VENTE D’OR BRUT : Le Sénégal perd 36 milliards F CFA à l’export

Le commerce extérieur du Sénégal a connu une détérioration prononcée en janvier 2025, avec un déficit commercial qui s’est alourdi de 89,5 milliards F CFA en variation mensuelle, atteignant un total de 320,9 milliards F CFA. Cette dégradation est principalement imputable à une forte augmentation des importations de biens (+77,3 milliards F CFA), combinée à une chute des exportations de biens (-21,5 milliards F CFA). Ce retournement a fait chuter le taux de couverture des importations par les exportations à 54,4%, contre 63,6% le mois précédent.
Parmi les secteurs les plus touchés, les exportations de biens ont diminué de manière significative, passant de 404,3 milliards F CFA en décembre 2024 à 382,9 milliards F CFA en janvier 2025. Cette baisse est essentiellement attribuée à la chute des ventes d’or brut, qui ont reculé de 36,2 milliards F CFA. Ce repli sur le marché international de l’or brut a eu un impact particulièrement lourd sur les recettes d’exportation du Sénégal, une dynamique inquiétante pour l’économie du pays.
À cela s’ajoutent les baisses notables des exportations d’huiles brutes de pétrole (-29,6 milliards F CFA), de produits halieutiques (-9,8 milliards F CFA) et d’acide phosphorique (-9,5 milliards F CFA).
Cependant, certains secteurs ont enregistré des performances positives. Les exportations de produits pétroliers ont connu une hausse de 22,2 milliards F CFA, suivies par les engrais minéraux et chimiques (+14,8 milliards F CFA) et les légumes frais (+6,6 milliards F CFA). En comparaison annuelle, les exportations de biens ont progressé de 33,1%, avec une augmentation notable des ventes de produits pétroliers (+35,6 milliards F CFA) et d’huiles brutes de pétrole (+28,6 milliards F CFA).
Cependant, cette progression n’a pas pu compenser les pertes dues à la baisse des exportations de produits arachidiers (-37,3 milliards F CFA) et d’acide phosphorique (-12,6 milliards F CFA).
De manière globale, au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les exportations de biens ont atteint 138,7 milliards F CFA, contre 105,2 milliards F CFA en décembre 2024, représentant 36,2% du total des exportations de biens de la région.
La Dakaroise

Nguéniène : démantèlement d’un vaste réseau de trafic d’armes, quatre individus interpellés

Le 22 avril 2025, dans le cadre de l’intensification de la lutte contre la criminalité et le trafic d’armes à feu, la brigade de recherches de Saly, soutenue par la brigade territoriale de Joal, a mené une opération décisive à Nguéniène, une localité située dans la région de Thiès, au Sénégal. Cette action a conduit à l’interpellation de quatre individus impliqués dans un vaste réseau de trafic et de vente illégale d’armes.

L’opération fait suite à plusieurs semaines de surveillance minutieuse, menée par les forces de sécurité suite à un renseignement concernant le trafic d’armes dans la zone. Selon un communiqué de la Gendarmerie nationale, l’exploitation de ces informations a permis d’arrêter les suspects, qui étaient activement impliqués dans la commercialisation illégale d’armes.

Les enquêteurs ont également procédé à la saisie d’un arsenal important, constitué de 22 armes à feu, comprenant 18 fusils de calibre 22 mm et quatre pistolets fabriqués artisanalement. En outre, la brigade a découvert 28 munitions de calibre 12 mm, ainsi qu’une somme de 323.000 francs CFA, probablement liée aux transactions illicites effectuées par le réseau.

Les interpellations de ces quatre suspects, qui font partie d’un groupe criminel bien organisé, marquent un coup d’arrêt dans les efforts des trafiquants d’armes de se fournir et de vendre des armes de manière clandestine. Ce coup de filet s’inscrit dans une série d’actions menées par la Gendarmerie nationale pour éradiquer les réseaux de trafic d’armes et garantir la sécurité des citoyens sénégalais.

Les autorités continuent leur enquête pour démanteler l’intégralité du réseau et découvrir d’éventuels complices. Cette opération met également en lumière la vigilance des forces de l’ordre et leur détermination à lutter contre ce fléau, qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité publique et la stabilité sociale.

Dic : Demba Ngom, frère de Farba Ngom, placé en garde à vue

L’étau se resserre autour de l’entourage de Farba Ngom. Son frère, Demba Ngom, a été interpellé hier mercredi par les éléments de la Division des investigations criminelles (DIC), dans le cadre d’une enquête liée au rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Selon des sources proches du dossier, l’arrestation s’est faite sous la supervision d’une délégation judiciaire agissant sur mandat du doyen des juges d’instruction financier. Demba Ngom est actuellement en garde à vue et pourrait être présenté dans les prochaines heures devant le pôle judiciaire spécialisé dans les affaires économiques et financières.

Cette procédure s’inscrit dans un cadre plus large d’investigations portant sur de présumées irrégularités financières révélées par la CENTIF. L’organisme avait récemment transmis plusieurs dossiers aux autorités judiciaires, mettant en cause des circuits suspects de mouvements de fonds.

Il est important de rappeler que Farba Ngom, figure politique influente de l’ancien régime et ancien maire d’Agnam, est lui-même en détention provisoire dans une affaire retentissante impliquant 125 milliards de francs CFA. La mise en cause de son frère dans une affaire connexe ne fait qu’alimenter les spéculations sur l’étendue du réseau et la nature des montages financiers en cause.

L’enquête suit son cours, et de nouvelles interpellations ne sont pas à exclure, à mesure que les investigations se poursuivent.

Affaire des 35 000 tonnes d’urée : un engrais disparu, des milliards envolés

En mars 2020, un navire transportant 35 000 tonnes d’urée accoste à Dakar. À son bord, un espoir de partenariat commercial entre l’Inde et le Sénégal. Cinq ans plus tard, ni l’urée, ni l’argent. À la place : une tempête judiciaire, des accusations croisées et des silences pesants. Retour sur une affaire tentaculaire où se mêlent logistique floue, mandats suspects et milliards disparus.

Tout commence avec Rahul Chandra, homme d’affaires indien opérant dans le commerce international d’engrais. Grâce à son frère, il est mis en relation avec Aissatou Thioro Dia et son mari Thierno Ndiaye, promoteurs sénégalais de la société NAD TRADE. Enthousiasme partagé, mais manque de fonds : le couple ne peut assumer seul l’importation. Thierno Ndiaye active alors son réseau et approche Balla Camara Seck, qui l’oriente vers une figure connue du secteur : Ndeye Nancy Niang, directrice de Transcontinental Transit (TCT). La machine se met en route.

Un partenariat se forme. Amine Group, dirigé par Lamine Ngom, accepte de prendre 10 300 tonnes. Les 25 000 restantes sont destinées à Hacko Holding. Un contrat est signé dans les bureaux de TCT le 18 mars 2020. Nancy signe au nom de TCT, mandatée verbalement selon les protagonistes, un point qui deviendra central plus tard. Le fret arrive le 1er avril à Dakar. Les opérations de déchargement sont confiées à Somicoa et TVS (ex-Necotrans). Le coût logistique atteint 1,2 milliard FCFA. La marchandise est stockée dans les entrepôts de TCT. Tout semble en ordre.

Mais dès le 4 avril, Rahul déchante. Il estime que les termes de l’accord ne sont pas respectés. Il envoie une lettre de rupture à Amine Group. La confiance s’érode. Rahul se tourne désormais vers Nancy, qu’il tient pour responsable, puisqu’elle est désignée logisticienne de la cargaison. TCT devient alors le pivot du nouveau plan : vendre l’engrais, rembourser Amine et payer Rahul. Une tentative est lancée pour vendre une partie à la société Stals (16 000 tonnes), une autre au Mali (12 000 tonnes). Mais aucune livraison ne se matérialise.

C’est à partir de ce moment que les versions commencent à diverger. Nancy finit par affirmer que 16 000 tonnes ont été retirées par Lamine Ngom, ce dernier étant pourtant sorti du pays. Elle soutient également que les 12 000 tonnes prévues pour le Mali ne sont jamais arrivées jusqu’à elle. Quant à la marchandise restante, elle parle de pertes ou d’ordres donnés par d’autres acteurs, sans jamais apporter de preuve concrète. Rahul, acculé, dépose une plainte officielle le 12 avril 2021 contre Nancy Niang pour escroquerie, abus de confiance et vol.

L’enquête révèle une galerie de personnages impliqués à divers niveaux. Nancy Niang nie toute responsabilité directe, tout en admettant avoir signé des documents, géré les stocks, et supervisé la logistique. Thierno Ndiaye reconnaît avoir perçu des sommes, et même une Range Rover, pour son rôle d’intermédiaire, se justifiant par un contrat d’apporteur d’affaires. Lamine Ngom, patron d’Amine Group, finit par céder ses droits à Aziz Ndiaye, qui paie une partie mais nie l’achat total, désignant un certain Massata comme l’acquéreur réel. Ce dernier affirme avoir acheté 4 000 tonnes, sans preuve bancaire. Ses factures sont similaires à celles d’Aziz Ndiaye. Alain, le gardien des entrepôts TCT, tranche : « Aucune cargaison n’est sortie sans instruction de Mme Nancy Niang. »

Où sont passées les 35 000 tonnes ? Lamine Ngom réclame le remboursement de son investissement. Rahul tente de négocier en proposant 7 000 tonnes pour couvrir les frais, et 3 000 pour indemniser Amine. Mais la marchandise reste introuvable. Nancy affirme que 11 000 tonnes ont été volées, 5 000 perdues, 12 000 jamais reçues. Des versions contestées, des responsabilités diluées, et toujours aucun responsable clairement désigné.

Cette affaire pose une série de questions graves. Comment une telle cargaison a-t-elle pu être livrée, stockée, puis évaporée sans trace ? Comment des acteurs économiques reconnus ont-ils pu signer des contrats flous, sans garantie bancaire ? Pourquoi la justice tarde-t-elle à trancher, plus de quatre ans après les faits ?

Aujourd’hui encore, l’issue judiciaire est incertaine. Rahul Chandra, qui a engagé pour plus de 3,9 milliards de francs CFA, n’a toujours pas été indemnisé. Nancy Niang, au cœur du dispositif, reste en liberté, soutenant que sa responsabilité est limitée à une exécution logistique. Cette affaire rappelle que le commerce international, surtout dans des secteurs comme les engrais ou le sucre, peut virer au piège, entre réseaux d’influence, mandats ambigus, et marchandises détournées. Et que dans cette confusion, les institutions peinent à faire émerger la vérité.

Trafic honteux à Kédougou : elle « achetait » des filles à 500 000 francs pour les forcer à se prostituer

L’horreur a un nom et un visage à Kédougou, où la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) vient de mettre à nu un réseau de traite humaine glaçant. Une femme de nationalité étrangère a été arrêtée après une minutieuse enquête menée par les forces de sécurité. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, complicité de faux, proxénétisme et traite des personnes.

Tout a commencé par un renseignement jugé crédible. Il signalait l’arrivée de quatre jeunes filles convoyées discrètement dans le village de Mouran, en provenance d’un pays voisin. Très vite, les enquêteurs remontent la filière et identifient une femme qui opérait depuis son propre domicile, en toute discrétion.

Le mode opératoire est d’une cruauté implacable. La mise en cause a reconnu avoir « acheté » chaque jeune fille à 500 000 francs CFA, auprès d’un complice dans son pays d’origine. Pour les faire entrer au Sénégal sans éveiller les soupçons, elle s’est appuyée sur un autre intermédiaire, chargé de produire de faux papiers d’identité et des carnets de vaccination falsifiés.

Une fois sur place, les jeunes filles ont été contraintes à se prostituer. Chaque jour, elles devaient reverser une part importante de l’argent gagné à leur « recruteuse ». Objectif : rembourser une somme totale de 1 500 000 francs CFA, censée couvrir leurs « frais de voyage ». Un système d’exploitation sexuelle maquillé en dette, dans lequel les victimes étaient piégées sans échappatoire.

La suspecte a été placée en garde à vue, puis déférée devant le procureur du tribunal de Grande Instance de Kédougou. Quant aux quatre victimes, elles ont été prises en charge par une ONG locale spécialisée dans la protection et l’accompagnement des personnes victimes de traite.

Ce fait divers tragique jette une lumière crue sur la réalité de la traite humaine qui continue de sévir dans certaines zones frontalières du Sénégal. Des zones où les réseaux exploitent la vulnérabilité des jeunes filles, souvent dans un silence assourdissant.

4e Conférence sociale sur l’emploi : Bassirou Diomaye Faye appelle à une mobilisation nationale pour un Sénégal « souverain, juste et prospère »

Le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a accueilli ce jeudi la 4e Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, placée sous le thème : « Emploi et Employabilité : Défis et perspectives pour un Sénégal souverain, juste et prospère ». Une rencontre d’envergure, présidée par le Chef de l’État, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, en présence des représentants des travailleurs, du patronat, du gouvernement et des partenaires techniques et financiers.

Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a réaffirmé que l’emploi, en particulier celui des jeunes, constitue une priorité nationale majeure. Il a insisté sur la nécessité d’une approche collective, intégrant formation professionnelle, développement des compétences locales et appui à l’entrepreneuriat.

« Ce défi exige une réponse collective, structurée et durable. L’État assumera pleinement sa part, mais toutes les forces vives de la Nation doivent s’engager », a-t-il déclaré.

Le Chef de l’État a appelé à une synergie renforcée entre les partenaires sociaux, le secteur privé et les collectivités territoriales pour bâtir un modèle économique inclusif, équitable et soutenable. Il a souligné que ce modèle devra s’articuler autour de la justice sociale, de la dignité humaine et de la stabilité nationale.

Parmi les réformes annoncées figurent une gouvernance plus efficace du marché de l’emploi, une meilleure orientation des politiques de formation qualifiante et un accent mis sur les résultats concrets pour les citoyens.

Cette 4e édition de la Conférence sociale intervient dans un contexte où les attentes sont fortes en matière de réduction du chômage, de valorisation des métiers locaux et d’intégration des jeunes dans l’économie nationale. Elle marque également une étape importante dans la mise en œuvre de la vision de rupture du nouveau régime en matière de développement humain et économique.

Fonds Covid-19 : l’Unacois Jappo alerte sur les dérives dans la gestion du dossier

L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Jappo) tiendra une conférence de presse ce jeudi à 16 heures, dans un contexte tendu marqué par les retombées judiciaires de la gestion des fonds force Covid-19. L’organisation entend livrer sa lecture sur les irrégularités révélées dans l’utilisation de ces fonds, mais aussi tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique nationale, qu’elle juge préoccupante.

Cette sortie intervient au moment où l’enquête judiciaire s’accélère avec plusieurs interpellations dans le cadre de l’importation de riz financée par lesdits fonds, dont celles de Rayan Hachem et Moustapha Ndiaye. Selon l’Unacois Jappo, le traitement de cette affaire souffre d’un manque d’équité, et pourrait engendrer de graves répercussions sur le secteur privé.

Dans un communiqué préliminaire, l’organisation avertit contre les « dégâts collatéraux » susceptibles de compromettre la stabilité des circuits de distribution, menaçant d’affecter les commerçants, les opérateurs économiques, mais aussi les consommateurs. L’Unacois met en garde contre un climat de suspicion généralisée qui pourrait dissuader les investissements et freiner la relance économique post-Covid.

Tout en réaffirmant son attachement à la transparence, l’organisation commerciale réclame une gestion responsable et équilibrée de cette crise. Elle souhaite à travers cette conférence clarifier sa position, rectifier certains faits et préserver la confiance dans l’économie nationale.

Rejet de la loi interprétative d’amnistie : Alioune Tine salue une « bonne décision » du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a rendu, ce mercredi 23 avril 2025, une décision qui marque un tournant dans le débat national sur l’amnistie. La haute juridiction a jugé la loi n° 08/2025, interprétative de la loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale le 2 avril, non conforme à la Constitution.

Réagissant rapidement sur son compte X (anciennement Twitter), Alioune Tine, fondateur du think tank AfricaJom Center et défenseur des droits humains, a salué ce qu’il considère comme une victoire pour l’État de droit au Sénégal. « Le Conseil Constitutionnel a pris une bonne décision », écrit-il, en soulignant qu’elle renforce la démocratie sénégalaise et confirme la réputation du pays en tant qu’« exception démocratique ».

Dans son message, M. Tine insiste sur le fait que cette décision s’aligne avec les recommandations d’un rapport conjoint publié par le laboratoire de l’État de droit de l’Université de Stanford et AfricaJom Center. Ce rapport rappelle que la loi d’amnistie ne saurait couvrir les crimes internationaux, les exécutions extrajudiciaires, la torture ou les violations graves des droits humains, ni empêcher chaque citoyen de saisir la justice.

L’activiste met également en garde contre la politisation excessive des événements de 2021 à 2024, dénonçant un climat de déni et de refoulement. Il appelle à un véritable processus de vérité, de justice, puis de réconciliation nationale, estimant que c’est le seul chemin pour guérir durablement les blessures du passé.

Enfin, Alioune Tine rend hommage aux magistrats sénégalais qui, selon lui, s’émancipent progressivement de l’influence de l’exécutif, contribuant ainsi à l’enracinement d’une justice indépendante.

Haute Cour de justice : Ismaila Madior Fall visé par une affaire de corruption présumée

L’ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, figure parmi les cinq anciens ministres mis en accusation devant la Haute Cour de justice. La décision a été prise à l’issue d’une réunion du bureau de l’Assemblée nationale tenue mercredi, marquant un tournant inattendu dans ce qui s’annonce comme l’un des plus grands procès politico-judiciaires de l’après-régime Sall.

Contrairement à ses anciens collègues – Ndeye Saly Diop Dieng, Sophie Gladima, Moustapha Diop et Mansour Faye – poursuivis dans l’affaire des fonds de la « Force Covid-19 », Ismaila Madior Fall est visé pour des faits présumés de corruption commis alors qu’il occupait le poste de Garde des Sceaux.

Selon les révélations du journal Libération, le dossier s’appuie sur la confession détaillée d’un entrepreneur, corroborée par des déclarations du directeur des constructions des Palais de justice. Ces témoignages auraient permis aux enquêteurs de remonter une chaîne de présumés avantages indus perçus en marge de marchés publics liés à l’infrastructure judiciaire.

La procédure suit désormais son cours institutionnel. Une séance plénière est prévue ce vendredi pour la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner les dossiers des cinq anciens ministres. Cette commission devra ensuite présenter ses conclusions à l’Assemblée, où une plénière de ratification est programmée pour le lundi 28 avril à 10 h.

Cette affaire relance le débat sur l’impunité des gouvernants et la capacité des institutions à juger des responsables politiques de haut niveau. La Haute Cour de justice, organe exceptionnel activé dans les cas de fautes graves commises par des ministres en fonction, est appelée à jouer pleinement son rôle dans le respect des principes de transparence et d’équité.

Loi interprétative retoquée : l’APR salue une décision « sage » et accuse le régime de dérive autoritaire

Le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel continue de susciter des réactions à travers le spectre politique sénégalais. Ce mercredi 23 avril 2025, c’est au tour de l’Alliance Pour la République (APR) de se prononcer, à travers un communiqué publié par son Secrétariat Exécutif National. Le parti fondé par Macky Sall se félicite de cette décision, tout en dénonçant avec virulence ce qu’il considère comme les dérives d’un pouvoir en perte de repères.

Dans son communiqué, l’APR qualifie la décision du Conseil constitutionnel de « sage » et félicite les parlementaires à l’origine du recours. Le parti n’y va pas de main morte à l’encontre de la majorité actuelle : il parle d’une « loi scélérate » portée par une « majorité mécanique de députés godillots », désormais désavouée « de manière cinglante » par la plus haute juridiction du pays.

Selon l’APR, cette invalidation représente un rappel sévère à l’ordre adressé au président Bassirou Diomaye Faye, à son Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à l’ensemble des députés de la mouvance présidentielle. Pour le parti d’opposition, ce rejet met en lumière « les méthodes cavalières » d’un pouvoir qui gouverne, selon lui, sans respect des règles républicaines.

L’APR va plus loin en accusant le régime d’user de « manipulations institutionnelles » et d’amateurisme dans la gestion de l’État. Le parti appelle les autorités à se soumettre sans condition à la décision du Conseil constitutionnel, rappelant qu’elle « n’est susceptible d’aucun recours et s’impose à tous ». Le communiqué exhorte également le peuple sénégalais à « rester debout » et à « faire face à toute tentative de passage en force », en dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire du régime Sonko-Diomaye.

Sur le terrain judiciaire, l’APR critique ce qu’elle considère être une « pseudo reddition des comptes », qu’elle assimile à un « vilain et vulgaire règlement de comptes politique ». Une formulation qui traduit la défiance du parti vis-à-vis des enquêtes en cours, notamment celles touchant d’anciens responsables du régime précédent. Le parti exige, dans la foulée, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, qu’il considère comme des victimes de cette justice sélective.

La réaction de l’APR vient s’ajouter à un climat politique déjà très tendu, où la décision du Conseil constitutionnel apparaît comme un point de bascule. Si pour certains, elle renforce l’État de droit, pour d’autres, elle révèle l’intensité des luttes d’interprétation de la loi dans un contexte post-électoral encore fragile.

Décision du Conseil Constitutionnel sur la loi interprétative : Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes réagit

Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a réagi à la décision rendue par le Conseil Constitutionnel ce mercredi 23 avril 2025, qui a invalidé la loi interprétative de la loi d’amnistie. Cette décision a fait l’effet d’une onde de choc sur la scène politique sénégalaise et a suscité de vives réactions tant au sein de la majorité qu’à l’opposition.

Dans un communiqué de presse publié peu après la décision, le groupe parlementaire a exprimé sa satisfaction en soulignant que le verdict allait dans le sens de ses préoccupations. Selon le Conseil Constitutionnel, les crimes tels que l’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, et les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles, et ne peuvent en aucun cas être couverts par une loi d’amnistie.

L’argument principal du groupe Pastef les Patriotes repose sur le fait que cette décision confirme leur position de ne jamais laisser impunis les crimes de sang. Ce principe fondamental, selon eux, a été validé par l’instance juridique suprême du pays. Le communiqué précise également que la décision du Conseil Constitutionnel ouvre la voie à toutes les victimes de ces actes odieux, leur permettant désormais de porter plainte contre les responsables directs, mais aussi contre les commanditaires de ces actes.

Le Groupe Parlementaire Pastef a réaffirmé son engagement pour la justice, soulignant que la décision du Conseil Constitutionnel était une victoire pour toutes les victimes des violences politiques survenues entre mars 2021 et février 2024. En accordant aux victimes un droit à réparation, cette décision légitime les démarches de justice pour ceux qui ont souffert des agissements violents.

En outre, Pastef les Patriotes a insisté sur la nécessité pour la justice de tirer toutes les conséquences de cette décision, en toute indépendance. Le groupe parlementaire appelle la justice sénégalaise à agir avec rigueur et impartialité pour garantir que ces crimes ne soient pas seulement condamnés par les textes, mais aussi punis dans la réalité, en permettant ainsi une véritable réparation pour les victimes.

Cette décision du Conseil Constitutionnel est une étape décisive dans le débat politique et judiciaire du pays. Elle met en lumière la tension entre les aspirations à la réconciliation nationale et la nécessité de rendre justice pour les victimes. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes se félicite d’avoir vu sa position validée par l’instance constitutionnelle, et maintient sa ligne de conduite sur la justice et l’équité.

Cependant, la question de la réconciliation reste un sujet épineux. Bien que la décision offre une nouvelle perspective pour les victimes, il est évident que les tensions entre les différentes forces politiques du pays ne s’apaiseront pas immédiatement. Pour les partisans de Pastef, la bataille pour la justice continue, et la réconciliation nationale ne pourra se faire que dans le respect des principes de vérité, de justice et de réparation.

En conclusion, cette décision marque un tournant dans le traitement des crimes politiques au Sénégal. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a non seulement remporté une victoire légale, mais a également redonné de l’espoir aux victimes de violences, en leur offrant une voie légale pour réclamer réparation.

La justice devra désormais suivre ce chemin tracé par le Conseil Constitutionnel, en veillant à ce que l’équité et le droit prévalent, au-delà des jeux politiques.

Verdict du Conseil constitutionnel : Anta Babacar Ngom salue une « décision courageuse »

La décision du Conseil constitutionnel de déclarer anticonstitutionnelle la loi interprétative de la loi d’amnistie votée le 2 avril 2025 continue de faire réagir la classe politique. Dans le camp de l’opposition, les déclarations de satisfaction se multiplient, saluant une victoire de l’État de droit sur les tentatives d’instrumentalisation de la loi.

Parmi les premières voix à réagir figure celle d’Anta Babacar Ngom. Sur ses réseaux sociaux, la présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC) a tenu à exprimer sa satisfaction. Elle écrit :
« Le Conseil constitutionnel vient de confirmer ce que nous avons toujours défendu : la loi interprétative de l’amnistie de 2024 était inintelligible, inéquitable et illégale. Cette décision courageuse réaffirme la primauté du droit et la nécessité d’une justice équitable pour tous. »

La responsable politique, qui avait dès le départ dénoncé les dérives de cette loi interprétative, voit dans ce rejet une opportunité pour repartir sur des bases saines. Pour elle, la véritable réconciliation nationale passe nécessairement par la vérité, la justice et le pardon – non par l’oubli imposé.

« Restons mobilisés pour une véritable réconciliation nationale, fondée sur la vérité et le pardon. Félicitations au peuple sénégalais et à toute l’opposition parlementaire. Vive la démocratie ! Vive la justice ! Vive le Sénégal », a-t-elle conclu dans son message.

La sortie d’Anta Babacar s’inscrit dans une série de réactions saluant une décision qui, au-delà du droit, revêt une forte portée symbolique. Le rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel est perçu par l’opposition comme un rempart contre l’arbitraire législatif et un pas important vers une justice équitable et indépendante au Sénégal.

Décision sur la loi interprétative : Ousmane Sonko contre-attaque et dénonce une récupération politicienne

Dans une longue déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, Ousmane Sonko, Président de PASTEF – Les Patriotes et actuel Premier ministre, est revenu avec vigueur sur la décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi d’interprétation de la loi d’amnistie portée par le député Amadou Ba. Si l’opposition y a vu une « claque juridique » infligée à la majorité parlementaire, le leader des Patriotes soutient, au contraire, que la décision conforte la logique et l’esprit de la proposition.

« Je me serais bien gardé de me prononcer si les résidus d’opposition ne s’étaient pas précipités dans une tentative désespérée de récupération politicienne », écrit-il d’emblée. Pour lui, cette décision ne constitue pas un désaveu mais une confirmation : la loi initiale d’amnistie adoptée en mars 2024 excluait déjà, de par sa formulation, les crimes les plus graves tels que les assassinats, meurtres, actes de torture ou traitements inhumains.

Sonko rappelle que la proposition de loi interprétative n’avait qu’un objectif : préciser davantage que ces infractions graves ne tombaient pas sous le coup de l’amnistie. En somme, « ce que le groupe parlementaire Pastef a proposé, le Conseil constitutionnel l’a confirmé », affirme-t-il, en se référant au considérant 31 de la décision qui souligne la non-inclusion des crimes de sang dans la loi initiale, en conformité avec les engagements internationaux du Sénégal.

Le Conseil constitutionnel a en revanche jugé que la loi interprétative était juridiquement superflue, ce qui a motivé son invalidation. Mais pour Sonko, cela ne remet aucunement en cause les effets de la loi d’amnistie en vigueur, notamment pour les faits liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024.

Très offensif dans sa prise de parole, Ousmane Sonko accuse une frange de l’opposition de chercher à assimiler les luttes politiques à des actes de barbarie, dans le seul but de « renvoyer des milliers de patriotes dans des geôles où ils ont tant souffert ». Il qualifie cette opposition d’« indigente », « haineuse » et incapable d’accepter que des Sénégalais aient payé un lourd tribut pour leurs opinions politiques.

Il appuie également son argumentaire sur l’ordonnance de non-lieu rendue le 27 janvier 2025 par le doyen des juges d’instruction, qui conclut à l’extinction de l’action publique contre lui-même et le président Bassirou Diomaye Faye, sur la base de la loi d’amnistie.

Alors que la classe politique se divise sur la portée de la décision du Conseil, Ousmane Sonko la retourne à son avantage et y voit un point final : « le Conseil n’a relevé aucun autre motif d’inconstitutionnalité, fermant ainsi définitivement toute possibilité de recours contre l’amnistie ».

Communique du conseil des ministres du Mercredi 23 Avril 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 23 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté les condoléances de la Nation et a exprimé sa compassion à la communauté catholique, suite au décès du Souverain pontife, Sa Sainteté le Pape François. Le Pape François fût un homme de foi et de paix, particulièrement engagé et attaché à la justice sociale, notamment à la défense des couches les plus vulnérables. Dans le contexte des célébrations de la fête de Pâques, il a adressé ses chaleureuses félicitations à la communauté chrétienne et a prié pour un Sénégal de paix, de prospérité et de solidarité. Le Chef de l’Etat a abordé la problématique du développement de la recherche et de l’innovation dans l’agenda national de transformation. L’ambition pour un Sénégal souverain, juste et prospère, place la recherche et développement et l’innovation au cœur de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques publiques.

A ce titre, il a demandé au Ministre chargé de la Recherche et de l’Innovation de finaliser, avant fin juin 2025, la cartographie de la recherche et de l’innovation en indiquant les infrastructures et les équipements disponibles, mais également le capital humain national mobilisé dans la sphère publique et le secteur privé. Le Président de la République a indiqué au Premier Ministre et au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et aux Ministres en charge de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique en particulier, la nécessité de travailler à la validation, avant fin août 2025, d’un document de politique nationale de recherche et d’innovation impliquant les acteurs publics et privés, les universitaires, les chercheurs, les industriels et toute autre partie prenante. Il a aussi demandé au Premier Ministre d’assurer la mise en cohérence, la supervision des programmes ministériels d’investissement dans la recherche, la promotion de l’innovation et de veiller à leur convergence avec les besoins sectoriels du pays.

Le Chef de l’Etat a souligné le caractère fondamental de la valorisation des résultats de la recherche et de nos capacités d’innovation dans les lettres de politique sectorielle, les stratégies industrielles, numériques et technologiques définies, les programmes et projets déployés. Il a indiqué, en outre, l’importance du soutien de l’Etat à la création d’entreprises technologiques et de laboratoires de recherche, au renforcement adéquat des écoles d’ingénieurs et des instituts de recherches mais aussi au financement et à l’accompagnement adaptés au développement de la recherche et de l’innovation.

A cet effet, le Président de la République a demandé au Premier Ministre, au Ministre en charge de la Recherche et au Ministre des Finances et du Budget de rationnaliser toutes les aides et l’essentiel des fonds publics destinés à la recherche, dans le cadre d’un Fonds national pour le Développement de 1 la Recherche et de l’Innovation, avec de nouveaux mécanismes de mobilisation et d’allocation de ressources à travers des contrats de performance intégrant des objectifs de résultats bien ciblés.

Dans ce sillage, il a demandé au Premier Ministre, de mettre en place un Conseil national de la Recherche et de l’Innovation pour matérialiser la nouvelle politique de recherche et d’innovation endogène et arrimée aux meilleurs standards internationaux. Pour clore ce chapitre, il a magnifié la participation remarquable de la délégation sénégalaise au 50ème Salon international des Inventions de Genève tenu du 09 au 13 avril 2025 et adresse ses vives félicitations aux lauréats.

