Abdou Mbow réagit après le rejet de la loi interprétative : « Un pouvoir manipulateur et hors-la-loi »

La décision rendue ce mercredi par le Conseil constitutionnel, rejetant la loi interprétative de la loi d’amnistie, continue de provoquer de vives réactions dans la classe politique sénégalaise. Parmi les voix les plus critiques figure celle de Abdou Mbow, député et membre de la coalition d’opposition Takku Wallu. Celui-ci a rapidement réagi à ce verdict, qu’il considère comme un tournant dans la crise politique qui secoue le pays.

Dans une déclaration publique, Abdou Mbow a exprimé sa profonde déception, qualifiant la décision du Conseil constitutionnel de confirmation de la « dérive » du pouvoir actuel. Selon lui, le rejet de la loi interprétative, qui aurait permis d’étendre l’amnistie à certains faits, notamment liés aux violences politiques, révèle un manque flagrant de respect pour les règles constitutionnelles et démocratiques.

« J’avais prévenu les Sénégalais que nous avions affaire à un pouvoir manipulateur et hors-la-loi », a lancé le député, dénonçant ce qu’il considère comme une gestion autoritaire du régime. Il a estimé que cette décision mettait en lumière les dérives du gouvernement, et marquait un nouvel épisode de ce qu’il appelle une gouvernance illégale.

Pour Abdou Mbow, le rejet de la loi par le Conseil constitutionnel démontre clairement que le pouvoir exercé par Pastef est contraire aux principes de l’État de droit et à la Constitution. Il accuse le gouvernement actuel d’opérer en dehors des règles et de manipuler les institutions à des fins politiques. Le député a ajouté que ce verdict allait « précipiter le pays vers une crise institutionnelle » et souligné que la gestion des affaires publiques par le pouvoir en place était « incompétente ».

Il a également critiqué le gouvernement de Pastef, qu’il accuse de mettre en péril les fondements démocratiques du Sénégal. Abdou Mbow a exprimé son inquiétude quant à la manière dont les dirigeants actuels gèrent le pays. « Cette décision démontre une fois de plus que le pouvoir Pastef opère dans une illégalité totale. Les Sénégalaises et les Sénégalais doivent comprendre que ces dirigeants sont incompétents et vont précipiter notre pays vers des lendemains incertains », a-t-il insisté, appelant à la mobilisation de l’opposition pour contrer ce qu’il considère comme un danger pour la démocratie sénégalaise.

Cette déclaration d’Abdou Mbow s’inscrit dans une série de critiques formulées par l’opposition sénégalaise suite au rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie. L’opposition a vu dans cette décision une victoire de la Constitution et de la justice, qui ont rejeté une tentative de manipulation législative. Cependant, pour Abdou Mbow et d’autres figures de l’opposition, il ne s’agit pas simplement d’une question de légalité, mais aussi de la préservation des principes démocratiques du Sénégal.

L’opposition appelle ainsi à une réflexion collective sur l’avenir politique du pays et sur la manière dont les institutions peuvent être protégées des dérives autoritaires. Le rejet de la loi interprétative est vu par certains comme un symbole de la lutte pour la défense de l’État de droit.

Abdou Mbow conclut son intervention en réaffirmant son engagement envers la démocratie et la justice, tout en prévenant que le pays pourrait se retrouver dans une situation difficile si cette dynamique de non-respect des règles continue. Pour lui, « le salut est dans une gestion respectueuse des lois et des principes constitutionnels », et non dans des tentatives d’imposer une gouvernance par la manipulation.

Rejet de la loi interprétative par le Conseil constitutionnel : Juan Branco évoque la CPI et Macky Sall

L’avocat franco-espagnol Juan Branco, réputé proche du nouveau régime sénégalais, n’a pas tardé à réagir à la décision du Conseil constitutionnel sénégalais invalidant la loi interprétative de l’amnistie. Dans une publication sur le réseau social X (anciennement Twitter), l’auteur de Le Procès de Macky Sall estime que cette décision pourrait avoir des conséquences judiciaires majeures.

Selon Juan Branco, cette décision « facilite la saisine de la Cour pénale internationale par les autorités du Sénégal à l’encontre de Monsieur Macky Sall ». Il considère qu’en rejetant la loi votée par la majorité parlementaire de PASTEF – qui visait à clarifier que les crimes de sang et actes de torture n’étaient pas couverts par l’amnistie votée en mars – le Conseil constitutionnel a renforcé la possibilité pour l’exécutif de Dakar d’engager des procédures internationales.

« La voie est désormais ouverte pour que le Président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko initient une telle démarche, s’ils le souhaitent », a ajouté l’avocat.

Cette sortie intervient dans un contexte où les débats autour de la reddition des comptes, de la justice transitionnelle et de l’impunité sont particulièrement sensibles. Le rejet de la loi interprétative, perçu par certains comme un revers politique pour la majorité, est en réalité considéré par d’autres, dont Juan Branco, comme une opportunité juridique de relancer certains dossiers douloureux du passé récent du Sénégal.

TAS après la décision du Conseil constitutionnel : « Le régime Pastef semble avoir oublié que la justice à deux vitesses est bannie »

Le président du parti République des Valeurs (RV), Thierno Alassane Sall, n’a pas tardé à réagir après la décision du Conseil constitutionnel qui a infirmé la loi d’interprétation de l’amnistie introduite par le député Amadou Ba. Dans un ton ferme, il fustige une tentative d’instaurer une « justice à deux vitesses » de la part de la majorité parlementaire incarnée par Pastef.

« Le juge constitutionnel rappelle ainsi un principe élémentaire : la justice à deux vitesses est bannie par l’État de droit. Il est curieux que le régime Pastef ait oublié si vite ce principe fondamental », a-t-il déclaré.

La décision numéro 1/C/2025 du Conseil constitutionnel, tombée mercredi, déclare la loi d’interprétation contraire à la Constitution, mettant ainsi un terme à une tentative de modification de la portée de la loi d’amnistie promulguée en 2024, qui couvrait les événements entre février 2021 et février 2024.

Selon Thierno Alassane Sall, « l’abrogation partielle de l’amnistie était impossible », car contraire à l’esprit même de cette mesure d’apaisement. Pour lui, il est dangereux de jouer avec les équilibres juridiques dans un contexte où la justice doit être un pilier inébranlable.

« Il faut maintenant aller vers des concertations les plus inclusives possibles, afin de trouver un équilibre entre l’impératif de justice et la nécessité de réconciliation d’une nation fracturée », a-t-il ajouté.

Député non inscrit mais voix audible de l’opposition, Thierno Alassane Sall se positionne comme un défenseur du respect strict de l’État de droit. Cette déclaration vient renforcer sa posture critique vis-à-vis du pouvoir exécutif, tout en appelant à une démarche inclusive pour traiter les séquelles des années de tensions politiques.

Le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba

Coup de théâtre à l’Assemblée nationale. Le Conseil constitutionnel sénégalais a rendu publique, ce mercredi, une décision lourde de conséquences : la loi d’interprétation de la loi d’amnistie, introduite par le député Amadou Ba et adoptée le 2 avril dernier, a été déclarée contraire à la Constitution.

Ce texte, soutenu par le groupe parlementaire majoritaire Pastef, avait pour objectif de « clarifier » certaines dispositions de la loi d’amnistie votée sous le régime de Macky Sall. Une loi promulguée en mars 2024, qui couvrait les infractions commises dans le cadre des événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. C’est grâce à elle que plusieurs figures majeures de l’opposition d’alors, dont l’actuel président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, avaient pu recouvrer la liberté.

Mais la loi d’interprétation, adoptée dans un contexte de tensions politiques persistantes, avait suscité une levée de boucliers au sein de l’opposition parlementaire et de plusieurs organisations de la société civile. Ces derniers y voyaient une tentative de restreindre la portée de la loi d’amnistie, voire de permettre un réexamen judiciaire de certains cas pourtant déjà couverts par le texte initial.

Saisie par un groupe de députés, l’institution juridictionnelle suprême a estimé que cette loi d’interprétation portait atteinte à la Constitution, notamment à la séparation des pouvoirs et à la sécurité juridique. En clair, une loi d’amnistie ne peut faire l’objet d’une réinterprétation législative a posteriori sans porter atteinte à sa portée et à son esprit initial.

Avec cette décision, le Conseil constitutionnel vient remettre les pendules à l’heure, tout en confortant la légitimité de la loi d’amnistie initiale. Pour le camp présidentiel, il s’agit d’une victoire sur le terrain juridique et d’un signal fort envoyé à ceux qui tenteraient, selon certains juristes, de manipuler les textes à des fins politiques.

Reste à savoir quelles seront les répercussions de cette décision sur le travail parlementaire et les équilibres politiques au sein de l’Assemblée nationale, où les débats restent très tendus entre majorité et opposition.

Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)
Sénégal : le Conseil constitutionnel invalide la loi d’interprétation portée par Amadou Ba (Décision du Conseil constitutionnel)

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°449 – 23/04/2025

🔴 ÉCONOMIE, PÊCHE, EMPLOI… : TAS EN MODE BULLDOZER
🔴 RÉFORMES « AMBITIEUSES » OU DICTÉES ? : LE SÉNÉGAL FACE AUX EXIGENCES DE WASHINGTON

🔴 CAN FUTSAL FÉMININ : LES LIONNES RUGISSENT FACE À MADAGASCAR (5-5)
🔴 LIGUE 1 : JARAAF TRACE SA ROUTE, TEUNGUETH ET AJEL SORTENT LES GRIFFES

Fonds Covid-19 : Mansour Faye se défend face aux accusations de mauvaise gestion (vidéo)

L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, Mansour Faye, est sorti de son silence pour répondre aux accusations contenues dans le rapport de la Cour des comptes sur les fonds Force-Covid-19. Invité de la plateforme SL-info.Tv, il a tenu à clarifier sa position concernant les 399 millions de francs CFA utilisés sans justification formelle, selon les vérificateurs.

Dès l’entame de l’entretien, le maire de Saint-Louis a fustigé ce qu’il qualifie de « manipulation » et de « désinformation » entretenues, selon lui, par les nouvelles autorités. « Quand la manipulation et la désinformation deviennent le quotidien d’un régime, il est de mon devoir de faire la lumière sur la vérité », a-t-il déclaré. Pour lui, l’utilisation des 399 millions F CFA s’inscrivait dans un contexte d’urgence, lié à la pandémie.

« Il est vrai que dans le rapport, le vérificateur a indiqué que mon ministère a utilisé 399 millions tirés sur des fonds de calamités qu’on n’avait pas droit d’utiliser. Mais s’il n’a pas trop insisté là-dessus, c’est parce qu’utiliser de l’argent sans pour autant justifier son utilisation, l’administration n’en tient pas rigueur », a affirmé Mansour Faye.

Il rappelle par ailleurs que le contexte pandémique avait justifié la suspension des procédures habituelles, notamment par un décret présidentiel. « Il y avait même un décret qui a supprimé toutes les procédures de marchés publics. Quand une situation se présente, il n’y a plus de procédures », insiste-t-il.

Mansour Faye va plus loin et se dédouane de toute responsabilité personnelle. Il affirme avoir donné instruction de ne pas toucher aux fonds de calamité tant que les textes n’étaient pas finalisés. « C’est mentionné dans le rapport et le DAGE l’a dit au vérificateur : moi, Mansour Faye, ministre à l’époque, j’avais demandé à ce que ces fonds ne soient pas touchés avant la signature des textes qui l’organisent », dit-il.

Cependant, il reconnaît que les fonds ont été utilisés pour accélérer la distribution de l’aide alimentaire, une urgence nationale en pleine crise sanitaire. « Il fallait utiliser l’argent pour le démarrage de la distribution… », ajoute-t-il, tout en défendant la bonne foi et le sens de responsabilité des équipes impliquées.

Même si ses propos visent à relativiser la gravité des faits, ils soulèvent de nombreuses questions. Le rapport de la Cour des comptes avait pourtant noté une absence de pièces justificatives pour plusieurs dépenses, ainsi qu’un non-respect des règles de gestion, même en période d’urgence.

Mansour Faye, beau-frère de l’ancien président Macky Sall, est l’un des anciens ministres cités parmi les cinq personnalités devant comparaître devant la commission parlementaire dans le cadre de la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice.

Alors que le nouveau pouvoir affiche sa volonté de rendre des comptes au peuple sénégalais, cette sortie médiatique vise à préparer l’opinion. Reste à savoir si les explications de Mansour Faye convaincront les députés, mais surtout la Haute Cour de justice, seule habilitée à juger les anciens ministres dans de telles affaires.

Crise multidimensionnelle au Sénégal : Thierno Alassane Sall dresse un constat accablant sur la situation économique

Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 22 avril à Dakar, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et ancien ministre de l’Énergie, a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « crise multidimensionnelle profonde » au Sénégal. Selon lui, plusieurs secteurs clés de l’économie nationale sont aujourd’hui en grande souffrance, pendant que le pouvoir en place donne l’impression de fuir ses responsabilités.

« Nous assistons à une aggravation silencieuse mais dangereuse des conditions de vie des Sénégalais, face à laquelle l’État reste sourd et passif », a déclaré l’ex-ministre. Il fustige l’absence de réformes urgentes et structurelles, dans un contexte où les tensions sociales et économiques s’amplifient.

À Saint-Louis, la crise dans le secteur de la pêche artisanale ne cesse de s’aggraver. Thierno Alassane Sall pointe du doigt la gestion désastreuse de la brèche, dont l’ouverture incontrôlée, selon lui, a causé la mort de près de 40 pêcheurs en une année. Il accuse l’État d’inaction, soulignant que « malgré les alertes, aucune mesure de sécurisation adéquate n’a été prise ».

Autre facteur aggravant : la raréfaction des subventions publiques, notamment pour les moteurs et les équipements, qui rend les conditions de travail de plus en plus précaires. « Nos pêcheurs sont livrés à eux-mêmes pendant que d’autres pays, comme la Mauritanie, injectent massivement dans la modernisation de leur secteur halieutique », déplore-t-il.

L’ancien ministre a également dressé un bilan inquiétant du secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), pilier traditionnel de la croissance et de l’emploi. Selon lui, le chiffre d’affaires des cimenteries a chuté de 25 %, un signal fort du ralentissement de l’activité.

Il évoque également une baisse importante des importations de fer à béton et de matériaux de construction, signe d’un désengagement généralisé. Ce repli économique entraîne une vague de licenciements dans les entreprises du secteur, aussi bien dans les chantiers publics que privés.

« Les carrières tournent au ralenti, des entreprises ferment, et des milliers de familles se retrouvent sans revenu stable », a-t-il averti.

Le chômage constitue un autre sujet d’inquiétude pour Thierno Alassane Sall. Il avance le chiffre de plus de 20 800 emplois perdus récemment, sans que l’État ne communique clairement sur les plans de sauvegarde ou de reconversion.

Il dénonce également l’opacité des procédures de recrutement dans la fonction publique et les sociétés d’État, parlant de « copinage politique » au détriment de la compétence et de la transparence.

Pour Thierno Alassane Sall, cette accumulation de dysfonctionnements est le reflet d’un pouvoir « dépassé, incohérent et sourd aux appels des citoyens ». Il invite le gouvernement à changer de cap urgemment, en adoptant une gouvernance basée sur la rigueur, la transparence et le dialogue.

« Si rien n’est fait rapidement, nous courons tout droit vers un effondrement économique et social », a-t-il averti, en appelant à un sursaut national.

Fonds Force Covid-19 : le comptable du ministère du Développement industriel sous bracelet électronique

Le ministère du Développement industriel continue de faire les frais du scandale lié à la gestion des fonds « Force Covid-19 ». Après l’ex-directrice de l’administration générale et de l’équipement (DAGE), Ndèye Aminata Loum Ndiaye, et le chauffeur Mouhamadou Bamba Amar, c’est au tour du comptable du ministère, Omar Ngalla Fall, de faire face à la justice.

Inculpé pour détournement de deniers publics portant sur un montant de 930 millions de FCFA, Omar Ngalla Fall a été présenté au juge du deuxième cabinet du tribunal de grande instance de Dakar. Ce dernier a décidé de ne pas l’envoyer en prison, mais a ordonné son placement sous bracelet électronique, une mesure de contrôle judiciaire de plus en plus utilisée dans les affaires financières sensibles.

Selon les informations recueillies, le comptable est soupçonné d’avoir joué un rôle central dans l’acheminement et la gestion des fonds alloués à ce département ministériel dans le cadre de la riposte à la pandémie de Covid-19. Le rapport de la Cour des comptes, qui a mis à nu de nombreuses irrégularités dans l’utilisation de ces fonds publics, a notamment évoqué des dépenses sans justification claire et des circuits de décaissement opaques.

L’ex-DAGE, Ndèye Aminata Loum Ndiaye, considérée comme la principale ordonnatrice des dépenses au sein du ministère à l’époque, a été placée sous mandat de dépôt. Elle est poursuivie pour complicité dans ce dossier, tout comme le chauffeur Mouhamadou Bamba Amar, également incarcéré dans cette affaire.

Ce nouveau rebondissement remet sur la table la question de la reddition des comptes et de la transparence dans la gestion des fonds publics, en particulier dans un contexte d’urgence sanitaire où chaque franc devait être utilisé à bon escient. Le dossier du ministère du Développement industriel s’ajoute ainsi à la longue liste de ministères et de personnalités impliquées dans des malversations présumées autour du programme Force Covid-19, dont le traitement judiciaire reste très attendu par l’opinion publique.

Thierno Alassane Sall charge le régime : « Ils sont incapables, bavards et méchants »

Dans une sortie médiatique très attendue, Thierno Alassane Sall, président du parti République des Valeurs (RV) et député à l’Assemblée nationale, a tenu une conférence de presse au ton particulièrement offensif à l’égard du régime actuel dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Très critique, il n’a pas hésité à qualifier les responsables du parti Pastef de « personnes incapables, incompétentes, bavardes et méchantes », dénonçant ce qu’il considère comme une gestion chaotique et idéologique du pouvoir.

Prenant la parole devant un parterre de journalistes et de militants, Thierno Alassane Sall a affirmé que les débuts du nouveau régime sont loin d’être rassurants. Il a exprimé son inquiétude quant à l’absence de réponses concrètes aux urgences économiques et sociales du pays. Selon lui, la situation actuelle exigeait des actes forts et pragmatiques, mais le gouvernement semble davantage préoccupé par la communication et la revanche politique.

Il s’est notamment insurgé contre ce qu’il qualifie de « mépris du pouvoir pour les travailleurs », pointant du doigt le silence des autorités face aux revendications sociales qui s’accumulent dans plusieurs secteurs, notamment dans l’éducation, la santé et les finances publiques. « Je me demande comment un État sérieux peut fouler aux pieds les urgences en faisant la sourde oreille face aux revendications des travailleurs », a-t-il déclaré, en référence notamment aux mouvements de grève et aux tensions dans les universités publiques.

Le député a aussi exprimé son indignation face au retard pris dans le déroulement de l’année universitaire, qu’il attribue à une mauvaise anticipation du ministère de l’Enseignement supérieur. Pour lui, ce retard est un symptôme de plus d’une gouvernance improvisée, incapable de répondre aux attentes de la jeunesse.

Concernant l’économie, Thierno Alassane Sall estime que le pays traverse une phase critique, marquée par des incertitudes et des tensions dans les circuits de financement. Il accuse le gouvernement d’avoir aggravé la situation par une politique économique qu’il qualifie d’idéologique, fondée sur des discours populistes plutôt que sur des mesures concrètes de relance.

Au-delà des critiques, le président de RV appelle le gouvernement à un sursaut de responsabilité. « Le peuple n’a pas élu des révolutionnaires de salon. Il attend des résultats, pas des slogans », a-t-il lancé. Il a exhorté les dirigeants à abandonner les logiques de revanche et d’exclusion pour enfin se consacrer aux réformes de fond, notamment dans l’administration publique, la fiscalité et l’éducation.

La sortie de Thierno Alassane Sall intervient dans un contexte politique tendu où l’opposition commence à s’organiser face au pouvoir, après la période de grâce post-élections. Ce discours marque un tournant dans les relations entre la République des Valeurs et Pastef, deux formations qui, bien que très différentes, s’étaient parfois retrouvées sur le terrain des libertés publiques sous le régime de Macky Sall.

Aujourd’hui, la rupture semble consommée, et Thierno Alassane Sall entend jouer pleinement son rôle d’opposant. « Nous serons là pour rappeler à ce régime ses promesses, mais aussi ses limites. Le Sénégal mérite mieux que cette gestion émotionnelle du pouvoir », a-t-il conclu.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°448 – 22/04/2025

🔴 DISPARITION DU PONTIFE LE LUNDI DE PÂQUES : SOUS LES RAMEAUX DE LA FOI LE PAPE REJOINT LE ROI
🔴 TRIBUNE : RÉPONSE AU 61 « UNIVERSITAIRES » AU NOM DE NOS HÉROS MUETS

🔴 ZIGUINCHOR / TOURNOI FM CUP : « FOOTBALL MISSION » PROMEUT LES TALENTS LOCAUX
🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE SCOLAIRE U15 (GARÇONS) : TIRAGE CORSÉ POUR LE SÉNÉGAL

Mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison : « Guy Marius Sagna cherche le buzz », selon Abdou Mbow

Invité de l’émission Face au jury sur PressAfrikTV HD ce dimanche 20 avril, le député Abdou Mbow a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la Haute Cour de justice, dont il est l’un des membres récemment élus. Magistrat parlementaire de cette institution exceptionnelle, il a tenu à rappeler le sérieux de sa mission. « Mes collègues députés m’ont fait confiance et ont voté pour que je devienne magistrat au sein de la Haute Cour de justice. J’ai prêté serment en jurant de garder secret les délibérations et que je resterais impartial », a-t-il affirmé.

Alors que cinq anciens ministres de Macky Sall sont aujourd’hui cités dans le cadre de l’affaire du Fonds Force Covid-19 pour détournement présumé de deniers publics, Abdou Mbow a expliqué le processus en cours. Si l’Assemblée nationale reçoit les dossiers, c’est le président qui convoquera la Commission des lois. Celle-ci examinera les éléments et soumettra un rapport à la plénière. « Si on arrive à ce niveau, je ferai ce que mon intime conviction me dictera », a-t-il précisé, soulignant son attachement à l’indépendance et à la rigueur du travail parlementaire.

Mais ce passage médiatique a surtout été marqué par sa réaction à la récente proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, formulée par le député Guy Marius Sagna pour haute trahison, notamment en lien avec la gestion de la dette publique. Une initiative que l’élu de l’opposition a jugée disproportionnée, voire opportuniste. « Guy Marius Sagna cherche le buzz. On ne doit pas jouer avec les institutions de la République », a-t-il tranché.

Sur le plan juridique, Abdou Mbow a tenu à apporter des précisions essentielles. Il a rappelé que le concept de haute trahison n’est ni défini dans la Constitution du Sénégal, ni dans le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. « C’est une notion vague. Dans les pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou le Bénin, la haute trahison est clairement définie : elle concerne les atteintes à la sécurité de l’État ou la collusion avec l’ennemi en temps de guerre », a-t-il expliqué.

Le parlementaire a mis en garde contre toute tentative d’instrumentalisation politique des institutions, appelant à faire preuve de responsabilité dans le traitement des affaires publiques. Selon lui, le débat autour de la dette et du déficit budgétaire ne saurait justifier une telle accusation. « Au Sénégal, on parle de déficit budgétaire et de dettes. Si ce sont ces deux choses qui sont à l’origine de la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison, celui qui dirige ce pays actuellement (Bassirou Diomaye Faye) doit donc être envoyé à la guillotine », a-t-il lancé, provocateur, en référence aux 4500 milliards de francs CFA empruntés par le nouveau régime en huit mois d’exercice.

Par cette sortie médiatique, Abdou Mbow affirme son positionnement au sein du nouveau paysage parlementaire tout en défendant l’équilibre des institutions républicaines, à l’heure où le Sénégal est engagé dans une nouvelle ère politique.

Kédougou sous haute surveillance : la Gendarmerie frappe fort avec l’opération « Fanganta 3 »

La région de Kédougou est désormais sous très haute surveillance. Depuis le 18 avril 2025, la Gendarmerie nationale y mène une vaste opération sécuritaire baptisée « Fanganta 3 », visant à assainir les zones d’orpaillage clandestin, devenues de véritables foyers d’activités illicites et de criminalité.

Dans un communiqué rendu public, le Haut-commandement de la Gendarmerie a précisé que cette opération s’inscrit dans une stratégie de sécurisation durable du Sud-Est du pays, où les activités minières informelles prospèrent en marge de la légalité. Les zones ciblées incluent notamment Bougouda et Bantaco, connues pour abriter des centaines de diouras — ces camps de fortune utilisés par les orpailleurs clandestins — ainsi que des établissements illégaux.

À la date du 20 avril, les résultats enregistrés par les forces de sécurité sont significatifs. Plusieurs sites illégaux ont été démantelés, et les saisies sont à la hauteur des attentes : 72 groupes électrogènes, 55 marteaux piqueurs, 5 panneaux solaires, 10 bidons de 20 litres de gazole, une motocyclette, 4,5 kg de chanvre indien, ainsi que de nombreuses caisses de boissons alcoolisées et de cigarettes de contrebande.

Ces saisies témoignent non seulement de l’importance du trafic et des installations en place, mais aussi du lien évident entre orpaillage clandestin, insécurité et criminalité organisée. En effet, ces zones sont souvent le théâtre de trafics de drogue, de violences, voire de conflits entre groupes armés ou bandes rivales.

