte, le syndicat estime qu’un plan d’urgence est devenu impératif pour l’université de Bambey. Un plan qui, selon lui, doit être élaboré et mis en œuvre dans l’unité, avec la participation de toutes les composantes de l’établissement.

Enfin, le SUDES-ESR UAD rappelle aux autorités que l’intervention des forces de l’ordre n’a jamais été une solution efficace pour stabiliser durablement les universités. Il en appelle au respect strict des franchises universitaires, un principe fondamental qui, affirme-t-il, doit être défendu avec la plus grande fermeté.

CDEPS – Arrêté de cessation de parution : Le ministre de la Communication en sursis

Le juge des référés, statuant sur l’arrêté portant cessation de parution et de diffusion des «médias non conformes» au Code de la presse, a jugé ce jeudi irrecevable la première requête en annulation introduite par le pool d’avocats dirigé par Me El Hadj Amadou SALL. La décision motivée et écrite du juge des référés n’a pas encore été portée à l’attention des parties.
Dans le même temps, Me SALL a informé, que lors des débats, l’Avocat général et l’Agent judiciaire de l’État auraient tous deux affirmé que le ministre de la Communication n’a aucune compétence pour ordonner l’interdiction de diffusion et de parution des médias.
Ce n’est donc que partie remise. Une nouvelle requête sera introduite devant le juge des référés pour juger, sur le fond, de l’illégalité de l’arrêté du ministre de la Communication, qui a décrété de manière arbitraire la cessation de parution et de diffusion des médias.
Cet acte inique du ministre, sans aucune base légale, a provoqué la fermeture des entreprises de presse et le chômage de plusieurs milliers de professionnels des médias, mères et pères de famille, en cette veille de Tabaski 2025.
La réputation des entreprises de presse en a subi un coup auprès de l’opinion et des annonceurs, bailleurs de la presse.
L’État devrait en faire les frais, en payant des dommages et intérêts pour les préjudices subis.
Le CDEPS, jeudi 15 mai 2025

Restitution des emprises militaires : La France remet le quartier « Contre-Amiral Protet » au Sénégal

Nouvelle étape dans le processus de retrait progressif de la présence militaire française au Sénégal. Ce jeudi 15 mai 2025, la France a officiellement remis au Sénégal le quartier « Contre-Amiral Protet », situé sur le port de Dakar. Cette restitution s’inscrit dans le cadre de la reconfiguration des accords de coopération militaire entre les deux pays.

Dans un communiqué rendu public par l’ambassade de France à Dakar, il est précisé que cette restitution s’est déroulée « conformément à la décision de la commission conjointe du 28 février 2025, dans le respect de la procédure établie dans le traité instituant un partenariat en matière de coopération militaire entre la République Française et la République du Sénégal du 18 avril 2012. »

Le site « Contre-Amiral Protet », longtemps occupé par des unités françaises dans le cadre de leur dispositif militaire au Sénégal, retrouve désormais sa pleine souveraineté sénégalaise. Il s’agit d’un geste hautement symbolique dans un contexte où la souveraineté nationale et la redéfinition des partenariats militaires reviennent de plus en plus au cœur des débats sur le continent.

Le communiqué mentionne également que deux autres emprises françaises, « Maréchal » et « Saint-Exupéry », ont déjà été rétrocédées au Sénégal le 7 mars dernier. Et la tendance devrait se poursuivre, puisque l’ambassade annonce que « les autres emprises seront restituées d’ici l’été 2025. »

Cette dynamique s’inscrit dans une volonté affichée par les autorités sénégalaises d’avoir un contrôle accru sur leur espace militaire et stratégique. Elle marque aussi un tournant dans les relations franco-sénégalaises en matière de défense, vers un modèle plus équilibré et concerté.

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Ibrahima Hamidou Deme dénonce : « On a combattu une justice instrumentalisée ; elle est maintenant ridiculisée »

Dans une déclaration brève mais lourde de sens publiée sur sa page Facebook, l’ancien magistrat et président du mouvement ETIC (Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté), Ibrahima Hamidou Deme, a vivement critiqué l’état actuel de la justice sénégalaise. Selon lui, le système judiciaire, autrefois dénoncé pour son instrumentalisation sous le régime de Macky Sall, est désormais tombé dans une forme de discrédit encore plus alarmante.

« Cette justice instrumentalisée qui a été combattue est aujourd’hui ridiculisée », affirme-t-il. Un jugement sans équivoque qui, selon plusieurs observateurs, vise la gestion actuelle des dossiers judiciaires sensibles depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.

Parmi les dossiers qui semblent nourrir la frustration de l’ancien juge, on retrouve notamment celui des fonds liés à la gestion de la pandémie de Covid-19, et plus globalement, les révélations de la Cour des comptes sur la période 2019-2023. Ces rapports, attendus pour faire tomber d’éventuelles têtes, peinent à produire des suites judiciaires concrètes.

D’autres cas alimentent également le sentiment d’injustice ou d’impunité, comme celui d’Azoura Fall, militante du parti Pastef récemment libérée sous contrôle judiciaire, ou encore ceux du chroniqueur Abdou Nguer et d’Assane Diouf. Autant de situations qui, selon certaines voix, démontrent une gestion incohérente, voire partiale, de la justice.

Même s’il n’est pas entré dans le détail des dossiers en question, Ibrahima Hamidou Deme semble pointer du doigt un pouvoir qui, tout en promettant une rupture dans la gouvernance, peine à garantir l’indépendance et la crédibilité de l’appareil judiciaire.

Médina : Un vendeur de brochettes arrêté avec un chat égorgé dans un sachet

La scène semble sortie d’un scénario improbable, mais elle s’est bel et bien déroulée au cœur de la Médina, l’un des quartiers les plus animés de Dakar. Un ressortissant étranger, connu pour vendre des brochettes dans les rues, a été interpellé par les forces de l’ordre alors qu’il transportait dans un sachet en plastique un chat égorgé. L’affaire, révélée par Le Soleil, a rapidement enflammé les réseaux sociaux et provoqué l’indignation des habitants.

L’interpellation a eu lieu après que le comportement suspect de l’homme a attiré l’attention des passants, lesquels ont aussitôt alerté les autorités. Sur place, les policiers découvrent le cadavre de l’animal, soigneusement emballé, suscitant une vive émotion. Conduit au commissariat, le mis en cause aurait tenté de justifier son geste en affirmant que le chat était destiné à des pratiques mystiques.

Des explications jugées peu convaincantes par les enquêteurs, qui ont décidé de le placer en garde à vue pour approfondir les investigations. À ce stade, aucun élément ne permet d’établir un lien formel entre l’animal et une éventuelle utilisation dans la fabrication des brochettes. Toutefois, le fait que le suspect soit actif dans la restauration de rue jette le doute et accentue la méfiance des consommateurs.

