L’activiste Bah Diakhaté, déjà en détention en attendant le verdict de son procès pour diffusion de fausses nouvelles et offense à une personne exerçant les prérogatives du président de la République, a été extrait de sa cellule ce mardi 28 mai pour être entendu par la Division des Investigations Criminelles (DIC). Cette fois, Diakhaté doit faire face à une nouvelle plainte pour diffamation, déposée par Ababacar Mboup, ancien coordonnateur du mouvement And Samm Jikko Yi.
Lors de son interrogatoire, Diakhaté a présenté une défense surprenante mais potentiellement efficace. Selon le journal Les Échos, il a argumenté que les faits incriminés datent de 2022. Il a ainsi invoqué la loi d’amnistie adoptée avant l’élection présidentielle du 24 mars dernier, affirmant que les chefs d’accusation sont couverts par cette amnistie.
Diakhaté a également mentionné la prescription des délits de presse, qui selon lui, sont prescriptibles au bout de six mois. Cette double ligne de défense pourrait s’avérer cruciale pour échapper aux nouvelles poursuites.
Cette affaire soulève plusieurs questions quant à la réaction des enquêteurs et le traitement que le procureur réservera à cette nouvelle plainte. L’argument de la prescription des délits de presse, bien que juridiquement fondé, devra être évalué par les autorités compétentes.
Selon Les Échos, la réponse des enquêteurs et la décision du procureur devraient être connues aujourd’hui. En attendant, l’activiste reste en détention, dans l’attente du verdict de son procès initial fixé au 3 juin prochain.
Ce nouvel épisode judiciaire autour de Bah Diakhaté ajoute une dimension supplémentaire à une situation déjà complexe, marquée par des tensions entre activistes et autorités. La manière dont cette affaire sera traitée pourrait avoir des répercussions significatives sur le climat politique et social au Sénégal.