Le coordonnateur du Forum Civil, Birahime Seck, a vivement réagi aux déclarations du ministre Abdourahmane Diouf, invité ce dimanche de l’émission Point de vue sur la RTS. Dans un message publié sur X, il a dénoncé ce qu’il considère comme un ciblage assumé dans la loi interprétative de l’amnistie, y voyant une nouvelle preuve de son caractère partial et controversé.
Réagissant à l’émission animée par Oumar Gning, Birahime Seck a exprimé un constat alarmant : « Ce ciblage affirmé et assumé par un membre du gouvernement est d’une gravité extrême. » Selon lui, cette approche prouve que l’initiative parlementaire sert avant tout à promouvoir l’impunité, en faveur de certaines personnalités.
Il a insisté sur le fait que c’est au juge d’apprécier la gravité d’un crime, et non à une loi interprétative dictée par des considérations politiques. « Une loi ne peut se substituer au pouvoir judiciaire pour décider de l’innocence ou de la culpabilité d’un individu », a-t-il martelé.
De son côté, Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a défendu la nécessité de cette loi. Selon lui, elle permet de « rendre justice », là où une simple abrogation ou annulation de l’amnistie laisserait « l’impunité entière ».
Mais pour le Forum Civil, cette approche soulève de sérieuses inquiétudes sur le respect de l’État de droit et des principes fondamentaux de la justice. En assumant un ciblage dans cette loi interprétative, le gouvernement s’expose à de nouvelles critiques sur sa gestion du dossier de l’amnistie et son impact sur le climat politique et judiciaire au Sénégal.