Farine de blé :   entre archaïsme et cupidité

Le Sénégal importe 800 000 tonnes de blé en moyenne chaque année répartis entre une dizaine  de minoteries dont les plus significatives par leur capacités de transformation du blé – 50%  importé de l’ex URSS –  en farine sont  les Grands Moulins de Dakar, GMS, FKS, NMA, OLAM, Sedima, MDS. Presque 60% de capitaux et de l’actionnariat du secteur  sont étrangers avec le carre’ d’or autour de GMS, GMD, FKS et OLAM qui ont fini d’imposer une entente assimilable à un oligopole imposant leur prix et quotas aux quelques  3 500 boulangers du pays. Ils osent engager le bras de fer avec l’État régulateur.

Portée par une démographie croissante  et une urbanisation rapide, la consommation de blé, et en particulier de pain, est en progression constante au Sénégal comme un peu partout en Afrique ce qui accentue les risques et vulnérabilité de la sécurité alimentaire des populations  face aux fluctuations des prix de cette denrée sensible.

 Depuis la covid 19 et surtout la guerre russo  – ukrainienne les cours mondiaux ont drastiquement baissé.  En  2022 la tonne de blé, qui était de 280 euros avant le conflit, a atteint un pic en juin, à plus de 500 euros, mais aujourd’hui le cours du blé tendre est coté à 217 Euro / T –  référence CEREALIS – . Pour le blé russe c’est même beaucoup moins tant les stocks russes sont excédentaires et à la recherche de clients avec l’embargo.  

Les cours et les stocks mondiaux ont retrouvé leurs niveaux d’avant Covid -19 et mieux les récoltes records des USA exercent une pression sur les cours mondiaux et l’offre des négociants  de blé .

Malheureusement  faute de centrale d’achat des minoteries locales, de cotation centralisée  des cours de blé en Afrique de l’Ouest pour cette denrée essentielle pour nos populations ;  de terminaux céréaliers adéquats sur nos ports et corridors   et d’une régulation inexistante du secteur comme au Sénégal  , les pays d’Afrique au Sud du Sahara avec le Sénégal en tête paie toujours un prix très onéreux pour le sac de farine que rien ne peut justifier si ce n’est les archaïsmes dans nos circuits de commerce avec des législations obsolètes et une cupidité du patronat de la farine qui veut maximiser les profits en investissant toujours un peu dans le process et la distribution.

Et pourtant les bénéfices  explosent avec les tendances baissières observées sur le marché mondial du blé depuis 2022. Le Sénégal importe pour 200  milliards de blé pour la farine de pain  et l’aliment de bétail avec un chiffre d’affaires des meuniers qui approchent  800 milliards ce qui leur assure un niveau de profitabilité record de 35 % ; un retour sur capitaux propres exceptionnel que seul nos économies    trop peu régulées peuvent permettre. Il faut augmenter la pression fiscale sur le secteur au profit des céréales locales comme le mil.

Il est donc urgent comme le préconise le gouvernement de baisser au moins le sac de farine de 20 % permise par la   forte baisse sur les cours internationaux et  de mettre en place un mécanisme de péréquation pour les fluctuations des cours mondiaux. En attendant le prix de la baguette et même de l’aliment de bétail doivent beaucoup baisser au moins de 30 %. Il faut faire jouer le déflateur de l’indice des cours mondiaux du ble’.

Moustapha DIAKHATE
Ex Conseiller Spécial Premier Ministre
Expert en Infrastructure et Énergie

Sangomar offshore : razzia des européens

L’euphorie du first oil du champ pétro-gazier de Sangomar avec les premières gouttes de brut extraites ne sera que de  très courte durée pour tout l’écosystème des hydrocarbures du Sénégal.

La société  de projet  Rufisque Offshore, Sangomar Offshore et Sangomar Deep Offshore (RSSD), composée de Woodside (opérateur, avec une participation de 82 %) et Petrosen  (avec une participation de 18 %) vient de confier sans aucun appel à la concurrence publique ou privée – et surtout sans le quitus des autorités publiques du contenu local – un contrat majeur pour la maintenance des installations au norvegin DeepOcean, une pme norvégienne qui ne pressente à ce jour aucune certification technique ou  conformité professionnelle dans le domaine. Juste un opérateur dans les installations offshore comme tout autre opérateur. Pour rafler ce contrat et donner l’impression de satisfaire à notre politique de contenu local, la pme norvégienne s’est alliée à une autre pme sénégalaise Teranga oil et gaz Sarl  immatriculée  au Sénégal certes mais avec un actionnariat et des capitaux européens.

