Sénégal : Karim Xrum Xax lance un ultimatum de six mois pour la criminalisation de l’homosexualité

L’activiste Karim Xrum Xax, connu pour ses prises de position tranchées et son implication dans les mouvements sociétaux au Sénégal, a lancé ce jeudi un message sans équivoque aux autorités sénégalaises. Lors d’un rassemblement dans le cadre d’une marche contre l’homosexualité, il a exigé l’adoption d’une loi criminalisant l’homosexualité dans un délai de six mois, faute de quoi des actions plus radicales seront engagées.

« On leur donne un ultimatum de six mois. Si rien n’est fait, on se reverra devant les grilles du Palais », a averti Karim Xrum Xax, dans un ton ferme.

Revenant sur la genèse du mouvement “And Sam Jikko Yi”, l’activiste a tenu à rétablir certaines vérités. « C’est moi qui avais créé ‘And Sam Jikko Yi’. C’était d’abord ‘Non à l’homosexualité’, avant que le mouvement ne prenne cette appellation. J’avais appelé tout le monde pour nous unir dans ce combat », a-t-il rappelé, se positionnant comme l’initiateur de cette plateforme citoyenne aux relents conservateurs.

Karim Xrum Xax a également précisé que sa mobilisation ne visait pas un camp politique en particulier. « J’avais dit que ce n’était pas une lutte contre Macky Sall, mais pour nos convictions. » Une manière de se démarquer des querelles partisanes, en revendiquant un combat axé sur ce qu’il qualifie de “valeurs sénégalaises”.

Malgré son respect déclaré pour les membres actuels de “And Sam Jikko Yi”, notamment Imam Babacar Sylla, Karim Xrum Xax n’a pas caché sa déception de ne pas les voir en première ligne lors de la manifestation. « J’ai pris la peine d’appeler And Sam Jikko Yi. Ils n’avaient même pas besoin d’être invités pour une telle cause », a-t-il déploré.

En conclusion, l’activiste a rejeté toute tentative de modération ou de compromis sur cette question sociétale :

« Ce n’est pas pour durcir les sanctions que nous nous battons, mais bien pour criminaliser l’homosexualité. Il faut que ce soit clair. Nous sommes radicaux sur ce point. »

Marche contre l’homosexualité à Ngor : Abdou Mbow interpelle Sonko sur ses engagements et tacle “And Samm Jikko Yi”

Ce vendredi 23 mai, la commune de Ngor a été le théâtre d’une importante mobilisation contre l’homosexualité, à l’appel de l’ONG Jamra et de l’activiste Karim Xrum Xax. Des centaines de manifestants, arborant pancartes et banderoles, ont répondu présents pour réaffirmer leur attachement aux valeurs sociétales sénégalaises et réclamer la criminalisation de l’homosexualité.

Parmi les figures politiques ayant marqué cette journée, le député Abdou Mbow s’est distingué par un discours musclé, visant directement le parti Pastef et son leader, Ousmane Sonko. Prenant la parole devant la foule, le parlementaire a rappelé les engagements pris par ce dernier en matière de défense des “valeurs” lors de débats passés, notamment lors de la visite de l’ancien président américain Barack Obama au Sénégal.

« Lors de la visite de Barack Obama au Sénégal, c’est notre leader Macky Sall qu’on avait attaqué. Pourtant, Ousmane Sonko avait politisé cette lutte. Aujourd’hui, il est temps de respecter ses engagements », a-t-il lancé, appelant à plus de clarté et de fermeté de la part du camp de l’opposition sur cette question sensible.

Le député de la coalition Benno Bokk Yakaar ne s’est pas arrêté là. Il a également critiqué ouvertement le mouvement “And Samm Jikko Yi”, souvent en première ligne sur ces thématiques. À ses yeux, ce collectif manque de cohérence et de résultats tangibles :

« Defar djikko yi moko gueune », a-t-il déclaré, estimant que d’autres acteurs, à l’image de Jamra ou de certains leaders religieux, mènent une lutte plus “efficace” et fidèle aux valeurs culturelles du Sénégal.

Cette manifestation s’inscrit dans un contexte national marqué par des débats récurrents sur les questions de mœurs et de législation autour de l’orientation sexuelle. Si le code pénal sénégalais punit déjà les actes dits “contre nature”, une frange de la population réclame un durcissement des lois pour aller jusqu’à la criminalisation explicite de l’homosexualité.

La prise de parole d’Abdou Mbow relance ainsi la pression politique sur Ousmane Sonko, aujourd’hui Premier ministre, dont les promesses sur ces sujets restent régulièrement rappelées par ses adversaires comme par une partie de la société civile.

Alors que le Sénégal vit une période de transition politique sensible, ce genre de manifestation révèle à quel point les questions sociétales restent un levier puissant dans le jeu politique national.

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