Le Président de la République est revenu sur la question de l’amélioration et de l’attractivité du Sénégal et de l’optimisation des procédures dans la transparence en vue d’accélérer la mise en œuvre des programmes et projets. En effet, l’attractivité et la compétitivité de l’économie nationale s’érigent en priorités. A cet égard, il a indiqué au Gouvernement que le déploiement performant de l’Agenda national de Transformation exige une maitrise parfaite des procédures administratives et de passation des marchés mais également de toutes les actions visant la réalisation, dans les délais, des infrastructures, programmes et projets financés dans le cadre du budget de l’Etat et du partenariat public-privé. Il a aussi demandé au Premier Ministre de veiller à la finalisation de la réforme relative au Code des Investissements ainsi qu’à la célérité requise des structures publiques dans l’instruction optimale et transparente des dossiers d’investissements privés crédibles et conformes aux priorités de la Vision Sénégal 2050.

Dans le même élan, il a appelé le Premier Ministre à travailler à la certification des procédures notamment au sein de l’Autorité de Régulation de la Commande publique (ARCOP) et de la Direction centrale des Marchés publics (DCMP) pour plus de célérité dans le traitement des dossiers tout en garantissant la transparence. Le Chef de l’Etat a réitéré au Gouvernement, aux Centrales syndicales, au Patronat et à toutes les forces vives de la Nation son attachement constant au dialogue et à la concertation comme méthode de gouvernance. Dans ce contexte de renforcement conséquent du dialogue social tripartite (Etat, Patronat, Syndicats), il a demandé au Ministre en charge du Travail de faire le point sur le processus de conclusion du Pacte national de Stabilité sociale, l’état de prise en charge des cahiers de doléances des centrales syndicales en perspective de la fête du travail, le 1er mai 2025, et les enseignements et recommandations du rapport 2024 sur les statistiques du marché du Travail.

Enfin, le Président de la République a informé le Conseil qu’il présidera, jeudi 24 avril 2025, la cérémonie d’ouverture de la quatrième édition de la Conférence sociale placée sous le thème de l’employabilité et de l’emploi des jeunes. À l’entame de sa communication, le Premier Ministre a souligné que les opérations de reddition de comptes en cours, conformes aux engagements électoraux de Monsieur le Président de la République, sont une exigence dans une démocratie. Il a relevé qu’un tel exercice doit aller de pair avec la mise en œuvre des actions requises pour bâtir une patrie forte souveraine et prospère portée par un sursaut national face aux nombreux défis à surmonter dans le contexte de la situation critique des finances publiques. À cet égard, il a informé le Conseil que le Gouvernement présentera, dans les prochains jours, au peuple sénégalais et aux partenaires techniques et financiers, un plan structuré, détaillé et chiffré de relance, adossé à l’Agenda national de Transformation systémique du pays.

 Le Premier Ministre a ensuite axé sa communication sur la prise en charge des enfants de la rue et sur le phénomène de la mendicité publique et du vagabondage en général. Concernant la prise en charge des enfants de la rue, le Premier Ministre a marqué la forte préoccupation du Gouvernement face à ce phénomène de violation grave des droits de l’enfant garantis par le Constitution du Sénégal et les divers textes internationaux. Il a rappelé les différentes initiatives prises par le Sénégal, notamment la « Stratégie de protection de l’enfant », le Projet « Zéro enfant en situation de rue » et le « Programme de Modernisation des Daara », qui n’ont pas produit les impacts attendus. Un nouveau paradigme s’impose donc dans le contexte de la Vision Sénégal 2050 qui place l’avenir de l’enfant au cœur de la promotion d’un capital humain de qualité et de la promotion de l’équité sociale. Il s’agira de parvenir, une fois pour toutes, au retrait des enfants en situation de rue et à leur réinsertion socio-économique.

Dans cette perspective, le Premier Ministre a soumis à Monsieur le Président de la République la proposition faite par le Ministre de la Famille et des Solidarités, relative à l’organisation des Assises de la petite enfance destinées notamment à proposer des solutions concrètes, durables et adaptées au contexte sénégalais, en synergie avec l’ensemble des parties impliquées, sur la base de l’identification précise des obstacles qui entravent l’éradication du phénomène des enfants en situation de rue.

Sur la base des directives arrêtées par le Chef de l’Etat, il a invité le Ministre de la Famille et des Solidarités à prendre les dispositions appropriées pour la bonne organisation de ces Assises, en relation avec les Ministres chargés de la Justice, de la Santé et de l’Action sociale, de l’Education nationale ainsi que de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Abordant le phénomène relatif à la lutte contre la mendicité publique et le vagabondage, le Premier Ministre a déploré son accentuation malgré un arsenal légal dissuasif et la mise en place d’organes dédiés. Il a rappelé les dispositions légales pertinentes relatives à l’incrimination de la mendicité, du vagabondage et de l’exploitation de la mendicité d’autrui ainsi qu’à la protection des victimes d’exploitation de la mendicité et à la protection de l’enfant en danger. Sur cette base, il a engagé les Ministres chargés de la Justice, de la Famille, de l’Intérieur et de la Sécurité publique, des Forces armées ainsi que des Affaires étrangères de lui soumettre, au plus tard fin octobre 2025, une stratégie de riposte à présenter à l’approbation de Monsieur le Président de la République. Cette stratégie devra couvrir, entre autres, les axes suivants : – la mendicité des mineurs, par des mesures d’opérationnalisation de la Brigade spéciale de protection des mineurs, devant permettre l’identification des parents de tout mineur trouvé dans la rue et éventuellement des personnes chargées de sa garde afin que des poursuites puissent être engagées à leur encontre ; – la mendicité des étrangers, par des mécanismes de concertation avec les pays d’origine pour le retour organisé de leurs ressortissants et par l’application des mesures d’éloignement dès la prise des décisions de condamnation à leur égard.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-parole du Gouvernement a fait une communication sur l’état d’avancement des projets de construction et d’équipement de centres de formation professionnelle ;
Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a une communication sur le PROMOGEN et la lutte contre les incendies dans les marchés ;
 Le Ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions a fait une communication sur le déroulement de la 4ème Conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité au Sénégal, la préparation de la fête internationale du travail et les travaux relatifs au pacte de stabilité sociale.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté : – le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité d’appui au pilotage de l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (CAP-ANTESRI) ; – le projet de décret relatif à la commercialisation des aliments destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants.

Quand la vérité triomphe du vacarme – Réflexion après la décision du Conseil Constitutionnel ( Par Badara Gadiaga )

J’ai été insulté. J’ai été menacé. J’ai été traité de tous les noms pour avoir dit, haut et fort, ce que beaucoup murmuraient en silence : la loi interprétative portant amnistie était une grave dérive juridique et politique. Une tentative maladroite de restreindre une loi déjà contestée, au risque de fragiliser davantage notre socle démocratique.

Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel me donne raison. Par sa décision n°1/C/2025, il a rejeté sans ambiguïté cette loi, rappelant deux principes fondamentaux du droit :

On ne peut rétroactivement aggraver le sort de bénéficiaires d’une loi pénale plus clémente, même sous couvert d’interprétation. On ne peut amnistier des crimes imprescriptibles, au risque de violer les engagements internationaux du Sénégal.

Cette décision est plus qu’un rejet juridique. C’est un souffle de vérité et d’équilibre dans un climat où la justice est souvent instrumentalisée. Et surtout, c’est un rappel fort à tous les acteurs politiques : le droit n’est pas un outil de circonstance. Il est la boussole de notre vivre-ensemble.

Je suis heureux de voir le Conseil Constitutionnel jouer pleinement son rôle, en gardien de notre Constitution et non en arbitre partisan. C’est, faut-il le rappeler, la plus prestigieuse juridiction de notre pays.

Je félicite l’opposition parlementaire qui a eu le courage de saisir cette instance. Je salue le travail de la société civile, de la presse libre, des citoyens engagés, qui n’ont cessé de sonner l’alerte. Mention spéciale à nos forces de défense et de sécurité, injustement pointées du doigt dans une tentative de manipulation politique que je n’hésite pas à qualifier de honteuse.

Comme je le dis souvent : il n’y a pas d’alternative à la justice. Il est temps de tourner la page de la politique politicienne. Travaillons. Réparons. Bâtissons.

Ku nek ci deug, boul ragal wëtt.

Celui qui est dans le vrai ne doit jamais craindre de rester debout.

Croissance économique au Sénégal : le PIB progresse de 4,5% au 4e trimestre 2024, porté par l’agriculture et le raffinage

L’économie sénégalaise poursuit sa dynamique de reprise. Au quatrième trimestre 2024, le produit intérieur brut (PIB) réel, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une hausse de 4,5% par rapport au trimestre précédent, selon les dernières données publiées par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).

Cette progression notable est tirée par la vigueur du secteur primaire (+15,1%), notamment l’agriculture (+23,5%), ainsi que par la bonne tenue du secteur secondaire (+2,9%) et la contribution régulière du tertiaire (+2,3%).

Le sous-secteur agricole s’impose une fois de plus comme un pilier de la croissance, avec une hausse spectaculaire de 23,5% sur le trimestre. Une performance qui reflète les bons résultats des campagnes agricoles dans plusieurs régions du pays. Toutefois, cette embellie est atténuée par le recul de 7,4% de la pêche, un signal d’alerte sur la persistance des défis liés à la gestion des ressources halieutiques.

Le secteur secondaire progresse globalement de 2,9%, avec un bond spectaculaire du raffinage de pétrole et de la cokéfaction (+36,9%). Les activités extractives (+9,2%) affichent également une croissance soutenue, stimulée par les efforts dans le secteur minier. En revanche, la fabrication de matériaux de construction (-9,3%) et la production d’électricité (-5,2%) freinent quelque peu cette dynamique.

Du côté des services, la croissance est de 2,3%, portée par les services financiers et d’assurance (+13,9%), l’hébergement et la restauration (+7,2%), ainsi que le commerce (+4,7%). Ces chiffres témoignent d’une reprise progressive de l’activité touristique et d’une meilleure fluidité des échanges internes.

Parallèlement, les investissements (FBCF) bondissent de 16,3%, signal fort d’un regain d’activité dans les projets d’infrastructures et les grands chantiers. Les exportations enregistrent un saut de 30,4%, notamment grâce aux performances dans les secteurs énergétiques et agro-industriels.

En revanche, la consommation finale recule de 2,4%, un indicateur à surveiller de près, car il pourrait refléter une certaine prudence ou un essoufflement temporaire de la demande intérieure.

L’ANSD révèle également que le PIB nominal du Sénégal s’élève à 6 164,9 milliards FCFA sur le trimestre. Ce chiffre confirme la résilience de l’économie sénégalaise, malgré les incertitudes liées à la conjoncture régionale et internationale.

Fonds Covid-19 : Mansour Faye se défend face aux accusations de mauvaise gestion (vidéo)

L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, est sorti de son silence pour répondre aux accusations contenues dans le rapport de la Cour des comptes sur les fonds Force-Covid-19. Invité de la plateforme SL-info.Tv, il a tenu à clarifier sa position concernant les 399 millions de francs CFA utilisés sans justification formelle, selon les vérificateurs.

Dès l’entame de l’entretien, le maire de Saint-Louis a fustigé ce qu’il qualifie de « manipulation » et de « désinformation » entretenues, selon lui, par les nouvelles autorités. « Quand la manipulation et la désinformation deviennent le quotidien d’un régime, il est de mon devoir de faire la lumière sur la vérité », a-t-il déclaré. Pour lui, l’utilisation des 399 millions F CFA s’inscrivait dans un contexte d’urgence, lié à la pandémie.

« Il est vrai que dans le rapport, le vérificateur a indiqué que mon ministère a utilisé 399 millions tirés sur des fonds de calamités qu’on n’avait pas droit d’utiliser. Mais s’il n’a pas trop insisté là-dessus, c’est parce qu’utiliser de l’argent sans pour autant justifier son utilisation, l’administration n’en tient pas rigueur », a affirmé Mansour Faye.

Il rappelle par ailleurs que le contexte pandémique avait justifié la suspension des procédures habituelles, notamment par un décret présidentiel. « Il y avait même un décret qui a supprimé toutes les procédures de marchés publics. Quand une situation se présente, il n’y a plus de procédures », insiste-t-il.

Mansour Faye va plus loin et se dédouane de toute responsabilité personnelle. Il affirme avoir donné instruction de ne pas toucher aux fonds de calamité tant que les textes n’étaient pas finalisés. « C’est mentionné dans le rapport et le DAGE l’a dit au vérificateur : moi, Mansour Faye, ministre à l’époque, j’avais demandé à ce que ces fonds ne soient pas touchés avant la signature des textes qui l’organisent », dit-il.

Cependant, il reconnaît que les fonds ont été utilisés pour accélérer la distribution de l’aide alimentaire, une urgence nationale en pleine crise sanitaire. « Il fallait utiliser l’argent pour le démarrage de la distribution… », ajoute-t-il, tout en défendant la bonne foi et le sens de responsabilité des équipes impliquées.

Même si ses propos visent à relativiser la gravité des faits, ils soulèvent de nombreuses questions. Le rapport de la Cour des comptes avait pourtant noté une absence de pièces justificatives pour plusieurs dépenses, ainsi qu’un non-respect des règles de gestion, même en période d’urgence.

Mansour Faye, beau-frère de l’ancien président Macky Sall, est l’un des anciens ministres cités parmi les cinq personnalités devant comparaître devant la commission parlementaire dans le cadre de la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice.

Alors que le nouveau pouvoir affiche sa volonté de rendre des comptes au peuple sénégalais, cette sortie médiatique vise à préparer l’opinion. Reste à savoir si les explications de Mansour Faye convaincront les députés, mais surtout la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger les anciens ministres dans de telles affaires.

Crise multidimensionnelle au Sénégal : Thierno Alassane Sall dresse un constat accablant sur la situation économique

Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 22 avril à Dakar, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et ancien ministre de l’Énergie, a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « crise multidimensionnelle profonde » au Sénégal. Selon lui, plusieurs secteurs clés de l’économie nationale sont aujourd’hui en grande souffrance, pendant que le pouvoir en place donne l’impression de fuir ses responsabilités.

« Nous assistons à une aggravation silencieuse mais dangereuse des conditions de vie des Sénégalais, face à laquelle l’État reste sourd et passif », a déclaré l’ex-ministre. Il fustige l’absence de réformes urgentes et structurelles, dans un contexte où les tensions sociales et économiques s’amplifient.

À Saint-Louis, la crise dans le secteur de la pêche artisanale ne cesse de s’aggraver. Thierno Alassane Sall pointe du doigt la gestion désastreuse de la brèche, dont l’ouverture incontrôlée, selon lui, a causé la mort de près de 40 pêcheurs en une année. Il accuse l’État d’inaction, soulignant que « malgré les alertes, aucune mesure de sécurisation adéquate n’a été prise ».

Autre facteur aggravant : la raréfaction des subventions publiques, notamment pour les moteurs et les équipements, qui rend les conditions de travail de plus en plus précaires. « Nos pêcheurs sont livrés à eux-mêmes pendant que d’autres pays, comme la Mauritanie, injectent massivement dans la modernisation de leur secteur halieutique », déplore-t-il.

L’ancien ministre a également dressé un bilan inquiétant du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), pilier traditionnel de la croissance et de l’emploi. Selon lui, le chiffre d’affaires des cimenteries a chuté de 25 %, un signal fort du ralentissement de l’activité.

Il évoque également une baisse importante des importations de fer à béton et de matériaux de construction, signe d’un désengagement généralisé. Ce repli économique entraîne une vague de licenciements dans les entreprises du secteur, aussi bien dans les chantiers publics que privés.

« Les carrières tournent au ralenti, des entreprises ferment, et des milliers de familles se retrouvent sans revenu stable », a-t-il averti.

Le chômage constitue un autre sujet d’inquiétude pour Thierno Alassane Sall. Il avance le chiffre de plus de 20 800 emplois perdus récemment, sans que l’État ne communique clairement sur les plans de sauvegarde ou de reconversion.

Il dénonce également l’opacité des procédures de recrutement dans la fonction publique et les sociétés d’État, parlant de « copinage politique » au détriment de la compétence et de la transparence.

Pour Thierno Alassane Sall, cette accumulation de dysfonctionnements est le reflet d’un pouvoir « dépassé, incohérent et sourd aux appels des citoyens ». Il invite le gouvernement à changer de cap urgemment, en adoptant une gouvernance basée sur la rigueur, la transparence et le dialogue.

« Si rien n’est fait rapidement, nous courons tout droit vers un effondrement économique et social », a-t-il averti, en appelant à un sursaut national.

Thierno Alassane Sall charge le régime : « Ils sont incapables, bavards et méchants »

Dans une sortie médiatique très attendue, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et député à l’Assemblée nationale, a tenu une conférence de presse au ton particulièrement offensif à l’égard du régime actuel dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Très critique, il n’a pas hésité à qualifier les responsables du parti Pastef de « personnes incapables, incompétentes, bavardes et méchantes », dénonçant ce qu’il considère comme une gestion chaotique et idéologique du pouvoir.

Prenant la parole devant un parterre de journalistes et de militants, Thierno Alassane Sall a affirmé que les débuts du nouveau régime sont loin d’être rassurants. Il a exprimé son inquiétude quant à l’absence de réponses concrètes aux urgences économiques et sociales du pays. Selon lui, la situation actuelle exigeait des actes forts et pragmatiques, mais le gouvernement semble davantage préoccupé par la communication et la revanche politique.

Il s’est notamment insurgé contre ce qu’il qualifie de « mépris du pouvoir pour les travailleurs », pointant du doigt le silence des autorités face aux revendications sociales qui s’accumulent dans plusieurs secteurs, notamment dans l’éducation, la santé et les finances publiques. « Je me demande comment un État sérieux peut fouler aux pieds les urgences en faisant la sourde oreille face aux revendications des travailleurs », a-t-il déclaré, en référence notamment aux mouvements de grève et aux tensions dans les universités publiques.

Le député a aussi exprimé son indignation face au retard pris dans le déroulement de l’année universitaire, qu’il attribue à une mauvaise anticipation du ministère de l’Enseignement supérieur. Pour lui, ce retard est un symptôme de plus d’une gouvernance improvisée, incapable de répondre aux attentes de la jeunesse.

Concernant l’économie, Thierno Alassane Sall estime que le pays traverse une phase critique, marquée par des incertitudes et des tensions dans les circuits de financement. Il accuse le gouvernement d’avoir aggravé la situation par une politique économique qu’il qualifie d’idéologique, fondée sur des discours populistes plutôt que sur des mesures concrètes de relance.

Au-delà des critiques, le président de RV appelle le gouvernement à un sursaut de responsabilité. « Le peuple n’a pas élu des révolutionnaires de salon. Il attend des résultats, pas des slogans », a-t-il lancé. Il a exhorté les dirigeants à abandonner les logiques de revanche et d’exclusion pour enfin se consacrer aux réformes de fond, notamment dans l’administration publique, la fiscalité et l’éducation.

La sortie de Thierno Alassane Sall intervient dans un contexte politique tendu où l’opposition commence à s’organiser face au pouvoir, après la période de grâce post-élections. Ce discours marque un tournant dans les relations entre la République des Valeurs et Pastef, deux formations qui, bien que très différentes, s’étaient parfois retrouvées sur le terrain des libertés publiques sous le régime de Macky Sall.

Aujourd’hui, la rupture semble consommée, et Thierno Alassane Sall entend jouer pleinement son rôle d’opposant. « Nous serons là pour rappeler à ce régime ses promesses, mais aussi ses limites. Le Sénégal mérite mieux que cette gestion émotionnelle du pouvoir », a-t-il conclu.

Printemps du FMI et de la Banque mondiale : le Sénégal avance vers un nouveau programme avec des réformes ambitieuses

En marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, le Sénégal a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie de repositionnement économique. Le lundi 21 avril 2025, une rencontre de haut niveau s’est tenue entre la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, et une délégation sénégalaise conduite par le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des discussions en cours entre le Sénégal et l’institution de Bretton Woods, en vue de la mise en place d’un nouveau programme de coopération économique. L’objectif est de jeter les bases d’un partenariat renouvelé, fondé sur la transparence, la responsabilité budgétaire et la mise en œuvre de réformes structurelles ambitieuses, selon un communiqué officiel du ministère des Finances.

La délégation sénégalaise comptait dans ses rangs le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, le ministre Secrétaire général du Gouvernement, Ahmadou Al Aminou Lo, le ministre conseiller économique spécial du Président de la République, Alle Nar Diop, ainsi que le Directeur national de la BCEAO pour le Sénégal, François Sene. Cette forte présence ministérielle témoigne de l’importance stratégique accordée à ce partenariat par les nouvelles autorités sénégalaises.

Alors que le pays sort d’une période marquée par les séquelles économiques de la pandémie de Covid-19, la montée de la dette publique et les tensions sociales liées au coût de la vie, les nouvelles autorités cherchent à redéfinir le cadre de coopération avec les bailleurs. Les discussions visent à mettre en place un programme de soutien macroéconomique centré sur la maîtrise du déficit budgétaire, la réduction des dépenses improductives, la promotion de l’investissement public efficace et la lutte contre la mauvaise gouvernance.

Ce nouveau partenariat devrait également intégrer une dimension sociale forte, avec une attention particulière accordée à la protection des populations vulnérables. L’objectif est de favoriser une croissance inclusive, tout en assurant une meilleure gestion des finances publiques et en renforçant la souveraineté économique du pays.

Kristalina Georgieva a salué la démarche proactive des nouvelles autorités sénégalaises et exprimé la volonté du FMI d’accompagner le pays dans la réalisation de ses objectifs. Elle a insisté sur l’importance de l’inclusivité, de la transparence et de la bonne gouvernance pour assurer le succès des réformes envisagées.

Cette rencontre intervient à un moment décisif pour le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye, qui a promis de rompre avec les pratiques du passé. La conclusion d’un accord crédible avec le FMI constituera un signal fort, tant pour les partenaires internationaux que pour les citoyens sénégalais, sur l’engagement du nouveau régime à asseoir une gouvernance économique rigoureuse et équitable.

Tontine de véhicules : la fille de Fatou Laobé déférée pour escroquerie à plus de 16 millions F CFA

Ndèye Fatou Ndiaye, fille aînée de la célèbre chanteuse Fatou Laobé, est dans de beaux draps. Elle a été arrêtée par la Section de recherches de la gendarmerie de Keur Massar dans le cadre d’une affaire d’escroquerie portant sur une tontine de véhicules organisée via les réseaux sociaux. Elle doit être déférée ce mardi 22 avril 2025 au parquet, selon les informations rapportées par le journal L’Observateur.

La jeune femme est accusée d’avoir lancé une tontine promettant des véhicules à ses membres, principalement des femmes, en contrepartie de versements mensuels. L’affaire aurait impliqué un montant global dépassant les 16 millions de francs CFA.

Parmi les victimes, une dame identifiée sous le nom de C. Ndiaye aurait versé 1,2 million F CFA par mois pendant 14 mois — soit près de 17 millions — sans jamais recevoir le véhicule promis. Plusieurs autres participantes se plaignent également d’avoir été dupées, affirmant qu’aucune livraison n’a été effectuée.

Plus grave encore, Ndèye Fatou Ndiaye aurait rompu tout contact avec les membres de la tontine, alimentant davantage la frustration et le sentiment de trahison. Faute de remboursement, une plainte a été déposée, menant à son interpellation.

L’affaire soulève une fois de plus la question de la régulation des tontines sur les réseaux sociaux, souvent organisées sans aucune garantie légale, et attire l’attention sur les dérives potentielles d’un système basé sur la confiance.

Réponse aux 61 « universitaires » au nom de nos héros muets

Réponse aux 61 « universitaires » au nom de nos héros muets « La vengeance est, comme on dit, le plaisir des dieux ; cela coûte très cher ».


Que l’on maudisse le président sortant qualifié de tyran, qui sera toujours mieux que vos protégés, cela est naturel. Mais cela en est d’une lâcheté sans nom de vouer aux gémonies nos forces de défense et de sécurité dont on est sûr qu’elles n’apporteront aucune réponse car tenues par l’obligation de réserve.
S’élever, se lever, comme une race de rapaces ambitieux pour entrer dans les petits papiers du roitelet c’est l’imagination folle d’ignorants. Qui vous a donc mandatés pour s’exprimer en son nom ? Cette fois, ils sont au nombre de 61 signataires. Qu’est-il-arrivé aux 161 autres soldats ? Pourquoi avons-nous l’impression qu’ils fonctionnent sur commande, par procuration et toujours en sens unique pour les propagandistes ?


« Universitaire » et « intellectuel » ne riment pas avec sectarisme et chapelle politique.
C’est un braquage moral et sémantique.
« Machiavel n’était pas républicain mais démocrate »
C’est ce que semble nous indiquer cette élite borgne et sans mémoire. Dans toute organisation socio-politique, il y a des gouvernants et il y a le peuple. Ce peuple ne réclame pas de gouverner mais essentiellement d’être gouverné correctement. Les plus avertis comprennent très bien ce langage ; « ainsi nous formons une corporation légitime dans chaque domaine et en quelque sorte de représentants du peuple, dont la vraie fonction, sous couleur, est d’apporter jusqu’à nous le discours vindicatif d’un pouvoir revanchard, autocrate et surtout incapable de porter les attentes populaires ».


Pendant ce temps, au Sénégal, les libertés individuelles sont de plus en plus bafouées et celles collectives de plus en plus restreintes. L’on peut être privé de liberté pour un simple écart de langage et parallèlement les interdictions de marche se multiplient sous le glaive émasculé de nos marchands d’illusions, travestis en laudateurs et fanatiques zélés qui voudraient que les faveurs soient uniquement pour leurs fidèles. Installés confortablement dans votre déni, vous ferez mieux de mettre votre « grand savoir » de troubadours au profit de ce gouvernement pour redorer l’image de la diplomatie sénégalaise. Quel échec pour vos protégés, après vaines tentatives de présenter l’Etat du Sénégal, sous l’ancien régime, comme un Etat faussaire. Ils entrevoient certainement les strapontins qui leur sont promis.
Dommage pour ces fossoyeurs de l’Université qui forment désormais une corporation pour la défense des intérêts moraux et matériels du duo Sonko/Diomaye. De vrais imposteurs ! Cherchez l’erreur…
« Entre 2021 et 2024, des dizaines de manifestants pacifiques ont été tués par les forces de sécurité »
Le terme « pacifique » vaut son pesant d’or en dépit de la violation du principe de la présomption d’innocence, le b-a-ba de la faculté de penser.
Et à présent que vous vous êtes substitués à la justice, quelle est la sentence que vous infligerez à ces « fédayins » ayant saccagé des milliers de magasins et autres biens publics et privés sous l’injonction du Seigneur du « gatsa gatsa » qui accessoirement demandait à ses affidés d’envahir le domicile présidentiel, de l’y extraire et lui faire subir le même traitement que Samuel DOE ?
Chers « universitaires », politiciens encagoulés, où étiez-vous lorsque l’UCAD, temple du savoir et votre lieu de travail, fut incendiée vive par des jeunes qui scandaient le nom de Ousmane SONKO ? Ce que l’on remarquera c’est un silence assourdissant et complice.
Nous sommes clairement ici dans le cas d’une usurpation de fonction. Qui l’eut cru ? Qui a intérêt à tronquer la réalité ? Qui a intérêt à faire oublier son appel au « mortal combat » ? Qui veut faire oublier ses appels incandescents à la violence ? N’est-ce pas le rôle d’un intellectuel à s’interroger sur toutes ces questions afin que la vérité jaillisse ? Chers universitaires, enlevez vos cagoules et politisez-vous !
La marque de fabrique d’un universitaire c’est d’avoir le courage de ses idées. Dénoncer la loi d’amnistie et se taire sur une supposée loi d’amnistie partielle est une forme de dégénérescence intellectuelle.
Cette loi d’amnistie négociée est une trahison mais celle partielle est une tragédie. N’est ce pas une belle occasion de demander son abrogation ? Sartre n’avait-il pas raison d’assimiler les intellectuels à « des gens qui, ayant acquis quelque notoriété par des travaux qui relèvent de l’intelligence, abusent de cette notoriété pour sortir de leur domaine et se mêler de ce qui ne les regarde pas ».
« Cette nomination ne peut être interprétée que comme une capitulation morale ou, pire, comme une instrumentalisation politique… »
Sur ce, les méthodes de PASTEF n’ont avec la démocratie de commun que le nom qu’on leur accroche injustement. Imaginez un seul instant qu’un Premier ministre du régime sortant s’époumoner de sa concupiscence à l’égard de l’autorité judiciaire et du ministre de l’intérieur en les qualifiant « d’autorités politiques » et de ses prérogatives à disposer de son droit de vie ou de mort à l’endroit de ses opposants ? Nous imaginons déjà les déclarations à l’emporte-pièce sous les hululements de la société servile à la volonté du prince. Nous imaginons le tollé que cela aurait fait. C’est exactement ce qu’a fait Ousmane Sonko en période de campagne électorale. Ce qui décrédibilise un tant soit peu votre fausse stature « gardien de la démocratie ».
N’étiez-vous pas au fait du parjure du président de la République qui convoqua une session de l’Assemblée nationale avant de la dissoudre la veille le 12 septembre 2024 ? «
Ces gens auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale » avait d’ailleurs déclaré le Sieur Ousmane Sonko un mois avant ladite dissolution, lors d’une activité au sein de la primature, le 4 septembre. Plus inquiétant ce sont les raisons avancées pour délégitimer la représentation nationale selon le même Président de la République en marge des débats sur la loi d’orientation budgétaire qu’il qualifia de « culte du blocage ».
Les jeunes africains ont hâte de savoir à quelles propositions l’élite procédera face à la dépression des marchés suite à la guerre économique que mène TRUMP au reste du monde ? Quels impacts pourraient avoir les nouveaux outils de l’intelligence artificielle sur la relance de l’activité économique ? Quelle sera la nouvelle économie dans un monde post-guerre entre la Russie et l’Ukraine ? Avec quelle monnaie ? Voici des questions qui méritent contributions pour une élite en manque de délires psychotiques.
« Il est des cas où celui qui se prétend intellectuel ne doit plus se contenter de vœux pieux et de déclarations d’intention, mais donner à ses écrits un prolongement concret ».
Espérons qu’à l’avenir vous serez plus préoccupés par vos nominations que celles qui font de l’ombre à vos protégés surtout qui mettent en lumière des compatriotes fussent
t-il des anciens présidents. Signataires

  1. Dr Mouhamed Ben DIOP – Ingénieur financier. Président parti Pass-Pass
  2. Dr Madior LY – Vacataire à l’UCAD/FLSH
  3. Mamadou CISSÉ – Journaliste
  4. Mouhammadou Moustapha MANÉ – Président mouvement Les Républicains
  5. Moussa SY – Docteur en Histoire
  6. Babacar SUBĀ – PhD, Évolution, écosystèmes, microbiologie et modélisation
  7. Aminata LÔ – Consultante en communication
  8. Soya Diagne – CEO Dakarois Communication
  9. Cheikh Doudou MBAYE – MPH, Politique et Gestion des Systèmes de Soins en Santé
  10. Cheikhna Cheikh Saadbou KEITA – Commissaire à la retraite
  11. Bachir FOFANA – Journaliste éditorialiste
  12. Abdoul Burhan DIA – Senior Analyst / Produits dérivés financiers.
  13. El Hadji Baba GUEYE – Directeur Finances & Marchés publics
  14. Cheikh Ahmed Tidiane SALL – Coordinateur Rassemblement des Patriotes du Sénégal
  15. Saliou Diallo – Informaticien
  16. Marieme GUEYE – Logisticienne
  17. Souleymane SEYE – Ingénieur en biologie médicale
  18. Mame Thierno Mbacke FALL – Ingénieur chercheur en génie électronique
  19. Sidiki Abdoul DAFF – Professeur à la retraite
  20. Jeannot KANE – Juriste
  21. Hady ANNE – Software specialist & activiste des droits des migrants Montréal Canada
  22. Serigne Diery FALL – Gestionnaire des établissements et organisations de la santé
  23. Pascal OUDIANE – Professeur d’université
  24. Bamba Rayya DIOP – Informaticien
  25. Abdourahmane SOW – Président de la Dynamique Populaire les Volontaires
  26. Ousmane N’DIADÉ – Principal à la retraite
  27. Alioune Fall DIOP – Professeur de science à New Jersey
  28. Marieme BA – Professeure certifiée d’Anglais / Académie de Versailles
  29. Abdoul Aziz DÈME – Ingénieur informatique
  30. Moussa Omar BÈYE – Chef de projet ERP, chargé de projet au ministère de la cybersécurité et du numérique du Québec
  31. Daouda AW – Journaliste
  32. Mounirou THIOUNE – Ingénieur hydrogéologue
  33. Amy FALL – Enseignante
  34. Fatima CISSÉ – Chargée de clientèle
  35. Stéphane NDIONE – Président Mouvement ALIE
  36. Ababacar DIOP – Juriste en droit des affaires
  37. Mor THIAM – Manager d’entreprise
  38. Me Ousmane THIAM – Avocat au barreau de Dakar
  39. Abdoulaye SOW – Professeur de philosophie
  40. Babacar NDONG – Business Developper Responsable PDS
  41. Emile NDIAYE – Programmeur CNC
  42. Ndiawlem DIOP – Commerçante
  43. Dr Amadou TALL – Financier
  44. Cheikh Tidiane KANDÉ – Journaliste, auteur-essayiste.
  45. Alioune Dia – Responsable juridique
  46. Modou SÈNE – Géologue/Environnementaliste Pétrolier, Texas, USA
  47. Marieme SARR – Coordonnatrice Sécurité
  48. Amadou KANE – Ingénieur informatique
  49. Mame mor LOUM – Commerçant
  50. Serigne Salif SOW – Commerçant
  51. Issakha Ba – Enseignant
  52. Babacar LY Dioss – acteur culturel à Thiès
  53. Papa Malick YOUM – Professeur d’anglais
  54. Aïcha DIACK – Infirmière
  55. Soukeyna SECK – Enseignante, Consultante dans le secteur de la petite enfance & Syndicaliste
  56. Abdoulaye Moussa KEBE – Journaliste
  57. Penda THIAM – Directrice de la rédaction du Dakarois Quotidien
  58. Adama KANE – Instituteur
  59. Bara SENE – Maitre Coranique
  60. Mouhamed DIEYE – Instituteur
  61. Daouda Faoura SOW – Doctorant en Droit Public
  62. Souleymane SOUMARE – Ingénieur Génie Civil

Rapport sur les finances publiques : Pape Malick Ndour à l’écoute d’Alioune Tine pour un dialogue national apaisé

C’est une rencontre qui n’est pas passée inaperçue sur les réseaux sociaux. Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center et figure majeure de la société civile, a reçu chez lui l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, membre influent de l’Alliance pour la République (APR). L’objet de cette visite : la présentation d’un rapport alternatif sur les finances publiques, récemment remis au Fonds Monétaire International (FMI) par des cadres du parti.