Ces deux Pme n’ont pas 20 ans d’états de services vérifiables en offshore profond sur aucun continent dans le monde……..

Le  timing du contrat est très bien calé , une période de transition dans l’administration du secrétariat technique du contenu local mais surtout  l’euphorie autour des premiers barils extraits du champ offshore de Sangomar comme quoi nous devons être plus vigilants avec nos partenaires pour faire prévaloir nos intérêts.

La joint venture Woodside – Petrosen à tout intérêt à rationaliser les coûts d’exploitation du champ Sangomar au regard des nombreux avenants et dépassements observés dans les coûts de mise en exploitation initialement plafonnés à 4,6 milliards de dollars US, aujourd’hui nous en sommes presque à 5,2 milliards de dollars , un écart qui va impacter le cost oil et l’amortissement des investissements  en prélude au partage des revenus conformément  au contrat de recherche et de partage de production (CRPP) qui lie le Sénégal et son partenaire Woodside.

Tous les effets structurants de notre législation sur le contenu local dans le SNE sont remis en question avec ce contrat léonin indûment octroyé à une entreprise étrangère sans aucun due- diligence sur l’offre et l’expertise locale dans le domaine alors que Senegal Supply Base  pouvait,  moyennant une assistance technique offrir les même services à des coûts plus compétitifs pour Sangomar Offshore. Il s’agit juste de services classiques et normatifs d’inspection physique de navire etc…  

Il y’a lieu d’auditer l’impact fiscal des contrats de PETROFAC pour Grand Tortue et DeepOcean pour Sangomar Offshore avant de remettre à plat notre arsenal juridique et réglementaire sur le contenu local.   Il faut verrouiller davantage la loi 2019 – 04 sur le contenu local par une définition claire, précise  et endogène de l’entreprise locale ou communautaire.

Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructures et Politique Energie

Pétrole : Toujours l’alchimie de Senghor

L’unité flottante d’extraction, de stockage, de pré- traitement puis de transfert présente à 90 km au sud de Dakar solidement près 780 mètres en profondeur par un système d’amarrage à tourelle externe, porte le nom du premier président du Sénégal Léopold SEDAR SENGHOR..

Senghor fut presque obsédé par notre bassin sédimentaire et surtout par les traces d’huiles sur l’étendue de notre vaste zone économique exclusive que nous partageons sur presque 100 000 Km2 avec la Guinée Bissau.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, et après le passage du General De Gaulle à Dakar le député puis futur Président de la jeune république du Sénégal comprit très tôt les enjeux énergétiques pour un pays dans un monde de productivité industrielle en effet le député Senghor suivit de très près les dures négociations entres états européens pour le charbon et l’acier.
Juste avant les indépendances le Président Senghor supervisa lui- même les transferts d’archives du BRGM et de l’ORSTOM afin de permettre au jeune état sénégalais d’accentuer les recherches géologiques et minières onshore et offshore. La roche mère de la partie Nord Ouest mais surtout les résultats des sondages en offshore au Sud sur la ZEE entre le Sénégal et la Guinée Bissau sont concluants, seulement c’est des huiles fortes en souffre et leur raffinage non encore standardisé. En visionnaire le Président Senghor pressa son gouvernement de financer la première raffinerie de l’Afrique francophone en 1964 avec les paramètres et caractéristiques chimiques du brut nigérian, très léger presque sans souffre donc très facile à raffiner. Senghor sut que les réserves d’hydrocarbures du Nigeria sont importantes et que l’axe Dakar – Abuja était un chemin court et très sûr pour les tankers. Senghor fut précurseur en tout.
Il est vrai que la guerre d’indépendance en Guinée Bissau et surtout le pétrole lourd – sa forte teneur en soufre – qui y gît n’assure pas aux investisseurs un CAPEX intéressant surtout aux normes environnementales d’émission et de rejet dans l’atmosphère. Malgré tout le 1er Président fut convaincu qu’une découverte majeure dans la roche-mère atlantique attendait notre pays et il en fit un motif pour précipiter son départ à la tête de l’État . D’ailleurs dans ses tournées d’adieu aux chefs religieux en 1980 son âge et la découverte du pétrole furent les causes de sa retraite politique.
Aujourd’hui 75 ans après les efforts tant déployés par l’illustre premier président du pays pour faire du Sénégal un mecca énergétique, notre pays 21ème économie d’Afrique avec 30 milliards de PIB n’arrive pas mettre en œuvre une raffinerie capable de raffiner, de processer tout le brut issu de ses champs d’hydrocarbure que le FPSO Leopold Sédar Senghor extrait à partir de 10 puits sur les 21 puits forés et percés de Sangomar deep offshore.
La SAR ne peut même pas processer 30% du brut de Sangomar dont le potentiel approche le milliard de barils pour 20 ans d’exploitation. Nous sommes loin de la chaîne de valeur intégrée pourvoyeuse en valeur ajoutée et en emplois. Quelle impréparation des deux régimes libéraux qui se sont succédé ?
Entre temps nos huiles un peu plus soufrées sont semblables au brut russe – l’oural – et le brut d’Oman que les raffineries asiatiques processent dans le respect des normes d’émission, ce qui au temps de Senghor fut une contrainte avec les deux milliards de baril de pétrole lourd entre le Sénégal et la Guinée Bissau dans notre ZEE commune.
Petrosen doit faire mieux et plus que SENGHOR et sa raffinerie, l’urgence pour sa filiale trading n’est pas une usine d’urée mais une seconde raffinerie de grande capacité pour transformer localement nos hydrocarbures dans leur texture actuelle. Ainsi nous serons dignes du rêve de LEOPOLD.

Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructures et Politique Énergie

PPP ACWA – SONES … la ‘très’ haute trahison  

Ce lundi 10 Juin 2024 au Maroc,  le Prince héritier  Moulay El’Hassan prend date avec ses sujets en lançant la plus grande usine de dessalement de l’Afrique  d’une capacité annuelle de 300 millions de m3 d’eau  pour couvrir les besoins de 8 000 000 de marocains autour de la grande agglomération de CASABLANCA.

La puissance économique de l’Afrique, presque six fois le PIB du Sénégal, le royaume  anticipe ainsi  l’urbanisation exponentielle et surtout les changements climatiques qui affectent  les ressources en surface et sous surface du territoire chérifien.

La méga – station de 50 HA fonctionnant au renouvelable, a nécessité un  investissement de 650 millions d’euros en  partenariat public-privé  structuré  en deux phases. La première phase opérationnelle en 2026 avec une capacité de 548.000 m3 par jour. La seconde phase, pour mi-2028 atteindra un  pic autour de  822.000 m3 par jour, ajoutant ainsi 100 millions de m3 annuels supplémentaires, dont 50 millions seront destinés à l’agriculture. C’est inédit, un vrai signe d’émergence. L’optimisation financière et technologique du projet  permet de baisser  le coût de  du m3 à 280 F cfa…Deux sociétés marocaines et leur partenaire espagnol sélectionnés à l’issu d’un appel d’offre international transparent vont assurer la mise en œuvre de l’usine de dessalement dernier cri.

Au Sénégal  avec 50 millions d’euros – soit  40 milliards de plus que le Maroc    nous aurons 200 000 m3/jour avec l’usine de dessalement de la Grande Côte qui lie en PPP la société nationale SONES et l’opérateur -financeur saoudien ACWA Power.  Previsionellement  en  deux phases comme au maroc avec  200 000 m3/jour en 2027 et un autre 200 000 m3/jour en 2030 le tout pour 459 milliards FCFA..

Notre pays à de loin les meilleurs corpus de texte sur les PPP que le Maroc  malheureusement pour le contrat SONES –  ACWA  aucune règle , aucune diligence, même environnementale n’a été respectée.

L’unité nationale d’appui aux PPP, l’ARMP – ARCOQ et la DCMP sont absents du dossier, aucune clause et aucune obligation en conformité avec  Loi n°2021-23 du 02 mars 2021 sur les PPP n’a été respectés, le secteur prive’ national complètement mis sur la touche.

Avec 400 milliards FCFA le Maroc obtient 548 000 m3 par jour, alors que le Sénégal pour  459 milliards obtient seulement 200 000 m3 par jour  avec des conditions physiques nettement plus favorables ici au Sénégal. Même le profil de risque du Sénégal  n’explique pas les surfacturations d’Acwa Power.

