L’OM perd encore mais garde l’espoir en vie

Les défaites s’enchaînent pour l’OM, mais celle-ci a un goût moins amer: malgré un revers 2-1 jeudi à Lisbonne face au Benfica, leur cinquième d’affilée, les Marseillais ont su préserver le rêve d’une qualification pour les demi-finales de la Ligue Europa.

La soirée s’est finie sous les sifflets très nourris des supporters portugais, déçus et frustrés, et par quelques instants de timide communion entre les joueurs de l’OM et leurs supporters, dont la présence au Stade de la Luz est restée très incertaine jusqu’en milieu d’après-midi.

Il faut dire qu’il n’y avait pas non plus de quoi triompher pour les Marseillais, car quand Benfica menait 2-0, un nouveau naufrage semblait en vue –et parce qu’il n’y a pas lieu de fêter une cinquième défaite consécutive.

Mais l’OM a au moins été courageux quand il aurait pu sombrer et il y aura un vrai match à enjeu et à frissons jeudi prochain au Vélodrome, qui n’attend que ça et peut encore imaginer être au rendez-vous d’une nouvelle demi-finale européenne.

« Ce qu’on retient, c’est le fait d’être en vie. On sait où on va jouer, devant qui on va jouer et on sait qu’on est capables de se surpasser quand on est portés par notre public. On a beaucoup d’espoir », a d’ailleurs déclaré l’entraîneur marseillais Jean-Louis Gasset en conférence de presse.

Fragile bricolage 

Le début de match a pourtant été pénible pour l’OM et après 10 minutes équilibrées, la supériorité des Portugais s’est faite un peu plus évidente à chaque minute. Elle s’est concrétisée dès la 16e minute via Rafa Silva au bout d’une action collective certes jolie, mais sur laquelle l’OM aurait pu défendre plus durement (1-0).

Malgré tout, l’OM a déjà eu quelques opportunités en première période. Mais c’est alors par son manque de confiance offensive, ou de talent parfois, qu’il a été rattrapé.

Sur quelques corners et sur quelques coups pas très bien joués, par Amine Harit notamment, Marseille aurait pu revenir. Au lieu de cela, c’est sur une énième très mauvaise nouvelle que l’OM est rentré aux vestiaires, avec la blessure de son latéral gauche Quentin Merlin (45e), qui souffre selon son entraîneur d’une entorse à la cheville gauche.

Alors que le retour de Chancel Mbemba avait poussé Gasset à adopter une défense à trois, la sortie de Merlin a replacé Luis Henrique en latéral gauche et Mbemba latéral droit, une organisation baroque et symbolique des difficultés d’effectif de l’OM, accablé cette saison par les blessures.

Dès la reprise, Benfica a d’ailleurs facilement profité du fragile bricolage marseillais avec un contre parfaitement lancé et parfaitement conclu par Angel Di Maria (52e, 2-0), toujours aussi brillant, mais désormais par séquences seulement.

Aubameyang toujours 

Sans solution, Gasset a alors lancé Azzedine Ounahi à la place de Faris Moumbagna, comme on lance une pièce en l’air. Dans un premier temps, cela n’a pas spécialement fonctionné et l’OM a alors traversé quelques minutes terribles, en grande détresse technique et à des années-lumière du niveau requis au plan physique.

Mais Marseille a pourtant trouvé un peu de lumière à la 67e minute: une passe enfin bien dosée d’Ounahi pour l’appel tranchant de Pierre-Emerick Aubameyang, qui n’a pas tremblé devant Anatoli Troubine (2-1).

Avec désormais 10 buts en Ligue Europa et 25 toutes compétitions confondues, l’attaquant gabonais est bien le porteur d’espoir de l’OM cette saison, lui qui qualifiait mercredi la Ligue Europa de « rayon de soleil » dans un exercice bien sombre.

Revigoré par ce but et par la perspective d’un match retour de feu dans une semaine, l’OM a ensuite mieux géré la fin de match, montrant au passage que Benfica, qui avait failli chuter contre Toulouse en barrages, n’est sans doute pas si redoutable.

A deux minutes de la fin, les plus de 2.000 supporters marseillais présents à Lisbonne ont donc chanté très fort « Allez l’OM ! ». Eux y croient encore après une journée qui a été pour eux interminable. Pour tout Marseille, c’est la saison qui l’a été. Mais elle n’est pas encore tout à fait finie après le match de Lisbonne et c’est une bonne nouvelle.

La très grande trouille de l’OM

L’OM a vécu bien des catastrophes cette saison mais il est passé très près jeudi de la plus grande de toutes en évitant dans les derniers instants une improbable « remontada » sur la pelouse de Villarreal, vainqueur 3-1 après le 4-0 du match aller, qui qualifie Marseille pour les quarts de finale de la Ligue Europa.

