Tragédie à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts, un cinquième entre la vie et la mort

Le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer, est secoué par un drame d’une rare intensité. Quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar.

Selon la Radio Futurs Médias (RFM), le premier décès est survenu en début de semaine dernière. La victime, un jeune garçon nommé Pape Ndiassé Mbengue, a été inhumée rapidement à Dara Diakhour, sans autopsie préalable. Mais la situation a pris une tournure dramatique dans les jours suivants.

Dimanche, plusieurs talibés ont commencé à se plaindre de vives douleurs abdominales. Fallou Fall, un garçon de 11 ans originaire de la Gambie, a succombé à des vomissements persistants avant même son évacuation. Cheikh Oumar Guèye, également âgé de 11 ans et venu de Joal, a connu un sort similaire, décédant avant l’arrivée des secours.

Le quatrième talibé, Modou Dièye, a été transporté d’urgence à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, mais n’a pas survécu. Le cinquième enfant, dont l’identité n’a pas encore été révélée, est en soins intensifs à Dakar dans un état critique.

D’après les premières informations, les enfants auraient consommé les fruits d’une plante locale, qui pourraient être à l’origine de l’intoxication présumée. Une autopsie est en cours sur les trois derniers corps transférés à Dakar pour éclaircir les circonstances exactes du drame.

Face à cette tragédie, le maître coranique en charge des enfants a été interpellé et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes de ces décès en série et situer les responsabilités.

À Thiénaba, l’émotion est vive. Cette affaire relance une fois de plus le débat sur les conditions de vie des talibés dans les daaras traditionnels et sur la vigilance nécessaire autour de leur alimentation et leur prise en charge sanitaire.

Accès à l’eau potable : Ousmane Sonko lance la phase 2 d’un projet d’envergure pour les zones rurales

Le Premier ministre Ousmane Sonko a procédé, ce lundi matin à Fass Touré (département de Kébémer), au lancement officiel de la phase 2 du Projet d’approvisionnement en eau potable en milieu rural. Cette initiative majeure, inscrite dans l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050, ambitionne d’améliorer l’accès à l’eau potable pour plus de deux millions de Sénégalais vivant dans les zones rurales.

Dans son allocution, Ousmane Sonko a insisté sur l’importance de garantir un accès équitable à l’eau potable entre les zones urbaines et rurales. Il a souligné que cette phase 2 vise à niveler les conditions d’accès à l’eau potable afin qu’elles répondent aux mêmes standards de qualité et de disponibilité sur l’ensemble du territoire.

« Ce grand projet fait partie d’un dispositif global visant à assurer un accès sécurisé et durable à l’eau potable pour nos populations rurales. C’est une question de justice sociale et de développement durable », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a également mis l’accent sur l’optimisation, l’efficience et la transparence dans la gestion des investissements publics, affirmant que ces principes guideraient désormais les politiques de développement mises en œuvre par l’État.

Dotée d’un budget de 64 milliards de FCFA, la phase 2 du projet prévoit :

  • 85 forages et 89 châteaux d’eau pour renforcer les infrastructures d’adduction d’eau ;
  • 1 450 km de réseaux et plus de 18 000 branchements particuliers pour une meilleure desserte des foyers ;
  • 5 250 compteurs installés pour assurer un suivi précis de la consommation ;
  • Des équipements modernes de potabilisation et de traitement de l’eau afin de garantir une eau de qualité aux bénéficiaires.

Toutes les régions du Sénégal, à l’exception de Dakar, bénéficieront de ces infrastructures, permettant ainsi d’étendre l’accès à l’eau potable aux zones les plus reculées du pays.

Le Premier ministre a rappelé que l’accès à l’eau potable est un droit humain fondamental reconnu par les Nations Unies et constitue une priorité absolue pour le gouvernement. Il a insisté sur l’impact de ce projet non seulement sur la santé publique, mais aussi sur le développement socio-économique des communautés rurales.

« Un accès sécurisé à l’eau permet de prévenir de nombreuses maladies, d’améliorer les conditions de vie des ménages et de renforcer les activités économiques, notamment l’agriculture et l’élevage », a-t-il expliqué.

Avec cette phase 2, le gouvernement sénégalais poursuit son engagement en faveur d’une gestion durable et inclusive des ressources en eau. La mise en service de ces nouvelles infrastructures devrait considérablement améliorer la desserte en eau potable et réduire les disparités entre les zones urbaines et rurales.

Le défi reste cependant énorme, car l’eau demeure un enjeu stratégique dans un contexte de croissance démographique et de changements climatiques. Ousmane Sonko a ainsi appelé à une mobilisation collective pour accompagner la mise en œuvre de ce projet et garantir sa pérennité.

« Nous devons changer notre manière de gérer l’eau. Il est impératif d’adopter des pratiques responsables pour préserver cette ressource précieuse et garantir son accessibilité aux générations futures », a-t-il conclu.

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