La nouvelle a fait l’effet d’une onde de choc à la Médina, où la population commence à remettre en question la qualité et la provenance des viandes consommées dans les cantines et les grillades de rue. Plusieurs habitants interrogés expriment leur inquiétude et demandent un contrôle sanitaire renforcé sur les vendeurs ambulants.

Du côté des autorités, aucune déclaration officielle n’a encore été faite, mais une enquête est en cours pour élucider les circonstances exactes de cette affaire aussi sordide que préoccupante. Si les faits venaient à confirmer l’hypothèse d’un usage alimentaire, cela constituerait une grave infraction aux normes d’hygiène et de santé publique.

En attendant les conclusions de l’enquête, les consommateurs sont invités à faire preuve de vigilance, tandis que les services d’hygiène sont appelés à intensifier leurs contrôles sur les pratiques de restauration informelle dans les rues de Dakar.

Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 14 Mai 2025

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

– Colonel Aly MIME, Chef de corps du Bataillon des transmissions d’infrastructure, est nommé Directeur général du Chiffre et de la Sécurité des Systèmes d’Information, en remplacement de Monsieur Babacar NDAO, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;  
– Monsieur El Hadji Bouya AMAR, Administrateur civil en service au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, matricule 604 454 H, est nommé Secrétaire général de l’École nationale de Cybersécurité, poste vacant. Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage 
– Monsieur Cheikh Tidiane MBODJI Colonel (er), précédemment Ministre-Conseiller à la Présidence de la République, est nommé Président du Conseil d’Administration (PCA) du Haras national, poste vacant. Au titre du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation 
– Monsieur Mamadou SARR, Professeur titulaire des Universités, est nommé Directeur Général de l’Université Rose Dieng France-Sénégal (Ex Campus Franco-Sénégalais) en remplacement de Magueye GUEYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ; 
– Monsieur François Joseph CABRAL, Professeur titulaire des Universités, est nommé Coordonnateur de l’Université du Sénégal oriental en remplacement de Kandioura NOBA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ; 
– Monsieur Mamadou Mactar Mbacké LEYE, Professeur titulaire des Universités, est nommé Directeur de l’École Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS) en remplacement de Monsieur Daouda FAYE ; 
– Madame Tiguida WAGUÉ, préfet du département de Mbirkilane est nommée Secrétaire général de l’Université Assane SECK de Ziguinchor, poste vacant. Au titre du Ministère des Finances et du Budget 
– Monsieur Amadou Lamine GUISSE, Administrateur civil, matricule 616 316 C, est nommé Secrétaire général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), en remplacement de Monsieur Cheikh Déthialaw SECK. Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique 
– Monsieur Oumar Diène SAKHO, Expert en Régulation économique des secteurs numérique et postal, est nommé Président du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Malick NDIAYE, Expert senior en politique et Régulation du numérique, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Mor NDIAYE, Expert en Innovation et Transformation numérique, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Yamar SAMB, Professeur agrégé de droit, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Mamadou THIOMBANE, Inspecteur des postes et services financiers, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Madame Khady Ndiaye KAMA, Experte en Fintech, Innovation et Transformation numérique, est nommée membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Madame Mana Mint Mohemd Salem AIDARA, Experte en Régulation des télécommunications, Ingénieur électronique, est nommée membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale 
– Madame Mame Khady Sidy Aly BADJI, Administrateur civil, matricule 616 251 M, est nommée Secrétaire général de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (SEN PNA), en remplacement de Monsieur Souleymane SOUMARÉ. 
Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique 
– Monsieur Babacar KANE, Administrateur civil, matricule 616 301 G, est nommé Gouverneur de la région de Kaffrine, en remplacement de Monsieur Moustapha DIAW admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. 
Au titre du Ministère des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens 
– Monsieur Boubacar DIALLO, Cadre de banque, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), en remplacement de Monsieur Mayacine KAMARA.

Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 14 Mai 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 14 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté ses chaleureuses félicitations à la communauté catholique suite à l’élection du nouveau Souverain pontife, le Pape Léon XIV, un homme de foi et d’ouverture qui place sa mission sacerdotale sous le sceau du dialogue, de la solidarité et de l’unité entre les peuples afin d’asseoir un monde de paix, de stabilité et de justice. Dans cet élan, il a invité le Gouvernement à prendre toutes les mesures requises et les dispositions idoines pour un bon déroulement, les 07,08 et 09 juin 2025, de la 137ème édition du Pèlerinage marial de Popenguine. 
Le Chef de l’Etat est revenu sur la problématique du contrôle systématique et la régulation des constructions des bâtiments et travaux publics. En effet, il est constaté ces dernières années, la multiplication des effondrements de bâtiments, notamment en période d’hivernage. C’est dire que la qualité, la durabilité et la sécurité des constructions selon les normes doivent rester des priorités dans la mise en œuvre de la politique en matière de construction et d’habitat. Ainsi, le Président de la République a invité le Gouvernement à accentuer le contrôle des constructions afin d’établir une cartographie nationale de la situation intégrant des mesures spécifiques à appliquer à chaque cas identifié, allant des correctifs à apporter pour le respect des plans initialement autorisés à la démolition des bâtiments en ruine ou menacés d’effondrement. Il a demandé au Ministre en charge de l’Urbanisme et de la Construction et au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique de veiller en relation avec les Maires et les services de la protection civile au déploiement d’une campagne nationale de sensibilisation des populations sur les règles d’urbanisme et les dispositions du Code de la construction dont l’application intégrale ne doit souffrir d’aucune entrave. Il a souligné l’impératif d’une homologation des matériaux de construction en commercialisation mais également d’un contrôle rigoureux des travaux de construction avec des inspections régulières des services compétents de l’Etat et l’établissement des attestations de conformité selon des permis de construire dúment validés après avis systématique des responsables techniques et administratifs impliqués. Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement, conformément à ses directives en Conseil des Ministres du 18 décembre 2024, l’urgence d’accentuer la montée en puissance des activités du Laboratoire national de Référence des Bâtiments et Travaux publics (LNR – BTP), créé par la loi n° 2023- 12 du 21 juin 2023. Le décret d’application n° 2023-1780 du 29 août 2023 précise notamment les missions de cette entité particulière en matière d’agrément des laboratoires d’études et d’essais, d’homologation des matériaux et produits utilisés dans les bâtiments et travaux publics, de contrôle des études géotechniques ainsi que de prévention des risques naturels et environnementaux. Il a également signalé l’urgence, pour chaque Ministère, de faire le point sur l’état et la sécurité civile des bâtiments abritant les services administratifs conformément à ses directives en Conseil des Ministres du 9 avril 2025. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de déployer, en rapport avec l’Ordre des architectes, une stratégie préventive d’harmonisation et de contrôle des constructions et de l’architecture des différentes villes et communes du Sénégal. 
Le Chef de l’Etat a évoqué la question du développement de l’entreprenariat des jeunes et des femmes pour soutenir la création d’emplois. Il a félicité le Premier Ministre pour le succès du lancement, le jeudi 08 mai 2025, de la nouvelle phase du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (PAVIE 2) doté de 107,2 milliards de FCFA. Il a insisté sur la nécessité de soutenir davantage l’entreprenariat des jeunes et des femmes par l’accélération de la territorialisation des dispositifs d’encadrement et de financement, ainsi que l’optimisation des interventions publiques auprès des cibles. Ce qui devrait accentuer la transformation durable des secteurs à fort potentiel de croissance et de création d’emplois comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le numérique. Il a demandé au Premier Ministre de veiller à une répartition équitable des financements dans toutes les localités du pays en favorisant les projets à fort impact sur la transformation de la production agricole et la souveraineté alimentaire. Le Chef de l’Etat a également indiqué au Premier Ministre la nécessité d’orienter, en priorité, les financements du PAVIE vers l’ancrage durable de l’autonomisation économique des femmes, notamment les femmes rurales, d’où l’importance de l’adoption prochaine du projet de loi d’orientation relative à l’autonomisation économique des femmes. 
Le Président de la République a insisté sur le consensus dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des ressources en hydrocarbures. Il a félicité le Gouvernement, notamment le Ministre chargé de l’Energie et du Pétrole et l’ensemble des acteurs nationaux publics et privés qui participent au dynamisme et à la gouvernance de ce secteur économique hautement stratégique dont la gestion est placée sous le double sceau de la transparence et de la redevabilité. Dans cette phase cruciale de reprise en main de nos ressources naturelles, minières, pétrolières et gazières en particulier et de basculement progressif de certaines centrales de SENELEC vers le gaz, il a demandé au Premier Ministre de veiller à la bonne exécution des contrats signés avec nos partenaires mais également d’assurer une gouvernance optimale du secteur avec l’implication de toutes les parties prenantes publiques comme privées. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, réaffirmé son attachement au développement du contenu local avec l’accompagnement de l’Etat pour la promotion de champions nationaux dans le secteur pétrolier et gazier. Il a, en outre, signalé l’impératif de dresser le bilan du Fonds de stabilisation et du Fonds intergénérationnel dont la gestion est confiée par mandat au FONSIS. En définitive, il a demandé au Ministre en charge de l’Energie et du Pétrole, au Ministre des Finances et du Budget, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et au Secrétariat permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ) de préparer, sous la supervision du Premier Ministre, la première réunion de l’organe, sous son magistère, avant fin juillet 2025, en présence des membres désignés et de toutes les représentations du secteur privé national. 
La relance de l’enseignement de nos langues nationales et des programmes d’alphabétisation et de consolidation des Daara dans le système éducatif reste une des préoccupations du Président de la République. Il a demandé au Ministre de l’Education nationale et au Ministre chargé de l’Alphabétisation, d’engager avec les acteurs, une évaluation concertée et une redynamisation soutenue des politiques d’alphabétisation et de promotion de l’enseignement des langues nationales. En effet, l’alphabétisation dans nos langues nationales est un facteur essentiel de consolidation de notre souveraineté. A ce titre, il a indiqué au Ministre de l’Education nationale la nécessité de faire le point sur l’enseignement des langues nationales codifiées et la promotion de leur usage courant (lecture et écriture) dans tous les secteurs de la vie institutionnelle, administrative, académique, économique et sociale. 
Par ailleurs, il s’est félicité du lancement, hier, des travaux des Assises nationales des Daara. 
Ces concertations inclusives permettront la mise en œuvre consensuelle de plans d’action multisectoriels afin de mieux intégrer les Daara dans les systèmes éducatif et économique de notre pays. 
Enfin, au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République a fait le point sur sa participation, le 12 mai 2025 à Abidjan, à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum où il a rencontré plusieurs investisseurs internationaux qui souhaitent développer des projets et des partenariats gagnant- gagnant avec le Sénégal dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation « Vision Sénégal 2050 ». 
Dans sa communication, le Premier Ministre s’est appesanti sur la prise en charge des 
entreprises en difficulté et la modernisation de l’administration publique. 
Concernant la prise en charge des entreprises en difficulté, le Premier Ministre, après avoir souligné le rôle central des entreprises du secteur parapublic dans le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale et de la création des emplois, s’est penché sur leurs difficultés dont les causes sont liées à la mauvaise gouvernance et à des choix stratégiques hasardeux les plaçant en dehors de toute dynamique de performance. Le Premier Ministre a rappelé l’adoption d’un plan d’action destiné à assurer la sauvegarde et la relance des deux principaux opérateurs publics des Transports aériens que sont AIBD SA et Air Sénégal SA, à travers les décisions issues du Conseil interministériel du jeudi 03 avril 2025. Le Premier Ministre a instruit les départements ministériels concernés de s’assurer d’un suivi régulier desdites décisions en vue d’une gestion rigoureuse et performante du processus de relance de ces entités. Le Premier Ministre a également demandé au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement et au Ministre des Finances et du Budget de procéder à la relance du Comité interministériel de Suivi et de Restructuration des entreprises publiques et parapubliques et la mise en place du Fonds de Relance pour la restructuration des sociétés publiques et des sociétés à participation publique majoritaire. Le Premier Ministre a, enfin, insisté sur la nécessité d’adopter une nouvelle politique en rupture avec les modes de gestion du passé. 
S’agissant de la modernisation de l’administration publique, le Premier Ministre a rappelé que celle-ci constitue le principal levier de mise en œuvre de la Vision Sénégal 2050 déclinée dans l’Agenda national de Transformation. A cet égard, sa transformation et sa modernisation sont déterminantes pour l’avènement d’un service public efficient. Pour ce faire, le Premier Ministre a indiqué les mesures à prendre en vue d’accélérer la digitalisation et l’optimisation des procédures et la professionnalisation des ressources humaines de l’Etat, notamment des gestionnaires et managers publics. Le Premier Ministre a enfin insisté sur le renforcement de capacités portant sur la conduite du changement, l’efficacité administrative, la déontologie et la conscience professionnelle afin de construire une véritable administration de développement, disposant des piliers nécessaires à la réalisation de la Vision Sénégal 2050. 
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : 

  • le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a fait une communication sur l’organisation du Congrès mondial des aires marines protégées prévu en 2027 à 
    Dakar:
  • le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait le point sur la situation des conventions de partenariat pour la livraison des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ).

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, 
Le Conseil a examiné et adopté : 
– le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier les protocoles portant amendement des articles 50 alinéa a et 56 de la convention relative à l’aviation civile internationale signés à Montréal le 06 octobre 2016.

Dernière minute : le chroniqueur Arona Niang envoyé en prison pour « diffusion de fausses nouvelles »

Le chroniqueur Arona Niang a été placé sous mandat de dépôt ce mercredi 14 mai 2025, après avoir été présenté au procureur. Il comparaîtra lundi prochain devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Cette décision judiciaire fait suite à une sortie médiatique controversée datant du 15 avril dernier, lors de laquelle il avait tenu des propos considérés comme gravement diffamatoires.

