Affaire Amadou Sall : Waly Seck et le fils d’Amadou Bâ visés par une demande d’inculpation du parquet financier

Le parquet financier adjoint a franchi un nouveau cap dans l’affaire tentaculaire autour d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Selon des informations exclusives rapportées par Walf Quotidien, un réquisitoire supplétif a été transmis à un juge d’instruction pour demander l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de plusieurs personnalités. Parmi elles figurent le chanteur Waly Seck, Ibrahima Bâ, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, l’ancien ministre Samuel Sarr, ainsi que Mamadou Sy, Saliou Sylla, Babacar Niang et Cheikh Tidiane Seck, chauffeur personnel d’Amadou Bâ.

Ces individus sont visés pour des faits présumés d’association de malfaiteurs en groupe criminel organisé et de blanchiment de capitaux, également en bande organisée. Le parquet soupçonne qu’ils ont participé à un vaste réseau de transactions financières illicites, tel que mis en évidence par un rapport complémentaire de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) remis fin mars au Pool judiciaire financier.

Ce rapport fait suite à un précédent document ayant déjà conduit à l’arrestation de figures politiques et économiques influentes comme Farba Ngom et Tahirou Sarr. Il met au jour des opérations suspectes évaluées à plus de 125 milliards de francs CFA, impliquant plusieurs entités juridiques, sociétés-écrans, comptes bancaires et placements immobiliers.

Parmi les cas les plus médiatisés, celui de Waly Seck retient particulièrement l’attention. Le chanteur est soupçonné d’avoir reçu des transferts de fonds d’origine douteuse, sans qu’un lien économique clair ait pu être établi. De son côté, Mamadou Sy aurait également bénéficié de virements similaires, qui l’exposent aux mêmes chefs d’accusation.

Samuel Sarr, ancien ministre sous le régime de Me Abdoulaye Wade, est cité pour son rôle présumé dans plusieurs opérations de blanchiment. Il serait notamment impliqué dans une transaction suspecte portant sur un chèque de 200 millions de francs CFA.

Quant à Ibrahima Bâ, son implication se dessine à travers la société SCI-CTS, créée avec Amadou Sall. Officiellement gérée par Cheikh Tidiane Seck, le chauffeur de son père, cette entreprise immobilière est considérée comme une façade. Ibrahima Bâ y détiendrait 30 % des parts, financés grâce à la vente d’un terrain situé à Ouakam en 2012, pour un montant de 400 millions de francs CFA, à un certain Francisco Dlmir Nhaga.

Autre personnage clé, Saliou Sylla est présenté comme le gestionnaire de l’entreprise Ets Saliou Sylla. Il est accusé d’avoir effectué des retraits de chèques pour un total de 5,6 milliards de francs CFA, sans qu’aucune justification économique n’ait été apportée.

Alors que tous ces éléments alimentent une procédure judiciaire de plus en plus dense, l’homme au centre du dossier, Amadou Sall, ne s’est pas présenté à sa convocation du mercredi au Pool judiciaire financier. Il est actuellement localisé aux États-Unis, selon le journal Source A.

Le parquet financier, qui souhaite frapper fort, a également demandé la saisie conservatoire des biens des mis en cause. Cette mesure vise à sécuriser les avoirs dans l’attente d’une éventuelle décision judiciaire définitive. L’instruction judiciaire qui s’ouvre s’annonce longue, complexe et explosive, tant les ramifications de cette affaire touchent des personnalités issues des milieux politiques, artistiques et économiques de premier plan.

Farba Ngom à deux doigts de l’inculpation : une audience décisive le 27 février

Farba Ngom risque l’inculpation pour blanchiment de capitaux, entre autres. Accusé dans une affaire portant sur 125 milliards de FCFA, le député-maire des Agnams est attendu devant le juge le 27 février pour une audience déterminante.

Farba Ngom est désormais dans une situation plus que délicate. À quelques jours de son audience prévue le 27 février, le député-maire des Agnams risque gros, selon une source proche du dossier. L’élu, cité dans une affaire présumée de blanchiment de capitaux impliquant un montant colossal de 125 milliards de FCFA, pourrait être officiellement inculpé à l’issue de cette comparution, d’après cette source du « Dakarois Quotidien ».
Lors de sa première convocation le 13 février dernier, Farba Ngom s’est contenté d’écouter les accusations formulées à son encontre sans prononcer le moindre mot. Devant le juge Idrissa Diarra et un greffier, ses douze (12) avocats ont dénoncé le le non accès au dossier, affirmant que ni eux ni leur client n’étaient informés des éléments précis sur lesquels repose l’accusation.
Le procureur, quant à lui, avait requis une inculpation pour des charges lourdes : complicité d’escroquerie sur des deniers publics, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux, ainsi qu’association de malfaiteurs. Face à cette situation, la défense a exigé un accès intégral aux documents avant toute avancée dans la procédure.
Un coup de théâtre est survenu lors de cette audience initiale : Farba Ngom est visé par deux procédures distinctes, une révélation qui a pris de court ses avocats. Deux volumineux dossiers ont été remis à la défense, justifiant ainsi la demande de report.
Si l’accusation avance un montant de cent vingt-cinq (125) milliards F CFA, certaines sources proches du dossier nuancent ces chiffres. Selon elles, les sommes effectivement imputées à Farba Ngom ne dépasseraient pas les sept (7) milliards F CFA.
La défense martèle que le député n’a jamais eu la gestion de fonds publics et qu’il ne peut donc être accusé d’escroquerie sur des deniers de l’État. Toutefois, les enquêteurs estiment que d’importants flux financiers ont transité par des sociétés écrans dirigées par des proches du député, une accusation que ses avocats réfutent catégoriquement.
Tous les regards sont désormais tournés vers le 27 février. Si le juge suit les réquisitions du parquet, le député-maire des Agnams pourrait être officiellement inculpé, placé sous contrôle judiciaire, ou même en détention provisoire. Une situation qui pourrait l’écarter des élections locales susceptibles d’être organisées d’ici quelques mois.
Parallèlement à cette affaire, cinq (5) partisans de Farba Ngom, arrêtés alors qu’ils manifestaient leur soutien devant le Pool judiciaire financier, ont été relaxés, mardi, par le tribunal des flagrants délits de Dakar.

Quitter la version mobile