Sur son compte X (anciennement Twitter), Alioune Tine a salué la démarche de son hôte avec des mots empreints de respect et de reconnaissance. « J’ai eu le grand plaisir de recevoir Pape Malick Ndour, dont le père est un vieil ami et collègue de l’UCAD. Il est passé me présenter leur rapport alternatif sur les finances publiques remis au FMI », a-t-il partagé.

Mais au-delà de la simple remise d’un document technique, la rencontre a pris une dimension politique et citoyenne. Alioune Tine a souligné le courage politique de l’ancien ministre, saluant son engagement dans un contexte où, selon lui, « s’opposer demande du courage ». Une allusion claire à la tension qui règne encore dans l’espace politique sénégalais, à la suite de l’alternance survenue après la dernière présidentielle.

Profitant de cet échange, le fondateur d’Afrikajom Center a relancé son appel au dialogue national, invitant les principales figures politiques – Macky Sall, Ousmane Sonko et le Président Bassirou Diomaye Faye – à s’asseoir autour d’une même table. Un appel, selon lui, bien accueilli par Pape Malick Ndour. « Il m’a écouté avec beaucoup d’attention, et j’ai senti une ouverture », confie-t-il.

Optimiste, Alioune Tine a conclu sur une note d’espoir : « Le Sénégal a une exceptionnelle capacité de résilience malgré l’agitation du moment. » Une phrase qui sonne comme un rappel à la responsabilité collective, dans un pays où les tensions politiques n’ont jamais complètement étouffé la quête d’un vivre-ensemble apaisé.

À travers cette rencontre, c’est peut-être un signal qui est envoyé : celui d’une possible passerelle entre les anciens et les nouveaux visages de la République, entre le pouvoir, l’opposition, et une société civile toujours en éveil.

Mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison : « Guy Marius Sagna cherche le buzz », selon Abdou Mbow

Invité de l’émission Face au jury sur PressAfrikTV HD ce dimanche 20 avril, le député Abdou Mbow a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la Haute Cour de justice, dont il est l’un des membres récemment élus. Magistrat parlementaire de cette institution exceptionnelle, il a tenu à rappeler le sérieux de sa mission. « Mes collègues députés m’ont fait confiance et ont voté pour que je devienne magistrat au sein de la Haute Cour de justice. J’ai prêté serment en jurant de garder secret les délibérations et que je resterais impartial », a-t-il affirmé.

Alors que cinq anciens ministres de Macky Sall sont aujourd’hui cités dans le cadre de l’affaire du Fonds Force Covid-19 pour détournement présumé de deniers publics, Abdou Mbow a expliqué le processus en cours. Si l’Assemblée nationale reçoit les dossiers, c’est le président qui convoquera la Commission des lois. Celle-ci examinera les éléments et soumettra un rapport à la plénière. « Si on arrive à ce niveau, je ferai ce que mon intime conviction me dictera », a-t-il précisé, soulignant son attachement à l’indépendance et à la rigueur du travail parlementaire.

Mais ce passage médiatique a surtout été marqué par sa réaction à la récente proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, formulée par le député Guy Marius Sagna pour haute trahison, notamment en lien avec la gestion de la dette publique. Une initiative que l’élu de l’opposition a jugée disproportionnée, voire opportuniste. « Guy Marius Sagna cherche le buzz. On ne doit pas jouer avec les institutions de la République », a-t-il tranché.

Sur le plan juridique, Abdou Mbow a tenu à apporter des précisions essentielles. Il a rappelé que le concept de haute trahison n’est ni défini dans la Constitution du Sénégal, ni dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « C’est une notion vague. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Bénin, la haute trahison est clairement définie : elle concerne les atteintes à la sécurité de l’État ou la collusion avec l’ennemi en temps de guerre », a-t-il expliqué.

Le parlementaire a mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique des institutions, appelant à faire preuve de responsabilité dans le traitement des affaires publiques. Selon lui, le débat autour de la dette et du déficit budgétaire ne saurait justifier une telle accusation. « Au Sénégal, on parle de déficit budgétaire et de dettes. Si ce sont ces deux choses qui sont à l’origine de la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison, celui qui dirige ce pays actuellement (Bassirou Diomaye Faye) doit donc être envoyé à la guillotine », a-t-il lancé, provocateur, en référence aux 4500 milliards de francs CFA empruntés par le nouveau régime en huit mois d’exercice.

Par cette sortie médiatique, Abdou Mbow affirme son positionnement au sein du nouveau paysage parlementaire tout en défendant l’équilibre des institutions républicaines, à l’heure où le Sénégal est engagé dans une nouvelle ère politique.

Ziarra générale 2025 : Serigne Babacar Sy Mansour appelle à protéger l’enfance et à renforcer la cohésion sociale

La ville sainte de Tivaouane a vibré, ce week-end, au rythme de la Ziarra générale 2025, un événement religieux majeur qui rassemble chaque année les fidèles de la confrérie tidiane venus de tout le Sénégal et de la diaspora. À cette occasion, un message fort a été délivré par Serigne Papa Mactar Kébé, au nom du Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, portant sur l’éducation des enfants et la consolidation du tissu social sénégalais.

Dans son allocution empreinte de spiritualité et de lucidité sur les enjeux sociaux du pays, Serigne Papa Mactar Kébé a insisté sur l’importance de prendre soin de la petite enfance. « Cette catégorie de la population doit être prise en charge pour bâtir un Sénégal où la solidarité et la foi vont rythmer le développement de notre société », a-t-il déclaré, soulignant que l’attitude des adultes envers les enfants devrait refléter davantage de bienveillance, de responsabilité et de protection.

Le message du Khalife ne s’est pas arrêté là. Son représentant a également mis l’accent sur la nécessité du respect mutuel comme socle fondamental de la cohésion sociale. Selon lui, une société harmonieuse ne peut exister que si les citoyens s’engagent dans un vivre-ensemble sincère, où la différence devient une richesse et non un facteur de division. « Le respect entre citoyens est indispensable pour garantir une vie normale », a-t-il rappelé.

L’édition 2025 de la Ziarra a aussi été marquée par une forte symbolique d’unité confrérique. Une délégation venue de Touba, dirigée par Serigne Abdou Lahat Mbacké Gaïndé Fatma, a honoré de sa présence la rencontre religieuse. Serigne Cheikhouna Mbacké, prenant la parole au nom de la délégation mouride, a tenu à souligner la dimension fraternelle de cette participation. « Nous sommes dans notre propre famille. Ce cadre que représente la Ziarra générale est une tribune pour perpétuer les bonnes œuvres de Khalifa Ababacar Sy qui est un repère dans l’islam au Sénégal, grâce à son enseignement et son riche héritage », a-t-il confié avec émotion.

En marge de l’événement, Serigne Papa Mactar Kébé a tenu à remercier les plus hautes autorités du pays pour les efforts consentis afin de garantir la paix et la stabilité du Sénégal. Il a souligné que « sans quiétude, aucun développement n’est possible », saluant ainsi la contribution des forces de défense et de sécurité à la bonne tenue de ce grand rassemblement religieux.

La Ziarra générale de Tivaouane, instaurée pour la première fois en 1930 à l’initiative de l’association religieuse Dahiratoul Kiram, conserve toute sa pertinence dans l’actualité sénégalaise. Elle est devenue au fil des décennies un événement incontournable du calendrier religieux, rassemblant les dahiras autour d’un même idéal de foi, de transmission et de paix sociale.

Mountaga Sy répond à Thierno Lo : une sommation interpellative en vue

L’ancien Directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX), Mountaga Sy, n’entend pas laisser passer les propos tenus récemment par Thierno Lo, ancien ministre et ex-président du Conseil d’administration de la Société nationale des transports ferroviaires (SENTER).

Lors d’un passage sur la chaîne YouTube de SansLimites, Thierno Lo a affirmé que Mountaga Sy, également maire de la commune d’Aéré Lao, aurait quitté le pays. « Il a fui. Il est présentement à l’étranger. J’avais demandé à ce que sa gestion soit auditée avant que je prenne fonction à la SENTER parce que sa gestion ne me convainquait pas. Il y avait beaucoup de choses à dénoncer… », a-t-il déclaré publiquement.

Des accusations jugées graves par Mountaga Sy, qui dément catégoriquement les affirmations de Thierno Lo et annonce une sommation interpellative. Selon ses proches, l’ancien DG de l’APIX est bel et bien au Sénégal, et il souhaite obtenir des éclaircissements sur ces propos, qu’il considère comme diffamatoires et attentatoires à sa réputation.

La sommation interpellative, une procédure légale utilisée pour obtenir des réponses officielles sous serment devant un huissier, vise ici à contraindre Thierno Lo à confirmer ou à se rétracter par rapport à ses accusations, en apportant les éléments de preuve correspondants. Cette démarche marque une volonté ferme de Mountaga Sy de défendre son honneur et de mettre fin à ce qu’il considère comme une campagne de dénigrement.

Ce nouvel épisode ravive les tensions déjà existantes entre les deux hommes, dont les relations semblent s’être dégradées depuis la période de transition à la tête de la SENTER. Pour l’heure, Thierno Lo n’a pas encore réagi à l’annonce de cette sommation, mais cette affaire pourrait rapidement prendre une tournure judiciaire si aucun démenti ou éclaircissement n’est fourni.

Le président Diomaye Faye salue la mémoire du pape François : « Une espérance vivante pour des millions d’âmes »

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a exprimé ce lundi sa profonde tristesse à l’annonce du décès du pape François, survenu en ce lundi de Pâques au Vatican. Dans une déclaration empreinte de gravité et de respect, le chef de l’État a rendu hommage à « une figure spirituelle majeure » dont l’impact a transcendé les frontières religieuses.

« C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Sa Sainteté le Pape François. Le monde perd une figure spirituelle majeure.

Par son engagement en faveur des plus vulnérables et son appel constant au dialogue entre les peuples et les religions, il aura incarné une espérance vivante pour des millions de croyants et d’hommes de bonne volonté.

Au nom du peuple sénégalais, j’adresse mes condoléances les plus attristées à l’Église catholique, à la communauté catholique du Sénégal et d’ailleurs, ainsi qu’à toutes celles et ceux que son message a inspirés. »

Cette déclaration s’inscrit dans la vague d’émotion mondiale suscitée par la disparition du 266e souverain pontife, premier pape jésuite, premier latino-américain et premier non-européen depuis des siècles. Très engagé en faveur des plus pauvres, du dialogue interreligieux et de la fraternité universelle, le pape François a profondément marqué son époque.

Le président Diomaye Faye a rappelé que le message du pape résonnait bien au-delà des cercles catholiques, porteur d’un humanisme actif qui a touché croyants comme non-croyants. Ce geste de solidarité nationale réaffirme les valeurs de tolérance, de dialogue et de respect interconfessionnel qui caractérisent la société sénégalaise.

Décès du pape François : Macky Sall rend hommage à « un homme de foi et grand humaniste »

Suite au décès du pape François, survenu ce lundi de Pâques 2025, les hommages affluent du monde entier. Parmi eux, celui de l’ancien président sénégalais Macky Sall, qui a exprimé ses condoléances à la communauté catholique à travers un message solennel publié sur les réseaux sociaux.

« Je présente mes condoléances émues à la communauté catholique suite au décès de Sa Sainteté le Pape François @Pontifex_fr. Homme de foi et grand humaniste, il était co-parrain du Prix Zayed pour la fraternité humaine. Je garde un excellent souvenir de notre audience au Vatican en décembre 2024 en compagnie des autres membres du Jury du Prix. Je salue sa mémoire et rends hommage à son illustre œuvre au service de l’humanité. »

Ce message témoigne de la relation de respect mutuel entre le leader sénégalais et le souverain pontife, qui partageaient une vision commune de la fraternité entre les peuples. Le pape François et Macky Sall s’étaient rencontrés en décembre 2024 au Vatican, dans le cadre du Prix Zayed pour la fraternité humaine, dont ils étaient tous deux impliqués dans le jury international.

L’ancien chef de l’État sénégalais a tenu à souligner l’héritage spirituel et humaniste du pape, qu’il qualifie d’« illustre œuvre au service de l’humanité ». En rendant hommage à Sa Sainteté, Macky Sall s’inscrit dans la longue liste des dirigeants ayant salué l’action du 266e pape de l’histoire de l’Église catholique.

Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, restera dans les mémoires comme un pasteur des humbles, engagé pour la justice sociale, le dialogue interreligieux et la fraternité universelle.

Fonds Covid-19 : Les ex-DAGE déférés seront fixés sur leur sort mardi prochain

La tempête judiciaire déclenchée par le rapport 2022 de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds de riposte contre la Covid-19 continue de faire des vagues. Vendredi 18 avril, plusieurs anciens Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) ont été déférés au parquet de Dakar. Leur sort sera scellé mardi prochain, à l’issue d’une décision du juge d’instruction, après un premier retour de parquet.

Parmi les personnalités dans la tourmente figurent Ndèye Aminata Loum Ndiaye, ex-DAGE du ministère du Développement industriel et des PME, Djiby Diakhaté, ancien DAGE du ministère de la Famille, ainsi que trois de ses collaborateurs : Ndongo Mbaye, Mamadou Guèye Dramé et Omar Ngalla Faye, selon les informations rapportées par Le Quotidien.

Dans le même sillage, Aliou Sow, ancien DAGE du ministère du Développement communautaire, a été interpellé par la Division des investigations criminelles (DIC). Il est soupçonné d’être impliqué dans une opération de surfacturation de riz destiné aux populations vulnérables, pour un montant estimé à 2,75 milliards de FCFA. Un opérateur économique, Moustapha Ndiaye, cité dans cette affaire, a quant à lui promis de répondre à la convocation de la DIC dans les jours à venir.

Autre dossier : Pierre Malick Ndong, un ancien comptable, a été inculpé pour détournement de deniers publics. Le juge d’instruction du 2e cabinet l’a placé sous contrôle judiciaire après le paiement d’une caution de 720 000 FCFA.

Ces actions judiciaires s’inscrivent dans le cadre de l’exploitation, par le parquet de Dakar, de huit rapports de la Cour des comptes. Ces derniers couvrent autant de ministères, dont ceux des Mines, de la Culture, de la Jeunesse, des Sports, de la Santé, de la Femme, de l’Industrie-PME et du Développement communautaire. À ce jour, cinq dossiers impliquant d’anciens ministres ont été transmis à l’Assemblée nationale pour traitement.

Maodo Malick Mbaye rompt le silence : « Je n’ai jamais posé d’acte délictuel dans la gestion de l’ANAMO »

Après une longue période de silence, Maodo Malick Mbaye, ancien directeur général de l’Agence nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAMO), est enfin sorti de sa réserve. Dans une déclaration publique, il a tenu à laver son honneur face aux accusations implicites ou supposées liées à sa gestion à la tête de l’ANAMO.

« Je n’ai posé aucun acte délictuel dans la gestion du dossier en question », a-t-il affirmé d’emblée, balayant d’un revers de main toute idée de malversation ou de faute de gestion. Plus précis encore, il ajoute : « S’il y’a imitation de signature, le coupable est clairement identifié », mettant en évidence une éventuelle falsification indépendante de sa volonté ou de son implication.

Mbaye insiste sur le fait que le dossier en question « ne concerne pas les Fonds COVID ni aucun corps de contrôle ». Une manière pour lui de dissiper toute confusion avec les nombreux scandales financiers liés à cette période trouble de la pandémie.

Revenant sur son départ de l’ANAMO, Maodo Malick Mbaye rappelle : « Après ma démission volontaire de la tête de l’ANAMO, je suis resté 8 mois au Sénégal pour tout besoin post-fonction ». Il précise également qu’il n’a « jamais été convoqué par la justice avant » son départ du pays, rejetant ainsi l’idée d’une fuite ou d’un départ précipité.

Depuis trois ans, il affirme diriger une organisation de médiation de droit marocain, basée à Rabat. « Ma prise de fonction à Rabat a été rendue publique. Et l’ambassade du Sénégal au Maroc est informée de mon séjour », conclut-il, insistant sur la transparence de ses activités actuelles.

CAP et CEAP : Fin de l’attente pour 2 432 enseignants, 21 nouveaux arrêtés signés

Le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mamba Guirassy, a signé vendredi 21 arrêtés d’admission au Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) et au Certificat Élémentaire d’Aptitude Pédagogique (CEAP), apportant une grande satisfaction à 2 432 enseignants à travers le pays. Cette décision met fin à une longue période d’attente pour de nombreux professionnels du secteur éducatif.

Cette nouvelle vague d’admissions fait suite à une série de progrès significatifs réalisés depuis mai 2024. En moins d’un an, ce sont 10 512 enseignants qui ont obtenu leurs arrêtés, un chiffre bien supérieur à celui des années précédentes, avec seulement 6 517 admissions en 2022 et 5 727 en 2023. Cette augmentation représente une amélioration notable et traduit la volonté des autorités de répondre de manière plus efficace aux attentes du corps enseignant.

Cette avancée s’inscrit dans le cadre d’une volonté globale de moderniser et de réformer le système éducatif sénégalais. Parmi les initiatives en cours, la mise en place de la plateforme numérique XPV est l’un des projets phares. Cette plateforme vise à dématérialiser les procès-verbaux relatifs aux examens professionnels, réduisant ainsi les délais de traitement et apportant une plus grande transparence dans les procédures administratives liées aux concours.

Le développement de cette plateforme s’inscrit dans un processus plus large de digitalisation des procédures de gestion des examens et concours. Ce projet vise à résoudre l’un des problèmes récurrents signalés par les syndicats : les lenteurs administratives. En facilitant l’accès et le traitement des informations via des outils numériques, le ministère espère ainsi fluidifier les processus et offrir une gestion plus rapide et plus efficace des examens pédagogiques.

Cette initiative a été saluée par une partie du personnel enseignant, qui attend désormais la mise en œuvre concrète de ces réformes sur le terrain. Le ministre Guirassy a souligné que cette évolution vers une gestion plus transparente et numérique des examens et des concours devait marquer un tournant dans le système éducatif, pour répondre aux attentes des enseignants, mais aussi garantir un meilleur suivi des parcours professionnels.

Trois questions, trois ministères : les clarifications du gouvernement à Guy Marius Sagna

Le député Guy Marius Sagna a récemment obtenu des réponses officielles à trois questions écrites adressées à différents ministères. Ces questions portent sur trois sujets sensibles : un projet de dépotoir à Tobor dans la région de Ziguinchor, les soupçons de financement d’organisations LGBT par le Canada, et les retards de paiement des enseignants vacataires du Centre de Formation Artisanale (CFA) de Dakar. Les ministères concernés ont apporté des éléments de réponse, dévoilant certains aspects de la gestion gouvernementale et des tensions sociales en cours.

Dans une lettre transmise au ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a clarifié la situation du projet de dépotoir à Tobor. Il a précisé que « la gestion des ordures ménagères relève du ministère de l’Urbanisme à travers la SONAGED ».

Après la fermeture de la décharge de Mamatoro, les autorités locales avaient envisagé trois sites alternatifs : Baghagha, Coubalan et Tobor. C’est finalement ce dernier qui a été retenu à l’issue d’une concertation menée avec certaines franges de la population. Toutefois, le ministre reconnaît que le rejet du projet par d’autres habitants démontre « la complexité de la problématique de la gestion des déchets » et appelle à une démarche plus inclusive, pour éviter les tensions sociales et garantir l’acceptabilité des projets d’infrastructure.

Dans une autre réponse, le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a abordé les allégations selon lesquelles le Canada financerait des organisations faisant la promotion des droits LGBT au Sénégal. Le ministère affirme n’avoir reçu « aucune information ou donnée pertinente » permettant d’étayer cette thèse.

Il a souligné que le Sénégal reste « fermement attaché à ses valeurs culturelles et religieuses », et que toutes les coopérations internationales se déroulent dans le respect strict des lois sénégalaises. Le ministère a également cité une déclaration du président Macky Sall à la tribune de l’ONU : « Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles ». Enfin, le ministère se dit disposé à ouvrir des enquêtes si des cas avérés sont portés à sa connaissance.

La troisième question concernait les retards de paiement des enseignants vacataires du Centre de Formation Artisanale de Dakar. Dans sa réponse, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a reconnu que les enseignants n’ont pas encore été payés en raison de « contraintes budgétaires ».

Les fonds destinés au paiement de ces vacataires sont logés dans le Fonds d’Appui à l’Artisanat. Cependant, le budget de l’année 2024 n’a pas permis de débloquer les crédits nécessaires. Le ministère assure avoir pris les dispositions pour intégrer cette dépense dans le cadre de la loi de finances 2025, bien que le compte concerné ne soit toujours pas alimenté à ce jour. Il promet que « toutes les dispositions seront prises dès que les fonds seront disponibles » afin de régler la situation dans les meilleurs délais.

Badara Gadiaga défie Ousmane Sonko : « La peur a changé de camp »

Le ton monte dans le landerneau politico-médiatique sénégalais. Après le placement sous mandat de dépôt du chroniqueur Abdou Nguer, le célèbre analyste Badara Gadiaga a réagi avec vigueur, pointant du doigt une dérive autoritaire du pouvoir en place. Dans un message empreint d’émotion et de détermination, le chroniqueur de l’émission Jakaarlo Bi n’a pas mâché ses mots à l’endroit du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Je manifeste tout mon soutien à mon frère cadet Abdou Nguer. L’effaceur a décidé qu’il va nous effacer. Il a dépêché ses chroniqueurs, ses députés, ses directeurs généraux et ses ministres avant de sortir lui-même », a-t-il déclaré, dans une allusion à ce qu’il considère comme une stratégie délibérée de musellement des voix critiques.

Badara Gadiaga va plus loin, estimant que le pouvoir a perdu l’initiative dans la bataille de l’opinion :

« La peur a changé de camp car il a finalement abdiqué », a-t-il lâché, en réponse à la récente sortie musclée d’Ousmane Sonko contre les chroniqueurs, qu’il accuse de propager de fausses nouvelles ou de nuire à l’action du gouvernement.

Selon Gadiaga, les attaques contre les journalistes et analystes ne sont rien d’autre que des « aveux d’échec » de la part du Premier ministre. Pour lui, la démocratie sénégalaise, bien qu’ébranlée par ces événements, continue de résister :

« Le Premier ministre souffre et suffoque parce que la démocratie va continuer à respirer… la puissance ne réside qu’en Allah », a-t-il martelé, mêlant foi et conviction républicaine.

Cette sortie intervient dans un contexte tendu, où la liberté de la presse et d’expression est au cœur des préoccupations. L’arrestation d’Abdou Nguer, accusé de « diffusion de fausses nouvelles », suscite de nombreuses réactions au sein de la société civile et des milieux médiatiques. Pour Badara Gadiaga, ce climat délétère est révélateur d’une volonté de réduire au silence les voix dissidentes, alors même que la démocratie sénégalaise a toujours été citée en exemple dans la sous-région.

Entre les chroniqueurs et les autorités, le bras de fer semble désormais ouvert. D’un côté, les analystes comme Gadiaga dénoncent une dérive autoritaire ; de l’autre, le pouvoir tente de faire respecter ce qu’il considère comme les limites de la liberté d’expression. Le débat promet de rester vif dans les prochains jours, surtout si d’autres figures médiatiques venaient à être inquiétées.

Crise à l’APS : les agents réclament leurs indemnités de campagne

Le climat social se dégrade à l’Agence de presse sénégalaise (APS), où les agents dénoncent une gestion opaque et des promesses non tenues. Ce mardi 15 avril, un mouvement de protestation a été observé sur l’ensemble du territoire, marqué par le port de brassards rouges aussi bien à Dakar que dans les régions. Une mobilisation inédite initiée par le Collège des délégués du personnel pour exiger le paiement des indemnités liées à la couverture de la campagne électorale des législatives du 17 novembre 2024.

Dans un communiqué rendu public ce vendredi, les délégués ont salué une adhésion massive des agents au mot d’ordre. Selon eux, l’action avait pour but d’alerter l’opinion sur les manquements persistants de la Direction générale. Au cœur de la grogne : les indemnités de campagne qui n’ont été réglées qu’en partie. « Seuls 25.000 francs CFA ont été versés à chaque agent, alors que 21 jours de travail restent impayés », précisent les représentants du personnel.

Mais les tensions vont bien au-delà de cette question financière. Le Collège des délégués pointe également un manque de transparence dans la gestion des fonds reçus pour la couverture de la campagne. D’après leurs déclarations, la Direction aurait affirmé que les montants « n’ont fait que transiter » dans les comptes de l’APS. Une explication jugée insuffisante, voire suspecte, par les délégués, qui affirment qu’une partie des fonds aurait été redirigée vers le budget de fonctionnement de l’entreprise.

Face à cette situation, les travailleurs de l’APS réclament non seulement le paiement intégral des indemnités dues, mais aussi une amélioration générale de leurs conditions de travail. Ils dénoncent un mépris des préoccupations du personnel et un « déni de responsabilité » de la part de la direction. « Nous nous réservons le droit d’amplifier la mobilisation par tous les moyens légaux », préviennent les représentants syndicaux.

La crise à l’APS s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales dans plusieurs secteurs publics, où les revendications salariales et les dénonciations de mauvaise gestion se multiplient. En attendant une réponse concrète de la Direction générale ou des autorités de tutelle, le malaise au sein de la principale agence de presse du pays continue de grandir.

Rapport de la Cour des comptes : Pape Malick Ndour conteste et publie un ouvrage pour se défendre

Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques continue de susciter des réactions. Ce jeudi 17 avril 2025, Pape Malick Ndour, figure de l’Alliance pour la République (APR) et ancien ministre de la Jeunesse, a tenu une conférence de presse pour exprimer ses réserves sur le document et présenter son ouvrage intitulé « Explications et mises au point ».​

Dans son livre, Pape Malick Ndour vise à apporter des éclaircissements sur les points soulevés par la Cour des comptes. Il critique notamment l’absence de respect du principe du contradictoire, affirmant que les anciens ministres des Finances n’ont pas été consultés pour répondre aux interpellations du rapport. Il souligne également des modifications inexpliquées dans la mission d’audit, remettant en question la transparence du processus.

Pape Malick Ndour a exhorté la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale à mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour examiner les méthodes ayant conduit à l’élaboration du rapport de la Cour des comptes. Il estime que les conclusions de ce document sont surprenantes et méritent d’être éclaircies. ​

L’ancien ministre a également pointé du doigt des incohérences dans le rapport, notamment en ce qui concerne l’analyse de la dette publique. Il accuse le nouveau gouvernement d’avoir tenté d’intégrer dans la dette publique des financements privés et des facilités bancaires, ce qui irait à l’encontre des normes comptables habituelles. ​

La publication de « Explications et mises au point » par Pape Malick Ndour marque une nouvelle étape dans le débat autour du rapport de la Cour des comptes. En appelant à une commission d’enquête parlementaire et en critiquant la méthodologie du rapport, l’ancien ministre cherche à défendre la gestion financière du précédent régime et à remettre en question les conclusions de la Cour des comptes.​

Mise en accusation de Macky Sall : Pape Malick Ndour charge le régime et défend l’ancien président

Alors que l’Assemblée nationale est secouée par une proposition de loi introduite par le député Guy Marius Sagna visant à mettre en accusation l’ancien président Macky Sall pour haute trahison, son parti, l’Alliance pour la République (APR), a réagi vigoureusement ce jeudi 17 avril 2025.

Pape Malick Ndour, figure montante de l’APR et ancien ministre de la Jeunesse, a pris la parole pour dénoncer ce qu’il qualifie d’acharnement politique. Selon lui, cette initiative portée par Pastef et soutenue par certains députés de la coalition au pouvoir n’aurait qu’un seul but : ternir l’image d’un homme d’État qui continue de briller à l’international.

« Depuis l’arrivée de ce régime, leur seul programme, c’est de salir la réputation de Macky Sall », a déclaré Pape Malick Ndour devant la presse.

Pour le responsable apériste, les réalisations de l’ancien président, tant sur le plan national que dans les sphères internationales, dérangent. Il estime que Macky Sall est victime d’un regard envieux de la part du nouveau pouvoir, qui peine à faire oublier ses débuts laborieux en matière de gouvernance.

L’ancien ministre rappelle que Macky Sall reste actif sur la scène diplomatique, participant à plusieurs sommets internationaux et assurant un leadership africain reconnu. Il appelle ainsi à « plus de responsabilité » de la part des nouvelles autorités, en évitant de transformer les institutions républicaines en « tribunaux politiques ».

Pape Malick Ndour n’a pas manqué de pointer ce qu’il considère comme une manœuvre de diversion destinée à masquer l’absence de résultats concrets de l’équipe dirigeante actuelle.

Pour rappel, la proposition de mise en accusation déposée par Guy Marius Sagna repose essentiellement sur la gestion de la dette publique sous Macky Sall, notamment dans le cadre de projets comme l’exploitation du gaz, l’endettement extérieur et la gestion des ressources naturelles.

