L’affaire impliquant Samuel Sarr, directeur général de West African Energy (WAE), prend une nouvelle tournure. Après avoir été présenté au parquet hier, l’ancien ministre de l’Énergie est reconvoqué ce mercredi devant le procureur de la République, Ibrahima Ndoye. Selon les informations rapportées par L’Observateur, le dossier pourrait bientôt être confié à un juge d’instruction, et c’est Makha Barry, magistrat méthodique du deuxième cabinet d’instruction près le tribunal de grande instance de Dakar, qui serait pressenti pour prendre les rênes de cette enquête complexe.
L’affaire, déjà qualifiée d’épineuse, pourrait également impliquer d’autres personnalités influentes. Harouna Dia, homme d’affaires réputé proche du président Macky Sall, et Papa Mademba Bitèye, ancien directeur général de la Senelec et ex-président du conseil d’administration de WAE, sont cités dans ce dossier. Jusqu’à présent, aucun des deux n’a été auditionné par les enquêteurs. Toutefois, selon L’Observateur, leurs convocations seraient imminentes.
Ces auditions pourraient se dérouler directement devant le juge d’instruction ou par l’intermédiaire de la Section de recherches, sur la base d’une délégation judiciaire.
Au cœur de cette affaire, un audit initial mené par le cabinet Mazars avait révélé un déficit de 8 milliards de francs CFA dans les comptes de West African Energy. Ce rapport pourrait faire l’objet d’une contre-expertise, sur décision du futur magistrat instructeur, afin d’apporter davantage de clarté sur l’origine de ce trou financier.
Avec l’implication de figures importantes et le rôle stratégique de West African Energy dans le secteur de l’énergie, cette affaire est suivie de près par l’opinion publique et les milieux économiques. L’instruction confiée au juge Makha Barry, connu pour sa rigueur, pourrait marquer un tournant dans cette procédure, qui semble s’orienter vers une enquête approfondie sur les responsabilités et les implications financières.
Les jours à venir s’annoncent décisifs, alors que le Sénégal retient son souffle face à une affaire qui pourrait révéler des dysfonctionnements majeurs dans la gestion de l’un des acteurs clés du secteur énergétique national.