La délivrance est arrivée au bout du temps additionnel, quand Jonathan Clauss a conclu du droit un superbe travail de Pierre-Emerick Aubameyang (3-1, 90+4). Là-bas à Marseille, de l’autre côté de la Méditerranée, tout une ville a dû souffler très fort. De soulagement, bien sûr, mais aussi pour évacuer la peur et la colère.

Le Stade de la Céramique, lui, s’est levé et a applaudi ses joueurs, infiniment meilleurs qu’à l’aller et passés tout près de l’impossible exploit, celui d’une « remontada », qui n’est arrivée qu’une seule fois dans l’histoire du football européen après un 4-0 à l’aller.

C’est le Paris SG qui avait subi l’affront, face à Barcelone, et ce souvenir de 2017 reste à Marseille le moyen le plus sûr de se moquer du club de la capitale.

L’OM, donc, l’a échappé belle, alors que dans un premier temps, on a pu penser que les Espagnols eux-mêmes n’y croyaient pas vraiment. Le stade était à moitié vide, le gardien Pepe Reina avait déclaré forfait à la dernière minute, les conditions ne semblaient pas réunies.

Capoue remarquable 

Mais l’OM a très vite donné aux Jaunes quelques motifs d’espoir. Jean-Louis Gasset avait choisi un turn-over raisonnable, avec Aubameyang et Amine Harit sur le banc, ainsi qu’une défense renforcée, à cinq éléments.

Mais ses joueurs ont semblé prendre le problème à l’envers avec une première période très loin des standards d’engagement requis et promis, ainsi qu’une multitude de mauvais choix les rares fois où ils avaient le ballon dans les pieds en bonne position.

Les hommes de Marcelino se sont petit à petit installés dans le camp adverse et ont été dangereux par Alexander Sorloth (9e et 17e) ou par l’ancien Parisien Gonçalo Guedes (14e).

Mais c’est finalement un Français, Etienne Capoue, brillant tout au long du match, qui a le premier trouvé l’ouverture, de la tête, après une très belle action collective des Espagnols (1-0, 32e). 

Sans être encore en danger ou en panique, les Marseillais étaient alors logiquement sanctionnés de leur passivité et Capoue n’était pas loin du doublé juste après (36e).

A la pause, Harit et Aubameyang entraient pour faire peser un danger plus convaincant et le duo était tout de suite en action. Mais sur un service du Marocain, Aubameyang ratait à la 48e minute l’occasion qui aurait sans doute pu mettre définitivement fin au suspense.

Première défaite de Gasset 

Au lieu de cela, Villarreal est reparti à l’assaut et Sorloth a doublé la mise à la 55e minute après une nouvelle action de classe de Guedes et une interminable vérification de sa position à la VAR.

A cet instant, la peur s’est installée solidement dans le camp marseillais. Leonardo Balerdi avait beau mettre ses doigts sur les tempes pour inciter ses coéquipiers à garder la tête froide, chaque ballon était alors une souffrance, dans une ambiance d’arène déchaînée.

D’un arrêt réflexe, Pau Lopez a évité le 3-0 sur une tête de Gerard Moreno (72e) mais il n’a rien pu faire sur celle de Yerson Mosquera, qui a rendu l’inimaginable très plausible à la 85e minute (3-0).

Aubameyang et Clauss ont fini par sauver l’OM, mais ce revers en Espagne, le premier subi par Gasset après cinq victoires en cinq matches, pourrait laisser quelques traces. Il révèle que la fragilité de l’OM n’a pas subitement disparu en un mois et Rennes, dimanche en L1, pourrait s’en souvenir.

Mais en attendant, Marseille peut regarder vendredi le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue Europa. Son rêve européen a survécu, mais de justesse.

afp

L’entraîneur Gennaro Gattuso va quitter l’OM

L’entraîneur italien Gennaro Gattuso va quitter l’Olympique de Marseille, au lendemain de la défaite subie à Brest en Ligue 1 (1-0), a appris l’AFP lundi auprès d’une source proche des négociations. 

Le technicien (46 ans) était arrivé à la tête de l’OM fin septembre 2023 en remplacement de l’Espagnol Marcelino. Mais il n’est pas parvenu à redresser la situation d’une équipe qui n’a remporté aucun match en championnat en 2024 et pointe à la 9e place du classement, loin d’une qualification pour une Coupe d’Europe. En dehors de son succès étriqué en Coupe de France contre Thionville (1-0), une formation du 5e niveau, Marseille n’a plus gagné depuis le 17 décembre et la réception de Clermont. 

Distancé en L1, éliminé en Coupe de France (par Rennes en 16es), l’OM est confronté au risque d’une saison blanche même s’il est en ballottage favorable en barrages de la Ligue Europa, après l’aller contre le Shakhtar Donetsk (2-2) et le retour prévu jeudi au Vélodrome.