Cautionnement dans les procédures financières : « L’objectif principal, c’est de sauver les intérêts de l’État, pas de mettre les gens en prison » (Procureur Ibrahima Ndoye)

Alors que les affaires de délinquance financière se multiplient devant le Pôle Financier Judiciaire (PFJ), la question du cautionnement judiciaire revient régulièrement dans le débat public. Face à certaines critiques estimant que certains inculpés « achètent » leur liberté, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a tenu à clarifier les choses. Selon lui, le cautionnement n’est pas une faveur, encore moins un passe-droit, mais un instrument légal destiné à protéger les intérêts de l’État.

S’exprimant en marge de la conférence de presse du PFJ, le magistrat a rappelé que le cautionnement est encadré par l’article 140 du Code de procédure pénale, qui prévoit cette possibilité dans certaines conditions bien précises, notamment lorsque l’inculpé présente des garanties suffisantes de représentation, ou lorsque sa détention provisoire ne se justifie plus.

« Si je dis que nous avons accepté ces propositions et que les juges d’instruction ont également accepté cela, c’est que la loi prévoit, dans l’article 140, la possibilité de solliciter son habilitation, son éligibilité ou s’il y a des contestations sérieuses », a expliqué Ibrahima Ndoye.

Le but du cautionnement, a-t-il poursuivi, est double : il permet d’éviter la détention systématique dans certaines affaires tout en garantissant que l’État puisse recouvrer ses avoirs en cas de condamnation. Dans les dossiers de crimes économiques, où les préjudices financiers sont souvent massifs, le versement d’un cautionnement peut permettre à l’État d’avoir une sécurité financière immédiate, avant même l’issue du procès.

« Le cautionnement est une garantie qui permet au juge de s’assurer de préserver les intérêts de l’État. L’objectif principal, c’est de faire en sorte que les intérêts de l’État soient préservés, pas de mettre les gens en prison », a insisté le chef des poursuites.

Pour le procureur Ndoye, la prison ne doit pas être une fin en soi. Ce qui importe le plus dans ce type de procédure, c’est la traçabilité des fonds publics, la réparation du préjudice et la restauration de la confiance des citoyens dans leurs institutions. Il ne s’agit pas uniquement de punir, mais aussi de récupérer l’argent du contribuable.

Cette position du parquet financier s’inscrit dans une dynamique de justice plus efficace, mais aussi plus stratégique. Face aux critiques sur certains cas de libération provisoire, le magistrat a tenu à rappeler que chaque décision est fondée sur l’évaluation précise de la situation de l’inculpé, de la gravité des faits, et surtout, de la capacité du cautionnement à couvrir le montant supposé détourné ou volé.

Ainsi, la notion de « liberté contre caution » n’est pas une libération gratuite. Elle impose à l’inculpé un engagement financier réel, et en cas de manquement, la caution est confisquée et les poursuites se poursuivent.

Délinquance économique et financière : Le Pôle Financier Judiciaire dresse un premier bilan retentissant après sept mois d’activité

Sept mois après son opérationnalisation, le Pôle Financier Judiciaire (PFJ) a présenté, ce jeudi 17 avril 2025, les résultats de ses investigations, révélant l’ampleur de la lutte engagée contre la délinquance financière au Sénégal. Lors d’une conférence de presse organisée au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le procureur Abdoulaye Sylla, coordonnateur du PFJ, accompagné des procureurs Mbacké Fall et Ibrahima Ndoye, a livré un rapport détaillé sur les actions menées depuis la mise en place de cette structure spécialisée.

Selon le procureur Sylla, 293 dossiers ont été ouverts, impliquant 262 personnes, toutes poursuivies pour divers délits financiers, notamment la corruption, le détournement de deniers publics, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la fraude fiscale, ou encore la falsification de documents administratifs. Ces enquêtes sont issues, entre autres, de 20 rapports transmis par la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) et de 8 rapports provenant de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption).

Le bilan présenté est éloquent. Le PFJ a réussi à saisir 11 titres fonciers répartis dans plusieurs localités du pays, notamment à Rufisque, Thiès et Mbour. Deux de ces titres fonciers ont d’ores et déjà été enregistrés provisoirement au nom de l’État du Sénégal, ce qui marque une étape importante dans la récupération des biens issus de pratiques illicites. En plus des biens immobiliers, 92 véhicules ont été immobilisés, ainsi que plusieurs pirogues et moteurs, souvent utilisés dans des circuits de blanchiment de capitaux ou acquis à travers des détournements.

Le volet financier du bilan n’est pas moins impressionnant. Si, il y a deux mois à peine, le montant total des sommes saisies s’élevait à environ 2 milliards de francs CFA, le procureur Sylla a annoncé que ce chiffre a été multiplié par plus de sept pour atteindre aujourd’hui plus de 15 milliards de francs CFA. Ces fonds sont le fruit de procédures de saisie conservatoire, de blocages de comptes bancaires et de recouvrements en cours.

Dans son adresse, le procureur a tenu à insister sur la complexité du travail du PFJ, affirmant que « la lutte contre la délinquance financière ne se règle pas en un jour ». Il a évoqué une chaîne d’enquête et de vérification rigoureuse, qui nécessite une collaboration étroite entre plusieurs institutions : la justice, les services de renseignements financiers, les corps de contrôle, la gendarmerie, la police judiciaire, mais aussi les banques et les notaires.

Le PFJ, qui agit dans le cadre du Parquet national financier, bénéficie aujourd’hui d’un soutien fort des plus hautes autorités judiciaires. Il a pour mission d’identifier, de documenter, de poursuivre et de sanctionner les crimes économiques qui, selon Abdoulaye Sylla, « sapent les fondements de la République, minent la confiance des citoyens dans l’État et freinent le développement du pays ».

Cette sortie du parquet financier intervient dans un contexte marqué par une volonté politique affirmée de rupture avec les pratiques du passé. La lutte contre la corruption et l’impunité figure parmi les priorités du nouveau régime en place. En dressant un tel bilan après seulement sept mois, le Pôle Financier Judiciaire affiche clairement sa volonté de restaurer l’autorité de l’État, de récupérer les fonds publics détournés et de dissuader toute tentative future d’enrichissement illicite.

Des procès pourraient bientôt s’ouvrir, et certaines affaires très médiatisées sont déjà dans le viseur des enquêteurs. Avec ce rythme soutenu, les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la justice financière au Sénégal.

Accrochage armé à Mongone : un militaire blessé, un autre porté disparu

Une situation tendue prévaut actuellement dans le département de Bignona, plus précisément dans la localité de Mongone, où des affrontements ont opposé les forces de défense à un groupe armé. L’incident survient dans le cadre d’une opération militaire de grande envergure lancée par la Zone militaire n°5, suite à des exactions perpétrées à Djinaki dans la nuit du 13 avril.

Selon les informations communiquées par l’armée, un détachement militaire a été pris à partie par des hommes armés le 16 avril, alors qu’il menait une mission de ratissage. Le bilan provisoire fait état d’un militaire blessé et d’un autre porté disparu.

« Tous les moyens sont actuellement mobilisés pour retrouver notre frère d’armes », a indiqué une source militaire sous couvert d’anonymat. Le soldat blessé a été évacué vers une structure sanitaire et son état serait stable.

L’intervention militaire dans cette zone frontalière s’inscrit dans un contexte de résurgence de violences attribuées à des groupes armés non identifiés. Ces derniers auraient récemment ciblé des populations civiles et détruit des biens à Djinaki, semant la peur dans plusieurs villages environnants.

Les opérations de ratissage se poursuivent et les forces de défense entendent renforcer leur présence dans cette partie sud du pays pour restaurer la sécurité et rassurer les habitants.

La Zone militaire n°5 invite les populations locales à la vigilance, à la collaboration avec les forces de défense, et au calme, en attendant l’issue des opérations en cours.

« Diffusion de fausses nouvelles » : Abdou Nguer et son « fan » placés sous mandat de dépôt

Le chroniqueur de SenTV, Abdou Nguer, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi à l’issue de sa présentation devant le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il passera sa première nuit en prison, poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles », à la suite de propos tenus après le décès de Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel.

Mais il n’est pas le seul à être derrière les barreaux. Pape Amadou Ndiaye Diaw, identifié comme l’administrateur du compte TikTok « Abdou Nguer Seul », a également été inculpé et écroué. Devant le juge, il a reconnu avoir publié sous ce pseudonyme le commentaire « une autopsie exigée », jugé provocateur et infondé.

Tout est parti de la sortie polémique d’Abdou Nguer, relayée sur les réseaux sociaux, dans laquelle il évoquait un climat d’insécurité dans le pays, citant le décès de Mamadou Badio Camara. Cette déclaration a conduit à l’autosaisine du procureur de la République, qui a rapidement ouvert une enquête.

Interrogé par les enquêteurs, le chroniqueur a nié être à l’origine du commentaire controversé, affirmant ne pas maîtriser suffisamment la langue française pour l’avoir écrit. Il a également déclaré ne pas être lié au compte ayant diffusé les propos en question.

Mais les investigations ont mené à Pape Amadou Ndiaye Diaw, qui a reconnu en être l’auteur. Il s’est présenté comme un simple fan d’Abdou Nguer, expliquant qu’il partageait régulièrement ses vidéos. Il a soutenu avoir repris un commentaire d’un autre internaute sans mauvaise intention, ce que n’a pas retenu la justice.

Les deux hommes font désormais l’objet d’une information judiciaire, ouverte pour diffusion de fausses nouvelles. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des influenceurs et des internautes sur les réseaux sociaux, et sur les limites de la liberté d’expression dans un contexte politique et social sensible.

Grand Tortue Ahmeyim : Le Sénégal et la Mauritanie deviennent exportateurs de gaz naturel liquéfié

C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le Sénégal et la Mauritanie dans le secteur énergétique. British Petroleum (BP) a annoncé le chargement réussi de la toute première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) issue du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA), marquant ainsi l’entrée officielle des deux pays dans le cercle restreint des exportateurs mondiaux de GNL.

Dans un communiqué publié ce jeudi, BP s’est félicité de cette avancée majeure dans le cadre de la phase 1 du projet GTA, situé à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal. Cette étape marque un tournant stratégique, non seulement pour le géant pétrolier britannique, mais également pour toute la région ouest-africaine. En effet, le gaz extrait à plus de 2 850 mètres de profondeur est traité à bord d’un navire FLNG (Floating Liquefied Natural Gas), situé à une dizaine de kilomètres au large, avant d’être exporté à l’international.

À pleine capacité, la phase 1 du projet devrait produire 2,4 millions de tonnes de GNL par an, avec une partie destinée aux marchés internationaux et une autre réservée aux besoins domestiques du Sénégal et de la Mauritanie. Cette répartition stratégique permettra non seulement de générer des devises, mais aussi de renforcer la souveraineté énergétique des deux pays.

Ce développement survient dans un contexte où BP ambitionne de lancer dix projets énergétiques majeurs d’ici fin 2027. Gordon Birrell, vice-président exécutif de la production et des opérations de BP, a salué l’aboutissement de ce projet. Il a tenu à remercier les gouvernements mauritanien et sénégalais, ainsi que les partenaires du projet — Kosmos Energy, Petrosen, et SMH — pour leur soutien indéfectible.

« C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. Félicitations à tous ceux qui ont contribué à franchir cette étape en toute sécurité », a-t-il déclaré.

Classé comme « projet d’importance nationale stratégique » par Dakar et Nouakchott, GTA représente un défi technologique considérable, notamment du fait de l’exploitation en eaux ultra-profondes, à plus de 120 kilomètres des côtes. Cette réussite est le fruit de plusieurs années de coopération entre acteurs publics et privés, tant locaux qu’internationaux.

Depuis le démarrage des travaux en 2017, le projet a généré plus de 3 000 emplois locaux et favorisé le partenariat avec environ 300 entreprises mauritaniennes et sénégalaises. Dave Campbell, vice-président senior de BP pour la Mauritanie et le Sénégal, n’a pas caché sa fierté :

« Ce moment historique est le fruit de relations solides avec les gouvernements, les communautés locales et nos partenaires. Nous comptons les renforcer davantage à mesure que le projet avance. »

Avec cette première exportation, le projet Grand Tortue Ahmeyim ouvre une nouvelle ère énergétique pour l’Afrique de l’Ouest, tout en posant les bases des phases futures de développement. Dans un contexte mondial de transition énergétique, le Sénégal et la Mauritanie se positionnent désormais comme des acteurs crédibles et stratégiques sur le marché du gaz naturel liquéfié.

Situation économique et sociale 2022-2023 : L’ANSD conforte le bilan de Macky Sall et valide les prévisions de Mamadou Moustapha Ba

Le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) apporte un éclairage complet sur la trajectoire budgétaire et financière du Sénégal entre 2022 et 2023. Si les chiffres confirment une montée de la dette publique, ils traduisent également une stratégie assumée de mobilisation de ressources pour soutenir les dépenses publiques dans un contexte économique contraint.

En 2022, l’État sénégalais a mobilisé 4 046,1 milliards de FCFA de recettes. Ce montant a connu une progression en 2023, atteignant 4 746,5 milliards de FCFA, traduisant une amélioration notable de la capacité de collecte des ressources fiscales et non fiscales.
Dans le même temps, les dépenses exécutées ont grimpé à 3 957,6 milliards de FCFA en 2022, puis à 4 359,2 milliards de FCFA en 2023. Ce niveau de dépense, soutenu par des politiques publiques ambitieuses, a généré un besoin de financement – autrement dit, un déficit – de 917,3 milliards FCFA en 2022 et 922,8 milliards FCFA en 2023.
Ce déficit, bien que significatif, reste dans les proportions jugées soutenables pour un pays émergent, selon les standards de la surveillance macroéconomique régionale.
Pour combler ce besoin de financement, l’État a eu recours à des accumulations nettes de passifs, à hauteur de 1 436,4 milliards de FCFA en 2022 et 1 728,5 milliards de FCFA en 2023. Ces passifs incluent les dettes contractées aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur.
Une part importante de ce financement provient de la dette extérieure : 772,7 milliards de FCFA en 2022 et 1 090,1 milliards de FCFA en 2023. Cette tendance souligne une dépendance accrue aux financements extérieurs, notamment auprès des bailleurs internationaux, mais également une plus grande diversification des sources de financement.
Comparé à 2021, où l’accumulation nette de passifs était de 1 031,01 milliards de FCFA, le rythme s’est ralenti : baisse de 258,32 milliards en 2022 et de 64,78 milliards en 2023, preuve d’un effort progressif de consolidation budgétaire.
L’encours total de la dette de l’administration publique centrale s’est établi à 11 782,8 milliards de FCFA en 2022, soit 68,4 % du PIB, avant d’atteindre 13 797,8 milliards de FCFA en 2023.
En 2022, la dette extérieure représentait 10 097,9 milliards de FCFA (soit 85,7 % du total) contre 1 684,8 milliards de dette intérieure (14,3 %).
En 2023, la part de la dette intérieure a augmenté pour atteindre 4 553,3 milliards de FCFA, contre 9 244,5 milliards de FCFA de dette extérieure. Cette évolution indique une volonté d’alléger la pression extérieure en renforçant les financements domestiques.
Le recours au marché financier sous-régional a constitué un levier de financement important. En 2022, les émissions de titres ont totalisé 1 042,9 milliards de FCFA, dont 799,2 milliards d’emprunts obligataires et 243,6 milliards de bons du Trésor.
Les titres de créances ont diminué en 2022, passant de 565,9 milliards de FCFA en 2021 à 273,7 milliards de FCFA, traduisant une certaine prudence. Mais en 2023, ce segment a été dynamisé pour atteindre 966,8 milliards de FCFA, grâce notamment à la confiance accrue des investisseurs et à la présence renforcée d’entreprises privées dans ce marché.
Les engagements sous forme de garanties octroyés par l’État se sont établis à 649,0 milliards de FCFA en 2022 et 570 milliards de FCFA en 2023, ce qui montre une gestion relativement stable de ce levier.
Enfin, les ressources de financement mobilisées sont passées de 3 392,0 milliards de FCFA en 2022 à 3 907,84 milliards de FCFA en 2023, soit une hausse de 327,25 milliards de FCFA, équivalente à une croissance relative de 10,2 %.
Ce rapport de l’ANSD, bien que technique, confirme les choix économiques assumés du régime de Macky Sall, fondés sur des investissements massifs dans les infrastructures et les services sociaux de base, souvent au prix d’un endettement croissant.
Mais les indicateurs laissent également apparaître une gestion encadrée du déficit, une diversification des sources de financement et une plus grande implication du marché domestique.

Affaires judiciaires : le CORED appelle les journalistes à plus de discernement et de prudence

Alors que l’actualité nationale est fortement marquée par des affaires judiciaires sensibles, notamment autour de la gestion du Fonds Force Covid-19, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les Médias (CORED) appelle les professionnels des médias à faire preuve d’une grande vigilance. Dans un communiqué publié ce mercredi 16 avril, l’organe de régulation interne de la profession journalistique au Sénégal invite les journalistes à respecter strictement les règles éthiques dans la couverture de ces dossiers complexes.

Le CORED rappelle que le traitement de l’information judiciaire, surtout lorsqu’elle concerne des personnalités connues ou des questions d’intérêt public, exige une approche responsable. « Les consœurs et confrères sont invités à traiter avec discernement et beaucoup de prudence les affaires judiciaires qui font et feront l’actualité dans les jours à venir », peut-on lire dans le communiqué. Ce rappel est d’autant plus nécessaire que les interpellations, convocations ou mises en examen de plusieurs acteurs liés à la gestion des fonds publics sont largement relayées et commentées dans les médias.

Dans ce contexte, le CORED insiste sur la nécessité de concilier la liberté de la presse avec les exigences de rigueur professionnelle. Il appelle ainsi à une vérification stricte des sources, notamment des images d’illustration. Il n’est pas rare que des personnes portant les mêmes noms ou prénoms soient confondues dans certains articles ou reportages, créant des torts irréparables. Le Conseil recommande donc aux rédactions de faire preuve d’une extrême prudence avant toute diffusion ou publication.

Autre point souligné : la précision lexicale et la justesse des termes utilisés. Il ne s’agit pas seulement d’informer, mais d’informer de manière juste, équilibrée et respectueuse des droits fondamentaux. Dans cette dynamique, le CORED insiste sur le respect strict de la présomption d’innocence, principe cardinal de l’État de droit. Toute personne mise en cause, convoquée, placée en garde à vue ou sous mandat de dépôt reste présumée innocente tant qu’elle n’a pas été jugée coupable par une juridiction compétente.

À cet effet, le CORED rappelle aux professionnels des médias l’article 13 du Code de la presse, qui stipule : « Le journaliste et le technicien des médias ne doivent pas publier des informations, des documents, des images et des sons dont l’origine ne leur est pas connue. » Une disposition claire qui appelle à bannir le sensationnalisme et à privilégier l’objectivité dans le traitement de l’information, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets judiciaires susceptibles d’influencer l’opinion publique ou de nuire à la réputation d’individus encore non jugés.

Ce rappel intervient dans un contexte où la frontière entre journalisme professionnel et contenus viraux sur les réseaux sociaux devient de plus en plus poreuse. Le CORED, en tant que gardien de l’éthique et de la déontologie, souhaite ainsi maintenir la crédibilité des médias sénégalais, tout en protégeant les droits des citoyens.

Fonds Covid-19 : Ngom Niang et Sadiya Gueye libérés après avoir consigné 200 millions de F CFA

L’affaire du détournement présumé des ressources du Fonds Force Covid-19 continue de livrer ses développements. Ce jeudi, deux figures citées dans ce dossier emblématique de la reddition des comptes sous le régime de Bassirou Diomaye Faye ont bénéficié d’une liberté provisoire, sous réserve d’un contrôle judiciaire strict. Il s’agit de l’ancienne DAGE du ministère des Sports, Ngom Niang, et de la styliste bien connue du milieu de la mode sénégalaise, Alimatou Sadiya Gueye.

Selon des sources judiciaires, le juge du 5e cabinet, chargé de l’instruction du dossier, a accordé la liberté provisoire aux deux prévenus, après qu’ils ont consigné une caution totale de 200 millions F CFA. Ngom Niang a versé la somme de 150 millions de francs CFA, tandis que Sadiya Gueye a été libérée après avoir déposé 50 millions FCFA.

Tous deux sont poursuivis pour détournement de deniers publics, une accusation qui pèse sur plusieurs personnes dans cette affaire tentaculaire. L’enquête s’inscrit dans le cadre de la traque des responsabilités liées à la gestion du Fonds Force Covid-19, mis en place en 2020 par l’ancien président Macky Sall pour faire face à la pandémie. D’un montant initial de 1000 milliards de francs CFA, ce fonds était destiné à soutenir les ménages vulnérables, les entreprises affectées, et renforcer le système de santé.

Mais depuis la publication du rapport de la Cour des Comptes, de nombreuses zones d’ombre ont été mises en lumière, notamment des irrégularités dans la passation de marchés, des surfacturations et des dépenses jugées injustifiées. Le rapport a également pointé du doigt des cas de gestion opaque et de non-respect des règles de procédure dans l’attribution des marchés publics liés au Fonds.

L’ancien DAGE du ministère des Sports, Ngom Niang, est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans des opérations financières douteuses concernant des achats d’équipements et de matériel, en lien avec les activités du ministère durant la crise sanitaire. Quant à Sadiya Gueye, elle aurait bénéficié de marchés attribués de manière non conforme, selon les premiers éléments de l’enquête.

D’autres personnes, impliquées dans cette vaste affaire, sont actuellement sous contrôle judiciaire, en garde à vue, ou en attente de leur audition. Des retours de parquet ont été notés, et le Pôle judiciaire financier poursuit ses investigations pour déterminer les responsabilités exactes de chacun.

Alors que le gouvernement affiche une volonté ferme de lutter contre l’impunité et de récupérer les biens mal acquis, cette affaire constitue l’un des dossiers tests du nouveau régime en matière de gouvernance, de transparence et de justice. La suite des procédures devrait permettre d’en savoir davantage sur l’ampleur des détournements présumés et sur l’implication d’autres figures publiques ou opérateurs économiques.

Sébikotane : le CEM Sébi Gare sous menace de fermeture pour loyers impayés

Un vent d’inquiétude souffle actuellement sur la communauté éducative de Sébikotane, située à moins de 45 kilomètres de Dakar. Le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Sébi Gare, établissement public qui accueille plusieurs centaines d’élèves, se trouve au cœur d’une situation pour le moins inédite. Le bâtiment qui abrite cet établissement scolaire est en effet sous la menace d’une fermeture imminente en raison d’arriérés de loyers impayés au propriétaire des locaux. Celui-ci a d’ores et déjà exprimé son intention de reprendre possession du bâtiment, à défaut de paiement.

C’est le député Guy Marius Sagna qui a lancé le cri d’alarme en dénonçant cette situation préoccupante dans une question écrite adressée au ministre de l’Éducation nationale. Le parlementaire met en lumière une anomalie grave : le CEM Sébi Gare serait, à ce jour, le seul établissement public dans tout le Sénégal à être logé dans des locaux privés et à devoir s’acquitter d’un loyer mensuel. Cette situation a conduit à l’accumulation de dettes, et le propriétaire n’hésite pas à menacer de fermer l’établissement.

« Sébi Gare est le seul CEM du Sénégal, à ma connaissance, qui paie un loyer chaque mois. Résultat : des arriérés de paiement. Le propriétaire vient régulièrement menacer ou expulser les élèves », a déclaré Guy Marius Sagna, soulignant l’injustice flagrante de la situation. Il a ajouté que ce type de gestion est particulièrement inacceptable à l’approche des examens de fin d’année.

Le député fait part de son inquiétude quant à l’absence de réaction appropriée du gouvernement. Selon lui, les réponses obtenues du ministère de l’Éducation nationale ne sont pas à la hauteur de l’urgence de la situation. « Le ministère de l’Éducation ne prend pas en charge ma préoccupation, qui est pourtant celle des élèves, des enseignants et des parents », a-t-il déploré, insistant sur le fait que les autorités compétentes doivent agir rapidement pour éviter une crise éducative de plus grande ampleur.

Les élèves, les enseignants et les parents d’élèves vivent donc dans une angoisse quotidienne, à l’ombre de la menace d’une fermeture imminente. Le député a révélé que le propriétaire des locaux a exigé récemment la copie des clés de l’établissement, ce qui est perçu comme un signe de plus qu’une expulsion est sur le point de se concrétiser. « Il pourrait changer les serrures à tout moment, empêchant ainsi des centaines d’élèves de poursuivre leur apprentissage », a précisé Guy Marius Sagna, faisant écho à la gravité de la situation.

Cette menace de fermeture soulève des questions plus larges sur la gestion du patrimoine immobilier scolaire au Sénégal. Comment est-il possible qu’un établissement public dépend encore d’un bail locatif privé pour son fonctionnement, exposant ainsi les élèves et le corps enseignant à une instabilité constante ? Dans un contexte où l’accès à l’éducation est un droit fondamental et où les infrastructures scolaires sont déjà insuffisantes, cette situation apparaît comme une anomalie criante.

Le député Guy Marius Sagna a annoncé son intention de réécrire au ministère de l’Éducation nationale pour insister sur la nécessité d’une solution rapide et définitive pour le CEM Sébi Gare. À ses yeux, il ne s’agit pas simplement de résoudre un problème de loyers impayés, mais d’assurer à ces enfants, à leurs enseignants et à leurs parents une sécurité minimale dans l’exercice du droit à l’éducation. Il a d’ailleurs interpellé l’État sur le besoin d’un cadre juridique et financier plus stable pour les établissements scolaires publics, afin d’éviter que de telles situations ne se reproduisent.

Le cas du CEM Sébi Gare illustre une fragilité structurelle dans la gestion du secteur éducatif. En attendant une réaction gouvernementale forte, la situation est d’autant plus préoccupante que les élèves de cet établissement sont en période de révision pour leurs examens, et une interruption de leurs études pourrait avoir des conséquences désastreuses pour leur avenir académique.

Les parents d’élèves et le personnel éducatif sont en effet dans une situation d’incertitude totale. Le CEM Sébi Gare, qui se trouve déjà dans un bâtiment locatif, ne bénéficie donc pas de la stabilité nécessaire pour fonctionner normalement. Si des mesures correctives ne sont pas prises en urgence, des centaines d’élèves pourraient se voir privés de leurs droits à l’éducation.

projet de mise en accusation de Macky Sall : Takku Wallu Sénégal dénonce une « forfaiture »

Le Groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « grave dérive politique » à la suite de la proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, récemment évoquée à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué transmis à la presse ce mardi, les parlementaires de ce groupe d’opposition condamnent fermement cette initiative, qu’ils considèrent comme une tentative de déstabilisation politique et un précédent dangereux pour la démocratie sénégalaise.
Selon Takku Wallu, c’est « avec stupéfaction » qu’ils ont appris, par voie de presse, l’intention de mettre Macky Sall en accusation devant la Haute Cour de Justice. Ils rejettent catégoriquement ce qu’ils appellent une « énième affirmation gratuite » émanant d’un député de la majorité, sans mentionner nommément Guy Marius Sagna, l’auteur de la proposition.
Dans son communiqué, le groupe parlementaire appelle l’opinion publique nationale et internationale à mesurer la gravité de ce qu’il qualifie de « forfaiture », estimant que cette démarche porte atteinte à la stabilité institutionnelle et à l’image démocratique du Sénégal. « C’est la première fois dans l’histoire politique de notre pays, marquée par des alternances pacifiques, qu’un pouvoir en place tente d’atteindre un ancien chef d’État avec une telle violence », déplore le texte.
Takku Wallu Sénégal rappelle que la Constitution n’autorise la poursuite d’un ancien président de la République que pour des faits de haute trahison, et non pour la gestion des affaires publiques, dont il n’était plus directement responsable. En s’attaquant à Macky Sall, le groupe estime que le pouvoir actuel cherche surtout à nuire à un homme d’État dont le leadership dépasse les frontières du Sénégal. « C’est une manœuvre politicienne basse, destinée à salir l’image d’un grand Africain salué partout dans le monde », fustigent-ils.
Face à cette situation, les députés de Takku Wallu annoncent leur détermination à faire obstacle à ce qu’ils qualifient de « justice de vainqueurs ». Ils assurent qu’ils useront de tous les moyens légaux pour barrer la route à cette tentative « destructrice du modèle démocratique sénégalais ».
Enfin, le groupe lance un appel à l’ensemble des citoyens « épris de paix et de justice » à se mobiliser pour défendre la cohésion nationale, menacée selon eux par une démarche qui ouvre la voie à l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques.

Souveraineté alimentaire : Ousmane Sonko annonce une « révolution agricole » pour la campagne 2025

Ce lundi 15 avril 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a présidé un Conseil interministériel d’envergure consacré à la préparation de la campagne agricole 2025. Tenu à Diamniadio, ce conclave gouvernemental a réuni les principaux ministères concernés, des représentants du monde rural, des chercheurs, des organisations paysannes et des partenaires techniques et financiers. Un seul mot d’ordre a traversé les débats : faire de l’agriculture la clé de la souveraineté nationale.

Dès l’entame de son discours, Ousmane Sonko a donné le ton : « L’agriculture ne doit plus être considérée comme un secteur d’assistance, mais comme un pilier stratégique de notre souveraineté économique, alimentaire, sociale et environnementale. »

Le Premier ministre, fidèle à ses engagements de campagne et à la vision du président Bassirou Diomaye Faye, a martelé l’urgence de rompre avec les logiques de dépendance et de précarité dans lesquelles sont enfermés les producteurs sénégalais depuis des décennies.

L’État entend frapper fort : plus de 450 milliards de FCFA seront mobilisés pour la campagne agricole 2025, soit une hausse significative de plus de 30 % par rapport à l’exercice précédent. Cette enveloppe servira notamment à subventionner les semences certifiées, les engrais bio et minéraux, les équipements agricoles et l’irrigation. Un fonds spécial de mécanisation doté de 50 milliards de FCFA est également prévu.

« Chaque producteur, quelle que soit sa taille, doit avoir accès aux intrants de qualité, aux équipements et à la formation », a insisté le Premier ministre. Pour cela, l’État mettra fin aux intermédiaires douteux et instaurera un système de distribution basé sur des registres fiables et transparents.

Dans une logique de souveraineté, le Conseil interministériel a identifié cinq filières prioritaires : le riz, le mil, le maïs, l’arachide et le niébé. Ces cultures dites « de souveraineté » seront soutenues de manière ciblée, avec des objectifs de production chiffrés et un suivi rigoureux.

Pour le riz, par exemple, l’objectif affiché est clair : atteindre l’autosuffisance d’ici 2027. Cela passera par une extension massive des périmètres irrigués dans la vallée du fleuve Sénégal, une meilleure organisation des producteurs et une implication accrue des collectivités territoriales.

« Produire, c’est bien. Vendre dignement, c’est mieux. » Ousmane Sonko a dénoncé les abus dans les circuits de commercialisation où les producteurs sont souvent les grands perdants. Un nouveau mécanisme de régulation des prix planchers, couplé à un appui logistique pour le stockage et le transport, sera mis en place.

Le Premier ministre a annoncé la création d’une Agence nationale pour la souveraineté alimentaire (ANSA), chargée de coordonner l’ensemble des politiques agricoles et de renforcer la planification stratégique du secteur.

Le Conseil a aussi insisté sur la sécurisation du foncier agricole, un problème récurrent. Des mesures seront prises pour garantir l’accès à la terre aux jeunes, aux femmes et aux exploitants familiaux. L’État entend également renforcer les instituts de formation agricole et promouvoir des pratiques agroécologiques, adaptées aux réalités climatiques et environnementales.