Invité sur le plateau de la chaîne de télévision Sénégal 7, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait délibérément transmis le coronavirus à la population. Selon lui, les masques, les tests nasopharyngés et les vaccins anti-Covid auraient été utilisés comme des vecteurs intentionnels de contamination. Ces déclarations ont provoqué une vague d’indignation, en particulier dans le corps médical.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapidement réagi en publiant un communiqué officiel pour dénoncer les propos tenus par le chroniqueur. Il les a qualifiés de diffamatoires et dangereux, mettant en garde contre la circulation de fausses informations susceptibles de saper la confiance des citoyens envers le système de santé.

Dans le même élan, l’Ordre des médecins du Sénégal a également décidé de déposer plainte contre Arona Niang. L’affaire est désormais entre les mains de la justice, qui devra se prononcer sur la gravité des accusations et leurs éventuelles répercussions sur la société. Arona Niang devra répondre du chef d’accusation de « diffusion de fausses nouvelles », un délit passible de peines de prison au Sénégal.

Démarrage des Assises sur les daara : vers une intégration progressive des écoles coraniques au système éducatif national

Une étape importante vient d’être franchie dans la réforme de l’éducation au Sénégal. Le mardi 13 mai 2025, les Assises nationales sur les daara ont officiellement démarré à l’Institut islamique de Dakar, sous l’impulsion du président de la République Bassirou Diomaye Faye. Cette rencontre inédite, pilotée par le ministre de l’Éducation nationale Moustapha Guirassy, a réuni un large éventail d’acteurs, allant des maîtres coraniques aux imams, oulémas, responsables religieux, personnalités politiques, membres de la société civile, ainsi que des partenaires au développement.

L’objectif principal de ces assises est clair : intégrer les écoles coraniques (daara) au système éducatif national, sans altérer leur vocation religieuse. Dans son discours d’ouverture, le ministre Guirassy a mis l’accent sur l’importance de bâtir une réforme « ancrée dans le réel », fondée sur une écoute attentive des besoins des acteurs locaux. Il a plaidé pour une cohabitation harmonieuse entre les savoirs religieux et les disciplines contemporaines, comme l’informatique, les langues étrangères ou les sciences. Il s’agit, selon lui, de « permettre aux pensionnaires des daara d’avoir une formation complète, sans renier leur ancrage spirituel ».

Cette initiative découle d’une instruction présidentielle prononcée le 28 novembre 2024, à l’occasion de la Journée nationale des daara, et marque une volonté affirmée de revaloriser ces écoles coraniques souvent marginalisées dans les politiques éducatives publiques. Pour le ministre de l’Éducation nationale, il s’agit également de rétablir l’équité entre les différentes formes d’enseignement présentes au Sénégal. « Le gouvernement agit avec la même volonté d’équité envers toutes les formes d’éducation religieuse sur notre territoire », a-t-il déclaré.

L’approche des autorités ne se limitera pas à une centralisation des débats à Dakar. Selon Sud Quotidien, les assises se poursuivront dans les régions, pour une prise en compte plus fine des réalités locales. Chaque territoire aura ainsi l’occasion de faire entendre sa voix, de partager ses défis et de proposer des solutions adaptées à ses spécificités.

L’État compte également s’appuyer sur le soutien de partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, déjà impliquée dans le processus de modernisation des daara. Ce partenariat vise à offrir aux pensionnaires des conditions d’apprentissage plus encadrées, modernes, tout en respectant les fondements religieux de ces écoles.

Ces assises marquent donc le début d’un processus historique, qui pourrait transformer durablement le paysage éducatif sénégalais en assurant aux daara une reconnaissance institutionnelle et pédagogique, dans un cadre de respect mutuel et de complémentarité des savoirs.

Arona Niang face à de nouvelles accusations : l’Ordre des médecins porte plainte après ses propos sur le Covid-19

Déjà ciblé par une plainte du ministère de la Santé, Arona Niang, professeur d’histoire-géographie, voit sa situation judiciaire se durcir. L’Ordre national des médecins du Sénégal a décidé de porter plainte à son tour contre l’enseignant, en réaction à ses propos controversés tenus lors d’une émission diffusée sur le plateau de Sénégal 7, le 15 avril 2025.

Au cours de cette émission, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait « volontairement transmis le coronavirus aux populations » à travers l’usage de masques, de prélèvements et des vaccins administrés durant la pandémie. Des accusations graves, largement relayées sur les réseaux sociaux, qui ont provoqué une vive indignation au sein de la communauté médicale et au-delà.

L’enseignant avait déjà été interpellé par les éléments de la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc) dans le cadre de cette affaire. Il est actuellement en garde à vue, en attendant sa présentation prévue ce mercredi devant le parquet, sous l’accusation de « diffusion de fausses nouvelles ».

La nouvelle plainte de l’Ordre des médecins marque une escalade judiciaire pour Arona Niang, qui devra désormais répondre non seulement aux autorités sanitaires de l’État, mais aussi aux représentants officiels du corps médical. L’Ordre a dénoncé avec fermeté des propos qu’il juge « infondés, diffamatoires et dangereux », notamment dans un contexte post-pandémique où les soignants continuent de lutter pour rétablir la confiance du public envers les institutions de santé.

Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des enseignants et figures publiques dans l’espace médiatique, notamment en ce qui concerne la diffusion d’informations sensibles ou potentiellement mensongères. Les autorités judiciaires entendent envoyer un signal fort en traitant ce dossier avec toute la rigueur qu’exige la gravité des propos tenus.

En attendant sa comparution, Arona Niang reste détenu dans les locaux de la Dsc. Son entourage affirme qu’il assume ses propos et qu’il compte les défendre devant la justice, estimant qu’il n’a fait qu’« exprimer un avis personnel sur une question de santé publique ».

Incendie au Port autonome de Dakar : un bateau ravagé par les flammes au môle 10

Un violent incendie s’est déclaré dans l’après-midi du mardi 13 mai 2025 au Port autonome de Dakar, précisément au môle 10, vers 16 heures. L’incident s’est produit sur le quai de pêche et a entièrement ravagé un bateau stationné sur place, provoquant la panique dans cette zone très fréquentée du port.

D’après les premières informations rapportées par des sources de Ledakarois, le bateau victime de l’incendie appartiendrait à Libasse Diop, président du Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche (GAIPES). Le navire, utilisé dans les activités halieutiques industrielles, était amarré sur le quai lorsque les flammes ont commencé à se propager.

Les causes exactes du sinistre ne sont pas encore connues. Selon des sources proches de l’enquête, aucune piste n’est écartée à ce stade, qu’il s’agisse d’un accident technique à bord du navire, d’un court-circuit, ou d’une éventuelle négligence humaine. Les services de sécurité ont été mobilisés pour isoler rapidement la zone et permettre aux sapeurs-pompiers d’intervenir efficacement.