En lançant « Fanganta 3 », la Gendarmerie nationale entend non seulement démanteler les réseaux illicites mais aussi restaurer l’autorité de l’État dans une région où les forces de l’ordre sont parfois débordées par l’ampleur du phénomène. Cette opération pourrait également ouvrir la voie à une meilleure régulation du secteur aurifère, longtemps livré à lui-même, avec des conséquences économiques, sociales et environnementales désastreuses.

Reste à voir si cette action s’inscrira dans la durée et si elle sera suivie d’un dispositif permanent de surveillance, couplé à des initiatives de développement pour offrir des alternatives viables aux populations locales, souvent attirées par les mirages de l’orpaillage illégal.

Fonds Covid-19 : Les ex-DAGE déférés seront fixés sur leur sort mardi prochain

La tempête judiciaire déclenchée par le rapport 2022 de la Cour des comptes sur la gestion du Fonds de riposte contre la Covid-19 continue de faire des vagues. Vendredi 18 avril, plusieurs anciens Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) ont été déférés au parquet de Dakar. Leur sort sera scellé mardi prochain, à l’issue d’une décision du juge d’instruction, après un premier retour de parquet.

Parmi les personnalités dans la tourmente figurent Ndèye Aminata Loum Ndiaye, ex-DAGE du ministère du Développement industriel et des PME, Djiby Diakhaté, ancien DAGE du ministère de la Famille, ainsi que trois de ses collaborateurs : Ndongo Mbaye, Mamadou Guèye Dramé et Omar Ngalla Faye, selon les informations rapportées par Le Quotidien.

Dans le même sillage, Aliou Sow, ancien DAGE du ministère du Développement communautaire, a été interpellé par la Division des investigations criminelles (DIC). Il est soupçonné d’être impliqué dans une opération de surfacturation de riz destiné aux populations vulnérables, pour un montant estimé à 2,75 milliards de FCFA. Un opérateur économique, Moustapha Ndiaye, cité dans cette affaire, a quant à lui promis de répondre à la convocation de la DIC dans les jours à venir.

Autre dossier : Pierre Malick Ndong, un ancien comptable, a été inculpé pour détournement de deniers publics. Le juge d’instruction du 2e cabinet l’a placé sous contrôle judiciaire après le paiement d’une caution de 720 000 FCFA.

Ces actions judiciaires s’inscrivent dans le cadre de l’exploitation, par le parquet de Dakar, de huit rapports de la Cour des comptes. Ces derniers couvrent autant de ministères, dont ceux des Mines, de la Culture, de la Jeunesse, des Sports, de la Santé, de la Femme, de l’Industrie-PME et du Développement communautaire. À ce jour, cinq dossiers impliquant d’anciens ministres ont été transmis à l’Assemblée nationale pour traitement.

Maodo Malick Mbaye rompt le silence : « Je n’ai jamais posé d’acte délictuel dans la gestion de l’ANAMO »

Après une longue période de silence, Maodo Malick Mbaye, ancien directeur général de l’Agence nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAMO), est enfin sorti de sa réserve. Dans une déclaration publique, il a tenu à laver son honneur face aux accusations implicites ou supposées liées à sa gestion à la tête de l’ANAMO.

« Je n’ai posé aucun acte délictuel dans la gestion du dossier en question », a-t-il affirmé d’emblée, balayant d’un revers de main toute idée de malversation ou de faute de gestion. Plus précis encore, il ajoute : « S’il y’a imitation de signature, le coupable est clairement identifié », mettant en évidence une éventuelle falsification indépendante de sa volonté ou de son implication.

Mbaye insiste sur le fait que le dossier en question « ne concerne pas les Fonds COVID ni aucun corps de contrôle ». Une manière pour lui de dissiper toute confusion avec les nombreux scandales financiers liés à cette période trouble de la pandémie.

Revenant sur son départ de l’ANAMO, Maodo Malick Mbaye rappelle : « Après ma démission volontaire de la tête de l’ANAMO, je suis resté 8 mois au Sénégal pour tout besoin post-fonction ». Il précise également qu’il n’a « jamais été convoqué par la justice avant » son départ du pays, rejetant ainsi l’idée d’une fuite ou d’un départ précipité.

Depuis trois ans, il affirme diriger une organisation de médiation de droit marocain, basée à Rabat. « Ma prise de fonction à Rabat a été rendue publique. Et l’ambassade du Sénégal au Maroc est informée de mon séjour », conclut-il, insistant sur la transparence de ses activités actuelles.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°447 – 19 ET 20/04/2025

🔴 PRÉSUMÉ DÉTOURNEMENT D’OBJECTIF DES FONDS RELATIFS À LA COUVERTURE DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE DES LÉGISLATIVES 2024 À L’APS : PLUMES BRAQUÉES SUR MOMAR DIONGUE
🔴 DEMANDE D’AVIS AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL SUR UNE TROISIÈME CANDIDATURE DE MACKY SALL : LES « 7 SAGES » REFROIDISSENT AMADOU BA

🔴 REMISE DE DRAPEAUX AUX SÉLECTIONS NATIONALES : LA MINISTRE GALVANISE LES TROUPES
🔴 CHAMPIONNANT NATIONAL DE JUDO DU SÉNÉGAL : L’ASFA CÉLÉBRÉE

Trois questions, trois ministères : les clarifications du gouvernement à Guy Marius Sagna

Le député Guy Marius Sagna a récemment obtenu des réponses officielles à trois questions écrites adressées à différents ministères. Ces questions portent sur trois sujets sensibles : un projet de dépotoir à Tobor dans la région de Ziguinchor, les soupçons de financement d’organisations LGBT par le Canada, et les retards de paiement des enseignants vacataires du Centre de Formation Artisanale (CFA) de Dakar. Les ministères concernés ont apporté des éléments de réponse, dévoilant certains aspects de la gestion gouvernementale et des tensions sociales en cours.

Dans une lettre transmise au ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les Institutions, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a clarifié la situation du projet de dépotoir à Tobor. Il a précisé que « la gestion des ordures ménagères relève du ministère de l’Urbanisme à travers la SONAGED ».

Après la fermeture de la décharge de Mamatoro, les autorités locales avaient envisagé trois sites alternatifs : Baghagha, Coubalan et Tobor. C’est finalement ce dernier qui a été retenu à l’issue d’une concertation menée avec certaines franges de la population. Toutefois, le ministre reconnaît que le rejet du projet par d’autres habitants démontre « la complexité de la problématique de la gestion des déchets » et appelle à une démarche plus inclusive, pour éviter les tensions sociales et garantir l’acceptabilité des projets d’infrastructure.

Dans une autre réponse, le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a abordé les allégations selon lesquelles le Canada financerait des organisations faisant la promotion des droits LGBT au Sénégal. Le ministère affirme n’avoir reçu « aucune information ou donnée pertinente » permettant d’étayer cette thèse.

Il a souligné que le Sénégal reste « fermement attaché à ses valeurs culturelles et religieuses », et que toutes les coopérations internationales se déroulent dans le respect strict des lois sénégalaises. Le ministère a également cité une déclaration du président Macky Sall à la tribune de l’ONU : « Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles ». Enfin, le ministère se dit disposé à ouvrir des enquêtes si des cas avérés sont portés à sa connaissance.

La troisième question concernait les retards de paiement des enseignants vacataires du Centre de Formation Artisanale de Dakar. Dans sa réponse, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a reconnu que les enseignants n’ont pas encore été payés en raison de « contraintes budgétaires ».

Les fonds destinés au paiement de ces vacataires sont logés dans le Fonds d’Appui à l’Artisanat. Cependant, le budget de l’année 2024 n’a pas permis de débloquer les crédits nécessaires. Le ministère assure avoir pris les dispositions pour intégrer cette dépense dans le cadre de la loi de finances 2025, bien que le compte concerné ne soit toujours pas alimenté à ce jour. Il promet que « toutes les dispositions seront prises dès que les fonds seront disponibles » afin de régler la situation dans les meilleurs délais.

Badara Gadiaga défie Ousmane Sonko : « La peur a changé de camp »

Le ton monte dans le landerneau politico-médiatique sénégalais. Après le placement sous mandat de dépôt du chroniqueur Abdou Nguer, le célèbre analyste Badara Gadiaga a réagi avec vigueur, pointant du doigt une dérive autoritaire du pouvoir en place. Dans un message empreint d’émotion et de détermination, le chroniqueur de l’émission Jakaarlo Bi n’a pas mâché ses mots à l’endroit du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Je manifeste tout mon soutien à mon frère cadet Abdou Nguer. L’effaceur a décidé qu’il va nous effacer. Il a dépêché ses chroniqueurs, ses députés, ses directeurs généraux et ses ministres avant de sortir lui-même », a-t-il déclaré, dans une allusion à ce qu’il considère comme une stratégie délibérée de musellement des voix critiques.

Badara Gadiaga va plus loin, estimant que le pouvoir a perdu l’initiative dans la bataille de l’opinion :

« La peur a changé de camp car il a finalement abdiqué », a-t-il lâché, en réponse à la récente sortie musclée d’Ousmane Sonko contre les chroniqueurs, qu’il accuse de propager de fausses nouvelles ou de nuire à l’action du gouvernement.

Selon Gadiaga, les attaques contre les journalistes et analystes ne sont rien d’autre que des « aveux d’échec » de la part du Premier ministre. Pour lui, la démocratie sénégalaise, bien qu’ébranlée par ces événements, continue de résister :

« Le Premier ministre souffre et suffoque parce que la démocratie va continuer à respirer… la puissance ne réside qu’en Allah », a-t-il martelé, mêlant foi et conviction républicaine.

Cette sortie intervient dans un contexte tendu, où la liberté de la presse et d’expression est au cœur des préoccupations. L’arrestation d’Abdou Nguer, accusé de « diffusion de fausses nouvelles », suscite de nombreuses réactions au sein de la société civile et des milieux médiatiques. Pour Badara Gadiaga, ce climat délétère est révélateur d’une volonté de réduire au silence les voix dissidentes, alors même que la démocratie sénégalaise a toujours été citée en exemple dans la sous-région.

Entre les chroniqueurs et les autorités, le bras de fer semble désormais ouvert. D’un côté, les analystes comme Gadiaga dénoncent une dérive autoritaire ; de l’autre, le pouvoir tente de faire respecter ce qu’il considère comme les limites de la liberté d’expression. Le débat promet de rester vif dans les prochains jours, surtout si d’autres figures médiatiques venaient à être inquiétées.

Crise à l’APS : les agents réclament leurs indemnités de campagne

Le climat social se dégrade à l’Agence de presse sénégalaise (APS), où les agents dénoncent une gestion opaque et des promesses non tenues. Ce mardi 15 avril, un mouvement de protestation a été observé sur l’ensemble du territoire, marqué par le port de brassards rouges aussi bien à Dakar que dans les régions. Une mobilisation inédite initiée par le Collège des délégués du personnel pour exiger le paiement des indemnités liées à la couverture de la campagne électorale des législatives du 17 novembre 2024.

Dans un communiqué rendu public ce vendredi, les délégués ont salué une adhésion massive des agents au mot d’ordre. Selon eux, l’action avait pour but d’alerter l’opinion sur les manquements persistants de la Direction générale. Au cœur de la grogne : les indemnités de campagne qui n’ont été réglées qu’en partie. « Seuls 25.000 francs CFA ont été versés à chaque agent, alors que 21 jours de travail restent impayés », précisent les représentants du personnel.

Mais les tensions vont bien au-delà de cette question financière. Le Collège des délégués pointe également un manque de transparence dans la gestion des fonds reçus pour la couverture de la campagne. D’après leurs déclarations, la Direction aurait affirmé que les montants « n’ont fait que transiter » dans les comptes de l’APS. Une explication jugée insuffisante, voire suspecte, par les délégués, qui affirment qu’une partie des fonds aurait été redirigée vers le budget de fonctionnement de l’entreprise.

Face à cette situation, les travailleurs de l’APS réclament non seulement le paiement intégral des indemnités dues, mais aussi une amélioration générale de leurs conditions de travail. Ils dénoncent un mépris des préoccupations du personnel et un « déni de responsabilité » de la part de la direction. « Nous nous réservons le droit d’amplifier la mobilisation par tous les moyens légaux », préviennent les représentants syndicaux.

La crise à l’APS s’inscrit dans un contexte plus large de tensions sociales dans plusieurs secteurs publics, où les revendications salariales et les dénonciations de mauvaise gestion se multiplient. En attendant une réponse concrète de la Direction générale ou des autorités de tutelle, le malaise au sein de la principale agence de presse du pays continue de grandir.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°446 – 18/04/2025

🔴 AFFAIRE DES FONDS COVID-19 : LA JUSTICE SORT LES GRIFFES
🔴 RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES : PAPE MALICK NDOUR RIPOSTE

🔴 RÉVOLTE DANS L’ARÈNE : BRAS DE FER AUTOUR DES HORAIRES
🔴 D1 FÉMININE : AIGLES DE LA MÉDINA TIENT LA BARRE

Fonds Covid-19 : 27 personnes présentées au procureur en 48 heures

Les enquêtes sur la gestion des fonds Covid-19 s’accélèrent au Sénégal. En l’espace de seulement deux jours, 27 personnes ont été déférées au parquet dans le cadre des investigations en cours. L’annonce a été faite ce jeudi 17 avril 2025 par le procureur financier El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, lors d’un point de presse organisé au Tribunal de Dakar.

Ces nouvelles interpellations s’inscrivent dans un dispositif plus large de lutte contre la délinquance financière mis en place par le Pool judiciaire financier (PJF), organe dédié à la traque des détournements de deniers publics. Le rythme des auditions témoigne de la volonté du parquet d’apporter des réponses concrètes aux attentes des citoyens en matière de justice et de transparence.

Depuis sa mise en place, le PJF a enregistré des résultats significatifs : 292 dossiers ouverts, 262 personnes arrêtées, et des saisies estimées à plus de 15 milliards de francs CFA. Selon le procureur Sylla, ces avancées démontrent l’efficacité du mécanisme judiciaire mis en œuvre pour faire la lumière sur la gestion des ressources allouées à la pandémie.

Ce processus judiciaire de grande ampleur, lancé à la suite des révélations du rapport de la Cour des comptes, vise à situer les responsabilités et, si nécessaire, sanctionner les auteurs de malversations. Il s’inscrit également dans une démarche plus globale de reddition des comptes et de restauration de la confiance entre l’État et les citoyens.

Alors que les auditions se poursuivent, les autorités judiciaires promettent de ne ménager aucun effort pour récupérer les fonds détournés et rendre justice au peuple sénégalais.

Rapport de la Cour des comptes : Pape Malick Ndour conteste et publie un ouvrage pour se défendre

Le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques continue de susciter des réactions. Ce jeudi 17 avril 2025, Pape Malick Ndour, figure de l’Alliance pour la République (APR) et ancien ministre de la Jeunesse, a tenu une conférence de presse pour exprimer ses réserves sur le document et présenter son ouvrage intitulé « Explications et mises au point ».​

Dans son livre, Pape Malick Ndour vise à apporter des éclaircissements sur les points soulevés par la Cour des comptes. Il critique notamment l’absence de respect du principe du contradictoire, affirmant que les anciens ministres des Finances n’ont pas été consultés pour répondre aux interpellations du rapport. Il souligne également des modifications inexpliquées dans la mission d’audit, remettant en question la transparence du processus.

Pape Malick Ndour a exhorté la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale à mettre en place une commission d’enquête parlementaire pour examiner les méthodes ayant conduit à l’élaboration du rapport de la Cour des comptes. Il estime que les conclusions de ce document sont surprenantes et méritent d’être éclaircies. ​

L’ancien ministre a également pointé du doigt des incohérences dans le rapport, notamment en ce qui concerne l’analyse de la dette publique. Il accuse le nouveau gouvernement d’avoir tenté d’intégrer dans la dette publique des financements privés et des facilités bancaires, ce qui irait à l’encontre des normes comptables habituelles. ​

La publication de « Explications et mises au point » par Pape Malick Ndour marque une nouvelle étape dans le débat autour du rapport de la Cour des comptes. En appelant à une commission d’enquête parlementaire et en critiquant la méthodologie du rapport, l’ancien ministre cherche à défendre la gestion financière du précédent régime et à remettre en question les conclusions de la Cour des comptes.​

Affaire Covid-19 : Plus de 258 millions de francs CFA versés en cautionnement pour obtenir la liberté provisoire

Dans le cadre des poursuites judiciaires liées à la gestion des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ibrahima Ndoye, a apporté ce jeudi 17 avril des précisions majeures sur l’évolution de l’affaire.

Lors d’une conférence de presse tenue par le Parquet de Dakar, le magistrat a annoncé qu’un montant total de 258 448 233 francs CFA a été versé à titre de cautionnement. Une somme consignée par des personnes poursuivies dans le cadre de cette vaste opération judiciaire, dans le but d’obtenir une liberté provisoire.

« L’objectif n’est pas de mettre des gens en prison, mais de prendre en charge le phénomène criminel de manière efficace et surtout de rétablir la confiance dans la gestion des ressources publiques », a souligné Ibrahima Ndoye.

Le procureur a précisé que les personnes concernées ont d’abord été arrêtées puis présentées au parquet avant de procéder, de manière spontanée et volontaire, au versement des sommes demandées. Il a insisté sur le fait que la restitution des fonds constitue une condition préalable à l’obtention de toute mesure de liberté.

Ces sommes sont désormais déposées à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), une manière de sécuriser les ressources récupérées et de garantir qu’elles soient restituées à l’État du Sénégal.

Cette sortie du procureur intervient dans un contexte où la justice sénégalaise, à travers le Pôle Financier Judiciaire, affiche une ferme volonté de lutter contre la délinquance financière. Plus de 15 milliards de francs CFA ont déjà été saisis, selon le dernier bilan dévoilé, en plus de dizaines de véhicules, titres fonciers, et autres biens matériels.

Pour rappel, le Fonds Force-Covid-19 avait été mis en place au plus fort de la pandémie afin de soutenir les secteurs affectés, assurer la prise en charge des malades et soulager les ménages vulnérables. Plusieurs rapports, dont ceux de la Cour des comptes, ont relevé des irrégularités majeures dans la gestion de ces ressources.

La justice promet de continuer les investigations jusqu’à ce que tous les acteurs impliqués soient identifiés et poursuivis conformément à la loi.

Fonds Covid : « Ces deniers publics ont été injustement, illégalement et indignement spoliés », dénonce le procureur Ibrahima Ndoye

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, Ibrahima Ndoye, est monté au créneau ce jeudi 17 avril lors de la conférence de presse organisée par le parquet. Face à la presse nationale, le magistrat est revenu avec fermeté sur les détournements présumés de deniers publics liés à la gestion du Fonds de riposte contre le Covid-19.

Dans une déclaration marquée par un ton grave, il a pointé du doigt des pratiques frauduleuses orchestrées par certains responsables publics durant la pandémie. « Ces deniers publics ont été injustement, illégalement et indignement spoliés », a dénoncé le procureur, visiblement outré par l’ampleur des faits.

Selon Ibrahima Ndoye, plusieurs personnes ont déjà été identifiées et poursuivies dans le cadre de cette affaire. Mais les investigations sont loin d’être closes. « Les recherches se poursuivent et tous ceux qui seront impliqués devront répondre de leurs actes », a-t-il prévenu.

L’enquête est menée par le Pôle Judiciaire Financier (PFJ), qui multiplie les auditions et recoupe les informations contenues dans les différents rapports d’audit, notamment ceux de la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’État (IGE), de la CENTIF et de l’OFNAC.

Le procureur a insisté sur la nécessité de faire respecter la loi et de rendre des comptes aux Sénégalais : « Il n’est pas acceptable qu’en pleine crise sanitaire, certains se soient enrichis de manière indue au détriment du peuple. »

Cette prise de parole intervient alors que le parquet a déjà communiqué sur les premiers résultats du PFJ, qui fait état de 262 personnes impliquées dans 293 dossiers, avec plus de 15 milliards de francs CFA saisis, ainsi que 92 véhicules, 11 titres fonciers et plusieurs biens matériels.

La déclaration d’Ibrahima Ndoye vient confirmer la volonté des nouvelles autorités judiciaires de marquer une rupture nette avec l’impunité. Pour lui, la gestion des ressources publiques, en particulier celles destinées à faire face à une urgence sanitaire, ne saurait souffrir d’aucune tolérance.

À l’heure où les Sénégalais exigent davantage de transparence et d’exemplarité, la justice entend jouer pleinement son rôle, jusqu’à ce que toutes les responsabilités soient établies.

Cautionnement dans les procédures financières : « L’objectif principal, c’est de sauver les intérêts de l’État, pas de mettre les gens en prison » (Procureur Ibrahima Ndoye)

Alors que les affaires de délinquance financière se multiplient devant le Pôle Financier Judiciaire (PFJ), la question du cautionnement judiciaire revient régulièrement dans le débat public. Face à certaines critiques estimant que certains inculpés « achètent » leur liberté, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, a tenu à clarifier les choses. Selon lui, le cautionnement n’est pas une faveur, encore moins un passe-droit, mais un instrument légal destiné à protéger les intérêts de l’État.

S’exprimant en marge de la conférence de presse du PFJ, le magistrat a rappelé que le cautionnement est encadré par l’article 140 du Code de procédure pénale, qui prévoit cette possibilité dans certaines conditions bien précises, notamment lorsque l’inculpé présente des garanties suffisantes de représentation, ou lorsque sa détention provisoire ne se justifie plus.

« Si je dis que nous avons accepté ces propositions et que les juges d’instruction ont également accepté cela, c’est que la loi prévoit, dans l’article 140, la possibilité de solliciter son habilitation, son éligibilité ou s’il y a des contestations sérieuses », a expliqué Ibrahima Ndoye.

Le but du cautionnement, a-t-il poursuivi, est double : il permet d’éviter la détention systématique dans certaines affaires tout en garantissant que l’État puisse recouvrer ses avoirs en cas de condamnation. Dans les dossiers de crimes économiques, où les préjudices financiers sont souvent massifs, le versement d’un cautionnement peut permettre à l’État d’avoir une sécurité financière immédiate, avant même l’issue du procès.

« Le cautionnement est une garantie qui permet au juge de s’assurer de préserver les intérêts de l’État. L’objectif principal, c’est de faire en sorte que les intérêts de l’État soient préservés, pas de mettre les gens en prison », a insisté le chef des poursuites.

Pour le procureur Ndoye, la prison ne doit pas être une fin en soi. Ce qui importe le plus dans ce type de procédure, c’est la traçabilité des fonds publics, la réparation du préjudice et la restauration de la confiance des citoyens dans leurs institutions. Il ne s’agit pas uniquement de punir, mais aussi de récupérer l’argent du contribuable.

Cette position du parquet financier s’inscrit dans une dynamique de justice plus efficace, mais aussi plus stratégique. Face aux critiques sur certains cas de libération provisoire, le magistrat a tenu à rappeler que chaque décision est fondée sur l’évaluation précise de la situation de l’inculpé, de la gravité des faits, et surtout, de la capacité du cautionnement à couvrir le montant supposé détourné ou volé.

Ainsi, la notion de « liberté contre caution » n’est pas une libération gratuite. Elle impose à l’inculpé un engagement financier réel, et en cas de manquement, la caution est confisquée et les poursuites se poursuivent.

Délinquance économique et financière : Le Pôle Financier Judiciaire dresse un premier bilan retentissant après sept mois d’activité

Sept mois après son opérationnalisation, le Pôle Financier Judiciaire (PFJ) a présenté, ce jeudi 17 avril 2025, les résultats de ses investigations, révélant l’ampleur de la lutte engagée contre la délinquance financière au Sénégal. Lors d’une conférence de presse organisée au tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le procureur Abdoulaye Sylla, coordonnateur du PFJ, accompagné des procureurs Mbacké Fall et Ibrahima Ndoye, a livré un rapport détaillé sur les actions menées depuis la mise en place de cette structure spécialisée.

Selon le procureur Sylla, 293 dossiers ont été ouverts, impliquant 262 personnes, toutes poursuivies pour divers délits financiers, notamment la corruption, le détournement de deniers publics, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la fraude fiscale, ou encore la falsification de documents administratifs. Ces enquêtes sont issues, entre autres, de 20 rapports transmis par la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) et de 8 rapports provenant de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption).

Le bilan présenté est éloquent. Le PFJ a réussi à saisir 11 titres fonciers répartis dans plusieurs localités du pays, notamment à Rufisque, Thiès et Mbour. Deux de ces titres fonciers ont d’ores et déjà été enregistrés provisoirement au nom de l’État du Sénégal, ce qui marque une étape importante dans la récupération des biens issus de pratiques illicites. En plus des biens immobiliers, 92 véhicules ont été immobilisés, ainsi que plusieurs pirogues et moteurs, souvent utilisés dans des circuits de blanchiment de capitaux ou acquis à travers des détournements.

Le volet financier du bilan n’est pas moins impressionnant. Si, il y a deux mois à peine, le montant total des sommes saisies s’élevait à environ 2 milliards de francs CFA, le procureur Sylla a annoncé que ce chiffre a été multiplié par plus de sept pour atteindre aujourd’hui plus de 15 milliards de francs CFA. Ces fonds sont le fruit de procédures de saisie conservatoire, de blocages de comptes bancaires et de recouvrements en cours.

Dans son adresse, le procureur a tenu à insister sur la complexité du travail du PFJ, affirmant que « la lutte contre la délinquance financière ne se règle pas en un jour ». Il a évoqué une chaîne d’enquête et de vérification rigoureuse, qui nécessite une collaboration étroite entre plusieurs institutions : la justice, les services de renseignements financiers, les corps de contrôle, la gendarmerie, la police judiciaire, mais aussi les banques et les notaires.