« Nous n’avons pas vocation à importer indéfiniment ce que nous pouvons produire. Notre ambition, c’est de nourrir le Sénégal par le Sénégal », a conclu Ousmane Sonko.

Cette nouvelle orientation est accueillie favorablement par les acteurs du monde rural, qui espèrent toutefois que les promesses se traduiront concrètement sur le terrain. Plusieurs producteurs ont salué « un discours de rupture », mais réclament une mise en œuvre rapide et rigoureuse.

Le gouvernement a promis un dispositif d’évaluation trimestrielle et la publication de rapports publics pour assurer la transparence dans la gestion des ressources et des résultats.

Licenciements au Grand Théâtre : 23 ex-employés dénoncent une « injustice flagrante » et saisissent les autorités

Le Grand Théâtre national de Dakar est au cœur d’une vive polémique. Ce mardi 15 avril, vingt-trois anciens agents de l’établissement culturel se sont rassemblés devant l’entrée principale pour dénoncer des licenciements qu’ils jugent « arbitraires » et « injustifiés ». Brandissant des pancartes et scandant des slogans, ces ex-employés disent avoir été « sacrifiés » sur l’autel d’une restructuration dont ils ignorent les critères.

Selon le Collectif des licenciés, dirigé par Abdourahmane Kanté, les lettres de licenciement sont tombées le 1er mars dernier. La direction aurait invoqué des raisons économiques pour justifier cette décision. « Mais comment peut-on parler de crise financière quand, parallèlement, de nouvelles personnes sont recrutées ? », s’insurge M. Kanté, soulignant que le directeur du Grand Théâtre, Serigne Fall Guèye, procède à des embauches sans que les critères soient connus.

La majorité des licenciés comptent entre 5 et 15 ans d’ancienneté. Certains travaillaient dans la technique, d’autres dans l’administration ou encore dans l’accueil du public. Pour ces anciens agents, cette décision brutale a eu des conséquences dramatiques. « Je suis père de famille, j’ai des enfants à nourrir. On nous a jetés dehors sans explication crédible. C’est inhumain », témoigne un ex-employé, visiblement ému.

Le collectif ne s’est pas contenté de protester devant les grilles du Grand Théâtre. Il a adressé des courriers au président de la République Bassirou Diomaye Faye, au Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à plusieurs députés. Dans ces correspondances, ils demandent l’ouverture d’une enquête administrative et la réintégration des agents injustement licenciés.

Par ailleurs, plusieurs syndicats du secteur culturel ont commencé à exprimer leur solidarité, appelant à « une gestion plus humaine » des institutions culturelles publiques.

Jusqu’ici, le directeur du Grand Théâtre, Serigne Fall Guèye, n’a pas réagi officiellement à la polémique. Contactée par la presse, la direction n’a donné aucune suite, laissant les spéculations se multiplier. En interne, certaines sources évoquent une volonté de « renouveler les équipes » dans le cadre d’un nouveau projet managérial, mais sans fournir davantage de détails.

Face à l’absence de réaction, les ex-agents envisagent désormais de porter l’affaire devant les juridictions compétentes. « Nous avons déjà consulté des avocats et nous nous préparons à aller en justice. Ce qui s’est passé est une violation de nos droits », affirme un membre du collectif.

Yoro Dia raille la mise en accusation de Macky Sall : « Une vendetta systémique de Pastef, le ridicule ne tue pas »

L’ancien ministre-conseiller Yoro Dia a vivement réagi à la proposition de mise en accusation de l’ex-président Macky Sall, formulée récemment par le député Guy Marius Sagna. Selon lui, cette démarche, portée par le parti Pastef, ne serait rien d’autre qu’une « vendetta systémique » contre l’ancien chef de l’État.

Sur son compte X, Yoro Dia a exprimé son indignation en qualifiant la procédure de mise en accusation de « ridicule ». Il a souligné que l’ancien président avait encore une chance, étant donné qu’il reste au centre de l’agenda politique, même un an après sa présidence. « Macky Sall a beaucoup de chance. L’agenda de Vendetta Systémique de Pastef le maintient au cœur de la vie politique un an après », a-t-il écrit avec ironie.

L’ancien ministre a poursuivi sa réflexion en évoquant un argument particulièrement sarcastique : « Faut jamais interrompre un adversaire qui se trompe. Haute trahison pour déficit public, donc la guillotine pour Macron et Biden. » Yoro Dia a ainsi taclé la proposition en soulignant qu’il serait absurde d’étendre une telle qualification de haute trahison à des leaders mondiaux comme le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden, qui ont eux aussi géré des déficits publics.

La réaction de Yoro Dia s’inscrit dans un contexte politique tendu où les accusations et les tensions entre partis se multiplient, particulièrement autour de la gestion de la dette publique et des finances publiques sous le mandat de Macky Sall. Selon ses détracteurs, cette proposition de mise en accusation semble être un prolongement des combats politiques engagés par l’opposition, notamment le parti Pastef dirigé par Ousmane Sonko.

Sénégal : Alioune Tine dénonce les interdictions de sortie du territoire et appelle au respect de la justice

Le fondateur du think tank Afrikajom Center, Alioune Tine, monte au créneau pour dénoncer les interdictions de sortie du territoire imposées à d’anciens responsables du régime de Macky Sall. Selon lui, ces mesures sont illégales car elles ne reposent sur aucune décision judiciaire.

« Les interdictions administratives de sortie du territoire sont totalement illégales. Il n’y a qu’un juge pour interdire à un citoyen sénégalais de quitter le pays, soit en le plaçant en résidence surveillée, soit sous contrôle judiciaire. Le ministère de l’Intérieur ne peut pas s’arroger ce pouvoir », a martelé Alioune Tine au micro de la RFM.

Prenant exemple sur le cas de l’ancien ministre Mansour Faye, à qui un juge aurait autorisé un voyage à l’étranger, Alioune Tine a exprimé son incompréhension face à l’ingérence administrative : « Si un juge autorise Mansour Faye à quitter le territoire, il doit pouvoir le faire. L’administration ne peut pas passer outre une décision de justice. »

L’intellectuel et défenseur des droits humains rappelle également qu’il avait dénoncé avec la même fermeté l’assignation à résidence d’Ousmane Sonko lorsqu’il était sous le coup de mesures restrictives. « Nous avions critiqué ces pratiques lorsqu’elles visaient des opposants. Il serait incohérent de les accepter aujourd’hui contre d’anciens dignitaires. Le principe de justice s’applique à tous », insiste-t-il.

Alioune Tine appelle les autorités à se conformer strictement aux procédures judiciaires. « Les personnes soupçonnées de détournement de fonds ou de mauvaise gestion doivent répondre devant la justice. Mais toute restriction à leur liberté de mouvement doit être décidée par un juge et notifiée selon les règles. »

Ce rappel à l’ordre intervient alors que plusieurs anciens ministres et directeurs sont actuellement visés par des enquêtes liées à la gestion des fonds publics, notamment ceux alloués au Fonds Force Covid-19. Un contexte tendu qui appelle, selon Tine, au respect scrupuleux de l’État de droit.

Fonds Force Covid : Mouhamadou Sène, ex-DAGE du ministère de la Jeunesse, placé en garde à vue à la DIC

L’enquête sur la gestion des Fonds Force Covid-19 continue de faire tomber des têtes. Mouhamadou Sène, ancien directeur de l’Administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de la Jeunesse, a été placé en garde à vue à la Division des Investigations Criminelles (DIC), après son audition ce lundi.

Selon des sources proches du dossier, Mouhamadou Sène fait partie d’une liste d’anciens responsables publics entendus dans le cadre des investigations ouvertes autour de l’utilisation des fonds mobilisés par l’État du Sénégal en 2020 pour faire face à la pandémie de Covid-19. Plus d’une dizaine de personnes ont déjà été convoquées et interrogées par les enquêteurs de la DIC.

La procédure s’inscrit dans un vaste chantier de reddition des comptes lancé par les nouvelles autorités, soucieuses de faire la lumière sur la destination de ces ressources exceptionnelles. Le rapport de la Cour des comptes, publié en 2022, avait révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion de ces fonds, notamment au niveau de plusieurs ministères.

L’audition et la garde à vue de Mouhamadou Sène marquent une étape importante dans ce processus de clarification. D’autres convocations sont attendues dans les prochains jours, alors que les autorités judiciaires semblent déterminées à faire toute la lumière sur ce dossier qui a longtemps nourri la polémique.

Dette cachée et gestion opaque : Guy Marius Sagna réclame la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison

Le débat sur la dette cachée du Sénégal prend une tournure inédite. Le député Guy Marius Sagna vient de franchir un cap décisif en proposant officiellement à l’Assemblée nationale la mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour haute trahison. Une initiative fondée sur les révélations accablantes de la Cour des comptes, qui pointent une gestion financière jugée hors-la-loi, opaque et périlleuse pour la stabilité du pays.

Dans un document déposé ce lundi à l’Assemblée, Guy Marius Sagna s’appuie sur l’article 101 de la Constitution sénégalaise ainsi que sur la loi organique relative à la Haute Cour de justice. Il y accuse l’ancien chef de l’État d’avoir engagé le pays dans une spirale d’endettement dissimulée, échappant à tout cadre légal et à tout contrôle parlementaire.

Selon le rapport de la Cour des comptes cité dans la proposition de résolution, plus de 2 517 milliards de francs CFA ont été contractés en dehors des circuits budgétaires habituels, sans que ces engagements ne fassent l’objet d’un vote au Parlement. Pire encore : un usage massif et irrégulier des comptes de dépôts au Trésor (SNPE), à hauteur de 2 562 milliards, aurait permis de financer des dépenses échappant totalement à la traçabilité exigée par la loi.

Guy Marius Sagna dénonce des pratiques comptables douteuses, des manipulations volontaires des chiffres publics, et un maquillage du déficit réel de l’État. Alors que celui-ci était officiellement estimé à 6,5 % du PIB pour l’année 2022, les corrections de la Cour font état d’un déficit supérieur à 10 %. De même, la dette publique, présentée comme représentant 74 % du PIB, dépasserait en réalité les 100 %, plaçant le Sénégal dans une zone rouge en matière de soutenabilité financière.

Pour le député, ces agissements traduisent une volonté manifeste de dissimuler l’état réel des finances du pays aux citoyens, aux parlementaires, et même aux partenaires techniques et financiers du Sénégal. Il accuse l’ancien président Macky Sall d’avoir mis en place un système de gouvernance financière dissimulatrice, en violation directe des principes de transparence, de sincérité et de bonne gouvernance qui fondent la République.

Dans sa proposition, il appelle l’Assemblée nationale à assumer ses responsabilités et à enclencher la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice. Une décision qui nécessiterait l’approbation des trois cinquièmes des députés.

Cette initiative relance avec force le débat sur l’héritage économique laissé par le régime sortant. Elle ouvre aussi une séquence politique délicate, où la question de la reddition des comptes devient plus que jamais centrale. La majorité présidentielle actuelle, en quête de rupture avec l’ancien système, osera-t-elle aller jusqu’au bout de cette logique de transparence et de justice, au risque d’installer une tension durable dans le climat institutionnel ?

En tout cas, la balle est désormais dans le camp des parlementaires.

Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall

Samuel Sarr, ou l’affaire d’un pouvoir qui veut faire un exemple : L’agneau du sacrifice?

Il est des silences plus bruyants que des discours. Et des déclarations qui, sous des airs anodins, révèlent l’essence même d’un pouvoir. Celle du Premier ministre Ousmane Sonko, prononcée ce lundi, devant la Représentation nationale, en dit long : « Nous avons pris ce dossier en main, et nous faisons ce que nous devons faire. »
De quoi s’agit-il ? De l’affaire Samuel Sarr. Ancien ministre sous Wade, promoteur principal de la centrale électrique West Africa Energy, homme de réseaux, mais surtout, désormais, homme en détention. En détention politique ?
Officiellement, il est poursuivi pour abus de biens sociaux, à la suite d’un rapport d’audit. Sauf que depuis, une contre-expertise a été ordonnée par le juge d’instruction, et celle-ci, selon les fuites relayées par la presse, l’aurait blanchi. Et pourtant, l’homme reste en prison. Pourquoi ?
La réponse vient peut-être de la bouche même du chef du gouvernement. En affirmant s’être personnellement saisi du dossier, Sonko lève un coin du voile : la justice est désormais sous ses ordres. On s’y attendait, mais l’aveu est brutal. Le pouvoir ne s’en cache même plus. Pire, il en fait une posture politique.
On comprend dès lors que Samuel Sarr ne paie pas uniquement pour les fautes qu’on lui reproche. Il paie pour un symbole, lui la tête de gondole de ce qui est pompeusement appelé « le Système ». Il est vu en effet comme ce chaînon d’un ancien régime qu’on veut briser, cette vitrine d’une bourgeoisie politico-économique que l’on veut pulvériser pour certainement en créer une autre. Il est le message envoyé à tous ceux qui ont prospéré à l’ombre de l’État : le temps de l’impunité est révolu. Soit. Mais à condition que la justice reste impartiale, qu’elle s’applique avec rigueur, et non avec vengeance.
Or, dans cette affaire, des faits gênants subsistent. Une contre-expertise favorable balayée d’un revers de main par la Justice. Une plainte déposée par Samuel Sarr, curieusement ignorée par le Procureur de la République. Et maintenant, un discours assumé de pilotage politique par le Premier ministre. Le doute n’est plus permis : on ne juge plus selon le droit, on règle des comptes.
Le Sénégal a-t-il changé de régime pour tomber dans les travers qu’il prétendait corriger ? Le nouveau pouvoir, qui s’est bâti sur un discours de justice et de probité, ne peut pas se permettre de tomber dans l’arbitraire. La rupture ne peut pas être une revanche. Ni se muer en règlements de comptes.

Mamadou Cissé

Section de recherches : Abdou Nguer placé en garde à vue, deux journalistes de Source A TV relâchés

La Section de recherches de la gendarmerie a placé en garde à vue le chroniqueur Abdou Nguer, ce lundi, après son audition dans le cadre d’une enquête ouverte suite à une émission diffusée sur Source A TV. Les deux autres journalistes convoqués, Fatima Coulibaly et Oumar Ndiaye, ont été entendus avant d’être libérés sans poursuite immédiate.

Le dossier fait suite à une autosaisine du procureur de la République, après la diffusion d’un épisode de l’émission Sen Dose, dans lequel le décès du président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, était abordé de manière jugée sensible. La vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, aurait soulevé des interrogations sur le respect du traitement de l’information dans un contexte marqué par une forte charge émotionnelle.

Selon des sources proches du dossier, les autorités judiciaires s’interrogent notamment sur les intentions prêtées aux chroniqueurs et sur la véracité des propos tenus à l’antenne.

Abdou Nguer reste donc en garde à vue en attendant la suite de la procédure. À ce stade, aucune inculpation n’a encore été formellement annoncée. En revanche, cette affaire remet sur la table la question de la responsabilité des médias dans le traitement de sujets sensibles, et alimente le débat sur les limites de la liberté d’expression dans le paysage audiovisuel sénégalais.

Sénégal 2050 : L’Africa Finance Corporation débloque 900 millions d’euros pour accélérer les projets stratégiques du pays

Le président Bassirou Diomaye Faye a reçu, ce lundi 14 avril 2025, au Palais de la République, une délégation de haut niveau de l’Africa Finance Corporation (AFC), conduite par son président-directeur général, M. Samaïla Zubairu. L’audience marque une étape importante dans le renforcement des relations entre le Sénégal et cette institution panafricaine de financement du développement.

À l’issue de la rencontre, un engagement financier de 900 millions d’euros (soit environ 590 milliards de FCFA) a été annoncé pour appuyer les projets structurants inscrits dans la Vision Sénégal 2050, feuille de route stratégique du gouvernement visant la transformation économique et sociale du pays à long terme.

Selon les informations disponibles, les fonds annoncés serviront à soutenir les projets relevant de secteurs névralgiques :

  • Infrastructures : L’AFC entend accompagner le Sénégal dans la modernisation de ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires. Des investissements sont prévus notamment dans les corridors logistiques, les zones industrielles et la réhabilitation d’infrastructures stratégiques.
  • Énergie : Une part importante du financement sera orientée vers les énergies renouvelables (solaire, éolien, gaz naturel) avec comme objectif de renforcer l’autonomie énergétique du pays, tout en facilitant l’accès à une électricité abordable pour les ménages et les entreprises.
  • Transport : Des projets liés au transport urbain et interurbain (bus rapides, extensions ferroviaires, plateformes logistiques) figurent également dans les discussions, dans une logique d’amélioration de la mobilité et de désenclavement.
  • Industrialisation : Le soutien de l’AFC devrait contribuer à la montée en puissance de secteurs industriels porteurs, notamment l’agro-industrie, le textile, et les matériaux de construction, avec un accent sur la transformation locale des ressources naturelles.

Créée en 2007, l’Africa Finance Corporation est une institution financière panafricaine spécialisée dans le financement des infrastructures et de l’industrialisation sur le continent. Elle opère dans plus de 35 pays et a déjà mobilisé plusieurs milliards de dollars dans divers projets.

M. Samaïla Zubairu, à la tête de la délégation, a salué « la vision claire du gouvernement sénégalais », ajoutant que l’AFC était disposée à accompagner le pays sur le long terme, avec des solutions sur mesure, incluant des investissements directs, des prêts, des garanties financières et des conseils techniques.

Pour le gouvernement, cet engagement est un signal fort de confiance dans la nouvelle trajectoire économique du pays. Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, présent lors de l’audience, a souligné que cette enveloppe « sera alignée avec les priorités définies par la Vision Sénégal 2050 », en lien avec les objectifs de souveraineté économique, de justice sociale et d’aménagement du territoire.

Simon Pierre Faye libéré mais placé sous contrôle judiciaire

Après plusieurs jours sous le feu des projecteurs, le journaliste Simon Pierre Faye a été remis en liberté ce lundi, mais reste placé sous contrôle judiciaire. Le rédacteur en chef de SenTv et Zik Fm, appartenant au groupe D-Media, avait été placé en garde à vue vendredi dernier à la suite d’une convocation à la Brigade des Affaires Générales (BAG), située au palais de justice de Dakar.

Le journaliste avait été auditionné en lien avec un article publié sur une plateforme affiliée au groupe D-Media. Le texte en question évoquait une supposée convocation du Premier ministre Ousmane Sonko par le président ivoirien Alassane Ouattara. Une information qui, selon le parquet, relèverait de la « diffusion de fausses nouvelles », une infraction que le procureur a officiellement retenue contre Simon Pierre Faye.

Sa mise en liberté, assortie d’un contrôle judiciaire, signifie que le dossier est encore entre les mains de la justice. Le journaliste devra ainsi répondre à d’éventuelles convocations du juge en attendant l’issue de la procédure.

Cette affaire intervient dans un contexte tendu entre le gouvernement et une partie de la presse, marqué par plusieurs convocations et arrestations de journalistes au cours des dernières semaines. Des voix se sont élevées pour dénoncer une atteinte à la liberté de la presse, tandis que les autorités, de leur côté, évoquent la nécessité de réguler les dérives médiatiques et de lutter contre la désinformation.

L’évolution du dossier Simon Pierre Faye sera donc suivie de près, à la fois par les professionnels des médias et par les défenseurs des libertés publiques.

Ousmane Sonko et la presse : Madiambal Diagne contre-attaque

Les relations déjà tendues entre le Premier ministre Ousmane Sonko et une partie de la presse sénégalaise se sont davantage crispées ce lundi 14 avril, à la suite d’une déclaration du chef du gouvernement à l’Assemblée nationale. Lors de la séance dédiée aux questions d’actualité, Sonko a vivement dénoncé ce qu’il a qualifié de « dérives médiatiques » et de comportements « irresponsables » de certains professionnels de l’information.

« Le Sénégal ne peut plus tolérer les comportements qui fragilisent la cohésion nationale. Nous allons veiller à l’application stricte de la loi contre la manipulation de l’information ou l’incitation à la haine », a déclaré le Premier ministre, dans un ton ferme qui semblait s’adresser autant aux médias qu’à certains acteurs politiques.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir. Le journaliste Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication, a pris la parole sur le réseau social X (anciennement Twitter) pour dénoncer une « posture incohérente » du chef du gouvernement. Dans un message au vitriol, il s’interroge sur la mémoire sélective du leader de Pastef :

« Arrive-t-il à Sonko de se souvenir de ce qu’il a pu dire dans ce pays ? Les médias qu’il stigmatise n’ont jamais été jusqu’à appeler à un coup d’État ou à une insurrection, ou à dépecer un Chef d’État, ou à tuer des juges, ou à brûler des maisons ou à mettre à sac des domiciles de citoyens. Pourtant, lui et ses partisans l’ont fait », a-t-il accusé.

Cette passe d’armes intervient dans un contexte déjà tendu, où plusieurs journalistes et chroniqueurs sont convoqués par la justice, notamment pour « diffusion de fausses nouvelles » ou « atteinte à la sûreté de l’État ». Une situation qui suscite des inquiétudes sur l’état de la liberté de la presse au Sénégal.

En ciblant certains contenus jugés diffamatoires ou déstabilisateurs, le gouvernement dit vouloir mettre fin à l’impunité et restaurer le respect dans le débat public. De leur côté, les professionnels des médias craignent une dérive autoritaire et une volonté de museler toute voix critique.

Le duel à distance entre Ousmane Sonko et Madiambal Diagne reflète ainsi les lignes de fracture d’un pays où le dialogue entre pouvoir et presse devient de plus en plus difficile. Alors que les institutions sont appelées à jouer la carte de l’apaisement, le climat semble, pour l’heure, loin d’une décrispation.

Ousmane Sonko sur les arrestations de journalistes : « Je n’y suis pour rien, mais je ne laisserai pas insulter impunément »

Face aux députés lors de la séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a apporté des précisions sur les récentes arrestations de journalistes et chroniqueurs. Tout en niant toute implication personnelle dans ces affaires, il a réaffirmé son engagement pour la liberté d’expression… à condition qu’elle respecte les limites fixées par la loi.

Ousmane Sonko a d’abord tenu à rappeler le cadre constitutionnel :

« L’article 10 de la Constitution garantit à chacun le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions, tant que cela ne porte pas atteinte à l’honneur d’autrui ni à l’ordre public. »

Pour le chef du gouvernement, il est donc hors de question de restreindre arbitrairement les libertés publiques. Mais il a aussi averti : la liberté de presse ne doit pas servir de prétexte à des campagnes de diffamation ou à des manipulations politiques.

« On m’impute tout »

Dans une prise de parole très directe, Sonko s’est défendu de toute implication dans les affaires judiciaires récentes visant la presse :

« On associe mon nom à tout ce qui se passe dans ce pays. Qu’un journaliste soit arrêté, on dit ‘C’est Sonko’. Une arrestation pour motifs financiers ? On me l’impute encore. Je n’ai jamais ordonné l’arrestation de qui que ce soit. »

Il a également précisé qu’il avait appris l’information en même temps que l’opinion publique, et a invité le ministre de la Justice Ousmane Diagne à en témoigner.

L’arrestation de Simon Faye, rédacteur en chef du groupe D-Média, a été évoquée dans l’hémicycle. Le Premier ministre a rappelé que, selon la loi, les responsables éditoriaux sont tenus légalement pour les publications de leur média. Il a en outre critiqué la confusion croissante entre militantisme politique et journalisme :

« Certains dirigeants de presse ont des partis politiques qui n’ont pas 1% de l’électorat. Ils importent leur militantisme dans les rédactions. Cela relève de la politique, et ils doivent l’assumer. »

Sur un ton ferme, Ousmane Sonko a déclaré qu’il ne tolérerait plus les attaques gratuites ni les accusations infondées :

« Désormais, j’assume. Tout ce que j’entreprendrai sera connu de tous. Nous ne laisserons pas ce pays sombrer dans la diffamation et le mensonge. »

Mort de Ngagne Mbaye au Brésil : Ousmane Sonko exige des comptes et interpelle la diaspora

Le Premier ministre Ousmane Sonko a réagi ce lundi à l’Assemblée nationale sur la mort tragique de Ngagne Mbaye, un ressortissant sénégalais tué par la police brésilienne le vendredi 11 avril à São Paulo. L’affaire, qui suscite une vive émotion au sein de la diaspora, a été évoquée lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement.

En réponse à une interpellation du député Al Amine Diouf, le chef du gouvernement a tenu à rassurer sur le suivi du dossier. Il a informé que la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, s’est saisie du cas dès les premières heures. « Elle a réagi dès le premier jour en annonçant que des démarches diplomatiques sont en cours, à travers notre représentation à São Paulo, pour élucider les circonstances du drame », a-t-il précisé.

Ousmane Sonko a également souligné la coopération des autorités brésiliennes, précisant que le policier mis en cause a été arrêté. Les représentants consulaires sénégalais ont même pu accéder aux images de l’intervention, renforçant l’espoir d’une enquête rigoureuse et transparente.

Au-delà du suivi diplomatique, Ousmane Sonko a profité de cette tribune pour adresser un message de fermeté à l’endroit de la diaspora sénégalaise. Insistant sur le respect des lois locales, il a déclaré :

« Respectez les lois et règlements des pays dans lesquels vous vivez. Au Sénégal, aucun commerçant étranger ne se permettrait de défier les forces de l’ordre. »

Reconnaissant que la réaction des forces de l’ordre brésiliennes était disproportionnée, le Premier ministre a réaffirmé que le Sénégal allait prendre toutes les mesures nécessaires pour faire éclater la vérité. Toutefois, il a appelé à éviter les comportements pouvant mener à des confrontations dangereuses, soulignant les limites de l’action diplomatique dans certaines situations.

Fidèle à son style direct, Ousmane Sonko a conclu son intervention par un appel au réalisme et à la responsabilité collective :

« Lorsqu’on est appelé à diriger un pays, il faut aussi avoir le courage de dire la vérité à ses concitoyens. »

De la parole forte à l’action faible : le piège de l’arrogance au pouvoir ( Par Thierno Bocoum )

Le Premier ministre entretient une confusion constante entre des concepts pourtant fondamentaux : le peuple et les partisans, la justice et la clameur populaire, la responsabilité gouvernementale et le militantisme politique. Ce brouillage délibéré le pousse à substituer le débat par la dispute, à préférer l’affrontement à la pédagogie. Le pugilat devient son langage favori, alors que les membres du gouvernement devraient s’attacher à éclairer les citoyens.

Il s’agace, même face à ceux qui ne font que le ramener à ses devoirs. Même le silence semble l’importuner, tant il devient hypersensible à toute forme de contradiction.

Privé d’actes tangibles pour accompagner ses discours enflammés, il s’enferme dans la diversion. Il allume des contrefeux pour fuir les vraies responsabilités, au lieu d’assumer les attentes légitimes de la population.

Ce Premier ministre semble d’ores et déjà mal engagé dans ce qui prend des allures de mandat présidentiel par procuration. Il donne l’impression de n’avoir ni la mesure des défis à relever, ni l’humilité nécessaire pour s’ouvrir à des cercles de réflexion, proches ou éloignés.

Évoquer la pression populaire sur la justice comme une forme de régulation démocratique relève d’un populisme primaire inquiétant. Il conviendrait de lui demander par quel mécanisme cette pression pourrait s’exercer sans compromettre l’indépendance de la justice, dont la réactivité dépend avant tout des moyens et des réformes que l’État est censé impulser.

Se glorifier de baisses de prix liées aux fluctuations du marché mondial, sans jamais en assumer les hausses quand elles surviendront, relève d’un opportunisme simpliste. Il serait plus responsable d’expliquer les choix économiques à travers une lecture structurelle — en évoquant les subventions, les mécanismes d’ajustement, ou des mesures durables — plutôt que de se contenter d’un discours conjoncturel et simplifié.

Ce qui est inacceptable, c’est de brandir les limites de la liberté d’expression pour faire taire les critiques, tout en orchestrant — par le biais de sa majorité parlementaire — l’amnistie d’auteurs de violences, d’incendies d’édifices publics, d’agressions verbales et d’actes de vandalisme. Cette posture incarne un double discours flagrant, entre le « Coumba am ndéyisme » et le « Coumba amoul ndéyisme ».

Réduire toute forme d’opposition à de la haine personnelle est non seulement simpliste, mais hypocrite, surtout de la part de quelqu’un qui n’a jamais eu de scrupules à adresser des critiques virulentes à ses prédécesseurs sans jamais être taxé de haineux.

La multiplication de slogans, d’éléments de langage et de diversions ne suffira pas à masquer les carences manifestes en matière de gouvernance et de maîtrise des enjeux nationaux.

Thierno Bocoum
Ancien parlementaire 
Président AGIR

Licenciements au Port de Dakar et dans d’autres directions : Birame Souleye Diop dément toute chasse aux sorcières

Accusé par une partie de l’opinion de procéder à des licenciements politiques, le nouveau pouvoir est désormais sous pression. Ce lundi à l’Assemblée nationale, Birame Souleye Diop, ministre de l’Énergie, s’exprimait au nom de son collègue Abass Fall, ministre en charge de la Fonction publique, actuellement hors du territoire. Il a répondu aux critiques autour de plusieurs départs jugés abusifs dans des structures comme le Port autonome de Dakar, l’AIBD ou encore certaines directions sous tutelle de l’État.

« Zéro tolérance » : Ousmane Sonko veut en finir avec les dérives médiatiques et numériques

Devant l’Assemblée nationale ce lundi matin, le Premier ministre Ousmane Sonko a été clair : « la diffusion de fausses nouvelles et toute autre infraction pénale » ne resteront plus impunies. Dans un ton ferme, le chef du gouvernement a annoncé l’adoption d’une politique pénale de « zéro tolérance », ciblant particulièrement les dérives constatées sur les plateaux télé, dans les radios, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Me Doudou Ndoye au Grand Jury : « Le chef de l’État ne devrait pas siéger au Conseil supérieur de la magistrature »

Lors de son passage ce dimanche à l’émission Grand Jury de la RFM, Me Doudou Ndoye, ancien ministre de la Justice et avocat de renom, a livré une analyse sans équivoque sur la structure et le rôle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), une institution clé dans le fonctionnement du système judiciaire sénégalais. Dans un contexte où la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice sont des enjeux majeurs pour la stabilité politique du pays, les propos de Me Ndoye risquent de susciter un large débat.

Me Doudou Ndoye a d’emblée pris position contre la présence du chef de l’État au sein du Conseil supérieur de la magistrature, une institution prévue par la Constitution pour garantir l’indépendance de la justice.

« Si j’avais un choix à faire, je dirais que le chef de l’État ne serait pas membre du Conseil supérieur de la magistrature », a déclaré l’ancien ministre de la Justice.

Cependant, Me Ndoye précise que cette position n’implique pas une exclusion totale du président de la République du processus décisionnel. Selon lui, toute décision du Conseil supérieur de la magistrature devrait être soumise au chef de l’État pour contrôle et approbation avant sa mise en œuvre.

« Toute décision du conseil supérieur de la magistrature lui sera soumise afin qu’il puisse contrôler et apporter son visa avant qu’elle ne soit appliquée. »

Cette nuance semble vouloir concilier l’idée d’une justice indépendante avec le rôle de contrôle que le président doit exercer en tant que garant de l’État.

Pour Me Ndoye, la question dépasse le cadre du Conseil supérieur de la magistrature. Il appelle à une réforme structurelle ambitieuse de la fonction présidentielle au Sénégal.

« Je veux à la tête du Sénégal un véritable chef d’État », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une gouvernance plus forte et plus équilibrée.

L’ancien ministre estime qu’un chef de l’État fort et légitime doit pouvoir exercer son autorité, tout en respectant les principes fondamentaux de l’indépendance des institutions judiciaires. Cela implique, selon lui, une révision des rapports entre le pouvoir exécutif et le judiciaire, afin d’éviter toute forme de pression ou de confusion.

