Indemnisations des ex-détenus politiques : le Codeps reporte sa conférence et pose ses conditions

Le Collectif des ex-détenus politiques et victimes du Sénégal (Codeps) a décidé de reporter à la semaine prochaine sa conférence de presse initialement prévue ce mardi. Ce report intervient à la demande de certaines autorités, afin de laisser au gouvernement le temps de tenir ses engagements en matière d’indemnisation et d’assistance aux victimes des événements politiques survenus entre 2021 et 2024.

Dans un communiqué publié hier, le Codeps a salué les efforts du chef de l’État et de son gouvernement pour accompagner les anciens détenus politiques et autres victimes. Toutefois, le collectif reste ferme sur ses exigences et a soumis sept conditions qu’il considère comme urgentes et indispensables à la réinsertion sociale de ses membres.

Parmi les principales revendications du Codeps figure la réinsertion sociale des anciens détenus politiques et autres victimes ayant déjà fait l’objet d’enquêtes. Le collectif demande également l’octroi de bourses d’études à l’étranger pour permettre aux victimes de poursuivre leur formation.

Dans le cadre du recrutement des 2 000 enseignants annoncé par le gouvernement, le Codeps réclame l’enrôlement de certains ex-détenus politiques possédant les diplômes requis et prêts à servir dans n’importe quelle région du pays. Il en va de même pour les programmes de migration temporaire en Espagne et au Qatar, où le collectif souhaite que ses membres soient intégrés dans les listes des candidats retenus.

Autre point clé : la prise en charge de la scolarité des enfants de tous les ex-détenus politiques et autres victimes. Le Codeps insiste également sur la promotion des anciens détenus enseignants et fonctionnaires de l’État. Enfin, il demande la mise en place de mécanismes de financement étatique en faveur des ex-détenus et victimes qui sont des acteurs économiques.

Par cette déclaration, le Codeps met la pression sur les nouvelles autorités, tout en leur accordant un délai supplémentaire pour concrétiser les promesses faites. Le report de leur conférence de presse ne signifie pas un abandon de leurs revendications, mais plutôt une volonté d’avancer par le dialogue.

Les prochaines semaines seront décisives pour évaluer la réponse du gouvernement à ces exigences. Le Codeps reste vigilant et déterminé à obtenir des mesures concrètes pour assurer l’insertion sociale et professionnelle de ses membres.

Indemnisation des victimes des violences au Sénégal : un geste symbolique de l’État

Le gouvernement sénégalais a annoncé de nouvelles mesures pour indemniser les victimes des violences survenues entre 2021 et 2024. Cette initiative, portée par la ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dièye, vise à apporter un soutien financier aux familles des personnes décédées et aux anciens détenus. Cependant, pour de nombreux acteurs politiques et citoyens, cette compensation demeure insuffisante face aux pertes humaines et aux souffrances endurées.

Dans une déclaration officielle, Maïmouna Dièye a annoncé qu’un montant de 10 millions de francs CFA serait octroyé à chaque famille ayant perdu un proche lors des événements tragiques qui ont marqué le pays. En complément, une allocation forfaitaire de 500 000 francs CFA sera versée aux personnes identifiées dans la base de données établie par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), en collaboration avec le ministère de la Justice, les sources policières et les représentants de la société civile.

Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de reconnaissance des préjudices subis, bien que leur portée symbolique soit largement soulignée par les autorités elles-mêmes.

Réagissant à cette annonce, Aminata Touré, ancienne Première ministre et Haut représentant du président de la République, a exprimé son respect et son soutien aux familles endeuillées. Sur sa page Facebook, elle a déclaré :

“Nous devons #Respect et #Prières ardentes à nos Martyrs de la Démocratie. Aucune indemnité ne sera jamais suffisante pour effacer la douleur d’une mère qui a perdu son enfant.”

Pour elle, au-delà de l’aide financière, il est impératif que les responsables des violences soient traduits en justice. Son appel rejoint celui de nombreux militants des droits de l’homme et membres de la société civile qui réclament des enquêtes impartiales et des poursuites judiciaires contre les auteurs des exactions.

