L’affaire concernant l’ancien directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Cheikh Dieng, et son ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dièye, continue de susciter un vif débat au sein de la société sénégalaise. Ce dossier, qui prend de plus en plus les allures d’un scandale, soulève des questions cruciales sur la gouvernance et la gestion des deniers publics. Alors que les Sénégalais attendent des éclaircissements, les initiatives citoyennes se multiplient pour exiger la transparence et la justice.
Parmi les voix qui se sont élevées, celles des parlementaires Thierno Alassane Sall et Moussa Diakhaté se distinguent. Ils ont entrepris des démarches pour que lumière soit faite sur cette affaire. Cependant, face à l’opacité persistante et au manque de réponses claires, la pression populaire ne cesse de croître. C’est dans ce contexte qu’est née une pétition lancée par le comité d’initiative de la coalition Na Lér.
Lancée le 21 août 2024, cette pétition avait pour objectif initial de recueillir 50 000 signatures. En seulement trois jours, cet objectif a été largement dépassé avec 73 780 signatures enregistrées, témoignant de l’ampleur du soutien populaire. La pétition, qui s’est clôturée le 24 août, incarne la volonté des citoyens de voir la lumière être faite sur cette affaire, et de s’assurer que la gestion des ressources naturelles du Sénégal se fasse dans le respect des principes de bonne gouvernance.
Babacar Mbaye Ngaraf, coordonnateur de la Synergie des acteurs pour l’assainissement de la banlieue (Saaba), a exprimé sa satisfaction quant à la mobilisation massive autour de cette pétition. « Malgré le succès de la pétition, de nombreux compatriotes continuent de manifester leur désir de voir une deuxième liste ouverte, témoignant de l’engagement continu de la population », a-t-il déclaré. Selon lui, cette mobilisation reflète la maturité du peuple sénégalais et sa détermination à protéger les ressources publiques.
M. Ngaraf a également souligné que la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire est désormais indispensable pour faire la lumière sur les allégations de mauvaise gestion qui pèsent sur les responsables concernés. Il a également appelé à la démission du ministre Cheikh Tidiane Dièye, estimant que son départ faciliterait le travail de l’Assemblée nationale et éviterait d’entraver les enquêtes nécessaires.
En conclusion, cette affaire met en lumière un éveil citoyen sans précédent, marqué par une exigence de transparence et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques. Le Sénégal, à l’aube de l’exploitation de nouvelles ressources naturelles, se trouve à un tournant décisif. Les citoyens semblent plus que jamais déterminés à s’assurer que cette richesse soit gérée de manière à garantir le développement et la prospérité du pays, tout en protégeant les générations futures des dérives passées. La balle est désormais dans le camp des autorités, qui devront répondre à cette demande pressante de transparence et de justice.