Mise en garde musclée du président américain à Israël lors d’un coup de téléphone au chef du gouvernement israélien, jeudi 4 avril. La politique américaine à l’égard de l’État hébreu serait déterminée par les « mesures concrètes » prises pour protéger les civils palestiniens, a affirmé Joe Biden. Des menaces qui commencent à porter leurs fruits.
Les médias en Israël parlent, ce vendredi 5 avril au matin, de l’ultimatum lancé par le président américain lors de sa conversation téléphonique d’hier avec Benyamin Netanyahu. Officiellement, côté israélien, on affirme que l’entretien s’est bien passé. Mais une source politique citée par la presse en Israël le souligne : l’entourage du Premier ministre a été surpris du ton adopté par Joe Biden, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.
Et pour les commentateurs, les relations entre Israël et les États-Unis sont au plus bas, certainement en tout cas depuis le début des hostilités il y a tout juste six mois. C’est la première fois, souligne-t-on, que les Américains menacent de cette façon de changer leur politique traditionnelle de soutien quasi inconditionnel à leur allié israélien.
Vers une crise interne au sein du gouvernement israélien ?
Ce matin encore, des responsables du Likoud, le parti du Premier ministre israélien, réaffirment la détermination d’Israël de poursuivre son offensive à Rafah, la ville du sud de la bande de de Gaza où sont réfugiés près d’un million et demi de Palestiniens.
Mais sur un autre point, Israël lâche du lest et annonce qu’il va permettre de manière « temporaire » la livraison d’aide à Gaza via le port israélien d’Ashdod et le point de passage d’Erez. Le cabinet de sécurité israélien a approuvé des « mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire à la population civile dans la bande de Gaza », a déclaré le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahu dans un communiqué. « Cette aide accrue permettra d’éviter une crise humanitaire et est nécessaire pour assurer la poursuite des combats et atteindre les objectifs de la guerre », a-t-il ajouté. Les autorités israéliennes vont aussi permettre « l’augmentation de l’aide jordanienne par Kerem Shalom », poste-frontière du sud d’Israël.
Un allègement contesté par l’extrême droite israélienne, notamment le ministre Itamar Ben Gvir. Et ce sera peut-être la conséquence principale de la conversation entre Biden et Netanyahu : une crise interne au sein du gouvernement israélien.