Interrogé sur la possibilité d’élargir le Conseil supérieur de la magistrature à d’autres secteurs de la société, Me Doudou Ndoye a fermement rejeté cette idée.

« Non. Absolument pas. »

L’avocat rappelle que le CSM est une institution spécialisée dans la gestion de la carrière des magistrats, et qu’elle doit donc rester sous la responsabilité exclusive des magistrats eux-mêmes. Il insiste sur le fait que l’intégrité et l’indépendance de cette institution doivent être préservées en la laissant entre les mains de ceux qui en connaissent les arcanes.

« Le magistrat est le magistrat. Le magistrat est un corps ferme, un corps qu’on doit respecter. »

En conclusion, Me Ndoye exprime une position radicale sur la question : le CSM, comme l’Assemblée nationale, ne peut être constitué que de ceux qui en sont les acteurs directs.

« Le Conseil supérieur de la magistrature, qui s’occupe de la carrière des magistrats, ne peut être constitué que par des magistrats, tout comme l’Assemblée nationale ne peut être composée que de députés. »

Cette prise de position marque une volonté de protéger l’autonomie des magistrats et de garantir leur liberté de jugement sans ingérence extérieure.

Les propos de Me Doudou Ndoye s’inscrivent dans un débat plus large sur la réforme des institutions sénégalaises et la préservation de l’indépendance de la justice. Bien que l’idée de réformer le CSM et les relations entre l’exécutif et le judiciaire ne soit pas nouvelle, elle prend une nouvelle résonance dans le contexte actuel, où la transparence, l’intégrité et la justice indépendante sont plus que jamais des enjeux fondamentaux pour la démocratie sénégalaise.

Interdictions de sortie du territoire : Guy Marius Sagna met en garde contre « l’arbitraire » et appelle au respect strict de la loi

Depuis plusieurs semaines, des figures de l’ancien régime font face à des restrictions de mouvement, notamment des interdictions de sortie du territoire qui semblent se multiplier à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Après l’ancien ministre Mansour Faye, c’est au tour d’autres personnalités comme Mamadou Racine Sy, vice-président du Conseil national du patronat, d’avoir été empêchées de voyager.

Face à cette situation, Guy Marius Sagna, député de la coalition au pouvoir et membre actif de la société civile, a réagi ce dimanche 14 avril via une publication sur ses réseaux sociaux. Dans un ton à la fois critique et républicain, il appelle le gouvernement à faire preuve de rigueur juridique dans l’application de ces mesures, au nom du respect des droits fondamentaux.

Dans sa déclaration, Guy Marius Sagna ne rejette pas l’idée d’imposer des interdictions de voyage à certaines personnalités soupçonnées d’avoir détourné des fonds publics. Il insiste cependant sur la nécessité absolue de respecter les règles de droit.

« Tous ceux qui ont géré l’argent des Sénégalais et dont la gestion fait l’objet d’une enquête doivent être interdits de sortir du territoire sénégalais », affirme-t-il d’emblée.

Mais il ajoute :

« Cette interdiction doit respecter le droit, notamment par une notification formelle à l’intéressé ».

Pour lui, une décision même justifiée sur le fond perd toute légitimité si la forme est négligée ou arbitraire. Il déplore que les autorités ne procèdent à aucune notification préalable, laissant les concernés découvrir l’interdiction au moment de l’embarquement.

Le parlementaire estime que l’attitude actuelle du gouvernement risque de miner la crédibilité des institutions. Il juge inacceptable que ce soit aux citoyens de devoir saisir la justice pour faire appliquer la loi.

« Je ne suis pas d’accord que le gouvernement viole la loi jusqu’à ce qu’un citoyen saisisse la justice. Et même quand le juge ordonne, il faut que l’État obéisse à cette décision », insiste-t-il.

En référence à l’ordonnance de la Cour suprême du Sénégal autorisant Mansour Faye à voyager, Guy Marius Sagna considère que l’État se trouve hors-la-loi s’il s’entête à bloquer ses déplacements malgré cette décision judiciaire.

Au-delà de la législation nationale, l’ancien activiste du mouvement Frapp rappelle également la jurisprudence de la Cour de Justice de la CEDEAO, qui condamne systématiquement les restrictions à la liberté de circulation non fondées légalement.

« Les restrictions au droit de circuler librement doivent reposer sur une base légale. Leur absence constitue une violation des droits de l’homme », dit-il.

Il souligne que le Sénégal, en tant que membre de cette communauté, s’est engagé à respecter ces principes – un engagement qu’il juge aujourd’hui mis à mal par des décisions administratives arbitraires.

Dans une position empreinte de principes républicains, Guy Marius Sagna tient à rappeler une règle essentielle dans toute démocratie : le respect des droits ne doit pas être conditionné par le passé d’une personne.

« Le propre des droits, c’est d’être appliqués scrupuleusement, même pour ceux qui les auraient violés allègrement », insiste-t-il, soulignant ainsi que l’État doit rester impartial.

En conclusion, Guy Marius Sagna regrette que l’exécutif s’enferme dans des logiques de communication politique ou de représailles, plutôt que dans une gestion méthodique des dossiers judiciaires et institutionnels.

« Nous assistons à ce que Schumpeter appelait du “gaspillage de l’énergie gouvernementale” », conclut-il, faisant allusion à une administration qui préfère les coups d’éclat à une gouvernance fondée sur le droit.

Cette prise de position est d’autant plus notable que Guy Marius Sagna est aujourd’hui un député de la majorité présidentielle, après avoir longtemps milité contre le pouvoir sous Macky Sall. Son intervention peut être perçue comme une alerte interne, adressée aux nouvelles autorités, pour éviter de reproduire les erreurs du passé.

Respect des libertés fondamentales : l’ADHA exige la libération du journaliste Simon Faye

L’arrestation de Simon Faye, rédacteur en chef du groupe D-Media (Sen TV, Zik FM), suscite une vague d’indignation dans le milieu des droits humains et des médias. Dans un communiqué rendu public, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) dénonce vigoureusement une atteinte à la liberté de la presse et aux principes de l’État de droit.

« Cette interpellation, survenue dans un climat tendu entre les autorités et les médias, interroge sur le respect des principes essentiels de l’État de droit, particulièrement la liberté de la presse – socle de toute démocratie », peut-on lire dans la déclaration.

L’organisation rappelle que Simon Faye n’est ni l’auteur ni le premier diffuseur du contenu à l’origine de son arrestation. Dès lors, sa détention serait non seulement juridiquement contestable, mais relèverait aussi d’une tentative d’intimidation contre la presse.

« Des pratiques rappelant les heures sombres de notre histoire récente : convocations abusives, détentions arbitraires et pressions sur la presse », déplore l’ADHA.

Elle dénonce une série d’agissements incompatibles avec les engagements du Sénégal en matière de protection des libertés fondamentales, notamment ceux ratifiés au plan international.

Dans un appel solennel, l’ADHA formule trois exigences urgentes :

  1. La libération immédiate de M. Simon Faye, dont l’état de santé nécessite des soins appropriés.
  2. La libération de M. Aliou Top, responsable du média en ligne Sunugal 24.
  3. Le recours au tribunal des pairs, seule instance légitime pour trancher les différends liés à l’exercice du journalisme.

L’organisation invite l’État à adopter une posture plus ouverte envers la presse, condition indispensable pour éviter toute dérive autoritaire. Elle plaide pour un climat de transparence, où les médias peuvent jouer leur rôle de contre-pouvoir sans crainte de représailles.

« La liberté de la presse et les droits humains doivent aller de pair avec la responsabilité professionnelle, dans un État véritablement démocratique », conclut le communiqué.

Alors que les tensions entre les autorités et les médias semblent s’intensifier, cet appel de l’ADHA vient raviver le débat sur les droits fondamentaux au Sénégal, en pleine mutation politique.

Marée humaine à Dakar : Le Sénégal crie son indignation contre le génocide à Gaza

Ce dimanche 13 avril 2025, la capitale sénégalaise a vibré sous le poids de l’émotion et de la détermination. Des milliers de citoyens se sont mobilisés à Dakar pour manifester leur solidarité avec le peuple palestinien, victime d’une guerre meurtrière dans la bande de Gaza.


La manifestation a démarré au rond-point de l’École Normale et s’est étendue jusqu’au terminus de Liberté 5, en passant par Bourguiba, Jet d’Eau et les allées Ababacar Sy. Tout au long de ce parcours, l’ambiance était aussi grave que solennelle. Des drapeaux palestiniens flottaient au vent, des pancartes dénonçaient les crimes de guerre et des slogans exigeaient l’arrêt immédiat de l’agression israélienne. On pouvait lire : « Stop au génocide », « Justice pour Gaza », « Palestine libre » ou encore « Le silence est complice ».
La mobilisation a réuni toutes les composantes de la société : simples citoyens, militants, religieux, leaders politiques et membres de la société civile. Tous partageaient une même indignation face aux horreurs qui se déroulent à Gaza.
Ayib Daffé, député du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi et cadre du parti Pastef, a prononcé un discours fort en émotions et en convictions. Parlant au nom du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, du Premier ministre Ousmane Sonko et de tout le gouvernement, il a réaffirmé la position historique du Sénégal : un soutien inconditionnel au peuple palestinien.
« Ce n’est pas un conflit. C’est un génocide à ciel ouvert. Ce que vit Gaza, c’est l’horreur, la barbarie, la négation de l’humanité. Le Sénégal dit non. Non à l’occupation, non à l’impunité, non à l’hypocrisie de la communauté internationale », a-t-il lancé devant une foule qui scandait « Palestine vaincra ! ».
Ayib Daffé a également dénoncé les blocages systématiques au Conseil de sécurité de l’ONU, le soutien militaire des grandes puissances à Israël et le mépris affiché pour les décisions de la Cour pénale internationale. Selon lui, « si les puissants de ce monde foulent aux pieds le droit international, alors plus aucun peuple n’est en sécurité ».
Ce rassemblement, intervenu dans le sillage de la fête de l’indépendance du Sénégal célébrée le 4 avril, a ravivé les valeurs de résistance, de liberté et de souveraineté qui fondent l’identité du peuple sénégalais. De nombreux manifestants ont d’ailleurs tracé un parallèle entre la lutte anticoloniale de leurs ancêtres et le combat actuel des Palestiniens pour l’autodétermination.
« Le Sénégal a arraché sa liberté au prix de sacrifices. Nous ne pouvons rester muets quand un autre peuple est écrasé, exterminé sous les bombes. Gaza, c’est notre devoir de mémoire, notre devoir d’humanité », a lancé un jeune militant de la société civile.
Des responsables religieux présents ont également pris la parole pour rappeler l’importance de la solidarité avec les peuples opprimés, au-delà des clivages religieux ou idéologiques. Ils ont exhorté les fidèles à prier pour les victimes de Gaza et à soutenir toutes les initiatives humanitaires.
Le mot d’ordre général de la manifestation était simple : il faut arrêter le bain de sang. Les participants ont exhorté les Nations Unies, l’Union africaine et les grandes puissances à prendre leurs responsabilités pour imposer un cessez-le-feu immédiat, lever le blocus de Gaza, protéger les populations civiles et engager des négociations sérieuses pour la création d’un État palestinien libre, indépendant et viable.
« La justice n’est pas négociable. La liberté n’est pas un privilège. La Palestine ne doit pas être un cimetière à ciel ouvert pendant que le monde détourne les yeux », a conclu Ayib Daffé sous les applaudissements.
Ce rassemblement pourrait marquer un tournant dans l’engagement diplomatique du Sénégal sur la question palestinienne. Le président Diomaye Faye, connu pour son attachement aux principes de justice internationale, pourrait prochainement porter la voix de l’Afrique au sein des instances internationales pour réclamer des sanctions contre les auteurs de crimes de guerre à Gaza.

Décès du Khalife général des Layènes : Le Président Diomaye présente ses condoléances à Yoff

Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, s’est rendu ce samedi 12 avril 2025 à Yoff pour exprimer ses condoléances à la communauté Layènes suite au décès du Khalife général Serigne Mouhamadou Makhtar Laye. Le chef de l’État, accompagné de son équipe, a marqué sa solidarité envers les proches du défunt et l’ensemble de la communauté spirituelle des Layènes, avec un message empreint de respect et de déférence.

Dans un communiqué publié par la Présidence de la République, le Président Diomaye a salué la mémoire de Serigne Mouhamadou Makhtar Laye, qualifiant ce guide spirituel d’une grande élévation. Il a souligné l’impact profond de son engagement envers la paix, la foi et l’unité nationale du Sénégal. « Serigne Makhtar Laye a incarné les valeurs de solidarité, de tolérance et de respect, qui ont contribué à renforcer l’harmonie et la cohésion sociale de notre pays », a déclaré le président.

Le chef de l’État a également adressé ses prières et ses encouragements au nouveau Khalife général, Seydina Mouhamadou Lamine Laye, exprimant ses vœux de succès dans l’exercice de sa nouvelle fonction. Dans ce contexte, il a réaffirmé l’engagement de la République à maintenir le dialogue avec les foyers religieux, gages de la stabilité et du vivre-ensemble au Sénégal.

Cette visite marque un moment de recueillement et de solidarité nationale, en hommage à une figure religieuse majeure du pays.

Décès du Khalife général des Layènes : le Président Diomaye s'est rendu à Yoff pour présenter ses condoléances
Décès du Khalife général des Layènes : le Président Diomaye s'est rendu à Yoff pour présenter ses condoléances

Abdou Nguer convoqué par la Section de Recherches : un dossier lié au décès de Mamadou Badio Camara

Le chroniqueur Abdou Nguer est convoqué ce lundi 14 avril 2025 à 12h à la Section de Recherches (SR) de Colobane. Cette convocation intervient après que le parquet se soit auto-saisi des propos du journaliste concernant le décès de Mamadou Badio Camara, le président du Conseil constitutionnel du Sénégal.

Les déclarations de Nguer, qui ont suscité l’attention médiatique, sont au centre de cette procédure. Selon des informations relayées par la presse, l’enquête vise à faire toute la lumière sur les circonstances de ces propos, leur contenu et leurs répercussions.

En parallèle, deux journalistes du quotidien Source A sont également attendus à la Section de Recherches le même jour. Leurs convocations font suite aux investigations en cours sur le même sujet.

Cette affaire attire l’attention, non seulement en raison des personnalités impliquées, mais aussi en raison de la nature des déclarations en question, qui pourraient avoir des implications sur la liberté d’expression et le journalisme au Sénégal.

Décès d’un Sénégalais au Brésil : Yassine Fall mobilise la diplomatie pour faire la lumière sur le drame

Le gouvernement sénégalais a réagi avec gravité au décès tragique de Ngagne Mbaye, un jeune ressortissant sénégalais établi à São Paulo, au Brésil. La nouvelle, survenue le vendredi 11 avril 2025, a suscité émotion et incompréhension au sein de la communauté sénégalaise vivant à l’étranger.

Dans un communiqué rendu public, la ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, Yassine Fall, a exprimé sa profonde tristesse et présenté ses condoléances à la famille du défunt, à la communauté sénégalaise du Brésil, ainsi qu’à l’ensemble de la diaspora sénégalaise.

« C’est avec tristesse et consternation que j’ai été informée du décès tragique de notre compatriote Ngagne Mbaye à São Paulo, République fédérative du Brésil, le vendredi 11 avril 2025. En cette douloureuse circonstance, je tiens à exprimer, au nom du Gouvernement du Sénégal, mes condoléances émues à la famille du défunt », a déclaré la ministre dans le communiqué officiel.

Face à la douleur et aux interrogations qui entourent ce drame, Yassine Fall a assuré que toutes les démarches nécessaires ont été engagées pour comprendre les circonstances exactes du décès. « Les démarches sont entreprises, via notre représentation diplomatique, pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame. Que l’âme du défunt repose en paix », a-t-elle ajouté.

Le ministère des Affaires Étrangères a par ailleurs réitéré son engagement à défendre les droits et la sécurité des Sénégalais établis à l’étranger, tout en promettant un accompagnement diplomatique et consulaire actif dans cette affaire.

Crise financière de la presse : un fonds d’urgence de 300 millions FCFA pour soulager les entreprises en difficulté

Dans un contexte marqué par de sérieuses difficultés économiques pour les entreprises de presse, l’État sénégalais annonce une bouffée d’oxygène. Le Directeur de la Communication, Habibou Dia, a révélé ce week-end la mise en place d’un fonds d’urgence de 300 millions FCFA destiné à soutenir les organes de presse en difficulté.

L’annonce a été faite à l’occasion de l’Assemblée générale de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), où Habibou Dia a pris la parole devant un auditoire de professionnels des médias. « L’autre confidence que je vous fais ici », a-t-il glissé, « c’est qu’avec la nouvelle directrice de l’ADPME (Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises), nous avons, depuis quelques semaines, engagé des réflexions pour venir en aide, en urgence, aux entreprises en difficulté. »

Fruit de ces concertations, le fonds devrait être opérationnel dès la semaine prochaine ou au plus tard celle d’après. Une douzaine d’entreprises de presse sont concernées par cette première vague d’assistance.

Mais cette initiative ne se limite pas à une aide financière ponctuelle. Elle ambitionne aussi de renforcer la gestion interne des entreprises bénéficiaires. « Il s’agit d’aider et d’accompagner véritablement les patrons de presse sur les éléments de gouvernance financière », a précisé M. Dia, insistant sur l’importance d’un diagnostic préalable pour garantir la pertinence des aides attribuées.

À l’heure où de nombreux organes de presse peinent à survivre face aux contraintes économiques et à l’évolution des modèles économiques du secteur, cette enveloppe apparaît comme un signal fort de l’engagement des autorités à préserver un écosystème médiatique libre et viable.

« Farba Ngom malade » : ses avocats réclament une expertise médicale

Les avocats de Farba Ngom montent au créneau. Inquiets pour l’état de santé de leur client, actuellement détenu dans le cadre d’une instruction menée par le Pool judiciaire financier (PJF), ils ont officiellement saisi le juge d’instruction pour demander une expertise médicale.

D’après les informations du journal Les Échos, la requête a été déposée ce mercredi sur la table du magistrat en charge du dossier. Les conseils de Farba Ngom souhaitent faire constater, par une expertise indépendante, que l’état de santé de leur client est incompatible avec une détention.

Dans l’entourage politique de l’ancien député et proche de Macky Sall, l’inquiétude grandit. Des membres de l’Alliance pour la République (APR) jugent sa condition physique « préoccupante » et estiment qu’une incarcération préventive pourrait représenter un risque réel pour sa santé.

L’objectif de cette démarche est clair : obtenir une décision de remise en liberté ou, à défaut, un aménagement de la mesure de détention, en se fondant sur des éléments médicaux. Il reviendra désormais au juge d’en apprécier la recevabilité et, le cas échéant, d’ordonner une expertise.

En attendant, Farba Ngom reste sous le coup d’une procédure judiciaire qui s’annonce aussi longue que scrutée.

Kidira : un agent de sécurité de proximité égorgé lors d’une patrouille

Un drame d’une rare violence a secoué la commune de Kidira, dans le département de Bakel. Un agent de sécurité de proximité (ASP), Abdoulaye Ndianor, a été froidement tué alors qu’il participait à une mission conjointe de surveillance avec les agents des eaux et forêts. Les faits se sont déroulés à Sénédébou, un village situé dans la zone frontalière entre le Sénégal et le Mali.

Tout a commencé lorsqu’une patrouille a surpris un berger en pleine coupe illégale d’arbres, activité formellement interdite dans cette zone de protection environnementale. Interrogé sur sa présence, le berger affirme être en compagnie de son père, resté dans les environs. À la demande de ses collègues, l’agent Abdoulaye Ndianor se propose de l’escorter à moto pour aller retrouver ce dernier.

Mais le trajet tourne au cauchemar. À un moment isolé, le berger, dissimulant une hache, s’en sert pour frapper violemment l’ASP à la tête. Il poursuit son acte macabre en le décapitant. Le meurtrier cache ensuite la tête de la victime sous un arbre, enfouit son corps sous des pierres sur une colline, puis prend la fuite en emportant la moto, dans une tentative de brouiller les pistes.

Constatant l’absence prolongée de leur collègue, les autres membres de la patrouille déclenchent des recherches. C’est au cœur de la nuit, aux alentours de deux heures du matin, que le corps mutilé de l’agent est retrouvé, enterré en pleine brousse. Une scène d’horreur qui a choqué les habitants de la localité, profondément marqués par cette violence inédite.

La gendarmerie, immédiatement alertée, se mobilise et parvient à localiser le suspect dans sa tentative de fuite. Interpellé, il passe rapidement aux aveux et reconnaît les faits. Une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances précises de ce meurtre d’une brutalité extrême.

Ce drame soulève de nombreuses interrogations sur les conditions de sécurité des agents de terrain opérant dans les zones rurales, souvent isolées et exposées à des risques importants. La mort d’Abdoulaye Ndianor, tué dans l’exercice de ses fonctions, a suscité une vive émotion à Kidira et dans tout le département de Bakel.

Démantèlement d’un réseau de trafic de drogue dure : la Gendarmerie frappe fort à Dakar

Une opération d’envergure menée par la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale a permis de neutraliser un réseau transfrontalier de trafic de drogue dure. Cette intervention, effectuée ce jeudi 11 avril 2025, s’inscrit dans la stratégie des autorités sénégalaises de lutte contre la criminalité organisée. Selon un communiqué officiel du Haut-commandement de la Gendarmerie, le réseau visé opérait entre le Sénégal, la Guinée-Bissau et le Mali, trois pays devenus des points de transit majeurs pour les trafiquants de cocaïne en Afrique de l’Ouest.

Cette action a abouti à l’arrestation de quatre individus, présentés comme étant fortement impliqués dans les activités du réseau. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et blanchiment de capitaux. Les enquêteurs ont pu établir leur implication directe grâce à des éléments de preuve collectés au cours des semaines précédentes.

La saisie réalisée lors de cette opération témoigne de l’ampleur du trafic. Pas moins de 72 tablettes de cocaïne ont été récupérées, pour un poids total de 80 kilogrammes. Dix véhicules ont été saisis, ainsi qu’une somme d’argent en liquide estimée à 2 590 000 FCFA. Ces éléments confirment l’importance du réseau démantelé et la sophistication de son organisation logistique.

Ce coup de filet constitue un signal fort envoyé par les autorités sécuritaires dans un contexte régional marqué par la recrudescence des trafics transfrontaliers. Le Sénégal, par sa position stratégique sur la côte ouest-africaine, demeure une zone convoitée par les réseaux criminels, mais les dispositifs de surveillance et d’intervention, eux aussi, ne cessent de se renforcer.

L’enquête est toujours en cours pour identifier d’éventuelles ramifications locales et internationales. La Gendarmerie prévoit de nouvelles actions afin de démanteler l’ensemble de la chaîne logistique du trafic et de remonter jusqu’aux commanditaires.

Avec cette opération, le Sénégal confirme sa volonté de ne laisser aucun répit aux narcotrafiquants. Une vigilance qui, selon les autorités, doit rester constante pour protéger les populations et préserver la stabilité du pays face à des réseaux de plus en plus organisés.

Macky Sall à la Fondation Mo Ibrahim : entre reconnaissance internationale et aigreur nationale

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a récemment été nommé membre du conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim, l’une des institutions les plus respectées en Afrique en matière de gouvernance. Une distinction qui, tout en saluant le parcours d’un chef d’État, a relancé un débat national marqué par une certaine amertume de ses détracteurs. Au-delà de la polémique, cette nomination soulève une question plus profonde : qu’est-ce qui dérange vraiment ?

La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, évalue la qualité de la gouvernance en Afrique et récompense les anciens chefs d’État qui ont dirigé leur pays de manière démocratique, stable et transparente. Le choix de Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, est loin d’être anodin. Il reflète la stabilité institutionnelle du Sénégal sous sa gouvernance, mais aussi les nombreux projets de développement initiés à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE).

Avec ce plan, Macky Sall a réussi à maintenir un cap économique, moderniser les infrastructures, renforcer l’accès à l’électricité dans les zones rurales, et positionner le Sénégal comme un pôle stratégique en Afrique de l’Ouest. Sur la scène diplomatique, il a joué un rôle moteur au sein de la CEDEAO, du G5 Sahel, et lors des crises régionales.

Mais au Sénégal, cette reconnaissance internationale ne passe pas partout. Sur les réseaux sociaux comme dans certains cercles intellectuels, la nomination de Macky Sall fait grincer des dents. Ses opposants dénoncent une « récompense » injustifiée, et ravivent les critiques sur la fin de son mandat, notamment le report controversé de l’élection présidentielle de 2024, qui a alimenté des soupçons sur ses intentions politiques.

Ce que certains qualifient de “tentative de troisième mandat déguisé” reste encore une blessure ouverte pour une partie de l’opinion publique. Pourtant, les faits sont là : l’élection présidentielle a été tenue, le pouvoir transmis dans le calme, et Macky Sall a quitté ses fonctions sans tentative de rétention. En dépit des polémiques, la transition a été républicaine et pacifique, un fait rare à souligner dans le contexte africain.

Ce que cette levée de boucliers révèle surtout, c’est un mal-être chronique dans le débat public sénégalais : la difficulté d’accepter que l’on puisse critiquer un homme sans nier l’ensemble de son œuvre. Les critiques les plus virulentes viennent souvent d’acteurs politiques ou d’intellectuels qui, en réalité, ne contestent pas la nomination en soi, mais ce qu’elle symbolise : la reconnaissance d’un homme qu’ils n’ont jamais accepté.

Certains d’entre eux n’ont jamais dirigé, n’ont jamais eu à prendre de décisions qui engagent l’avenir d’un peuple. Pourtant, ils se posent en arbitres de la vertu, en distributeurs de légitimité. Ils s’indignent, mais que proposent-ils ? Que construisent-ils ? Très peu, sinon une indignation stérile.

Macky Sall n’a jamais prétendu à la perfection. Il a gouverné avec ses qualités et ses limites. Mais l’histoire retiendra qu’il a été un chef d’État stable, un bâtisseur, et un acteur majeur du développement économique du Sénégal. Cette nomination à la Fondation Mo Ibrahim est la reconnaissance de cette trajectoire, sur la base de critères rigoureux et impartiaux.

En réalité, ce ne sont pas les critiques qui gênent Macky Sall. Ce qui est frappant, c’est la nature des critiques : émotionnelles, politiciennes, souvent personnelles. Ce sont les frustrations refoulées d’une génération qui, en dépit de sa verve et de ses tweets, peine à s’imposer dans le concret.

Macky Sall tourne une page, mais reste influent. Sa voix comptera dans les grandes réflexions africaines sur la gouvernance, la sécurité, l’économie verte ou la transition numérique. Et que cela plaise ou non, il continuera d’exister sur la scène continentale.

Vague de licenciements : des centaines de travailleurs manifestent à Dakar contre la précarisation

Le malaise social s’accentue au Sénégal. Ce vendredi, des centaines de travailleurs licenciés ont battu le pavé à Dakar pour dénoncer une vague de renvois jugés « abusifs et injustifiés » dans plusieurs secteurs d’activité. À l’appel du Rassemblement des Travailleurs du Sénégal, un collectif regroupant les employés affectés, la mobilisation a pris une ampleur visible dans les rues de la capitale.

Partis de l’hôpital Abass Ndao, les manifestants ont défilé jusqu’au rond-point de la Poste de la Médina, en empruntant l’avenue Blaise Diagne. Arborant des brassards rouges, symboles de leur colère, ils ont scandé des slogans hostiles aux licenciements et brandi des pancartes dénonçant la précarisation galopante du marché du travail.

Les organisateurs dénoncent ce qu’ils qualifient de « politique de licenciement systématique et sans dialogue préalable ». Ils pointent du doigt un manque de cadre légal protecteur et l’absence de mécanismes efficaces de médiation entre employeurs et salariés. « Trop, c’est trop ! On ne peut pas continuer à sacrifier les travailleurs sans aucune forme de concertation », a déclaré un porte-parole du collectif.

À travers cette marche, les ex-employés entendent interpeller les autorités gouvernementales, notamment le ministère du Travail, pour une prise en charge urgente de la question. Ils appellent à l’ouverture de discussions nationales sur les droits des travailleurs, mais aussi sur la révision des procédures de licenciement dans les entreprises publiques et privées.

« Il est temps que l’État joue pleinement son rôle d’arbitre et garant de la stabilité sociale. Ces licenciements massifs plongent des familles entières dans l’incertitude », a insisté un manifestant.

Cette manifestation intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des restructurations dans plusieurs entreprises, notamment dans les secteurs des médias, des télécommunications, de la logistique et de la sécurité. Ces vagues de licenciements, souvent sans indemnisation suffisante, nourrissent un sentiment d’injustice et d’abandon chez de nombreux travailleurs.

Succès de l’emprunt lancé par l’État : Papa Malick Ndour tempère l’enthousiasme et appelle à relativiser

Alors que le gouvernement sénégalais s’est félicité du succès éclatant de son appel public à l’épargne clôturé par anticipation, l’ancien ministre de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi, Papa Malick Ndour, appelle à nuancer l’interprétation de cette performance financière. Pour lui, ce type d’opération n’est ni inédit ni révélateur d’un changement fondamental de perception vis-à-vis des nouvelles autorités.

« Succès de l’appel public à l’épargne ! Quel commentaire », a-t-il lancé ironiquement, avant de rappeler que de telles opérations avaient déjà connu un franc succès sous le régime de Macky Sall.

Papa Malick Ndour cite notamment deux emprunts obligataires réalisés en 2022. En août de cette année-là, le Sénégal avait bouclé une levée de fonds en six jours seulement, récoltant 138 milliards de FCFA alors que l’objectif était fixé à 120 milliards. Mieux encore, en mars 2022, une autre émission avait été sursouscrite à 200 % et clôturée avant la date butoir.

« Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’un emprunt obligataire soit clôturé avant la date prévue », a-t-il affirmé, ajoutant que ces succès passés se sont produits à des taux moins attractifs que ceux proposés aujourd’hui.

Pour l’ancien ministre, ce n’est pas le nouveau pouvoir qui explique cet engouement, mais plutôt la solidité et la régularité de l’État du Sénégal sur les marchés financiers, notamment dans la zone UEMOA. Il estime donc que l’enthousiasme observé aujourd’hui est une continuité et non une rupture.

« Présenter aujourd’hui cet engouement comme une soudaine démonstration de patriotisme financier de la part des Sénégalais en guise de confiance aux nouvelles autorités serait donc malhonnête », a-t-il tranché. Et de rappeler que les investisseurs burkinabés, ivoiriens, togolais, béninois ou encore sénégalais ont toujours répondu présent.

Papa Malick Ndour critique ainsi toute tentative de récupération politique de ce succès financier : « Il convient de relativiser : non, l’opération n’a rien d’exceptionnel ni de miraculeux. Elle confirme seulement que le marché fait encore confiance au pays, soi-disant en ruine, avec des marges de manœuvre budgétaires et financières quasi-inexistantes… »

Mansour Faye tire à boulets rouges sur le tandem Sonko-Diomaye : « Tôt ou tard, ils rendront compte »

L’ancien ministre et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, est sorti de son silence après avoir été empêché d’embarquer sur un vol ce jeudi 10 avril. Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux ce vendredi, il dénonce une tentative d’intimidation politique et une « diabolisation » orchestrée par le régime actuel qu’il accuse de chercher en vain des éléments compromettants à son encontre.

« L’une des premières cibles dans leur funeste agenda de diabolisation reste et demeure mon humble personne », a-t-il écrit dans un texte au ton particulièrement virulent, où il accuse le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko de mener une politique de persécution contre les responsables de l’ancien régime.