Le PFJ, qui agit dans le cadre du Parquet national financier, bénéficie aujourd’hui d’un soutien fort des plus hautes autorités judiciaires. Il a pour mission d’identifier, de documenter, de poursuivre et de sanctionner les crimes économiques qui, selon Abdoulaye Sylla, « sapent les fondements de la République, minent la confiance des citoyens dans l’État et freinent le développement du pays ».

Cette sortie du parquet financier intervient dans un contexte marqué par une volonté politique affirmée de rupture avec les pratiques du passé. La lutte contre la corruption et l’impunité figure parmi les priorités du nouveau régime en place. En dressant un tel bilan après seulement sept mois, le Pôle Financier Judiciaire affiche clairement sa volonté de restaurer l’autorité de l’État, de récupérer les fonds publics détournés et de dissuader toute tentative future d’enrichissement illicite.

Des procès pourraient bientôt s’ouvrir, et certaines affaires très médiatisées sont déjà dans le viseur des enquêteurs. Avec ce rythme soutenu, les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de la justice financière au Sénégal.

Thierno Alassane Sall : « Abdou Nguer agace parce qu’il n’a ni la vulgarité des chroniqueurs du Projet, ni leur servilité aveugle »

Après l’emprisonnement du chroniqueur Abdou Nguer, placé ce jeudi sous mandat de dépôt par le juge du 3e cabinet, une vague de soutiens lui est manifestée. Le député Thierno Alassane Sall en fait partie. Pour le président de la République des Valeurs (RV), cet emprisonnement était prévisible. « Tous les Sénégalais savaient que son arrestation n’était qu’une question de jours. Abdou Nguer agace parce qu’il n’a ni la vulgarité des chroniqueurs du Projet, ni leur servilité aveugle », a indiqué TAS, remarquant que le jeune chroniqueur allie « une (im)pertinence caustique à une maîtrise de ses sujets qui insupportent au plus haut point l’exécutif, le Pastef et bon nombre de ses militants habitués à en proférer des vertes et des pas mûres ».

Au Sénégal, peste Thierno, « seuls les tribunaux pour mal-pensants tournent à plein régime. Pendant ce temps, l’économie piétine, les entreprises se languissent, et l’enseignement supérieur accumule près d’une année de retard. »

Le député pense qu’il faut s’inquiéter pour la croissance économique, qui prendra des proportions inquiétantes avec « des procès politiques qui font tourner les tribunaux à plein régime et qui vont hisser sans doute le Sénégal à des sommets encore jamais atteints. »

Le cas Abdou NGuer : un symptôme alarmant d’un pouvoir fébrile

L’arrestation d’Abdou Guer illustre une fois de plus la fébrilité du régime actuel, incapable de tolérer la moindre critique. Cette panique, teintée de revanche et d’intolérance, révèle une incompétence manifeste, incapable de tenir des promesses, même celles sans coût financier ou dont les délais sont déjà dépassés.

Après avoir emprisonné Bougane Gueye Dany, Abou Diallo, Bah Diakhaté, Moustapha Diakhaté, Oumar Sow, Ahmet Suzanne Camara, Ardo Gningue, Assane Diouf…et envisageant probablement d’autres arrestations, le régime franchit une ligne rouge.

Comment justifier l’amnistie de ceux qui ont incendié des maisons, détruit des édifices publics, insulté des citoyens honnêtes, et volé des biens, tout en emprisonnant ceux qui osent exprimer une opinion divergente ?

Lorsque des dirigeants, condamnés pour contre-vérités avérées, sont tolérés, ils devraient avoir la décence de ne pas museler leurs compatriotes sous prétexte de diffusion de fausses nouvelles.

Thierno Bocoum
Ancien parlementaire
Président AGIR

« Diffusion de fausses nouvelles » : Abdou Nguer et son « fan » placés sous mandat de dépôt

Le chroniqueur de SenTV, Abdou Nguer, a été placé sous mandat de dépôt ce jeudi à l’issue de sa présentation devant le juge d’instruction du 3e cabinet du tribunal de Dakar. Il passera sa première nuit en prison, poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles », à la suite de propos tenus après le décès de Mamadou Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel.

Mais il n’est pas le seul à être derrière les barreaux. Pape Amadou Ndiaye Diaw, identifié comme l’administrateur du compte TikTok « Abdou Nguer Seul », a également été inculpé et écroué. Devant le juge, il a reconnu avoir publié sous ce pseudonyme le commentaire « une autopsie exigée », jugé provocateur et infondé.

Tout est parti de la sortie polémique d’Abdou Nguer, relayée sur les réseaux sociaux, dans laquelle il évoquait un climat d’insécurité dans le pays, citant le décès de Mamadou Badio Camara. Cette déclaration a conduit à l’autosaisine du procureur de la République, qui a rapidement ouvert une enquête.

Interrogé par les enquêteurs, le chroniqueur a nié être à l’origine du commentaire controversé, affirmant ne pas maîtriser suffisamment la langue française pour l’avoir écrit. Il a également déclaré ne pas être lié au compte ayant diffusé les propos en question.

Mais les investigations ont mené à Pape Amadou Ndiaye Diaw, qui a reconnu en être l’auteur. Il s’est présenté comme un simple fan d’Abdou Nguer, expliquant qu’il partageait régulièrement ses vidéos. Il a soutenu avoir repris un commentaire d’un autre internaute sans mauvaise intention, ce que n’a pas retenu la justice.

Les deux hommes font désormais l’objet d’une information judiciaire, ouverte pour diffusion de fausses nouvelles. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des influenceurs et des internautes sur les réseaux sociaux, et sur les limites de la liberté d’expression dans un contexte politique et social sensible.

Entre exigence de justice et piège politique : la demande de mise en accusation de Macky Sall Par Souleymane Jules SENE

La demande de mise en accusation de l’ancien Président Macky Sall, portée par une frange de l’opinion et certains acteurs politiques, pourrait à première vue apparaître comme un acte de justice réparatrice. Mais à y regarder de plus près, elle porte en elle les germes d’un piège politique soigneusement tendu : celui d’enfermer le parti Pastef dans une logique revancharde, susceptible de fracturer davantage la société sénégalaise.

Car au-delà de la dimension juridico-politique, c’est bien le terrain de la politique politicienne qui est visé par certains. En acculant le pouvoir actuel à prendre une décision aussi lourde de conséquences, certains acteurs cherchent à tester sa cohérence, voire à provoquer un clivage entre l’élan populaire qui a porté Pastef au pouvoir et les réalités de l’exercice étatique. En somme, l’objectif caché pourrait être de faire vaciller la légitimité du pouvoir sur la base d’une promesse non tenue ou perçue comme reniée.

Face à cela, il est essentiel de reposer le débat sur une base sociale et démocratique solide. Il ne s’agit pas uniquement de juger un homme, mais de réconcilier le pays avec une gouvernance éthique, transparente et responsable. La question fondamentale devient alors : comment bâtir une justice transitionnelle qui serve l’intérêt général et non les intérêts partisans ?

En associant cette demande à une grande concertation citoyenne sur les mécanismes de redevabilité des anciens gouvernants, le Pastef pourrait repositionner cette affaire sur le terrain de la maturité politique. Plutôt qu’une simple mise en accusation, il s’agirait d’ouvrir un chantier national sur l’impunité, la vérité et la réparation, impliquant la société civile, les victimes, les institutions et les forces vives de la nation.

Ainsi, le piège se transforme en opportunité au lieu d’être vu comme un parti en quête de « vengeance », Pastef incarnerait une nouvelle vision de la justice, apaisée, inclusive et tournée vers l’avenir. Une justice sociale qui restaure la confiance, plutôt qu’elle ne creuse davantage les divisions.

Affaire de fausses nouvelles sur le décès de Badio Camara : Abdou Nguer et son « fan » face à la justice

Poursuivis pour diffusion de fausses nouvelles, le chroniqueur Abdou Nguer et Pape Amadou Ndiaye Diaw, présenté comme son admirateur, ont été déférés au parquet mercredi. L’affaire, qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, a été confiée au juge du troisième cabinet, avec un réquisitoire du ministère public demandant leur placement sous mandat de dépôt.

Auditionné par les gendarmes, Abdou Nguer a reconnu être propriétaire de deux comptes TikTok : « Abdou Nguer Officiel » et « Awa Nguer ». Il a toutefois nié être l’auteur du message polémique publié sur un autre compte intitulé « Abdou Nguer seul », dans lequel on pouvait lire : « Le peuple réclame une autopsie du défunt Badio Camara ».

L’intéressé s’est défendu en affirmant qu’il ne sait pas écrire en français au point de produire un tel message. Il a également soutenu que son propos sur le fait que « le pays n’est plus sûr » faisait référence à l’actualité du moment, notamment l’affaire Moustapha Ba, présumé tué selon certaines déclarations officielles, le décès du directeur du Budget, ou encore le cambriolage au Trésor.

Quant à Pape Amadou Ndiaye Diaw, il a reconnu être le propriétaire du compte « Abdou Nguer seul ». Il a déclaré n’avoir aucun lien personnel avec Abdou Nguer, mais se considère comme un fan, qui partageait régulièrement ses vidéos sur TikTok.

Interrogé sur le commentaire incriminé, Diaw a indiqué avoir simplement capturé une réaction d’un autre abonné, sans en mesurer la portée. Une défense jugée insuffisante par le parquet, qui a transmis le dossier au juge d’instruction avec demande de mise en détention provisoire.

Abdou Nguer et Pape Amadou Diaw seront fixés sur leur sort ce jeudi, à l’issue de leur passage devant le juge d’instruction. Cette affaire relance le débat sur la responsabilité numérique, notamment autour des propos tenus sur les réseaux sociaux à propos de figures publiques, en particulier dans un contexte sensible comme le décès de Badio Camara, ancien président du Conseil constitutionnel.

Affaire Fonds Force Covid-19 : Massaly porte plainte contre Le Thié pour diffusion de fausses nouvelles et diffamation

Le climat politique et médiatique s’échauffe à nouveau autour de l’affaire des Fonds Force Covid-19. Ce mercredi 16 avril 2025, l’homme politique Massaly a officiellement déposé une plainte contre le chroniqueur Le Thié, l’accusant de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation. Une action judiciaire initiée par son pool d’avocats dirigé par Me Moustapha Dieng.

En cause, une sortie médiatique de Le Thié dans l’émission Tolérance Zéro – qu’il rebaptise ironiquement Tolérance Zéro – durant laquelle il a formulé de graves accusations à l’encontre de Massaly. Selon ses propos, ce dernier aurait vendu des maisons, et blanchi la somme de 800 millions de francs CFA issus des fonds Force Covid-19, avec la complicité supposée de « toubabs », terme souvent utilisé pour désigner des partenaires occidentaux.

Des allégations que Massaly qualifie de mensongères et calomnieuses, niant toute implication dans une quelconque affaire de détournement ou de blanchiment. « Trop, c’est trop », a-t-il lancé, noir de colère, avant de confirmer avoir saisi la justice pour laver son honneur.

« Il ne s’agit pas seulement de défendre mon nom, mais aussi de mettre fin à cette culture de l’accusation facile sans preuve. La diffamation ne doit plus être un outil politique ou médiatique », a-t-il déclaré.

L’affaire promet de faire du bruit dans les jours à venir. Reste à savoir quelle suite la justice réservera à cette plainte. Une chose est sûre : la tension est à son comble, et le dossier des Fonds Covid-19 est loin d’avoir livré tous ses secrets.

« Fonds Force Covid-19 » : retour de parquet pour Abdou Aziz Mbaye, contrôle judiciaire pour Baba Hamdy Diawara

L’affaire du détournement présumé des Fonds Force Covid-19 continue de faire tomber des noms connus. Deux nouvelles personnalités sont au cœur de l’actualité judiciaire : Abdou Aziz Mbaye, communicateur traditionnel bien connu, et Baba Hamdy Diawara, artiste musicien. Tous deux ont été interpellés dans le cadre de cette vaste opération de reddition des comptes.

Selon les informations relayées par Seneweb, Abdou Aziz Mbaye a fait l’objet d’un retour de parquet après sa première audition. Il comparaîtra de nouveau ce jeudi, devant le juge du 5e cabinet, qui pilote ce dossier emblématique depuis plusieurs semaines. Le mystère plane encore sur l’issue de cette nouvelle comparution, mais la tension est palpable autour de son sort.

De son côté, Baba Hamdy Diawara a été présenté au même juge, qui a décidé de le placer sous contrôle judiciaire. L’artiste est poursuivi pour détournement de deniers publics, après que le parquet a relevé un montant de 112 millions FCFA dans le cadre de ses prestations liées à la riposte contre le Covid-19.

Entouré de ses avocats – Mes Arona Bass, Alioune Badara Fall, Takha Cissé et Adja Cissé –, Baba Hamdy a tenté de justifier les dépenses engagées. Toutefois, un manque de 2 116 873 FCFA subsiste, qu’il n’a pas pu justifier. Il a par ailleurs versé une caution de 2 millions FCFA, ce qui a permis au juge de ne pas ordonner son placement en détention, préférant la mesure de contrôle judiciaire.

Cette nouvelle étape judiciaire intervient dans un contexte où le dossier du Fonds Force Covid-19, mis en place en 2020 sous le régime de Macky Sall pour atténuer les effets de la pandémie, continue de secouer les milieux politiques, administratifs, culturels et sportifs. Doté de 1000 milliards de FCFA, ce fonds est aujourd’hui au cœur d’une traque pour faire la lumière sur de présumés détournements.

Plusieurs personnalités issues de différents horizons ont déjà été interpellées, certaines placées sous mandat de dépôt, d’autres sous contrôle judiciaire ou en attente d’un retour de parquet. Pour l’opinion publique, la gestion de ces fonds symbolise l’exigence d’un nouveau rapport à la gouvernance et à la transparence des deniers publics.

Pression sur la justice : l’Union des magistrats du Sénégal vole au secours du ministre Ousmane Diagne

Dans un contexte politique tendu, où les accusations de pression sur la justice se multiplient, l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) est sortie de sa réserve. À travers la voix de son président, Ousmane Chimère Diouf, le syndicat des magistrats a exprimé un soutien ferme au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, tout en réaffirmant son attachement à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Invité de la Radio Futurs Médias (RFM), Ousmane Chimère Diouf a tenu à clarifier le rôle que joue le gouvernement dans la conduite de la politique pénale, face aux nombreuses critiques visant l’exécutif. « La politique pénale est indiscutable. Elle est définie par le Gouvernement. Tous les magistrats le savent. Mais il faut rappeler que, malgré cela, son application revient aux magistrats. Chacun a son rôle à jouer », a-t-il expliqué.

Le président de l’UMS a salué la posture du garde des Sceaux, Ousmane Diagne, lors de la séance plénière du 21 février 2025 à l’Assemblée nationale. Interpellé sur la lenteur de certains dossiers judiciaires, le ministre avait affirmé que « le temps de la justice n’est pas celui des hommes ». Une déclaration que l’UMS juge conforme à l’essence même de la justice. « C’est ce qu’on nous a enseigné. La justice ne rime pas avec précipitation ni calcul politique. Aucun magistrat n’acceptera d’être mis sous pression pour accomplir sa mission », a réaffirmé Ousmane Chimère Diouf.

Face aux accusations récurrentes d’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique, l’UMS a tenu à faire une mise au point essentielle : il existe une séparation claire entre les magistrats du parquet et ceux du siège. « Le ministre n’a aucune prérogative sur les magistrats du siège. Il en a sur le parquet, c’est vrai, car c’est ce dernier qui initie les poursuites. Mais une fois le procès lancé, cela ne relève plus de l’Exécutif », a précisé Ousmane Chimère Diouf.

Cette clarification vise à couper court à une confusion entretenue par certains observateurs et acteurs politiques, qui assimilent toute action judiciaire à une volonté politique. « Il faut distinguer les rôles et respecter l’indépendance des magistrats. Le juge du siège, une fois saisi, ne reçoit d’instructions de personne », a martelé le président de l’UMS.

Au-delà des pressions supposées du pouvoir politique, l’UMS met également en garde contre les jugements populaires qui faussent la perception du travail des juges. « Lorsque les décisions sont favorables, on parle d’indépendance. Lorsqu’elles ne le sont pas, on crie à la manipulation. C’est une interprétation populaire qui ne reflète pas la réalité du fonctionnement judiciaire », a déploré Ousmane Chimère Diouf.

Affaires judiciaires : le CORED appelle les journalistes à plus de discernement et de prudence

Alors que l’actualité nationale est fortement marquée par des affaires judiciaires sensibles, notamment autour de la gestion du Fonds Force Covid-19, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les Médias (CORED) appelle les professionnels des médias à faire preuve d’une grande vigilance. Dans un communiqué publié ce mercredi 16 avril, l’organe de régulation interne de la profession journalistique au Sénégal invite les journalistes à respecter strictement les règles éthiques dans la couverture de ces dossiers complexes.

Le CORED rappelle que le traitement de l’information judiciaire, surtout lorsqu’elle concerne des personnalités connues ou des questions d’intérêt public, exige une approche responsable. « Les consœurs et confrères sont invités à traiter avec discernement et beaucoup de prudence les affaires judiciaires qui font et feront l’actualité dans les jours à venir », peut-on lire dans le communiqué. Ce rappel est d’autant plus nécessaire que les interpellations, convocations ou mises en examen de plusieurs acteurs liés à la gestion des fonds publics sont largement relayées et commentées dans les médias.

Dans ce contexte, le CORED insiste sur la nécessité de concilier la liberté de la presse avec les exigences de rigueur professionnelle. Il appelle ainsi à une vérification stricte des sources, notamment des images d’illustration. Il n’est pas rare que des personnes portant les mêmes noms ou prénoms soient confondues dans certains articles ou reportages, créant des torts irréparables. Le Conseil recommande donc aux rédactions de faire preuve d’une extrême prudence avant toute diffusion ou publication.

Autre point souligné : la précision lexicale et la justesse des termes utilisés. Il ne s’agit pas seulement d’informer, mais d’informer de manière juste, équilibrée et respectueuse des droits fondamentaux. Dans cette dynamique, le CORED insiste sur le respect strict de la présomption d’innocence, principe cardinal de l’État de droit. Toute personne mise en cause, convoquée, placée en garde à vue ou sous mandat de dépôt reste présumée innocente tant qu’elle n’a pas été jugée coupable par une juridiction compétente.

À cet effet, le CORED rappelle aux professionnels des médias l’article 13 du Code de la presse, qui stipule : « Le journaliste et le technicien des médias ne doivent pas publier des informations, des documents, des images et des sons dont l’origine ne leur est pas connue. » Une disposition claire qui appelle à bannir le sensationnalisme et à privilégier l’objectivité dans le traitement de l’information, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets judiciaires susceptibles d’influencer l’opinion publique ou de nuire à la réputation d’individus encore non jugés.

Ce rappel intervient dans un contexte où la frontière entre journalisme professionnel et contenus viraux sur les réseaux sociaux devient de plus en plus poreuse. Le CORED, en tant que gardien de l’éthique et de la déontologie, souhaite ainsi maintenir la crédibilité des médias sénégalais, tout en protégeant les droits des citoyens.

Fonds Covid-19 : Ngom Niang et Sadiya Gueye libérés après avoir consigné 200 millions de F CFA

L’affaire du détournement présumé des ressources du Fonds Force Covid-19 continue de livrer ses développements. Ce jeudi, deux figures citées dans ce dossier emblématique de la reddition des comptes sous le régime de Bassirou Diomaye Faye ont bénéficié d’une liberté provisoire, sous réserve d’un contrôle judiciaire strict. Il s’agit de l’ancienne DAGE du ministère des Sports, Ngom Niang, et de la styliste bien connue du milieu de la mode sénégalaise, Alimatou Sadiya Gueye.

Selon des sources judiciaires, le juge du 5e cabinet, chargé de l’instruction du dossier, a accordé la liberté provisoire aux deux prévenus, après qu’ils ont consigné une caution totale de 200 millions F CFA. Ngom Niang a versé la somme de 150 millions de francs CFA, tandis que Sadiya Gueye a été libérée après avoir déposé 50 millions FCFA.

Tous deux sont poursuivis pour détournement de deniers publics, une accusation qui pèse sur plusieurs personnes dans cette affaire tentaculaire. L’enquête s’inscrit dans le cadre de la traque des responsabilités liées à la gestion du Fonds Force Covid-19, mis en place en 2020 par l’ancien président Macky Sall pour faire face à la pandémie. D’un montant initial de 1000 milliards de francs CFA, ce fonds était destiné à soutenir les ménages vulnérables, les entreprises affectées, et renforcer le système de santé.

Mais depuis la publication du rapport de la Cour des Comptes, de nombreuses zones d’ombre ont été mises en lumière, notamment des irrégularités dans la passation de marchés, des surfacturations et des dépenses jugées injustifiées. Le rapport a également pointé du doigt des cas de gestion opaque et de non-respect des règles de procédure dans l’attribution des marchés publics liés au Fonds.

L’ancien DAGE du ministère des Sports, Ngom Niang, est soupçonné d’avoir joué un rôle clé dans des opérations financières douteuses concernant des achats d’équipements et de matériel, en lien avec les activités du ministère durant la crise sanitaire. Quant à Sadiya Gueye, elle aurait bénéficié de marchés attribués de manière non conforme, selon les premiers éléments de l’enquête.

D’autres personnes, impliquées dans cette vaste affaire, sont actuellement sous contrôle judiciaire, en garde à vue, ou en attente de leur audition. Des retours de parquet ont été notés, et le Pôle judiciaire financier poursuit ses investigations pour déterminer les responsabilités exactes de chacun.

Alors que le gouvernement affiche une volonté ferme de lutter contre l’impunité et de récupérer les biens mal acquis, cette affaire constitue l’un des dossiers tests du nouveau régime en matière de gouvernance, de transparence et de justice. La suite des procédures devrait permettre d’en savoir davantage sur l’ampleur des détournements présumés et sur l’implication d’autres figures publiques ou opérateurs économiques.

Médina : une circoncision pratiquée à domicile tourne au drame

Un drame s’est récemment déroulé dans le quartier de la Médina, à Dakar, mettant en lumière les risques associés à la pratique de la circoncision à domicile. Un garçon de 5 ans a perdu la vie des suites d’une infection grave qui serait survenue après une circoncision effectuée par son propre père à leur domicile.

Les faits se sont produits à la rue 6, angle 21, où, après la procédure de circoncision réalisée à la maison, l’état de santé de l’enfant a rapidement empiré. Selon des sources locales, l’enfant a montré des signes de détérioration grave peu après l’intervention. Face à l’aggravation de son état, il a été transporté d’urgence à l’hôpital Abass Ndao, mais malgré les efforts des équipes médicales, il n’a pas survécu.

Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur les pratiques de circoncision non médicalisées et sur les dangers potentiels qu’elles représentent, notamment en l’absence de conditions d’hygiène appropriées et d’une surveillance médicale adéquate. En outre, elle met en exergue les risques encourus par les enfants dans le cadre de telles pratiques, qui, bien que culturelles pour certains, sont effectuées parfois dans des conditions non sécurisées.

Le père de l’enfant, responsable de la procédure, pourrait se retrouver sous enquête pour déterminer les circonstances exactes du décès tragique et les éventuelles responsabilités. Les autorités locales ont annoncé qu’une enquête serait ouverte afin de faire toute la lumière sur cette affaire et de s’assurer que justice soit rendue.

Le décès de cet enfant souligne l’importance d’une réglementation stricte concernant les pratiques de santé, notamment la circoncision, et la nécessité de sensibiliser davantage les populations sur les risques d’une telle intervention lorsqu’elle est réalisée dans des conditions non conformes. Les experts en santé publique rappellent régulièrement que ces procédures doivent être effectuées par des professionnels qualifiés et dans des structures adaptées pour éviter de tels drames.

Cette tragédie a profondément choqué la communauté locale, et la famille endeuillée vit un immense deuil après la perte de l’enfant, victime d’une pratique qui, dans de nombreuses situations, devrait être effectuée sous surveillance médicale stricte. Les autorités compétentes, ainsi que les associations de défense des droits des enfants, attendent des mesures concrètes pour encadrer de manière plus stricte cette pratique dans l’intérêt de la santé et de la sécurité des enfants.

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Rapport de la Cour des Comptes : Le parquet financier saisit la DIC pour enquête

L’affaire prend une tournure judiciaire. À la suite du rapport accablant de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques du Sénégal entre 2019 et le 31 mars 2024, le parquet du Pôle judiciaire financier est officiellement entré en action. Dans un communiqué diffusé ce mercredi, le procureur de la République financier a annoncé avoir reçu, le 3 avril dernier, un référé aux fins d’ouverture de procédures pénales, transmis par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar.

Ce référé fait suite à des constats graves contenus dans le rapport d’audit publié par la Cour des Comptes. Le document a en effet relevé plusieurs actes et faits susceptibles de qualifications pénales, notamment des irrégularités dans la gestion des fonds publics, des soupçons de détournements, et des manquements manifestes dans le respect des procédures de passation de marchés ou d’exécution budgétaire.

Le parquet financier, désormais saisi, a décidé de confier le dossier à la Division des investigations criminelles (DIC). La saisine a eu lieu le 14 avril 2025, avec pour mission d’ouvrir une enquête approfondie sur l’ensemble des points soulevés dans le rapport transmis par la Cour des Comptes. Les enquêteurs devront ainsi faire la lumière sur les faits reprochés, identifier les auteurs ou complices présumés, et établir d’éventuelles responsabilités pénales.

La mobilisation de la DIC dans cette affaire marque une étape importante dans la volonté des autorités judiciaires d’apporter une réponse ferme aux questions de gouvernance, de transparence et de reddition des comptes. Pour rappel, la Cour des Comptes, dans son rapport, avait pointé une série d’anomalies portant sur des milliards de francs CFA, en insistant sur la nécessité de poursuites pénales dans plusieurs cas.

