Disparition de Matar Diagne : Les résultats de l’autopsie révèlent les causes de sa mort

Le mystère entourant la mort tragique de Matar Diagne, étudiant à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, semble enfin levé. Retrouvé sans vie dans sa chambre au village A de l’université mardi dernier, l’étudiant de 22 ans avait suscité une vive inquiétude et de nombreuses interrogations au sein de la communauté universitaire. Cependant, après une enquête minutieuse, la thèse de l’assassinat a rapidement été écartée par les enquêteurs.

Les résultats de l’autopsie, transmis à la brigade de recherches de Saint-Louis, ont révélé que Matar Diagne est décédé par pendaison. Selon un rapport médical consulté par nos soins, une fracture de l’os du cou a été observée, et la cause du décès a été déterminée comme étant une asphyxie mécanique, confirmant ainsi la thèse du suicide.

Lamine Kane, l’un des oncles du défunt, a réagi aux résultats de l’autopsie après leur publication. Contacté par téléphone par PressAfrik, Lamine Kane n’a ni confirmé ni infirmé les informations concernant la cause du décès. Il a précisé que les résultats de l’autopsie avaient été remis à son père, et qu’il avait été informé que ce dernier devait le contacter pour l’en informer. « Il m’avait dit qu’il allait m’appeler pour m’informer, mais jusqu’à présent, je n’ai pas encore reçu son appel », a-t-il indiqué, soulignant que l’appel avait eu lieu tard dans la soirée, à 22 h 30.

Quant à la réception du corps, Lamine Kane a confirmé que celui-ci était arrivé à Keur Massar, où l’inhumation est prévue pour le lendemain. Le deuil se déroulera à Pikine Ganaw Rail, lieu de résidence de la famille.

Une source proche de la famille a également révélé que Matar Diagne avait posté une lettre d’adieu avant son décès. Selon cette source, la lettre est bien de la main de l’étudiant, et il semblerait que personne n’ait eu accès à son compte Facebook après la publication de ce message.

Malgré les résultats de l’autopsie, des questions demeurent sur les raisons qui ont poussé Matar Diagne à en arriver à ce geste tragique. Ses proches, ses camarades de classe, et l’ensemble de la communauté universitaire de l’UGB restent dans l’incertitude quant aux motifs de son acte, alors qu’ils continuent de rendre hommage à cet étudiant prometteur.

La lettre d’adieu poignante de Matar Diagne, étudiant en droit à l’UGB

Matar Diagne, étudiant en maîtrise de droit à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a tragiquement mis fin à ses jours, refusant de vivre dans le déshonneur. Dans une lettre émouvante adressée à la postérité, il expose les raisons profondes qui l’ont conduit à cet acte désespéré. Groupe Le Dakarois vous révèle l’intégralité de cette lettre posthume.

