Le Hezbollah lance des roquettes sur des positions israéliennes en réponse aux attaques au Liban

Le mouvement libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran, a annoncé vendredi avoir lancé “des dizaines de roquettes” sur des positions israéliennes en réaction aux attaques israéliennes récentes dans le sud du Liban.

Dans un communiqué officiel, le Hezbollah a déclaré : “Les combattants du Hezbollah ont attaqué des positions d’artillerie ennemies (…) avec des dizaines de roquettes de type Katioucha”. Le mouvement a précisé que cette action était “une réponse aux attaques de l’ennemi contre (…) des villages du sud et des maisons civiles”.

Ces échanges de tirs interviennent dans un contexte de tension croissante entre le Liban et Israël, exacerbée par des incidents récents dans la région frontalière. Le Liban a accusé Israël de mener des attaques contre des cibles civiles dans le sud du pays, tandis qu’Israël affirme agir en réponse aux provocations du Hezbollah et pour se protéger contre les menaces venant du Liban.

Le Hezbollah, qui est à la fois une organisation politique et une milice armée, joue un rôle clé au Liban et est considéré comme un acteur majeur dans les conflits régionaux. Son soutien à l’Iran et son opposition à Israël en font une source majeure de tension au Moyen-Orient.

La communauté internationale, y compris les États-Unis et d’autres pays occidentaux, a appelé à la désescalade et à la retenue, soulignant la nécessité pour toutes les parties de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.

Cette nouvelle escalade souligne l’urgence de relancer les efforts diplomatiques pour résoudre les tensions régionales et éviter une nouvelle flambée de violence qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la stabilité du Moyen-Orient.

Israël annonce une “nouvelle phase” de préparation à la guerre au Liban

L’armée israélienne a récemment déclaré avoir conclu une “nouvelle phase” de préparation à la guerre à sa frontière avec le Liban, alors que les tensions et les échanges de tirs meurtriers avec le Hezbollah persistent.

Dans un communiqué intitulé “Préparation à la transition de la défense à l’attaque”, publié sur son site internet, l’armée israélienne a détaillé les mesures prises pour renforcer sa position et sa capacité de réponse en cas de conflit avec le Hezbollah.

Selon le communiqué, cette nouvelle phase de préparation a été menée dans le cadre du commandement nord de l’armée israélienne. Des mesures logistiques ont été mises en place pour permettre la mobilisation rapide des forces de réserve en cas d’urgence, avec l’arrivée rapide sur la ligne de front de tout l’équipement nécessaire pour le combat.

Le commandement nord de l’armée israélienne affirme être capable de convoquer et d’équiper tous les soldats nécessaires en quelques heures, prêts à être déployés pour des missions défensives et offensives.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre, les échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais se sont intensifiés. Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, a pris pour cible des positions militaires israéliennes près de la frontière, tandis qu’Israël a riposté par des raids aériens et des frappes ciblées contre des responsables du Hezbollah.

La tension entre Israël et le Hezbollah a atteint un nouveau sommet ces derniers mois, avec des frappes israéliennes contre des cibles au Liban et des réponses du Hezbollah. Ces violences ont causé la mort de centaines de personnes, principalement des combattants du Hezbollah, ainsi que des civils.

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a affirmé que l’armée israélienne était prête à faire face à n’importe quel scénario potentiel impliquant l’Iran, tandis que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti que l’Iran riposterait à une frappe attribuée à Israël contre un consulat iranien à Damas.

Cette escalade des tensions soulève de sérieuses préoccupations quant à la possibilité d’un conflit plus large dans la région, mettant en danger la stabilité et la sécurité de toute la région du Moyen-Orient.

Guerre Israël-Hamas: la force intérimaire de l’ONU au Liban s’inquiète d’une escalade régionale

Alors que la guerre fait toujours rage à Gaza, la région est suspendue aux représailles de l’Iran suite à l’attaque attribuée à Israël menée sur le consulat iranien de Damas en Syrie. Selon l’agence Reuters, l’armée israélienne a suspendu ce jeudi les permissions dans toutes ses unités combattantes. Sur la ligne bleue qui sépare le Liban d’Israël, les tensions sont toujours très vives entre le puissant parti chiite du Hezbollah, allié du Hamas, et Israël. La Finul, la force intérimaire des Nations unies au Liban qui est déployée sur place, s’inquiète d’une escalade régionale. 

Quelque 10 500 casques bleus venus de 48 pays sont déployés entre le fleuve Litani et la ligne bleue, qui marque la frontière entre le Liban et Israël. Pour Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, la mission de maintien de la paix des Nations unies, les affrontements entre le Hezbollah et Israël sont de plus en plus imprévisibles et dangereux.

« Cette escalade peut facilement engendrer des erreurs de calculs qui pourraient potentiellement déclencher un conflit beaucoup plus large dont personne ne veut », analyse-t-il.

Pour un cessez-le-feu immédiat

Une situation explosive, d’autant plus que depuis le 7 octobre 2023, les canaux de communication qui existaient entre le Liban et Israël via la Finul ont été rompus. Toutes les six semaines, des rencontres entre les autorités libanaises et israéliennes avaient lieu sous l’égide de la Finul.

« Depuis le début du conflit, poursuit Andrea Tenenti, nous n’avons pas fait de réunion tripartite. Les réunions tripartites étaient probablement le mécanisme le plus important dont nous disposions pour bâtir de la confiance. Deux pays qui étaient toujours en guerre, qui refusaient de se parler, pouvaient venir à cette réunion pour discuter. Donc, on a pu construire là-dessus. »

En espérant faire revenir les belligérants à la table des négociations, la Finul demande un cessez-le-feu immédiat.

Liban: Saad Hariri fait son retour au pays après deux ans d’exil volontaire

En exil volontaire depuis deux ans, installé entre les Émirats arabes unis et les États-Unis, l’ancien Premier ministre libanais Saad Hariri, est rentré au Liban, le dimanche 11 février au soir pour participer aux commémorations marquant le 19e anniversaire de l’assassinat de son père, Rafic Hariri.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Après s’être mis en retrait de la vie politique libanaise en janvier 2022, Saad Hariri n’est venu au Liban qu’une seule fois l’année dernière pour commémorer l’anniversaire de l’assassinat de son père. Il avait cependant annulé un discours et s’était contenté de se recueillir devant la tombe de Rafic Hariri dans le centre-ville de Beyrouth, avant de plier bagage aussi vite qu’il était venu.

Cette année, les choses semblent différentes. Ses partisans s’activent depuis des semaines pour mobiliser une foule importante mercredi 14 février, le jour de la commémoration. Elle entend exprimer un message fort pour que Saad Hariri reste le chef sunnite le plus représentatif du pays, malgré son exil volontaire, après avoir perdu le soutien de l’Arabie saoudite, parrain traditionnel de cette communauté.

Aucune déclaration publique depuis deux ans

L’ex-Premier ministre, qui n’a plus fait de déclaration publique depuis près de deux ans, passera au moins une semaine à Beyrouth. Son séjour sera marqué par une série de rencontres avec des responsables politiques, des personnalités religieuses et des représentants de différents partis.

Les partisans de Saad Hariri souhaitent son retour sur la scène interne libanaise pour mettre un terme à ce qu’ils appellent la marginalisation de la communauté sunnite et le morcellement de ses élites dirigeantes.

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