Ce développement intervient dans un contexte où les nouvelles autorités ont fait de la lutte contre l’impunité et la bonne gouvernance un pilier central de leur politique. La saisine du parquet financier, suivie de l’ouverture d’une enquête judiciaire, pourrait donc marquer le début d’un vaste chantier de responsabilité publique, avec à la clé d’éventuelles inculpations ou poursuites devant les juridictions compétentes.

Pour l’heure, aucun nom n’a été officiellement cité, mais la procédure suit son cours. Les conclusions de la DIC seront déterminantes pour la suite des événements, et toute la classe politique ainsi que l’opinion publique attendent désormais de voir si cette enquête se traduira par des sanctions exemplaires ou des réformes structurelles durables dans la gestion des finances de l’État.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°444 – 16/04/2025

🔴 MISE EN ACCUSATION DE MACKY : GUY MARIUS LANCE L’ASSAUT !
🔴 DÉTOURNEMENTS PRÉSUMÉS FONDS COVID : LA JUSTICE FRAPPE DES NOMS CONNUS

🔴 LIGUE DES CHAMPIONS – 1/4 DE FINALE RETOUR : LE BARÇA ET LE PSG FILENT EN DEMI-FINALES
🔴 VICTOIRE NETTE DU MALI : 2-0 CONTRE LE BURKINA FASO, DIRECTION LA FINALE !

projet de mise en accusation de Macky Sall : Takku Wallu Sénégal dénonce une « forfaiture »

Le Groupe parlementaire Takku Wallu Sénégal est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie de « grave dérive politique » à la suite de la proposition de mise en accusation de l’ancien président Macky Sall, récemment évoquée à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué transmis à la presse ce mardi, les parlementaires de ce groupe d’opposition condamnent fermement cette initiative, qu’ils considèrent comme une tentative de déstabilisation politique et un précédent dangereux pour la démocratie sénégalaise.
Selon Takku Wallu, c’est « avec stupéfaction » qu’ils ont appris, par voie de presse, l’intention de mettre Macky Sall en accusation devant la Haute Cour de Justice. Ils rejettent catégoriquement ce qu’ils appellent une « énième affirmation gratuite » émanant d’un député de la majorité, sans mentionner nommément Guy Marius Sagna, l’auteur de la proposition.
Dans son communiqué, le groupe parlementaire appelle l’opinion publique nationale et internationale à mesurer la gravité de ce qu’il qualifie de « forfaiture », estimant que cette démarche porte atteinte à la stabilité institutionnelle et à l’image démocratique du Sénégal. « C’est la première fois dans l’histoire politique de notre pays, marquée par des alternances pacifiques, qu’un pouvoir en place tente d’atteindre un ancien chef d’État avec une telle violence », déplore le texte.
Takku Wallu Sénégal rappelle que la Constitution n’autorise la poursuite d’un ancien président de la République que pour des faits de haute trahison, et non pour la gestion des affaires publiques, dont il n’était plus directement responsable. En s’attaquant à Macky Sall, le groupe estime que le pouvoir actuel cherche surtout à nuire à un homme d’État dont le leadership dépasse les frontières du Sénégal. « C’est une manœuvre politicienne basse, destinée à salir l’image d’un grand Africain salué partout dans le monde », fustigent-ils.
Face à cette situation, les députés de Takku Wallu annoncent leur détermination à faire obstacle à ce qu’ils qualifient de « justice de vainqueurs ». Ils assurent qu’ils useront de tous les moyens légaux pour barrer la route à cette tentative « destructrice du modèle démocratique sénégalais ».
Enfin, le groupe lance un appel à l’ensemble des citoyens « épris de paix et de justice » à se mobiliser pour défendre la cohésion nationale, menacée selon eux par une démarche qui ouvre la voie à l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques.

Criminalité financière : les chefs d’Interpol en Afrique de l’Ouest planchent sur de nouvelles stratégies à Dakar

La capitale sénégalaise a abrité ce lundi 14 avril la 10e réunion des Chefs des Bureaux Centraux Nationaux (BCN) d’Interpol de la région Afrique de l’Ouest. Une rencontre de haut niveau organisée sous l’égide de l’Inspecteur général de Police Mame Seydou Ndour, Directeur général de la Police nationale du Sénégal.

Tenue dans un contexte marqué par une montée des menaces liées à la criminalité financière et à la corruption, cette réunion a permis aux responsables des forces de l’ordre des pays ouest-africains de faire un état des lieux des défis sécuritaires dans la sous-région, tout en définissant des stratégies communes pour y faire face.

Les échanges ont essentiellement porté sur le renforcement des capacités opérationnelles d’Interpol en Afrique de l’Ouest, notamment en matière de prévention, de détection et de répression des infractions économiques. Les participants ont également évalué la mise en œuvre des recommandations formulées lors de la précédente réunion, tout en définissant de nouvelles orientations pour améliorer la coopération policière régionale.

« Dans un monde où les réseaux criminels deviennent de plus en plus sophistiqués et transnationaux, notre riposte doit être collective, coordonnée et innovante », a déclaré un des participants, soulignant l’importance de la collaboration entre les Bureaux Centraux Nationaux.

La corruption, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale, ou encore les détournements de fonds publics figurent parmi les principales menaces évoquées par les responsables présents à Dakar. Des crimes qui sapent les bases des économies ouest-africaines, compromettent les politiques de développement et alimentent, dans certains cas, l’instabilité sociale et politique.

Les experts d’Interpol ont ainsi mis l’accent sur la nécessité de mutualiser les ressources, de partager les informations en temps réel, et de mettre en place des outils technologiques communs pour traquer les réseaux criminels transnationaux.

Cette 10e édition de la réunion des BCN se veut aussi un espace de partage d’expériences et de bonnes pratiques. Elle a réuni des délégations venues de plusieurs pays de la sous-région, avec une volonté commune : hisser le niveau de la coopération policière à un standard plus performant face à des menaces qui ignorent les frontières.

La rencontre de Dakar s’inscrit ainsi dans une dynamique d’harmonisation des stratégies sécuritaires ouest-africaines, dans l’espoir de juguler efficacement la criminalité économique et financière, considérée aujourd’hui comme l’un des plus grands défis du continent.

Licenciements au Grand Théâtre : 23 ex-employés dénoncent une « injustice flagrante » et saisissent les autorités

Le Grand Théâtre national de Dakar est au cœur d’une vive polémique. Ce mardi 15 avril, vingt-trois anciens agents de l’établissement culturel se sont rassemblés devant l’entrée principale pour dénoncer des licenciements qu’ils jugent « arbitraires » et « injustifiés ». Brandissant des pancartes et scandant des slogans, ces ex-employés disent avoir été « sacrifiés » sur l’autel d’une restructuration dont ils ignorent les critères.

Selon le Collectif des licenciés, dirigé par Abdourahmane Kanté, les lettres de licenciement sont tombées le 1er mars dernier. La direction aurait invoqué des raisons économiques pour justifier cette décision. « Mais comment peut-on parler de crise financière quand, parallèlement, de nouvelles personnes sont recrutées ? », s’insurge M. Kanté, soulignant que le directeur du Grand Théâtre, Serigne Fall Guèye, procède à des embauches sans que les critères soient connus.

La majorité des licenciés comptent entre 5 et 15 ans d’ancienneté. Certains travaillaient dans la technique, d’autres dans l’administration ou encore dans l’accueil du public. Pour ces anciens agents, cette décision brutale a eu des conséquences dramatiques. « Je suis père de famille, j’ai des enfants à nourrir. On nous a jetés dehors sans explication crédible. C’est inhumain », témoigne un ex-employé, visiblement ému.

Le collectif ne s’est pas contenté de protester devant les grilles du Grand Théâtre. Il a adressé des courriers au président de la République Bassirou Diomaye Faye, au Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à plusieurs députés. Dans ces correspondances, ils demandent l’ouverture d’une enquête administrative et la réintégration des agents injustement licenciés.

Par ailleurs, plusieurs syndicats du secteur culturel ont commencé à exprimer leur solidarité, appelant à « une gestion plus humaine » des institutions culturelles publiques.

Jusqu’ici, le directeur du Grand Théâtre, Serigne Fall Guèye, n’a pas réagi officiellement à la polémique. Contactée par la presse, la direction n’a donné aucune suite, laissant les spéculations se multiplier. En interne, certaines sources évoquent une volonté de « renouveler les équipes » dans le cadre d’un nouveau projet managérial, mais sans fournir davantage de détails.

Face à l’absence de réaction, les ex-agents envisagent désormais de porter l’affaire devant les juridictions compétentes. « Nous avons déjà consulté des avocats et nous nous préparons à aller en justice. Ce qui s’est passé est une violation de nos droits », affirme un membre du collectif.

Tribunal de Dakar : Baba Hamdy, Abdou Aziz Mbaye, Alimatou Sadiya Gueye, Tange Tandian et d’autres déférés au parquet dans l’affaire des fonds Covid-19

L’étau judiciaire se resserre autour des personnalités citées dans le scandale des fonds Force Covid-19. Ce mardi 15 avril, plusieurs figures connues, interpellées la veille par la Division des investigations criminelles (DIC), ont été déférées au parquet de Dakar dans le cadre de l’enquête sur la gestion présumée frauduleuse des fonds alloués à la lutte contre la pandémie.

Parmi les personnes déférées figurent l’artiste-compositeur Baba Hamdy, la styliste Alimatou Sadiya Gueye, le communicateur traditionnel Abdou Aziz Mbaye, et Mamadou Ngom Niang, ancien directeur de l’Administration générale et de l’équipement (DAGE) au ministère des Sports. L’animateur bien connu du monde people, Tange Tandian, convoqué ce matin à la DIC, a lui aussi été présenté au procureur de la République.

Selon le reporter sur place au tribunal de Dakar, tous ces individus sont actuellement dans le bureau du procureur, où ils devraient être entendus dans les prochaines heures. Les chefs d’accusation pourraient inclure détournement de deniers publics, escroquerie, ou encore complicité de fraude, en fonction des éléments du dossier.

Cette série de déférés s’inscrit dans une vaste opération judiciaire visant à faire la lumière sur les nombreuses irrégularités relevées par la Cour des comptes dans son rapport sur les fonds Covid-19. Ce rapport avait mis en évidence des anomalies portant sur plusieurs milliards de francs CFA, attribués à des structures, personnalités ou entreprises dans des conditions jugées opaques.

L’enquête continue et d’autres convocations sont attendues dans les jours à venir. Le parquet pourrait également ordonner l’ouverture d’informations judiciaires contre certains des mis en cause. Le dossier est suivi de très près par l’opinion publique, qui réclame transparence et justice dans la gestion de ces ressources publiques cruciales en période de crise sanitaire.

Fonds Force Covid-19 : Le directeur de l’Hôpital Dalal Diam, Moussa Sam Daff, auditionné par la DIC

L’affaire des Fonds Force Covid-19 continue de faire tomber des têtes. Ce mardi 15 avril, c’est au tour de Moussa Sam Daff, directeur de l’hôpital Dalal Diam de Guédiawaye, de se présenter devant les enquêteurs de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Il fait partie d’un groupe de hauts responsables du ministère de la Santé convoqués dans le cadre de l’enquête sur la gestion des fonds mobilisés durant la pandémie.

Selon plusieurs sources médiatiques, Moussa Sam Daff est auditionné sur des soupçons de détournement de deniers publics et de falsification de documents. Ces accusations découlent du rapport explosif publié par la Cour des comptes, qui a relevé de nombreuses irrégularités dans la gestion des ressources allouées au ministère de la Santé entre 2020 et 2021.

L’audition de M. Daff intervient dans un contexte de grande mobilisation judiciaire autour de ce dossier. Plusieurs responsables d’hôpitaux, directeurs de structures sanitaires et comptables ont déjà été entendus par les enquêteurs. Le rapport de la Cour des comptes évoque notamment des cas de surfacturations, de dépenses injustifiées, ainsi que des marchés passés dans des conditions jugées opaques.

Pour rappel, près de 1000 milliards de francs CFA avaient été mobilisés dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Aujourd’hui, la traque des responsables présumés de malversations semble s’accélérer, avec de nouvelles convocations attendues dans les jours à venir.

L’affaire est suivie de près par l’opinion publique, qui attend des réponses claires sur l’utilisation de ces fonds censés aider le pays à faire face à une crise sanitaire sans précédent. Les auditions se poursuivent au sein de la DIC, qui travaille en étroite collaboration avec le parquet pour faire toute la lumière sur ce dossier aux multiples ramifications.

Yoro Dia raille la mise en accusation de Macky Sall : « Une vendetta systémique de Pastef, le ridicule ne tue pas »

L’ancien ministre-conseiller Yoro Dia a vivement réagi à la proposition de mise en accusation de l’ex-président Macky Sall, formulée récemment par le député Guy Marius Sagna. Selon lui, cette démarche, portée par le parti Pastef, ne serait rien d’autre qu’une « vendetta systémique » contre l’ancien chef de l’État.

Sur son compte X, Yoro Dia a exprimé son indignation en qualifiant la procédure de mise en accusation de « ridicule ». Il a souligné que l’ancien président avait encore une chance, étant donné qu’il reste au centre de l’agenda politique, même un an après sa présidence. « Macky Sall a beaucoup de chance. L’agenda de Vendetta Systémique de Pastef le maintient au cœur de la vie politique un an après », a-t-il écrit avec ironie.

L’ancien ministre a poursuivi sa réflexion en évoquant un argument particulièrement sarcastique : « Faut jamais interrompre un adversaire qui se trompe. Haute trahison pour déficit public, donc la guillotine pour Macron et Biden. » Yoro Dia a ainsi taclé la proposition en soulignant qu’il serait absurde d’étendre une telle qualification de haute trahison à des leaders mondiaux comme le président français Emmanuel Macron et le président américain Joe Biden, qui ont eux aussi géré des déficits publics.

La réaction de Yoro Dia s’inscrit dans un contexte politique tendu où les accusations et les tensions entre partis se multiplient, particulièrement autour de la gestion de la dette publique et des finances publiques sous le mandat de Macky Sall. Selon ses détracteurs, cette proposition de mise en accusation semble être un prolongement des combats politiques engagés par l’opposition, notamment le parti Pastef dirigé par Ousmane Sonko.

Fonds Covid-19 : Abdou Aziz Mbaye, les 150 millions de Fcfa alloués aux communicateurs traditionnels et l’absence de justificatifs

Interpellé ce lundi, Abdou Aziz Mbaye se retrouve impliqué dans la gestion controversée des 150 millions de FCFA destinés aux communicateurs traditionnels, alloués en deux tranches. Selon ses déclarations, ce montant aurait été distribué entre les bénéficiaires sur la base de listes et de montants définis par le sous-comité en accord avec les présidents des régions.

Cité par le journal Libération, Abdou Aziz Mbaye avait souligné que le réseau des communicateurs traditionnels aurait fourni tous les justificatifs sur la gestion de ces fonds, à l’ancien directeur de cabinet du ministre de tutelle, en l’absence du DAGE (Direction de l’Administration générale et de l’Equipement), avant d’ajouter qu’il n’a jamais été question pour leur sous-comité de fournir des Pv de fin de travaux, encore moins des critères d’éligibilité.

Il soutient qu’un partage consensuel et équitable des fonds aurait été opéré entre les bénéficiaires. Toutefois, plusieurs éléments matériels contredisent cette version des faits.

DIC : Mansour Faye officiellement notifié de son interdiction de sortie du territoire

L’ancien ministre Mansour Faye, par ailleurs maire de Saint-Louis et beau-frère de l’ex-président Macky Sall, a été officiellement notifié de son interdiction de sortie du territoire national, ce lundi 14 avril 2025.

Selon des sources médiatiques concordantes, l’ancien membre du gouvernement s’est rendu vers 11 heures à la Direction de la Police Judiciaire (DPJ), accompagné de son avocat, Me Oumar Youm. C’est dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC) qu’il a été formellement informé de la mesure administrative prise à son encontre.

Après avoir pris connaissance de la décision, Mansour Faye a quitté les lieux sans faire de déclaration à la presse.

Cette mesure s’inscrit dans un contexte marqué par l’ouverture de plusieurs enquêtes visant d’anciens responsables sous le régime précédent, notamment sur la gestion des fonds publics durant la pandémie de Covid-19. Elle soulève par ailleurs des débats sur la légalité des interdictions administratives de sortie du territoire, plusieurs voix, dont celle du défenseur des droits humains Alioune Tine, ayant récemment rappelé que seules les autorités judiciaires sont habilitées à prendre ce type de décision.

Scandale Fonds Covid-19 : six hauts responsables du ministère de la Santé convoqués par la DIC ce mardi

L’affaire de la gestion des Fonds Covid-19 continue de faire des vagues au Sénégal. Ce mardi, six hauts cadres du ministère de la Santé et de l’Action sociale sont convoqués à la Division des investigations criminelles (DIC), dans le cadre de l’enquête ouverte sur de présumés détournements de deniers publics et falsifications de documents.

Parmi les personnes attendues figurent notamment Ousseynou Ngom, directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de la Santé, Mamadou Ndiaye, directeur de la Prévention, ainsi que Babacar Sène, directeur de l’hôpital régional de Kaffrine. Sont également convoqués Moussa Sam Daff, directeur de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye, Lamine Diallo, comptable à l’hôpital Youssou Mbargane de Rufisque, et Alioune Badara Diop, comptable à l’hôpital de Pikine.

Leur convocation fait suite à un rapport explosif de la Cour des comptes, publié il y a quelques mois, qui a révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de Covid-19 entre 2020 et 2021. Le document met en cause des pratiques de surfacturation, des dépenses non justifiées, dont une enveloppe de 19 milliards de francs CFA qui n’aurait aucun lien direct avec la pandémie, ainsi que des marchés passés dans des conditions jugées opaques. La Cour a également relevé des écarts suspects entre les revenus déclarés de certains agents de l’État et leur patrimoine réel.

Face à la gravité des faits constatés, l’institution de contrôle a recommandé au Garde des Sceaux l’ouverture d’une information judiciaire pour des fautes jugées graves. L’enquête, confiée à la DIC, mobilise des moyens considérables. À ce jour, près de 200 auditions ont été réalisées, neuf rapports transmis au parquet, et les éléments de preuve sont compilés dans un dossier qui pèserait plus de 400 kilos selon le journal L’Observateur.

Cette nouvelle vague de convocations s’inscrit dans la volonté affichée par les autorités de faire toute la lumière sur les dérives présumées dans la gestion des fonds publics durant la crise sanitaire. Plusieurs fournisseurs et hauts fonctionnaires seraient également sous surveillance, dans ce qui s’annonce comme l’un des plus grands scandales financiers de la décennie au Sénégal.

Lutte contre la migration irrégulière : Ousmane Sonko veut durcir les sanctions contre les passeurs

Face à la recrudescence des drames liés à la migration irrégulière, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé, lundi à l’Assemblée nationale, l’intention du gouvernement de renforcer les sanctions contre les passeurs. Une déclaration qui s’inscrit dans une volonté claire de l’État de mieux encadrer la lutte contre ce phénomène préoccupant.

« Aucun pays responsable ne doit abdiquer face au phénomène de l’émigration irrégulière. Nous sommes en train de réfléchir à comment corser les sanctions », a déclaré le chef du gouvernement en réponse à une question d’un député. Il a fermement pointé du doigt les convoyeurs de migrants, qu’il accuse d’exploiter la détresse de jeunes désespérés à la recherche d’un avenir en Europe.

Pour Ousmane Sonko, ces pratiques doivent être fermement réprimées. « L’État durcira les sanctions contre ceux qui organisent ces départs dangereux. C’est un impératif de sécurité et de justice pour notre jeunesse », a-t-il ajouté.

Toutefois, le Premier ministre a également insisté sur la nécessité d’une réponse plus globale. « La répression seule ne suffira pas. Il faut co-construire des solutions durables avec le peuple sénégalais, en misant sur la formation, l’emploi et le développement local », a-t-il souligné.

Quelques jours plus tôt, le président Bassirou Diomaye Faye s’était aussi exprimé sur le sujet lors d’une interview à l’occasion de la fête de l’indépendance. Il avait reconnu que, malgré l’espoir suscité par sa récente élection, les départs vers l’Europe n’avaient pas diminué. Pour inverser la tendance, il a annoncé l’ouverture prochaine d’un dialogue national sur l’emploi et les perspectives économiques pour les jeunes.

Avec ces nouvelles orientations, l’exécutif sénégalais entend adopter une stratégie à la fois ferme et inclusive pour freiner l’émigration irrégulière et offrir des alternatives viables à la jeunesse.

Ziguinchor : une boutique attaquée par des hommes armés non identifiés à Djinaky

Une scène de violence a semé la peur lundi soir dans le village de Djinaky, situé dans l’arrondissement de Kataba 1, au nord-ouest du département de Bignona. Vers 20 heures, des hommes armés non identifiés ont pris d’assaut une boutique appartenant à un commerçant étranger, suscitant l’inquiétude au sein de la population locale.

Selon des témoignages recueillis sur place, les assaillants ont d’abord maîtrisé toutes les personnes présentes avant de confisquer leurs téléphones portables, empêchant ainsi toute alerte rapide aux forces de sécurité. Ils ont ensuite forcé l’entrée du commerce, dont les détails sur les pertes ou les éventuels blessés ne sont pas encore connus.

Pour l’instant, aucune autorité administrative ou sécuritaire n’a encore communiqué officiellement sur l’incident, laissant planer le flou autour des circonstances exactes de l’attaque. Ce silence entretient un climat d’incertitude et d’inquiétude dans cette zone déjà fragile.

Les habitants de Djinaky appellent à un renforcement de la sécurité et à l’ouverture rapide d’une enquête pour identifier les auteurs de cette attaque et garantir la protection des populations.

Sénégal : Alioune Tine dénonce les interdictions de sortie du territoire et appelle au respect de la justice

Le fondateur du think tank Afrikajom Center, Alioune Tine, monte au créneau pour dénoncer les interdictions de sortie du territoire imposées à d’anciens responsables du régime de Macky Sall. Selon lui, ces mesures sont illégales car elles ne reposent sur aucune décision judiciaire.

« Les interdictions administratives de sortie du territoire sont totalement illégales. Il n’y a qu’un juge pour interdire à un citoyen sénégalais de quitter le pays, soit en le plaçant en résidence surveillée, soit sous contrôle judiciaire. Le ministère de l’Intérieur ne peut pas s’arroger ce pouvoir », a martelé Alioune Tine au micro de la RFM.

Prenant exemple sur le cas de l’ancien ministre Mansour Faye, à qui un juge aurait autorisé un voyage à l’étranger, Alioune Tine a exprimé son incompréhension face à l’ingérence administrative : « Si un juge autorise Mansour Faye à quitter le territoire, il doit pouvoir le faire. L’administration ne peut pas passer outre une décision de justice. »

L’intellectuel et défenseur des droits humains rappelle également qu’il avait dénoncé avec la même fermeté l’assignation à résidence d’Ousmane Sonko lorsqu’il était sous le coup de mesures restrictives. « Nous avions critiqué ces pratiques lorsqu’elles visaient des opposants. Il serait incohérent de les accepter aujourd’hui contre d’anciens dignitaires. Le principe de justice s’applique à tous », insiste-t-il.

Alioune Tine appelle les autorités à se conformer strictement aux procédures judiciaires. « Les personnes soupçonnées de détournement de fonds ou de mauvaise gestion doivent répondre devant la justice. Mais toute restriction à leur liberté de mouvement doit être décidée par un juge et notifiée selon les règles. »

Ce rappel à l’ordre intervient alors que plusieurs anciens ministres et directeurs sont actuellement visés par des enquêtes liées à la gestion des fonds publics, notamment ceux alloués au Fonds Force Covid-19. Un contexte tendu qui appelle, selon Tine, au respect scrupuleux de l’État de droit.

Fonds Force Covid : Mouhamadou Sène, ex-DAGE du ministère de la Jeunesse, placé en garde à vue à la DIC

L’enquête sur la gestion des Fonds Force Covid-19 continue de faire tomber des têtes. Mouhamadou Sène, ancien directeur de l’Administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère de la Jeunesse, a été placé en garde à vue à la Division des Investigations Criminelles (DIC), après son audition ce lundi.

Selon des sources proches du dossier, Mouhamadou Sène fait partie d’une liste d’anciens responsables publics entendus dans le cadre des investigations ouvertes autour de l’utilisation des fonds mobilisés par l’État du Sénégal en 2020 pour faire face à la pandémie de Covid-19. Plus d’une dizaine de personnes ont déjà été convoquées et interrogées par les enquêteurs de la DIC.

La procédure s’inscrit dans un vaste chantier de reddition des comptes lancé par les nouvelles autorités, soucieuses de faire la lumière sur la destination de ces ressources exceptionnelles. Le rapport de la Cour des comptes, publié en 2022, avait révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion de ces fonds, notamment au niveau de plusieurs ministères.

L’audition et la garde à vue de Mouhamadou Sène marquent une étape importante dans ce processus de clarification. D’autres convocations sont attendues dans les prochains jours, alors que les autorités judiciaires semblent déterminées à faire toute la lumière sur ce dossier qui a longtemps nourri la polémique.

Dette cachée et gestion opaque : Guy Marius Sagna réclame la mise en accusation de Macky Sall pour haute trahison

Le débat sur la dette cachée du Sénégal prend une tournure inédite. Le député Guy Marius Sagna vient de franchir un cap décisif en proposant officiellement à l’Assemblée nationale la mise en accusation de l’ancien président Macky Sall pour haute trahison. Une initiative fondée sur les révélations accablantes de la Cour des comptes, qui pointent une gestion financière jugée hors-la-loi, opaque et périlleuse pour la stabilité du pays.

