La frontière mauritano-malienne sous tension : l’armée mauritanienne prête à défendre son territoire

Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Nani Ould Chrouga, a exprimé jeudi des préoccupations quant à l’instabilité croissante le long de la frontière avec le Mali. Il a souligné les nombreux mouvements entre les groupes armés et l’armée malienne, mettant en lumière une situation potentiellement dangereuse pour la sécurité régionale.

L’armée mauritanienne, a-t-il affirmé, est entièrement préparée à défendre l’intégrité territoriale du pays, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de ses frontières. Cette déclaration intervient après des attaques répétées contre des civils mauritaniens en territoire malien, ce qui a suscité une réaction ferme des autorités mauritaniennes.

Le gouvernement mauritanien suit la procédure internationale en matière d’incidents transfrontaliers, tout en soulignant sa détermination à protéger ses citoyens à l’étranger. Des démarches diplomatiques ont été entreprises, notamment la convocation de l’ambassadeur malien à Nouakchott pour protester contre les attaques contre des civils mauritaniens.

Le ministre mauritanien de la Défense s’est également rendu à Bamako pour discuter de solutions avec les autorités maliennes, soulignant l’importance de préserver les liens entre les deux pays. Toutefois, la gestion des frontières reste un défi, en particulier dans les zones où les frontières géographiques et démographiques se chevauchent.

Actuellement, le chef de l’état-major mauritanien des armées visite les unités déployées le long de la frontière avec le Mali, témoignant de l’importance accordée par les autorités à la surveillance et à la sécurité de cette zone sensible.

Face à une situation volatile et en évolution constante, la Mauritanie affirme sa détermination à protéger son territoire et ses citoyens, tout en cherchant des solutions diplomatiques pour apaiser les tensions le long de sa frontière avec le Mali.

Burkina Faso : Rejet des accusations d’exécutions de civils par l’armée

Le Burkina Faso a fermement rejeté les accusations portées par Human Rights Watch (HRW) concernant l’exécution d’au moins 223 civils par l’armée dans le nord du pays en février dernier. Dans un rapport publié récemment, HRW a accusé l’armée burkinabè d’avoir perpétré ces exécutions dans deux villages le 25 février, dont au moins 56 enfants.

Le ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a qualifié ces accusations d'”infondées” dans un communiqué publié samedi soir. Il a également souligné que des enquêtes judiciaires ont été ouvertes sur les tueries de Nodin et de Soro, tout en exprimant son étonnement face à la précipitation de HRW à désigner les coupables avant même que les enquêtes officielles ne soient conclues.

Le gouvernement burkinabè a déploré la campagne médiatique entourant ces accusations, qu’il perçoit comme une tentative de discréditer les forces armées engagées dans la lutte contre le terrorisme. Le porte-parole a affirmé que toutes les allégations de violations des droits humains font l’objet d’enquêtes sérieuses suivies par le gouvernement et le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme.

Le Burkina Faso, dirigé par des militaires depuis un coup d’État en 2021, a récemment suspendu pour deux semaines la BBC et Voice of America (VOA) pour avoir relayé les accusations de HRW. Cette suspension s’inscrit dans une série de mesures prises contre plusieurs médias étrangers depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes qui ont causé d’innombrables pertes en vies humaines et déplacé des millions de personnes à l’intérieur du pays.

Atterrissage d’urgence d’un drone de l’Armée au Niger

Dans la nuit du 17 avril dernier, un drone de reconnaissance de l’Armée nigérienne, en mission de surveillance dans la zone de l’opération « Shara », a été contraint d’effectuer un atterrissage d’urgence. L’incident s’est produit à environ un kilomètre à l’Ouest de la ville de Tahoua, une métropole située au Nord-Est de Niamey. C’est le site gouvernemental “Lesahel.org” qui rapporte cette information.

L’atterrissage forcé a provoqué un incendie, mais heureusement, celui-ci a été rapidement maîtrisé par les sapeurs-pompiers, limitant ainsi les dégâts. Fort heureusement, aucun dégât collatéral n’a été signalé.

