58e session du Conseil des ministres de l’OHADA : Ousmane Sonko rend hommage à Abdou Diouf et Kéba Mbaye

La 58e session du Conseil des ministres de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) s’est tenue sous la présidence du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko. Lors de cette rencontre, il a salué l’engagement du Sénégal dans la construction de cette organisation communautaire et a rendu un hommage appuyé à l’ancien président Abdou Diouf ainsi qu’au juge Kéba Mbaye.

Fait rare dans son discours, Ousmane Sonko a reconnu le rôle déterminant joué par Abdou Diouf dans les premières années de l’OHADA. Selon lui, le deuxième président du Sénégal a été un acteur clé dans la consolidation de cette organisation, notamment en surmontant les défis liés au manque de ressources et au scepticisme initial.

« Le président Abdou Diouf s’était beaucoup investi, dans les premières années de fonctionnement de l’organisation, en lui permettant de relever d’importants défis auxquels les nouvelles institutions sont souvent confrontées et qui ont pour noms insuffisance des ressources, incertitude et scepticisme », a déclaré le chef du gouvernement sénégalais.

Cette déclaration tranche avec la posture habituelle d’Ousmane Sonko, qui a souvent critiqué les anciens dirigeants du pays. Cet hommage témoigne d’un souci d’apaisement et d’une reconnaissance du rôle historique d’Abdou Diouf dans la mise en place de l’OHADA.

Le Premier ministre a également rendu un hommage appuyé au juge Kéba Mbaye, soulignant son engagement et sa clairvoyance dans la réalisation de ce projet communautaire. Ce magistrat sénégalais de renom a marqué le droit africain et international, et son apport dans l’OHADA reste une référence.

Lors de cette 58e session, la présidence tournante du Conseil des ministres de l’OHADA est passée du Sénégal au Tchad. Il s’agit de la deuxième fois en un an que Dakar accueille ces travaux, témoignant de l’implication du pays dans la dynamique de l’organisation.

Le secrétaire permanent de l’OHADA, Mayatta Mbaye Ndiaye, a profité de l’occasion pour saluer « la grande disponibilité et l’engagement exemplaire » du ministre de la Justice du Sénégal, Ousmane Diagne, qui a assuré la présidence du Conseil des ministres de l’OHADA au nom du pays.

Membre fondateur de l’OHADA, le Sénégal a exercé pour la première fois la présidence tournante de l’organisation en 2008. Cette année-là, le pays avait joué un rôle majeur dans la révision du Traité de Port-Louis, un moment clé de l’histoire de l’OHADA. Ousmane Sonko a rappelé que cette réforme a renforcé la crédibilité et l’efficacité de l’organisation, aujourd’hui considérée comme l’une des institutions internationales les plus abouties en matière de droit des affaires harmonisé en Afrique.

L’éphémère du pouvoir, construire l’éthique : Abdoul Mbaye rappelle la sagesse de son père, le juge Kéba Mbaye

En ce jour commémoratif du 11 janvier, marquant le décès du juge Kéba Mbaye, Abdoul Mbaye partage ses pensées émouvantes sur l’héritage exceptionnel de son père. Président du Conseil constitutionnel sénégalais de 1992 à 1993, le juge Mbaye a laissé un exemple remarquable de son engagement envers l’éthique politique, illustré par sa démission courageuse face à des dilemmes éthiques. Convaincu que le pouvoir doit servir et que l’éthique est un pilier durable, le juge Mbaye demeure un modèle dont la vie et les idéaux méritent d’être célébrés et perpétués dans la construction d’une société guidée par l’éthique et l’intégrité.

Abdoul Mbaye exprime son émotion en ces termes : « Aujourd’hui, le 11 janvier, marque l’anniversaire de la disparition du juge Keba Mbaye. C’est avec une profonde émotion que je souhaite partager avec vous quelques réflexions sur l’héritage exceptionnel qu’il nous a laissé. »

Durant son mandat à la tête du Conseil constitutionnel, le juge Mbaye a démissionné avec dignité, une action qui va au-delà d’un simple retrait, mais qui incarne son engagement inébranlable envers l’éthique en politique. Sa démission était un refus catégorique de violer la loi ou de compromettre le fonctionnement des institutions.

Les paroles mémorables du juge Keba Mbaye continuent d’inspirer. « Le pouvoir est passager ; l’argent ne sert qu’à satisfaire les besoins ; au-delà, il est inutile, » a-t-il déclaré, soulignant ainsi la valeur de la responsabilité, de la modestie et de la vision à long terme dans la gestion des affaires publiques.

Abdoul Mbaye conclut en exhortant à perpétuer l’engagement de son père en faveur de l’éthique en politique. Il appelle à célébrer non seulement la mémoire du juge Keba Mbaye mais aussi l’idéal de justice et de probité qu’il a représenté tout au long de sa carrière exceptionnelle.

Ensemble, il encourage à honorer la mémoire du juge Mbaye en travaillant vers une société où l’éthique et l’intégrité continueront d’être les fondements de notre bien-être collectif.

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