Dans un document déposé ce lundi à l’Assemblée, Guy Marius Sagna s’appuie sur l’article 101 de la Constitution sénégalaise ainsi que sur la loi organique relative à la Haute Cour de justice. Il y accuse l’ancien chef de l’État d’avoir engagé le pays dans une spirale d’endettement dissimulée, échappant à tout cadre légal et à tout contrôle parlementaire.

Selon le rapport de la Cour des comptes cité dans la proposition de résolution, plus de 2 517 milliards de francs CFA ont été contractés en dehors des circuits budgétaires habituels, sans que ces engagements ne fassent l’objet d’un vote au Parlement. Pire encore : un usage massif et irrégulier des comptes de dépôts au Trésor (SNPE), à hauteur de 2 562 milliards, aurait permis de financer des dépenses échappant totalement à la traçabilité exigée par la loi.

Guy Marius Sagna dénonce des pratiques comptables douteuses, des manipulations volontaires des chiffres publics, et un maquillage du déficit réel de l’État. Alors que celui-ci était officiellement estimé à 6,5 % du PIB pour l’année 2022, les corrections de la Cour font état d’un déficit supérieur à 10 %. De même, la dette publique, présentée comme représentant 74 % du PIB, dépasserait en réalité les 100 %, plaçant le Sénégal dans une zone rouge en matière de soutenabilité financière.

Pour le député, ces agissements traduisent une volonté manifeste de dissimuler l’état réel des finances du pays aux citoyens, aux parlementaires, et même aux partenaires techniques et financiers du Sénégal. Il accuse l’ancien président Macky Sall d’avoir mis en place un système de gouvernance financière dissimulatrice, en violation directe des principes de transparence, de sincérité et de bonne gouvernance qui fondent la République.

Dans sa proposition, il appelle l’Assemblée nationale à assumer ses responsabilités et à enclencher la procédure de mise en accusation devant la Haute Cour de justice. Une décision qui nécessiterait l’approbation des trois cinquièmes des députés.

Cette initiative relance avec force le débat sur l’héritage économique laissé par le régime sortant. Elle ouvre aussi une séquence politique délicate, où la question de la reddition des comptes devient plus que jamais centrale. La majorité présidentielle actuelle, en quête de rupture avec l’ancien système, osera-t-elle aller jusqu’au bout de cette logique de transparence et de justice, au risque d’installer une tension durable dans le climat institutionnel ?

En tout cas, la balle est désormais dans le camp des parlementaires.

Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall
Dette cachée - « falsification » de chiffres : le député Guy Marius Sagna introduit à l’Assemblée nationale une proposition de mise en accusation de Macky Sall

Samuel Sarr, ou l’affaire d’un pouvoir qui veut faire un exemple : L’agneau du sacrifice?

Il est des silences plus bruyants que des discours. Et des déclarations qui, sous des airs anodins, révèlent l’essence même d’un pouvoir. Celle du Premier ministre Ousmane Sonko, prononcée ce lundi, devant la Représentation nationale, en dit long : « Nous avons pris ce dossier en main, et nous faisons ce que nous devons faire. »
De quoi s’agit-il ? De l’affaire Samuel Sarr. Ancien ministre sous Wade, promoteur principal de la centrale électrique West Africa Energy, homme de réseaux, mais surtout, désormais, homme en détention. En détention politique ?
Officiellement, il est poursuivi pour abus de biens sociaux, à la suite d’un rapport d’audit. Sauf que depuis, une contre-expertise a été ordonnée par le juge d’instruction, et celle-ci, selon les fuites relayées par la presse, l’aurait blanchi. Et pourtant, l’homme reste en prison. Pourquoi ?
La réponse vient peut-être de la bouche même du chef du gouvernement. En affirmant s’être personnellement saisi du dossier, Sonko lève un coin du voile : la justice est désormais sous ses ordres. On s’y attendait, mais l’aveu est brutal. Le pouvoir ne s’en cache même plus. Pire, il en fait une posture politique.
On comprend dès lors que Samuel Sarr ne paie pas uniquement pour les fautes qu’on lui reproche. Il paie pour un symbole, lui la tête de gondole de ce qui est pompeusement appelé « le Système ». Il est vu en effet comme ce chaînon d’un ancien régime qu’on veut briser, cette vitrine d’une bourgeoisie politico-économique que l’on veut pulvériser pour certainement en créer une autre. Il est le message envoyé à tous ceux qui ont prospéré à l’ombre de l’État : le temps de l’impunité est révolu. Soit. Mais à condition que la justice reste impartiale, qu’elle s’applique avec rigueur, et non avec vengeance.
Or, dans cette affaire, des faits gênants subsistent. Une contre-expertise favorable balayée d’un revers de main par la Justice. Une plainte déposée par Samuel Sarr, curieusement ignorée par le Procureur de la République. Et maintenant, un discours assumé de pilotage politique par le Premier ministre. Le doute n’est plus permis : on ne juge plus selon le droit, on règle des comptes.
Le Sénégal a-t-il changé de régime pour tomber dans les travers qu’il prétendait corriger ? Le nouveau pouvoir, qui s’est bâti sur un discours de justice et de probité, ne peut pas se permettre de tomber dans l’arbitraire. La rupture ne peut pas être une revanche. Ni se muer en règlements de comptes.

Mamadou Cissé

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°443 – 15/04/2025

🔴 SONKO, JOURNALISTES ET CHRONIQUEURS : LE TON MONTE
🔴 AFFAIRE SAMUEL SARR : FAIRE UN EXEMPLE, À TOUT PRIX ?

🔴 LIGUE 1 (19e J.) : GÉNÉRATION FOOT ET JARAAF BRILLENT
🔴 CAN U20 / INTÉGRATION DE LA TUNISIE DANS LA COMPÉTITION : LE SÉNÉGAL PROTESTE ET SAISIT LA CAF

Section de recherches : Abdou Nguer placé en garde à vue, deux journalistes de Source A TV relâchés

La Section de recherches de la gendarmerie a placé en garde à vue le chroniqueur Abdou Nguer, ce lundi, après son audition dans le cadre d’une enquête ouverte suite à une émission diffusée sur Source A TV. Les deux autres journalistes convoqués, Fatima Coulibaly et Oumar Ndiaye, ont été entendus avant d’être libérés sans poursuite immédiate.

Le dossier fait suite à une autosaisine du procureur de la République, après la diffusion d’un épisode de l’émission Sen Dose, dans lequel le décès du président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, était abordé de manière jugée sensible. La vidéo, largement partagée sur les réseaux sociaux, aurait soulevé des interrogations sur le respect du traitement de l’information dans un contexte marqué par une forte charge émotionnelle.

Selon des sources proches du dossier, les autorités judiciaires s’interrogent notamment sur les intentions prêtées aux chroniqueurs et sur la véracité des propos tenus à l’antenne.

Abdou Nguer reste donc en garde à vue en attendant la suite de la procédure. À ce stade, aucune inculpation n’a encore été formellement annoncée. En revanche, cette affaire remet sur la table la question de la responsabilité des médias dans le traitement de sujets sensibles, et alimente le débat sur les limites de la liberté d’expression dans le paysage audiovisuel sénégalais.

Affaire des fonds Covid-19 : Baba Hamdy dément toute garde à vue

Une fausse rumeur s’est répandue ce lundi sur les réseaux sociaux et certains sites d’information, affirmant que l’artiste Baba Hamdy aurait été placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les fonds Covid-19. Une information formellement démentie par l’intéressé.

Joint par PressAfrik, le célèbre musicien a clarifié sa situation : il n’a jamais été arrêté ni gardé à vue à la Division des investigations criminelles (DIC). « Je suis chez moi », a-t-il précisé, expliquant avoir simplement été sollicité par les enquêteurs pour fournir un complément de dossier dans le cadre des investigations en cours.

Cette mise au point de Baba Hamdy vient ainsi contredire une information largement relayée sans vérification, alimentant la confusion autour de cette affaire sensible.

Alors que la justice poursuit ses investigations sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, plusieurs noms ont été évoqués ou cités à tort dans les réseaux sociaux. Ce cas rappelle la nécessité, pour les médias et les internautes, de vérifier les faits avant toute publication, surtout lorsque des réputations sont en jeu.

Thierno Alassane : l’opposant sur (dé) mesure (Par Amadou Ba député Pastef )

M. Thierno Alassane Sall veut profiter d’une prime à l’école buissonnière en embrayant précipitamment sur la possibilité d’un débat direct avec le Premier ministre Ousmane Sonko sur les ressources naturelles.

Vous ne pouvez pas boycotter une séance aussi importante que la question d’actualité au Gouvernement, prévue par l’article 92 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, une véritable trahison des électeurs et des citoyens, et espérer un tête-à-tête avec le Premier ministre dans un débat direct ´.

Le Premier ministre a été très clair, il est ouvert au débat, MAIS DANS L’HÉMICYCLE, lors des questions d’actualité au Gouvernement.
L’hémicycle est le cœur nucléaire de la démocratie. Si par mépris, vous la croyez indigne de votre présence, n’espérez pas quelque couronnement politique avec un face-à-face avec le Premier ministre.

Vous allez attendre le mois prochain, lors de la prochaine séance de questions d’actualité au Gouvernement, pour échanger avec le Premier ministre.
Auriez-vous été le chef de l’opposition, ou Président d’un groupe parlementaire, qu’un débat avec le Premier ministre ne paraîtrait pas risible, eu égard à votre poids électoral lilliputien.

Je vous rappelle, que des acteurs politiques de la 25e heure, ont réussi à vous surclasser en nombre de députés. Ils sont beaucoup plus légitimes que vous à prétendre à un débat direct, hors Assemblée nationale, avec le Premier ministre.

Je m’engage à solliciter le Premier ministre de vous accorder cette faveur, si vous acceptez le débat direct avec le DG de l’Aser, Jean Michel Séne, que vous avez accusé d’irrégularités dans le contrat AEE POWER portant sur plus de 90 milliards de FCFA.
À toutes fins utiles, Maïmouna Ndour Faye avait tout prévu pour ce débat, avant votre éclipse de dernière minute.

Ne brûlez pas les étapes et arrêtez les piteuses tentatives de chapardages politiciennes et autres maraudages parlementaires pour vous construire un manteau de Chef de l’opposition trop large et trop disproportionné par rapport à votre poids électoral. 

Simon Pierre Faye libéré mais placé sous contrôle judiciaire

Après plusieurs jours sous le feu des projecteurs, le journaliste Simon Pierre Faye a été remis en liberté ce lundi, mais reste placé sous contrôle judiciaire. Le rédacteur en chef de SenTv et Zik Fm, appartenant au groupe D-Media, avait été placé en garde à vue vendredi dernier à la suite d’une convocation à la Brigade des Affaires Générales (BAG), située au palais de justice de Dakar.

Le journaliste avait été auditionné en lien avec un article publié sur une plateforme affiliée au groupe D-Media. Le texte en question évoquait une supposée convocation du Premier ministre Ousmane Sonko par le président ivoirien Alassane Ouattara. Une information qui, selon le parquet, relèverait de la « diffusion de fausses nouvelles », une infraction que le procureur a officiellement retenue contre Simon Pierre Faye.

Sa mise en liberté, assortie d’un contrôle judiciaire, signifie que le dossier est encore entre les mains de la justice. Le journaliste devra ainsi répondre à d’éventuelles convocations du juge en attendant l’issue de la procédure.

Cette affaire intervient dans un contexte tendu entre le gouvernement et une partie de la presse, marqué par plusieurs convocations et arrestations de journalistes au cours des dernières semaines. Des voix se sont élevées pour dénoncer une atteinte à la liberté de la presse, tandis que les autorités, de leur côté, évoquent la nécessité de réguler les dérives médiatiques et de lutter contre la désinformation.

L’évolution du dossier Simon Pierre Faye sera donc suivie de près, à la fois par les professionnels des médias et par les défenseurs des libertés publiques.

Assemblée nationale : Sonko dévoile quatre projets de loi pour renforcer la transparence

Lors de la séance plénière consacrée aux questions d’actualité au gouvernement, ce lundi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a levé le voile sur une série de réformes législatives majeures. Il a annoncé l’introduction imminente de quatre projets de loi, tous centrés sur la transparence, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.

Le chef du gouvernement a précisé que ces textes concerneront la réforme de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption), la protection des lanceurs d’alerte, l’accès à l’information administrative et la déclaration de patrimoine. « Nous allons dans le sens de la bonne gouvernance. Dans les prochains jours, nous soumettrons à l’Assemblée un ensemble de projets de loi : la réforme de l’OFNAC, un projet de loi pour les lanceurs d’alerte, un autre sur l’accès à l’information, et enfin un projet de loi sur la déclaration de patrimoine », a-t-il énuméré, affirmant ainsi la volonté du gouvernement de refonder la relation entre les citoyens et l’État.

Profitant de sa tribune, Ousmane Sonko a également répondu à ses détracteurs, notamment dans les rangs de l’opposition. Il a accusé certains responsables politiques de détourner le débat public de ses objectifs fondamentaux pour l’enliser dans des affrontements stériles. « Il n’y a pas matière à s’opposer. Nous avons fait des choix stratégiques pour assurer la souveraineté économique du pays. Mais certains préfèrent plonger le débat dans des querelles de personnes. La haine ne peut être un moteur politique. Je suis politiquement indestructible », a-t-il lancé, visiblement agacé par les attaques répétées.

Tout en réaffirmant son ouverture au dialogue, le Premier ministre a appelé à une opposition républicaine, tournée vers les préoccupations des populations. « Parlez-nous d’agriculture, d’élevage, de programmes, d’objectifs. Nous sommes ouverts au débat contradictoire, mais nous ne nous laisserons pas entraîner dans des débats stériles et personnels », a-t-il conclu, dans un ton mêlant fermeté et appel à la responsabilité.

Ces annonces marquent une nouvelle étape dans la mise en œuvre des engagements de la nouvelle équipe gouvernementale, portée par une vision de rupture avec les pratiques du passé. Le Parlement est désormais attendu pour examiner ces textes, dont l’adoption pourrait constituer un tournant dans la gouvernance publique au Sénégal.

Sonko hausse le ton : « À partir d’aujourd’hui, j’assume… »

Ce lundi 14 avril, lors de la séance plénière consacrée aux questions d’actualité à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a saisi l’occasion pour faire une série de mises au point, mêlant fermeté, critiques à l’endroit de l’opposition et rappel à l’ordre pour les auteurs d’insultes et de diffamations sur les réseaux sociaux.

Interpellé par le député Pape Djibril Fall sur le rôle de la justice, le chef du gouvernement a défendu la légitimité de la pression populaire sur le système judiciaire. Selon lui, il est incohérent de vouloir sanctuariser la justice alors que les autres institutions de la République peuvent être interpellées publiquement. « Le peuple a le droit de faire pression sur la justice. Pourquoi pourrait-on interpeller le président de la République, le Premier ministre ou les députés, et pas la justice, alors qu’elle est rendue au nom du peuple ? », a-t-il martelé. Il a ensuite insisté sur la nécessité de rendre la justice avec célérité, affirmant que « le temps de la justice est le temps des hommes ». Pour Ousmane Sonko, il est impératif de restaurer la crédibilité de cette institution trop longtemps instrumentalisée. « Elle a été discréditée depuis des années. Des magistrats ont été instrumentalisés, et tout le monde l’a vu. Aujourd’hui, il est temps de la reconstruire sur des bases solides. »

Face au boycott d’une partie de l’opposition parlementaire, le Premier ministre a préféré ironiser, estimant que cette attitude témoigne d’un manque de vision politique. « Je me réjouis de constater que certains opposants s’accrochent à tout ce qu’ils peuvent. Leur dernier cheval de bataille ? Prendre la défense du ministre de la Justice dans une prétendue tension avec l’exécutif. Qu’ils trouvent autre chose à dire », a-t-il lancé devant les députés.

Mais c’est surtout sur les questions liées aux insultes en ligne et aux dérives verbales que le chef du gouvernement a durci le ton. Selon lui, une partie de l’opposition a déserté le terrain politique classique pour mener une campagne d’attaques personnelles par jeunes interposés. « L’opposition s’est éclipsée pour laisser place à des jeunes qu’elle instrumentalise pour proférer des insultes, porter atteinte à l’honneur et à la dignité des citoyens. Nous ne laisserons plus passer ces dérives », a-t-il averti avec gravité.

Répondant enfin aux accusations le liant aux récentes arrestations de journalistes ou chroniqueurs, Ousmane Sonko a tenu à clarifier sa position. Il a nié avoir ordonné quelque interpellation que ce soit, tout en assumant désormais une posture plus ferme. « On dit que je suis derrière les arrestations. Ce n’est pas le cas. Je suis informé comme tout le monde. Mais désormais, à partir d’aujourd’hui, j’assume pleinement. Ceux qui se livrent à des insultes commanditées seront traités comme il se doit. Nous n’allons pas reculer », a-t-il conclu.

Ousmane Sonko sur les arrestations de journalistes : « Je n’y suis pour rien, mais je ne laisserai pas insulter impunément »

Face aux députés lors de la séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a apporté des précisions sur les récentes arrestations de journalistes et chroniqueurs. Tout en niant toute implication personnelle dans ces affaires, il a réaffirmé son engagement pour la liberté d’expression… à condition qu’elle respecte les limites fixées par la loi.

Ousmane Sonko a d’abord tenu à rappeler le cadre constitutionnel :

« L’article 10 de la Constitution garantit à chacun le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions, tant que cela ne porte pas atteinte à l’honneur d’autrui ni à l’ordre public. »

Pour le chef du gouvernement, il est donc hors de question de restreindre arbitrairement les libertés publiques. Mais il a aussi averti : la liberté de presse ne doit pas servir de prétexte à des campagnes de diffamation ou à des manipulations politiques.

« On m’impute tout »

Dans une prise de parole très directe, Sonko s’est défendu de toute implication dans les affaires judiciaires récentes visant la presse :

« On associe mon nom à tout ce qui se passe dans ce pays. Qu’un journaliste soit arrêté, on dit ‘C’est Sonko’. Une arrestation pour motifs financiers ? On me l’impute encore. Je n’ai jamais ordonné l’arrestation de qui que ce soit. »

Il a également précisé qu’il avait appris l’information en même temps que l’opinion publique, et a invité le ministre de la Justice Ousmane Diagne à en témoigner.

L’arrestation de Simon Faye, rédacteur en chef du groupe D-Média, a été évoquée dans l’hémicycle. Le Premier ministre a rappelé que, selon la loi, les responsables éditoriaux sont tenus légalement pour les publications de leur média. Il a en outre critiqué la confusion croissante entre militantisme politique et journalisme :

« Certains dirigeants de presse ont des partis politiques qui n’ont pas 1% de l’électorat. Ils importent leur militantisme dans les rédactions. Cela relève de la politique, et ils doivent l’assumer. »

Sur un ton ferme, Ousmane Sonko a déclaré qu’il ne tolérerait plus les attaques gratuites ni les accusations infondées :

« Désormais, j’assume. Tout ce que j’entreprendrai sera connu de tous. Nous ne laisserons pas ce pays sombrer dans la diffamation et le mensonge. »

Mort de Ngagne Mbaye au Brésil : Ousmane Sonko exige des comptes et interpelle la diaspora

Le Premier ministre Ousmane Sonko a réagi ce lundi à l’Assemblée nationale sur la mort tragique de Ngagne Mbaye, un ressortissant sénégalais tué par la police brésilienne le vendredi 11 avril à São Paulo. L’affaire, qui suscite une vive émotion au sein de la diaspora, a été évoquée lors de la séance de questions d’actualité au gouvernement.

En réponse à une interpellation du député Al Amine Diouf, le chef du gouvernement a tenu à rassurer sur le suivi du dossier. Il a informé que la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall, s’est saisie du cas dès les premières heures. « Elle a réagi dès le premier jour en annonçant que des démarches diplomatiques sont en cours, à travers notre représentation à São Paulo, pour élucider les circonstances du drame », a-t-il précisé.

Ousmane Sonko a également souligné la coopération des autorités brésiliennes, précisant que le policier mis en cause a été arrêté. Les représentants consulaires sénégalais ont même pu accéder aux images de l’intervention, renforçant l’espoir d’une enquête rigoureuse et transparente.

Au-delà du suivi diplomatique, Ousmane Sonko a profité de cette tribune pour adresser un message de fermeté à l’endroit de la diaspora sénégalaise. Insistant sur le respect des lois locales, il a déclaré :

« Respectez les lois et règlements des pays dans lesquels vous vivez. Au Sénégal, aucun commerçant étranger ne se permettrait de défier les forces de l’ordre. »

Reconnaissant que la réaction des forces de l’ordre brésiliennes était disproportionnée, le Premier ministre a réaffirmé que le Sénégal allait prendre toutes les mesures nécessaires pour faire éclater la vérité. Toutefois, il a appelé à éviter les comportements pouvant mener à des confrontations dangereuses, soulignant les limites de l’action diplomatique dans certaines situations.

Fidèle à son style direct, Ousmane Sonko a conclu son intervention par un appel au réalisme et à la responsabilité collective :

« Lorsqu’on est appelé à diriger un pays, il faut aussi avoir le courage de dire la vérité à ses concitoyens. »

De la parole forte à l’action faible : le piège de l’arrogance au pouvoir ( Par Thierno Bocoum )

Le Premier ministre entretient une confusion constante entre des concepts pourtant fondamentaux : le peuple et les partisans, la justice et la clameur populaire, la responsabilité gouvernementale et le militantisme politique. Ce brouillage délibéré le pousse à substituer le débat par la dispute, à préférer l’affrontement à la pédagogie. Le pugilat devient son langage favori, alors que les membres du gouvernement devraient s’attacher à éclairer les citoyens.

Il s’agace, même face à ceux qui ne font que le ramener à ses devoirs. Même le silence semble l’importuner, tant il devient hypersensible à toute forme de contradiction.

Privé d’actes tangibles pour accompagner ses discours enflammés, il s’enferme dans la diversion. Il allume des contrefeux pour fuir les vraies responsabilités, au lieu d’assumer les attentes légitimes de la population.

Ce Premier ministre semble d’ores et déjà mal engagé dans ce qui prend des allures de mandat présidentiel par procuration. Il donne l’impression de n’avoir ni la mesure des défis à relever, ni l’humilité nécessaire pour s’ouvrir à des cercles de réflexion, proches ou éloignés.

Évoquer la pression populaire sur la justice comme une forme de régulation démocratique relève d’un populisme primaire inquiétant. Il conviendrait de lui demander par quel mécanisme cette pression pourrait s’exercer sans compromettre l’indépendance de la justice, dont la réactivité dépend avant tout des moyens et des réformes que l’État est censé impulser.

Se glorifier de baisses de prix liées aux fluctuations du marché mondial, sans jamais en assumer les hausses quand elles surviendront, relève d’un opportunisme simpliste. Il serait plus responsable d’expliquer les choix économiques à travers une lecture structurelle — en évoquant les subventions, les mécanismes d’ajustement, ou des mesures durables — plutôt que de se contenter d’un discours conjoncturel et simplifié.

Ce qui est inacceptable, c’est de brandir les limites de la liberté d’expression pour faire taire les critiques, tout en orchestrant — par le biais de sa majorité parlementaire — l’amnistie d’auteurs de violences, d’incendies d’édifices publics, d’agressions verbales et d’actes de vandalisme. Cette posture incarne un double discours flagrant, entre le « Coumba am ndéyisme » et le « Coumba amoul ndéyisme ».

Réduire toute forme d’opposition à de la haine personnelle est non seulement simpliste, mais hypocrite, surtout de la part de quelqu’un qui n’a jamais eu de scrupules à adresser des critiques virulentes à ses prédécesseurs sans jamais être taxé de haineux.

La multiplication de slogans, d’éléments de langage et de diversions ne suffira pas à masquer les carences manifestes en matière de gouvernance et de maîtrise des enjeux nationaux.

Thierno Bocoum
Ancien parlementaire 
Président AGIR

« Zéro tolérance » : Ousmane Sonko veut en finir avec les dérives médiatiques et numériques

Devant l’Assemblée nationale ce lundi matin, le Premier ministre Ousmane Sonko a été clair : « la diffusion de fausses nouvelles et toute autre infraction pénale » ne resteront plus impunies. Dans un ton ferme, le chef du gouvernement a annoncé l’adoption d’une politique pénale de « zéro tolérance », ciblant particulièrement les dérives constatées sur les plateaux télé, dans les radios, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°442 – 14/04/2025

🔴 REDDITION DES COMPTES : VERS UNE JUSTICE OU UNE DÉRIVE ?
🔴 CHANGEMENT DE CAP CHEZ Y EN A MARRE : THIAT AUX COMMANDES

🔴 TIRAGE CAN U20 : LA CAF REBAT LES CARTES, LE SÉNÉGAL HÉRITE DU GROUPE C
🔴 LIGUE 1 (19E J.) : LA LINGUÈRE BAT TEUNGUETH FC (1-0) ET RELANCE SA SAISON

Justice : Mansour Faye attendu ce lundi à la DIC

L’ancien ministre Mansour Faye, également gendre de l’ex-président Macky Sall, est attendu ce lundi 15 avril à la Division des Investigations Criminelles (DIC). Selon des informations obtenues par Dakaractu, il devra répondre à une convocation officielle, dans un contexte où plusieurs figures de l’ancien régime sont dans le viseur de la justice sénégalaise.

La DIC aurait cherché à entrer en contact avec Mansour Faye depuis vendredi dernier, selon la même source. Des policiers se seraient rendus à son domicile sans succès. Ce n’est qu’après avoir été informé par ses proches que l’ancien ministre aurait décidé de prendre lui-même contact avec les enquêteurs, pour leur confirmer sa disponibilité.