Face à cet incident, l’armée nigérienne a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de l’incident. Il est important de souligner que le Niger est confronté à une menace terroriste constante, et que les drones sans pilote jouent un rôle crucial dans la collecte de renseignements et la surveillance des zones sensibles.

Cet incident met en lumière les défis et les risques associés à l’utilisation de drones militaires, mais souligne également l’importance de ces technologies dans la lutte contre le terrorisme et la protection de la sécurité nationale.

Retrait de l’armée birmane de Myawaddy : un revers stratégique pour la junte

L’armée birmane a subi une nouvelle défaite avec son retrait de Myawaddy, une ville frontalière cruciale pour le commerce avec la Thaïlande. Cette retraite marque une série de revers pour la junte militaire qui fait face à des défis importants dans plusieurs régions de la Birmanie.

Les troupes birmanes ont quitté leurs positions à Myawaddy, comme l’a confirmé un porte-parole de la junte, corroborant les informations fournies par l’Union nationale karen (KNU), un groupe ethnique minoritaire qui affronte l’armée depuis plusieurs jours.

Selon les déclarations de Padoh Saw Taw Nee, porte-parole de la KNU, environ 200 soldats de la junte se sont retirés de la ville pour se réfugier sur un pont reliant Myawaddy à la ville thaïlandaise de Mae Sot.

Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a confirmé ce retrait en invoquant la sécurité des familles des soldats. Il a également indiqué que des négociations étaient en cours avec les autorités thaïlandaises concernant ces soldats, sans fournir de détails sur leur nombre exact.

La Thaïlande partage une frontière de 2 400 kilomètres avec la Birmanie, et les échanges commerciaux via Myawaddy représentent une source de revenus vitale pour l’armée birmane, qui est actuellement en difficulté financière.

Depuis le coup d’État de 2021 qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi, la Birmanie est en proie à une rébellion. La junte militaire fait face à une résistance croissante, notamment de la part de divers groupes ethniques armés.

En janvier, 276 soldats de l’armée birmane avaient déjà fui en Inde à la suite d’affrontements avec des combattants de minorités ethniques dans l’ouest du pays. Un avion militaire avait été envoyé pour les rapatrier.

Ce retrait de l’armée birmane à Myawaddy souligne les défis croissants auxquels la junte est confrontée et pourrait avoir des implications stratégiques importantes pour la situation politique et sécuritaire en Birmanie.

“Attaque en Mauritanie : Bilan tragique de l’incursion de l’armée malienne et de Wagner”

Une incursion menée par des soldats de l’armée malienne et des mercenaires russes du groupe Wagner sur le territoire mauritanien, le dimanche 7 avril, a laissé un lourd bilan humain, avec trois civils blessés par balles, selon des sources de RFI. L’opération, réalisée dans le cadre d’une lutte antiterroriste, s’est déroulée dans le village de Madallah, près de Fassala, dans la région du Hodh El Chargui, au sud-est de la Mauritanie.

L’objectif de cette incursion était de traquer des membres de la Katiba Macina du Jnim (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), affiliée à al-Qaïda. Selon des témoins locaux, les soldats maliens et les mercenaires russes ont franchi la frontière mauritanienne avant 10 heures du matin et ont immédiatement ouvert le feu dans le village de Madallah.

Trois jeunes civils circulant à moto ont été blessés lors de l’attaque, tandis que des habitations ont également été touchées par les tirs. Quatre individus ont été arrêtés et interrogés par les forces maliennes et Wagner avant d’être relâchés. Les autorités mauritaniennes ont ensuite dépêché des soldats sur place pour rassurer les habitants et les inciter à éviter cette zone frontalière à risque.

Une source sécuritaire malienne a confirmé que l’objectif de l’opération était de neutraliser des terroristes et qu’un nombre indéterminé de jihadistes auraient été tués au cours de l’opération. Cependant, les détails sur les pertes du côté mauritanien restent flous.

Cette incursion souligne les défis sécuritaires auxquels sont confrontés les pays de la région du Sahel, où les groupes terroristes opèrent librement à travers les frontières poreuses. La présence de mercenaires étrangers dans ces opérations soulève également des préoccupations quant à la coordination et à la transparence des efforts antiterroristes dans la région.