C’est juste des dirigeants – ministres et DG – sans fibre patriotique pour leur pays.  C’est un fiasco honteux  pour notre système de surveillance et de régulation des  marchés – ARCOQ et DCMP –  avec des directeurs aux mandats expirés depuis…..

Probablement beaucoup de commissions et rétro- commissions ont été distribuées pour obtenir une signature in extrémis d’un contrat aussi illégal sans aucun intérêt pour le Sénégal.  L’optimisation du maastrichtien sénégalais permet même de se passer du dessalement de l’eau de mer surtout dans une zone  où l’écosystème est si  fragile  comme la petite côte.

Toutes les parties prenantes du contrat SONES – ACWA ont trahi nos intérêts et les intérêts supérieurs du Sénégal et sont passibles de haute trahison, un crime qui doit s’ajouter à notre code pénal.

Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructures et Politique Énergie

Mobilité et Territoire : le piège de l’hypertrophie

Le PROJET historiquement plébiscité le 24 Mars 2024 est-il porteur vraiment  d’une transformation adéquate  ou d’une mutation en profondeur du transport urbain et de la mobilité au sein des territoires ? Le ministère  des infrastructures, des transports terrestres et aériens lui s’accroche toujours au Plan Sénégal Emergent..et il y’a fort à parier que l’endettement lourd du pays en  sera impacté.

Actuellement Dakar n’occupe que moins de 3% du territoire et concentre presque  ¼ de la population sénégalaise soit plus de 5 400 000 habitants. Le cas de Dakar taraude tous les démographes et les meilleurs planificateurs urbains du monde.

 C’est un bout de territoire de 400m2 avec moins de 60% de surface constructible dans lequel nos autorités depuis les indépendances veulent concentrer toutes les infrastructures modernes au détriment – malheureusement – du reste du territoire…. malgré les promesses d’une territorialisation de l’investissement public et de l’infrastructure de développement.

Dakar, capital du Sénégal avec son TER à  700 milliards, son BRT  à 420 milliards, va accueillir des bus pour encore un énième  Réseau de Transport en Commun de 260 milliards  au nez et à la barbe de Dakar Dem Dikk qui en lieu et place de ce projet devrait être restructure’ étendu, numérisé décarboné avec moins de 50 milliards pour faire plus et mieux que le RTC du CETUD présenté  hier à Terroubi qui va coûter 260 milliards en dettes brutes. A-t-on vraiment confiance dans la  haute administration du fardeau de notre endettement ? Alors que notre pays aspire à la souveraineté totale et globale.

Pour le transport et la mobilité intra-urbaine  il s’agit juste  de mieux articuler et planifier l’intermodalité  ou la multimodalité avec une articulation et surtout une complémentarité TER – BRT – DDD avec bien sur une surveillance et un contrôle sur les routes    et un effort soutenus  dans la gestion du trafic routier avec la police et les feux routiers. La solution est dans la discipline que l’autorité doit imposer, Dakar reste toujours un bout de territoire. Avant d’emprunter 260 milliards pour des bus alors que DDD n’utilise que 55% de sa nouvelle flotte et qu’a-t-on fait pour le bannissement des Jakarta qui sont la cause des 30% des accidents ici à Dakar.

La solution définitive aux problèmes de mobilité urbaine se trouve moins dans une cascade de projets redondants aussi coûteux en dette,   mais plutôt dans une vraie politique d’aménagement du territoire et de désenclavement intelligent des villes secondaires  avec une mobilité inter- urbaine dans laquelle le rail prendra toute sa place. Le rail pour se libérer du lobby de l’essence et du gasoil pour décarboner nos transports capacitaires en anticipant nos ressources abondantes en gaz.

 Et c’est ca que le PROJET nous avait vendu et c’est ca que le PROJET à très bien theorise’ malheureusement au MITTD c’est encore le PSE et ses projets redondants qui dictent l’agenda.

Avec plus de 250 000 véhicules motorisés et un parc de transport public vétuste et obsolète malgré le TER et le BRT, la circulation automobile a un impact nocif sur la qualité de vie et la sante’ qui va au delà des pertes en PIB, induits les bouchons et congestions sur nos routes.

