Le Collectif pour la Défense des Intérêts de Kabatoki (CDIK) a exprimé son indignation face à ce qu’il qualifie de « dérives » dans la gestion foncière de la commune de Kaolack sous l’administration du maire Serigne Mboup. Une délibération adoptée le 26 septembre 2024 par le conseil municipal, attribuant un terrain de 3 hectares à la Chambre de Commerce dirigée par le maire, est au cœur des critiques. Pour le CDIK, cet acte constitue un « conflit d’intérêts flagrant » et trahit les principes de transparence et d’équité.
Le terrain en question, situé derrière le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Kabatoki, a longtemps été réservé par la communauté éducative pour l’extension de l’établissement et la construction d’un lycée mixte. Selon le CDIK, les démarches menées par l’Association des Parents d’Élèves et les multiples correspondances adressées aux autorités municipales sont restées sans réponse. Contre toute attente, le conseil municipal a opté pour l’attribution de cette parcelle à la Chambre de Commerce pour un projet de zone d’activités économiques ou d’aire de stationnement pour camions.
Cette décision suscite la colère des habitants de Kabatoki, qui la jugent incompatible avec un environnement scolaire. Le CDIK alerte sur les risques majeurs d’insécurité et les nuisances que ce projet pourrait engendrer pour les élèves et les résidents.
Dans une déclaration officielle, le CDIK a exigé l’annulation immédiate de la délibération du 26 septembre 2024. Le collectif demande également la relocalisation du projet proposé dans une zone plus appropriée, loin des établissements scolaires et des habitations. Pour les membres du CDIK, cette situation est un « mépris des droits des populations de Kabatoki » et une violation des principes de démocratie participative.
Le collectif appelle à une transparence totale dans le processus de lotissement en cours. Il réclame notamment la publication du plan de lotissement, l’implication active du conseil de quartier, et des garanties d’équité dans l’attribution des parcelles.
Le CDIK insiste sur la nécessité de préserver le terrain pour l’extension du CEM et la construction d’un lycée mixte, projets jugés prioritaires pour l’avenir de la jeunesse locale. Selon eux, une délibération datant de 1998 garantissait déjà ces droits, et son rétablissement pourrait mettre fin à la crise.
Le collectif a interpellé les autorités étatiques, notamment le Ministère des Collectivités Territoriales, le Premier ministre et le Président de la République, afin qu’ils interviennent d’urgence pour protéger les intérêts des populations de Kabatoki. Il dénonce également l’exclusion du délégué de quartier et du conseil de quartier dans la prise de décisions impactant la communauté.
Le CDIK n’a pas manqué de relever une incohérence lors du vote de la délibération : le maire Serigne Mboup aurait avoué ne pas connaître l’emplacement exact du terrain dans le titre foncier 913. Une situation qui, selon le collectif, illustre la gravité et l’ampleur des dysfonctionnements.
Dans son communiqué, le CDIK affirme rester mobilisé jusqu’à ce que ses revendications soient satisfaites. « Ce combat n’est pas seulement celui d’une communauté, mais celui de la justice, de la transparence et de la dignité », a conclu le collectif.