Retenue sur les pécules des ASP : une mesure pour renforcer la Mutuelle de santé

À partir de la fin de ce mois, une retenue mensuelle de 2 500 F CFA sera opérée sur les pécules des Agents de sécurité de proximité (ASP) pour financer leur contribution à la Mutuelle de santé. Cette décision, prise par la Direction générale de l’Agence de sécurité de proximité (ASP), s’inscrit dans une démarche de mise en conformité avec le principe de participation financière des adhérents, comme le stipule la loi n°2003-14 du 4 juin 2003 relative aux mutuelles de santé.

Selon Seydina Oumar Touré, directeur de l’Agence, cette mesure découle des recommandations du Conseil de surveillance de l’Agence et du ministère des Finances et du Budget. « Les mutuelles de santé doivent fonctionner selon le principe de la participation financière des membres et ne peuvent être entièrement financées par les subventions de l’État », précise-t-il. Cette contribution vise à garantir une meilleure prise en charge médicale et pharmaceutique des agents et de leurs familles, avec une couverture allant jusqu’à 80 % des frais liés aux évacuations, soins médicaux et médicaments.

La Direction affirme avoir engagé une « large concertation » avec les agents avant de prendre cette décision, précisant que l’adhésion à la mutuelle reste facultative. Les ASP qui ne souhaitent pas contribuer peuvent en faire la demande pour se désaffilier et se faire rembourser les montants prélevés.

Malgré les explications fournies, la mesure suscite des critiques. Les pécules des ASP, jugés très faibles, sont considérés insuffisants pour absorber cette retenue. Certains agents craignent également que cette contribution, bien que destinée à renforcer la solidarité et la protection sociale, ne pèse davantage sur leur pouvoir d’achat.

Créée en 2013 pour améliorer la sécurité de proximité et créer des emplois pour la jeunesse, l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité traverse une période de turbulences. Le débat sur la pérennisation de sa structure et le statut des ASP est relancé, notamment après la décision récente de la Police nationale de retirer les ASP de la gestion de la circulation.

Malgré les défis, la Direction générale invite les ASP à faire preuve de solidarité pour renforcer la Mutuelle de santé. « Cette démarche vise à protéger les agents et leurs familles tout en respectant les normes en matière de gestion des mutuelles de santé », conclut Seydina Oumar Touré.

Vers une réforme du transport public : le Sénégal adopte des mesures conservatoires pour la sécurité routière

Dans le cadre de la transformation rapide et intégrale du transport public au Sénégal, le gouvernement a décidé d’organiser des États généraux des Transports publics. Cette initiative vise à établir un consensus indispensable pour réformer ce secteur stratégique. Cependant, en attendant la mise en œuvre de ces nouvelles mesures, le Premier ministre a validé un ensemble de dispositions conservatoires destinées à renforcer immédiatement la prévention et la sécurité routières. Ces mesures, issues d’une réunion interministérielle tenue le 8 août 2024, seront appliquées sans délai.

Les premières mesures conservatoires visent à intensifier le contrôle routier et à durcir les sanctions pour les infractions au Code de la route. Parmi les actions prioritaires figurent :

• Réactivation des commissions régionales pour le retrait et la restitution des permis de conduire, avec l’obligation pour les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de transmettre systématiquement les permis des contrevenants à ces commissions.

• Rapports mensuels : chaque commission devra produire un rapport mensuel destiné au ministère des Transports terrestres pour un suivi rigoureux.

• Application stricte des sanctions prévues par le Code de la route, notamment sur les excès de vitesse, les dépassements dangereux, les surcharges de bagages, le transport mixte, les surnombres de passagers, ainsi que les défaillances techniques (pneumatiques, pare-brise, rétroviseurs, etc.).

Concernant les deux-roues, qui représentent une part importante des accidents de la route, des mesures spécifiques ont été adoptées :

• Immatriculation obligatoire pour toutes les motos de cylindrée supérieure à 49 cc. Une période de gratuité de trois mois pour l’immatriculation des motos déjà dédouanées et en règle a été instaurée, à l’exclusion des frais de plaque.

• Sanctions systématiques contre les comportements dangereux : circulation sur les trottoirs, non-respect des stops, feux tricolores, ou sens giratoires, rodéos urbains, circulation en sens interdit, et non-port du casque.

• Interdiction stricte de transporter plus de deux personnes sur une moto.

