Cheikhouna Keïta, ancien commissaire de l’Ocrtis, obtient la liberté provisoire après un mois de détention

Après plus d’un mois de détention provisoire, l’ancien commissaire Cheikhouna Keïta, précédemment chef de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), a obtenu sa liberté provisoire. C’est ce qu’a confirmé un de ses avocats contacté par DakarActu.

Arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC) sur ordre du procureur, Cheikhouna Keïta avait été placé sous mandat de dépôt le 12 septembre dernier par le juge du 10e Cabinet d’instruction de Dakar. Son arrestation faisait suite à des déclarations largement diffusées sur les réseaux sociaux, évoquant une prétendue altercation physique au palais présidentiel entre le président Bassirou Diomaye Faye et le chef du gouvernement Ousmane Sonko.

Cette affaire avait suscité une vive polémique, alimentant les débats sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux. Keïta faisait ainsi face à une accusation de « diffusion de fausses nouvelles », selon le réquisitoire du procureur de la République, une charge passible de sanctions lourdes au Sénégal, surtout lorsque l’information concerne des institutions de l’État.

L’affaire de l’ancien commissaire Keïta a soulevé des questions cruciales sur la liberté d’expression et la régulation des informations dans un contexte où les fausses nouvelles peuvent avoir des répercussions sur la stabilité nationale. La diffusion d’informations sans fondement, notamment autour de personnalités publiques de premier plan, peut affecter la perception de la gouvernance et susciter des tensions au sein de la population.

Pour ses défenseurs, cette arrestation soulève également la question de la protection des droits individuels face à des accusations portant sur des informations non vérifiées. L’obtention de la liberté provisoire pour Cheikhouna Keïta marque ainsi un tournant dans cette affaire, mais le dossier demeure ouvert et des suites judiciaires sont toujours possibles.

Cette affaire résonne comme un appel pour des politiques de contrôle plus strictes autour de la diffusion d’informations sensibles, en particulier à travers les réseaux sociaux. Les autorités sénégalaises, tout en affirmant l’importance de la liberté d’expression, réitèrent la nécessité de responsabiliser les citoyens quant aux informations qu’ils partagent publiquement.

Le Niger Obtient 400 Millions de Dollars d’Avance de la Chine sur ses Ventes de Pétrole

Le gouvernement nigérien a récemment annoncé la signature d’un accord financier majeur avec la Chine. Le pays a obtenu une avance de 400 millions de dollars de la China National Petroleum Corporation (CNPC) sur ses futures ventes de pétrole brut, dont la commercialisation est prévue pour débuter en mai.

Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, et le président de la CNPC, Zhou Zuokun, ont officialisé cet accord lors d’une cérémonie à Niamey. Selon les termes de l’accord, la Chine versera cette avance que le Niger remboursera sur une période de douze mois, avec un taux d’intérêt de 7%.

La somme obtenue sera affectée à plusieurs secteurs prioritaires pour le Niger, notamment la défense et la sécurité, face à la menace persistante des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. De plus, ces fonds contribueront à honorer les engagements du pays et à investir dans le développement agricole ainsi que dans l’amélioration de l’offre médicale.

La commercialisation du pétrole brut nigérien aurait dû commencer en janvier 2024, mais la CNPC a récemment indiqué un démarrage prévu pour mai. Le Niger, qui produira environ 90 000 barils par jour, recevra 25,4% des recettes, soit celles de 22 860 barils par jour, comme l’avait précisé le général Abdourahamane Tiani en décembre dernier.

Le pétrole sera transporté depuis Agadem, dans le sud-est du Niger, jusqu’au Bénin voisin via un oléoduc de près de 2 000 km. Malgré la levée des sanctions de la CEDEAO suite au coup d’État de juillet 2023, la frontière entre le Niger et le Bénin demeure fermée.

Le Niger, déjà producteur d’uranium, mais classé parmi les pays les plus pauvres du monde, a commencé à raffiner du pétrole en 2011 à Zinder, avec une capacité de 20 000 barils par jour. Grâce à des investissements, principalement chinois, de six milliards de dollars, le pays vise une production pétrolière de 200 000 barils par jour d’ici 2026.

Cet accord financier avec la Chine représente une étape significative pour le Niger dans son développement économique et sa transition vers une économie pétrolière. Toutefois, il soulève également des questions sur la transparence de la gestion de ces fonds et sur la capacité du pays à garantir la sécurité et la stabilité nécessaires à l’exploitation de ses ressources pétrolières.

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