Plateforme d’identification des médias : Le CORED salue l’initiative et appelle à l’enregistrement

Lors du lancement officiel de la plateforme numérique d’identification des entreprises de presse, Mamadou Thior, représentant du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED), a exprimé un soutien chaleureux à ce nouveau projet. Le CORED voit dans cette initiative un pas crucial pour assainir le milieu médiatique et renforcer la professionnalisation des médias au Sénégal.

« En tant qu’autorégulateur, le CORED applaudit des deux mains le lancement de la plateforme. Elle permettra d’assainir le milieu », a déclaré Mamadou Thior. Il a toutefois souligné que l’instauration de la carte de presse, introduite il y a trois ans, reste un défi, en raison des nombreuses attaques dont elle fait l’objet.
La nouvelle plateforme vise à faciliter l’identification des médias professionnels. Selon Thior, cette initiative permettra de distinguer clairement les médias légitimes et d’améliorer la transparence dans le secteur. « Nous espérons que les médias professionnels continueront à exercer leur travail comme il se doit, tout en assainissant ce secteur. Le métier de journaliste est noble et ne doit pas être utilisé comme un tremplin pour l’auto-promotion ou comme un outil de lobbying pour obtenir des avantages », a-t-il ajouté.
Thior a également encouragé les médias à s’enregistrer sur la plateforme, soulignant que les critères d’inscription ne sont pas compliqués. Il a précisé que le code de la presse est clair en matière d’enregistrement, notamment pour les radios et télévisions, qui doivent se conformer aux exigences du régulateur, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA).
Pour la presse écrite et en ligne, Thior a mentionné que des problèmes persistent. Le code de la presse stipule que pour gérer un site de presse en ligne, il faut être un journaliste diplômé d’une école reconnue par l’État et posséder au moins dix ans d’expérience comme administrateur de site. La plateforme d’identification devrait contribuer à résoudre ces questions. Les médias étrangers doivent également se conformer à la législation en vigueur.
En résumé, le CORED considère cette nouvelle plateforme comme une avancée majeure pour la régulation des médias au Sénégal et encourage tous les acteurs du secteur à s’enregistrer afin de promouvoir un environnement médiatique plus transparent et professionnel.


F. BA

Convocation des Journalistes : Le Président du Cored sermonne ses confrères

Le président du Conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored), Mamadou Thior, a salué la libération des journalistes Pape Moussa Touré, directeur de publication du journal «La Tribune», et Mohamed Guèye, directeur de publication du «Quotidien». Les deux journalistes avaient été convoqués suite à leurs articles concernant l’affectation du général Souleymane Kandé à New Delhi. Thior a rappelé qu' »pour moins que ça sous le régime de Macky Sall, les journalistes étaient envoyés en prison ».

Invité de l’émission « Jury du dimanche » ce 2 juin, Mamadou Thior a souligné l’importance des précautions nécessaires dans le traitement de l’information militaire. Il a critiqué les journalistes interpellés pour ne pas avoir pris les mesures adéquates : « Il y a des précautions à prendre que ces gens n’ont pas prises. À ce niveau de responsabilité, il faut en parler avec l’expertise nécessaire. Nous ne sommes pas des experts, mais nous pouvons consulter des spécialistes. Les questions militaires, bien que non taboues, sont sensibles et il faut savoir la ligne rouge à ne pas franchir. »

Mamadou Thior a également appelé les autorités à traduire les journalistes devant le Cored plutôt que de recourir à la voie judiciaire : « Il n’y a pas plus infamant que quand ce sont vos propres pairs qui vous jugent. Un bon journaliste préférerait aller en prison plutôt que d’être pointé du doigt par le Tribunal des pairs du Cored. »

Tout en affirmant que les journalistes ne sont pas au-dessus des lois, Thior a exprimé son inquiétude quant à l’impact de l’emprisonnement des journalistes sur l’image du Sénégal : « L’emprisonnement d’un journaliste ternit l’image du Sénégal. »

Cette intervention de Mamadou Thior met en lumière les défis auxquels sont confrontés les journalistes sénégalais et l’importance d’une gestion prudente et éthique des informations sensibles, tout en prônant un recours systématique au Cored pour juger les écarts professionnels dans le secteur des médias.

Mamadou Thior Recadre Ousmane Sonko : « Je n’ai pas de comptes à rendre aux journalistes »

La déclaration d’Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, affirmant qu’il n’a « pas de comptes à rendre aux journalistes », a suscité une vive réaction de la part de Mamadou Thior, président du Conseil d’observation des règles d’éthique et de déontologie (Cored). Invité du « Jury du dimanche » sur iRadio et ITv, ce 2 juin 2024, Thior a qualifié cette sortie de « déclaration malheureuse ».

Mamadou Thior a rappelé au Premier ministre que la presse joue un rôle essentiel en démocratie. Il a souligné que depuis sa nomination, Sonko apparaît régulièrement au « Journal télévisé » de la RTS, démontrant ainsi l’importance des médias traditionnels par rapport aux réseaux sociaux. « On ne peut pas mettre la presse sur le même pied que les réseaux sociaux. On se rend compte de ça quand on est aux affaires, » a-t-il affirmé.

Selon Thior, les médias ne sont pas là pour entraver le travail du Premier ministre et de son gouvernement. Au contraire, ils agissent comme des « chiens de garde » pour surveiller les actions du régime. Il a insisté sur l’importance d’une presse libre et critique, qui contribue à la transparence et à la responsabilisation des dirigeants.

Thior a également appelé à la patience et à la bienveillance envers le nouveau régime, en place depuis seulement deux mois. Il a estimé qu’il est encore trop tôt pour porter des critiques sévères, car le gouvernement n’a pas encore eu le temps de faire ses preuves. « Ils viennent de s’installer. Lui-même le Premier ministre n’a pas encore fait sa déclaration de politique générale et ils n’ont pas encore fini de mettre en place leurs équipes, » a-t-il rappelé.

En conclusion, Mamadou Thior a exhorté à la prudence et à la patience avant de critiquer le nouveau gouvernement. « Ils sont là pour cinq ans et on aura le temps de les critiquer. Ils ne sont pas des saints ; ils vont commettre des erreurs. Mais se précipiter pour les vilipender, c’est danser plus vite que la musique, » a-t-il conclu.

Cette mise au point met en lumière l’importance d’une presse libre et critique dans le bon fonctionnement d’une démocratie et appelle à un équilibre entre vigilance et patience dans l’évaluation du nouveau gouvernement.

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