Le président turc Recep Tayyip Erdogan a entamé une visite d’État en Irak, marquant son premier déplacement dans le pays en plus d’une décennie. Cette visite revêt une importance particulière alors que plusieurs dossiers clés, tels que les ressources hydriques, les exportations pétrolières et la coopération économique, seront abordés.
La visite intervient dans un contexte régional tendu, exacerbé par les récents événements tels que la guerre à Gaza et les tensions entre Israël et l’Iran. Erdogan est arrivé à Bagdad où il rencontrera le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani et le président Abdel Latif Rachid, avant de se rendre à Erbil, la capitale du Kurdistan autonome.
Parmi les principaux sujets de discussion figurent les investissements, le commerce, la sécurité et la gestion des ressources en eau. Les autorités irakiennes ont évoqué la signature d’un accord-cadre stratégique couvrant les domaines de la sécurité, de l’économie et du développement.
La question des ressources hydriques est particulièrement sensible, Bagdad exprimant des préoccupations concernant la réduction du débit des fleuves Tigre et Euphrate en raison des barrages construits par la Turquie en amont. De plus, les exportations pétrolières de l’Irak, qui transitent traditionnellement par la Turquie, sont à l’arrêt depuis plus d’un an en raison de litiges et de problèmes techniques.
Un autre sujet clé est le projet de la « Route du développement », une voie de communication de 1 200 km visant à relier le Golfe à la Turquie en passant par l’Irak. Ce projet renforcerait les liens économiques entre les deux pays, l’Irak étant actuellement le cinquième importateur de produits turcs.
Enfin, la question du PKK, groupe considéré comme terroriste par la Turquie, sera également abordée. La Turquie a installé des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, mais les opérations conjointes avec l’Irak contre ce groupe restent incertaines.
Cette visite revêt donc une importance stratégique majeure pour les relations entre la Turquie et l’Irak, dans un contexte régional complexe et instable. Les résultats de cette rencontre pourraient avoir des répercussions significatives sur la stabilité et la coopération dans la région.