Lettre ouverte sur le reversement de la gendarmerie dans l’armée nationale…

Monsieur le Président Bassirou Diomaye FAYE,

Je me permets de vous adresser cette lettre afin de vous alerter sur une décision cruciale qui nécessite une action immédiate de votre part. Il s’agit de la récente décision prise par le président sortant, Monsieur Macky SALL, de placer la gendarmerie sous tutelle de l’armée nationale. Cette mesure comporte des implications budgétaires et politiques majeures pour notre pays, et je souhaiterais attirer votre attention sur quelques points clés qui rendent cette décision problématique.

Tout d’abord, la comparaison des salaires entre les gendarmes et les militaires révèle une disparité salariale significative, les gendarmes bénéficiant actuellement de salaires plus élevés pour un même grade. Cette situation va à l’encontre du principe d’équité salariale et pourrait engendrer une demande d’augmentation salariale substantielle de la part des militaires pour garantir une égalité de traitement.

De plus, une augmentation des salaires des militaires aurait un impact budgétaire considérable, compromettant ainsi le critère de convergence de l’UEMOA limitant la masse salariale à 35% des recettes fiscales. Cette mesure mettrait en danger la soutenabilité budgétaire et le respect des normes régionales en matière de gestion financière.

Sur le plan politique, cette décision de tutelle juste avant la fin du mandat présidentiel soulève des interrogations sur ses motivations réelles, notamment en lien avec la transition politique en cours et le prochain président élu. Elle pourrait également fragiliser davantage la transition politique actuelle, entraînant des tensions supplémentaires dans un contexte déjà tendu.

Il est donc impératif de réviser cette mesure et de prendre en considération ses conséquences majeures sur les plans financier et politique. Je vous encourage vivement à solliciter l’avis d’institutions telles que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) pour bénéficier de leur expertise dans ce domaine.

Enfin, je tiens à souligner que cette décision risque de compromettre les créations d’emplois dans l’administration publique et de remettre en question le système de rémunération des agents de l’Etat à court terme.

Votre prise de décision éclairée contribuera à garantir la stabilité et la soutenabilité durant cette période de transition politique.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma haute considération.

Mactar Dabo Commissaire scientifique du PASTEF en charge de l’emploi, du travail et de la réforme de l’administration publique.

Mali: l’armée et le groupe Wagner investissent la mine d’or artisanale d’Intahaka

L’armée malienne et ses supplétifs du groupe russe Wagner ont investi la mine d’or d’Intahaka pendant le week-end. Il s’agit d’un vaste site d’orpaillage artisanal situé dans le gourma malien, commune de N’Tillit, à environ 80 kilomètres de Gao, dans le Nord. S’agit-il de sécuriser le site, fréquenté jusqu’ici par tout ce que le Mali compte de groupes armés, ou bien de tirer profit de cette matière première ?

Ils sont arrivés, vendredi 9 février, par hélicoptère. Les sources jointes par RFI confirment toutes le débarquement de nombreux mercenaires du groupe Wagner, accompagnés de soldats maliens. Aucun chiffre précis n’a pu être recoupé.  

Intahaka est la plus vaste mine d’or artisanale du nord du Mali. Depuis environ six années, des milliers d’orpailleurs venus de tout le pays mais également du Soudan, du Tchad ou encore du Niger, s’y côtoient. À coup de pioche et dans des conditions particulièrement rudes, ils creusent la terre à la recherche de quelques grammes d’or et d’une vie meilleure.  

Orpailleurs taxés par les groupes armés

Mais les orpailleurs n’ont jamais été seuls à Intahaka : rebelles du CSP (Cadre stratégique permanent), jihadistes du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) liés à al-Qaïda ou de l’organisation État islamique au Sahel, presque tous les groupes armés présents au Mali s’y sont succédé et parfois même affrontés.