voici sa lettre avant de passer à l’acte

Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur.
En 2020, j’ai obtenu mon baccalauréat en étant premier du centre, mais quelques mois plus tôt, une grave maladie m’a atteint et elle persiste jusqu’à maintenant. J’ai toujours été une personne réservée dont l’intégration était quelque peu pénible. Pendant cette période, j’avais commencé à m’intégrer socialement, mais à cause de la maladie, j’ai recommencé à m’isoler. Malgré tout, j’ai décidé d’aller à l’université et de poursuivre mes études, et là, je vis entre l’UFR et ma chambre. Mais certaines personnes ne voient pas cela d’un bon œil. « Ki dafa bonn, dou dem thi nitt yi. Beugoul nitt yi. » disent-ils. Cela m’a davantage isolé. Pourtant, il aurait été facile pour eux de comprendre que c’est ma situation qui me pousse à m’isoler. Certaines personnes sont très intelligentes, mais elles peuvent se révéler être des cons quand il s’agit de comprendre la situation de leurs semblables.
L’isolement, additionné à la souffrance de la maladie, a eu des conséquences néfastes sur moi. Je ressens une tristesse intense. Il y a une tempête dans mon cœur. La fois oú j’ai eu à me confesser, mes confessions ont été exposées en public. La conséquence en est que je me méfie, je n’ose même pas en parler avec des amis. Face à cette situation, je me muets dans mon silence, comme je sais si bien le faire depuis que je fus enfant. Et ce qui est triste, c’est qu’il y a des personnes qui s’adonnent aux moqueries avec joie, sans mesurer les conséquences de leurs actes.
Peut-être que ma mort ouvrira les yeux à certains étudiants et certaines familles. N’isolez personne, n’ignorez personne, ne vous moquez de personne et ne fuyez personne. Rapprochez-vous des gens qui s’isolent, parlez leur et essayez de les comprendre, sans les juger. Boulene bayi ken mouy wét ak ay problemame. Boulène khébale kéne problémame. Cet acte, je l’ai fait en quelque sorte en guise de sacrifice pour que géne bayi xell les autres qui ont des soucis. Ne jugez jamais avant de connaître toute l’histoire.
Par ailleurs, ce qui m’a le plus déchiré, ce sont les conjectures sur ma maladie, les calomnies et les accusations non fondées. Je ne vais pas les énoncer ici, car je pense que je suis plus grand que cela. C’est une situation qui m’a profondément détruit. Je ne vais citer personne, car je ne veux que personne soit pris pour cible.
Finalement, je me sens oppressé. Cette pression s’est entrelacée à celle de ma maladie, et elles me sont insupportables et m’affligent le cœur. La maladie seule aurait été très douce pour moi, mais les mauvaises choses qui circulent sur moi, et que je nie jusqu’à la dernière énergie, me sont létifère. Ces bobards ont fait de moi une autre personne. Quand des gens qui ne vous connaissent pas vous haïssent, alors sachez que ce sont certainement vos détracteurs qui sont passés par là pour vous salir. J’espère que ceux qui ont fait cela auront la conscience tranquille. Le plus triste, c’est que ce seront ces mêmes personnes qui seront les premières à faire de bons témoignages sur moi.
La douleur physique, ce n’est rien. Mais celle du cœur est infernale. Goor momoul yénn yi. Je suis une personne très digne, et j’ai un très grand sens de l’honneur. Il m’est préférable de mourir dans l’honneur que de vivre dans le déshonneur.
Je demande pardon à mon père et à ma mère. Je vous aime tous les deux. Je vous aime de tout mon cœur, de toute mon âme. Ne m’oubliez jamais dans vos prières.
Papa khamnani dinala bétt ndakh je t’ai toujours montré mon côté guerrier, je ne t’ai jamais montré mes faiblesses. Je t’aime beaucoup, et ne m’en veux pas pour ça. Balma ak.
Si j’ai tenu jusqu’ici, c’est pour ma mère. Sama yaye rek la khamoul nouma kay def. Depuis 2011, elle est paralysée par un AVC. Mais à quoi lui servirais-je étant ainsi malade, délabré et rompu ? Je refuse d’être une charge supplémentaire. Yaye khamnani dina tass sa yakar, wayé dénke nala Yallah. Dénke nala Yallah.
Je demande pardon à ma grand-mère. Elle a toujours cru en moi, et je suis désolé d’avoir brisé sa confiance et ses espérances. Elle a toujours voulu que je devienne « Président de la République ». Toutes ses prières pour moi allaient dans ce sens, et c’est elle qui a financé mes études jusqu’à la terminale. J’ai toujours étudié avec hargne pour réaliser son souhait, car c’était aussi ce que je voulais devenir. Mame balma.
Je demande pardon à mes amis dont je vais abréger les noms : PMN, ABF, NMD et MDD. Neubeu nalène samay problèmes ba dém. Balelène ma ak. Vous avez toujours été là pour moi. Votre gentillesse m’a profondément marqué. Vous êtes de bonnes personnes et de bons amis. Ne pleurez pas ma mort. Nianal lénema.
Je demande pardon à mes frères et sœurs. Je sais que vous m’aimez beaucoup, mais sachez que je vous aime autant. Grandissez en âge et en sagesse, et profitez de la vie, et respectez les parents. Ma sœur, mon amie, BB Khady, je te confie ma mère.
Je demande pardon à toute la communauté estudiantine, aux sénégalais et aux gens de ma religion.
J’ai terminé mon roman intitulé « LA FUITE DES INDÉSIRABLES », il parle de l’émigration clandestine. Je l’ai envoyé à la maison d’édition Harmattan-Sénégal avec mon adresse mail papmatar8@gmail.com. Aidez-moi à le publier, c’est sans doute la seule trace que je laisserai sur terre. Je souhaite que les retombées de ce livre, même si c’est un seul exemplaire vendu, soient dédiées à la prise en charge de l’AVC de ma mère.
J’ai écrit ce texte pour anticiper les propos de ceux qui tenteront de salir ma mémoire. Je ne suis pas une personne parfaite, et je commets des erreurs comme tout le monde. Mais toute ma vie durant, j’ai fait de telle sorte à ne pas nuire mes semblables, et s’il arrive que je le fasse, certainement, je le jure, ce n’est pas intentionnel. Je me suis toujours gardé de dire du mal des autres. J’ai fait de telle sorte à respecter les préceptes de ma religion, et à réserver une bonne partie de ma vie à l’adoration d’Allah. Toutefois, les personnes comme moi, je le pense bien, qui sont incapables de faire du mal aux autres, qui aiment le juste et qui sont véridiques, n’ont pas leur place dans ce monde, car ce sont toujours ces mêmes personnes qui, aux yeux des autres, sont les monstres.
Je veux mourir en paix, sans haine. Donc, je pardonne à tout le monde, ceux qui m’ont blessé, consciemment ou inconsciemment. Et je demande pardon à toutes les personnes que j’ai eu à causer du tort.
La meilleure manière de m’aider maintenant, c’est de prier pour moi. Ne faites pas de deuil, juste priez pour moi. J’aimerais être enterré à Médinatoul Dieylani, s’il y a des cimetières là-bas. Si ce n’est pas le cas, alors je laisse mon père choisir le lieu de mon enterrement. Creusez, pour moi, une tombe profonde. Qu’Allah me pardonne !
Ne jugez pas mon acte. Laissez Allah en disposer, car Allah est miséricordieux !

