Un tournant historique à l’AFP : Moustapha Niasse prépare sa succession à la tête du parti

Un souffle de renouveau parcourt les rangs de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) alors que le départ de son fondateur, Moustapha Niasse, de la tête du parti devient imminent. Après 27 années de leadership sans partage, l’ancien président de l’Assemblée nationale s’apprête à céder sa place de Secrétaire général, lors de l’assemblée générale prévue le 12 avril prochain, un événement qualifié de « moment charnière » pour l’avenir de la formation politique.

L’annonce de cette transition historique a été confirmée ce mercredi 9 avril par Marcel Diana Ndiaye, Secrétaire national chargé de l’administration de la permanence de l’AFP, au cours d’un point de presse. « Il est en retrait, mais loin de la retraite », a-t-il précisé en parlant de Moustapha Niasse, rappelant que l’homme fort du parti reste une figure de référence, même s’il souhaite passer la main.

Créée en 1996, à la suite du congrès sans débat du Parti socialiste qui avait consacré Ousmane Tanor Dieng comme Secrétaire général, l’AFP avait été conçue comme une alternative de gauche réformiste. Depuis, elle a traversé plusieurs cycles politiques, participant notamment à des coalitions gouvernementales, tout en gardant une identité propre façonnée par la stature de Niasse.

Mais le contexte a changé. Le Sénégal vient d’expérimenter une troisième alternance démocratique avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle génération de leaders. Dans ce climat, l’AFP entend clairement amorcer une transformation en profondeur. D’après Marcel Diana Ndiaye, la prochaine assemblée générale « va installer une nouvelle direction fortement rajeunie », en insistant sur l’importance d’un renforcement de la collégialité afin d’éviter les querelles internes.

Ce rajeunissement s’inscrit dans une logique de continuité et d’adaptation aux nouvelles dynamiques politiques, tout en valorisant l’expérience des cadres historiques du parti. Le défi sera de taille : trouver un consensus autour d’un nouveau leader capable de maintenir l’unité du parti, tout en lui insufflant un nouveau souffle.

Ainsi, le départ de Moustapha Niasse de la tête de l’AFP n’est pas seulement la fin d’une époque, mais surtout le début d’une nouvelle phase pour un parti qui entend jouer un rôle dans le paysage politique sénégalais en pleine mutation. L’assemblée générale du 12 avril sera, à n’en pas douter, un rendez-vous décisif pour l’avenir de l’AFP.

Affaire de la vente de la villa présidentielle : l’Afp défend Moustapha Niasse et recadre Abdou Mbow

L’Alliance des Forces du Progrès (Afp) a réagi vigoureusement aux accusations portées contre son leader, Moustapha Niasse, par le député de l’Alliance pour la République (Apr), Abdou Mbow. Ce dernier, lors de son intervention dans l’émission Grand Jury du dimanche 28 mai 2024, avait imputé à Moustapha Niasse des responsabilités dans l’affaire de la vente de la résidence destinée au président de l’Assemblée nationale. Dans un communiqué signé par son porte-parole, Alioune Badara Diouck, l’Afp accuse Abdou Mbow de « déformer les faits et de bouleverser la chronologie des événements ».

Selon l’Afp, cette affaire remonte à 2017, bien après l’arrivée de Moustapha Niasse à la tête de l’Assemblée nationale en 2012. À l’époque, une procédure avait été initiée par le ministre du Budget et le Directeur du Patrimoine Bâti de l’État, sans que Moustapha Niasse en soit informé. Contrairement aux affirmations d’Abdou Mbow, l’ancien président de l’Assemblée nationale s’était fermement opposé à la vente de cette villa, qu’il considérait comme un patrimoine de l’État.

Le communiqué de l’Afp, cité par le journal L’As, précise que Moustapha Niasse avait saisi le chef de l’État, Macky Sall, pour alerter sur les risques d’une telle transaction. Ce dernier avait également rejeté le projet de vente, estimant qu’il allait à l’encontre des intérêts publics.

L’Afp souligne que le 3 juin 2021, le Directeur du Patrimoine Bâti de l’État avait adressé une demande écrite à Moustapha Niasse pour obtenir les clés de la villa, mais cette requête était restée sans suite. À la suite de cet épisode, Moustapha Niasse avait tenu à informer directement le président Macky Sall des manœuvres en cours.

Selon les progressistes, la remise officielle des clés de la résidence ne s’est faite que le 20 août 2024, bien après que Moustapha Niasse a quitté ses fonctions. Ce détail, inclus dans les dossiers de passation entre Moustapha Niasse et son successeur Abdou Mame Diop, contredit les propos d’Abdou Mbow, qui insinuait que la transaction avait été initiée dès 2012.

Pour l’Afp, les déclarations d’Abdou Mbow relèvent d’une tentative de désinformation visant à ternir l’image de Moustapha Niasse. Le parti rappelle que son leader a toujours œuvré pour la protection des biens publics et n’a jamais été impliqué dans des transactions douteuses concernant le patrimoine de l’État.

« Ces accusations infondées ne sauraient entacher l’honorabilité de Moustapha Niasse, qui a toujours fait preuve de rigueur et de transparence dans la gestion des affaires publiques », conclut le communiqué.

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