Il est donc attendu ce lundi matin dans les locaux de la DIC, où il devra probablement fournir des explications sur des faits qui n’ont, pour l’instant, pas été précisés par les autorités compétentes.

Cette convocation intervient dans un contexte de traque aux biens mal acquis et de renforcement des mécanismes de reddition des comptes, amorcé par le nouveau régime du président Bassirou Diomaye Faye. Plusieurs responsables de l’ancienne majorité présidentielle sont scrutés par la justice, certains ayant déjà été entendus ou empêchés de quitter le territoire.

Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, puis ministre des Transports terrestres et du Désenclavement, a été un acteur central du régime précédent. Sa gestion de plusieurs programmes sociaux, notamment le programme de résilience alimentaire et nutritionnelle, pourrait faire l’objet d’investigations.

Jusqu’à présent, aucune déclaration publique n’a été faite ni par l’intéressé ni par les autorités policières ou judiciaires sur les motifs exacts de cette convocation. Ce silence contribue à alimenter les spéculations autour d’une possible opération judiciaire d’envergure ciblant plusieurs personnalités politiques proches de l’ancien président Macky Sall.

Questions d’actualité : Tafsir Thioye refuse de boycotter Ousmane Sonko

Alors que certains députés de l’opposition envisagent de boycotter la séance plénière de ce lundi 14 avril à l’Assemblée nationale, le député non-inscrit Tafsir Thioye prend le contre-pied. Invité ce dimanche de l’émission En Vérité sur Radio Sénégal internationale (RSI), il a affirmé qu’il n’a aucune intention de se soustraire à cette rencontre avec le Premier ministre Ousmane Sonko, dans le cadre des questions d’actualité prévues à 10 heures.

« Je ne boycotterai pas la plénière. Le Parlement est un espace de débat. Nous devons échanger, questionner, confronter nos idées, et non fuir le dialogue », a déclaré le député.

Pour Tafsir Thioye, la démocratie sénégalaise ne peut progresser sans une culture de débat républicain dans l’enceinte même qui incarne la souveraineté populaire. Selon lui, les différends politiques ne doivent pas se transformer en obstruction systématique :

« Le Premier ministre, quel qu’il soit, doit répondre devant les représentants du peuple. Il est de notre devoir, à nous députés, de lui poser des questions et d’écouter ses réponses. C’est l’essence même de notre mandat. »

L’élu a par ailleurs exprimé des réserves sur les appels au boycott lancés par certains parlementaires issus de l’opposition, estimant que cette posture est contre-productive et nuit au bon fonctionnement des institutions :

« Ceux qui refusent de venir poser leurs questions ou de débattre avec le chef du gouvernement prennent le risque d’abandonner le terrain à d’autres. Le peuple attend des réponses. Nous devons être à la hauteur. »

La séance de ce lundi 14 avril marquera la première apparition officielle du Premier ministre Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale depuis sa nomination. Ce moment est très attendu par l’opinion publique, tant pour le fond des réponses qu’il apportera aux députés que pour la forme de son interaction avec une Assemblée aux sensibilités politiques diverses.

Sortie du territoire : Racine Sy finalement autorisé à embarquer

Après avoir été empêché de quitter le territoire samedi 12 avril, Mamadou Racine Sy, vice-président du Conseil national du patronat (CNP) et maire de Podor, a finalement été autorisé à embarquer ce dimanche 13 avril à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Cette nouvelle a été confirmée par Madiambal Diagne, patron du Groupe Avenir Communication, sur son compte X (anciennement Twitter), aux alentours de 18h27.

« Des sources proches du ministère de l’Intérieur viennent de m’indiquer que Mamadou Racine Sy, qui avait été empêché de voyager, a finalement pu embarquer à l’aéroport de Dakar. Tant mieux. Le respect des lois doit rester un impératif républicain », a écrit Madiambal Diagne sur sa page.

Le déplacement de Racine Sy au Maroc s’inscrivait dans le cadre d’un projet de coopération décentralisée entre la ville de Meknès et celle de Podor, dont il est le maire. Selon les informations recueillies par PressAfrik, cet accord de partenariat devait être signé le mardi suivant, mais le voyage de Racine Sy a été compromis par un incident qui l’a empêché de quitter le territoire le samedi.

Malgré cette situation, Mamadou Racine Sy a rejeté l’idée d’une interdiction formelle de sortie du territoire, expliquant qu’il s’agissait d’un simple problème technique. Il a ainsi écarté toute notion d’une décision gouvernementale l’empêchant de voyager.

À ce jour, aucune communication officielle n’a été émise pour expliquer les raisons de l’empêchement initial ni pour clarifier les raisons de sa levée. Ce manque de transparence laisse place à des spéculations concernant les éventuelles motivations politiques ou administratives derrière cette situation.

Cet incident soulève la question des interdictions de sortie du territoire, un sujet devenu sensible ces dernières semaines, notamment à la suite des mesures prises contre plusieurs personnalités politiques et économiques. Bien que Mamadou Racine Sy ait pu embarquer ce dimanche, l’absence d’explications claires sur la raison de son empêchement initial et sa levée rapide laisse place à des interrogations sur la gestion de ce type de décisions.

Le respect des lois et des procedures légales continue d’être un sujet de discussion dans le cadre de la gouvernance actuelle, et cet incident illustre une fois de plus les tensions existantes entre les autorités et certains acteurs du secteur privé et politique.

Me Doudou Ndoye au Grand Jury : « Le chef de l’État ne devrait pas siéger au Conseil supérieur de la magistrature »

Lors de son passage ce dimanche à l’émission Grand Jury de la RFM, Me Doudou Ndoye, ancien ministre de la Justice et avocat de renom, a livré une analyse sans équivoque sur la structure et le rôle du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), une institution clé dans le fonctionnement du système judiciaire sénégalais. Dans un contexte où la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice sont des enjeux majeurs pour la stabilité politique du pays, les propos de Me Ndoye risquent de susciter un large débat.

Me Doudou Ndoye a d’emblée pris position contre la présence du chef de l’État au sein du Conseil supérieur de la magistrature, une institution prévue par la Constitution pour garantir l’indépendance de la justice.

« Si j’avais un choix à faire, je dirais que le chef de l’État ne serait pas membre du Conseil supérieur de la magistrature », a déclaré l’ancien ministre de la Justice.

Cependant, Me Ndoye précise que cette position n’implique pas une exclusion totale du président de la République du processus décisionnel. Selon lui, toute décision du Conseil supérieur de la magistrature devrait être soumise au chef de l’État pour contrôle et approbation avant sa mise en œuvre.

« Toute décision du conseil supérieur de la magistrature lui sera soumise afin qu’il puisse contrôler et apporter son visa avant qu’elle ne soit appliquée. »

Cette nuance semble vouloir concilier l’idée d’une justice indépendante avec le rôle de contrôle que le président doit exercer en tant que garant de l’État.

Pour Me Ndoye, la question dépasse le cadre du Conseil supérieur de la magistrature. Il appelle à une réforme structurelle ambitieuse de la fonction présidentielle au Sénégal.

« Je veux à la tête du Sénégal un véritable chef d’État », a-t-il affirmé, soulignant la nécessité d’une gouvernance plus forte et plus équilibrée.

L’ancien ministre estime qu’un chef de l’État fort et légitime doit pouvoir exercer son autorité, tout en respectant les principes fondamentaux de l’indépendance des institutions judiciaires. Cela implique, selon lui, une révision des rapports entre le pouvoir exécutif et le judiciaire, afin d’éviter toute forme de pression ou de confusion.

Interrogé sur la possibilité d’élargir le Conseil supérieur de la magistrature à d’autres secteurs de la société, Me Doudou Ndoye a fermement rejeté cette idée.

« Non. Absolument pas. »

L’avocat rappelle que le CSM est une institution spécialisée dans la gestion de la carrière des magistrats, et qu’elle doit donc rester sous la responsabilité exclusive des magistrats eux-mêmes. Il insiste sur le fait que l’intégrité et l’indépendance de cette institution doivent être préservées en la laissant entre les mains de ceux qui en connaissent les arcanes.

« Le magistrat est le magistrat. Le magistrat est un corps ferme, un corps qu’on doit respecter. »

En conclusion, Me Ndoye exprime une position radicale sur la question : le CSM, comme l’Assemblée nationale, ne peut être constitué que de ceux qui en sont les acteurs directs.

« Le Conseil supérieur de la magistrature, qui s’occupe de la carrière des magistrats, ne peut être constitué que par des magistrats, tout comme l’Assemblée nationale ne peut être composée que de députés. »

Cette prise de position marque une volonté de protéger l’autonomie des magistrats et de garantir leur liberté de jugement sans ingérence extérieure.

Les propos de Me Doudou Ndoye s’inscrivent dans un débat plus large sur la réforme des institutions sénégalaises et la préservation de l’indépendance de la justice. Bien que l’idée de réformer le CSM et les relations entre l’exécutif et le judiciaire ne soit pas nouvelle, elle prend une nouvelle résonance dans le contexte actuel, où la transparence, l’intégrité et la justice indépendante sont plus que jamais des enjeux fondamentaux pour la démocratie sénégalaise.

Interdictions de sortie du territoire : Guy Marius Sagna met en garde contre « l’arbitraire » et appelle au respect strict de la loi

Depuis plusieurs semaines, des figures de l’ancien régime font face à des restrictions de mouvement, notamment des interdictions de sortie du territoire qui semblent se multiplier à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Après l’ancien ministre Mansour Faye, c’est au tour d’autres personnalités comme Mamadou Racine Sy, vice-président du Conseil national du patronat, d’avoir été empêchées de voyager.

Face à cette situation, Guy Marius Sagna, député de la coalition au pouvoir et membre actif de la société civile, a réagi ce dimanche 14 avril via une publication sur ses réseaux sociaux. Dans un ton à la fois critique et républicain, il appelle le gouvernement à faire preuve de rigueur juridique dans l’application de ces mesures, au nom du respect des droits fondamentaux.

Dans sa déclaration, Guy Marius Sagna ne rejette pas l’idée d’imposer des interdictions de voyage à certaines personnalités soupçonnées d’avoir détourné des fonds publics. Il insiste cependant sur la nécessité absolue de respecter les règles de droit.

« Tous ceux qui ont géré l’argent des Sénégalais et dont la gestion fait l’objet d’une enquête doivent être interdits de sortir du territoire sénégalais », affirme-t-il d’emblée.

Mais il ajoute :

« Cette interdiction doit respecter le droit, notamment par une notification formelle à l’intéressé ».

Pour lui, une décision même justifiée sur le fond perd toute légitimité si la forme est négligée ou arbitraire. Il déplore que les autorités ne procèdent à aucune notification préalable, laissant les concernés découvrir l’interdiction au moment de l’embarquement.

Le parlementaire estime que l’attitude actuelle du gouvernement risque de miner la crédibilité des institutions. Il juge inacceptable que ce soit aux citoyens de devoir saisir la justice pour faire appliquer la loi.

« Je ne suis pas d’accord que le gouvernement viole la loi jusqu’à ce qu’un citoyen saisisse la justice. Et même quand le juge ordonne, il faut que l’État obéisse à cette décision », insiste-t-il.

En référence à l’ordonnance de la Cour suprême du Sénégal autorisant Mansour Faye à voyager, Guy Marius Sagna considère que l’État se trouve hors-la-loi s’il s’entête à bloquer ses déplacements malgré cette décision judiciaire.

Au-delà de la législation nationale, l’ancien activiste du mouvement Frapp rappelle également la jurisprudence de la Cour de Justice de la CEDEAO, qui condamne systématiquement les restrictions à la liberté de circulation non fondées légalement.

« Les restrictions au droit de circuler librement doivent reposer sur une base légale. Leur absence constitue une violation des droits de l’homme », dit-il.

Il souligne que le Sénégal, en tant que membre de cette communauté, s’est engagé à respecter ces principes – un engagement qu’il juge aujourd’hui mis à mal par des décisions administratives arbitraires.

Dans une position empreinte de principes républicains, Guy Marius Sagna tient à rappeler une règle essentielle dans toute démocratie : le respect des droits ne doit pas être conditionné par le passé d’une personne.

« Le propre des droits, c’est d’être appliqués scrupuleusement, même pour ceux qui les auraient violés allègrement », insiste-t-il, soulignant ainsi que l’État doit rester impartial.

En conclusion, Guy Marius Sagna regrette que l’exécutif s’enferme dans des logiques de communication politique ou de représailles, plutôt que dans une gestion méthodique des dossiers judiciaires et institutionnels.

« Nous assistons à ce que Schumpeter appelait du “gaspillage de l’énergie gouvernementale” », conclut-il, faisant allusion à une administration qui préfère les coups d’éclat à une gouvernance fondée sur le droit.

Cette prise de position est d’autant plus notable que Guy Marius Sagna est aujourd’hui un député de la majorité présidentielle, après avoir longtemps milité contre le pouvoir sous Macky Sall. Son intervention peut être perçue comme une alerte interne, adressée aux nouvelles autorités, pour éviter de reproduire les erreurs du passé.

Exclusif – AIBD : Après Mansour Faye, Racine Sy empêché de quitter le territoire

Les restrictions de sortie du territoire semblent s’étendre au Sénégal. Après l’ancien ministre Mansour Faye, c’est au tour de Mamadou Racine Sy, maire de Podor et figure majeure du secteur privé, de se voir refuser l’embarquement à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) dans la nuit du samedi 12 avril, selon des informations recueillies par PressAfrik.

M. Sy devait s’envoler pour le Maroc, dans le cadre d’un projet de coopération décentralisée entre les villes de Meknès et Podor. À la clé : un accord de partenariat devant être signé le mardi 16 avril. Une partie de la délégation sénégalaise, voyageant via Royal Air Maroc, est d’ores et déjà arrivée sur place. Le retour collectif était prévu pour mercredi.

Contacté, un proche du maire de Podor s’est dit stupéfait par cette mesure, soulignant qu’elle pourrait compromettre un accord à fort enjeu économique pour la région nord du Sénégal. L’homme d’affaires avait pourtant voyagé sans difficulté vers Paris il y a quelques mois, ce qui rend cette situation d’autant plus surprenante pour son entourage.

De son côté, Mamadou Racine Sy rejette fermement l’idée d’une interdiction de sortie du territoire (IST). Il évoque plutôt « un problème technique », qui l’aurait momentanément empêché de voyager. Le président du Conseil d’administration du King Fahd Palace n’exclut pas de rejoindre sa délégation dans les prochains jours, si la situation le permet.

Selon nos sources, plusieurs personnalités publiques pourraient désormais figurer sur une liste rouge gouvernementale. Une mesure discrète, mais aux effets visibles sur le terrain, notamment à l’AIBD, où les contrôles semblent s’intensifier ces derniers jours.

Alors que le maire de Podor est également vice-président du Conseil national du patronat (CNP), cette situation soulève des interrogations : s’agit-il d’un durcissement ciblé de la gouvernance, ou d’un simple concours de circonstances ?

L’affaire relance en tout cas le débat sur la liberté de circulation des responsables publics, dans un contexte où l’exigence de reddition des comptes semble s’intensifier.

Respect des libertés fondamentales : l’ADHA exige la libération du journaliste Simon Faye

L’arrestation de Simon Faye, rédacteur en chef du groupe D-Media (Sen TV, Zik FM), suscite une vague d’indignation dans le milieu des droits humains et des médias. Dans un communiqué rendu public, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) dénonce vigoureusement une atteinte à la liberté de la presse et aux principes de l’État de droit.

« Cette interpellation, survenue dans un climat tendu entre les autorités et les médias, interroge sur le respect des principes essentiels de l’État de droit, particulièrement la liberté de la presse – socle de toute démocratie », peut-on lire dans la déclaration.

L’organisation rappelle que Simon Faye n’est ni l’auteur ni le premier diffuseur du contenu à l’origine de son arrestation. Dès lors, sa détention serait non seulement juridiquement contestable, mais relèverait aussi d’une tentative d’intimidation contre la presse.

« Des pratiques rappelant les heures sombres de notre histoire récente : convocations abusives, détentions arbitraires et pressions sur la presse », déplore l’ADHA.

Elle dénonce une série d’agissements incompatibles avec les engagements du Sénégal en matière de protection des libertés fondamentales, notamment ceux ratifiés au plan international.

Dans un appel solennel, l’ADHA formule trois exigences urgentes :

  1. La libération immédiate de M. Simon Faye, dont l’état de santé nécessite des soins appropriés.
  2. La libération de M. Aliou Top, responsable du média en ligne Sunugal 24.
  3. Le recours au tribunal des pairs, seule instance légitime pour trancher les différends liés à l’exercice du journalisme.

L’organisation invite l’État à adopter une posture plus ouverte envers la presse, condition indispensable pour éviter toute dérive autoritaire. Elle plaide pour un climat de transparence, où les médias peuvent jouer leur rôle de contre-pouvoir sans crainte de représailles.

« La liberté de la presse et les droits humains doivent aller de pair avec la responsabilité professionnelle, dans un État véritablement démocratique », conclut le communiqué.

Alors que les tensions entre les autorités et les médias semblent s’intensifier, cet appel de l’ADHA vient raviver le débat sur les droits fondamentaux au Sénégal, en pleine mutation politique.

Abdou Nguer convoqué par la Section de Recherches : un dossier lié au décès de Mamadou Badio Camara

Le chroniqueur Abdou Nguer est convoqué ce lundi 14 avril 2025 à 12h à la Section de Recherches (SR) de Colobane. Cette convocation intervient après que le parquet se soit auto-saisi des propos du journaliste concernant le décès de Mamadou Badio Camara, le président du Conseil constitutionnel du Sénégal.

Les déclarations de Nguer, qui ont suscité l’attention médiatique, sont au centre de cette procédure. Selon des informations relayées par la presse, l’enquête vise à faire toute la lumière sur les circonstances de ces propos, leur contenu et leurs répercussions.

En parallèle, deux journalistes du quotidien Source A sont également attendus à la Section de Recherches le même jour. Leurs convocations font suite aux investigations en cours sur le même sujet.

Cette affaire attire l’attention, non seulement en raison des personnalités impliquées, mais aussi en raison de la nature des déclarations en question, qui pourraient avoir des implications sur la liberté d’expression et le journalisme au Sénégal.

« Farba Ngom malade » : ses avocats réclament une expertise médicale

Les avocats de Farba Ngom montent au créneau. Inquiets pour l’état de santé de leur client, actuellement détenu dans le cadre d’une instruction menée par le Pool judiciaire financier (PJF), ils ont officiellement saisi le juge d’instruction pour demander une expertise médicale.

D’après les informations du journal Les Échos, la requête a été déposée ce mercredi sur la table du magistrat en charge du dossier. Les conseils de Farba Ngom souhaitent faire constater, par une expertise indépendante, que l’état de santé de leur client est incompatible avec une détention.

Dans l’entourage politique de l’ancien député et proche de Macky Sall, l’inquiétude grandit. Des membres de l’Alliance pour la République (APR) jugent sa condition physique « préoccupante » et estiment qu’une incarcération préventive pourrait représenter un risque réel pour sa santé.

L’objectif de cette démarche est clair : obtenir une décision de remise en liberté ou, à défaut, un aménagement de la mesure de détention, en se fondant sur des éléments médicaux. Il reviendra désormais au juge d’en apprécier la recevabilité et, le cas échéant, d’ordonner une expertise.

En attendant, Farba Ngom reste sous le coup d’une procédure judiciaire qui s’annonce aussi longue que scrutée.

Kidira : un agent de sécurité de proximité égorgé lors d’une patrouille

Un drame d’une rare violence a secoué la commune de Kidira, dans le département de Bakel. Un agent de sécurité de proximité (ASP), Abdoulaye Ndianor, a été froidement tué alors qu’il participait à une mission conjointe de surveillance avec les agents des eaux et forêts. Les faits se sont déroulés à Sénédébou, un village situé dans la zone frontalière entre le Sénégal et le Mali.

Tout a commencé lorsqu’une patrouille a surpris un berger en pleine coupe illégale d’arbres, activité formellement interdite dans cette zone de protection environnementale. Interrogé sur sa présence, le berger affirme être en compagnie de son père, resté dans les environs. À la demande de ses collègues, l’agent Abdoulaye Ndianor se propose de l’escorter à moto pour aller retrouver ce dernier.

Mais le trajet tourne au cauchemar. À un moment isolé, le berger, dissimulant une hache, s’en sert pour frapper violemment l’ASP à la tête. Il poursuit son acte macabre en le décapitant. Le meurtrier cache ensuite la tête de la victime sous un arbre, enfouit son corps sous des pierres sur une colline, puis prend la fuite en emportant la moto, dans une tentative de brouiller les pistes.

Constatant l’absence prolongée de leur collègue, les autres membres de la patrouille déclenchent des recherches. C’est au cœur de la nuit, aux alentours de deux heures du matin, que le corps mutilé de l’agent est retrouvé, enterré en pleine brousse. Une scène d’horreur qui a choqué les habitants de la localité, profondément marqués par cette violence inédite.

La gendarmerie, immédiatement alertée, se mobilise et parvient à localiser le suspect dans sa tentative de fuite. Interpellé, il passe rapidement aux aveux et reconnaît les faits. Une enquête a été ouverte pour éclaircir les circonstances précises de ce meurtre d’une brutalité extrême.

Ce drame soulève de nombreuses interrogations sur les conditions de sécurité des agents de terrain opérant dans les zones rurales, souvent isolées et exposées à des risques importants. La mort d’Abdoulaye Ndianor, tué dans l’exercice de ses fonctions, a suscité une vive émotion à Kidira et dans tout le département de Bakel.

Macky Sall à la Fondation Mo Ibrahim : entre reconnaissance internationale et aigreur nationale

L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, a récemment été nommé membre du conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim, l’une des institutions les plus respectées en Afrique en matière de gouvernance. Une distinction qui, tout en saluant le parcours d’un chef d’État, a relancé un débat national marqué par une certaine amertume de ses détracteurs. Au-delà de la polémique, cette nomination soulève une question plus profonde : qu’est-ce qui dérange vraiment ?

La Fondation Mo Ibrahim, créée en 2006 par le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, évalue la qualité de la gouvernance en Afrique et récompense les anciens chefs d’État qui ont dirigé leur pays de manière démocratique, stable et transparente. Le choix de Macky Sall, qui a dirigé le Sénégal de 2012 à 2024, est loin d’être anodin. Il reflète la stabilité institutionnelle du Sénégal sous sa gouvernance, mais aussi les nombreux projets de développement initiés à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE).

Avec ce plan, Macky Sall a réussi à maintenir un cap économique, moderniser les infrastructures, renforcer l’accès à l’électricité dans les zones rurales, et positionner le Sénégal comme un pôle stratégique en Afrique de l’Ouest. Sur la scène diplomatique, il a joué un rôle moteur au sein de la CEDEAO, du G5 Sahel, et lors des crises régionales.

Mais au Sénégal, cette reconnaissance internationale ne passe pas partout. Sur les réseaux sociaux comme dans certains cercles intellectuels, la nomination de Macky Sall fait grincer des dents. Ses opposants dénoncent une « récompense » injustifiée, et ravivent les critiques sur la fin de son mandat, notamment le report controversé de l’élection présidentielle de 2024, qui a alimenté des soupçons sur ses intentions politiques.

Ce que certains qualifient de “tentative de troisième mandat déguisé” reste encore une blessure ouverte pour une partie de l’opinion publique. Pourtant, les faits sont là : l’élection présidentielle a été tenue, le pouvoir transmis dans le calme, et Macky Sall a quitté ses fonctions sans tentative de rétention. En dépit des polémiques, la transition a été républicaine et pacifique, un fait rare à souligner dans le contexte africain.

Ce que cette levée de boucliers révèle surtout, c’est un mal-être chronique dans le débat public sénégalais : la difficulté d’accepter que l’on puisse critiquer un homme sans nier l’ensemble de son œuvre. Les critiques les plus virulentes viennent souvent d’acteurs politiques ou d’intellectuels qui, en réalité, ne contestent pas la nomination en soi, mais ce qu’elle symbolise : la reconnaissance d’un homme qu’ils n’ont jamais accepté.

Certains d’entre eux n’ont jamais dirigé, n’ont jamais eu à prendre de décisions qui engagent l’avenir d’un peuple. Pourtant, ils se posent en arbitres de la vertu, en distributeurs de légitimité. Ils s’indignent, mais que proposent-ils ? Que construisent-ils ? Très peu, sinon une indignation stérile.

Macky Sall n’a jamais prétendu à la perfection. Il a gouverné avec ses qualités et ses limites. Mais l’histoire retiendra qu’il a été un chef d’État stable, un bâtisseur, et un acteur majeur du développement économique du Sénégal. Cette nomination à la Fondation Mo Ibrahim est la reconnaissance de cette trajectoire, sur la base de critères rigoureux et impartiaux.

En réalité, ce ne sont pas les critiques qui gênent Macky Sall. Ce qui est frappant, c’est la nature des critiques : émotionnelles, politiciennes, souvent personnelles. Ce sont les frustrations refoulées d’une génération qui, en dépit de sa verve et de ses tweets, peine à s’imposer dans le concret.