Le piège tendu à dakar depuis 1958 date du transfert de la capitale de Saint Louis à Dakar se referme sur les 6 000 000 dakarois et malheureusement les programmes de mobilité ne feront qu’accentuer l’hypertrophie de la capitale avec l’accélération de l’exode rural avec les fortes températures provoquées par les réchauffements de notre planète. . Plus vous investissez à Dakar et plus vous appelez les sénégalais à quitter leur terroir pour rejoindre le littoral et c’est malheureusement le cas depuis 1958. 

Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructures et Politique Énergie

« L’homosexualité est tolérée au Sénégal » : Ousmane Sonko immole encore la vérité (Par Moustapha Diakhaté)

Au Sénégal, l’homosexualité n’est pas tolérée. Elle est interdite. C’est un délit.

L’homosexualité est juridiquement punie et pénalement réprimée au Sénégal en tant qu’attentat aux mœurs. Elle y est qualifiée juridiquement d’ « acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe », et punie d’un à cinq ans de prison.

L’homosexualité est punie au Sénégal par l’article 319 du Code pénal, alinéa 3, issu de la loi 66-16 du 12 février 1966 qui dispose : « Sans préjudice des peines plus graves prévues par les alinéas qui précédent ou par les articles 320 et 321 du Code pénal, sera puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 100 000 à 1 500 000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a été commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcé ».

Monsieur Ousmane Sonko doit retirer ses propos mensongers et présenter ses excuses aux étudiants et aux Sénégalais.

Cette déclaration est contraire à ses engagements antérieurs de criminaliser l’homosexualité une fois arrivé au pouvoir.

Comment Monsieur Sonko, Premier ministre du Sénégal, peut-il mentir sur la tolérance de l’homosexualité alors qu’elle est prohibée par le législateur sénégalais et qu’il n’y a guère longtemps le corps d’un présumé homosexuel a été déterré et entièrement brulé à Kaolack par une meute de jeunes fanatiques et barbares ?

Certes Ousmane Sonko était un député incompétent. Il était absentéiste et ne fréquentait guère la bibliothèque de l’Assemblée nationale.
Son absence de culture générale et de culture d’Etat peut-elle justifier d’ignore que le Sénégal a pénalisé l’homosexualité depuis 1966 ?

Contrairement à ses affabulations devant Mélenchon, le Sénégal réprime l’homosexualité. La loi y prévoit des sanctions. Les juges ont souvent prononcé des condamnations pénales et pécuniaires.

Dans notre pays, les relations homosexuelles sont passibles d’emprisonnement.

Le code pénal sénégalais considère explicitement les relations entre adultes de même sexe comme des délits.

L’homosexualité est punie par la loi, les personnes homosexuelles ou soupçonnées de l’être vivent dans la peur d’être arrêtées, condamnées ou lynchées.

Dans ces conditions, parler de tolérance de l’homosexualité est un gros mensonge. Mais il faut reconnaître que Sonko n’a jamais eu la moindre gêne de mentir en public ou face caméra. C’est même dans son ADN politique.

Le pire est que la déclaration de Sonko sur la gestion de l’homosexualité jure d’avec ses engagements antérieurs sur la question. 
Le 12 mars 2022, il promettait de durcir les sanctions contre l’homosexualité dans un retentissant tweet dont le contenu était le suivant : « Si je suis élu président du Sénégal, la loi criminalisant l’homosexualité sera l’une des premières que je ferai voter ». À l’époque il évoquait la religion et son souci « de préservation de notre humanité », pour justifier sa position anti homosexualité ».

Sur l’homosexualité au Sénégal, Sonko a menti et trahi sa promesse de criminalisation.

Sur la question de l’homosexualité, Ousmane Sonko a fait preuve d’une grande lâcheté devant Jean Luc Mélenchon lorsqu’il affirme, toute honte bue, que le phénomène est toléré au Sénégal. Il a trahi sa base fanatique et ses soutiens issus pour beaucoup des milieux extrémistes et des associations religieuses, qui avaient fait de la manipulation sur le sujet une arme contre le régime précédent.

Le discours de Sonko rappelle son recours systématique au double langage pour toujours dire ce qui plaît à son interlocuteur du moment. Et ce contrairement à Jean-Luc Mélenchon qui a fait preuve de plus d’honnêteté, de courage et de cohérence. Ce dernier est resté constant et conséquent avec la ligne de son parti La France insoumise. Ce qui est aux antipodes des reniements répétitifs du chef de Pastef et du gouvernement sénégalais.

