Loi d’amnistie ou loi interprétative, réduction des comptes, bilan de Diomaye-Sonko : l’honorable Maimouna Baldé dit niet, dénonce et vilipende le nouveau régime

Lors d’une interview, l’honorable Maimouna Baldé n’a pas mâché ses mots pour critiquer le nouveau régime sur plusieurs fronts. Concernant la loi d’amnistie, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme une tentative de manipulation législative visant à protéger certains acteurs politiques des conséquences de leurs actes. Elle a appelé à un débat transparent et inclusif, afin que cette loi respecte les principes de justice et d’équité.

S’agissant du bilan de la première année de Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, Mme Baldé a souligné un manque de résultats concrets, notamment en matière de création d’emplois et de réduction des inégalités. Selon elle, les réformes annoncées manquent de clarté et de vision stratégique, ce qui alimente les frustrations au sein de la population.

Sur la question de la réduction des comptes, elle a critiqué la gestion économique actuelle, affirmant que les mesures prises pour assainir les finances publiques sont à la fois insuffisantes et parfois punitives. Elle a également mis en garde contre les risques de polarisation politique et sociale induits par ces décisions.

Militante de la première heure de l’Alliance pour la République (APR), Mme Baldé a vivement critiqué le bilan du premier anniversaire du régime Diomaye-Sonko, estimant qu’aucune réalisation significative n’a été concrétisée et qu’aucun emploi n’a été créé. Elle a pointé du doigt les attentes non satisfaites de nombreux Sénégalais, en particulier dans les domaines de l’emploi et de la lutte contre la corruption, dénonçant une instrumentalisation politique de certaines décisions, notamment la loi d’amnistie.

Mme Baldé a exprimé des inquiétudes sur la gestion économique et budgétaire du pays, affirmant que les actions du nouveau régime pourraient nuire à la réputation du Sénégal et compromettre sa capacité à mobiliser des financements internationaux. Ces critiques s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques croissantes, alors que l’APR tente de défendre son propre bilan tout en mettant en lumière les limites du gouvernement en place.

Elle a également rappelé que sous la présidence de Macky Sall, le Sénégal a connu une forte croissance, une politique d’inclusion sociale et une équité territoriale concrétisées à travers des initiatives comme le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), les bourses de sécurité familiale, la couverture maladie universelle et les politiques pour l’emploi des jeunes. À ses yeux, Macky Sall a incarné un homme d’État soucieux du climat social du pays.

Si Mme Baldé se dit favorable à une politique de reddition des comptes, elle exprime néanmoins son indignation face à l’emprisonnement de plusieurs figures de l’ancien régime. Elle considère ces arrestations comme une tentative de marginaliser l’opposition et de consolider le pouvoir du gouvernement actuel. À ses yeux, ces mesures sont davantage motivées par des intérêts politiques que par une réelle quête de justice.

Elle accuse particulièrement le Premier ministre Ousmane Sonko d’utiliser les institutions judiciaires à des fins de vengeance politique, appelant à garantir un système judiciaire impartial, respectueux des droits fondamentaux.

S’agissant de la loi d’amnistie, Mme Baldé a rappelé que l’initiative du président Macky Sall visait à favoriser l’unité nationale et la stabilité politique à l’approche de l’élection présidentielle. Cette loi couvrait des faits de violence et des actes à motivation politique commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Elle avait pour objectif de pacifier l’espace politique et de permettre une élection présidentielle inclusive.

Selon Mme Baldé, cette loi a joué un rôle important dans le renforcement de la cohésion nationale et a démontré la capacité du peuple sénégalais à se rassembler autour du compromis. Mais un an après, elle déplore que cette même loi soit instrumentalisée par le régime actuel pour masquer ses échecs.

Elle critique vivement le revirement du Pastef, qui, après avoir promis l’abrogation de la loi d’amnistie en cas de majorité parlementaire, a plutôt déposé une proposition de loi interprétative. Elle juge cette démarche anticonstitutionnelle et estime qu’elle poursuit deux objectifs : protéger les membres du Pastef impliqués dans des actes violents entre 2021 et 2023, et incriminer les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour leur rôle dans la gestion des manifestations et la prévention d’une insurrection.

Mme Baldé qualifie cette initiative de “scélérate” et de “cynique”, accusant le Pastef et en particulier Ousmane Sonko de chercher à se venger d’un projet insurrectionnel avorté. Elle avertit que l’adoption d’une telle loi pourrait avoir des conséquences dramatiques sur les policiers, gendarmes et militaires, qui ont toujours servi la République avec loyauté depuis l’indépendance. Elle redoute que ces derniers soient injustement poursuivis dans un cadre politique biaisé visant à ternir leur image.

Pour finir, l’honorable Maimouna Baldé, aujourd’hui membre du Front Démocratique Républicain (FDR), a exprimé ses vives préoccupations concernant le projet de loi interprétative prévu pour le 2 avril. Elle a affirmé que cette loi menace les fondements de la justice et de l’équité, en instaurant une lecture biaisée des textes existants. Elle appelle à une mobilisation pacifique pour sensibiliser l’opinion publique sur les dangers de cette loi et encourager un débat ouvert et transparent à l’Assemblée nationale.