L’annonce de l’indemnisation a suscité des réactions contrastées au sein de l’opinion publique. Si certains saluent un geste d’apaisement de la part de l’État, d’autres estiment qu’il ne saurait remplacer une véritable justice pour les victimes.

De nombreuses familles endeuillées et organisations de défense des droits humains continuent d’exiger la révélation des circonstances exactes des décès et la tenue de procès transparents pour les responsables. En effet, plusieurs manifestations ayant conduit à ces pertes humaines ont été réprimées violemment par les forces de l’ordre, soulevant des interrogations sur la responsabilité des autorités.

Cette initiative du gouvernement s’inscrit dans une dynamique plus large de réconciliation nationale. Depuis les tensions politiques et sociales des dernières années, l’État cherche à reconstruire la confiance entre les citoyens et les institutions.

Toutefois, pour que ce processus aboutisse, de nombreux observateurs estiment qu’il ne peut se limiter à des compensations financières. Une véritable justice transitionnelle, incluant des enquêtes approfondies, des procès équitables et des réformes institutionnelles, est jugée essentielle pour éviter la répétition de telles tragédies à l’avenir.

Indemnisation des victimes des manifestations : Me Moussa Diop dénonce un manque de transparence

L’initiative du gouvernement sénégalais visant à indemniser les victimes des manifestations entre 2021 et 2024 suscite de vives réactions. Parmi les voix critiques, celle de Me Moussa Diop, président du parti Alternance Générationnelle (AG/Jotna), s’élève pour dénoncer un manque de transparence dans le processus.

Depuis quelques jours, le gouvernement a annoncé une assistance aux familles des 79 personnes décédées lors des manifestations, avec une enveloppe de 10 millions de francs CFA par famille. Par ailleurs, 2 172 ex-prisonniers sous le régime de Macky Sall recevront 500 000 francs CFA et une prise en charge médicale. Cette décision, portée par le ministère de la Femme, de la Famille et des Solidarités, est perçue par certains comme une tentative d’apaisement, mais suscite aussi des interrogations.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Me Moussa Diop, allié du président Bassirou Diomaye Faye, estime que cette mesure contredit les principes de bonne gouvernance promis par le nouveau régime. « Quand on parlait de rupture et de transparence, ce n’était pas pour ça », déclare-t-il, soulignant l’absence de justification détaillée sur l’utilisation de l’argent public.

L’avocat et ancien directeur général de Dakar Dem Dikk (DDD) pointe du doigt l’absence de décision judiciaire préalable sur l’identification des victimes et des responsables. Il considère qu’il revient à la justice de faire ce travail, et non au gouvernement de l’anticiper. « Il n’est pas normal de prendre l’argent public pour indemniser des militants politiques », s’insurge-t-il, suggérant que cette indemnisation bénéficie surtout aux membres du parti PASTEF, dont plusieurs sympathisants ont été emprisonnés ou blessés lors des affrontements.

De plus, Me Moussa Diop rappelle que d’autres Sénégalais ont été affectés par ces manifestations : « Des stations-service ont été saccagées, des voitures incendiées… Ces pertes doivent aussi être prises en compte. » Il plaide ainsi pour une réparation globale et équitable des préjudices subis.

L’autre point de discorde soulevé par le leader de AG/Jotna concerne la procédure budgétaire. Il regrette que ces dépenses aient été engagées sans ratification préalable par l’Assemblée nationale. « Si Macky Sall avait fait cela, on aurait crié au scandale ! », déclare-t-il, rappelant que les promesses de rupture du nouveau régime devraient s’appliquer à tous les aspects de la gouvernance.

Il critique également les lenteurs dans l’abrogation de la loi d’amnistie de 2024, une promesse de campagne du président Faye. Pour Me Moussa Diop, cette abrogation est prioritaire et devrait être traitée en urgence par l’Assemblée nationale au lieu de « calmer les tensions par des indemnisations floues ».

