Bombardements Israéliens lors de l’Aïd el-Fitr : Des Fêtes Assombries par les Frappes sur Gaza

Mercredi dernier, tandis que des milliers de Palestiniens se rassemblaient pour célébrer l’Aïd el-Fitr, marquant la fin du mois sacré de Ramadan, la bande de Gaza a été secouée par des bombardements israéliens meurtriers. Malgré les festivités et les prières, la situation dans la région reste tendue, avec Israël continuant son offensive contre le Hamas sans relâche.

À Jérusalem, où des fidèles bravant le froid et la pluie se sont rassemblés en masse, à Gaza où les enfants attendaient avec impatience la distribution des friandises traditionnelles, cette année, l’Aïd el-Fitr revêt un caractère bien particulier. Au lieu de la joie et de la célébration habituelles, la tristesse et la peur prédominent alors que les Palestiniens prient au milieu des ruines et des décombres, ou trouvent refuge dans des abris.

Des témoignages poignants émergent de Gaza, où malgré les pénuries et les difficultés, les habitants cherchent à maintenir les traditions en fabriquant des gâteaux avec les maigres ressources disponibles. Pour beaucoup, cette fête est marquée par la perte des proches et la destruction de leurs foyers. Des sentiments similaires se font ressentir à Jérusalem, où la tristesse était palpable parmi les fidèles réunis sur l’esplanade des Mosquées.

Cependant, malgré les appels à un cessez-le-feu de plus en plus pressants, les frappes israéliennes se sont poursuivies, visant notamment le camp de Nousseirat dans le nord et le centre de la bande de Gaza. Ces attaques ont entraîné la mort de 14 personnes, dont des enfants, selon les autorités du Hamas.

La proposition de médiation en trois étapes, soumise par des pays tels que le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, reste en suspens. Cette proposition prévoit notamment une trêve de six semaines, la libération d’otages détenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi que l’acheminement quotidien d’une aide humanitaire et le retour des déplacés dans le nord de Gaza.

Alors que la situation reste volatile, les efforts diplomatiques et humanitaires se poursuivent pour trouver une issue à ce conflit dévastateur. Les appels à la paix et à la fin des hostilités se multiplient, mais la route vers la résolution de ce conflit complexe reste incertaine.

115 soldats israéliens tués à Gaza depuis le début de l’offensive

L’armée israélienne a signalé le décès de 115 soldats dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive contre le Hamas, avec 10 décès enregistrés mardi, constituant le bilan le plus lourd en une seule journée du côté israélien.

Les dix soldats, dont deux officiers supérieurs, ont perdu la vie au cours des combats dans le nord de ce territoire palestinien mardi, selon les informations fournies. Cette journée représente le bilan le plus tragique pour l’armée israélienne depuis le début de ses opérations terrestres le 27 octobre dans la bande de Gaza.

Selon la liste officielle des noms des soldats tombés au combat, neuf des militaires décédés mardi appartenaient à des unités engagées dans une bataille intense à Chajaya, dans l’ouest de la ville de Gaza. « Hier après-midi, des membres de la [brigade] de Golani sont entrés dans un bâtiment, où ils ont essuyé un feu puissant et affronté les terroristes », a expliqué le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. « D’autres membres de la brigade, assistés par l’unité de sauvetage 669 de l’Armée de l’air, ont investi le bâtiment pour les secourir sous un feu nourri ».

Un autre responsable militaire a souligné que Chajaya était un bastion du Hamas et abritait un réseau d’édifices reliés entre eux, comprenant des caches d’armes. Les affrontements de mardi ont eu lieu dans l’un de ces ensembles de trois ou quatre bâtiments piégés au moyen de bombes artisanales, a-t-il rapporté.

Selon ce responsable, environ 350 combattants du Hamas ont été tués à Chajaya depuis le début de l’offensive terrestre. Depuis le début de la guerre il y a plus de deux mois, le nombre de décès dans la bande de Gaza dépasse désormais 18 600, principalement des femmes, des enfants et des personnes de moins de 18 ans, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Israël a promis de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée le 7 octobre par des commandos de ce mouvement islamiste infiltrés de Gaza dans le sud d’Israël, causant environ 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. Environ 240 personnes ont également été enlevées et emmenées à Gaza par le Hamas et d’autres groupes alliés.

Gaza: les efforts “se poursuivent” en vue d’une trêve (Qatar)

Les efforts de médiation en vue d’une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza se poursuivent en dépit des bombardements israéliens incessants qui “réduisent les possibilités”, a affirmé dimanche le Premier ministre du Qatar.

“Nos efforts, déployés par l’Etat du Qatar conjointement avec nos partenaires, se poursuivent. Nous n’abandonnerons pas”, a assuré Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani lors du Forum de Doha.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien depuis la bande de Gaza. Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes ont été enlevées. Les bombardements israéliens menés en représailles sur la bande de Gaza ont fait plus de 17.700 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le Qatar a joué un rôle clé dans les négociations ayant abouti à une trêve de sept jours fin novembre, au cours de laquelle des dizaines d’otages israéliens ont été échangés contre des prisonniers palestiniens, jusqu’à la reprise des combats le 1er décembre.

Les Etats-Unis, principaux alliés d’Israël dans cette guerre, ont mis vendredi leur veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu.

“Nous allons continuer, nous sommes déterminés à faire libérer les otages, mais nous sommes également déterminés à arrêter la guerre”, a encore dit le Premier ministre qatari.

Mais, a-t-il concédé, “nous ne voyons pas la même volonté de la part des deux parties” et “la poursuite des bombardements réduit nos possibilités”.

– “Paralysie” de l’ONU –

S’exprimant avant lui lors du même évènement, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déploré la “paralysie” des Nations unies face à la guerre, disant regretter que le Conseil de sécurité n’ait pas voté en faveur d’un cessez-le-feu.

M. Guterres a estimé que le Conseil de sécurité était “paralysé par des divisions géostratégiques”, compromettant sa capacité à trouver des solutions à la guerre.

“L’autorité et la crédibilité du Conseil de sécurité ont été gravement compromises” par sa réponse tardive au conflit, une atteinte à sa réputation aggravée par le veto américain, a-t-il déploré.

“J’ai réitéré mon appel à déclarer un cessez-le-feu humanitaire (…) malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué à le faire”, a encore regretté M. Guterres.

“Je peux promettre que je ne renoncerai pas”, a-t-il ajouté, alertant sur “un risque grave d’effondrement du système humanitaire”.

Dans une allocation virtuelle, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pour sa part déclaré que Moscou avait condamné l’attaque du Hamas du 7 octobre, mais que “nous ne pensons pas qu’il soit acceptable d’utiliser cet événement pour infliger une punition collective à des millions de Palestiniens”.

Participant également au Forum de Doha, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a estimé que les Etats-Unis devraient être “tenus responsables” de la mort de civils à Gaza, après leur veto.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Safadi, a lui accusé Israël d’entraîner la région “plus profondément dans l’océan de la mort”.

“Israël pense simplement qu’il peut le faire, qu’il n’a pas de comptes à rendre”, a-t-il affirmé.

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