« Juan Branco égratigne le nouveau régime après l’hommage à Thiaroye 44 »

Juan Branco, qui fut l’avocat de Ousmane Sonko durant ses moments difficiles, charge, ces derniers jours, les gouvernants actuels du Sénégal. Dans une tribune que nous vous proposons ci-dessous, l’avocat montre son désaccord sur certains choix du régime actuel.

« Il y a un an, un citoyen naturalisé français mettait en jeu son corps pour soutenir un peuple qui voyait sa souveraineté menacée.

Lorsqu’on m’enleva, après vingt-cinq heures passées sur une pirogue défiant l’océan, dans un village de Mauritanie, à 100km de Nouakchott, avant de m’emmener au siège des services secrets mauritaniens, m’y cagouler, menotter, et me renvoyer auprès des fils les plus fiers du Sénégal, dans la prison de Rebeuss, je ressentis une immense fierté.

Celle d’avoir abandonné le discours en me plaçant, enfin, corps à corps, à égalité de ceux qui luttaient.

À leurs côtés.

Je n’eus, au cours de ces jours, de mots ni de regards pour un quelconque des serviteurs du pouvoir qui alors tuait et enfermait, refusant la cellule individuelle que l’on m’avait préparée, tremblant à l’unisson de mes frères enfermés, rugissant à leurs côtés lorsque je fus, pour la dernière fois, extrait de la prison, le poing serré et levé.

Nous qui étions en lutte contre la mort savions que notre courage nous consacrerait.
Nous fûmes libérés.

Jamais aurions-nous pensé qu’un an plus tard, une place d’honneur serait accordée au ministre d’un gouvernement qui faisait alors tuer et emprisonner nos proches pour maintenir sa tenaille sur ces terres, et nous rêvait à jamais enfermés.

Jamais n’aurions-nous cru que le vainqueur de cette lutte se rendrait à deux reprises auprès de son homologue français, souriant aux côtés de celui qui nous avait souhaités en une mort partagée.

Les chemins qu’embrassent mes pairs – qui ont désormais un peuple à défendre, diriger et aimer – les éloignent de ce pourquoi nous nous sommes engagés.

Qu’on ne manque cependant de l’oublier: le sang de nos pères nous oblige, et sa mémoire n’a de valeur que si elle nous empêche d’une nouvelle fois emprunter les chemins qui à l’abattoir les ont menés.

Que Dieu nous protège et nous guide, et qu’il ouvre à ces êtres que j’ai tant aimé, et pour lesquels j’aurais donné ma vie, si on me l’avait demandée, aux voies de la lumière de la liberté.
Car leur peuple a fait la fierté du monde, et ils portent désormais sur leurs épaules sa destinée.
Pensées. »

Réforme foncière : le nouveau régime convoque un Conseil d’orientation agro sylvo-pastorale

Alpha Bâ, Secrétaire d’État aux coopératives et à l’encadrement paysan, a récemment annoncé la tenue d’un Conseil d’orientation agro sylvo-pastorale. Prévue « dans les prochains mois », cette initiative s’inscrit dans le cadre des stratégies du nouveau régime pour faire face aux nombreux conflits liés à la gestion du foncier, comme l’a rapporté WalfQuotidien.

Le Conseil d’orientation agro sylvo-pastorale est une revendication ancienne des organisations paysannes et de la société civile au Sénégal. « Depuis la promulgation de la loi en 2020-2022, il était prévu que ce conseil soit tenu », explique Alpha Bâ. La mise en place de ce Conseil est perçue comme une étape cruciale pour répondre aux préoccupations des acteurs ruraux et améliorer la gouvernance foncière.

Le principal objectif du Conseil d’orientation agro sylvo-pastorale est de fournir une plateforme d’échange entre le gouvernement, représenté par le chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, et les acteurs du secteur rural, notamment les paysans, les éleveurs et les pêcheurs. Alpha Bâ souligne que ce Conseil « constitue le cadre normatif de base de tout ce qui doit se faire dans le milieu rural ». Il s’agit de réviser la loi agro sylvo-pastorale en collaboration avec toutes les organisations de la société civile pour créer un environnement juridique et administratif plus adapté aux besoins du secteur rural.

En convoquant ce Conseil, le nouveau régime montre sa volonté de résoudre les conflits fonciers de manière inclusive et participative. Les échanges entre les différents acteurs permettront de mieux comprendre les problèmes spécifiques rencontrés sur le terrain et d’élaborer des solutions adaptées. Cette démarche s’inscrit dans une vision de réforme foncière transparente et durable, en ligne avec les aspirations des populations rurales.

Un enjeu crucial pour la stabilité et le développement rural

La gestion foncière est un enjeu crucial au Sénégal, souvent source de conflits entre éleveurs, agriculteurs, investisseurs privés et pouvoirs publics. Selon la Direction de la Justice de proximité et de la promotion de l’accès au droit, 2725 cas de conflits fonciers ont été enregistrés en 2020. La tenue de ce Conseil d’orientation agro sylvo-pastorale est donc une étape importante pour apaiser les tensions et favoriser une meilleure gouvernance foncière.

En somme, le nouveau régime s’engage à répondre aux défis fonciers par une approche inclusive, garantissant ainsi une meilleure gestion des terres et contribuant à la stabilité et au développement du milieu rural. Le succès de cette initiative dépendra de la capacité des autorités à écouter et à intégrer les préoccupations des différents acteurs ruraux dans le processus de réforme.

Quitter la version mobile