Les secours sont arrivés en nombre et ont pu maîtriser le feu après plusieurs heures d’efforts, évitant de justesse sa propagation à d’autres embarcations et installations voisines. Le bateau touché a cependant subi d’importants dégâts matériels. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, mais le choc reste vif parmi les travailleurs portuaires, les marins et les usagers réguliers du quai de pêche.

Cet incident remet une nouvelle fois en question les dispositifs de sécurité et de prévention des incendies dans l’enceinte du port. Le môle 10, particulièrement actif, est un point stratégique du secteur de la pêche industrielle. L’autorité portuaire a promis de tirer toutes les conséquences de ce drame et de renforcer les contrôles de sécurité.

Transactions suspectes de 10 milliards de FCFA : Serigne Abdou Karim Mbacké placé sous mandat de dépôt

L’enquête sur les transactions financières jugées suspectes impliquant Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, prend un nouveau tournant. Après l’arrestation de Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société Woodrose Investment Ltd, c’est au tour de Serigne Abdou Karim Mbacké d’être placé en détention.

L’information, relayée par L’Observateur, précise que Serigne Abdou Karim Mbacké est présenté par les enquêteurs comme le propriétaire du terrain à l’origine de la transaction ayant déclenché la Déclaration d’Opération Suspecte (DOS) de la CENTIF. Cette alerte, inscrite dans un rapport transmis au Pool judiciaire financier, a mis au jour des mouvements douteux autour d’une somme initialement évaluée à 10 milliards de FCFA.

Mais l’affaire a rapidement pris une ampleur inattendue. Les investigations ont révélé que le montant réel en jeu pourrait atteindre 31 milliards de FCFA, et les charges ont été requalifiées en complicité d’escroquerie sur deniers publics, un chef d’inculpation beaucoup plus lourd.

Face aux juges, Serigne Abdou Karim Mbacké a clamé son innocence. Il a affirmé que ses données personnelles auraient été utilisées à son insu par Amadou Sall pour immatriculer un bien à son nom, sans consentement ni contrepartie. Toutefois, ses explications n’ont pas suffi à convaincre le collège des juges d’instruction du parquet financier, qui ont décidé de son incarcération dans le cadre de l’instruction.

L’affaire Woodrose révèle un système complexe mêlant immatriculations frauduleuses, montages financiers opaques et manipulation de titres fonciers, sur fond de connexions politico-affairistes. Le rôle présumé d’Amadou Sall dans ces opérations reste au cœur des préoccupations des enquêteurs, alors que d’autres interpellations sont annoncées dans les jours à venir.

Cette série d’arrestations remet sur la table la question récurrente de la traçabilité des flux financiers au Sénégal et de la capacité des institutions à détecter et prévenir les détournements de fonds publics.

Alors que le gouvernement actuel affiche une volonté de lutte implacable contre la corruption et l’impunité, ce dossier, hautement symbolique, constitue un test de crédibilité pour les nouvelles autorités judiciaires et financières. L’opinion publique, elle, attend des réponses claires et des sanctions exemplaires.

Sénégal : 5200 accidents, 700 morts et 8500 blessés en 2024, selon le ministre Yankoba Diémé

La route continue de faire des ravages au Sénégal. Lors du lancement de la deuxième édition de la sécurité routière en entreprise, tenu ce mardi, le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens, Yankoba Diémé, a révélé des chiffres inquiétants sur l’insécurité routière dans le pays.

Selon les données fournies par le ministre, l’année 2024 a été marquée par plus de 5200 accidents de la circulation, causant près de 700 morts et quelque 8500 blessés. Des statistiques qu’il n’a pas hésité à qualifier de « macabres ». Pour lui, au-delà des chiffres bruts, ces pertes humaines représentent des familles brisées, des destins fauchés et un traumatisme collectif qui laisse des traces profondes dans le tissu social.

Mais l’impact ne se limite pas à la douleur. Yankoba Diémé a attiré l’attention sur les conséquences économiques désastreuses de cette situation. D’après les estimations officielles, les accidents de la route ont entraîné un coût économique équivalant à environ 8 % du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Un fardeau colossal pour un pays en développement, qui doit déjà faire face à d’importants défis socio-économiques.

L’un des faits les plus marquants de cette déclaration est que 70 % de ces accidents seraient liés à des déplacements professionnels. Ce constat alarmant justifie, selon le ministre, le choix du thème de cette édition : « Réduction des addictions ». L’objectif est de sensibiliser davantage les entreprises à leur rôle dans la prévention routière, notamment en matière de gestion des comportements à risque chez leurs employés, comme l’usage de substances pouvant altérer la vigilance au volant.

Yankoba Diémé a également évoqué la vision du gouvernement en matière de sécurité routière, affirmant que, sous la houlette du Premier ministre Ousmane Sonko, l’État s’engage à réduire de moitié les décès et les blessures graves sur les routes d’ici à 2030. Cette ambition, bien que ambitieuse, repose sur plusieurs piliers : le renforcement des contrôles routiers, l’amélioration de la formation des conducteurs, la modernisation des infrastructures de transport et la mise en place de mécanismes efficaces de prise en charge post-accident.

Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de la protection des équipements routiers, souvent négligée, mais essentielle pour garantir la sécurité des usagers. À ce stade, a-t-il souligné, la responsabilité des entreprises devient cruciale. Elle ne doit pas seulement se traduire par un respect de la réglementation, mais aussi par un engagement moral fort en faveur de la vie humaine.

En conclusion, Yankoba Diémé a appelé à une mobilisation collective pour lutter contre ce fléau qui affecte la société dans son ensemble. Il a rappelé que la sécurité routière n’est pas uniquement une affaire d’État, mais un défi partagé entre pouvoirs publics, secteur privé et citoyens.

Affaire Lansar Auto : 16,57 milliards de FCFA versés à une entreprise de location de voitures en pleine transition présidentielle

Dakar, 14 mai 2025 – Un nouveau scandale financier secoue la sphère publique sénégalaise. D’après le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, un virement de 16,57 milliards de FCFA a été effectué en faveur de Lansar Auto, une entreprise spécialisée dans la location de véhicules, cinq jours seulement après l’élection présidentielle du 24 mars 2024.

Ce paiement, validé le 29 mars 2024, soulève de nombreuses interrogations. Il intervient à un moment où l’administration Sall était censée se limiter aux affaires courantes, dans l’attente de la prise de fonction du président élu, Bassirou Diomaye Faye.

Quatre Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO) ont été attribués à Lansar Auto à cette date charnière. Pourtant, la tradition institutionnelle et la rigueur budgétaire attendue en période de transition interdisent toute initiative financière de cette ampleur.

