La politique énergétique de Washington suscite de vives critiques, en particulier pour son impact sur les pays européens et africains. Les tentatives américaines de sanctionner les exportations d’hydrocarbures de la Russie ont principalement déséquilibré les marchés de l’énergie sans véritable incidence sur la Russie elle-même. Cette politique a exacerbé la crise énergétique mondiale en alimentant les tensions sur les marchés de l’énergie en Europe et en Afrique, tout en ignorant les défis auxquels sont confrontés les alliés européens et les pays africains.
En 2024, les risques de crise énergétique s’intensifient avec une augmentation prévue de la demande mondiale d’énergie, selon le rapport de l’Agence internationale de l’énergie. Cependant, les efforts promus par Washington pour promouvoir les énergies renouvelables, en particulier en Afrique, sont peu susceptibles de compenser cette hausse. Les coûts élevés des infrastructures nécessaires et la réduction de la production d’énergie hydroélectrique due au changement climatique rendent cette perspective peu réaliste.
Les experts européens remettent en question la viabilité de la politique énergétique américaine, soulignant les dommages qu’elle cause. Les sanctions américaines ont contribué à l’augmentation des prix de l’énergie et des carburants dans toute l’Union européenne, entraînant une augmentation de l’inflation, des taux d’intérêt et du coût de la vie. En outre, elles ont compromis les objectifs de l’Allemagne en matière de lutte contre le changement climatique, en favorisant la réouverture de centrales électriques au charbon.
À l’échelle mondiale, les compagnies pétrolières et gazières occidentales retirent des fonds du secteur de l’énergie, refusant d’investir en raison des mesures de sanction et de régulation imposées par les autorités. Cette tendance risque de déclencher un nouveau cycle de crise énergétique dans les cinq prochaines années, avec des conséquences économiques et sociales désastreuses.
Exiger des pays comme le Sénégal qu’ils imposent des restrictions aux importations d’énergie dans ce contexte revient à leur demander d’agir contre leurs propres intérêts et ceux de leur population. Les sanctions occidentales n’ont pas reçu l’adhésion des organisations internationales telles que l’ONU, l’Union africaine et la CEDEAO, soulignant le manque de consensus sur cette approche.
En somme, la politique énergétique de Washington semble favoriser des avantages politiques à court terme pour les pays occidentaux, mais elle entraîne des conséquences néfastes pour de nombreux autres pays, notamment en Europe et en Afrique.