Les connaisseurs du site décrivent des systèmes de prélèvement de taxes minutieusement organisés, ce que confirme un rapport de l’ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) publié en novembre dernier. Dans ce rapport, les experts onusiens alertent sur le recours par les différents groupes armés actifs au Sahel au trafic d’or pour se financer. Selon les chiffres officiels maliens, les mines artisanales du pays produisent au moins 26 tonnes d’or chaque année, une estimation nécessairement très sous-évaluée, car elle ne prend pas en compte les sites contrôlés, justement, par les groupes armés dans le Nord.

Sécurisation du site

Des sources locales, sécuritaires et civiles, assurent que l’objectif du déploiement de Wagner à Intahaka est de sécuriser le site et d’empêcher les groupes armés non étatiques de bénéficier de cette manne. Des fouilles ont été effectuées dans les abris des orpailleurs et les hommes possédant des armes ont tous été exclus de la mine, y compris ceux du Gatia, groupe armé local allié des autorités maliennes de transition et impliqué, ces derniers mois, dans la gestion du site.

Selon plusieurs sources concordantes, les combattants du Gatia auraient été escortés dès samedi soir par les Fama vers la localité d’Intarkad, à une trentaine de kilomètres de Gao. Les mercenaires du groupe Wagner auraient quant à eux quitté Intahaka dimanche, en promettant de revenir. Ce sont désormais les soldats de l’armée malienne qui assurent la sécurité du site.

Ressource minière convoitée par Wagner ?

D’autres sources, principalement parmi les rebelles du CSP, assurent au contraire que les mercenaires de Wagner sont surtout venus pour tirer profit de la mine. Ils affirment que de l’or et des sommes d’argent ont été dérobés, ce qu’aucune source indépendante n’a été en mesure de confirmer. Ces sources estiment également que l’arrivée de Wagner sur le site annonce, sinon son exploitation directe, du moins de futurs prélèvements de taxes par le groupe paramilitaire russe.

En Centrafrique et au Soudan, l’exploitation minière est une source de revenus connue et largement documentée pour le groupe Wagner. À ce jour, ce modèle n’a pas été dupliqué au Mali où ces « partenaires », supplétifs de l’armée, sont financés par l’État malien. 

Sollicitée par RFI, l’armée malienne n’a pas donné suite et n’a pas communiqué officiellement sur ce déploiement à Intahaka.

Coup d’État en Guinée Bissau : L’armée expose des armes saisies

Ce mercredi, l’armée bissau-guinéenne a captivé l’attention en présentant un arsenal imposant, comprenant des fusils automatiques, des lance-roquettes et des munitions. Ces armes sont prétendument issues d’une saisie effectuée lors d’une tentative de coup d’État qui aurait eu lieu entre le 30 novembre et le 1er décembre.

Le général Biague Na Ntam, chef d’état-major, a présenté ces armes lors d’une conférence de presse au siège de l’état-major à Bissau. Ces armements auraient été principalement saisis sur des membres de la Garde nationale lors des affrontements de la semaine dernière et des opérations de ratissage qui ont suivi.

Au moins deux décès en Guinée-Bissau

Les affrontements entre la Garde nationale et l’armée ont entraîné au moins deux décès dans la capitale, et le président Umaro Sissoco Embalo a qualifié la situation de tentative de coup d’État. En réaction, il a annoncé la dissolution du Parlement, accentuant la crise politique dans ce petit pays, déjà confronté à une instabilité chronique. Le président a également déclaré l’organisation de nouvelles élections à une date non précisée.

Cependant, l’opposition en Guinée Bissau, dirigée par Domingos Simoes Pereira du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), a vivement contesté cette dissolution. Pereira a souligné que, malgré la tentative de coup d’État, la Constitution stipule que le Parlement ne peut être dissous dans les douze mois suivant son élection. Il a dénoncé un « coup d’État constitutionnel », signalant le déploiement de forces de sécurité à l’Assemblée nationale.

Simultanément à la dissolution du Parlement, le président Embalo a maintenu le Premier ministre en fonction tout en reprenant les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense. Le chef de l’armée a annoncé que la Garde nationale serait désormais sous le contrôle des militaires, accentuant davantage les tensions au sein du gouvernement et de la société bissau-guinéenne. La situation reste volatile, avec des inquiétudes croissantes quant à l’avenir politique et à la stabilité du pays.

Senenews

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