Abdou Nguer convoqué par la Section de Recherches : un dossier lié au décès de Mamadou Badio Camara

Le chroniqueur Abdou Nguer est convoqué ce lundi 14 avril 2025 à 12h à la Section de Recherches (SR) de Colobane. Cette convocation intervient après que le parquet se soit auto-saisi des propos du journaliste concernant le décès de Mamadou Badio Camara, le président du Conseil constitutionnel du Sénégal.

Les déclarations de Nguer, qui ont suscité l’attention médiatique, sont au centre de cette procédure. Selon des informations relayées par la presse, l’enquête vise à faire toute la lumière sur les circonstances de ces propos, leur contenu et leurs répercussions.

En parallèle, deux journalistes du quotidien Source A sont également attendus à la Section de Recherches le même jour. Leurs convocations font suite aux investigations en cours sur le même sujet.

Cette affaire attire l’attention, non seulement en raison des personnalités impliquées, mais aussi en raison de la nature des déclarations en question, qui pourraient avoir des implications sur la liberté d’expression et le journalisme au Sénégal.

Hommage posthume au président du Conseil constitutionnel : Mamadou Badio Camara raconté par ses pairs

L’émotion reste vive au sein de la famille judiciaire sénégalaise, frappée par la disparition de Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel. Ce vendredi, son confrère et membre de ladite institution, Cheikh Tidiane Coulibaly, lui a rendu un hommage particulièrement émouvant, saluant la mémoire d’un homme d’exception : intègre, rigoureux et profondément attaché aux valeurs de justice.

« L’institution judiciaire perd un intellectuel rigoureux, un serviteur exemplaire de l’État, un homme de principes et un magistrat compétent », a témoigné Me Coulibaly. Né à Pikine, Mamadou Badio Camara s’est forgé une carrière jalonnée de responsabilités majeures, allant des tribunaux de province aux plus hautes juridictions de la République.

« Il a exploré toutes les fonctions qu’un magistrat peut exercer, avec une rigueur et un engagement remarquables », a souligné son confrère, rappelant que cette riche expérience a naturellement préparé Camara à occuper les plus hautes fonctions.

Mamadou Badio Camara entre dans la magistrature comme premier substitut du procureur de Dakar en 1983, avant de servir à Kaolack et Ziguinchor comme procureur. Il sera ensuite substitut général à la Cour d’appel de Dakar, puis procureur adjoint à Dakar en 1993, avant de rejoindre la Cour de cassation comme conseiller et secrétaire général, où il servira jusqu’en 2008.

Sa carrière se poursuit à la Cour suprême, où il est nommé président de chambre, puis procureur général en 2013, avant d’être élevé au rang de premier président de cette même juridiction en avril 2015.

Ses collègues et collaborateurs retiennent de lui l’image d’un homme de devoir, respecté pour son indépendance, sa discrétion et sa connaissance profonde du droit. À travers son engagement, Mamadou Badio Camara a contribué à élever la justice sénégalaise et à en renforcer la crédibilité institutionnelle.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°440 – 11/04/2025

🔴 MANSOUR FAYE CLOUÉ AU SOL MALGRÉ L’ORDONNANCE DE LA COUR SUPRÊME, GARDE À VUE DU JOURNALISTE PIERRE SIMON FAYE : LE TOTALITARISME EN MARCHE
🔴 DÉCÈS DE MAMADOU BADIO CAMARA, PRÉSIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : UN BAOBAB DU DROIT TOMBE»

🔴 COUPE DU SÉNÉGAL : BUILDERS FC AFFRONTE LE JARAAF EN DEMIES
🔴 RÉHABILITATION DU STADE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR :LES CLEFS RÉCEPTIONNÉES AUJOURD’HUI

Mamadou Badio Camara, le juge de la République

Discret, rigide dans ses principes et attaché à l’indépendance de la justice, Mamadou Badio Camara aura incarné une certaine idée de la justice sénégalaise : une justice impassible, indépendante et fidèle aux valeurs de l’État de droit. Décédé le 9 avril 2025 à Dakar, cet éminent magistrat laisse un héritage marquant, à la fois dans l’histoire de la justice sénégalaise et dans le domaine de la gouvernance institutionnelle. Retour sur un parcours exceptionnel.

