Mali : La junte renvoie le Premier ministre et son gouvernement

La situation politique au Mali connaît un tournant majeur ce mercredi avec l’annonce du limogeage du Premier ministre civil Choguel Kokalla Maïga et des membres de son gouvernement par la junte au pouvoir. Cette décision survient après que le Premier ministre ait formulé des critiques contre le pouvoir militaire, ce qui a visiblement exacerbé les tensions au sein du gouvernement.

Le décret portant cette décision a été lu à la télévision d’État malienne, confirmant la fin de mandat du Premier ministre et des membres de son cabinet. Selon le texte du décret, signé par le chef de la junte, le général Assimi Goïta, les fonctions de Choguel Kokalla Maïga et de ses ministres ont été officiellement suspendues

Choguel Kokalla Maïga, qui avait été nommé Premier ministre après le coup d’État militaire en mai 2021, est une figure clé de la transition politique du Mali, un pays qui traverse une période de turbulence depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta. Cependant, Maïga, qui a toujours défendu la nécessité de mener une transition inclusive, s’est récemment montré critique à l’égard des dirigeants militaires, ce qui a créé des frictions au sein de l’administration.

Le Premier ministre avait notamment dénoncé certains aspects de la gouvernance militaire et les relations avec les partenaires internationaux du pays. Ces déclarations ont été perçues comme une remise en cause des actions de la junte, ce qui a entraîné la décision de cette dernière de le renvoyer ainsi que son gouvernement.

Depuis le coup d’État de 2021, le Mali est dirigé par une junte militaire dirigée par le général Goïta. Le pays est officiellement sous une transition, mais les tensions internes et la pression internationale concernant la durée de cette transition ont mis en lumière la complexité de l’équilibre entre les acteurs politiques du pays. Les critiques internes et externes se multiplient concernant le manque de progrès sur le retour à un régime démocratique, et l’incapacité de la junte à résoudre efficacement la crise sécuritaire qui frappe le pays.

Le limogeage du Premier ministre et de son gouvernement pourrait bien marquer une nouvelle phase dans l’évolution de la transition malienne, avec des incertitudes sur les prochaines étapes et les futures orientations politiques du pays.

Le renvoi de Choguel Kokalla Maïga soulève des questions sur l’avenir immédiat de la transition politique au Mali. Tandis que certains observateurs voient cette décision comme un moyen pour la junte de consolider son pouvoir, d’autres y voient un signe de divisions internes au sein même des rangs de la junte. La gestion de la crise politique et la mise en œuvre des réformes nécessaires pour une sortie de crise durable seront désormais au cœur des priorités, avec des implications non seulement pour le gouvernement malien mais aussi pour ses relations avec les partenaires internationaux.

Le limogeage du Premier ministre intervient également dans un contexte où la population malienne est confrontée à des défis de taille, notamment l’insécurité croissante dans le pays, le manque de services publics et une économie fragile. La junte semble vouloir affirmer son autorité, mais l’opinion publique pourrait bien se tourner contre une classe dirigeante perçue comme inefficace à répondre aux aspirations des Maliens.

La junte burkinabè suspend les travaux à la résidence de l’ambassadeur de France

La junte au pouvoir au Burkina Faso a pris la décision de suspendre les travaux de construction de bâtiments et d’ouvrages de stockage de carburant à la résidence de l’ambassadeur de France à Ouagadougou. Selon les autorités, l’ambassade française n’a pas obtenu les autorisations nécessaires pour entreprendre ces chantiers.

À ce jour, trois blocs de bâtiments comprenant 28 logements ont déjà été construits, et la soute a déjà été approvisionnée en carburant par Total Burkina.

Le gouvernement qualifie ces travaux de « travaux clandestins », soulignant que l’ambassade de France n’a pas obtenu de permis de démolition, de permis de construire, ni de permis pour fournir du carburant. Aucun privilège diplomatique ne peut justifier cette situation, a-t-il affirmé.

Selon le site d’informations « Burkina 24 », les entreprises impliquées dans les travaux et Total Burkina ont été interrogées à la fin du mois d’avril. Elles auraient toutes reconnu ne pas avoir vérifié les autorisations nécessaires avant de commencer les travaux.

Une source diplomatique citée par RFI explique que l’ambassade prévoyait initialement de rénover les bâtiments existants à la résidence de l’ambassadeur. Cependant, en raison de l’ampleur des travaux, elle aurait décidé de démolir les anciens bâtiments et de reconstruire des logements plus modernes pour le personnel diplomatique et les délégations en mission au Burkina Faso.

Cette affaire soulève des questions sur la gestion des autorisations de construction et des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France. Les prochaines étapes de cette affaire pourraient avoir un impact sur les liens entre les deux pays.

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