Macky Sall tourne une page, mais reste influent. Sa voix comptera dans les grandes réflexions africaines sur la gouvernance, la sécurité, l’économie verte ou la transition numérique. Et que cela plaise ou non, il continuera d’exister sur la scène continentale.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°441 – 12 ET 13/04/2025

🔴 MACKY SALL PLÉBISCITÉ À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE : ENTRE GLOIRE ET AIGREUR « PASTÉFIENNE »
🔴 EMPRUNT OBLIGATAIRE : 405 MILLIARDS F CFA RÉCOLTÉS EN 15 JOURS

🔴 CAN U17 / QUARTS DE FINALE : LE SÉNÉGAL ÉJECTÉ PAR LA CÔTE D’IVOIRE
🔴 RÉCEPTION DU STADE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR : MISE EN SERVICE ATTENDUE

Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles : Simon Faye devant le procureur ce lundi 14 avril

Dakar, 11 avril 2025 – Le journaliste Simon Faye, rédacteur en chef de SenTV et de Zik FM, passera le week-end dans les locaux de la Division des Investigations Criminelles (DIC). Sa garde à vue, entamée jeudi, a été prolongée dans le cadre d’une enquête ouverte pour diffusion de fausses nouvelles, selon des sources proches de l’enquête.

Le dossier, particulièrement suivi par la corporation médiatique, soulève déjà de vives inquiétudes quant à la liberté d’expression et au respect des procédures judiciaires. Simon Faye devra comparaître ce lundi 14 avril devant le procureur.

L’affaire remonte à la diffusion sur la page Facebook « Zik FM L’Officiel » d’un article initialement publié sur le site Afrique Confidentielle. Le contenu, jugé sensible, aurait été à l’origine de l’ouverture d’une enquête. Toutefois, Simon Faye n’en serait ni l’auteur ni le premier diffuseur, selon ses proches et son avocat.

« Malheureusement, mon client vient d’être placé en garde à vue par les enquêteurs de la DIC pour une nouvelle qu’il n’a pas diffusée. Il ne connaît ni l’auteur ni la personne ayant publié ce contenu », déclare Me Alioune Badara Fall, avocat du journaliste.

L’avocat de Simon Faye dénonce ce qu’il qualifie de traitement sélectif dans la conduite de l’enquête.

« Il y a plusieurs sites qui ont publié cet article. Ils ont été clairement identifiés, mais leurs administrateurs n’ont même pas été interpellés. Simon Faye a nié tous les faits qui lui sont reprochés. Il n’est ni l’auteur, ni l’administrateur du site en question. Le maintenir en garde à vue relève d’une motivation qu’on peine à comprendre », soutient Me Fall.

Pour la défense, l’accusation ne repose sur aucun élément matériel convaincant. L’avocat estime que l’absence de preuves tangibles, couplée à la fonction éditoriale de son client – sans lien technique ou administratif direct avec la page incriminée – rend toute poursuite difficile à soutenir.

« Aucun juge sérieux ne pourra condamner Simon Faye pour cette infraction. Ce dossier est vide », conclut l’avocat.

Le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (SYNPICS) a déjà exprimé sa vive indignation face à cette arrestation, qu’il considère comme une atteinte grave à la liberté de la presse. Le syndicat, qui apporte un soutien total à Simon Faye et au groupe D-media, s’inquiète d’un retour aux méthodes liberticides et d’une tentative d’intimidation des professionnels de l’information.

Vague de licenciements : des centaines de travailleurs manifestent à Dakar contre la précarisation

Le malaise social s’accentue au Sénégal. Ce vendredi, des centaines de travailleurs licenciés ont battu le pavé à Dakar pour dénoncer une vague de renvois jugés « abusifs et injustifiés » dans plusieurs secteurs d’activité. À l’appel du Rassemblement des Travailleurs du Sénégal, un collectif regroupant les employés affectés, la mobilisation a pris une ampleur visible dans les rues de la capitale.

Partis de l’hôpital Abass Ndao, les manifestants ont défilé jusqu’au rond-point de la Poste de la Médina, en empruntant l’avenue Blaise Diagne. Arborant des brassards rouges, symboles de leur colère, ils ont scandé des slogans hostiles aux licenciements et brandi des pancartes dénonçant la précarisation galopante du marché du travail.

Les organisateurs dénoncent ce qu’ils qualifient de « politique de licenciement systématique et sans dialogue préalable ». Ils pointent du doigt un manque de cadre légal protecteur et l’absence de mécanismes efficaces de médiation entre employeurs et salariés. « Trop, c’est trop ! On ne peut pas continuer à sacrifier les travailleurs sans aucune forme de concertation », a déclaré un porte-parole du collectif.

À travers cette marche, les ex-employés entendent interpeller les autorités gouvernementales, notamment le ministère du Travail, pour une prise en charge urgente de la question. Ils appellent à l’ouverture de discussions nationales sur les droits des travailleurs, mais aussi sur la révision des procédures de licenciement dans les entreprises publiques et privées.

« Il est temps que l’État joue pleinement son rôle d’arbitre et garant de la stabilité sociale. Ces licenciements massifs plongent des familles entières dans l’incertitude », a insisté un manifestant.

Cette manifestation intervient dans un contexte économique tendu, marqué par des restructurations dans plusieurs entreprises, notamment dans les secteurs des médias, des télécommunications, de la logistique et de la sécurité. Ces vagues de licenciements, souvent sans indemnisation suffisante, nourrissent un sentiment d’injustice et d’abandon chez de nombreux travailleurs.

Mansour Faye tire à boulets rouges sur le tandem Sonko-Diomaye : « Tôt ou tard, ils rendront compte »

L’ancien ministre et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, est sorti de son silence après avoir été empêché d’embarquer sur un vol ce jeudi 10 avril. Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux ce vendredi, il dénonce une tentative d’intimidation politique et une « diabolisation » orchestrée par le régime actuel qu’il accuse de chercher en vain des éléments compromettants à son encontre.

« L’une des premières cibles dans leur funeste agenda de diabolisation reste et demeure mon humble personne », a-t-il écrit dans un texte au ton particulièrement virulent, où il accuse le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko de mener une politique de persécution contre les responsables de l’ancien régime.

Mansour Faye se défend avec vigueur de toute malversation, affirmant qu’aucun rapport des corps de contrôle de l’État ne l’a épinglé. Il souligne qu’il n’a jamais été convoqué ni entendu sur quelque dossier que ce soit depuis la fin du régime Macky Sall. À ses yeux, le pouvoir actuel « continue à chercher désespérément des charges à (lui) coller », sans succès.

Il affirme également que les accusations autour du PRODAC et de la gestion du fonds de riposte contre la COVID-19 sont infondées. Concernant le PRODAC, il rappelle que « le seul rapport existant est celui de la Cour des comptes datant de janvier 2024 », qui ne recommande aucune poursuite judiciaire, mais simplement des recommandations. Sur le dossier COVID, il balaie les critiques, évoquant un référentiel d’audit « caduc ».

Dans ce long message, Mansour Faye adopte un ton d’opposant décidé, parlant d’« apprentis dictateurs » à propos du tandem au pouvoir, et les accuse de « haute trahison ». Il défend le bilan du président Macky Sall, qualifiant sa gouvernance de « réussite globale », tout en reconnaissant « la faillibilité humaine » qui pourrait expliquer des manquements mineurs.

Il conclut son texte par un appel aux Sénégalais à « tirer les conséquences » de la situation actuelle : « Ces nouveaux dirigeants ont menti au peuple pour accéder au pouvoir, mais quand le mensonge prend l’ascenseur, la vérité qui prend les escaliers finira toujours par arriver à bon port. »

Cette sortie médiatique musclée intervient dans un contexte tendu, où les partisans de l’ancien régime dénoncent ce qu’ils appellent une « chasse aux sorcières » visant les responsables de l’ex-pouvoir. Elle pourrait raviver les débats autour de la gestion de la reddition des comptes, l’une des priorités affichées du gouvernement actuel, mais aussi relancer les tensions entre l’opposition et le pouvoir.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp dénonce l’intimidation et exige la libération de Simon Pierre Faye

Le Mouvement Gueum Sa Bopp, dirigé par Bougane Gueye Dany, a exprimé son soutien total à Simon Pierre Faye, rédacteur en chef du Groupe Dmedia, suite à son arrestation récente. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 11 avril, le mouvement a dénoncé ce qu’il considère comme une « persécution » orchestrée par l’actuel régime sénégalais, qu’il accuse d’utiliser la justice pour « déstabiliser les journalistes et les acteurs politiques ».

Les partisans du mouvement, connus sous le nom de « Jambaars », ont souligné que l’arrestation de Simon Faye fait partie d’une « logique de dictature » visant à intimider et à réduire au silence les voix critiques du gouvernement. Le communiqué rappelle que cette convocation s’inscrit dans une manœuvre politique visant spécifiquement Bougane Gueye Dany, fondateur du Groupe Dmedia, et par extension, le mouvement Gueum Sa Bopp.

Dans leur déclaration, les membres du Mouvement Gueum Sa Bopp ont exprimé leur « sympathie et soutien indéfectible » envers Simon Pierre Faye. Ils ont exigé sa « libération immédiate et sans condition », estimant que son arrestation constitue une violation des libertés fondamentales et un affront aux principes démocratiques du Sénégal.

« L’opinion nationale et internationale est aujourd’hui témoin que derrière la convocation de Simon Faye se cache une manœuvre d’intimidation visant directement le Président du Mouvement Gueum Sa Bopp, M. Bougane Gueye Dany, par ailleurs fondateur du Groupe Dmedia », indique le communiqué.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp a qualifié cette arrestation de « flagrante violation des libertés fondamentales » et a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de « museler la presse et les voix critiques ». Selon les responsables du mouvement, l’arrestation de Simon Faye est un acte d’intimidation destiné à dissuader toute opposition politique et à empêcher la presse indépendante de fonctionner librement.

Les membres du mouvement ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils appellent une tendance inquiétante de répression de la liberté de la presse et des droits humains au Sénégal. Ils ont appelé les autorités judiciaires à respecter les principes de justice et d’équité et à mettre un terme à cette situation qui, selon eux, porte atteinte aux valeurs démocratiques du pays.

Le Mouvement Gueum Sa Bopp a également exprimé sa solidarité avec tous les journalistes et acteurs politiques confrontés à des tentatives d’intimidation, soulignant l’importance de défendre les libertés fondamentales face à toute forme de répression. Ils ont appelé à une mobilisation nationale et internationale pour garantir la liberté d’expression et pour mettre fin aux atteintes à la presse libre.

L’affaire Simon Pierre Faye a mis en lumière les tensions croissantes entre le gouvernement sénégalais et les voix dissidentes. Pour le Mouvement Gueum Sa Bopp, cette arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de lutte pour la liberté de la presse et contre la répression des opposants politiques. Le mouvement a réaffirmé son engagement à défendre la démocratie et les libertés publiques, tout en appelant à une action urgente pour la libération de Simon Pierre Faye et la préservation des droits humains au Sénégal.

Saint-Louis : Cinq individus arrêtés pour tentative de trafic de migrants vers les Canaries, déférés à Dakar

Une nouvelle tentative de migration clandestine vers l’Espagne a été déjouée à Saint-Louis, où cinq individus ont été interpellés par la Délégation nationale à la lutte contre la traite des personnes (DNLT). Ces derniers sont soupçonnés d’avoir organisé un voyage maritime à destination des îles Canaries, dans le cadre d’un réseau de trafic de migrants.

L’annonce a été faite via un communiqué publié sur le compte X (anciennement Twitter) de la Police nationale du Sénégal, qui précise que les suspects sont poursuivis pour association de malfaiteurs et tentative d’organisation d’une migration irrégulière.

Après leur arrestation à Saint-Louis, les cinq hommes ont été déférés à Dakar, devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance, où ils devront répondre des charges liées à la traite des personnes. Cette décision de transfert traduit la gravité de l’affaire et l’attention particulière que lui accordent les autorités judiciaires.

Depuis le début de l’année, les tentatives de rejoindre les côtes espagnoles via l’Atlantique se sont multipliées, notamment à partir des zones nord et centre du pays. Les forces de sécurité sénégalaises ont intensifié leur lutte contre les réseaux de passeurs, qui mettent la vie de dizaines de jeunes en péril, souvent à bord d’embarcations de fortune.

Cette arrestation collective témoigne d’une stratégie plus offensive des autorités, qui cherchent à démanteler les réseaux en amont, avant même l’embarquement.

Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et les efforts bilatéraux entre le Sénégal et l’Espagne, l’émigration clandestine reste une réalité persistante, alimentée par le chômage, le désespoir économique et la quête d’un avenir meilleur en Europe.

Le voleur fantôme du Trésor public : un cambriolage de haut vol, 37 jours de cavale et une arrestation surprenante

C’est un fait divers digne des meilleurs romans policiers, avec une intrigue qui mêle discrétion, audace et une enquête menée à l’ancienne, sans preuves matérielles. Le mercredi 9 avril 2025, les enquêteurs de la Sûreté urbaine de Dakar ont mis fin à la cavale de Moctar Sall, présumé auteur du cambriolage spectaculaire survenu dans les locaux de la direction de l’informatique du Trésor public, rue Malenfant.

Dans la nuit du 3 mars, un individu inconnu s’introduit dans le bâtiment administratif en escaladant un arbre jusqu’au deuxième étage. Sans laisser la moindre trace : pas d’empreintes, pas de preuve ADN, des caméras en panne, comme si le coup avait été pensé pour passer sous les radars. Le bilan : deux ordinateurs connectés au serveur central et 200 000 F CFA en liquide dérobés. Mais au-delà de la somme, c’est surtout la nature des données contenues dans les ordinateurs – des informations sensibles du Trésor public – qui fait frémir les autorités.

L’affaire semblait au point mort. Mais les enquêteurs ne lâchent rien. À défaut de preuves scientifiques, ils s’appuient sur des recoupements téléphoniques, l’exploitation d’images vidéo, et surtout une intuition aiguisée. Après avoir isolé une silhouette filmée escaladant l’arbre, les recherches s’orientent vers Moctar Sall, un natif de Banadji, déjà connu des services pour divers petits larcins.

La traque mène finalement les policiers au marché Sandaga, en plein centre-ville de Dakar, où Moctar Sall est interpellé sans résistance.

Mais l’affaire prend un tour encore plus troublant en garde à vue. Moctar Sall reconnaît immédiatement les faits, sans tenter de nier. Il livre même le nom de son receleur présumé, un certain “Malaw”, toujours en fuite. Mais surtout, il déclare avec un calme déroutant :

« Pour être franc, j’avais complètement oublié cette affaire jusqu’à mon arrestation. »

Un détachement qui interroge autant qu’il inquiète. Après deux jours de garde à vue, le suspect reste serein, voire détaché, tandis que les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour retrouver les ordinateurs volés et localiser le receleur.

  • Un cambriolage sans aucune preuve matérielle
  • Une enquête longue de 37 jours, menée à l’intuition et à la technologie
  • Une arrestation en douceur au cœur de Dakar
  • Un suspect coopératif, mais atypique
  • Des données sensibles du Trésor toujours introuvables

Au-delà de l’arrestation, cette affaire met en lumière la fragilité des dispositifs de sécurité dans certaines administrations sénégalaises. L’absence de vidéosurveillance fonctionnelle et la facilité d’accès à un étage stratégique par un arbre posent de sérieuses questions sur la sécurité des données publiques. Si les ordinateurs n’étaient pas cryptés, des informations stratégiques pourraient être en circulation.

L’arrestation de Moctar Sall est une victoire pour les forces de l’ordre, mais l’affaire est loin d’être close. Reste à savoir si les données volées ont été exploitées – ou pire, revendues – et si le « voleur fantôme » dit toute la vérité.

Décès de Mamadou Badio Camara : la Nation rend hommage à une figure éminente de la justice sénégalaise

Le Sénégal pleure l’un de ses plus illustres magistrats. Ce vendredi matin, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a pris part à la cérémonie de levée du corps de M. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, décédé le 10 avril 2025. La cérémonie, empreinte de solennité et de recueillement, s’est tenue en présence de nombreuses autorités étatiques, judiciaires et de proches du défunt.

Dans une oraison funèbre profondément émotive, le chef de l’État a salué la mémoire d’un homme qui, tout au long de sa vie, a incarné l’idéal de justice et le respect du droit. « Mamadou Badio Camara a consacré sa vie au service de la justice, du droit et de la République », a rappelé le Président Faye, visiblement ému.

Magistrat d’une rigueur sans faille, respecté par ses pairs et admiré par plusieurs générations de professionnels du droit, M. Camara laisse une empreinte indélébile dans l’histoire de l’institution judiciaire sénégalaise. Le Président a tenu à rappeler sa compétence, son humilité et son attachement profond aux valeurs républicaines, qui ont fait de lui un pilier de la magistrature nationale.

Le chef de l’État a également mis en lumière le rôle de formateur que Mamadou Badio Camara a joué, saluant son sens de l’écoute, sa discrétion et la sagesse de ses conseils. « Il a su prodiguer des conseils précieux, notamment lors de la cérémonie de prestation de serment présidentielle », a-t-il déclaré.

Au nom de la République, de la grande famille judiciaire et du peuple sénégalais, le Président Bassirou Diomaye Faye a adressé ses condoléances les plus attristées à la famille du défunt. Il a également prié pour le repos de son âme, implorant Allah, le Tout-Puissant, de lui accorder Son pardon et de l’accueillir en Son Paradis céleste.

Le Sénégal perd un serviteur de l’État exceptionnel, un homme de droit dont l’œuvre continuera d’inspirer les générations futures.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°440 – 11/04/2025

🔴 MANSOUR FAYE CLOUÉ AU SOL MALGRÉ L’ORDONNANCE DE LA COUR SUPRÊME, GARDE À VUE DU JOURNALISTE PIERRE SIMON FAYE : LE TOTALITARISME EN MARCHE
🔴 DÉCÈS DE MAMADOU BADIO CAMARA, PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : UN BAOBAB DU DROIT TOMBE»

🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : BUILDERS FC AFFRONTE LE JARAAF EN DEMIES
🔴 RÉHABILITATION DU STADE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR :LES CLEFS RÉCEPTIONNÉES AUJOURD’HUI

Bambey Sérère : des cambriolages en série plongent le village dans l’inquiétude

Depuis plusieurs mois, le paisible village de Bambey Sérère, situé dans le département de Bambey (région de Diourbel), vit au rythme de cambriolages à répétition qui perturbent profondément le quotidien des habitants. Commerces pillés, pertes financières importantes, sentiment d’abandon : la population, désemparée, tire la sonnette d’alarme et exige une réaction rapide des autorités.

Aliou Fall, commerçant au marché hebdomadaire du village, raconte avec amertume l’attaque dont il a été victime : « Ils ont tout emporté. De l’argent, des marchandises… Je ne sais même pas comment je vais me relever. » Comme lui, plusieurs autres commerçants ont vu leur gagne-pain réduit à néant. Selon des témoignages concordants, au moins cinq boutiques ont été cambriolées en l’espace de six mois, principalement entre le marché hebdomadaire et le marché Ocass.

Les malfaiteurs, souvent organisés, opèrent en toute discrétion et sans laisser de traces. « Ils savent quand frapper. Souvent entre deux jours de marché, quand la surveillance est relâchée et les commerçants absents ou moins vigilants », confie un habitant sous couvert d’anonymat.

Au-delà des pertes matérielles, c’est surtout la peur qui gagne du terrain. Le climat d’insécurité s’installe durablement dans les esprits. « On ne dort plus tranquillement. Chaque bruit suspect la nuit nous fait sursauter », s’inquiète une mère de famille.

La population se dit abandonnée à son sort, face à une situation qui ne semble susciter ni réaction ferme ni présence accrue des forces de sécurité. « Il n’y a pas de patrouilles, pas de poste de police ou de gendarmerie à proximité. Nous sommes seuls », déplore un notable du village.

Dans un appel collectif, les habitants de Bambey Sérère demandent la mise en place urgente de dispositifs de sécurité, notamment des patrouilles régulières de gendarmerie ou de police, la création d’un poste de sécurité de proximité, ainsi qu’un soutien aux commerçants sinistrés.

Ils en appellent également à l’État, aux autorités locales et au préfet de Bambey pour que des mesures concrètes soient prises afin de rétablir la paix et la sécurité dans le village. Faute de quoi, préviennent-ils, la situation pourrait dégénérer ou pousser certains à organiser eux-mêmes leur défense.

En attendant une réponse officielle, des discussions seraient en cours pour créer des comités de vigilance locaux, composés de jeunes du village. Une initiative citoyenne qui, selon certains, pourrait au moins dissuader les voleurs. « Nous ne voulons pas de violence, mais nous devons nous protéger », indique un résident.

Pierre Simon Faye en garde à vue : quand le populisme dérape et piétine la liberté de la presse

L’arrestation du journaliste Simon Pierre Faye, directeur de Zik FM et SenTV, n’est pas un simple incident judiciaire. Elle représente un tournant inquiétant dans le paysage politique et médiatique, un symbole d’une dérive autoritaire qui, sous couvert de populisme, cherche à museler la liberté de la presse. Ce qui devait être une ère de rupture avec les anciennes pratiques politiciennes semble se transformer, jour après jour, en une machine répressive contre la presse libre et indépendante.

Le populisme a toujours été présenté comme un mode de gouvernance “proche du peuple”. Cependant, cette promesse d’écoute et d’équité cache bien souvent une réalité beaucoup plus sombre. Derrière des discours radicaux où l’on oppose “le peuple” aux “élites”, les régimes populistes finissent par développer des méthodes brutales pour conserver leur pouvoir. Simon Pierre Faye incarne aujourd’hui cette dérive : un journaliste qui, en relayant une information d’intérêt public, se voit arrêté et mis en garde à vue. Ce n’est pas un accident isolé, mais bien le symptôme d’un pouvoir qui préfère réprimer la liberté d’expression plutôt que de répondre à ses critiques.

Les populistes, qu’ils soient de gauche ou de droite, détestent une presse indépendante. Celle-ci brise leur mise en scène en mettant en lumière leurs contradictions et leurs manœuvres politiques. Ils la considèrent comme un obstacle, une menace. Dès lors, les journalistes deviennent les cibles privilégiées, souvent accusés de manipulation, de mensonge, et de distorsion de la vérité. Dans cette logique, Simon Pierre Faye devient un symbole de cette répression : un journaliste, comme beaucoup d’autres, ciblé et persécuté pour avoir simplement fait son travail.

Il faut bien comprendre que cette stigmatisation est loin d’être anodine. Elle sert à créer un climat de peur, à intimider ceux qui osent contester le pouvoir en place. La menace de l’arrestation et de la répression vise à instaurer un espace public aseptisé, où seules les voix du pouvoir sont autorisées à s’exprimer. Et c’est là tout le danger : une société où la critique est étouffée et où seuls les discours agréables au pouvoir peuvent circuler librement.

Bien que les populistes prétendent défendre les intérêts du peuple, leur véritable but est souvent de concentrer le pouvoir entre les mains d’une élite restreinte. Ce populisme, qui se drape de l’illusion d’une démocratie participative, finit toujours par faire fi des libertés fondamentales. Les promesses de liberté sont vite oubliées, dès qu’elles entrent en conflit avec les intérêts du pouvoir en place. L’arrestation de Simon Pierre Faye et d’autres journalistes avant lui montre bien que ce qui commence comme une tentative de gouvernance populaire se transforme en un système autoritaire, où la liberté d’expression est piétinée.

Les journalistes sont souvent perçus comme des menaces. Leur rôle de contre-pouvoir devient insupportable pour un pouvoir qui cherche à s’imposer sans entraves. Ce n’est pas un dérapage isolé, mais une stratégie délibérée pour empêcher toute forme de critique et maintenir un contrôle absolu sur l’espace public.

Il est grand temps que les citoyens, les intellectuels, et les institutions républicaines ouvrent les yeux. L’histoire est parsemée de régimes qui ont commencé par séduire le peuple pour mieux l’asservir ensuite. Ce n’est pas un hasard si la presse a toujours été le premier ennemi de ceux qui souhaitent installer un pouvoir autoritaire. L’étouffement de la presse est le signe précurseur d’un manque d’oxygène démocratique dans une société.

Il est impératif de rappeler que le journalisme n’est pas un crime. Au contraire, c’est un devoir sacré. Dans ce combat contre la répression, la solidarité entre journalistes et citoyens est plus que jamais essentielle. La critique, l’investigation, et même l’ironie – cet outil trop souvent sous-estimé – sont des remparts contre l’attaque systématique de la démocratie.

Nous ne pouvons pas laisser l’autoritarisme s’installer sous prétexte de populisme. La liberté d’informer et la possibilité de critiquer le pouvoir sont des pilliers essentiels de toute démocratie. A ceux qui gouvernent aujourd’hui, il est essentiel de rappeler : vous n’êtes pas au-dessus de la critique. L’histoire a montré que ceux qui tentent de museler la presse finissent par s’enfermer dans une logique de répression permanente.

Aux journalistes et à ceux qui défendent la liberté d’expression, ce combat est le vôtre. Simon Pierre Faye, en garde à vue aujourd’hui, est le symbole de tous ceux qui refusent de se soumettre au silence imposé par des pouvoirs autoritaires. Ce n’est pas une lutte isolée, c’est celle de toute une société qui refuse de voir la démocratie être réduite à un spectacle vide où seule la voix du pouvoir peut résonner.

Le parti de Aïda Mbodji dément les accusations de Ndeye Khady Ndiaye et fait une mise au point

Le parti AND/Saxal Liguey, dirigé par Mme Aïda Mbodji, actuelle Déléguée générale de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), a publié ce jeudi 10 avril 2025 un démenti officiel suite à des accusations formulées par Mme Ndeye Khady Ndiaye sur les réseaux sociaux. Cette dernière avait prétendu n’avoir pas été reçue par Mme Aïda Mbodji dans le cadre de ses fonctions à la tête de la DER/FJ, insinuant ainsi un manquement dans la mission de service public de l’institution.