Mansour Faye se défend avec vigueur de toute malversation, affirmant qu’aucun rapport des corps de contrôle de l’État ne l’a épinglé. Il souligne qu’il n’a jamais été convoqué ni entendu sur quelque dossier que ce soit depuis la fin du régime Macky Sall. À ses yeux, le pouvoir actuel « continue à chercher désespérément des charges à (lui) coller », sans succès.

Il affirme également que les accusations autour du PRODAC et de la gestion du fonds de riposte contre la COVID-19 sont infondées. Concernant le PRODAC, il rappelle que « le seul rapport existant est celui de la Cour des comptes datant de janvier 2024 », qui ne recommande aucune poursuite judiciaire, mais simplement des recommandations. Sur le dossier COVID, il balaie les critiques, évoquant un référentiel d’audit « caduc ».

Dans ce long message, Mansour Faye adopte un ton d’opposant décidé, parlant d’« apprentis dictateurs » à propos du tandem au pouvoir, et les accuse de « haute trahison ». Il défend le bilan du président Macky Sall, qualifiant sa gouvernance de « réussite globale », tout en reconnaissant « la faillibilité humaine » qui pourrait expliquer des manquements mineurs.

Il conclut son texte par un appel aux Sénégalais à « tirer les conséquences » de la situation actuelle : « Ces nouveaux dirigeants ont menti au peuple pour accéder au pouvoir, mais quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité qui prend les escaliers finira toujours par arriver à bon port. »

Cette sortie médiatique musclée intervient dans un contexte tendu, où les partisans de l’ancien régime dénoncent ce qu’ils appellent une « chasse aux sorcières » visant les responsables de l’ex-pouvoir. Elle pourrait raviver les débats autour de la gestion de la reddition des comptes, l’une des priorités affichées du gouvernement actuel, mais aussi relancer les tensions entre l’opposition et le pouvoir.

Sénégal : RSF appelle à la libération de Simon Pierre Faye et alerte sur la tendance des convocations de journalistes

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF), a exprimé de vives préoccupations concernant le placement en garde à vue de Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe D-Média, et a appelé à sa libération immédiate. Cette arrestation fait suite à la reprise par un média du groupe D-Média d’une information déjà publiée ailleurs, portant sur une supposée convocation du Premier ministre sénégalais en Côte d’Ivoire.

Lors d’une intervention sur les ondes de Sud FM, Sadibou Marong a réaffirmé la réputation professionnelle et l’intégrité irréprochable de Simon Pierre Faye. « Simon Pierre Faye est un journaliste rigoureux, dont la pratique professionnelle est unanimement saluée. Cela fait plus de vingt ans que nous (RSF) le connaissons, et nous avons toujours observé chez lui une éthique irréprochable », a souligné M. Marong.

L’affaire de Simon Pierre Faye, selon RSF, s’inscrit dans un contexte de plus en plus préoccupant, marqué par une recrudescence des convocations de journalistes. Reporters sans frontières a exprimé son inquiétude face à ce phénomène, qui pourrait constituer une menace pour la liberté de la presse et l’exercice du journalisme au Sénégal.

« Nous apportons toute notre solidarité à Simon Pierre Faye, car il s’agit d’un professionnel respecté et reconnu dans le domaine. Cependant, cette convocation s’ajoute à une tendance inquiétante : les journalistes sont de plus en plus convoqués par la justice en lien avec leur travail. Cette situation doit être prise en compte par les autorités judiciaires », a ajouté Sadibou Marong.

RSF a demandé aux autorités judiciaires sénégalaises de tenir compte de la personnalité professionnelle de Simon Pierre Faye dans cette enquête. L’organisation plaide pour sa libération, soulignant que le journaliste offre toutes les garanties nécessaires pour répondre à toute convocation future, tout en restant libre. Selon M. Marong, la libération de Simon Pierre Faye doit être immédiate, sans que cela nuise à l’intégrité de l’enquête.

« Nous demandons aux autorités judiciaires de considérer la personnalité professionnelle irréprochable de Simon Pierre Faye dans cette enquête. Il offre toutes les garanties nécessaires pour répondre à toute convocation sans être privé de liberté », a insisté le directeur de RSF Afrique subsaharienne. Il a également précisé que, même en étant libéré, Simon Pierre Faye pourra toujours répondre à d’autres convocations si nécessaire.

Reporters sans frontières a réaffirmé son engagement en faveur de la liberté de la presse et a réitéré que la libération de Simon Pierre Faye ne doit en aucun cas être un cas isolé. L’organisation a souligné que l’exercice du journalisme doit se faire sans crainte de représailles, et a encouragé les autorités sénégalaises à garantir un environnement libre pour les journalistes afin qu’ils puissent mener leur travail sans interférence.

Le Sénégal, bien que traditionnellement reconnu pour sa stabilité démocratique en Afrique, fait face à des tensions croissantes en matière de liberté de la presse, avec une multiplication des cas où des journalistes sont interrogés ou emprisonnés pour leurs reportages.

Alors que la situation autour de Simon Pierre Faye se développe, RSF continue de suivre de près les évolutions et demande une nouvelle fois la libération immédiate du journaliste. L’organisation insiste sur le fait que la liberté d’expression et de presse doit être préservée, et que toute tentative de museler la presse ne peut que nuire à la démocratie. L’affaire met en lumière les défis que rencontrent les journalistes au Sénégal, alors que le pays navigue entre liberté d’expression et contraintes politiques.

Macky Sall à Séoul : un plaidoyer pour la paix et la fraternité humaine

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a pris part ce jeudi à Séoul, en Corée du Sud, à un événement majeur : le Sommet mondial organisé par la Fédération pour la paix universelle (FPU). Cet événement, qui fait partie des préparatifs pour le Sommet 2025 de la FPU, a été l’occasion de remettre le prestigieux Prix Sunhak pour la paix à plusieurs personnalités et organisations qui se sont distinguées par leur engagement en faveur de la paix mondiale et du bien-être humain.

Dans une publication sur sa page officielle Facebook, Macky Sall a exprimé sa reconnaissance envers les fondateurs de la FPU pour leur vision de la paix et de la fraternité humaine. Il a également salué l’importance de cet événement dans la promotion de valeurs universelles, essentielles pour construire un avenir plus pacifique et solidaire. L’ancien chef de l’État sénégalais a félicité les lauréats de l’édition 2025, soulignant leur rôle essentiel dans le progrès de leurs communautés et du monde entier.

Le Prix Sunhak, attribué chaque année depuis sa création, récompense les efforts individuels ou collectifs visant à améliorer la condition humaine à travers des actions concrètes. Lors de cette cérémonie, plusieurs personnalités emblématiques ont été distinguées. Parmi eux, on retrouve Patrick Awuah Jr., fondateur de l’université Ashesi au Ghana. Awuah a été honoré pour ses efforts dans la promotion du leadership éthique en Afrique, un continent qu’il estime essentiel dans la transition vers un avenir durable.

Hugh Evans, un Australien et cofondateur de l’ONG Global Citizen, a également reçu ce prix. Il a été récompensé pour son engagement dans la lutte contre la pauvreté à l’échelle mondiale. De même, Wanjira Mathai, une militante kenyane et fille de la célèbre Wangari Maathai, a été honorée pour son leadership environnemental. À travers son initiative AFR100 et le Green Belt Movement, elle a permis de planter plus de 51 millions d’arbres en Afrique, contribuant à la lutte contre la déforestation et au développement durable.

Le Prix spécial du Fondateur a été attribué à deux figures importantes : l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et Son Éminence Samuel Radebe, un leader spirituel sud-africain. Jonathan a été salué pour son rôle dans le maintien de la paix en Afrique, tandis que Radebe a été reconnu pour ses initiatives de dialogue interreligieux et de réconciliation.

Dans son discours, Macky Sall a exprimé son soutien aux efforts de la FPU et a réitéré son engagement personnel envers les idéaux de paix et de fraternité. « Le travail que nous accomplissons aujourd’hui, en collaboration avec des partenaires du monde entier, doit être guidé par la solidarité et l’esprit de coopération. Ensemble, nous devons continuer à œuvrer pour un monde plus juste, plus équitable, et plus respectueux de la dignité humaine », a-t-il déclaré.

Le Sommet mondial pour la paix a ainsi permis de renforcer les liens entre les leaders du monde entier et de rappeler que la paix est un effort collectif qui nécessite l’engagement de chacun. Pour Macky Sall, cette participation ne fait que renforcer son rôle en tant qu’acteur majeur sur la scène diplomatique internationale, un acteur déterminé à promouvoir les valeurs de paix, de solidarité et de développement durable.

Ce Sommet, tout en célébrant les progrès réalisés dans la lutte pour la paix mondiale, a aussi mis en lumière les défis qui restent à surmonter. Il a été un moment fort de réflexion sur la nécessité de continuer à œuvrer pour un monde plus harmonieux, où les conflits cèdent la place à la coopération, et où les inégalités sociales et économiques sont progressivement éradiquées.

Emprunt obligataire de l’État : le Trésor public récolte plus de 405 milliards FCFA en seulement 15 jours

L’emprunt obligataire lancé par l’État du Sénégal le 27 mars 2025 s’est soldé par un véritable succès. Prévue pour durer jusqu’au 18 avril, l’opération a finalement été clôturée de manière anticipée, après avoir permis de mobiliser plus de 405 milliards de francs CFA en seulement quinze jours. Le montant initialement recherché était de 150 milliards, mais l’enthousiasme des souscripteurs a largement dépassé les attentes.

Dans un document transmis à la presse, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a salué cette dynamique exceptionnelle, soulignant qu’elle témoigne d’un élan patriotique et d’une confiance renouvelée dans la politique économique du pays. Le Trésor public parle d’un “succès éclatant”, fruit d’un travail collectif impliquant les institutions financières, les investisseurs privés et les citoyens.

L’emprunt obligataire par appel public à l’épargne permet à l’État de mobiliser des ressources financières directement auprès du public, sans nécessairement passer par les bailleurs internationaux. Cette approche contribue à renforcer la souveraineté financière du Sénégal et à impliquer davantage les citoyens dans le financement de projets de développement.

La somme collectée permettra de financer des secteurs jugés prioritaires, notamment les infrastructures, la santé, l’éducation et la transition énergétique. Elle offrira également une certaine marge de manœuvre au gouvernement pour faire face à ses engagements budgétaires dans un contexte économique mondial encore marqué par les incertitudes.

Au-delà de l’aspect financier, cette opération réussie renforce la crédibilité du Sénégal sur les marchés. Elle envoie un signal fort aux partenaires économiques de la sous-région et au-delà : le pays reste attractif, stable, et capable de mobiliser ses propres ressources de manière rapide et efficace.

Ce type de réussite pourrait bien ouvrir la voie à d’autres initiatives similaires à l’avenir, tout en confortant l’idée que la mobilisation des ressources internes est non seulement souhaitable, mais réalisable.

Hommage posthume au président du Conseil constitutionnel : Mamadou Badio Camara raconté par ses pairs

L’émotion reste vive au sein de la famille judiciaire sénégalaise, frappée par la disparition de Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel. Ce vendredi, son confrère et membre de ladite institution, Cheikh Tidiane Coulibaly, lui a rendu un hommage particulièrement émouvant, saluant la mémoire d’un homme d’exception : intègre, rigoureux et profondément attaché aux valeurs de justice.

« L’institution judiciaire perd un intellectuel rigoureux, un serviteur exemplaire de l’État, un homme de principes et un magistrat compétent », a témoigné Me Coulibaly. Né à Pikine, Mamadou Badio Camara s’est forgé une carrière jalonnée de responsabilités majeures, allant des tribunaux de province aux plus hautes juridictions de la République.

« Il a exploré toutes les fonctions qu’un magistrat peut exercer, avec une rigueur et un engagement remarquables », a souligné son confrère, rappelant que cette riche expérience a naturellement préparé Camara à occuper les plus hautes fonctions.

Mamadou Badio Camara entre dans la magistrature comme premier substitut du procureur de Dakar en 1983, avant de servir à Kaolack et Ziguinchor comme procureur. Il sera ensuite substitut général à la Cour d’appel de Dakar, puis procureur adjoint à Dakar en 1993, avant de rejoindre la Cour de cassation comme conseiller et secrétaire général, où il servira jusqu’en 2008.

Sa carrière se poursuit à la Cour suprême, où il est nommé président de chambre, puis procureur général en 2013, avant d’être élevé au rang de premier président de cette même juridiction en avril 2015.

Ses collègues et collaborateurs retiennent de lui l’image d’un homme de devoir, respecté pour son indépendance, sa discrétion et sa connaissance profonde du droit. À travers son engagement, Mamadou Badio Camara a contribué à élever la justice sénégalaise et à en renforcer la crédibilité institutionnelle.

Saint-Louis : Cinq individus arrêtés pour tentative de trafic de migrants vers les Canaries, déférés à Dakar

Une nouvelle tentative de migration clandestine vers l’Espagne a été déjouée à Saint-Louis, où cinq individus ont été interpellés par la Délégation nationale à la lutte contre la traite des personnes (DNLT). Ces derniers sont soupçonnés d’avoir organisé un voyage maritime à destination des îles Canaries, dans le cadre d’un réseau de trafic de migrants.

L’annonce a été faite via un communiqué publié sur le compte X (anciennement Twitter) de la Police nationale du Sénégal, qui précise que les suspects sont poursuivis pour association de malfaiteurs et tentative d’organisation d’une migration irrégulière.

Après leur arrestation à Saint-Louis, les cinq hommes ont été déférés à Dakar, devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance, où ils devront répondre des charges liées à la traite des personnes. Cette décision de transfert traduit la gravité de l’affaire et l’attention particulière que lui accordent les autorités judiciaires.

Depuis le début de l’année, les tentatives de rejoindre les côtes espagnoles via l’Atlantique se sont multipliées, notamment à partir des zones nord et centre du pays. Les forces de sécurité sénégalaises ont intensifié leur lutte contre les réseaux de passeurs, qui mettent la vie de dizaines de jeunes en péril, souvent à bord d’embarcations de fortune.

Cette arrestation collective témoigne d’une stratégie plus offensive des autorités, qui cherchent à démanteler les réseaux en amont, avant même l’embarquement.

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et les efforts bilatéraux entre le Sénégal et l’Espagne, l’émigration clandestine reste une réalité persistante, alimentée par le chômage, le désespoir économique et la quête d’un avenir meilleur en Europe.

Le voleur fantôme du Trésor public : un cambriolage de haut vol, 37 jours de cavale et une arrestation surprenante

C’est un fait divers digne des meilleurs romans policiers, avec une intrigue qui mêle discrétion, audace et une enquête menée à l’ancienne, sans preuves matérielles. Le mercredi 9 avril 2025, les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar ont mis fin à la cavale de Moctar Sall, présumé auteur du cambriolage spectaculaire survenu dans les locaux de la direction de l’informatique du Trésor public, rue Malenfant.

Dans la nuit du 3 mars, un individu inconnu s’introduit dans le bâtiment administratif en escaladant un arbre jusqu’au deuxième étage. Sans laisser la moindre trace : pas d’empreintes, pas de preuve ADN, des caméras en panne, comme si le coup avait été pensé pour passer sous les radars. Le bilan : deux ordinateurs connectés au serveur central et 200 000 F CFA en liquide dérobés. Mais au-delà de la somme, c’est surtout la nature des données contenues dans les ordinateurs – des informations sensibles du Trésor public – qui fait frémir les autorités.

L’affaire semblait au point mort. Mais les enquêteurs ne lâchent rien. À défaut de preuves scientifiques, ils s’appuient sur des recoupements téléphoniques, l’exploitation d’images vidéo, et surtout une intuition aiguisée. Après avoir isolé une silhouette filmée escaladant l’arbre, les recherches s’orientent vers Moctar Sall, un natif de Banadji, déjà connu des services pour divers petits larcins.

La traque mène finalement les policiers au marché Sandaga, en plein centre-ville de Dakar, où Moctar Sall est interpellé sans résistance.

Mais l’affaire prend un tour encore plus troublant en garde à vue. Moctar Sall reconnaît immédiatement les faits, sans tenter de nier. Il livre même le nom de son receleur présumé, un certain “Malaw”, toujours en fuite. Mais surtout, il déclare avec un calme déroutant :

« Pour être franc, j’avais complètement oublié cette affaire jusqu’à mon arrestation. »

Un détachement qui interroge autant qu’il inquiète. Après deux jours de garde à vue, le suspect reste serein, voire détaché, tandis que les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour retrouver les ordinateurs volés et localiser le receleur.

  • Un cambriolage sans aucune preuve matérielle
  • Une enquête longue de 37 jours, menée à l’intuition et à la technologie
  • Une arrestation en douceur au cœur de Dakar
  • Un suspect coopératif, mais atypique
  • Des données sensibles du Trésor toujours introuvables

Au-delà de l’arrestation, cette affaire met en lumière la fragilité des dispositifs de sécurité dans certaines administrations sénégalaises. L’absence de vidéosurveillance fonctionnelle et la facilité d’accès à un étage stratégique par un arbre posent de sérieuses questions sur la sécurité des données publiques. Si les ordinateurs n’étaient pas cryptés, des informations stratégiques pourraient être en circulation.

L’arrestation de Moctar Sall est une victoire pour les forces de l’ordre, mais l’affaire est loin d’être close. Reste à savoir si les données volées ont été exploitées – ou pire, revendues – et si le « voleur fantôme » dit toute la vérité.

Licenciement de 53 employés : CIMAF Sénégal dément et apporte des précisions

La cimenterie CIMAF Sénégal a officiellement démenti les informations faisant état du licenciement de 53 employés. Dans un communiqué publié ce mardi, l’entreprise affirme qu’il s’agit en réalité de travailleurs temporaires d’un prestataire sous-traitant et non de salariés directs de CIMAF.

Selon CIMAF, les travailleurs concernés étaient employés par TECTRA, une société de prestation de services, et avaient été recrutés pour une mission ponctuelle dans le cadre de la phase préparatoire du démarrage de l’usine. « Une confusion regrettable a été entretenue dans un reportage ultérieur, qui a présenté à tort la direction de TECTRA comme étant celle de CIMAF », précise le communiqué.

L’entreprise assure que la fin de mission de ces travailleurs s’est déroulée conformément aux procédures légales, avec une indemnisation complète et sous la supervision de l’Inspection du Travail.

Malgré ces explications, les anciens travailleurs ont organisé un rassemblement devant l’usine, le lundi 7 avril, pour exprimer leur colère et réclamer leurs droits. Selon eux, l’Inspection régionale du travail de Thiès leur aurait donné raison, bien que CIMAF ne confirme pas cette information.

CIMAF Sénégal, qui vient de démarrer ses activités dans le pays, insiste sur le fait qu’aucun licenciement n’a eu lieu en son sein. « Nous sommes actuellement en pleine phase de recrutement et nous restons engagés dans la création d’emplois durables », affirme l’entreprise.

ASECNA : L’intersyndicale suspend son mot d’ordre de grève après des avancées avec la tutelle

Alors qu’un mouvement de grève était prévu pour débuter ce samedi 12 avril, l’intersyndicale des travailleurs de l’ASECNA (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar) a annoncé la suspension de son mot d’ordre. Une décision prise à l’issue d’une rencontre jugée constructive avec le ministre de tutelle, tenue jeudi matin.

« Nous avons rencontré notre ministre de tutelle ce matin. Et ce qui ressort de cette rencontre, c’est la suspension du mot d’ordre de grève, en attendant de poursuivre les négociations pour la satisfaction de l’ensemble des points de revendication », a déclaré François Paul Gomis, coordinateur de l’intersyndicale, à l’issue de l’entretien.

Au cœur des échanges figuraient les quatre principales revendications portées par les travailleurs de l’ASECNA. Le premier point concerne le paiement des arriérés de l’indemnité de sécurité aérienne (ISA). À ce sujet, le ministre a donné des garanties fermes, assurant que les fonds nécessaires sont disponibles depuis six mois.

Les autres revendications, notamment la régularité du paiement de l’ISA et son harmonisation entre les différents personnels et États membres, ont également été abordées. Un comité technique a été mis en place pour travailler sur une base juridique solide permettant une mise en œuvre stable et équitable de cette indemnité.

Autre point d’achoppement : la résorption du sous-effectif dans certains segments de l’ASECNA. Sur ce volet, les autorités ont manifesté une volonté claire de trouver des solutions durables. Le ministre de tutelle et le directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) ont pris l’engagement de traiter ce problème en priorité.

Bien que le mot d’ordre de grève soit suspendu, l’intersyndicale reste vigilante. Elle souligne que la satisfaction est partielle et que la suite des négociations sera déterminante. Le dialogue reste donc ouvert, mais les travailleurs attendent désormais des actes concrets, notamment sur la régularité des paiements et la mise en œuvre des réformes structurelles promises.

Pour rappel, l’intersyndicale avait déposé un préavis de grève le 12 mars dernier, prévoyant une entrée en vigueur du mouvement à partir du samedi 12 avril, en l’absence d’accord.

En suspendant le mouvement de grève, les travailleurs de l’ASECNA affichent leur volonté d’aboutir par le dialogue, tout en mettant en garde contre toute forme de lenteur ou de promesse non tenue. La balle est désormais dans le camp des autorités, appelées à traduire leurs engagements en actes pour éviter une reprise de la contestation dans un secteur aussi stratégique que la navigation aérienne.

Pierre Simon Faye en garde à vue : quand le populisme dérape et piétine la liberté de la presse

L’arrestation du journaliste Simon Pierre Faye, directeur de Zik FM et SenTV, n’est pas un simple incident judiciaire. Elle représente un tournant inquiétant dans le paysage politique et médiatique, un symbole d’une dérive autoritaire qui, sous couvert de populisme, cherche à museler la liberté de la presse. Ce qui devait être une ère de rupture avec les anciennes pratiques politiciennes semble se transformer, jour après jour, en une machine répressive contre la presse libre et indépendante.

Le populisme a toujours été présenté comme un mode de gouvernance “proche du peuple”. Cependant, cette promesse d’écoute et d’équité cache bien souvent une réalité beaucoup plus sombre. Derrière des discours radicaux où l’on oppose “le peuple” aux “élites”, les régimes populistes finissent par développer des méthodes brutales pour conserver leur pouvoir. Simon Pierre Faye incarne aujourd’hui cette dérive : un journaliste qui, en relayant une information d’intérêt public, se voit arrêté et mis en garde à vue. Ce n’est pas un accident isolé, mais bien le symptôme d’un pouvoir qui préfère réprimer la liberté d’expression plutôt que de répondre à ses critiques.

Les populistes, qu’ils soient de gauche ou de droite, détestent une presse indépendante. Celle-ci brise leur mise en scène en mettant en lumière leurs contradictions et leurs manœuvres politiques. Ils la considèrent comme un obstacle, une menace. Dès lors, les journalistes deviennent les cibles privilégiées, souvent accusés de manipulation, de mensonge, et de distorsion de la vérité. Dans cette logique, Simon Pierre Faye devient un symbole de cette répression : un journaliste, comme beaucoup d’autres, ciblé et persécuté pour avoir simplement fait son travail.

Il faut bien comprendre que cette stigmatisation est loin d’être anodine. Elle sert à créer un climat de peur, à intimider ceux qui osent contester le pouvoir en place. La menace de l’arrestation et de la répression vise à instaurer un espace public aseptisé, où seules les voix du pouvoir sont autorisées à s’exprimer. Et c’est là tout le danger : une société où la critique est étouffée et où seuls les discours agréables au pouvoir peuvent circuler librement.

Bien que les populistes prétendent défendre les intérêts du peuple, leur véritable but est souvent de concentrer le pouvoir entre les mains d’une élite restreinte. Ce populisme, qui se drape de l’illusion d’une démocratie participative, finit toujours par faire fi des libertés fondamentales. Les promesses de liberté sont vite oubliées, dès qu’elles entrent en conflit avec les intérêts du pouvoir en place. L’arrestation de Simon Pierre Faye et d’autres journalistes avant lui montre bien que ce qui commence comme une tentative de gouvernance populaire se transforme en un système autoritaire, où la liberté d’expression est piétinée.

Les journalistes sont souvent perçus comme des menaces. Leur rôle de contre-pouvoir devient insupportable pour un pouvoir qui cherche à s’imposer sans entraves. Ce n’est pas un dérapage isolé, mais une stratégie délibérée pour empêcher toute forme de critique et maintenir un contrôle absolu sur l’espace public.

Il est grand temps que les citoyens, les intellectuels, et les institutions républicaines ouvrent les yeux. L’histoire est parsemée de régimes qui ont commencé par séduire le peuple pour mieux l’asservir ensuite. Ce n’est pas un hasard si la presse a toujours été le premier ennemi de ceux qui souhaitent installer un pouvoir autoritaire. L’étouffement de la presse est le signe précurseur d’un manque d’oxygène démocratique dans une société.

Il est impératif de rappeler que le journalisme n’est pas un crime. Au contraire, c’est un devoir sacré. Dans ce combat contre la répression, la solidarité entre journalistes et citoyens est plus que jamais essentielle. La critique, l’investigation, et même l’ironie – cet outil trop souvent sous-estimé – sont des remparts contre l’attaque systématique de la démocratie.

Nous ne pouvons pas laisser l’autoritarisme s’installer sous prétexte de populisme. La liberté d’informer et la possibilité de critiquer le pouvoir sont des pilliers essentiels de toute démocratie. A ceux qui gouvernent aujourd’hui, il est essentiel de rappeler : vous n’êtes pas au-dessus de la critique. L’histoire a montré que ceux qui tentent de museler la presse finissent par s’enfermer dans une logique de répression permanente.

Aux journalistes et à ceux qui défendent la liberté d’expression, ce combat est le vôtre. Simon Pierre Faye, en garde à vue aujourd’hui, est le symbole de tous ceux qui refusent de se soumettre au silence imposé par des pouvoirs autoritaires. Ce n’est pas une lutte isolée, c’est celle de toute une société qui refuse de voir la démocratie être réduite à un spectacle vide où seule la voix du pouvoir peut résonner.

Appel au dialogue du PR : Le FDR fixe ses conditions

Le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR), une coalition d’opposants sénégalais, a réagi fermement à l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall le 4 avril 2025, dans une interview médiatique. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au siège de Taxawu Sénégal, le FDR a exprimé ses doutes et son rejet de ce dialogue, qu’il considère comme une manœuvre politique. Voici les éléments clés du discours et des revendications du FDR :

L’opposition a mis en avant le fait que le dialogue proposé par le président est tardif et opportuniste. En effet, le FDR dénonce le manque de consultations avec les forces vives de la nation et, en particulier, avec l’opposition, depuis des années. Le porte-parole du FDR, Mouhamadou Lamine Massaly, a insisté sur le fait que les autorités ont toujours évité de consulter l’opposition sur les grandes réformes et les politiques publiques. Selon lui, cet appel au dialogue survient à un moment où le gouvernement est dans une position délicate, ce qui laisse penser que ce dialogue n’est qu’une tentative de sauver la face.

Le FDR, tout en réaffirmant son ouverture au dialogue, a posé des conditions strictes pour toute négociation véritable. Ces conditions sont les suivantes :

  1. Plafonnement de la caution électorale : Le FDR demande que la caution électorale pour la présidentielle soit limitée à 30 millions de FCFA, afin de garantir une plus grande accessibilité à la candidature, notamment pour les partis d’opposition et les personnalités politiques sans ressources financières importantes. Cette demande vise à éviter une « barrière financière » qui favorise les candidats proches du pouvoir et exclut d’autres voix de l’élection présidentielle.
  2. Renforcement de l’OFNAC et du Pool judiciaire financier : Le FDR exige la mise en place d’un Pool judiciaire financier pour garantir une meilleure gestion des finances publiques et lutter plus efficacement contre la corruption. Il demande également le renforcement des pouvoirs de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) pour assurer plus de transparence et d’intégrité dans les finances publiques.
  3. Réforme de la loi 81-17 sur les partis politiques : Le FDR plaide pour une révision de la loi 81-17 du 6 mai 1981, qui régit les partis politiques, afin d’introduire des réformes sur le financement des partis politiques et sur le statut du chef de l’opposition. Cette réforme viserait à garantir une meilleure équité entre les partis politiques, notamment en matière de financement public, et à établir un statut plus transparent et juste pour le chef de l’opposition.
  4. Création d’une commission d’évaluation de la CENA et du CNRA : Le FDR exige la création d’une commission indépendante pour évaluer la transparence de la Commission électorale nationale autonome (CENA) et du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). Cette commission aurait pour mission de veiller à l’équité des élections et à la régulation de la couverture médiatique, pour garantir que tous les candidats et partis bénéficient d’une couverture équitable et que les élections soient organisées de manière juste.

Le FDR a conclu son point de presse en réaffirmant son ouverture au dialogue mais a insisté sur des actes concrets et des engagements fermes. L’opposition est déterminée à ne pas se laisser tromper par ce qu’elle considère comme un dialogue opportuniste qui ne sert qu’à légitimer un pouvoir déjà affaibli. Le FDR appelle à une réforme véritable et à une transparence totale dans la gestion politique et électorale du pays, soulignant que l’intérêt du peuple sénégalais doit primer sur les manœuvres politiciennes. Le collectif a averti que si leurs demandes légitimes ne sont pas prises en compte, ils ne participeront pas à un dialogue qui pourrait être une tentative de manipulation politique.

Le parti de Aïda Mbodji dément les accusations de Ndeye Khady Ndiaye et fait une mise au point

Le parti AND/Saxal Liguey, dirigé par Mme Aïda Mbodji, actuelle Déléguée générale de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), a publié ce jeudi 10 avril 2025 un démenti officiel suite à des accusations formulées par Mme Ndeye Khady Ndiaye sur les réseaux sociaux. Cette dernière avait prétendu n’avoir pas été reçue par Mme Aïda Mbodji dans le cadre de ses fonctions à la tête de la DER/FJ, insinuant ainsi un manquement dans la mission de service public de l’institution.

Dans une déclaration lue par Ndeme Dieng, porte-parole du parti, AND/Saxal Liguey dénonce les propos de Ndeye Khady Ndiaye, les qualifiant de diffamatoires et soulignant qu’ils sont non seulement infondés, mais également mensongers. Selon le porte-parole, Mme Ndiaye n’a jamais obtenu d’audience auprès de la Délégation générale de la DER/FJ, ni n’a jamais franchi les portes de l’institution, ce qui rend ses accusations totalement fausses.

Le parti AND/Saxal Liguey met en avant que ces accusations sont une tentative de manipulation de l’opinion publique, visant à nuire à la réputation de Mme Aïda Mbodji, une femme d’État respectée, engagée dans le renforcement de l’inclusion économique des femmes et des jeunes. En réponse à cette campagne, le communiqué affirme que les propos de Mme Ndiaye relèvent d’une stratégie de déstabilisation, sans fondement, qui cherche à porter atteinte à l’intégrité et au professionnalisme de la Déléguée générale de la DER/FJ.

Depuis sa nomination à la tête de la DER/FJ, Mme Aïda Mbodji s’est dévouée à promouvoir l’inclusion des jeunes et des femmes dans le processus économique national, en mettant en œuvre des programmes d’accompagnement, des financements adaptés, et des initiatives d’autonomisation dans tout le pays. Le travail de la DER/FJ est ainsi mis en avant comme un modèle de transparence, d’équité et de rigueur administrative.

L’AND/Saxal Liguey appelle à la vigilance dans l’utilisation des réseaux sociaux, insistant sur la responsabilité de chacun lorsqu’il s’agit de diffuser des informations. « Les manipulations mensongères et les diffamations gratuites n’affaibliront en rien l’engagement et le professionnalisme de Mme Aïda Mbodji. Elles renforcent plutôt sa détermination à mener à bien sa mission », indique le communiqué. Le parti met en garde contre la propagation de fausses informations, qui ne résistent généralement pas à la vérité.