Mamadou Badio Camara naît en 1952 à Dakar. Dès son jeune âge, il se dirige vers une carrière dédiée à la justice et à l’État de droit. Après avoir obtenu son diplôme de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) en 1977, il fait ses premiers pas dans le monde judiciaire sénégalais en tant que substitut du procureur au parquet de Dakar. Ce début modeste marque le début d’une ascension qui ne cessera de croître au fil des années, notamment grâce à sa rigueur et à son dévouement à la justice.

Son parcours professionnel le mène à occuper plusieurs postes de responsabilité dans différentes villes du pays, de Kaolack à Ziguinchor, où il exerce en tant que procureur puis substitut général à la Cour d’appel de Dakar. Ces années lui permettent de solidifier ses convictions et de construire une réputation de magistrat impartial et déterminé.

C’est en 2008 que Mamadou Badio Camara fait son entrée à la Cour suprême du Sénégal, dans le cadre de la fusion du Conseil d’État et de la Cour de cassation. L’étendue de ses responsabilités et sa rigueur intellectuelle le propulsent rapidement à des positions de plus en plus importantes au sein de la Cour suprême. Secrétaire général, président de chambre, et procureur général, il ne tarde pas à se faire un nom dans le système judiciaire sénégalais.

En 2015, il est élu président de la Cour suprême, fonction qu’il occupera avec une autorité respectée et une gestion très rigoureuse des affaires judiciaires. Sous sa présidence, la Cour suprême est perçue comme un bastion de justice impartiale et un rempart contre toute ingérence politique.

En parallèle à ses fonctions nationales, Mamadou Badio Camara développe une carrière internationale. Il œuvre comme expert pour les Nations unies au Burundi, il est consultant pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en Haïti, et siège au Comité des Nations unies contre les disparitions forcées. Il devient également vice-président de l’AHJUCAF, un réseau francophone des hautes juridictions de cassation, qui regroupe des magistrats des plus hautes institutions judiciaires de la francophonie.

C’est en 2022, après une carrière déjà longue et prestigieuse, que Mamadou Badio Camara est nommé président du Conseil constitutionnel du Sénégal, une institution clé pour la sauvegarde de l’ordre constitutionnel et de l’équilibre des pouvoirs. Son nom restera gravé dans l’histoire en 2024, lors de l’une des périodes les plus tumultueuses du pays.

À une époque où l’Assemblée nationale et le président Macky Sall cherchaient à reporter la date de la présidentielle pour prolonger le mandat du président en place, Mamadou Badio Camara fait preuve d’une indépendance de jugement implacable. Le 15 février 2024, il rend une décision historique en invalidant la loi du Parlement et le décret présidentiel qui cherchaient à reporter l’élection. Cette décision marque un tournant : la Constitution doit primer sur les intérêts politiques personnels. Camara insiste sur l’obligation constitutionnelle de tenir l’élection présidentielle avant le 2 avril 2024.

Sa décision, ferme et justifiée, permet d’éviter une crise constitutionnelle et politique majeure, en rétablissant l’ordre juridique du pays. La présidentielle se tient donc comme prévu le 24 mars 2024. Ce scrutin voit l’élection de Bassirou Diomaye Faye, avec 54 % des voix, au premier tour.

Lors de la cérémonie d’investiture, Mamadou Badio Camara se montre particulièrement solennel dans ses propos. Il souligne avec gravité : « Le secret est dans le bulletin de vote, dans la conviction des citoyens que leur voix peut changer leur destin, sous le contrôle d’une justice impartiale ». Ces mots résonnent comme un appel à la défense de la démocratie et de l’État de droit, un dernier message fort, rappelant que la justice ne doit jamais se plier aux pressions politiques.

Mamadou Badio Camara laisse derrière lui un héritage profond et indélébile dans l’histoire de la justice sénégalaise. Il incarne cette voix de la vérité qui s’est toujours élevée pour défendre les principes sacrés de la Constitution, de l’État de droit, et de l’indépendance judiciaire, même au prix de grandes tensions politiques. Son départ laisse un vide immense dans le système judiciaire sénégalais, mais aussi une leçon de rigueur et de dévotion au service public.

La justice, pour Mamadou Badio Camara, n’était pas seulement une fonction : c’était une mission sacrée. Il restera dans les mémoires comme un pionnier du respect des principes constitutionnels et un gardien du droit sénégalais.