Le club n’en finit pas de payer les choix très discutables du président Pablo Longoria avec les recrutements de Marcelino puis de Gattuso et des mercatos frénétiques et manqués qui ont considérablement affaibli l’effectif. 

Le départ de Gattuso devrait s’effectuer sous forme d’une rupture à l’amiable et non d’une mise à pied, selon la même source.

La séparation entre les deux parties a été actée à l’issue d’une réunion entre Gattuso et ses dirigeants lundi matin. L’Italien a reconnu « ne plus avoir de solutions » pour relancer l’OM, selon la source proche des négociations.       

Si le divorce entre l’OM et son entraîneur n’est pas encore totalement finalisé, le club est déjà en quête d’un successeur, le profil étant un « homme de coups, capable de rentrer dans la tête de ses joueurs et plutôt francophile ».

efe

Pour l’OM, l’Europe par défaut

Eliminé en Coupe de France et de plus en plus distancé en Ligue 1, l’OM sera jeudi à Hambourg pour une respiration européenne en barrage aller de Ligue Europa face au Shakhtar Donetsk, avec comme objectif principal de retrouver la victoire et un peu de confiance.

Liverpool, AC Milan, Bayer Leverkusen, Atalanta Bergame, Brighton, AS Rome… Avec une telle liste de candidats encore en lice, l’OM actuel, 8e de L1 et qui n’a battu que Thionville (N3) depuis deux mois, peut-il vraiment espérer quelque chose en Ligue Europa ?

Peut-être pas, mais l’essentiel ne sera pas là jeudi pour Gennaro Gattuso et sa bande, un peu plus déprimée encore depuis vendredi et un nouveau match nul contre Metz (1-1) et qui a désespérément besoin d’une victoire.

« L’autre jour, j’ai parlé de mini-crise. Mais je crois que c’est seulement une crise de résultats. Ca n’est pas une crise de jeu, ou de vestiaire. On n’est pas tous morts. On doit juste avoir plus de confiance, plus d’orgueil, plus d’enthousiasme. Donner un peu plus », a expliqué le technicien italien mercredi à Hambourg. « On doit serrer les dents. En ce moment c’est comme ça », a-t-il ajouté.

A Hambourg, loin d’un Vélodrome qui commence à grogner très fort, les Marseillais s’accrocheront donc à un état d’esprit supposément retrouvé la semaine dernière face à Metz et chercheront un peu de réconfort dans une compétition où ils ont vécu les quelques rares bonnes soirées de leur saison.

L’objectif d’un résultat positif ne parait d’ailleurs pas absolument inatteignable, même s’il est difficile de savoir où en est le Shakhtar, moins fort qu’il y a 15 ans (vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 2009) mais qui joue désormais aussi pour un pays en guerre.

« Je ne pleure pas »

Le club de Donetsk, qui dispute depuis cette saison ses matchs européens « à domicile » à Hambourg, n’a en effet plus joué en match officiel depuis mi-décembre et la fin de la phase de poules de Ligue des champions. 

Les Ukrainiens avaient fini troisièmes de leur groupe derrière Barcelone et Porto, avec trois victoires (dont une contre le Barça) et neuf points, portés par le dangereux attaquant Danylo Sikane. Leur championnat national étant par ailleurs en pause hivernale, ils ne jouent que des amicaux depuis deux mois.

A l’OM, les problèmes sont plus classiques – blessures, absences… -, mais ils s’accumulent. Alors que Gattuso avait enfin retrouvé ses internationaux africains, il a ainsi dû composer lors des deux derniers matches avec les absences très handicapantes de Geoffrey Kondogbia et Jordan Veretout.

Kondogbia sera bien présent en Allemagne, mais pas Veretout, encore trop juste. Quant au capitaine Valentin Rongier, il va falloir attendre un peu plus que prévu pour le revoir sur un terrain, peut-être jusqu’à début-mars. Samuel Gigot, qui porte le brassard en son absence, sera lui bien là, mais il ne jouera pas dimanche à Brest, où il sera suspendu après un carton rouge évitable reçu contre Metz.

« Je ne pleure pas. Les blessures, ça arrive, la malchance aussi », a assuré Gattuso vendredi. Mais le Calabrais pense tout de même que la mauvaise passe que traverse son équipe est liée à la CAN et aux absences.

« On a payé cher d’avoir seulement 10 ou 11 jours aguerris pendant 40 ou 45 jours. Il y avait des jeunes, avec de la bonne volonté, mais ça n’est pas la même chose. Ca a été la clé de nos difficultés actuelles, ça a été très dur mentalement », a-t-il expliqué. A Hambourg, l’OM a l’occasion de laisser cette sale période derrière lui.

afp

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