Pour terminer, je voudrais condamner l’attitude opportuniste du Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop.

Le Professeur Ahmadou Aly Mbaye a violé la décision du Conseil académique portant suspension de toutes les activités politiques dans le campus universitaire. Cette suspension n’est pas encore levée. Par conséquent, le Recteur ne devrait pas autoriser cette rencontre qui n’a aucun caractère officiel et scientifique encore moins y prendre part.

Il s’y ajoute que le Pastef est une association privée. Il peut recevoir Jean Luc Mélenchon et organiser une rencontre entre lui et ses militants où il veut sauf à l’Ucad aussi longtemps que reste en vigueur la décision du Conseil académique.

Vive le Sénégal !

Vive la République !

Dakar, le 17 mai 2024

Moustapha Diakhaté

Nos Mégawatts en devises fortes

C’est une prouesse de haut vol, pour ne pas dire une performance inédite, SENELEC a conclu avec son homologue de Guinée, EDG, un contrat d’achat d’électricité qui a été signé sous l’égide de la République de Guinée et du Sénégal. Le transfert de l’électricité issue du parc Senelec se fera via les lignes haute tension de l’OMVG.

Électricité de Guinée et la société SENELEC magnifient ainsi l’interconnexion des systèmes électriques unifiés des pays de la CEDEAO dans le cadre du marché régional de l’énergie. Le Sénégal fait partie des rares pays avec un excédent de capacités à vendre aux pays déficitaires de la zone. Paradoxalement, il y a à peine 12 ans notre pays produisait à peine 400 MW avec un parc de production obsolète quasiment amorti autour de turbines à gaz consommatrices d’énergies fossiles, aujourd’hui notre pays approche bientôt les 2 000 mégawatts avec la mise en service des services de la centrale mixte fioul lourd – gaz naturel de West Africa Energie.

Même l’utilisation et la consommation optimales du SÉNÉGAL atteintes lors des pics de chaleur permettront de libérer une réserve supplémentaire de quelque 700 MW sur le marché sous-régional, EDG l’a bien compris malgré ses relations historiques avec la côte d’ivoire qui est très souvent en déficit saisonnier  en raison d’une forte demande industrielle et d’une surchauffe économique du premier PIB de la zone franc.

Les mines de Simandou autour du fer et de la bauxite ont mobilisé plus de 30 milliards de dollars d’investissements, d’où l’appétit et la forte demande des chantiers en courant électrique dans un pays où le système de production d’énergie hydroélectrique est affecté par les changements climatiques et les retards d’investissement chroniques, sans oublier l’incendie des dépôts de produits pétroliers qui assèche les centrales à fioul du pays.

La Guinée a un déficit quotidien de 12 000 MWh, soit 80% de capacité de production, exposant presque 90% de la population qui n’a que 3 heures d’électricité par jour. Nos voisins vivent “deux fois pire” que ce que le Sénégal a vécu en 2011 pendant les émeutes de l’électricité.

Avec le soutien de l’État et la restructuration réussie de Senelec, le Sénégal inaugure le marché régional de l’électricité grâce à son surplus de production, pour un gain de 60 milliards à court terme dans les coffres de Senelec. Sur le long terme, c’est 350 milliards sur 4 ans avec un modèle type de contrat spot selon mes évaluations. Le Sénégal est un exemple réussi d’un bouquet énergétique diversifié avec 35% d’énergie propre solaire et éolienne notamment.

Avec ce contrat d’achat le premier chiffre d’affaires du Sénégal et premier employeur du pays s’enrichit avec des partenariats horizontaux permis par une marche’ énergétique sous – régionale

 Espérons juste que le contrat d’achat d’électricité Senelec – EDG soit couvert par un contrat d’assurance car CONAKRY n’est pas toujours respectueux et ponctuel avec les délais de paiement, surtout si c’est en devises fortes.

La prochaine mise en œuvre du gas to power promet déjà avec un marché’ sous-régional en pleine expansion et l’électricien public du Sénégal semble bien préparé à cette opportunité.

Moustapha DIAKHATE
Ex Conseiller Spécial PM
Expert infrastructures et politique Énergie

Contrats pétroliers : les jurisprudences Tchad et Niger

Niamey, NIGER le 13 avril 2024 le gouvernement nigérien annonce   avoir obtenu 400 millions de dollars de la CNPC, l’operateur chinois  au titre d’une « avance » sur ses ventes prochaines de pétrole brut extrait du sol nigérien dont la commercialisation doit débuter au mois de mai de cette année.