Selon les informations publiées par L’Observateur, ce montant dépasse largement les 13,61 milliards FCFA déjà évoqués par la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), renforçant les soupçons d’irrégularité.

Les autorités sortantes ont justifié ce décaissement par la nécessité de régulariser des factures de location de véhicules destinés à des événements officiels, incluant le transport d’hôtes de l’État en mission au Sénégal. Les prestations auraient concerné les exercices budgétaires 2020 à 2023, pour une durée maximale de 12 mois. Mais aucune preuve précise ni détail sur ces missions n’a été fourni, alimentant davantage le flou.

Face à la gravité des faits, la Cour des comptes a transmis un référé au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ouvrant potentiellement la voie à des poursuites judiciaires. L’affaire pourrait devenir un symbole fort de la volonté du nouveau régime de rompre avec les pratiques opaques de gouvernance.

Tragédie à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts, un cinquième entre la vie et la mort

Le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer, est secoué par un drame d’une rare intensité. Quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar.

Selon la Radio Futurs Médias (RFM), le premier décès est survenu en début de semaine dernière. La victime, un jeune garçon nommé Pape Ndiassé Mbengue, a été inhumée rapidement à Dara Diakhour, sans autopsie préalable. Mais la situation a pris une tournure dramatique dans les jours suivants.

Dimanche, plusieurs talibés ont commencé à se plaindre de vives douleurs abdominales. Fallou Fall, un garçon de 11 ans originaire de la Gambie, a succombé à des vomissements persistants avant même son évacuation. Cheikh Oumar Guèye, également âgé de 11 ans et venu de Joal, a connu un sort similaire, décédant avant l’arrivée des secours.

Le quatrième talibé, Modou Dièye, a été transporté d’urgence à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, mais n’a pas survécu. Le cinquième enfant, dont l’identité n’a pas encore été révélée, est en soins intensifs à Dakar dans un état critique.

D’après les premières informations, les enfants auraient consommé les fruits d’une plante locale, qui pourraient être à l’origine de l’intoxication présumée. Une autopsie est en cours sur les trois derniers corps transférés à Dakar pour éclaircir les circonstances exactes du drame.

Face à cette tragédie, le maître coranique en charge des enfants a été interpellé et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes de ces décès en série et situer les responsabilités.

À Thiénaba, l’émotion est vive. Cette affaire relance une fois de plus le débat sur les conditions de vie des talibés dans les daaras traditionnels et sur la vigilance nécessaire autour de leur alimentation et leur prise en charge sanitaire.

Université de Bambey : le Conseil académique suspend les cours et dissout les amicales étudiantes après des violences

La situation reste tendue à l’Université Alioune Diop de Bambey, où le Conseil académique s’est réuni ce mardi 13 mai 2025 pour faire face à une crise profonde provoquée par un mouvement étudiant entamé depuis le 18 avril dernier. À l’issue de cette rencontre, des décisions lourdes de conséquences ont été prises, révélant une inquiétude croissante face à l’insécurité qui s’est installée sur le campus.

Le Conseil académique a dressé un tableau sombre de la situation. Les étudiants des Unités de Formation et de Recherche (UFR) ECOMIJ, SATIC et SDD poursuivent un boycott systématique des cours, malgré les efforts de normalisation entrepris par l’administration. Ces perturbations ne se limitent pas aux cours boycottés : des libertés académiques sont mises à mal, des cours pourtant suivis par des étudiants non impliqués dans le mouvement sont volontairement perturbés.

Mais le fait le plus alarmant, selon les autorités universitaires, demeure la recrudescence d’actes violents. Ces manifestations ont mis en péril la sécurité du personnel, des enseignants et des autres usagers du campus, compromettant la continuité du service public universitaire. Il s’agit là, selon l’expression utilisée dans le communiqué, d’« une situation d’insécurité installée ».

Face à cette montée de tensions, le Conseil académique a décidé de maintenir le calendrier universitaire actuel, tout en prenant des mesures drastiques. Il a suspendu les enseignements au sein des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD jusqu’au lundi 19 mai 2025 à 8 heures, date à laquelle un retour à la normale est espéré. Il a également annoncé la dissolution des amicales étudiantes de ces trois UFR, estimant que celles-ci ne remplissaient plus leur rôle de cadre de dialogue et de représentation pacifique.

Cette série de décisions intervient dans un climat où les étudiants, eux, dénoncent le mutisme de l’administration face à leurs doléances. Beaucoup ont d’ores et déjà quitté le campus, déclarant une grève illimitée. La fracture semble consommée entre l’administration et une frange importante du corps étudiant.

Justice : deux autres frères de Farba Ngom convoqués le 19 mai, selon son avocat

L’étau judiciaire continue de se resserrer autour de Farba Ngom et de sa famille. Après l’arrestation de l’ancien député-maire d’Agnam, suivie de celle de son frère Demba Ngom et de son tailleur, deux autres proches parents sont désormais dans le viseur. Me Boubacar Cissé, l’un des avocats du principal mis en cause, a annoncé ce mardi que Birane et Ismaïla Ngom, également frères de Farba Ngom, ont été convoqués par la justice pour une audition prévue le lundi 19 mai.

Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, Me Cissé a dénoncé ce qu’il considère comme une dérive inquiétante du système judiciaire. Selon lui, l’affaire a dépassé le cadre de la procédure pénale normale pour s’apparenter à un véritable acharnement contre une famille entière. « On veut jeter toute une famille en prison, humilier une communauté », a-t-il lancé, visiblement outré.

L’avocat est revenu sur l’arrestation de Demba Ngom, qu’il juge totalement injustifiée. « Demba n’était même pas mentionné dans le rapport de la CENTIF. Il vivait à l’étranger et n’était au Sénégal que pour rendre visite à son frère. Et pourtant, il a été arrêté, tout comme le tailleur de Farba. Aujourd’hui, ces hommes sont détenus uniquement pour leurs liens personnels ou familiaux avec Farba Ngom », a déploré Me Cissé.

Le ton est monté d’un cran lorsque l’avocat a révélé les nouvelles convocations. « Le juge convoque maintenant Birane et Ismaïla Ngom pour le 19 mai. Si ça continue, ce seront bientôt ses enfants, son épouse, sa mère… On veut décimer toute une famille. Au nom de quoi ? Il faut que cela cesse », a-t-il martelé.

Pour mémoire, Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt le 27 février 2025, suivi de son frère Demba Ngom, incarcéré à son tour le 28 avril. Cette série d’arrestations, qui touche désormais plusieurs membres du cercle familial de l’ancien député, soulève des interrogations croissantes sur les intentions réelles derrière les poursuites.