Dans une conclusion forte, le parti AND/Saxal Liguey affirme que « le mensonge ne résiste jamais à la vérité » et que Mme Aïda Mbodji, femme d’État exemplaire, poursuivra sa mission avec l’intégrité et l’engagement qui la caractérisent.

Inhumation de Mamadou Badio Camara : la Nation rend hommage à un homme de droit

C’est ce vendredi 11 avril 2025 que le Sénégal dira adieu à Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, décédé en début de semaine. Une figure majeure de la magistrature s’en va, laissant derrière elle un héritage de rigueur, de discrétion et de fidélité aux valeurs républicaines.

La levée du corps est prévue à 10 heures à l’hôpital principal de Dakar. Elle sera suivie de la prière mortuaire à la mosquée Omarienne, immédiatement après la grande prière du Jumuʿa, avant l’inhumation au cimetière musulman de Pikine.

Magistrat chevronné, Mamadou Badio Camara a marqué plusieurs générations de juristes par sa stature, sa sérénité et sa connaissance approfondie du droit. Nommé à la tête du Conseil constitutionnel, il a veillé sur les équilibres démocratiques les plus sensibles du pays, toujours avec une posture empreinte de sobriété et de responsabilité.

Son parcours, jalonné de hautes fonctions dans l’appareil judiciaire, a été salué aussi bien dans les milieux institutionnels que par ses confrères du barreau. Homme de principes, il incarnait une magistrature au-dessus des clivages politiques, tournée vers l’intérêt supérieur de la Nation.

Au-delà de ses fonctions officielles, Mamadou Badio Camara était reconnu pour son humilité et son refus des projecteurs. Il s’est toujours montré loyal envers l’État, tout en défendant l’indépendance de la justice comme pierre angulaire de la démocratie.

Sa disparition plonge la magistrature et l’ensemble du pays dans une profonde tristesse. Les hommages affluent de toutes parts, saluant la mémoire d’un homme intègre, discret et profondément respecté.

Les condoléances peuvent être présentées au domicile du défunt, situé à la cité Biagui à Yoff.

Mansour Faye interdit de quitter le territoire : une décision de justice ignorée ?

Malgré une ordonnance de la Cour suprême du Sénégal ordonnant la levée de toutes les restrictions à sa liberté de mouvement, Mansour Faye, ancien ministre des Transports terrestres et actuel maire de Saint-Louis, s’est vu refuser l’embarquement ce jeudi 10 avril 2025, à l’aéroport international Blaise Diagne. Une situation qu’il a lui-même dénoncée dans une publication sur ses réseaux sociaux, pointant du doigt une atteinte grave à l’État de droit.

« Je tiens à informer l’opinion nationale et internationale que je viens d’être interdit d’embarquer sur le vol HF 0701, malgré la présentation de l’ordonnance de la Cour suprême (n°12/2025) me rétablissant dans mes droits. Dans quel État sommes-nous ? », a-t-il écrit.

Le 28 mars dernier, la Cour suprême avait ordonné au ministère de l’Intérieur de lever toute mesure restreignant la liberté de déplacement de Mansour Faye, jugée injustifiée. La décision, rendue en référé, intimait également à la Police de l’air et des frontières (PAF) de le laisser voyager librement.

Mieux encore, une ordonnance complémentaire, datée du 1er avril 2025, exigeait que toute entrave soit motivée de manière écrite et précise. Pourtant, selon les déclarations de l’ancien ministre, aucun motif officiel ne lui a été communiqué ce jeudi au moment de l’embarquement.

Ce nouvel épisode soulève une question de fond : les décisions de justice sont-elles respectées dans notre pays ? Lorsqu’un citoyen, aussi connu soit-il, peut se voir opposer un refus malgré une décision judiciaire favorable, c’est tout le fonctionnement démocratique qui est interrogé.

Pour certains observateurs, cette situation reflète une crise de gouvernance et un manque de coordination entre les institutions. Pour d’autres, elle pourrait être le signe d’un ciblage politique. En tant que beau-frère de l’ancien président Macky Sall et figure de proue de l’opposition libérale, Mansour Faye ne cache pas ses ambitions ni ses critiques envers le pouvoir en place.

Alors que le climat politique sénégalais est toujours marqué par des tensions post-électorales et des procédures judiciaires visant d’anciens dignitaires du régime précédent, le cas de Mansour Faye pourrait raviver les débats sur les libertés individuelles et la séparation des pouvoirs.

Dans l’attente d’une réaction officielle du ministère de l’Intérieur, ce refus de sortie du territoire – en dépit de la décision de la Cour suprême – pourrait bien devenir un symbole de l’équilibre fragile entre exécutif et judiciaire au Sénégal.

MBACKÉ – Grave accident sur la Nationale 1 : 28 blessés dont 11 dans un état critique après une collision entre un Ndiaga Ndiaye et un camion-citerne

Un nouveau drame de la route s’est produit ce jeudi 10 avril 2025 sur la Nationale 1, précisément à hauteur de l’axe Dalla-Ngabou, dans le département de Mbacké. Un véhicule de transport en commun de type « Ndiaga Ndiaye » est entré en collision frontale avec un camion-citerne appartenant à l’entreprise Touba Gaz. Le choc, d’une rare violence, a fait 28 blessés, dont 11 dans un état critique, selon les secours déployés sur place.

L’accident est survenu aux alentours de 11 heures du matin, alors que la circulation était relativement dense sur ce tronçon stratégique. D’après les premiers éléments recueillis, plusieurs passagers ont été coincés dans les carcasses déformées des véhicules, nécessitant l’intervention rapide des sapeurs-pompiers pour les désincarcérer.

Les blessés ont été évacués vers l’hôpital Matlaboul Fawzeyni de Touba, dont le service des urgences a été rapidement saturé face à l’afflux de victimes. Une cellule d’urgence a été mise en place pour accueillir et prendre en charge les blessés les plus graves, pendant que les familles des passagers arrivaient sur les lieux dans la confusion et l’inquiétude.

Les causes exactes de l’accident restent encore à déterminer. Toutefois, selon des témoignages recueillis sur place, l’un des véhicules aurait perdu le contrôle, ce qui aurait entraîné la collision frontale. Des enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur les circonstances de l’accident, notamment sur l’état des conducteurs, les conditions techniques des véhicules, ou encore la signalisation routière dans cette zone connue pour sa dangerosité.

Cet accident vient rallonger la liste déjà longue des drames de la route au Sénégal, où les collisions impliquant des véhicules de transport en commun sont malheureusement fréquentes. Le manque de contrôle technique rigoureux, le non-respect des règles de circulation et l’état de certaines routes sont régulièrement pointés du doigt par les usagers.

Assemblée nationale : l’opposition parlementaire boycotte la prochaine plénière pour protester contre des « violations graves »

Ce mercredi 9 avril 2025, l’opposition parlementaire sénégalaise a annoncé qu’elle boycottera la prochaine séance plénière de l’Assemblée nationale. Prévue initialement le jeudi 10 avril, cette séance a été reportée à une date non encore précisée. L’annonce a été faite par Thierno Alassane Sall, député non-inscrit et leader du parti La République des Valeurs, lors d’une conférence de presse conjointe avec le groupe Takku Wallu Sénégal.

Devant la presse, le député a affirmé que la décision a été prise en concertation avec les responsables de l’opposition parlementaire, notamment la présidente du groupe Takku Wallu, Me Aïssata Tall Sall, et la coordonnatrice des non-inscrits. Il a souligné que les élus opposés à la majorité présidentielle entendent ainsi dénoncer « la dérive autoritaire » en cours au sein de l’institution législative.

« Par respect pour nos électeurs et l’opinion nationale, nous tenons cette séance d’information afin que nul n’en ignore le sens et le bien-fondé », a déclaré Thierno Alassane Sall.

Dans une déclaration sans détour, le député a pointé deux raisons majeures justifiant ce boycott. La première, selon lui, est la violation répétée du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par la majorité, « sous l’impulsion du président de l’institution », El Malick Ndiaye, qu’il accuse de se comporter « comme le président du groupe parlementaire Pastef ».

« Que se passe-t-il à l’Assemblée nationale pour que nous en arrivions là ? », s’est interrogé Thierno Alassane Sall, avant de dénoncer un climat institutionnel où les droits de l’opposition seraient bafoués au nom de la discipline de parti.

Il accuse notamment la majorité de bloquer les initiatives législatives de l’opposition, de monopoliser les débats et de faire passer des lois controversées sans véritable débat démocratique, en référence notamment à la loi interprétative de l’amnistie récemment adoptée.

Ce boycott intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par de vives divisions autour de l’interprétation de la loi d’amnistie, de la gestion de certains dossiers judiciaires, et du rôle grandissant de Pastef au sein de l’hémicycle. L’opposition estime que l’Assemblée nationale est en train de devenir un simple relais de l’exécutif, au lieu de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir.

Thierno Alassane Sall a indiqué que cette décision de boycott n’est pas une démission, mais un acte de protestation politique fort. Il affirme que l’opposition continuera de siéger dans les commissions et de déposer des propositions de loi, mais refusera de prendre part aux séances plénières tant que les conditions d’un fonctionnement parlementaire équilibré ne seront pas restaurées.

« Nous ne pouvons pas cautionner un théâtre institutionnel où tout est joué d’avance. Le Parlement doit rester un lieu de débat, de confrontation d’idées, pas une chambre d’enregistrement », a-t-il martelé.

Le report de la plénière prévue le 10 avril, officiellement pour des raisons d’agenda, semble s’inscrire dans cette dynamique de crispation. Aucune nouvelle date n’a encore été communiquée.

Communique du conseil des ministres du Mercredi 09 Avril 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 09 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté les condoléances de la Nation à la communauté Layène et à la Oummah islamique suite au rappel à Dieu de Serigne Mouhamadou Makhtar LAYE, Khalife général des Layènes. 

           Un an, jour pour jour, le Chef de l’Etat présidait le premier Conseil des Ministres, après la mise en place du Gouvernement, le 05 avril 2024, sous la direction du Premier Ministre Ousmane SONKO. Au terme d’une année pleine de labeur, le Président de la République a rendu grâce à Dieu. Il a magnifié l’engagement résolu du Gouvernement à réaliser méthodiquement et sans tarder le projet patriotique pour un Sénégal souverain, juste et prospère, dans la paix, la stabilité et la solidarité. 

          Le Chef de l’Etat est revenu sur la célébration du 65ème anniversaire de la fête de l’indépendance qui a connu cette année un succès exceptionnel, dans la communion et la ferveur patriotique faisant la fierté de la Nation entière. Le Président de la République magnifie la présence des Chefs d’Etat de la Gambie, de la Mauritanie et de la Guinée Bissau et du Viceprésident de la République fédérale du Nigéria. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Ministre des Forces armées, au Chef d’Etat-major Général des Armées et au Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la Justice militaire pour l’excellente préparation et le déroulement remarquable des cérémonies de prise d’armes et des défilés sur l’ensemble du territoire national. Il a félicité l’ensemble des forces de défense et de sécurité pour leur engagement permanent au service de la Nation et a aussi remercié et félicité les élèves, les mouvements de jeunesse, les acteurs culturels et toutes les forces vives de la Nation qui ont brillamment contribué au succès des manifestations et des défilés. Dans ce contexte de réappropriation de notre histoire et de nos valeurs fortes, il a salué l’exemplarité de nos forces de défense et de sécurité dans la préservation et le renforcement d’une citoyenneté active et constructive pour le Sénégal.

         La promotion de la culture du civisme et de la citoyenneté dans tous les secteurs de la vie nationale est au centre des préoccupations du Président de la République. Il a, à cet égard, rappelé au Gouvernement que la mobilisation et l’encadrement de la jeunesse dans des activités de développement, ainsi que la consolidation soutenue du lien Armée-Nation, s’érigent en priorité. Il a demandé au Premier Ministre d’intensifier, dans l’esprit d’un Sénégal souverain, juste et prospère, la mise en œuvre du Programme national de Promotion de la Citoyenneté, mais également le développement d’une nouvelle politique de jeunesse, innovante, ambitieuse et conforme, d’une part, à nos valeurs historiques et culturelles et, d’autre part, aux évolutions technologiques, économiques et sociales du monde contemporain.

          Le Chef de l’Etat a souligné l’urgence de repositionner l’instruction civique dans les curricula de formation et d’investir dans les infrastructures sociales, sportives et culturelles destinées à l’encadrement et à la valorisation du potentiel multisectoriel des jeunes du Sénégal.          Dès lors, il convient de renforcer la vie associative à l’école, dans les daara et les différents quartiers et villages du Sénégal. A ce titre, il a demandé au Ministre en charge de la Jeunesse de veiller à la réorganisation consensuelle, avant le 1er juillet 2025, du Conseil national de la Jeunesse qui doit évoluer vers un organe consultatif qui fédérera toutes les propositions et aspirations des jeunes du Sénégal dans le cadre du développement national. Il a salué l’organisation les 5 et 6 avril 2025 des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Pout Diack
(dans la région de Thiès) et félicité l’ensemble des participants.

          Le Président de la République a saisi l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé, le 07 avril 2025, pour rappeler au Gouvernement, au Ministre de la Santé et de l’Action sociale notamment, l’urgence d’accentuer la mise en œuvre de mesures hardies de modernisation du système de santé dans tous ses compartiments. Il a indiqué, à cet égard, l’impérieuse nécessité de consacrer la prévention des maladies comme principe directeur de la politique nationale de santé. Il convient de placer la gestion des patients au cœur des performances du système sanitaire. Dans cette perspective, il a appelé au déploiement de la nouvelle carte sanitaire du Sénégal dans une logique de cohérence, de complémentarité et d’optimisation des infrastructures et établissements sanitaires, de même que des services et offres de soins. Il a souligné, en outre, l’importance de finaliser la réforme hospitalière, d’améliorer en permanence la qualité des équipements et du plateau médical ainsi que la fonctionnalité des services d’accueil et de prise en charge des urgences.

          Le Chef de l’Etat a insisté sur la nécessité d’améliorer la prise en charge des pathologies chroniques (insuffisance rénale, cancer, etc.), de relancer le programme élargi de vaccination et de présenter un plan quinquennal prévisionnel de recrutement des personnels dans le système de santé publique en perspective de l’ouverture progressive et la mise à niveau d’établissements et de structures de santé dans toutes les régions du Sénégal. Au demeurant, il a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, de prendre toutes les mesures et dispositions idoines, afin de lutter efficacement contre la vente illicite de médicaments et l’exercice illégal d’activités médicales et chirurgicales sur l’étendue du territoire national. Dans le même ordre d’idées, il a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de travailler à un meilleur contrôle des établissements d’enseignement et de formation en médecine, pharmacie et en développement sanitaire et social. 

           Le Président de la République a engagé le Gouvernement à accorder une attention particulière aux Facultés et Unités de Formation et de Recherche en médecine, aux établissements publics et privés de formation en médecine, pharmacie et génie sanitaire. Il a demandé au Gouvernement de veiller à l’amélioration du fonctionnement des Centres hospitalo-universitaires (cas des CHU Fann et Dantec), au renforcement des recrutements et au repositionnement de l’Ecole militaire de Santé et du Service de santé des Armées dans l’architecture sanitaire. Par ailleurs, il a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale de poursuivre les efforts de restructuration et de développement de l’industrie pharmaceutique afin de faire du Sénégal un pôle pharmaceutique de premier plan en Afrique. A cet effet, il a rappelé au Gouvernement l’impératif d’assurer le suivi adéquat des activités de l’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA), ainsi que des projets pilotés par l’Institut Pasteur de Dakar, dans le cadre du renforcement de la souveraineté vaccinale et pharmaceutique du Sénégal.  Pour clore ce chapitre, il a invité le Ministre de la Santé et de l’Action sociale à réfléchir avec les acteurs impliqués sur des stratégies consensuelles de maitrise des dépenses de santé et de financement durable du système sanitaire. Il s’agit, surtout, d’accélérer la digitalisation des services de santé, dans le cadre du New Deal technologique.
          Le Chef de l’Etat a présidé le lancement de la 2ème édition de la caravane nationale de l’espace, dénommée « SPACEBUS 2025 », pilotée par l’Agence sénégalaise d’Etudes spatiales (ASES). Il a félicité la direction générale de l’ASES, et les parties prenantes pour le déploiement de cette initiative majeure de promotion du spatial au Sénégal. Après le lancement historique réussi par le Sénégal de son premier satellite (microsatellite GaindeSat 1A), le 16 août 2024, aux Etats-Unis, il a demandé au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de réunir tous les acteurs institutionnels et privés nationaux ainsi que les partenaires, afin de finaliser le document de référence de la politique nationale et les plans d’action coordonnés de développement du spatial adossés à la Vision Sénégal 2050.
           Dans sa communication, le Premier Ministre a porté l’attention du Conseil, au regard des évènements tragiques récents, sur l’acuité de la problématique de la prise en charge de la santé mentale, notamment le caractère obsolète de la loi n°75-80 du 9 juillet 1975 relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés.             Le Premier Ministre a rappelé les défis majeurs autour de la santé mentale, en particulier l’absence d’un cadre de politique publique structurant de dialogue intersectoriel et interdisciplinaire ainsi que la non-effectivité du programme national de santé mentale décliné pour la période 2024-2028. Il a également cité, parmi les défis, la persistance de l’errance des malades mentaux, l’intégration insuffisante des soins psychiatriques dans les services de santé primaires et l’absence d’une politique structurée de mobilisation de financements au profit de la santé mentale.
           Concernant le cas préoccupant des malades mentaux errants qui relève d’un problème de santé publique, le Premier Ministre a souligné la dimension sociale de cette pathologie qui nécessite une meilleure prise en charge par les familles et les communautés, aux côtés de l’Etat. 
           Face à cette situation, le Premier Ministre a demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec les Ministres en charge de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille de mettre en place un Comité ad hoc devant œuvrer, avec tous les acteurs concernés, au plus tard à fin août 2025, d’une part, à la finalisation du processus de révision de la loi relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés datant d’un demi-siècle et, d’autre part, à la mise en œuvre effective du plan stratégique d’amélioration de la qualité des soins en santé mentale 2024-2028. 
         Dans ce cadre, les réformes attendues devront prendre en charge, entre autres, le renforcement des capacités des unités spécialisées de soins et d’internement, la résorption du déficit de médecins psychiatriques, la procédure de retrait des malades mentaux errants de l’espace public et l’effectivité des visites réglementaires des établissements d’internement par les autorités habilitées. Ces actions devront être complétées par un programme de sensibilisation à déployer par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le Ministère de la Famille et des Solidarités.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : 
•       le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur la performance économique du Sénégal sur la période 2014-2024 ; 

•       le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a fait une communication sur les réseaux autoroutiers ;

•       le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a fait une communication sur la préparation de l’hivernage 2025 en matière de prévention et de gestion des inondations ;

•       le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur le programme de préparation des athlètes nationaux en vue des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ)  Dakar 2026.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS,
Le Conseil a examiné et adopté :  
•       le Projet de décret fixant les statuts-types applicables aux sociétés nationales ;  

•       le Projet de décret fixant les règles de fonctionnement de l’organe délibérant des entités du secteur parapublic.

Appui au projet de modernisation des écoles coraniques : Ousmane Sonko rencontre le PDG de ALEF Education

Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a rencontré ce mardi M. Geoffrey Alphonso, PDG de ALEF Education, un groupe émirati spécialisé dans l’éducation numérique. Cette rencontre, qui s’est tenue au Palais de la République, a été l’occasion de discuter du partenariat stratégique entre ALEF Education et le ministère de l’Éducation nationale du Sénégal.

Le projet au cœur de cette collaboration est la modernisation et la digitalisation du système éducatif sénégalais. Plus spécifiquement, ce partenariat met l’accent sur l’intégration des nouvelles technologies dans les écoles coraniques, dans un effort pour moderniser et rendre plus accessible cette forme d’enseignement traditionnelle.

ALEF Education, avec son expertise en matière d’éducation numérique, prévoit de fournir des solutions technologiques et pédagogiques pour faciliter l’enseignement et l’apprentissage au sein de ces écoles, souvent éloignées des infrastructures modernes. Cette initiative s’inscrit dans la vision du gouvernement de renforcer l’accès à une éducation de qualité pour tous, tout en respectant les valeurs culturelles et religieuses du pays.

Le Premier ministre Sonko a exprimé son engagement à accompagner ce projet, soulignant que la modernisation des écoles coraniques représente un aspect clé de la réforme éducative en cours. Il a également salué l’implication du groupe ALEF Education et a assuré que le Sénégal, avec ce partenariat, pourrait offrir une meilleure expérience d’apprentissage aux enfants fréquentant ces établissements.

13e Assemblée Générale du GFAO : Yankoba Diémé plaide pour une innovation durable dans l’entretien routier

Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, Yankoba Diémé, a présidé ce mardi à Dakar la cérémonie d’ouverture officielle de la 13e Assemblée Générale du Groupe Focal de l’Afrique de l’Ouest (GFAO), une branche de l’Association des Fonds d’Entretien Routier Africains (AFERA). Cette rencontre d’envergure a réuni des délégations venues de 11 pays africains, ainsi que des partenaires techniques, institutionnels et financiers, autour d’un enjeu majeur : l’entretien routier durable sur le continent.

Placée sous le thème « L’innovation dans la gestion des Fonds d’Entretien Routier du GFAO : vers des solutions durables », cette édition a servi de cadre d’échanges sur les approches novatrices et les stratégies pour garantir la pérennité du financement routier en Afrique de l’Ouest. Dans son allocution, Yankoba Diémé a souligné l’importance d’une vision tournée vers l’innovation pour faire face aux défis du secteur, tout en appelant à une action concertée et ambitieuse.

Il a rappelé que malgré les difficultés de mobilisation des ressources, les efforts conjugués du Fonds d’Entretien Routier Autonome (FERA), des partenaires techniques et financiers ainsi que du secteur privé ont permis d’obtenir des résultats tangibles sur le terrain. Le ministre a notamment mis en avant l’évolution positive de la qualité du réseau routier au Sénégal entre 2014 et 2022, avec un taux de routes revêtues en bon état passé de 60 % à 82 %, et un taux de routes non revêtues en bon état passant de 39 % à 56 %. Il a toutefois reconnu un ralentissement récent dans l’allocation efficace des ressources, en dépit de leur augmentation significative.

Face à cette situation, Yankoba Diémé a salué l’engagement du président de la République Bassirou Diomaye Faye, qui a pris des mesures concrètes pour corriger le recul constaté et renforcer les mécanismes de gestion. Le ministre a également insisté sur l’importance de l’intégration régionale dans le domaine des infrastructures routières, affirmant que la coopération panafricaine restait la clé pour résoudre les défis structurels.

Pour lui, chaque Fonds d’Entretien Routier doit consolider ses acquis au niveau national, ce qui, à terme, permettra au GFAO de renforcer son action à l’échelle ouest-africaine, et à l’AFERA de rayonner à l’échelle continentale. Il a invité les participants à continuer les échanges de bonnes pratiques et à œuvrer ensemble pour construire un avenir routier durable pour l’Afrique.

Leadership africain : l’ancien président Macky Sall rejoint le Conseil de la Fondation Mo Ibrahim

L’ancien président de la République du Sénégal, Macky Sall, vient d’intégrer le Conseil de la Fondation Mo Ibrahim. Cette fondation, mondialement reconnue pour sa contribution à la promotion du leadership et de la bonne gouvernance en Afrique, s’entoure de personnalités de haut niveau issues de différents horizons pour faire avancer sa mission.

Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, poursuit ainsi son engagement au service du continent. Son parcours à la tête du pays, mais aussi au sein de grandes institutions régionales comme la CEDEAO qu’il a présidée entre 2015 et 2016, et l’Union africaine en 2022-2023, lui vaut aujourd’hui une place aux côtés de figures de premier plan dans cet organe de réflexion et d’action stratégique.

Aux côtés de Macky Sall, d’autres personnalités ont également rejoint le Conseil et le Comité du Prix Ibrahim, notamment des anciens hauts responsables européens et africains. Ce Comité est chargé de désigner les lauréats du Prix Ibrahim, une distinction qui récompense les anciens chefs d’État africains ayant exercé leur mandat de manière exemplaire, avec un souci de développement durable, de paix et de respect de la démocratie.

Dans un communiqué officiel, Mo Ibrahim, fondateur de l’organisation, s’est félicité de l’arrivée de ces nouvelles figures prestigieuses, saluant leur expertise et leur parcours. Il a insisté sur l’importance de leur contribution face aux nombreux défis auxquels le continent africain est confronté, notamment en matière de gouvernance, de stabilité politique et de développement économique.

Fin de mission pour la 1ère cohorte des PAV7 : Jean Baptiste Tine acte la clôture des contrats

Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique a mis un terme officiel au contrat de la première cohorte des Policiers Adjoints Volontaires (PAV) de la septième génération (PAV7). La décision, signée par le ministre Jean Baptiste Tine, est actée sous le numéro 0000264, mettant fin à l’engagement de ces agents au sein de la Police nationale.

Cette mesure s’inscrit dans le cadre réglementaire en vigueur, notamment la loi n°2009-18 du 9 mars 2009 fixant le statut du personnel de la Police nationale, ainsi que les décrets relatifs à l’organisation et aux modalités d’emploi des PAV. Elle prend effet à compter de sa date de signature.

Selon les sources officielles, la liste des agents concernés est annexée à la décision ministérielle. Leur départ marque la fin d’un cycle d’engagement volontaire, dans un programme qui a permis, pendant plusieurs années, de renforcer les effectifs de la sécurité publique sur tout le territoire national.

Production pétrolière – Sangomar : 3,08 millions de barils extraits en mars 2025

Le champ pétrolier de Sangomar continue d’afficher des performances solides. Selon le rapport de production publié ce jour par le ministère en charge de l’Énergie et du Pétrole, 3,08 millions de barils de pétrole brut ont été produits au mois de mars 2025, confirmant ainsi la montée en puissance de ce projet stratégique pour l’économie sénégalaise.

Durant le mois de mars, trois cargaisons de pétrole brut identifiées sous les numéros SAN024, SAN025 et SAN026 ont été expédiées et écoulées sur les marchés internationaux. Ces exportations ont totalisé 2,85 millions de barils, représentant une part importante de la production mensuelle et traduisant la bonne santé logistique et commerciale du champ.

Ce rythme d’exportation contribue non seulement à générer des revenus significatifs pour l’État du Sénégal, mais aussi à asseoir la crédibilité du pays sur le marché pétrolier international.

Le rapport projette une production totale annuelle de 30,53 millions de barils pour 2025, avec un objectif de stabilisation à 100 000 barils par jour. Cette cadence, si elle est maintenue, placerait le Sénégal parmi les nouveaux acteurs pétroliers les plus dynamiques de la sous-région ouest-africaine.

Initié sous la supervision de la société australienne Woodside Energy en partenariat avec la société nationale Petrosen, le projet Sangomar est le premier développement offshore en eaux profondes du pays. Sa phase de production, lancée récemment, est suivie de près par les autorités, les investisseurs et les partenaires techniques.

Alors que le Sénégal s’apprête à entrer dans l’ère de l’exploitation à grande échelle de ses ressources naturelles, la performance du champ de Sangomar revêt une importance capitale. Elle pourrait contribuer à diversifier les sources de revenus de l’État, à créer de nouveaux emplois et à dynamiser les secteurs connexes.

Redressement fiscal de près de 10 milliards FCFA : Eiffage Génie Civil Marine Sénégal et l’Unité mixte trouvent un compromis à 2 milliards

Un long feuilleton judiciaire opposant Eiffage Génie Civil Marine Sénégal (Egcm Sénégal) à l’Unité mixte en charge du contrôle fiscal dans le cadre du projet Grand-Tortue/Ahmeyim a finalement trouvé son épilogue. Selon les informations de Libération, les deux parties sont parvenues à un accord transactionnel autour d’un montant d’environ 2 milliards de FCFA, mettant ainsi fin à un bras de fer qui menaçait de s’enliser devant les tribunaux.

Tout est parti le 28 mars 2024, lorsque l’Unité mixte a notifié à Egcm Sénégal un redressement fiscal de 17,637 milliards de FCFA, à l’issue d’une mission de vérification. Cette structure, chargée notamment de la gestion fiscale dans le cadre de l’accord inter-États portant sur l’exploitation des ressources du champ gazier Grand-Tortue/Ahmeyim (GTA), estimait que l’entreprise n’avait pas respecté certaines obligations fiscales.

Egcm Sénégal a rapidement contesté cette notification, et après une première révision, le montant du redressement a été ramené à 9,7 milliards de FCFA dans une confirmation de redressement.

En application de l’article 134 de l’Acte additionnel, Eiffage Génie Civil Marine Sénégal a sollicité l’arbitrage de la Commission fiscale inter-États (CFIE) pour un réexamen du dossier. Après étude des arguments avancés par l’entreprise, la CFIE a décidé d’abandonner plusieurs chefs de redressement, ramenant la somme due à 4,9 milliards de FCFA.

Mais l’entreprise n’a pas pour autant lâché prise. Contestant toujours la validité de cette décision, Egcm Sénégal a saisi le tribunal pour obtenir l’annulation des titres de perception, estimant qu’ils ne reflétaient pas la réalité fiscale mise à jour par le Département Recouvrement.

Coup de théâtre : par courrier daté du 1er avril 2024, Egcm Sénégal a finalement demandé la radiation de la procédure judiciaire, signe clair d’une volonté d’arrangement à l’amiable. Cette décision a suivi la signature d’un procès-verbal de conciliation entre les deux camps.

Le dossier, qui devait repasser devant le tribunal le 3 avril, a été officiellement radié. Si le montant exact de l’accord n’a pas été rendu public, des sources proches du dossier parlent d’un compromis financier tournant autour de 2 milliards de FCFA. Une issue bien plus avantageuse pour Egcm que le redressement initialement exigé.

Ce dénouement met en lumière la complexité du régime fiscal dans les projets transfrontaliers comme celui de GTA, mais aussi l’efficacité des mécanismes de dialogue et de conciliation prévus par les textes. Il envoie aussi un message aux sous-traitants opérant dans le cadre d’accords inter-États : la rigueur fiscale reste de mise, mais des voies de recours et de négociation existent.

Sénégal : le ministre de l’Économie reçoit le directeur du Département Afrique du FMI pour discuter d’un nouveau programme économique

Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a rencontré, ce lundi 7 avril 2025, Abebe Aemro Selassie, le directeur du Département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), dans le cadre des discussions pour l’élaboration d’un nouveau programme économique et financier pour le Sénégal. Cette rencontre, annoncée par le ministère via sa page officielle, a permis d’aborder plusieurs questions essentielles pour l’avenir économique du pays.

Au cœur des échanges, les démarches nécessaires à la mise en place du programme ont été discutées, en particulier les réformes économiques à entreprendre pour soutenir la stabilité macroéconomique du Sénégal. Le FMI a exprimé sa volonté de continuer à accompagner le pays dans ses efforts pour renforcer ses finances publiques et garantir une gestion économique transparente et efficiente.

Un des points majeurs abordés a été l’impact des résultats de l’audit des finances publiques récemment réalisé par la Cour des comptes. Ce dernier a mis en lumière certaines zones de faiblesse, mais a également ouvert la voie à des améliorations substantielles. En réponse à ces résultats, le ministre Abdourahmane Sarr a souligné l’engagement du gouvernement sénégalais à maintenir une politique de transparence et à renforcer le cadre macroéconomique du pays, afin qu’il soit à la fois solide, soutenable et conforme aux normes internationales.

Le FMI, dans son soutien au Sénégal, a réaffirmé son rôle d’accompagnement pour aider le pays à atteindre ses objectifs de croissance durable tout en respectant les principes d’une gestion publique rigoureuse. La rencontre a également permis de poser les bases d’une collaboration renforcée entre le Sénégal et le FMI, avec l’ambition de garantir un développement économique stable et une amélioration continue des conditions de vie des Sénégalais.

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