Se positionnant en « sentinelle de la République », Me Moussa Diop assure qu’il continuera à dénoncer toute dérive du pouvoir. Il appelle le gouvernement à faire preuve de rigueur et de transparence dans l’attribution des indemnisations, afin d’éviter toute instrumentalisation politique.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°387 – 03/02/2025

🔴 INDEMNISATION DES « MILITANTS » DE PASTEF VICTIMES DES ÉMEUTES : ABDOU MBOW ET JUGE DÈME CRACHENT DU FEU
🔴 INVESTISSEMENT DE PRÈS DE 16 MILLIARDS F CFA EN GAMBIE : BOUGANE S’IMPLANTE CHEZ BARROW

🔴 13e JOURNÉE LIGUE 1 : L’AS PIKINE REVOIT LA LUMIÈRE
🔴 MANQUE D’INFRASTRUCTURES SPORTIVES À KAOLACK : UN FREIN AU DÉVELOPPEMENT DU FOOTBALL LOCAL

INDEMNISATION ou « ASSISTANCE » EN GUISE DE REMERCIEMENTS? Le jeu de mots ne passera pas. (Par Abdou MBOW )

Le Gouvernement a décaissé cinq milliards F CFA pour indemniser les victimes des violences politiques entre 2021 et 2024, semblant décidé à appliquer dans une suspecte urgence, le « Projet » de panser les blessures de « SES » militants. Lors du vote de la Loi des finances rectificative, le Ministre des Finances et du Budget avait annoncé que plus de 100 millions F CFA avaient été octroyés aux victimes des évènements politiques de 2021-2024.

La ministre de la Famille et des Solidarités a donné les détails de l’autre partie de l’enveloppe, avec les nouvelles mesures pour les ex-détenus et autres victimes des événements de 2021-2024.

C’est grave ça ! C’est un précédent dangereux… Depuis quand c’est à un Gouvernement d’indemniser des victimes de manifestations et pas à la justice de le faire, si elle l’a jugé nécessaire à la suite de la tenue d’un procès. Et puis, pourquoi n’indemniser que ceux qui ont été victimes dans leur soutien à Sonko, ce qui est une façon de les récompenser avec l’argent de TOUS les sénégalais ? Et tous ceux qui ont été blessés ou qui ont perdu leurs biens ou qui ont vu leurs voitures cassées ou leurs commerces pillés par les militants de Pastef, ils ne sont pas des victimes ??? Et ceux dont on a désigné les maisons aux pillards incendiaires et qui les ont perdues, que leur destine l’état dans sa générosité distinctive ? C’est quoi ce partage partisan ??? Qui va réparer les dégâts causés par les manifestations comme le saccage de l’université Cheikh Anta Diop ??? En fait Sonko est juste en train d’acheter ses militants en leur donnant leur part du gâteau, alors qu’il n’arrive pas à tenir ses promesses de leur donner un avenir décent dans leur pays. Cela efface la honteuse image des jeunes prêts à fuir leur pays…
Qu’est un ex-détenu ? Que valent les décisions de juges qui ont sanctionné certains faits avérés ? 
Les ex détenus sont ceux qui ont attaqué la gendarmerie, y ont mis le feu pour prendre les armes ou exploser les munitions. Les ex détenus sont ceux qui ont confectionné des cocktails Molotov, incendié des bus, l’UCAD, saccagé les édifices publics, dévalisé des boutiques et voulaient marcher vers le Palais de la République. Les ex détenus ont brulé Auchan, Total, et ont toujours averti d’une deuxième et troisième vague de gatsa gatsa beaucoup plus incendiaire. Donc ceux sont ces bandits de grand chemin, ces ennemis de la République qu’on veut indemniser ? Valider ce fait, sans évaluation d’une « Commission Vérité et Réconciliation », suggérée par la loi d’amnistie, c’est considérer que les saccages, les incendies, les destructions de biens privés, les vols, ne sont en fait que des faits qui relèvent de la résistance tout simplement, autrement dit, cela devient un droit.
Dans l’éventualité d’une abrogation de la Loi d’Amnistie, l’état va-t-il demander aux bénéficiaires de ces récompenses déguisées en indemnisations, de rembourser ces millions?
Question subsidiaire : Un ami à moi qui est devenu asthmatique à la suite d’inhalations successives de gaz lacrymogènes en 2021, peut-il accéder à la qualité de victime ?
Du « Grand N’importe Quoi » !!! Du Sonko tout craché !!!

