Contexte :
La situation nationale semble aujourd’hui se résumer à une série de convocations : l’un à la DIC, un autre à la cybersécurité, un autre encore au Pôle Judiciaire Financier. Ces affaires, bien que relevant du champ judiciaire, monopolisent l’espace public : unes des journaux, débats sur les plateaux télé, discussions dans les transports, dans les radios et jusque dans les grand-places. Pendant ce temps, les véritables urgences du pays restent reléguées au second plan.
Enjeux :
Il ne s’agit pas de nier la nécessité pour la justice de faire son travail. Dura lex sed lex. Mais pendant que l’attention générale est absorbée par ces faits divers judiciaires, le quotidien du peuple sénégalais continue de se détériorer. Le chômage progresse, la vie devient de plus en plus chère, le front social est en ébullition, la dernière campagne agricole a été un échec, et l’espoir collectif s’amenuise.
La justice doit suivre son cours — dans le camp du pouvoir comme dans celui de l’opposition — mais la nation ne peut pas se permettre de tourner en rond autour de feuilletons judiciaires alors que des urgences sociales, économiques et environnementales menacent la stabilité du pays. Le régime actuel semble se cacher derrière cette agitation pour masquer son incapacité à répondre aux véritables attentes du peuple.
Propositions :
1. Retour aux priorités essentielles : L’État doit recentrer l’agenda public autour des besoins fondamentaux : emploi, santé, éducation, sécurité alimentaire, et pouvoir d’achat.
2. Dialogue national pour l’apaisement : Un climat de haine et de rancœur gangrène la nation. Il est temps d’ouvrir un véritable dialogue républicain pour restaurer la paix civile.
3. Justice indépendante et équitable : Toute procédure judiciaire doit se dérouler sans instrumentalisation, ni récupération politique. La justice n’est pas un théâtre médiatique.
4. Plan d’urgence social : Lancer immédiatement un programme d’allègement du coût de la vie et de soutien aux secteurs les plus vulnérables (agriculture, jeunesse, femmes, zones rurales).
5. Responsabilité médiatique : Les médias doivent retrouver leur rôle de sentinelle démocratique et ne pas céder à la dérive sensationnaliste.
Conclusion :
Un pays ne se gouverne pas à coups de polémiques. Le peuple a besoin de vision, de résultats et de respect. L’histoire retiendra ceux qui auront œuvré à soulager les souffrances des citoyens, pas ceux qui ont orchestré la diversion.
Mouhamadou Moustapha MANÉ
Président du mouvement R LES RÉPUBLICAINS