Inhumation de Mamadou Badio Camara : la Nation rend hommage à un homme de droit

C’est ce vendredi 11 avril 2025 que le Sénégal dira adieu à Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, décédé en début de semaine. Une figure majeure de la magistrature s’en va, laissant derrière elle un héritage de rigueur, de discrétion et de fidélité aux valeurs républicaines.

La levée du corps est prévue à 10 heures à l’hôpital principal de Dakar. Elle sera suivie de la prière mortuaire à la mosquée Omarienne, immédiatement après la grande prière du Jumuʿa, avant l’inhumation au cimetière musulman de Pikine.

Magistrat chevronné, Mamadou Badio Camara a marqué plusieurs générations de juristes par sa stature, sa sérénité et sa connaissance approfondie du droit. Nommé à la tête du Conseil constitutionnel, il a veillé sur les équilibres démocratiques les plus sensibles du pays, toujours avec une posture empreinte de sobriété et de responsabilité.

Son parcours, jalonné de hautes fonctions dans l’appareil judiciaire, a été salué aussi bien dans les milieux institutionnels que par ses confrères du barreau. Homme de principes, il incarnait une magistrature au-dessus des clivages politiques, tournée vers l’intérêt supérieur de la Nation.

Au-delà de ses fonctions officielles, Mamadou Badio Camara était reconnu pour son humilité et son refus des projecteurs. Il s’est toujours montré loyal envers l’État, tout en défendant l’indépendance de la justice comme pierre angulaire de la démocratie.

Sa disparition plonge la magistrature et l’ensemble du pays dans une profonde tristesse. Les hommages affluent de toutes parts, saluant la mémoire d’un homme intègre, discret et profondément respecté.

Les condoléances peuvent être présentées au domicile du défunt, situé à la cité Biagui à Yoff.

Décès de Mamadou Badio Camara : le Sénégal perd un pilier de sa justice

La justice sénégalaise est en deuil. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, est décédé ce jeudi, rappelé à Dieu à l’âge de 72 ans. Magistrat chevronné et figure incontournable du système judiciaire sénégalais, il laisse derrière lui un héritage empreint de rigueur, d’engagement et d’intégrité.

Né en 1952 à Dakar, Mamadou Badio Camara a voué sa vie au droit et à la justice. Son parcours exemplaire débute très tôt dans les hautes sphères judiciaires, où il gravit rapidement les échelons. Il a notamment dirigé la Chambre criminelle de la Cour suprême, tout en assurant le poste de secrétaire général de cette même institution, avant de devenir secrétaire général de la Cour de cassation.

Son engagement pour la formation des magistrats s’est également illustré par ses années d’enseignement à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), puis au Centre de formation judiciaire (CFJ) de Dakar, où il a formé plusieurs générations de juristes et de procureurs.

Mamadou Badio Camara n’a pas limité son action au Sénégal. Il a représenté la Commission africaine des droits de l’homme lors d’un séminaire à Niamey, contribué aux travaux de la commission d’enquête de l’ONU sur les conditions de détention au Burundi en 2002, et siégé de 2004 à 2010 au Conseil d’administration de l’École régionale supérieure de la magistrature (ERSUMA), basée à Porto-Novo, au Bénin.

Nommé en septembre 2022 à la tête du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara a marqué l’histoire politique récente du Sénégal. Dans un contexte tendu, il a pris une décision historique en annulant le report de l’élection présidentielle décidé par le président sortant Macky Sall. Il a ainsi réaffirmé le rôle central du Conseil dans la protection de la Constitution et de l’État de droit. C’est sous sa direction que la date du scrutin présidentiel a été fixée au 24 mars 2024, redonnant espoir à une démocratie vacillante.

Lors de la prestation de serment du président Bassirou Diomaye Faye, Mamadou Badio Camara avait prononcé un discours fort, salué pour sa profondeur et sa fidélité aux principes de justice, de transparence et de respect des institutions.

Le décès de Mamadou Badio Camara laisse un vide immense au sein de la magistrature sénégalaise. Homme discret, mais ferme, juriste respecté de ses pairs, il a marqué tous les postes qu’il a occupés par une exigence d’éthique et de rigueur.

Le Sénégal perd un homme de loi, un bâtisseur de l’institution judiciaire, et un défenseur inébranlable de la démocratie. Qu’il repose en paix.

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