Les révélations de Madiambal Diagne sur l’accord de libération d’Ousmane Sonko : un protocole controversé ?

Le journaliste sénégalais Madiambal Diagne a jeté un pavé dans la mare politique en révélant, lors de l’émission Grand Jury sur RFM, des détails sensibles concernant la libération de l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko. Selon lui, des négociations secrètes se seraient déroulées entre Sonko et l’ancien président Macky Sall, donnant lieu à un « protocole du Cap Manuel ». Ce prétendu accord aurait permis au leader politique de retrouver sa liberté à une semaine de l’élection présidentielle, et serait accompagné d’un soutien matériel et financier de Macky Sall, ainsi que de l’adoption d’une loi d’amnistie en sa faveur.

Madiambal Diagne, candidat aux élections législatives du 17 novembre 2024 sous la bannière de Jam Ak Jariñ, affirme détenir des informations précises sur ces discussions « nocturnes ». « Nous savons qui a négocié quoi, qui a signé quoi, quand et comment, et quels étaient les programmes », a-t-il déclaré. Pour lui, une enquête publique devrait être ouverte afin de faire toute la lumière sur ce dossier, et il se dit prêt à témoigner en faveur de la transparence.

Il ajoute qu’Ousmane Sonko n’a jamais évoqué publiquement ce protocole, ce qui alimente les suspicions du journaliste. Selon lui, « il est facile d’accuser les gens alors qu’on est trempé jusqu’au cou », suggérant que Sonko aurait bénéficié de cet accord tout en omettant de le mentionner devant les Sénégalais.

Outre le protocole du Cap Manuel, Madiambal Diagne s’est également exprimé sur la déclaration de patrimoine d’Ousmane Sonko. Le journaliste estime que Sonko devrait publier ses biens pour prouver sa transparence. Selon lui, cette initiative permettrait aux Sénégalais de juger si la déclaration est « sincère et exhaustive ».

Cette intervention de Madiambal Diagne vient raviver des débats houleux autour de la personnalité et de la trajectoire politique d’Ousmane Sonko, un acteur qui a souvent suscité des controverses dans le paysage politique sénégalais. Bien qu’aucune déclaration de Sonko n’ait encore été faite en réponse à ces accusations, le public attend désormais de voir si le Premier ministre prendra l’initiative de publier son patrimoine, comme l’a suggéré le journaliste.

Avec ces révélations, Madiambal Diagne entend bousculer le débat autour de l’intégrité et de la transparence des dirigeants politiques sénégalais. À l’approche des législatives de novembre, ces propos pourraient influencer les électeurs et accentuer les tensions déjà vives autour de la figure de Sonko.

Dépenses de la Primature : Polémique autour des chiffres annoncés

Le débat fait rage autour des dépenses de la Primature, avec des informations contradictoires relayées sur les réseaux sociaux et dans la presse. Le journaliste Madiambal Diagne, citant la note d’exécution budgétaire du deuxième trimestre 2024, a affirmé que la Primature a dépensé 12,1 milliards de FCFA en trois mois. Une déclaration qui, selon lui, reflète une augmentation des dépenses confirmée par le Fonds monétaire international (FMI).

Ces chiffres ont aussitôt été contestés par le député pro-Pastef, Guy Marius Sagna. Dans une note adressée à la rédaction de Seneweb, le parlementaire a rectifié les propos du journaliste, affirmant que la Primature, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, n’a pas dépensé 12,1 milliards de FCFA entre avril et juin 2024, mais plutôt 3,3 milliards de FCFA.

Pour Guy Marius Sagna, cette gestion des finances publiques témoigne d’un réel changement dans la gestion de l’État. « Le premier ministre Ousmane Sonko montre qu’il est bien dans la rupture et le Jub, Jubal, Jubbanti promis au Sénégal. Bravo à lui ! », a-t-il souligné.

Comparant Ousmane Sonko à son prédécesseur, Amadou Ba, le député a mis en lumière la différence de gestion des fonds publics. Il indique qu’Amadou Ba, dernier Premier ministre sous la présidence de Macky Sall, a dépensé 8,79 milliards de FCFA entre janvier et mars 2024, alors que son successeur Ousmane Sonko a géré un budget plus modeste, avec 3,33 milliards de FCFA dépensés sur la même durée.

Cette polémique intervient dans un contexte politique tendu au Sénégal, où les partisans d’Ousmane Sonko mettent en avant la transparence et la rupture avec les pratiques de l’ancien régime. Les dépenses publiques, sujet hautement sensible, deviennent ainsi un terrain d’affrontement entre les différents camps politiques.

Madiambal Diagne, quant à lui, maintient ses propos, citant les chiffres officiels issus du ministère des Finances et du Budget. Le journaliste fait également écho aux avertissements du FMI sur l’augmentation des dépenses publiques, ce qui alimente les inquiétudes quant à la gestion budgétaire du gouvernement actuel.

La vérité sur les dépenses de la Primature semble donc dépendre des sources consultées, et cette bataille de chiffres ne fait que renforcer les divisions entre partisans du régime actuel et ceux de l’ancien gouvernement.

Au-delà des polémiques, cette affaire soulève des questions essentielles sur la gestion des finances publiques au Sénégal. Les citoyens attendent des explications claires sur l’utilisation des fonds publics, et une plus grande transparence de la part des institutions.

Avec les élections qui se profilent à l’horizon, les questions de bonne gouvernance et de gestion budgétaire risquent de devenir des enjeux centraux du débat public.

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