Licenciements massifs au Sénégal : la CNTS dénonce des pratiques abusives et appelle au dialogue social

La multiplication des licenciements dans le secteur privé et parapublic suscite une vive inquiétude au sein du monde syndical. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) alerte sur des pratiques jugées abusives et réclame l’ouverture d’un dialogue social inclusif afin de protéger les droits des travailleurs.

Lors d’un atelier de formation tenu ce lundi à Fatick, Mariame Sakho Dansokho, secrétaire fédérale de la CNTS en charge de l’éducation et de la formation, a exprimé son indignation face à la vague de licenciements qui frappe le pays. Selon elle, ces mises à pied massives ne respectent pas les normes en vigueur et se déroulent dans des conditions souvent opaques.

« La CNTS ne peut que déplorer les licenciements abusifs auxquels nous assistons en ce moment. Il y en a beaucoup. Et malheureusement, ce sont des licenciements qui n’ont pas respecté les procédures », a-t-elle déclaré.

La syndicaliste pointe du doigt l’absence de concertation préalable entre les employeurs et les travailleurs, un manquement grave aux principes de dialogue social censés régir le marché du travail. Elle insiste sur la nécessité d’un cadre de discussions entre les différentes parties pour anticiper et éviter ces ruptures brutales de contrats.

Au-delà des procédures irrégulières, la CNTS dénonce un manque flagrant de dialogue social dans la gestion des licenciements. Pour Mariame Sakho Dansokho, les entreprises doivent associer les travailleurs aux discussions avant toute décision, afin de rechercher des alternatives viables.

« Il y a des procédures pour licencier. On n’a pas convié les travailleurs autour d’un dialogue social pour voir quel plan il faut mettre en place », regrette-t-elle.

L’organisation syndicale considère que la crise économique ne peut justifier un passage en force des employeurs au détriment des travailleurs. Elle exhorte donc les autorités à renforcer le cadre juridique et institutionnel en faveur d’un dialogue social constructif et permanent.

Face à cette situation préoccupante, la CNTS place de grands espoirs dans les échanges avec le Premier ministre. Selon Mariame Sakho Dansokho, le gouvernement doit jouer un rôle central dans la régulation du marché du travail et la protection des salariés.

« Le travail sérieux va commencer après le lancement, avec le Premier ministre qui nous a dressé le contexte financier et économique du pays », a-t-elle affirmé, suggérant que ces discussions pourraient aboutir à des mesures concrètes pour endiguer la crise sociale.

La CNTS exhorte les autorités à revoir en profondeur les mécanismes de licenciement afin de garantir plus de transparence et d’équité. Elle rappelle que le respect des droits des travailleurs et la préservation des emplois doivent être des priorités pour assurer une stabilité sociale et économique durable.

« Ce que nous disons, c’est que le dialogue social doit être mis en œuvre. Il doit être franc et sincère pour mettre tous les problèmes sur la table, en discuter et trouver des solutions », insiste la responsable syndicale.

Alors que le climat social demeure tendu, la CNTS met en garde contre les conséquences désastreuses d’une détérioration des relations de travail. Elle appelle ainsi à une mobilisation générale pour faire entendre la voix des travailleurs et garantir une meilleure protection de leurs droits.

Licenciements massifs dans les directions générales : Mody Guiro fustige l’arrogance et l’abus de pouvoir de certains DG

Le climat social se détériore au Sénégal, marqué par une vague de licenciements massifs dans plusieurs structures étatiques. Cette situation a provoqué une vive indignation au sein des centrales syndicales, qui dénoncent des décisions arbitraires portant atteinte aux droits des travailleurs. Lors de l’Assemblée générale des centrales syndicales du Sénégal, tenue vendredi dernier à Dakar, Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS), a dénoncé avec fermeté l’attitude de certains directeurs généraux (DG), notamment au Port autonome de Dakar, où plusieurs agents ont été remerciés sans justification valable.

Depuis quelques mois, de nombreux travailleurs du secteur public se retrouvent brutalement licenciés, souvent sans notification préalable ni accompagnement adéquat. Cette vague de départs concerne plusieurs institutions et directions générales, parmi lesquelles le Port autonome de Dakar, où plusieurs agents ont été remerciés du jour au lendemain, sans que des motifs clairs ne soient avancés. Pour Mody Guiro, cette situation est symptomatique d’un abus de pouvoir de certains responsables qui, profitant de leur position, prennent des décisions mettant en péril la vie de nombreux travailleurs.

« Nous ne pouvons pas accepter que des directeurs généraux se croient au-dessus des lois et licencient des employés sans aucune justification claire. Ces décisions brutales affectent directement des familles entières et mettent en péril la stabilité sociale du pays. » a déclaré Mody Guiro avec indignation.

Face à cette crise sociale, Mody Guiro interpelle directement le président de la République, l’exhortant à prendre des mesures contre ces abus. Il estime qu’il est inacceptable que des travailleurs, qui ont servi loyalement leur pays, soient renvoyés sans procédure claire, sans accompagnement et sans respect du Code du travail. Il demande aux autorités de prendre leurs responsabilités face à cette injustice. Il a également pointé du doigt les incohérences et contradictions de certaines directions générales, où les conditions de travail se dégradent, pendant que les dirigeants bénéficient d’augmentations de salaires et d’avantages considérables.

L’Assemblée générale des centrales syndicales a été l’occasion pour les différentes organisations de travailleurs de s’unir contre ces licenciements jugés abusifs. Plusieurs résolutions ont été adoptées, notamment l’exigence d’un moratoire immédiat sur les licenciements dans les directions générales concernées, l’ouverture d’un dialogue social avec le gouvernement pour clarifier la situation des travailleurs concernés et la mobilisation de tous les syndicats pour contrer toute tentative de précarisation des emplois dans le secteur public.

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