Fort de sa victoire 2-0 à l’aller, le Paris SG a l’opportunité rêvée de se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions mardi soir (21h00) contre la Real Sociedad à Saint-Sébastien, malgré les tensions des derniers jours entre Kylian Mbappé et l’entraîneur Luis Enrique.
Eliminé deux fois de suite en huitième de finale de la compétition reine en Europe, le club a cette fois-ci mis toutes les chances de son côté… si ce n’était la polémique qui a entouré la gestion de son attaquant star par le coach lors des trois derniers matches.
Mbappé est particulièrement scruté en France et en Espagne depuis qu’il a annoncé à ses dirigeants qu’il allait quitter le PSG cet été. C’est le moment qu’a choisi Luis Enrique pour rogner son temps de jeu et affirmer son leadership sur l’équipe.
Vendredi dernier à Monaco (0-0), l’entraîneur espagnol a sorti sa superstar dès la mi-temps, après l’avoir fait démarrer sur le banc à Nantes le 17 février (2-0) puis l’avoir remplacé à l’heure de jeu contre Rennes le 25 février (0-0).
L’attitude de Kylian Mbappé au stade Louis-II a exacerbé la tension: il est sorti du vestiaire alors que le match avait repris depuis quelques minutes, contournant lentement la pelouse pour rejoindre non pas le banc de son équipe mais la tribune où était assise sa mère, qui gère ses intérêts.
Luis Enrique a ensuite redit qu' »il faudra s’habituer à jouer sans Kylian Mbappé », une lourde tâche au vu des 32 buts inscrits par l’attaquant cette saison, toutes compétitions confondues.
En cas de faux-pas à Saint-Sébastien, sa gestion du cas Mbappé sera forcément source de débats et il sortira extrêmement fragilisé de l’épisode, moins d’un an après sa nomination.
L’entourage du joueur s’est de son côté employé à déminer ce terrain dangereux et a assuré que le capitaine de l’équipe de France était « concentré sur le match de mardi ».
« Concentrés », c’est aussi ce que Luis Enrique a souhaité pour ses joueurs lundi en conférence de presse, leur donnant l’exemple en éludant les questions autour de Mbappé. Quitte à s’appuyer sur l’incompréhension de la traductrice, dans une séquence illustrant sa gêne sur ce dossier.
« Je pense que le match de demain (mardi) est le plus important, je n’ai pas d’autre commentaire à faire », a-t-il finalement répondu.
Et le technicien d’évoquer le résultat obtenu au match aller: « Un résultat très bon, sans aucun doute, mais il peut être compliqué si tu ne sors pas sur le terrain avec une très bonne attitude, concentrée. »
« Les yeux dans les yeux »
Car en plus de cette mini-crise qui pourrait laisser des traces, Luis Enrique souhaitant gérer le cas Mbappé « au mieux pour l’équipe » sur le long terme, le PSG doit aussi chasser les démons qui l’assaillent lors des matches retours.
Le club a dans son histoire récente dilapidé son avantage, comme lors de la fameuse remontada en 2017 contre Barcelone (victoire 4-0 à l’aller, défaite et élimination 6-1 au retour) mais aussi contre Manchester United en 2019 (victoire 2-0 à l’aller en Angleterre, défaite et élimination 3-1 au retour au Parc des Princes) et contre le Real Madrid en 2022 (1-0, 1-3).
Et il doit aussi « s’améliorer à l’extérieur », comme l’a dit l’attaquant Bradley Barcola. « On travaille beaucoup pour ça », après les défaites à Newcastle et Milan en phase de groupes, a-t-il assuré. « On n’a pas de matelas d’avance, pas sur ce type de match », a aussi affirmé l’ancien Lyonnais, buteur au match aller.
Reste qu’une élimination serait une énorme surprise doublée d’une terrible désillusion.
La chance du PSG est d’affronter une Real Sociedad en plein marasme, qui a perdu cinq de ses dix derniers matches (pour seulement deux victoires) et figure en 7e position en Liga.
« Il y a trois mois, personne ne pensait qu’on terminerait premier de notre groupe en Ligue des champions. On l’a fait », a rappelé l’entraîneur basque Imanol Alguacil lundi pour motiver ses troupes.
« Nous avons été capables de regarder le PSG les yeux dans les yeux en première période à l’aller. Je pense qu’on peut le faire », a-t-il insisté.
« Quand je suis dans un bon jour, je peux affronter n’importe qui », a prévenu de son côté la pépite japonaise de la Real Takefusa Kubo, auteur d’une bonne première période à Paris sans parvenir à se créer d’occasions.
afp