CENSURE NUMÉRIQUE À L’ÈRE DU « NEW DEAL TECHNOLOGIQUE » : Le paradoxe d’un pouvoir qui musèle la presse

La liberté de la presse est en péril au Sénégal. Après la coupure du signal de plusieurs chaînes de télévision sur le bouquet de la Télévision numérique terrestre (TNT), c’est désormais la presse numérique qui est dans le viseur du Gouvernement. Ce qui suscite une vive inquiétude quant à l’avenir du pluralisme médiatique.
La Société de Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA) justifie la suspension de certaines chaînes par des arriérés de paiement, estimés à cinq cent soixante-dix-sept (577) millions de francs CFA. Selon Aminata Sarr, directrice de la structure, il ne s’agit pas d’une coupure mais d’une « réduction technique de la bande passante » imposée par un partenaire technique. Une explication balayée d’un revers de main par Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS), qui dénonce une décision arbitraire et illégale. Il rappelle que seul le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) a la prérogative de prendre une telle mesure après notification des chaînes concernées.
Alors que la presse traditionnelle peine déjà à survivre face aux défis économiques, le ministère de la Communication a décidé d’imposer une obligation d’impression aux journaux numériques, sous couvert du respect du « dépôt légal » qui, pourtant, pourrait se faire en ligne.
Cette posture est paradoxale à l’ère du numérique, d’autant plus que le gouvernement vante en parallèle son ambition de modernisation à travers un « New Deal Technologique ». Cet énième durcissement soudain des nouveaux tenants du pouvoir ressemble à une tentative de musellement de la presse.
Les restrictions en cascade à l’encontre de la presse interrogent sur la volonté réelle du duo Diomaye-Sonko. Loin d’être de simples ajustements techniques ou administratifs, ces décisions s’apparentent à une stratégie visant à contrôler l’information et à limiter les voix dissidentes. Dans un contexte où le rôle de la presse est plus que jamais essentiel, cette série de mesures répressives met en danger un des piliers fondamentaux de la démocratie sénégalaise.

Penda THIAM

Conseil National du Numérique : Birahim Seck alerte sur des risques de conflits d’intérêts concernant 1105 milliards de FCFA

Le débat autour du Conseil National du Numérique prend une nouvelle tournure avec les préoccupations exprimées par Birahim Seck, coordonnateur du Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International. Dans une déclaration faite ce mardi, il a mis en garde contre d’éventuels conflits d’intérêts qui pourraient découler de la composition actuelle du conseil et compromettre la gestion transparente des 1105 milliards de FCFA alloués à la transformation numérique du Sénégal.

Birahim Seck estime que la structure dévoilée dans la presse ne reflète pas la transversalité du numérique, un secteur stratégique qui concerne toutes les sphères économiques et sociales. Il critique le fait que le Conseil semble davantage conçu comme une entité sectorielle, favorisant des intérêts particuliers plutôt qu’une approche inclusive et équilibrée.

Selon lui, cette configuration crée un terrain propice à des connexions douteuses entre certains membres du Conseil et des entreprises privées susceptibles de bénéficier des investissements dans le cadre du New Deal Technologique. Cette situation pourrait aller à l’encontre des ambitions affichées par le président Bassirou Diomaye Faye, qui souhaite faire de la digitalisation un outil central dans la lutte contre la corruption.

Le gouvernement du Sénégal a officiellement lancé, lundi dernier, un vaste plan numérique sous l’appellation New Deal Technologique. Ce programme, doté d’un budget global de 1105 milliards de FCFA, ambitionne de faire du Sénégal un leader du numérique en Afrique et de renforcer la souveraineté technologique du pays.

Ce projet inclut plusieurs initiatives majeures, telles que la modernisation des infrastructures numériques, le développement de l’administration électronique pour améliorer l’efficacité des services publics, la promotion des startups et de l’entrepreneuriat numérique, ainsi que la formation et l’inclusion numérique pour permettre aux jeunes de bénéficier des opportunités offertes par le secteur.

Cependant, Birahim Seck rappelle que si ces initiatives sont prometteuses, la gouvernance et la transparence restent des défis majeurs. Il appelle ainsi à une révision de la composition du Conseil National du Numérique, afin de garantir une véritable représentation des acteurs du secteur, incluant les experts indépendants, la société civile et les consommateurs.

L’activiste anti-corruption insiste sur la nécessité de mettre en place des garde-fous institutionnels pour éviter les favoritismes et les détournements dans l’attribution des marchés liés à ce programme. Il exhorte le gouvernement à instaurer des mécanismes de contrôle efficaces, impliquant notamment la Cour des Comptes, l’Inspection Générale d’État (IGE) et la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

« Nous ne voulons pas que ces 1105 milliards de FCFA deviennent une manne détournée au profit d’une minorité, au détriment de la population sénégalaise. Il faut une transparence totale sur l’utilisation de ces fonds », a déclaré Birahim Seck.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°405 – 25/02/2025

🔴 DÉGRADATION DE LA NOTE SOUVERAINE DU SÉNÉGAL PAR MOODY’S : UN DANGER POUR LE PRIVÉ NATIONAL
🔴 ACCÈS UNIVERSEL À L’INTERNET : CAP VERS LE « NEW DEAL TECHNOLOGIQUE »

🔴 LUTTE / BAGARRE D’AVANT-COMBAT : LE CNG CONFISQUE LE RELIQUAT D’AMA BALDÉ
🔴 KARATÉ / COUPE DU SÉNÉGAL SENIORS : SABÉ KARATÉ CLUB S’OFFRE UN BEAU BUTIN !