Dans une déclaration lue par Ndeme Dieng, porte-parole du parti, AND/Saxal Liguey dénonce les propos de Ndeye Khady Ndiaye, les qualifiant de diffamatoires et soulignant qu’ils sont non seulement infondés, mais également mensongers. Selon le porte-parole, Mme Ndiaye n’a jamais obtenu d’audience auprès de la Délégation générale de la DER/FJ, ni n’a jamais franchi les portes de l’institution, ce qui rend ses accusations totalement fausses.

Le parti AND/Saxal Liguey met en avant que ces accusations sont une tentative de manipulation de l’opinion publique, visant à nuire à la réputation de Mme Aïda Mbodji, une femme d’État respectée, engagée dans le renforcement de l’inclusion économique des femmes et des jeunes. En réponse à cette campagne, le communiqué affirme que les propos de Mme Ndiaye relèvent d’une stratégie de déstabilisation, sans fondement, qui cherche à porter atteinte à l’intégrité et au professionnalisme de la Déléguée générale de la DER/FJ.

Depuis sa nomination à la tête de la DER/FJ, Mme Aïda Mbodji s’est dévouée à promouvoir l’inclusion des jeunes et des femmes dans le processus économique national, en mettant en œuvre des programmes d’accompagnement, des financements adaptés, et des initiatives d’autonomisation dans tout le pays. Le travail de la DER/FJ est ainsi mis en avant comme un modèle de transparence, d’équité et de rigueur administrative.

L’AND/Saxal Liguey appelle à la vigilance dans l’utilisation des réseaux sociaux, insistant sur la responsabilité de chacun lorsqu’il s’agit de diffuser des informations. « Les manipulations mensongères et les diffamations gratuites n’affaibliront en rien l’engagement et le professionnalisme de Mme Aïda Mbodji. Elles renforcent plutôt sa détermination à mener à bien sa mission », indique le communiqué. Le parti met en garde contre la propagation de fausses informations, qui ne résistent généralement pas à la vérité.

Dans une conclusion forte, le parti AND/Saxal Liguey affirme que « le mensonge ne résiste jamais à la vérité » et que Mme Aïda Mbodji, femme d’État exemplaire, poursuivra sa mission avec l’intégrité et l’engagement qui la caractérisent.

Almadies : un présumé étudiant arrêté avec du haschich et une arme à feu

Dans la nuit du 9 avril 2025, vers 00h30, les éléments de la Division opérationnelle de l’OCRTIS ont procédé à l’interpellation d’un individu se présentant comme étudiant, au cœur du quartier des Almadies. Cette arrestation fait suite à une enquête ciblée sur un réseau de trafic de drogue opérant dans cette zone résidentielle.

Selon la Direction de la Police nationale, les enquêteurs ont agi sur la base d’informations signalant des activités illicites menées depuis des appartements meublés. Le suspect a été appréhendé alors qu’il détenait 20 grammes de haschich, une balance électronique, et plusieurs sachets plastiques servant à l’emballage de produits prohibés.

Mais le plus inquiétant reste la découverte d’un pistolet automatique de 5e catégorie, de marque Smith & Wesson, calibre 9 mm. Une arme à feu, qui selon les premières constatations, n’était accompagnée d’aucune autorisation légale.

Les agents ont également mis la main sur un document administratif, un téléphone de marque iPhone, 32 000 FCFA en espèces, et une moto de type BMW GS, éléments qui pourraient contribuer à faire la lumière sur ses connexions présumées.

La Police nationale précise que l’enquête est toujours en cours, notamment pour identifier et interpeller les éventuels complices de ce réseau actif dans la distribution de drogues dans certains quartiers chics de Dakar. Le matériel saisi laisse entrevoir une organisation structurée, habituée à des transactions discrètes mais régulières.

Cet incident relance le débat sur l’insécurité croissante liée aux trafics en tout genre dans les quartiers résidentiels et met une fois de plus en lumière l’importance du travail de renseignement dans la lutte contre la drogue et la criminalité urbaine.

Mansour Faye interdit de quitter le territoire : une décision de justice ignorée ?

Malgré une ordonnance de la Cour suprême du Sénégal ordonnant la levée de toutes les restrictions à sa liberté de mouvement, Mansour Faye, ancien ministre des Transports terrestres et actuel maire de Saint-Louis, s’est vu refuser l’embarquement ce jeudi 10 avril 2025, à l’aéroport international Blaise Diagne. Une situation qu’il a lui-même dénoncée dans une publication sur ses réseaux sociaux, pointant du doigt une atteinte grave à l’État de droit.

« Je tiens à informer l’opinion nationale et internationale que je viens d’être interdit d’embarquer sur le vol HF 0701, malgré la présentation de l’ordonnance de la Cour suprême (n°12/2025) me rétablissant dans mes droits. Dans quel État sommes-nous ? », a-t-il écrit.

Le 28 mars dernier, la Cour suprême avait ordonné au ministère de l’Intérieur de lever toute mesure restreignant la liberté de déplacement de Mansour Faye, jugée injustifiée. La décision, rendue en référé, intimait également à la Police de l’air et des frontières (PAF) de le laisser voyager librement.

Mieux encore, une ordonnance complémentaire, datée du 1er avril 2025, exigeait que toute entrave soit motivée de manière écrite et précise. Pourtant, selon les déclarations de l’ancien ministre, aucun motif officiel ne lui a été communiqué ce jeudi au moment de l’embarquement.

Ce nouvel épisode soulève une question de fond : les décisions de justice sont-elles respectées dans notre pays ? Lorsqu’un citoyen, aussi connu soit-il, peut se voir opposer un refus malgré une décision judiciaire favorable, c’est tout le fonctionnement démocratique qui est interrogé.

Pour certains observateurs, cette situation reflète une crise de gouvernance et un manque de coordination entre les institutions. Pour d’autres, elle pourrait être le signe d’un ciblage politique. En tant que beau-frère de l’ancien président Macky Sall et figure de proue de l’opposition libérale, Mansour Faye ne cache pas ses ambitions ni ses critiques envers le pouvoir en place.

Alors que le climat politique sénégalais est toujours marqué par des tensions post-électorales et des procédures judiciaires visant d’anciens dignitaires du régime précédent, le cas de Mansour Faye pourrait raviver les débats sur les libertés individuelles et la séparation des pouvoirs.

Dans l’attente d’une réaction officielle du ministère de l’Intérieur, ce refus de sortie du territoire – en dépit de la décision de la Cour suprême – pourrait bien devenir un symbole de l’équilibre fragile entre exécutif et judiciaire au Sénégal.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°439 – 10/04/2025

🔴 DE TROUBADOURESSE DE L’ADMINISTRATION MACKY À CANTATRICE DU DUO DIOMAYE-SONKO : LES DEUX FACES DE MIMI
🔴 ATTAQUE DE LA LOI INTERPRÉTATIVE DE L’AMNISTIE : L’OPPOSITION MISE SUR LES « 7 SAGES »

🔴 « POUR LA PREMIÈRE FOIS, AUCUN LUTTEUR N’A ÉTÉ FINANCIÈREMENT SANCTIONNÉ » : LE CNG JUBILE
🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : GUELWAARS SURPREND DUC ET FILE EN DEMIES

Réorganisation du Conseil national de la Jeunesse : Le Président Diomaye fixe un ultimatum au 1er juillet 2025

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé sa volonté de faire de la jeunesse sénégalaise un acteur central du développement national. Lors du Conseil des ministres tenu ce mercredi 9 avril 2025, il a exhorté le ministre de la Jeunesse à procéder, d’ici le 1er juillet 2025, à la réorganisation consensuelle du Conseil national de la Jeunesse (CNJ).

Dans son discours, le chef de l’État a souligné l’urgence de repositionner l’instruction civique dans les programmes de formation à tous les niveaux. Il a insisté sur la nécessité d’investir davantage dans les infrastructures sociales, sportives et culturelles, en vue de mieux encadrer et valoriser le potentiel des jeunes sénégalais, dans toute leur diversité.

« Il convient de renforcer la vie associative à l’école, dans les daara, dans les quartiers et les villages du pays », a plaidé le président Diomaye, en appelant à une dynamique nationale favorisant l’expression, la structuration et l’autonomisation des jeunes.

Le Conseil national de la Jeunesse, à cet effet, devra évoluer vers un organe consultatif, capable de fédérer les aspirations et propositions des jeunes dans les grandes orientations du développement national. La refondation de cette instance emblématique de la jeunesse sénégalaise s’inscrit dans une volonté de rupture avec les pratiques antérieures, souvent marquées par des tensions internes ou des dérives politiques.

Par ailleurs, le chef de l’État a félicité les jeunes ayant participé aux Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ), organisées les 5 et 6 avril 2025 à Pout Diack, dans la région de Thiès. Il a salué cette mobilisation comme un exemple d’engagement citoyen, spirituel et social, à encourager dans toutes les sphères de la vie nationale.

En fixant un délai ferme au ministre de la Jeunesse, le président Diomaye affiche sa volonté de passer rapidement à l’action pour bâtir un nouveau cadre de concertation des jeunes, adapté aux défis contemporains et au projet de transformation du pays.

Médiature de la République : 279 réclamations en 2023-2024, le foncier en tête et l’État épinglé pour non-respect des décisions de justice

Le Médiateur de la République, Demba Kandji, a présenté ce mercredi le rapport annuel de son institution, couvrant la période de janvier 2023 à juin 2024. Ce document, partagé avec la société civile, dresse un état des lieux des dysfonctionnements administratifs signalés par les citoyens, révélant un nombre important de réclamations et mettant en lumière certaines pratiques préoccupantes de l’État.

Selon le rapport, la Médiature a reçu 279 réclamations au cours de la période concernée. Dix-huit de ces dossiers ont été déclarés irrecevables, car ne relevant ni d’une administration publique ni d’un service exerçant une mission d’intérêt général. Sur les réclamations traitées, 14 ont abouti à une médiation réussie, trois ont été jugées non fondées et 231 sont encore en cours de traitement.

Lors de la présentation, Demba Kandji a précisé : « Nous sommes autour de 300 réclamations pertinentes. Le rapport parle de 279 traités. C’est divisé entre les litiges fonciers, qui dominent, et les autres, relatifs à des situations administratives, notamment celles de fonctionnaires. »

Les affaires foncières représentent 25,1 % des cas traités par la Médiature. Le médiateur a différencié les problématiques entre foncier urbain et rural. Selon lui, le foncier urbain pose moins de difficultés en raison de la disponibilité de titres et de l’accès plus facile aux juridictions. Le foncier rural, en revanche, reste marqué par les pratiques coutumières, souvent à l’origine de conflits graves entre agriculteurs et éleveurs.

« Le foncier rural est un problème majeur. Les titres sont rares, la justice est difficilement accessible et les litiges dégénèrent souvent. Nous avons beaucoup travaillé sur ces questions avec les pasteurs et les agriculteurs », a souligné Demba Kandji.

Autre constat alarmant du rapport : l’État sénégalais a été épinglé à plusieurs reprises pour son refus ou son retard à exécuter certaines décisions de justice, notamment celles rendues contre lui. « Avec la récurrence des réclamations, on se rend compte que l’État lui-même n’exécute pas les décisions qui le condamnent. Et pourtant, la puissance publique devrait être la première à s’incliner devant une décision judiciaire. C’est ça, l’État de droit », a martelé Demba Kandji.

Il a estimé qu’il était temps de lancer une réflexion institutionnelle pour rappeler à l’administration publique son obligation d’appliquer les décisions de justice.

Dans sa communication, le Médiateur a affirmé que les ministres concernés par les réclamations sont, dans leur majorité, coopératifs. « Les ministres répondent. S’ils ne répondent pas, je peux en faire part dans mon rapport annuel adressé au président de la République. Heureusement, pour cette année, je n’ai rien à leur reprocher. Le président Diomaye Faye, lors de la remise du rapport, a montré beaucoup d’intérêt pour nos recommandations », a-t-il indiqué.

Demba Kandji a également souligné le déficit de notoriété de la Médiature auprès du grand public. Il a plaidé pour une meilleure communication afin que les citoyens comprennent le rôle, les missions et les procédures de l’institution. « C’est à nous de faire connaître la Cour et ses méthodes. Nos rapports sont des outils de transparence. Ils parlent d’eux-mêmes », a-t-il insisté.

Enfin, il a rappelé que le Médiateur ne doit pas se contenter d’attendre des réclamations. Il a le devoir d’agir de manière proactive pour identifier les cas de mauvaise administration : « Quand un dysfonctionnement est évident, le Médiateur peut saisir l’administration, même sans requête préalable du citoyen. »

Le rapport annuel de la Médiature 2023-2024 reflète une administration encore largement défaillante dans certains domaines sensibles, notamment le foncier et le respect des décisions judiciaires. Mais il souligne aussi une volonté d’écoute croissante de la part de l’Exécutif. Il reste maintenant à voir si les recommandations du Médiateur seront pleinement suivies d’effet dans un contexte politique où la réforme de l’État et la restauration de la confiance citoyenne sont au cœur des enjeux.

Assemblée nationale : l’opposition parlementaire boycotte la prochaine plénière pour protester contre des « violations graves »

Ce mercredi 9 avril 2025, l’opposition parlementaire sénégalaise a annoncé qu’elle boycottera la prochaine séance plénière de l’Assemblée nationale. Prévue initialement le jeudi 10 avril, cette séance a été reportée à une date non encore précisée. L’annonce a été faite par Thierno Alassane Sall, député non-inscrit et leader du parti La République des Valeurs, lors d’une conférence de presse conjointe avec le groupe Takku Wallu Sénégal.

Devant la presse, le député a affirmé que la décision a été prise en concertation avec les responsables de l’opposition parlementaire, notamment la présidente du groupe Takku Wallu, Me Aïssata Tall Sall, et la coordonnatrice des non-inscrits. Il a souligné que les élus opposés à la majorité présidentielle entendent ainsi dénoncer « la dérive autoritaire » en cours au sein de l’institution législative.

« Par respect pour nos électeurs et l’opinion nationale, nous tenons cette séance d’information afin que nul n’en ignore le sens et le bien-fondé », a déclaré Thierno Alassane Sall.

Dans une déclaration sans détour, le député a pointé deux raisons majeures justifiant ce boycott. La première, selon lui, est la violation répétée du règlement intérieur de l’Assemblée nationale par la majorité, « sous l’impulsion du président de l’institution », El Malick Ndiaye, qu’il accuse de se comporter « comme le président du groupe parlementaire Pastef ».

« Que se passe-t-il à l’Assemblée nationale pour que nous en arrivions là ? », s’est interrogé Thierno Alassane Sall, avant de dénoncer un climat institutionnel où les droits de l’opposition seraient bafoués au nom de la discipline de parti.

Il accuse notamment la majorité de bloquer les initiatives législatives de l’opposition, de monopoliser les débats et de faire passer des lois controversées sans véritable débat démocratique, en référence notamment à la loi interprétative de l’amnistie récemment adoptée.

Ce boycott intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par de vives divisions autour de l’interprétation de la loi d’amnistie, de la gestion de certains dossiers judiciaires, et du rôle grandissant de Pastef au sein de l’hémicycle. L’opposition estime que l’Assemblée nationale est en train de devenir un simple relais de l’exécutif, au lieu de jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir.

Thierno Alassane Sall a indiqué que cette décision de boycott n’est pas une démission, mais un acte de protestation politique fort. Il affirme que l’opposition continuera de siéger dans les commissions et de déposer des propositions de loi, mais refusera de prendre part aux séances plénières tant que les conditions d’un fonctionnement parlementaire équilibré ne seront pas restaurées.

« Nous ne pouvons pas cautionner un théâtre institutionnel où tout est joué d’avance. Le Parlement doit rester un lieu de débat, de confrontation d’idées, pas une chambre d’enregistrement », a-t-il martelé.

Le report de la plénière prévue le 10 avril, officiellement pour des raisons d’agenda, semble s’inscrire dans cette dynamique de crispation. Aucune nouvelle date n’a encore été communiquée.

Recours contre la loi interprétative de l’amnistie : l’opposition saisit le Conseil constitutionnel pour faire barrage à une « injustice institutionnalisée »

Un nouveau front s’ouvre dans le bras de fer politique qui secoue le Sénégal depuis l’adoption de la loi interprétative de l’amnistie. Ce mardi, vingt-trois députés de l’opposition, dont treize issus de la coalition Takku Wallu Sénégal et dix autres non-inscrits, ont officiellement saisi le Conseil constitutionnel pour contester la légalité de ce texte controversé. Ils dénoncent une loi « inique », « sélective », et contraire aux principes fondamentaux de la République.

Cette initiative parlementaire intervient dans un climat tendu, marqué par le souvenir des crises politiques des années 2021 à 2023 et par une forte attente de justice de la part des familles de victimes et des citoyens engagés pour l’État de droit.

La loi n°05/2025, présentée par le député Amadou Ba (Pastef) et adoptée par 126 voix contre 20, est censée clarifier la portée de la loi d’amnistie votée en mars 2024. Mais pour l’opposition, elle ne fait que consacrer une impunité sélective, protégeant des acteurs politiques proches du pouvoir, tout en exposant les forces de défense et de sécurité à des poursuites arbitraires.

Lors d’une conférence de presse à Dakar, Mbaye Dione, député non-inscrit et porte-parole du collectif, a accusé la majorité de vouloir instaurer une justice à deux vitesses :

« Cette loi garantit l’impunité aux partisans d’un projet politique précis, tandis que d’autres citoyens restent soumis à la rigueur de la loi. C’est une rupture d’égalité devant la loi, une dérive grave. »

Les parlementaires ont aussi dénoncé l’absence de concertation, rappelant que plusieurs organisations de la société civile avaient demandé un sursis à l’examen du texte.

Le recours insiste sur les dangers que la loi fait peser sur l’équilibre institutionnel. Selon les signataires, la lecture actuelle de l’amnistie criminalise de facto les interventions des forces de défense et de sécurité lors des événements de 2021 à 2023, au seul motif qu’elles auraient empêché un mouvement insurrectionnel. Une position que certains jugent populiste et dangereuse pour la stabilité républicaine.

Les députés estiment que cette orientation crée une pression politique sur la justice, et affaiblit l’indépendance des institutions. « Si cette loi est validée, demain n’importe quel régime pourra modifier une loi d’amnistie à son avantage. Cela ouvre la porte à l’arbitraire », déclare un membre de Takku Wallu.

La contestation s’organise donc sur trois niveaux. Le premier est juridique, avec la saisine du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer sur la conformité du texte avec la Constitution. Le deuxième est politique, avec un discours fort contre ce que les députés appellent une dérive autoritaire du pouvoir actuel. Enfin, le troisième est symbolique : les opposants veulent faire de cette bataille un combat pour la mémoire nationale et le respect des principes républicains.

« Nous n’accepterons pas que l’histoire soit réécrite par une majorité aux ordres. Nous devons préserver notre conscience collective », a insisté un autre député signataire.

Le recours a été introduit avec le nombre légal requis de 17 signatures. Le Conseil constitutionnel dispose désormais de plusieurs semaines pour juger de sa recevabilité et statuer sur le fond. Quelle que soit l’issue, l’opposition promet de ne pas en rester là.

« Cette loi ne passera pas dans l’opinion. C’est le début d’une résistance démocratique. Nous en appelons à la société civile, aux intellectuels, aux syndicats, pour qu’ils se mobilisent contre cette injustice institutionnalisée », ont lancé les députés.

L’adoption de la loi interprétative, censée tourner la page des violences politiques, n’aura donc pas calmé les tensions. Elle risque, au contraire, de rouvrir les plaies du passé récent et d’enflammer davantage le débat public autour de la justice, de l’égalité devant la loi et du respect des institutions.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°438 – 09/04/2025

🔴 DÉGRADATION DE PRÈS DE 23,7% : LE DÉFICIT COMMERCIAL S’AGGRAVE
🔴 INTÉGRATION DU CONSEIL DE LA FONDATION MO IBRAHIM : MACKY SALL BRILLE NOLENS VOLENS

🔴 ESCROQUERIE AU VISA ET ASSOCIATION DE MALFAITEURS : LAC 2 RISQUE GROS
🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : JARAAF DANS LE DERNIER CARRÉ

Trafic de drogue : 51 kg de chanvre indien saisis dans un taxi à Baba Garage

Les gendarmes de la brigade de proximité de Baba Garage ont frappé un grand coup dans la lutte contre le trafic de drogue. Dans la nuit du lundi, au cours d’une patrouille de routine, ils ont intercepté un taxi transportant pas moins de 51 kg de chanvre indien, communément appelé « yamba ».

C’est lors d’un contrôle minutieux du véhicule que les éléments de la gendarmerie, agissant sous la direction du lieutenant-colonel Ibrahima Ndiaye, ont découvert deux sacs remplis de la marchandise prohibée. Les deux hommes à bord ont été immédiatement interpellés. Ils ont été placés en garde à vue et feront face à la justice dans les prochains jours.

L’opération, menée dans un milieu interlope bien connu des forces de l’ordre, illustre une fois de plus la détermination de la gendarmerie à assécher les réseaux de trafiquants qui alimentent certaines localités en produits stupéfiants.

Cette saisie vient s’ajouter à une série d’opérations réussies ces dernières semaines dans d’autres régions du pays, et confirme l’efficacité du maillage sécuritaire mis en place par les autorités pour faire face à ce fléau.

Escroquerie au visa : Lac de Guiers 2 fixé sur son sort le 22 avril

À peine le goût de la victoire savouré face à Ada Fass dans un combat très attendu ce vendredi 4 avril à l’Arène nationale, le lutteur Lac de Guiers 2 se retrouve de nouveau au cœur d’une tourmente judiciaire. L’enfant de Guédiawaye est rattrapé par une affaire d’escroquerie au visa, qui lui avait déjà valu un passage en détention il y a quelques mois. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Pikine-Guédiawaye a examiné ce dossier sensible, révélant des détails qui pourraient peser lourd dans la balance judiciaire.

À la barre, Abdou Cissé, plus connu sous son nom de scène Lac de Guiers 2, a reconnu avoir perçu la somme de 53 millions de francs CFA. Toutefois, il a nié avoir escroqué qui que ce soit, expliquant qu’il avait remis l’argent à un certain Abdou Salam Diagne, qui devait selon lui s’occuper de l’obtention des visas pour les personnes concernées. Mais ce dernier ne se serait jamais exécuté, laissant le lutteur face à des accusations lourdes.

Le juge a d’ailleurs diffusé des vidéos accablantes où l’on voit Lac de Guiers 2 promettre des visas aux plaignants. Ces éléments, versés au dossier, confortent les charges d’association de malfaiteurs et d’escroquerie au visa qui pèsent sur lui, pour un montant total estimé à 53 600 000 francs CFA. Face à ces accusations, l’avocat des plaignants, Me Oumar Kassé, a réclamé le remboursement de cette somme, soulignant que son client avait déjà versé 54 millions de francs à la Caisse des Dépôts et Consignations. Les 18 victimes de cette affaire, entendues par le tribunal, ont toutes réclamé le retour de leur argent.

Dans son réquisitoire, le procureur de la République a estimé que les faits étaient clairs. Il a rappelé que le lutteur, lors de son audition par le juge d’instruction, avait reconnu avoir promis à plusieurs personnes de leur faciliter l’obtention de visas pour l’Europe, tout en affirmant ne pas avoir agi seul. Selon lui, toute l’affaire repose sur un partenariat avec Abdou Salam Diagne, aujourd’hui introuvable. Le parquet a requis une peine d’un an de prison ferme contre le lutteur.

Selon les informations de Seneweb, cette affaire remonte à la période des préparatifs du combat de Lac de Guiers 2 contre Siteu. Le lutteur devait se rendre en France pour son stage d’entraînement et avait obtenu un quota de cinq personnes pour l’accompagner. C’est dans ce contexte que Abdou Salam Diagne serait intervenu, lui proposant d’intégrer d’autres voyageurs dans le processus. Ces derniers ont versé d’importantes sommes, espérant bénéficier de cette opportunité.

Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision le 22 avril prochain. D’ici là, l’ombre de cette affaire planera sur le lutteur, qui, malgré sa victoire sportive récente, se trouve confronté à un combat bien plus décisif : celui pour son honneur et sa liberté.

CIMAF Sénégal : 42 employés licenciés sans motif revendiquent leurs droits

Un climat de tension règne à l’usine CIMAF Sénégal, située à Pout, où 42 employés viennent d’être licenciés sans préavis ni justification claire. En colère et déterminés à faire valoir leurs droits, ces travailleurs ont organisé un sit-in devant les locaux de l’usine pour dénoncer ce qu’ils qualifient de licenciements arbitraires.

Portant la voix de ses collègues, Babacar Gaye, porte-parole des travailleurs, s’est exprimé lors de cette manifestation.

« Nous sommes ici aujourd’hui pour réclamer nos droits. Nous demandons solennellement pourquoi ils nous ont licenciés. Nous sommes licenciés sans motif, sans préavis », a-t-il déclaré, la voix empreinte d’émotion.

Selon les travailleurs, l’Inspection du travail, saisie dans cette affaire, leur a donné raison. Mais, déplorent-ils, la direction de CIMAF refuse de se conformer à cette décision, en ne versant pas les indemnités dues.

Certains employés licenciés travaillaient depuis six mois à un an, d’autres n’avaient jamais signé de contrat formel. Une situation qui complique davantage leur régularisation et renforce leur sentiment d’injustice.

« Même ceux qui avaient un contrat se sont rendu compte qu’il n’avait aucune valeur. Et pour beaucoup d’entre nous, il n’y avait même pas de contrat du tout », poursuit Babacar Gaye.

Face à ce qu’ils considèrent comme un abus grave des droits des travailleurs, les employés licenciés appellent à l’intervention des autorités étatiques, notamment du président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko. Ils espèrent un arbitrage rapide pour obtenir justice et récupérer leurs indemnités.

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