Affaire Farba Ngom : Me Oumar Youm dénonce une « commande politique mise en œuvre par le parquet »

Ce mardi 14 mai, lors d’une conférence de presse du collectif des avocats de Farba Ngom, Me Oumar Youm est sorti de sa réserve pour dénoncer avec vigueur la procédure judiciaire en cours contre son client. Il estime qu’elle est le fruit d’une manœuvre politique dissimulée sous des atours judiciaires. À ses yeux, l’inculpation du député-maire d’Agnam ne repose sur aucun fondement sérieux. Selon lui, la justice ne peut fonctionner ainsi dans un État de droit.

Dès l’entame de son intervention, l’avocat a rappelé qu’il est fondamental, lorsqu’on convoque un citoyen devant la justice, de l’informer clairement des raisons de cette convocation. Dans le cas de Farba Ngom, il affirme que ni les faits ni les preuves ne sont présentés de manière cohérente. Il y voit un acharnement ciblé, orchestré depuis les hautes sphères du pouvoir, par le biais du parquet. Il dénonce une affaire montée de toutes pièces, sans éléments matériels, ni indices probants, et sans respect du droit.

Revenant sur les chefs d’inculpation, Me Youm a analysé en détail les accusations d’escroquerie, de complicité d’escroquerie, de détournement de deniers publics et de blanchiment d’argent. Il s’interroge sur la base juridique et factuelle de ces accusations. Selon lui, une infraction comme l’escroquerie nécessite des éléments précis : l’existence d’un faux document, une manœuvre frauduleuse, un mensonge manifeste ayant conduit à l’obtention de fonds. Or, affirme-t-il, rien de tout cela ne figure dans le dossier. Il va plus loin en rappelant que ni Farba Ngom ni Tahirou Sarr n’ont occupé une fonction de comptable ou d’ordonnateur de dépenses, ce qui rend encore plus floue la notion même de détournement.

Concernant le blanchiment de capitaux, Me Youm met en doute la logique même de l’accusation. Il estime que si les transactions évoquées sont toutes traçables, alors il est contradictoire de parler de blanchiment, qui suppose généralement des procédés d’opacification volontaire des circuits financiers.

À ses yeux, si Farba Ngom et son co-accusé comparaissaient devant une juridiction réellement libre et indépendante, ils seraient relaxés. Il appelle à mettre fin à ce qu’il qualifie de dérive judiciaire et à restaurer l’intégrité du système judiciaire sénégalais.

Henan Chine et Synergies Afrique : les 5,6 milliards de l’État qui font scandale après les émeutes du 9 février

Alors que le pays peine encore à se relever des douloureuses émeutes du 9 février 2024, une révélation fracassante vient bouleverser l’opinion publique. Le journal L’Observateur a mis au jour une opération financière aussi rapide que controversée : l’État sénégalais aurait versé près de 5,7 milliards de francs CFA à deux entreprises, Henan Chine et Synergies Afrique, en guise d’“indemnisation” pour des pertes subies lors des manifestations. Cette transaction, datée du 26 mars 2024 — soit à peine 48 heures après l’élection présidentielle — soulève de nombreuses interrogations.

Les paiements ont été effectués sous forme de Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO), pour un montant total de 5.694.909.156 FCFA, à un moment politiquement très sensible : entre la défaite du régime de Macky Sall et l’installation de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays. Officiellement, il s’agissait de couvrir les “dommages” causés aux équipements de ces entreprises lors des violentes manifestations déclenchées par le report controversé de la présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024.

Selon les révélations de L’Observateur, Synergies Afrique aurait reçu 4,9 milliards de FCFA, contre 791 millions pour Henan Chine. Des montants vertigineux qui interpellent d’autant plus que d’autres acteurs économiques — sans parler des simples citoyens — n’ont à ce jour reçu aucune aide ou compensation pour les préjudices subis durant ces émeutes.

L’État justifie l’opération par des clauses contractuelles évoquant une “force majeure”, arguant que des engagements préalables rendaient ces paiements obligatoires. Mais pour de nombreux observateurs, le timing de cette “urgence” budgétaire est troublant.

L’opération, enclenchée dans l’entre-deux tours de la présidentielle et en pleine gestion des affaires courantes, alimente les soupçons d’une manœuvre de dernière minute visant à satisfaire des intérêts privés liés à l’ancien pouvoir. « Était-ce une tentative de vider les caisses de l’État avant le passage de témoin ? », s’interrogent certains analystes.

Ce scandale financier intervient alors que les blessures des émeutes sont encore à vif. Plusieurs jeunes ont perdu la vie, comme Alpha Yoro Tounkara, étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, tué lors des affrontements. Des centaines de commerces ont été détruits, des biens pillés, des familles endeuillées. Et pourtant, aucune “indemnisation” de cette ampleur n’a été prévue pour ces victimes.

Avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir et la promesse d’un Sénégal plus transparent, la question de ces 5,6 milliards de FCFA versés dans la précipitation pourrait bien devenir un dossier explosif pour la justice et les organes de contrôle. D’autant que l’opinion réclame des comptes : qui a autorisé ces paiements ? Sur quelle base ? Et pourquoi seulement ces deux entreprises ?

Affaire Farba Ngom : les avocats dénoncent une « dérive judiciaire » et des « violations graves » des droits de la défense

Ce mardi, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale sénégalaise, les avocats de Farba Ngom ont vigoureusement dénoncé la procédure judiciaire en cours contre leur client, incarcéré depuis trois mois. Devant un parterre de journalistes, Me Doudou Ndoye, Me Baboucar Cissé et Me Abdou Dialy Kane ont fustigé ce qu’ils qualifient de « dérives judiciaires » et de « violations graves des droits humains », dans un dossier qu’ils jugent lourd de motivations politiques et d’abus d’autorité.

L’ancien ministre de la Justice, Me Doudou Ndoye, a ouvert les échanges en exprimant son indignation face à ce qu’il considère comme une détention arbitraire. Selon lui, Farba Ngom est maintenu en prison non pas sur la base de preuves solides, mais simplement en raison de sa fortune personnelle. « Le Sénégal n’est pas un pays de droit. Ce qu’on a fait à Farba Ngom n’est pas juste. Il est enfermé depuis trois mois parce qu’il est riche. À ce rythme, les Sénégalais devront désormais craindre de réussir », a-t-il lancé. Tout en précisant qu’il ne se prononce ni sur la culpabilité ni sur l’innocence de son client, Me Ndoye a rappelé qu’aucun élément probant n’a été avancé pour justifier son incarcération.

Prenant la parole à son tour, Me Baboucar Cissé a dénoncé ce qu’il qualifie de « scandale judiciaire ». Il affirme que les droits fondamentaux de Farba Ngom sont constamment bafoués. Le juriste s’est insurgé contre les décisions du juge d’instruction qu’il accuse d’avoir « piétiné la loi » dans la conduite de cette affaire. Il a particulièrement mis en exergue l’arrestation de plusieurs membres de la famille de l’homme politique, dont son frère Demba Ngom et même son tailleur, qui n’étaient pourtant pas mentionnés dans le rapport initial de la Centif. Poursuivant dans le même registre, Me Cissé a révélé que deux autres frères, Birane et Ismaïla Ngom, ont été convoqués pour le 19 mai prochain. Il estime que la machine judiciaire est devenue un instrument d’acharnement visant à « démolir une famille entière ». « À ce rythme, a-t-il ironisé, il ne restera plus qu’à transformer Agnam en prison à ciel ouvert », a-t-il conclu, visiblement outré.

