Lille a subi la loi d’Aston Villa (2-1), plus intense et athlétique à Birmingham jeudi, et devra effacer un court désavantage au match retour de ce quart de finale de la Ligue Europa Conférence.
Les Lillois savaient leur tâche difficile en amont de cette rencontre à Villa Park face à l’étonnant cinquième de la Premier League, emmené par l’expérimenté Unai Emery. Ils ne s’étaient pas trompés.
Dans une ambiance exceptionnelle par moments, les Dogues ont été dominés par les Villans de l’insaisissable Ollie Watkins et de l’infranchissable Emiliano Martinez.
Le buteur anglais a effectué un grand match, dans la lignée de sa superbe saison dans le championnat anglais – 18 buts et dix passes décisives – donnant le tournis à l’arrière-garde lilloise.
C’est au bout de sa troisième tentative en deux minutes que le N.11 des Villans a trouvé la faille. L’international anglais a remporté un premier duel face à Leny Yoro – le début d’une soirée difficile pour le jeune espoir français – avant de frapper dans un angle fermé (12e).
Dans la foulée, il a sollicité Lucas Chevalier à bout portant, puis l’a trompé d’une tête au deuxième poteau après un corner (13e). Paulo Fonseca avait pourtant bien identifié le danger qu’il représentait avant le match, le considérant comme l' »un des meilleurs attaquants du moment en Europe ».
Toute la soirée, le joueur des Three Lions a été une menace pour les Dogues, le plus souvent dans leur dos, créant plusieurs occasions (23e, 34e, 49e). Tout l’inverse du principal atout lillois Jonathan David, auteur d’un match médiocre, étouffé par Pau Torres.
C’est finalement le capitaine de Villa John McGinn qui a doublé le score d’une frappe imparable après un nouveau corner, cette fois joué à deux (56e).
Martinez, nouveau cauchemar français
À l’autre bout du terrain, le meilleur Villan a été le gardien argentin Emiliano Martinez, ennemi public N.1 en France depuis le sacre mondial de l’Albiceleste. « Dibu » Martinez a écœuré les Lillois qui, paradoxalement, ont eu plusieurs occasions pour égaliser puis réduire le score malgré l’impression de puissance et de maîtrise tactique qu’ont dégagé les joueurs d’Emery.
Martinez a gagné deux duels face à Edon Zhegrova d’abord (24e), puis devant Bafodé Diakité (31e), en plus de ses multiples interventions décisives (30e, 41e, 71e, 72e), célébrant certaines d’entre elles.
« Emiliano a été fantastique, il nous a sauvé la mise », a commenté Emery après la rencontre.
« Il a fait des bons arrêts, c’est à nous d’être plus francs devant le but, parce que si on le fait, il ne dégoûte personne, a estimé le gardien lillois Chevalier. Ils ont de la qualité à tous les postes. Si on passe, je pense qu’on peut parler d’exploit, et on y croit. »
Mais il n’a rien pu faire quand Diakité, décidément l’un des meilleurs lillois tant en défense qu’en attaque dans le nord de Birmingham, a coupé au premier poteau un corner bien frappé par l’entrant Rémy Cabella (84e).
Ce but, le troisième venu d’un corner dans ce match, est pourtant arrivé trop tard pour le club nordiste, globalement moins bon que celui des Midlands de l’ouest, sous les yeux du Prince William.
Si le but de Gabriel Gudmundsson peu après l’heure de jeu n’avait pas été refusé pour hors-jeu, le match aurait peut-être basculé en faveur des Lillois (63e). Mais il n’en fut rien et il leur faudra faire un grand match dans une semaine au Stade Pierre-Mauroy pour franchir les quarts, qu’ils découvrent en Europe.
afp