Discours incendiaires et diffamatoires sur Internet : L’Asutic approuve l’arrestation de Bah Diakhaté et de l’imam Cheikh Tidiane Ndao

L’Association des utilisateurs des technologies de l’information et de la communication (Asutic) s’est exprimée sur la récente arrestation de l’activiste républicain Bah Diakhaté et de l’imam Cheikh Tidiane Ndao, approuvant cette décision des autorités. Ces arrestations font suite à des propos jugés diffamatoires et incendiaires à l’encontre du Premier ministre Ousmane Sonko.

Selon Ndiaga Guèye, président de l’Asutic, « le respect du droit à la liberté d’expression ne peut être invoqué pour justifier sa jouissance par des propos diffamatoires et incendiaires ». Il a rappelé que les normes internationales et la législation nationale garantissent la liberté d’expression tout en prévoyant des limitations pour protéger la réputation et l’honneur des individus ainsi que l’ordre public.

M. Guèye a cité l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit la liberté d’expression mais permet des restrictions pour protéger les droits d’autrui. Il a également mentionné l’article 9 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et l’article 12 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, tous deux insistant sur la protection de la vie privée et de la réputation.

En droit national, l’article 10 de la Constitution du Sénégal stipule que « chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ». De plus, l’article 431-60 du code pénal sénégalais prévoit des peines sévères pour la diffusion de contenus contraires aux bonnes mœurs via des moyens de communication électronique.

Ndiaga Guèye a également souligné que les poursuites pénales ne suffisent pas à long terme pour réguler les discours haineux en ligne. Il préconise une approche collaborative impliquant divers acteurs de la société pour élaborer une réponse durable au phénomène. Cette approche inclurait des programmes éducatifs sur la citoyenneté numérique, des initiatives de sensibilisation communautaire, et le renforcement des capacités des journalistes pour un traitement éthique de l’information.

L’Asutic propose de définir une stratégie d’éducation à la citoyenneté à l’ère numérique, visant à outiller les jeunes pour un usage responsable de la liberté d’expression en ligne. La société civile pourrait jouer un rôle clé en concevant des programmes de sensibilisation diffusés en langues locales, tandis que les médias seraient encouragés à adopter des pratiques éthiques et durables.

Enfin, Guèye a appelé les universitaires à utiliser leurs capacités d’analyse pour conseiller les autorités et sensibiliser le public sur les politiques publiques. Il a insisté sur la nécessité pour les médias de traiter l’information avec responsabilité sociale, suggérant que des activités de renforcement des capacités des journalistes sont cruciales pour une couverture médiatique respectueuse des bonnes mœurs et des droits individuels.

En conclusion, Ndiaga Guèye a réitéré l’importance de concilier la liberté d’expression avec le respect des droits d’autrui et la protection de l’ordre public, soulignant que les arrestations récentes sont légitimes et nécessaires pour maintenir la paix et la cohésion sociale au Sénégal.

Kenya Airways suspend ses vols vers Kinshasa suite à l’arrestation de ses employés en RDC

La compagnie aérienne Kenya Airways (KQ) a annoncé lundi la suspension de ses vols à destination de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), en raison de l’arrestation et de la détention prolongée de deux de ses employés par les autorités congolaises.

Dans un communiqué officiel, Kenya Airways a déclaré que cette décision était motivée par l’incapacité de la compagnie à garantir le bon déroulement de ses opérations sans son personnel détenu. Les deux employés de Kenya Airways sont retenus par l’unité des renseignements militaires à Kinshasa depuis une dizaine de jours, sans que les raisons de leur arrestation n’aient été clairement précisées.

La suspension des vols vers Kinshasa entrera en vigueur à partir du 30 avril 2024. Cette décision difficile a été prise afin de garantir la sécurité et le bien-être du personnel de Kenya Airways, ainsi que la continuité de ses opérations dans un contexte où ses employés sont confrontés à des difficultés et des incertitudes en RDC.

Kenya Airways a exprimé sa profonde préoccupation face à la situation et a appelé à la libération immédiate de ses employés détenus, ainsi qu’à la résolution rapide de ce différend avec les autorités congolaises. La compagnie aérienne reste engagée à fournir des services de qualité à ses passagers et espère pouvoir reprendre ses vols vers Kinshasa dès que possible, une fois que les conditions le permettront.

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