Après une semaine de démantèlement de camps de fortune installés par des migrants dans les oliveraies de la région de Sfax, les autorités tunisiennes ont également procédé à l’évacuation de campements à Tunis. Ces opérations ont eu lieu dans un parc du quartier d’affaires du Lac et devant le siège de l’Organisation internationale pour les migrations. La motivation principale de cette campagne sécuritaire serait le mécontentement des riverains, qui refusent de cohabiter avec des migrants.
Les évacuations de migrants en situation irrégulière font désormais l’objet de vidéos officielles diffusées sur la page Facebook du ministère de l’Intérieur tunisien. Une vidéo récente montre la police tunisienne accompagnée de membres du Croissant rouge tunisien évacuant des migrants subsahariens d’un complexe dédié à la jeunesse en banlieue nord de Tunis.
Certaines de ces personnes vivaient sur place depuis 2017, selon les autorités. Une autre vidéo montre l’évacuation d’un campement de migrants dans un parc au Lac, où plusieurs centaines de personnes vivaient dans des tentes depuis des mois. Ces interventions, parfois musclées, ont eu lieu dans les zones des oliveraies d’El Hamra et Jbeniana à Sfax, à l’est du pays.
Les autorités ont agi avec le soutien d’une partie des habitants, excédés de voir leurs champs d’oliviers occupés. Plusieurs centaines de personnes ont même manifesté à Sfax pour réclamer le départ rapide de migrants subsahariens. Cependant, des ONG craignent des déportations aux frontières libyennes et algériennes. À Tunis, plusieurs migrants sont en détention après l’émission de mandats de dépôt contre 80 d’entre eux pour troubles à l’ordre public.