Député Abdou MBOW
Groupe Parlementaire Takku Wallu Sénégal

Indemnisation des victimes des manifestations : l’État du Sénégal alloue 5 milliards de FCFA dans le projet de loi rectificative 2024

L’État du Sénégal a décidé d’accorder un soutien financier aux victimes des récentes manifestations politiques préélectorales. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du projet de loi 15/2024 portant loi de finances rectificative de l’année 2024, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale.

Lors de la séance de défense du projet de loi, tenue ce mardi, le ministre des Finances et du Budget a détaillé les dispositions budgétaires prévues à cet effet. Initialement fixé à 8 milliards de FCFA, le montant destiné à l’indemnisation des victimes a été ramené à 5 milliards de FCFA. Cette réduction a été rendue possible grâce aux efforts de rationalisation engagés par le ministère de l’Intérieur, a expliqué le ministre.

Ce fonds d’indemnisation est destiné à apporter un soutien aux familles des personnes ayant perdu la vie ou subi des dommages matériels et corporels lors des manifestations qui ont marqué le climat politique de ces derniers mois. Les manifestations, souvent émaillées de violences, avaient éclaté dans plusieurs régions du pays dans le contexte tendu des préparatifs pour l’élection présidentielle de 2024.

Selon le ministre, cette décision traduit la volonté de l’État de montrer sa solidarité envers les citoyens touchés par ces événements, tout en veillant à une gestion optimale des ressources publiques. Les débats autour du projet de loi rectificative se poursuivent, les députés étant appelés à voter sur l’ensemble des mesures budgétaires qu’il contient.

En dehors de l’indemnisation des victimes, le projet de loi rectificative intègre d’autres ajustements budgétaires en lien avec les priorités de l’année, notamment dans les secteurs de la sécurité, de l’éducation et de l’infrastructure.

Violences Politiques : Création d’une Commission d’Indemnisation pour les victimes

Dans un geste marquant son engagement envers la réconciliation nationale, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a demandé la création d’une commission destinée à indemniser les victimes des violences politiques qui ont secoué le pays de janvier 2021 à février 2024. Cette décision a été annoncée lors du Conseil des ministres tenu à Dakar ce mercredi.

Les années mentionnées ont été témoins de tensions politiques significatives, entraînant des pertes en vies humaines et de nombreux blessés. Les troubles ont culminé avec des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants, souvent exacerbés par des arrestations massives de militants, principalement ceux affiliés au parti Pastef, désormais au pouvoir.

La commission d’indemnisation, une initiative directe du Président Faye, a pour mandat de soutenir les familles endeuillées et les personnes blessées lors de ces événements. Son rôle consistera à identifier les victimes, évaluer les préjudices subis et assurer une prise en charge effective des blessés toujours en cours de traitement.

Le président Faye a souligné l’importance de cette démarche dans le cadre plus large de la réconciliation nationale. « La réconciliation passe par la justice dans le traitement adéquat des cas des victimes », a-t-il précisé, affirmant sa volonté de voir la nation sénégalaise se reconstruire sur des bases de respect mutuel et de justice.

Cette annonce a été généralement bien accueillie par la communauté, voyant en cette commission une opportunité de cicatriser les plaies laissées par les années de troubles. Toutefois, certains observateurs restent prudents, attendant de voir la mise en œuvre effective de ces mesures et leur impact réel sur les victimes et leurs familles.

La création de la commission d’indemnisation par le Président Bassirou Diomaye Faye représente une étape cruciale dans les efforts de guérison d’une nation marquée par des périodes de forte instabilité politique. Cela reflète une tentative de répondre aux besoins des citoyens affectés par les violences, tout en posant les jalons pour un avenir où la justice et la paix prévalent. Les résultats de cette commission seront déterminants pour la stabilité future du Sénégal.

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