Réforme des daaras : l’État sénégalais lance un recensement national en juin pour protéger les talibés

Le gouvernement sénégalais s’apprête à franchir un pas décisif dans sa politique de réforme des daaras, ces écoles coraniques traditionnelles, en lançant un recensement national dès le mois de juin 2025. Objectif : mieux encadrer les enfants talibés, éradiquer la mendicité forcée, et soutenir les structures éducatives conformes aux normes.

L’annonce a été faite par Maïmouna Dièye, ministre de la Famille et des Solidarités, lors du Gamou de Ndiawagn Ndiaye (département de Kébémer). Elle a réaffirmé la volonté politique forte du gouvernement de moderniser le système des daaras, tout en assurant une meilleure protection aux milliers d’enfants talibés répartis à travers le pays.

« Sur instruction du président de la République, le Premier ministre prendra des mesures sévères concernant la mendicité et la gestion des daaras », a déclaré la ministre, visiblement déterminée.

Le recensement, qui débutera en juin, permettra d’identifier les daaras fonctionnant dans les règles et d’évaluer les besoins pour leur accompagnement. Il s’agit aussi de distinguer les véritables foyers d’enseignement religieux des structures informelles souvent impliquées dans l’exploitation des enfants à des fins lucratives.

Maïmouna Dièye n’a pas mâché ses mots à ce sujet :

« Certains encouragent la mendicité à travers des transferts d’argent. Ils ne sont pas sérieux, et nous allons y mettre un terme. »

Elle a également dénoncé l’indifférence face à la détresse des enfants talibés, affirmant que le gouvernement fera tout pour qu’ils bénéficient de conditions similaires à celles des élèves des écoles classiques.

Ce recensement s’inscrit dans un programme plus large de modernisation des daaras, qui inclut l’autonomisation des serignes daaras, la formation des enseignants, l’amélioration des conditions de vie et la réinsertion des enfants livrés à eux-mêmes.

Cette initiative gouvernementale, si elle est bien mise en œuvre, pourrait changer le quotidien de milliers de talibés, longtemps laissés en marge du système éducatif formel et souvent exposés aux abus.

En s’attaquant aux dérives tout en valorisant les daaras exemplaires, l’État sénégalais espère trouver un équilibre entre tradition et protection de l’enfance, dans le respect des valeurs religieuses et des droits fondamentaux.

SENEGAL-GOUVERNEMENT / Maïmouna Dièye s’engage à promouvoir une ‘’vraie politique familiale’’

En prenant ses fonctions en tant que ministre de la Famille et des Solidarités, Maïmouna Dièye a exprimé son engagement à travailler ardemment pour la réussite du projet de gouvernement du parti au pouvoir au Sénégal. Son objectif principal est de promouvoir une véritable politique familiale dans le pays.

Maïmouna Dièye a réaffirmé sa volonté de contribuer à la transformation systémique du Sénégal, conformément au projet de gouvernement de Pastef, le parti au pouvoir. Ce projet met en avant la famille, la femme et la solidarité comme des priorités centrales de l’État. La nouvelle ministre considère qu’il existe des défis majeurs à relever, notamment en matière d’élaboration et de mise en œuvre d’une politique familiale efficace, axée sur la promotion et la protection de la femme et de l’enfant.

Pour atteindre cet objectif, Maïmouna Dièye s’engage à mettre en place un cadre légal et réglementaire en adéquation avec les aspirations du peuple sénégalais et les engagements internationaux du pays. Elle envisage également d’assurer un financement de la santé innovant pour les femmes et les enfants, tout en facilitant leur accès à une assurance maladie et à une couverture sanitaire universelle.

Les missions principales du ministère de la Famille et des Solidarités seront axées sur le renforcement du tissu familial, la protection des couches vulnérables (femmes, enfants, handicapés) et la réduction des inégalités en matière d’accès aux services sociaux de base. La prévention occupera également une place centrale dans les actions du ministère.

Maïmouna Dièye a appelé ses collaborateurs à faire preuve d’engagement, d’abnégation et de rigueur dans l’exercice de leurs fonctions. Elle a souligné l’importance de la ponctualité, de l’assiduité et du travail acharné pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement.

Passation de pouvoir au Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Équité et du Développement Communautaire : Maïmouna Dièye prend les rênes

Ce vendredi 12 avril, une nouvelle étape importante a été franchie dans le cadre des passations de pouvoir ministérielles au Sénégal. Thérèse Faye Diouf, ministre sortante de la Femme, de la Famille, de l’Équité et du Développement Communautaire, a transmis le flambeau à Maïmouna Dièye, mairesse de la commune de Patte D’oie.

Lors de la cérémonie officielle, Maïmouna Dièye a affirmé son engagement à promouvoir les droits des femmes, à protéger les enfants et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales. Elle a souligné l’importance de placer la famille, la femme et la solidarité au centre des priorités de son mandat.

La nouvelle ministre a également évoqué les défis majeurs qui attendent le Ministère, notamment la mise en œuvre d’une politique familiale centrée sur la protection et la promotion des droits de la femme et des enfants. Elle s’est engagée à développer un système sanitaire et une protection sociale plus efficaces, efficients et à moindre coût, notamment par le développement d’un financement de la santé endogène.

Maïmouna Dièye mise également sur les communautés à la base pour le développement du pays. Elle a annoncé la mise en place d’une politique visant à promouvoir et renforcer les initiatives de développement à la base, en s’appuyant notamment sur le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC).

Rappelant l’importance et les réussites du PUDC, Thérèse Faye Diouf, l’ancienne ministre, a souligné que depuis 2015, ce programme a permis de réaliser un linéaire total de 820 km de pistes rurales, favorisant ainsi la mobilité de 528 000 personnes réparties sur 844 villages.

Au cours de son mandat, Thérèse Faye Diouf a mis en avant les différentes réalisations de son département sous le régime de Macky Sall. Elle a notamment évoqué les progrès en matière d’électrification rurale, avec plus de 807 villages électrifiés par le PUDC, ainsi que la promotion des activités génératrices de revenus pour les femmes rurales.

Sur la couverture maladie universelle, Mme Diouf a précisé que la politique d’assurance maladie a permis la couverture de 4 514 819 personnes par les mutuelles de santé communautaire, soit 23% de la population. Elle a également mis en avant la prise en charge de diverses catégories de la population, notamment les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées.

Maïmouna Dièye a conclu en appelant ses collaborateurs et les fonctionnaires de l’État à plus de rigueur dans leur travail afin d’atteindre les objectifs fixés. Elle a également fait part de l’urgence de voter le projet de loi sur la protection sociale au Sénégal, un élément clé pour le développement social du pays.

La passation de pouvoir entre Thérèse Faye Diouf et Maïmouna Dièye marque une nouvelle phase pour le Ministère de la Femme, de la Famille, de l’Équité et du Développement Communautaire, avec une vision et des priorités clairement définies pour les années à venir.

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