Libération des emprises et préservation des infrastructures routières

Pour améliorer la circulation et protéger les infrastructures, le gouvernement a ordonné :

• La libération des routes à grande circulation (nationales, régionales et départementales) et de leurs dépendances (voies, trottoirs, etc.) des occupations anarchiques, y compris les panneaux publicitaires non autorisés.

• La désoccupation des ponts, passerelles, et exutoires naturels des eaux pluviales pour préserver leur fonctionnalité et éviter des inondations ou déséquilibres structurels.

Ces mesures conservatoires, bien qu’urgentes et immédiates, s’inscrivent dans une stratégie globale visant à réformer le transport public sénégalais. Les États généraux des Transports publics, qui seront organisés prochainement, devront approfondir cette dynamique en impliquant toutes les parties prenantes.

En renforçant à court terme la sécurité et la prévention, tout en engageant des réformes de fond, le gouvernement entend poser les bases d’un système de transport public moderne, sûr et adapté aux besoins croissants de la population.

Ousmane Sonko promet des mesures fortes pour soutenir le bassin arachidier et les producteurs de Kaolack

Dans le cadre de sa campagne pour les élections législatives, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, a tenu un discours mobilisateur à Kaolack, abordant plusieurs points essentiels liés au secteur agricole, notamment le bassin arachidier. Ce dernier est au cœur de l’économie régionale, et les cultivateurs expriment depuis longtemps leurs inquiétudes face aux difficultés économiques, qui se sont accentuées ces dernières années.

Dans un premier temps, Ousmane Sonko a présenté le bilan des six derniers mois du nouveau régime dans le domaine agricole. Il a mis en avant l’épurement de l’entièreté de la dette des opérateurs économiques, une mesure qui vise à relancer le secteur en allégeant les charges des acteurs du domaine. Cette action est d’autant plus importante pour le bassin arachidier, où la majorité des familles vivent directement ou indirectement de la culture de l’arachide.

Face aux revendications récurrentes des paysans, Sonko a annoncé une augmentation du prix du kilogramme d’arachide. Cette mesure pourrait alléger les tensions pour de nombreux producteurs qui, chaque année, dénoncent la faiblesse des prix d’achat et l’impact de cette situation sur leurs revenus. L’augmentation du prix de l’arachide représente un espoir pour les cultivateurs et pourrait contribuer à redonner vie à une filière en difficulté.

Dans la continuité de ses annonces, Sonko a fait savoir que la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (Sonacos) serait bientôt relancée. Cette société est un acteur historique du secteur arachidier, mais elle a été affectée par des difficultés de gestion ces dernières années, limitant sa capacité à acheter les récoltes locales. En redémarrant ses activités, la Sonacos pourrait devenir un acteur central de la campagne de commercialisation, assurant aux producteurs un débouché sûr et stable.

Sonko a également révélé un projet de levée de fonds estimé à 120 milliards de francs CFA pour soutenir la campagne de commercialisation de cette année. Cette initiative, suggérée par le directeur général de la Sonacos, vise à permettre à l’État d’acheter la totalité des récoltes d’arachide. Une telle démarche, si elle se concrétise, pourrait sécuriser les revenus des agriculteurs et stabiliser le marché de l’arachide au Sénégal, atténuant ainsi les fluctuations de prix.

Outre les mesures économiques, Sonko n’a pas manqué de critiquer ses adversaires politiques, en particulier ceux du régime actuel. Les accusations de corruption et de mauvaise gouvernance, déjà au centre du discours de Pastef, ont été réitérées. Le leader de Pastef a ainsi lancé un avertissement : les jours à venir seront décisifs pour la confrontation politique, et il affirme que ses adversaires pourraient bientôt être contraints de rendre des comptes au peuple sénégalais.

Les annonces faites par Ousmane Sonko à Kaolack mettent en lumière les défis auxquels est confronté le secteur arachidier et les solutions envisagées pour redynamiser cette filière clé. Cependant, le climat politique tendu autour des législatives et les confrontations entre les camps politiques laissent présager des débats houleux dans les mois à venir.

Abdou Mbow appelle à des mesures urgentes contre l’émigration clandestine

Le parlementaire Abdou Mbow, Président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY), a profité de son passage ce jour à l’émission Grand Jury de la RFM pour tirer la sonnette d’alarme sur le phénomène de l’émigration clandestine. Selon lui, ce problème a atteint une ampleur critique, ce qui l’a poussé à écrire au Premier ministre pour demander quelles mesures concrètes le gouvernement a mises en place pour endiguer cette vague de départs de jeunes.