Université Gaston Berger : émoi après le décès tragique de l’étudiant Matar Diagne

Saint-Louis, 11 février 2025 – L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis est en deuil après la découverte du corps sans vie de Matar Diagne, étudiant en Master de Droit Public. Le drame s’est produit dans la nuit du 10 février 2025, au campus 1 de l’université.

Selon un communiqué du Parquet de Saint-Louis, les autorités judiciaires et la Brigade de Recherches de la Gendarmerie nationale se sont rendues sur les lieux dès l’annonce du décès. Les premières constatations ont été effectuées, et une enquête a été immédiatement ouverte pour élucider les circonstances exactes de cette tragédie. Une autopsie a également été ordonnée afin de déterminer les causes du décès.

La nouvelle de la disparition de Matar Diagne a provoqué une onde de choc au sein de la communauté universitaire. Étudiants, enseignants et personnel administratif expriment leur tristesse et leur incompréhension face à cette perte brutale.

En réaction à ce drame, la Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL) a décrété une “journée noire” et a appelé à 24 heures de suspension de toutes les activités pédagogiques en hommage au défunt. De nombreux étudiants se sont réunis pour témoigner leur solidarité et exprimer leur douleur.

Face à cette situation, les autorités universitaires et locales appellent au calme et à la patience en attendant les conclusions de l’enquête. “Nous comprenons l’émotion légitime des étudiants, mais nous devons laisser la justice faire son travail pour faire toute la lumière sur cette affaire”, a déclaré un responsable de l’université.

Le décès de Matar Diagne soulève de nombreuses interrogations et ravive les préoccupations concernant les conditions de vie et de sécurité dans les campus universitaires. La communauté de l’UGB reste dans l’attente des résultats de l’enquête pour comprendre ce qui s’est réellement passé et honorer dignement la mémoire du disparu.

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