Arrivée de l’Unité Flottante de Production de Gaz sur le Champ Gta : Une Étape Majeure pour le Projet Gazier Sénégalo-Mauritanien

L’Unité flottante de production et de stockage de gaz (Fpso) a récemment atteint le champ Gta (Grande Tortue Ahmeyim), situé à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, marquant ainsi une étape cruciale dans la mise en œuvre du projet gazier dans la région. Cette annonce a été faite par Petrosen Holding, soulignant l’importance de cet événement pour le développement du secteur énergétique dans la région.

Après un voyage de six jours depuis les îles Canaries de Las Palmas (Tenerife), le Fpso a accosté sur le champ Gta, confirmant ainsi son rôle essentiel dans la production de gaz pour le projet Gta. La présence de cette unité flottante est considérée comme une pièce maîtresse dans l’infrastructure nécessaire à la réalisation du projet gazier.

La construction du Fpso, entamée en 2019 en Chine, a rencontré des obstacles dus à la pandémie de Covid-19. Après avoir quitté les chantiers de Cosco en janvier 2023, le Fpso a subi des travaux supplémentaires dans les chantiers de Sembcorp à Singapour. Une escale technique au Yard d’Hidramar de Tenerife a également été nécessaire pour compléter certains travaux, assurant ainsi la sécurité et la fonctionnalité de l’unité flottante.

Actuellement achevé à 92,5 %, le Fpso finalisera le reste de ses activités dans les eaux sénégalo-mauritaniennes. Cette phase comprendra notamment l’interconnexion avec les équipements sous-marins avant le démarrage effectif de l’usine flottante pour la production de gaz.

Le Fpso jouera un rôle crucial dans le processus de production de gaz en effectuant un premier traitement pour séparer le gaz des autres éléments qui l’accompagnent, tels que l’eau et le condensat. Ce prétraitement garantira la conformité du produit aux normes et spécifications d’exportation vers le hub-terminal.

L’arrivée du Fpso sur le champ Gta représente donc une avancée significative dans le développement du projet gazier sénégalo-mauritanien, ouvrant la voie à une exploitation efficace des ressources énergétiques de la région et contribuant ainsi à la croissance économique et au développement durable.

Champ Gazier GTA : Contestations et sombres prédictions sur le projet Sénégalo-Mauritanien

Des révélations récentes du ministre mauritanien du Pétrole, des Mines et des Énergies, Nani Ould Chrougha, lors de sa visite au Sénégal, ont semé le doute sur le calendrier de production de gaz du champ GTA (Grand Tortue Ahmeyin). Alors que le ministre a repoussé la production à 2024, Pr Momar Samb, enseignant à l’École nationale supérieure des mines et de la géologie de l’UCAD, exprime des réserves sérieuses sur cette annonce.

Dans une interview accordée à L’Observateur, Pr Samb affirme que la production de gaz ne débutera pas en 2024 comme annoncé par le ministre mauritanien. Il souligne que l’audit des coûts du projet s’annonce comme une tâche chronophage, remettant en question la possibilité de démarrer l’exploitation du champ GTA dès cette année. «Un audit des coûts pétroliers ne se fait pas en un, deux, trois ou quatre mois. Donc ce n’est pas possible de démarrer l’exploitation de GTA en 2024», déclare-t-il de manière catégorique.

L’expert en géologie souligne également que des obstacles logistiques se dressent devant le projet. Le Floating liquefied natural gas (FLNG), unité flottante de gaz naturel liquéfié, n’est pas encore arrivé, et le Floating Production Storage and Offloading (FPSO), unité flottante de production, de stockage et de déchargement, est en cours de réparation en Espagne.

Pr Samb pointe également du doigt les défis économiques actuels, soulignant la chute des prix du gaz en Europe et aux États-Unis. Il interroge sur les perspectives de vente du gaz dans un contexte de récession économique mondiale. «Les prix du gaz s’effondrent en Europe et aux États-Unis. La Chine est en crise, les stocks sont pleins, c’est la récession économique dans le monde. Alors, où est-ce qu’on va vendre notre gaz ?» questionne-t-il, mettant en évidence la complexité du contexte mondial actuel.

Le professeur estime que le Sénégal a commis des erreurs stratégiques dans son exploitation des ressources d’hydrocarbures. Il conteste l’idée selon laquelle GTA est un projet aux réserves de dimension mondiale, soulignant des incohérences dans la gestion du développement simultané de deux projets d’une telle envergure, à savoir Sangomar et GTA avec la Mauritanie. L’analyse de Pr Samb soulève des préoccupations quant à la réalisation effective et opportune du projet, appelant à une réévaluation approfondie de la stratégie énergétique du pays.

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