C’est une bouffée d’oxygène salvatrice pour la junte militaire a cours de liquidités pour payer les fonctionnaires, le Niger obtient ainsi  de meilleures conditions pour la future  commercialisation de son brut par son partenaire chinois.

Avec plus de 2 milliards de baril de brut recouvrable et plus de  6 milliards de dollars  investis par l’operateur chinois  dont 4 milliards pour développer les champs pétroliers (gisement d’Agadem) et 2,3 milliards pour la construction de l’oléoduc,  la production pétrolière du Niger va atteindre un pic de  110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés. Le Niger raffine depuis 2011 quelque 20 000 barils par jour dans la phase initiale ce qui lui permet aujourd’hui de fournir des produits pétroliers au Mali.  

Avec la determination de l’homme fort du pays le Niger a pu obtenir 25% des recettes issues de son brut soit 8500 milliards de Fcfa sur 20 ans aux prix indiciaire du baril à 80 dollards US – contrat à terme – et même le Benin pays de transit du brut recevra des revenus de l’ordre de 60 milliards par année.. la révision au forceps du contrat entre le pays et la chine est  donc win  – win même avec les investissements lourds et couteux et  les longs délais dans la mise en œuvre du projet d’hydrocarbures. La junte a imposé la clause de stabilité économique et politique à l’operateur chinois et sa détermination  a permis au Niger de passer  d’un gain initial de 10% sur les revenus pétroliers   a plus de 25% des revenus et une indexation sur la partie des couts initiaux d’amortissement.

Au Tchad, le trésor public du pays  dépend fortement du secteur pétrolier qui représente 20 % du PIB national, 87 % des exportations et 43 % des recettes publiques en 2020, et bien plus aujourd’hui en 2024. Les réserves de brut du Tchad autour des champs de Doba sont de l’ordre d’un milliards de baril recouvrable comme le Sénégal en offshore. C’était  un consortium puissant autour des américains Exxon mobil et chevron qui a initialement signé  les accords avec l’état tchadien il y’ a 30 ans, la banque mondiale assure l’assistance technique et participe aux cotes du Tchad aux négociations afin d’aider le pays a mieux gérer sa nouvelle fortune surtout pour lutter contre la pauvreté chronique du pays. En même temps la BM assure via ses filiales les garanties  la mise en œuvre de l’oléoduc pour acheminer le pétrole vers le Cameroun c’est un élément – clé du schéma d’exploitation et commercialisation.

 Les investissements et la mise en production du brut tchadien sont les plus lourds, les plus couteux et les plus longs de l’histoire du pétrole en Afrique alors que 3,5 milliards de dollars entaient prévus au départ par le consortium.

Aujourd’hui âpres moult péripéties et avatars du groupement d’operateurs initiaux , le Tchad grâce à son abnégation et l’appui des partenaires techniques comme la banque mondiale gagne 15% des revenus issus de son brut malheureusement face à la production déclinante, le pays avoisine les 150 milliards de F CFA par an. Le consortium initial chevron – exxon  a cédé ses parts au semi – major britannique Savannah Energey et le gouvernement tchadien a renégocié plus de cinq fois les termes de partage des revenus du pétrole avec souvent des phases décisives  notamment l’irruption des négociants suisses.

Le Niger et le Tchad montrent bien que la renégociation du partage des revenus des hydrocarbures  pour des termes plus favorables est bien possible dans le pétrole en Afrique, c’est trivialement le cas en Angola et au Nigeria ou les relations avec les majors se font au gre des changements politiques et les operateurs pétroliers le comprennent mieux que quiconque, ils l’ont déjà modélisé dans leur business plan souvent avec la matrice de risques de toute sorte dont les risques politiques. Moins de juridisme mais juste stratégie et volonte politique surtout.

Le Sénégal s’y engagera avec dans de meilleures condition âpres un audit des couts et investissements supportés par les majors et au termes de cet audit  notre pays peut bien gagner de meilleurs termes – au moins 15%  à 20% voir plus âpres l’amortissement du first oil et first baril …  Pour qui connait l’abnégation du nouveau ministre du pétrole et la pondération du nouveau Président, le pragmatisme du Premier Ministre, la renégociation de nos hydrocarbures se dérouleront sous de meilleures auspices. Le Sénégal échappera à la malédiction du pétrole….le seul souci c’est les revenus indirects avec le contenu local.

