L’affaire du Fonds de riposte contre le Covid-19 au Sénégal refait surface avec une intensité nouvelle. L’ancien ministre du Développement communautaire, Mansour Faye, se retrouve aujourd’hui au cœur d’une procédure judiciaire imminente. Selon des informations rapportées par Jeune Afrique, la commission des Lois de l’Assemblée nationale s’apprête à enclencher une procédure de mise en accusation à son encontre.
En cause : un décaissement suspect de 399 millions de francs CFA, effectué en 2020 alors que le pays faisait face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie. À l’époque, Mansour Faye était chargé de superviser l’attribution des aides destinées aux populations vulnérables. Mais ce retrait massif de fonds intrigue, notamment parce qu’il aurait été réalisé sans le cadre légal d’une caisse d’avance, pourtant exigé pour tout décaissement de deniers publics.
Auditionné ce jeudi par la Division des investigations criminelles (DIC), l’ancien ministre a passé plusieurs heures entre les mains des enquêteurs. Par ailleurs, il est désormais sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire, une mesure qui reflète la gravité avec laquelle les autorités judiciaires traitent ce dossier.
Les conclusions de la Cour des comptes, publiées précédemment, avaient déjà révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion du Fonds Covid. Le cas de Mansour Faye, en particulier, avait été pointé du doigt pour des manquements aux règles de transparence et de traçabilité des fonds.
À mesure que l’enquête progresse, l’éventualité d’une comparution devant la Haute Cour de justice se précise. Mansour Faye pourrait être convoqué à nouveau dans les prochains jours pour des interrogatoires plus approfondis. Cette affaire, emblématique des dérives potentielles dans la gestion de fonds publics en période de crise, pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité au sommet de l’État.