« En trois jours, une organisation internationale a dénombré plus de 734 jeunes migrants qui s’apprêtaient à braver la mer, » a précisé le parlementaire, illustrant l’urgence de la situation. Il a exprimé sa crainte que, si cette tendance continue, le pays risque de se vider de toute sa jeunesse en l’espace d’une année.

M. Mbow a vivement critiqué les autorités en place, les qualifiant de « champions du reniement » et accusant les dirigeants de vendre des illusions aux jeunes, les poussant ainsi à risquer leur vie en mer. Il a également évoqué une promesse de l’opposant Ousmane Sonko, leader de Pastef, qui avait affirmé qu’une fois au pouvoir, il allouerait 50 000 F CFA à chaque jeune tenté par l’émigration clandestine. « Aujourd’hui, je me demande où en est ce vœu du leader de Pastef, » a-t-il ajouté, appelant à des actions concrètes et immédiates pour contrer ce fléau.

L’intervention de M. Mbow met en lumière l’ampleur du défi que représente l’émigration clandestine au Sénégal et l’urgence de solutions durables pour offrir aux jeunes des perspectives d’avenir dans leur propre pays.

Arrêt des constructions sur les corniches de Dakar : Une mesure conservatoire annoncée par les autorités

L’architecte Pierre Goudiaby Atepa a récemment révélé lors de son passage à l’émission « Point de vue » sur la Rts que le président Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement ont ordonné l’arrêt de toutes les constructions sur le littoral et les corniches de Dakar. Cette décision a été confirmée par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos), un corps de la gendarmerie nationale.

Selon le colonel Sabouri Ndiaye, directeur de la Dscos, cette mesure a été prise sur instruction des nouvelles autorités pour permettre un examen approfondi de tous les travaux en cours sur les corniches et la bande des filaos. Il a précisé que cette décision est une mesure conservatoire visant à évaluer la légalité des constructions et à vérifier les documents relatifs à leur autorisation.

Tous les travaux situés sur la corniche-Ouest, la corniche-Est et la bande des filaos sont concernés par cet arrêt. Le colonel Ndiaye a détaillé que la corniche-Ouest s’étend du Cap Manuel à la plage de Diamalaye, tandis que la corniche-Est va du Cap Manuel à la plage le long de la route de Rufisque, en passant par des sites emblématiques comme l’ambassade de France et le palais présidentiel.

Cette initiative soulève des questions sur le devenir des constructions illégales dans cette zone, considérée comme un bien public. En effet, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, avait déjà prévenu les promoteurs lors d’une vidéo datant de mi-juin 2020, dénonçant l’exploitation excessive du littoral par la construction d’immeubles, d’hôtels et de villas de luxe. Sonko avait promis que, une fois au pouvoir, toutes ces constructions illégales seraient détruites sans intervention ni négociation.

Cette décision s’inscrit donc dans une volonté de rétablir l’accès du public aux plages et de mettre fin à l’exploitation abusive du littoral sénégalais.

Aucune Mesure Contre les Responsables de l’Ancien Pouvoir, Affirme le Porte-Parole du Gouvernement

Selon le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Sarré, aucune mesure n’a été prise jusqu’à présent à l’encontre des ministres et autres responsables de l’ancien pouvoir. Dans une déclaration relayée par L’Observateur, il souligne qu’aucune décision en ce sens ne lui a été communiquée, et qu’il n’est donc pas en mesure de confirmer l’existence de telles mesures. Il indique également qu’une clarification pourrait être apportée à l’issue du prochain Conseil des ministres.

Les propos d’Amadou Moustapha Sarré font suite à une sortie véhémente de la députée et vice-présidente du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY), Adji Mergane Kanouté, concernant la confiscation des passeports diplomatiques des responsables de l’ancien régime. Cette dernière a critiqué cette décision en soulignant que le passeport diplomatique est lié à la fonction et qu’une telle confiscation manquait d’élégance. Elle a également exprimé son propre désagrément face à cette situation, tout en soulignant l’importance de maintenir la dignité et la retenue dans les actions des nouvelles autorités.

Ces déclarations soulignent les tensions persistantes entre l’ancien et le nouveau régime, ainsi que les défis auxquels est confrontée la transition politique au Sénégal. Il reste à voir comment les autorités en place aborderont ces questions sensibles et maintiendront la stabilité politique et sociale dans le pays.

Quitter la version mobile