« Vision 2050 » : le Sénégal déploie son « New Deal Technologique » pour une transformation numérique et un accès universel à Internet

Le Sénégal a officiellement lancé ce lundi sa nouvelle stratégie numérique intitulée « New Deal Technologique ». Ce programme ambitieux vise à instaurer une croissance durable et à moderniser l’administration pour mieux servir les citoyens et les entreprises. La cérémonie de lancement s’est tenue au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) sous la présidence du chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

Lors de son discours, le président Faye a souligné « l’importance de la digitalisation des services publics, notamment dans les domaines du cadastre, de la gestion foncière, de l’état civil, de la facturation électronique et de la télémédecine ». Il a mis en avant la simplification et la standardisation des procédures administratives, avec l’objectif d’offrir un accès universel à Internet à un coût abordable. « Beaucoup de nos concitoyens font face à des processus longs, coûteux et parfois inefficaces pour accéder à l’information ou effectuer des démarches administratives de base », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État a également mis en exergue « la création d’une identité numérique unique basée sur la biométrie, permettant de générer des identités sectorielles utilisables dans divers domaines tels que la santé, l’éducation et la justice ». Un guichet unique citoyen sera aussi mis en place pour centraliser les interactions entre les usagers et l’administration.

Le New Deal Technologique prévoit également un soutien aux startups locales grâce à un programme d’incubation et de financement, dans le but de favoriser l’innovation technologique. L’administration verra une amélioration de sa performance grâce à l’interopérabilité des services, à l’élargissement de l’assiette fiscale et à la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale via une traçabilité accrue.

Selon Bassirou Diomaye Faye, « le développement de l’économie numérique du Sénégal passera par la consolidation d’un écosystème d’innovation et d’entrepreneuriat axé sur les PME et les startups technologiques ». Le Président a insisté sur la nécessité pour ces entreprises de « s’aligner sur les standards mondiaux afin de renforcer leurs compétences et atteindre un niveau de production industrielle performant et sécurisé ».

Dans ce cadre, « l’accent sera mis sur l’actualisation et l’opérationnalisation de la stratégie pour les startups, incluant la labellisation et la mise en place d’un cadre incitatif. Des ressources et infrastructures numériques modernes seront déployées pour transformer les environnements de travail et améliorer la productivité ».

La souveraineté numérique est devenue une priorité pour le Sénégal. Le chef de l’État a affirmé la volonté du pays de réduire sa dépendance aux solutions étrangères en renforçant la recherche et l’innovation locales. « Nous nous engageons à construire un espace numérique souverain en sécurisant nos infrastructures, en protégeant nos données critiques et en favorisant la production de technologies locales », a-t-il précisé.

Bassirou Diomaye Faye a exhorté les investisseurs et les acteurs technologiques à accompagner le Sénégal dans cette transformation numérique. « Le Sénégal offre un cadre propice aux investissements avec un marché dynamique, des ressources humaines qualifiées et un environnement juridique renforcé », a-t-il souligné.

L’initiative vise à positionner le pays comme un centre d’excellence en intelligence artificielle, cybersécurité, cloud computing, réalité virtuelle et robotique, permettant aux entreprises nationales de rayonner sur la scène africaine et internationale.

Sénégal : Le Président Bassirou Diomaye Faye lance le « New Deal Technologique »

Ce lundi 24 février 2025, le Président de la République du Sénégal, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, a officiellement lancé la nouvelle stratégie numérique du pays, baptisée « New Deal Technologique ». Cette initiative ambitieuse, inscrite dans l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 », vise à positionner le pays en tant que leader de l’économie numérique en Afrique.

Lors de la cérémonie de lancement, le Chef de l’État a mis en avant l’importance de la souveraineté technologique pour le développement national. « Le Sénégal doit prendre en main son destin numérique en développant des solutions locales et en assurant la sécurité de ses infrastructures », a-t-il déclaré. Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de modernisation et d’indépendance technologique du pays.

Le programme repose sur plusieurs piliers clés :

  • Renforcement de la souveraineté numérique : développement de solutions locales et sécurisation des infrastructures stratégiques.
  • Digitalisation de l’administration et des services publics : déploiement de plateformes accessibles à tous pour une administration plus efficace et transparente.
  • Accès universel à Internet : extension des infrastructures de télécommunications pour garantir une connexion fiable et abordable sur l’ensemble du territoire.
  • Soutien à l’innovation et à l’entrepreneuriat : mise en place d’un environnement favorable à l’émergence de startups technologiques et de champions nationaux.
  • Identité numérique unique : instauration d’un système biométrique moderne pour simplifier l’accès aux services administratifs et renforcer la sécurité

Le Président Faye a également mis l’accent sur la création d’un cadre légal et réglementaire adapté aux nouveaux enjeux numériques. Il a insisté sur la protectio des données personnelles et la cybersécurité, garantissant ainsi que l’innovation ne se fasse pas au détriment des droits des citoyens.

Avec cette nouvelle stratégie, le Sénégal ambitionne de franchir une étape décisive vers la transformation digitale, en mettant le numérique au service du développement économique et social. Le « New Deal Technologique » marque ainsi une avancée majeure dans la modernisation du pays et son rayonnement sur la scène africaine et internationale.

Quitter la version mobile