Les attaques coordonnées menées mardi contre l’école de gendarmerie et l’aéroport militaire de Bamako ont plongé la capitale malienne dans la consternation. Le bilan humain, bien que non officiellement confirmé par les autorités, est l’un des plus lourds de ces dernières années, avec plus de 70 morts et 200 blessés, selon des sources sécuritaires. Un document confidentiel évoque une centaine de victimes, tandis que le quotidien Le Soir de Bamako rapporte que les obsèques d’une cinquantaine d’élèves gendarmes auront lieu ce jeudi.
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a revendiqué l’attaque, affirmant que ses combattants ont infligé des pertes considérables aux forces maliennes et à leurs alliés, notamment des mercenaires du groupe Wagner. Ces assauts, qui ont duré près de neuf heures, ont mis en lumière la vulnérabilité de la capitale face aux jihadistes, malgré les assurances répétées de la junte militaire au pouvoir sur l’efficacité de sa stratégie sécuritaire.
Un revers pour la junte au pouvoir
Depuis 2020, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont dirigés par des régimes militaires suite à des coups d’État successifs. Ces gouvernements ont rompu avec l’ancienne puissance coloniale française et se sont tournés vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie, via le groupe paramilitaire Wagner. Cependant, l’attaque de mardi montre que cette stratégie n’a pas freiné les capacités d’action des groupes jihadistes.
Les autorités maliennes, dirigées par la junte, ont pour l’instant refusé de divulguer un bilan précis, se contentant de reconnaître « quelques pertes en vies humaines ». Cependant, les analystes soulignent que cette attaque marque un tournant et démontre que le GSIM est toujours capable de frapper au cœur de la capitale, à sa guise.
Réactions et condamnations internationales
La communauté internationale a vivement réagi aux événements. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a fermement condamné ces attaques et appelé à une intensification de la coopération régionale et internationale pour contrer la menace terroriste en Afrique de l’Ouest. De son côté, la CEDEAO, dont le Mali a quitté les rangs au début de l’année, a également dénoncé ces actes de violence et réitéré son engagement en faveur de la paix dans la région.
Cette offensive jihadiste intervient dans un contexte de fragilité sécuritaire accrue au Sahel, où les attaques contre les forces de sécurité et les civils se multiplient, notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Alors que les gouvernements militaires de ces pays cherchent à restaurer l’ordre, les groupes armés continuent de démontrer leur résilience et leur capacité à défier les autorités en place.