 Evertuons nous juste d’affecter les revenus pétroliers et gaziers aux urgences socio – économiques : l’école, la sante’ et l’emploi des jeunes

Moustapha DIAKHATE  

Ex Conseiller Spécial PM

Expert en Infrastructures et Pol. Energétique

Réponse a Adja Mbergane KANOUTE : Moustapha Sarré ne mérite pas son poste

Alors que le vaillant peuple qui a balayé  le régime  BBY  retourne calmement au travail,  la depute de BBY sans base électorale, sans base affective, sans CV académique et professionnel avéré et vérifiable, même pas  l’auteur d’une proposition de loi, d’une loi en faveur de la famille ou de la gent féminine… et alors   c’est bien elle;  la même  dame qui ose s’apitoyer sur la nomination du ministre de la formation professionnelle , porte parole du gouvernement par ailleurs.

Qui la connaît au sein de l’hémicycle, qui peut me dire un seul combat politique qu’elle a mené , en tout cas pas à Kaolack ni à la Sicap. A Benno, la député adepte  du racolage politique a pu se frayer un chemin qu’à travers la liste nationale, quelle honte pour celle qui se croit déjà aux gémonies. 

A chaque fois  qu’elle choisit d’ameuter l’opinion, c’est pour des inepties du genre : on m’a confisqué mon passeport diplomatique et  on m’interdit de voyager  aux USA.  Comme si l’horloge du Sénégal gravitait autour de sa personne si  excentrique au langage souvent  ubuesque.

Mme la député combien de dignes sénégalais et sénégalaises, souvent avec rang et fonction autrement plus élevés ont vécu dans leur chair pareil incident – s’il en est – et l’ont pris avec stoïcisme, hauteur et dignité en ne pipant mot. Sais tu que ton ex- collègue le député Ousmane SONKO n’a pas toujours son passeport pour aller et venir hors des frontières. …….. Que nenni de votre part donc   mets toi à l’heure et au diapason, c’est l’ère des ruptures.  

Cette  tension du don de soi au service de la république et du peuple dans le désintéressement c’est ce  que le patron de Moustapha Sarre veut instiller dans ce pays. Effectivement chez vous à Benno la politique – encore plus à Macky 2012 –  est une intense activité mercantile pour les porteurs de voix et insulteurs publics, malheureusement vous êtes ni porteuse de voix juste une intruse dans le cénacle…pour ne pas dire une insulteuse maladroite .

Vous remettez en cause la nomination de Moustapha Sarre’ ; justement combien de nos compatriote dans le méli mélo que votre majorité avait fini d’installer dans champ politique se demande comment vous avez fait pour vous hisser au bureau de l’assemblée Nationale avec un record si piètre pour votre majorité’ surtout dans la gouvernance et la gestion sobre et vertueuse que vous scandez tant. Sais tu ou est ce que nous en sommes avec l’instruction des 1 000 milliards de la Covid. Rapproche de l’honorable Mohamed Sagna pour te mettre à jour. Il a déjà plus de vingt questions orales – toutes pertinentes et actuelles – pour le nouveau gouvernement.

 Prenez vos quartiers à  Kaolack ou à Nioro ou même Keur Madiabel   ou même à la Sicap  au lieu de pavaner au frais du contribuable entre les rues de  New York – Paris – Dubai  avec notre passeport diplomatique.

Mme la députée, le Président BDF a le plébiscite du peuple, et même un   score soviétique à Kaolack et à la  Sicap –  c’est fort cette légitimité authentique des urnes qu’il a choisi de  nommer Mr Moustapha SARRE au poste de Ministre et Porte Parole du gouvernement. Malheureusement l’intruse que vous êtes ne perçoit jamais l’onction de la légitimité en politique.

 C’est vrai de dédale en dédale vous avez fini par croire que tout est racolage en politique. Allez s’il vous plaît chercher une base et oser affronter les suffrages des sénégalais afin que je puisse vous appeler Honorable Adja….   

Le ministre n’efface pas le responsable du parti, Moustapha Sarre  est dans son rôle et il le fait bien.  

Moustapha DIAKHATE

Ex Conseiller Spécial de PM A. Toure

Expert en Infrastructures

Membre MIMI 2024

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