Me Abdou Dialy Kane, pour sa part, a mis en cause les « pouvoirs exorbitants » dont dispose le ministère public. Selon lui, la procédure actuelle révèle un déséquilibre profond entre les droits de la défense et l’influence du parquet dans les décisions de détention. Il a expliqué que même lorsqu’une chambre d’accusation composée de plusieurs magistrats décide d’accorder la liberté provisoire à un prévenu, il suffit d’un appel du parquet pour maintenir celui-ci en prison. « Le pouvoir que détient aujourd’hui le parquet est démesuré. Et curieusement, ceux qui le dénonçaient lorsqu’ils étaient dans l’opposition sont aujourd’hui silencieux », a-t-il déclaré.

Autre point jugé préoccupant par la défense : les saisies de comptes bancaires de Farba Ngom. Selon Me Kane, ces mesures conservatoires ont été prises alors que l’intéressé n’était même pas encore formellement inculpé. Une irrégularité qu’il considère comme une violation manifeste des textes en vigueur, lesquels stipulent clairement que seules les personnes inculpées peuvent faire l’objet de telles saisies. « Ces saisies sont illégales. La loi est pourtant claire. Mais dans ce dossier, elle est foulée aux pieds », a-t-il martelé.

Face à cette série d’irrégularités qu’ils dénoncent, les avocats de Farba Ngom ont annoncé leur intention de saisir toutes les juridictions compétentes, au Sénégal comme à l’international, pour faire valoir les droits de leur client. Ils appellent à un sursaut de l’appareil judiciaire afin de restaurer l’équilibre des procédures et mettre fin, selon leurs mots, à « l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques ».

Dernière minute : Azoura Fall et Kaïré placés sous mandat de dépôt, procès prévu jeudi

Les militants du parti Pastef, Assane Guèye alias Azoura Fall et l’influenceur Elhadji Ousseynou Diakhaté, plus connu sous le nom de Kaïré, ont été placés sous mandat de dépôt ce mardi 13 mai 2025. Leur incarcération intervient à l’issue de leur présentation devant le procureur du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar.

Selon leur avocat, Me Bamba Cissé, leur procès est prévu pour ce jeudi. Les deux figures connues pour leur activisme numérique et leurs prises de parole sur les réseaux sociaux sont poursuivies pour des faits qualifiés d’« attentat aux bonnes mœurs ».

Arrêtés puis placés en garde à vue dans les locaux de la Division spéciale de cybersécurité (DSC) depuis lundi, ils sont visés pour des propos ou contenus jugés choquants et contraires aux normes sociales et morales en vigueur.

L’affaire suscite déjà de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains dénonçant une répression contre des voix critiques, tandis que d’autres évoquent la nécessité de réguler certains excès dans les espaces numériques.

Le procès de jeudi est très attendu, tant pour son issue judiciaire que pour sa portée politique et sociale, dans un contexte national où la liberté d’expression et l’usage des réseaux sociaux sont au cœur des débats.

Danses obscènes à Ziguinchor : l’Inspection d’Académie dénonce des dérives morales à l’école Antoine de Padoue

L’Inspection d’Académie (IA) de Ziguinchor est montée au créneau ce mardi 13 mai, après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des jeunes filles exécutant des danses jugées obscènes. Les faits se sont déroulés lors d’une soirée culturelle organisée par l’École privée laïque Antoine de Padoue, dans le cadre des « 72 heures » de son gouvernement scolaire.

Dans un communiqué officiel, l’Inspecteur d’Académie, Papa Gorgui Ndiaye, a exprimé sa consternation face à ces images qui ont suscité une vive polémique. L’événement incriminé s’est tenu le 9 mai 2025 au terrain de basket du Centre départemental d’éducation physique et sportive (CDEPS) de Ziguinchor.

« Ces écarts de comportement heurtent profondément les valeurs morales et éducatives que l’école est censée promouvoir », a fustigé le responsable académique, qui y voit une grave dérive. Il déplore que de tels actes se produisent alors même que l’Éducation nationale œuvre à la promotion de la citoyenneté et des valeurs à travers l’Initiative pour une Transformation humaniste de l’Éducation (NITHE).

L’IA de Ziguinchor a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances ayant conduit à ce qu’il qualifie d’« agissements inacceptables ». Il promet que les responsabilités seront situées et que les mesures appropriées seront prises en conséquence.

En guise de rappel à l’ordre, Papa Gorgui Ndiaye a exhorté l’ensemble des chefs d’établissements scolaires à faire preuve d’une vigilance accrue. Il les invite à encadrer rigoureusement les activités menées dans les établissements, notamment celles initiées par les gouvernements scolaires, afin d’assurer le respect strict des normes éducatives, morales et culturelles.

Université de Bambey : mouvement d’humeur des étudiants, les écoles perturbées

L’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) est en ébullition. Ce mardi 13 mai, les étudiants ont intensifié leur mouvement de grève, perturbant les activités pédagogiques dans plusieurs établissements scolaires de la ville et affrontant les forces de l’ordre. Cette montée de tension s’inscrit dans le cadre d’un mot d’ordre de grève de 120 heures lancé depuis le 9 mai dernier.

Déterminés à se faire entendre, les étudiants dénoncent des conditions d’apprentissage qu’ils jugent déplorables. Parmi leurs principales revendications figurent le manque criant de salles de cours, l’inexistence d’une infirmerie fonctionnelle, l’absence de lits d’hospitalisation, ainsi que l’indisponibilité d’ambulances pour assurer les évacuations sanitaires. Les problèmes liés à la restauration universitaire sont également au cœur de leur colère.

« Depuis des années, on nous promet des infrastructures qui ne sont jamais livrées. Aujourd’hui, nous exigeons la réception immédiate du complexe universitaire de 1000 lits. Nous ne pouvons plus continuer à vivre dans ces conditions », a déclaré un membre du collectif des étudiants grévistes.

Face à l’inaction des autorités, les étudiants ont décidé de hausser le ton. Ils menacent de forcer l’accès au complexe de 1000 lits s’il n’est pas réceptionné dans les prochains jours. Ils exigent également une réaction immédiate du ministre de l’Enseignement supérieur.

La ville de Bambey, habituellement calme, a été fortement perturbée par ce mouvement. Plusieurs établissements scolaires ont été délogés, créant une situation de panique chez les élèves et les enseignants. La présence des forces de l’ordre sur les lieux n’a pas empêché les échauffourées, témoignant de la tension qui règne actuellement dans la localité.

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